Méthodes non médicamenteuses - de prise en charge de la douleur du cancer en 2019
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Méthodes non médicamenteuses de prise en charge de la douleur du cancer en 2019 Dr Caroline Maindet Dr Magalie Baudrant Cécile ROBERT Médecin de la douleur Pharmacien clinicien IADE du CLUD CHU Grenoble-Alpes CHU Grenoble-Alpes CHU Grenoble-Alpes
Définition de la douleur selon l’IASP « La douleur est un expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion » (selon l’IASP (1996)– International Association for the Study of Pain)
Douleur et cancer ➢Prévalence reste élevée à tous les stades de la maladie ➢ 30 à 45% des patients en ont au diagnostic, et 60 à 90% présentent des douleurs en cas de stade avancé ➢ 50% des cas, les douleurs ne sont que partiellement soulagées ➢ 10 % des douleurs sont rebelles aux traitements antalgiques conventionnels ➢Nombreuses étiologies ➢ Liées au cancer ➢ Liées aux traitements (hormonothérapie, chimiothérapie neurotoxique… ) ➢ Séquellaires +++ ➢ Non liés au cancer ➢Retentissement majeur sur la qualité de vie http://www.e-cancer.fr/toutes-les-actualites/6951-prise-en-charge-de-la-douleur-publication-de-la-synthese-de-lenquete-nationale-2010-incabva
La prise en charge : Multimodale Pharmacologique Non Médicamenteuse Psycho-sociale Approches Interventionnelle Neuromodulation Complémentaires
Approches non médicamenteuses : de quoi parle-t-on ? ➢Approches, pratiques, techniques, médecines, interventions … ➢Médicamenteuses et non médicamenteuses ➢Conventionnelles et non conventionnelles ➢Allopathique et traditionnelle ➢Médecines complémentaires et alternatives ➢Médecine « douce » versus médecine « dure » ! ➢Médecine « naturelle » versus « chimique »
Conseil de l’ordre des médecins ➢ Quatre cents médecines recensées par l’OMS ➢ Quatre pratiques reconnues en France ➢ L’homéopathie ➢ L’acupuncture ➢ La mésothérapie ➢ L’ostéopathie ➢ 6 115 praticiens français ➢ Utilisées par 40 % des Français ➢ Près de 30 % des pays enseignent les MAC Le Monde | 31.08.2016
Classification en 5 catégories ➢ Thérapies biologiques naturelles ➢ Thérapies physiques manuelles (ostéopathie, chiropractie…) ➢ Approches psychocorporelles (Hypnose, Méditation pleine conscience ) ➢ Thérapies énergétiques (toucher thérapeutique, Qi Gong…) ➢ Autres pratiques et approches de la santé (Médecines traditionnelles chinoise, ayurvédique, homéopathie, naturopathie…)
Thérapies Complémentaires
Médecines Traditionnelles et Complémentaires Définitions de l’OMS
Classifications selon le mode d’administration ➢ Auto-administration ➢ Plantes ➢ Compléments alimentaires ➢ Méditation ➢ Administration par un tiers praticien ➢ Acupuncture ➢ Massage ➢ Réflexologie ➢ Ostéopathie ➢ Auto-administration avec supervision périodique ➢ Yoga ➢ Biofeedback ➢ Tai chi
44 approches répertoriées : Apprendre à Auriculo- Chrono- Acupuncture Alcool dormir Aromathérapie Art-thérapie thérapie Cannabis Chiropraxie nutrition CBSM Coupeur de feu Exercice Groupes de Eau de Quinton Ergothérapie EMDR Homéopathie Hypnose physique paroles Magnéto- Masso- Méthode Micro- Kinésiologie Magnétiseur Méditation TENS Ostéopathie thérapie kinésithérapie Feldenkrais kinésithérapie Psycho- Relaxation Restrictions Phytothérapie Qi Gong Réflexologie Reiki RESC motricité Jacobson alimentaires Thérapie Training Stretching Tai Chi Chuan Toucher Shiatsu Sophrologie TCC quantique autogène de Yoga relationnel intégrative Schultz ➔ Synthèse des données de la littérature (efficacité et tolérance) disponibles dans la douleur chronique ➔ Thèse Dr Julie AMIEL
Pourquoi aborder cette thématique dans le cadre de la douleur du cancer ? ➢ La douleur reste insuffisamment soulagée ➢ La survie +++ ➢ Crise des opioïdes ➢ Comportement du public vis à vis de la médecine est ambivalent : ➢ convaincu par les avancées de la recherche ➢ mais inquiet des effets secondaires ➢ Les patients ont recours aux approches complémentaires ➢ Risques +++ des approches alternatives : ➢Etude de Yale Etude sur 10 ans : base de données National Cancer Database , 2004 → 2013
La médecine alternative pourrait doubler le risque de décès dû aux cancers ➢ 560 pts traités par médecine conventionnelle (chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie) ➢ 281 patients avec approche alternative. ➢ Etude du risque de mourir des cancers les plus fréquents : poumon, colorectal, prostate et sein. ans par rapport à ceux ayant un traitement conventionnel En prenant en compte les facteurs socio-démographiques et cliniques, pour les individus prenant une médecine alternative : Les chercheurs de Yale concluent : - cancer du sein *5,68 fois « les patients avec Kc qui ont initialement choisi un -cancer poumon * 2,17 fois traitement alternatif à la place de la médecine ont une moins bonne survie » - cancer colorectal * 4,57 fois
Médecines complémentaires en cancérologie ➢ Utilisation = 35.9% (en Europe) (de 7% à 64%) • Au moins 50% des patients ➢ Homéopathie (60%), phytothérapie (37,5%), injections d’extraits de ont eu recours une fois dans leur gui (40 %), régimes diététiques particuliers, suppléments vie alimentaires, vitamines, minéraux (44%), thés, infusions, thérapies • Questionnement d’une grande spirituelles, acupuncture, techniques de relaxation... majorité des patients ➢ Contre effets gênants des anticancéreux / effets gênants en général souffrant d’une maladie (85 %) chronique ➢ renforcer les défenses de l’organisme (78,5 %) ➢ Améliorer la qualité de vie 27,5 %) Démarche constructive, 30 % des malades n’informent pas leur oncologue positive de vouloir agir pour prendre en charge sa santé, ➢ Utilisation sur recommandations des amis et/ou famille et médias prendre soin de soi ! Simon.L, Bull Cancer, 2007
Quelles preuves ? ➢Activité physique , massage, toucher massage, hypnose, art thérapie, acupuncture, yoga, Tai chi, CBT, CBSM, MBSR … ont montré des bénéfices pour la prise en charge de la douleur ➢ Niveau de preuves faible
Quelles preuves ? ➢ Peu d‘études spécifiques sur la douleur longtemps considérée comme un symptôme mineur ➢ Etudes sur la qualité de vie ➢ Le modèle est-il adapté ?
Quels bénéfices : Patient au centre de sa prise en charge ➢ Ecoute ➢ Partage Relation de soin ! ➢ Bienveillance ➢ Environnement apaisant ➢ Repositionne le patient comme acteur ➢ Alliance thérapeutique ➢ Confiance mutuelle ➢ Décision partagée ➢ Engagement des 2 acteurs Chaque acteur ➢ Accompagnement ➢ Bout de chemin … retrouve un Sens …
Quelles craintes des soignants ? ➢ Formations des « thérapeutes » ?? • 4 000 « psychothérapeutes » autoproclamés sans formation et inscrits sur aucun registre ➢ Dérives sectaires dans le domaine de la santé • = ~ 40 % des signalements de Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
Quels risques à les utiliser ? ➢Efficacité, dose, tolérance des traitements non évaluées ➢Aucune donnée de pharmacologie permettant de connaître les risques d’interaction ➢Risques de toxicité ➢Refus des traitements conventionnels ayant prouvé leur efficacité ➢Risques lors des manipulations vertébrales ➢Risque financier : pas de remboursement, pas d’encadrement des prix
Messages à retenir pour les patients ➢ Quel sens je donne à cette médecine, thérapeutique ? ➢ Quel(s) effet(s) recherchés pour soi ? ➢ Je m’informe sur la formation du professionnel qui réalise la technique, de son lieu d’exercice ➢ Je suis vigilant(e) sur l’environnement (sectes, arnaques…) ➢ Perception des patients plutôt « d’être sans risque et efficace » ➢ Garder même regard critique que médecine traditionnelle, « médicaments » Pour les patients comme pour les professionnels: Ce n’est pas une question d’y croire ou non … Mais envisager une pratique et/ou une utilisation sécurisée pour tester
Messages à retenir pour nous, les professionnels de santé … ➢ Difficultés des patients à évoquer cette thématique avec les soignants ➢ Laisser nos représentations au placard ! ➢ Montrer sa capacité à entendre … ➢ Essayer de suivre la « Mode » mais à la vitesse des réseaux sociaux !! ➢ S’intéresser, s’informer, se former, faire une analyse scientifique des données pour répondre aux patients ➢ Communiquer avec les thérapeutes
Pistes de travail : Intégrer à l’offre de soins
SFETD, AFSOS
Conclusions (1) ➢ Demande croissante des patients à prendre en compte ➢ Efficacité et dangerosité de ces approches complémentaires ➢ Communication indispensable entre équipes médicales et les praticiens ➢ Formation et une information des soignants sont indispensables ➢ Nécessité d’intégrer ces approches dans nos programmes des soins et de recherche ➢ Place pour les patients fragilisés +++ et la pédiatrie+++
Conclusions (2) ➢La prise en charge de la douleur du cancer doit être multimodale, dynamique et personnalisée ➢Les thérapies complémentaires ont leurs places dans le cadre d’un parcours coordonné et sécurisé par des équipes pluridisciplinaires formées Complémentaires ≠ alternatives
Conclusions (3 )
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