Hospitalisation : les clés pour optimiser ce point névralgique de la clinique
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P7 Exercice P4
Hospitalisation :
les clés pour optimiser
ce point névralgique
de la clinique Le recrutement post-
baccalauréat dans
les écoles nationales
vétérinaires est créé
P24
D. Barbot
Suspicion de
leptospirose après une
vaccination : quel est
votre avis ?
P32
D.R.
Coveto reprend le site
Hippocampe de Caen
Cyril Berg
N° 1552 du 12 au 18 décembre 2020
www.depecheveterinaire.com VIE DE LA PROFESSION
Hospitalisation : les clés pour optimiser ce point
névralgique de la clinique
Maud LAFON L’hospitalisation ! digital pour cause de Covid, voici un état
est l’incarnation du des lieux des connaissances sur l’hospi-
Cyril Berg
sujet professionnel
EXERCICE transversal. talisation des animaux de compagnie.
Elément essentiel du fonctionnement Si les circonstances sanitaires n’avaient été
d’une clinique vétérinaire, le poste hos- ce qu’elles sont, le congrès annuel de
pitalisation concentre également plu- l’Afvac* aurait dû se tenir cette semaine, à
«Le secteur Bordeaux, sur le thème « Réussir l’hospita-
sieurs sources de risque, médical, sani-
hospitalier lisation : satisfaction dès l’admission ». La
taire ou relationnel. Ce domaine a
a longtemps Covid-19, qui n’est a priori pas une maladie
beaucoup évalué ces dernières années,
été et est parfois nosocomiale, étant survenue, cet événe-
bénéficiant de l’avancée des connais-
encore le secteur ment a, à l’instar d’autres manifestations
sances à plusieurs niveaux (douleur, bien-
pauvre de nationales de formation, comme les Jour-
être, post-opératoire...). A l’heure où ce
la pratique nées annuelles de l’Avef** en novembre, été
sujet aurait dû faire l’objet de conférences transformé en rendez-vous digital et cette
vétérinaire.»
dans le cadre du congrès annuel de session « hospitalisation » a été reportée à
l’Afvac*, prévu initialement en présentiel
à Bordeaux et transformé en événement !!!
« Les infections nosocomiales sont une réalité dans
les cliniques vétérinaires »
Très médiatisées en médecine humaine, Plusieurs exemples d’infections nosoco- peuvent se transmettre à d’autres animaux
les infections nosocomiales consti- miales causées par des bactéries multiré- présents dans la famille ainsi qu’aux proprié-
tuent également une problématique sistantes ont été décrits en France, princi- taires, voire dans l’environnement. A nou-
vétérinaire. Le poste hospitalisation est palement dans des cliniques canines. Les veau, lorsque ces bactéries sont multi-résis-
bactéries responsables appartenaient aux tantes aux antibiotiques, elles peuvent
particulièrement à risque. Au-delà de
espèces Klebsiella pneumoniae, Staphyloc- constituer un risque réel d’infections difficiles
l’impact sanitaire et médical délétère, cocus pseudintermedius, Staphyloccocus à traiter. Ainsi, le cas très médiatique de la
ces infections peuvent entacher l’image aureus ou Acinetobacter baumannii. Un transmission du Staphylococcus aureus
de la clinique. Leur prévention est donc autre exemple récent a été décrit, où la bac- résistant à la méticilline (SARM) du porc à
primordiale. Notre confrère Jean-Yves térie en cause (Serratia marcescens) était son éleveur, est également plausible du
D.R.
Madec, directeur scientifique Antibio- résistante à la chlorhexidine. Cette bactérie chien à son maître, à partir d’un SARM acquis
résistance de l’Anses*, présente ce contaminait une solution mère de com- " par le chien au cours d’une hospitalisation.
risque et les moyens de le combattre. presses imbibées de chlorhexidine et était Notre confrère ■ D.V. : Comment les prévenir ?
responsable d’infections (nosocomiales) Jean-Yves Madec
chaque fois qu’une compresse était utilisée. est directeur scien- J.-Y.M. : La prévention des infections noso-
■ La Dépêche Vétérinaire : Les maladies
tifique Antibioré- comiales repose avant tout sur les bonnes
nosocomiales sont-elles aussi un pro- ■ D.V. : Quels sont les risques principaux sistance de l’Anses. pratiques d’hygiène à la clinique. Un guide
blème en médecine vétérinaire ? lors d’une hospitalisation ? a été mis à disposition de tous les vétéri-
Jean-Yves Madec, directeur scientifique J.-Y.M. : Le premier risque est pour l’animal naires par l’association Qualitévet (www.
Antibiorésistance de l’Anses* : Oui, la soigné, d’être secondairement infecté/colo- qualitevet.org) dans le cadre du plan EcoAn-
transmission des bactéries au sein des éta- nisé par une bactérie qui est présente dans tibio 2. Ce guide répond très directement à
blissements de soins vétérinaires est une la clinique. Ceci peut survenir au cours d’un la nécessité de prévenir les maladies infec-
«Les bactéries
réalité. Du coup, ces bactéries peuvent être acte chirurgical ou dans les boxes du chenil, tieuses des animaux, notamment dans un
acquises à
la source d’infections chez les animaux soi- par exemple. Ces infections/colonisations contexte d’hospitalisation, et il est conseillé
la clinique
non désirées compliquent la prise en charge que chaque praticien s’y réfère.
gnés et/ou hospitalisés. peuvent se
de l’animal et sont souvent l’occasion de Les principaux éléments concernent le
Ces infections ont un caractère récurrent, consultations supplémentaires et de frais transmettre
aux autres lavage des mains, qu’il soit adapté aux soins
puisque c’est souvent la même bactérie pour les propriétaires. ou plus spécifiquement pré-chirurgical, le
résidente de la clinique qui infecte plusieurs animaux du
Si les bactéries sont résistantes aux traite- choix des produits, le principe de la marche
animaux au cours du temps. A noter que ments antibiotiques, de telles infections foyer, aux
en avant, ou le nettoyage et la désinfection
cette bactérie peut aussi être responsable peuvent aussi conduire à des impasses thé- propriétaires,
des surfaces, entre autres.
d’une simple colonisation (et non d’une rapeutiques aux conséquences importantes. voire à l’environ-
infection) mais le problème n’en est pas nement.» Au-delà des consignes d’hygiène pure, la
Ces situations peuvent aussi entacher prévention d’infections nosocomiales à bac-
moins important car la transmission est l’image de la clinique, comme cela est le cas téries multi-résistantes doit aussi s’appuyer
silencieuse et donc moins identifiable. pour certains hôpitaux en médecine
sur une maîtrise des usages d’antibiotiques
Au-delà de leurs caractères récurrents, ces humaine.
à la clinique. ■
situations sont souvent détectées lorsque les Le deuxième risque est pour l’entourage de * Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’ali-
bactéries sont résistantes aux antibiotiques. l’animal. Les bactéries acquises à la clinique mentation, de l’environnement et du travail.
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l’année prochaine, en espérant une reprise # La présence d’un Si le bien-être de l’animal est au cœur des
de l’organisation en présentiel. local d’hospitali- préoccupations dans un cadre d’hospitalisa-
sation est requise tion, il ne doit pas se faire au détriment de
Pour autant, le thème initialement prévu pour pouvoir déte-
conserve toute sa pertinence. Nous avons nir l’appellation celui des soignants. Les intégrer à la prise
donc souhaité, en guise de teaser d’Afvac Le « clinique vétéri- en charge des patients et valoriser leurs
Congrès 2021, en dégager quelques points naire ». interventions (nursing, alimentation, sorties
en interrogeant des confrères concernés. des animaux, jeux...) est indispensable à la
L’hospitalisation est l’incarnation du sujet bonne marche de la clinique et à la réussite
professionnel transversal et concerne tous de ce service hospitalier en particulier.
les domaines de la médecine vétérinaire,
avec une incidence accrue en médecine Organiser les astreintes
canine, les contraintes de tailles rendant D’autant que le respect de la continuité des
l’hospitalisation des équins ou bovins moins soins implique de gérer le chenil d’hospita-
évidente en routine.
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lisation y compris en dehors des heures
ouvrables. « Il est préférable de fonctionner
Un ou plusieurs locaux dédiés
en astreinte pour assurer les soins aux hos-
Toutes les cliniques canines possèdent leur pitalisés dans ces périodes car on ne sait
chenil d’hospitalisation. La présence d’un tel que la veille s’il y aura des animaux dont on
local est même requise dans la dernière devra s’occuper et on ne peut donc pas pro-
mouture du Code de déontologie pour que grammer les heures (sauf dans les centres
la structure vétérinaire puisse porter ce nom. hospitaliers vétérinaires ou grosses struc-
Seul le cabinet vétérinaire (dès lors qu’il n’est tures), car sinon on pourrait devoir les payer
pas « médico-chirurgical ») en est dispensé. vétérinaire, qui engage sa responsabilité et «Les vétérinaires sans qu’elles ne soient effectuées car aucun
doit assurer une surveillance adaptée, sans sont aujourd’hui animal n’est là », explique Robin Lunetta,
Chaque clinique possède donc son local
compter le risque sanitaire supplémentaire à l’écoute des chargé des affaires juridiques au SNVEL***.
d’hospitalisation, les plus chanceuses en
dès lors que des infections nosocomiales spécificités
détenant même plusieurs de façon à per- Il conseille donc par exemple de « couvrir la
peuvent s’immiscer dans l’équation. d’espèces en
mettre une hospitalisation séparée des journée du dimanche en astreinte, avec une
chiens, des chats, voire des nouveaux ani- Certains paramètres de l’hospitalisation ont hospitalisation. »
indemnité de 20 % du taux horaire et,
maux de compagnie (Nac). connu des progrès considérables ces der-
lorsqu’on se rend à la clinique, on ne paye
nières années. C’est le cas de la prise en
L’hospitalisation est vraiment un domaine dans plus l’indemnité et c’est une astreinte déran-
charge de la douleur ou des aménagements
lequel la réussite passe par une collaboration gée payées comme la garde qui prend le
mis en place pour améliorer le bien-être des
et une implication du vétérinaire et de son relai, soit 120 % du taux horaire, du départ
animaux hospitalisés. La profession est
équipe mais aussi de l’animal et du propriétaire. de la maison jusqu’au retour », ajoute-t-il.
aujourd’hui consciente de l’importance de
Bonnes conditions ces deux points dans la guérison de l’animal « Pour les forfait jours, on doit payer au
et donc de la réussite de l’hospitalisation. moins par bloc de 6 ou 12 heures l’astreinte
Pour guérir rapidement et correctement, Evaluation objective de la douleur, analgésie et le taux horaire de l’intervention n’est pas
l’animal hospitalisé doit, en plus de recevoir préventive et protectrice, avancées des connais- majoré car l’indemnité est forfaitaire et n’est
les soins adéquats, se sentir bien et donc sances scientifiques sur le plan comportemen- pas suspendue pendant l’intervention »,
être placé dans des conditions accueillantes, tal, sensibilisation sociétale au bien-être animal poursuit Robin Lunetta.
propices à son bien-être, ce qui ne va pas ont permis cette évolution favorable. Les problématiques sont donc nombreuses
de soi, a fortiori pour un chat, animal territo-
rial qui apprécie peu les séjours hors de chez au poste hospitalisation mais la réussite de
Importance des soins cette étape est un point névralgique d’une
lui. Des conditions inappropriées risquent
pourtant de retarder la guérison et donc de post-opératoires clinique et également un outil de valorisation
rallonger l’hospitalisation. C’est un cercle L’intégration de la sur lequel va se forger sa réputation. ■
Dans le domaine chirurgical, l’intervention variable Bien-
vicieux qu’il faut savoir casser en mettant en * Afvac : Association française des vétérinaires pour ani-
en elle-même n’est plus le seul centre d’in- être animal est maux de compagnie.
œuvre les mesures d’ambiance et de ges- térêt des chirurgiens qui ont compris l’impor- aujourd’hui plei- ** Avef : Association vétérinaire équine française.
tion humaine appropriées. tance des soins post-opératoire et du suivi nement intégrée à *** SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d’exercice
Pour notre consœur Isabelle Goy-Thollot, pré- de l’animal. Dans ce domaine aussi, les l’hospitalisation. libéral.
sidente du conseil scientifique d’Afvac Le progrès sont flagrants et font intervenir la $
Congrès 2020, « le secteur hospitalier a long- rééducation fonctionnelle par le biais de la
temps été et est parfois encore le secteur physiothérapie, de plus en plus souvent inté-
pauvre de la pratique vétérinaire » et « les actes grée à l’hospitalisation ou proposée en relai.
hospitaliers sont trop souvent sous évalués ». Les vétérinaires sont aujourd’hui à l’écoute
Pourtant, l’hospitalisation, qu’elle s’effectue des spécificités d’espèces. L’hospitalisation
dans un cadre médical ou chirurgical, est au d’un chien, d’un chat ou d’un Nac se rai-
cœur de l’activité d’une clinique et un passage sonne en effet différemment et les
bien souvent nécessaire dans la vie d’un animal. contraintes spatiales et organisationnelles
qu’elle engendre sont différentes. Malgré
Infections nosocomiales leur taille réduite, certains Nac nécessiteront
C’est aussi une période à risque pour tous par exemple un nursing bien plus important
qu’un chien ou un chat.
Thierry Poitte
les intervenants : l’animal en raison du
stress induit qui se surajoute à la douleur et Leur alimentation en hospitalisation revêt
l’état clinique délétère ; pour son proprié- également des particularités importantes à
taire, qui redoute cette séparation ; pour le considérer pour favoriser leur guérison.
Mieux formés à l’évaluation de la douleur, les vétérinaires
la gèrent mieux
L’hospitalisation est un poste générateur de douleur à différents niveaux. Heureusement, la prise de conscience de la nociception animale et les
moyens pour la contrer ont beaucoup évolué ces dernières années. Notre confrère Thierry Poitte, co-fondateur du réseau Capdouleur
(www.capdouleur.fr), forme quelque 700 vétérinaires par an à l’évaluation et à la prise en charge de la douleur. Il souligne les points à risque lors d’une
hospitalisation et les options pour les gérer.
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■ La Dépêche Vétérinaire : En quoi l’hos- pour corriger une douleur post-opératoire et
pitalisation est un poste particulièrement préférons la prévenir en amont.
à risque en termes de douleur ? La première étape consiste à identifier les
Thierry Poitte, co-fondateur du réseau animaux vulnérables, ceux qui ont un vécu
Capdouleur, titulaire d’un DIU Douleur et douloureux ou anxieux par exemple. A l’ins-
d’un CES de chirurgie ostéo-articulaire : tar d’un rendez-vous pré-anesthésique en
La douleur en hospitalisation peut apparaître humaine, il s’agit d’évaluer leur état émo-
majoritairement dans quatre contextes : tionnel, toute émotion négative majorant la
péri-opératoire, situation d’urgence, certains perception de la douleur.
cas de médecine interne (pancréatite par Le vécu douloureux d’un animal a également
D.R.
exemple), accès douloureux paroxystiques son importance car il va contribuer à accroître
des douleurs cancéreuses ou arthrosiques. " son anxiété et à favoriser le développement
Notre confrère
Tous ces cas nécessitent une prise en charge de douleurs chroniques post-opératoires.
Thierry Poitte est
de la douleur qui, heureusement, s’est beau- co-fondateur du La deuxième étape est l’analgésie péri-opé-
coup améliorée depuis 6 ou 7 ans. Les vété- réseau Cap Dou- ratoire. Dans ce domaine, on combine
rinaires connaissent mieux les mécanismes leur. désormais l’analgésie préventive, qui nous
de la douleur et ont appris à les évaluer. Ils a fait beaucoup progresser, à une analgésie
sont plus à même de différencier les douleurs protectrice des voies de la douleur qui
inflammatoires des douleurs neuropathiques peuvent être sensibilisées. Cette dernière
notamment. En hospitalisation, ils peuvent s’envisage en sept points :
s’aider pour cela de grilles d’évaluation effi-
- assurer une sédation de qualité ;
caces, à l’instar de celles proposées par 4AVet,
Thierry Poitte
qui s’utilisent plutôt dans un contexte post- - choisir le bon morphinique en utilisant la
opératoire, ou de la grille du Colorado, pour les règle des 5 B : bonne molécule, sur le bon
cas de médecine interne. Il existe des versions animal (indication adéquate), à la bonne
pour chiens et chats, non numérisées, qui se dose, par la bonne voie d’administration, au
"
remplissent au chevet de l’animal. «Toute émotion bon moment ;
Améliorer le bien-être animal est
Ces grilles ont pour avantage de valoriser le négative majore - développer l’anesthésie loco-régionale ; un facteur clé de réduction de la douleur
travail collaboratif entre vétérinaire et ASV. la perception !!! en hospitalisation.
Enfin, La pharmacopée vétérinaire s’est de la douleur.»
enrichie (méthadone, tramadol...) et la physio-
thérapie s’est beaucoup développée (attelles
de cryothérapie, laser, hydrothérapie...).
■ D.V. : Quelles sont aujourd’hui vos
recommandations en termes d’analgésie
péri et post-opératoire ?
T.P. : L’analgésie péri-opératoire commence
dès la prise de rendez-vous. Nous interve-
nons de moins en moins dans l’urgence
D.R.
"
Les grilles d’évaluation de la douleur proposées par 4AVet !
s’utilisent plutôt dans un contexte post-opératoire tandis que la
grille du Colorado est préférée pour les cas de médecine interne.
D.R.
Les deux sont disponibles en versions chien et chat.
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- mettre en place une anti-hyperalgésie (per- étapes : être réactif pour ne pas laisser la taille des cages et les enrichir, etc.
fusion de kétamine par exemple ou utilisa- douleur s’installer, contrôler la douleur pro- Il faut veiller à adopter les bons gestes : ne
tion de la gabapentine chez le chat) pour cédurale (liée aux soins : injection, pose de pas tenir un chat par la peau du cou, lui grat-
diminuer la sensibilité à la douleur ; sonde, examens complémentaires...) par ter la tête et le cou, ne pas se pencher vers
- appliquer les principes de la chirurgie atrau- une approche concertée entre vétérinaire et un chien mais s’accroupir...
matique ; ASV, améliorer le bien-être en hospitalisation
car la perception de la douleur diminue si L’administration de gabapentine à un chat a
- conseiller la physiothérapie en post-opéra- des vertus anxiolytiques et orexigènes et
toire ; elle est corrélée aux émotions positives.
Pour cela, on veillera à suivre les recomman- peut être intéressante.
- favoriser les bonnes conditions d’hospitali- L’évaluation de la douleur et, bien sûr, l’amé-
dations suivantes : séparer les chenils des
sation pour améliorer le bien-être de l’animal.
chiens et des chats, augmenter les interac- lioration de l’état de l’animal, sont des para-
■ D.V. : Justement, comment veiller au bien- tions positives avec les animaux (nursing, mètres qui permettront de limiter la durée
être animal chez un patient hospitalisé ? sorties...), faire attention aux conditions d’hospitalisation pour favoriser un retour
T.P. : Améliorer son bien-être se fait en trois d’ambiance (bruits, odeurs), augmenter la rapide à la maison. ■
Chat hospitalisé : avant tout, respecter sa nature
Le chat n’est pas un petit chien : on ne Ces derniers ont également un intérêt en
le répète jamais assez. En termes d’hos- termes d’image vis-à-vis des propriétaires
pitalisation non plus, il ne ressemble qui rendent visite à leur chat hospitalisé. Ces
pas au canidé et accepte généralement clients sont en effet souvent plus soucieux
plus difficilement le maintien dans cet du bien-être animal et plus exigeants que
les propriétaires de chiens.
environnement inconnu et stressant.
Notre confrère Cyril Berg, praticien Les soins devront être adaptés à cet animal
et, par exemple, les pompes à perfusion
exclusif chats à la clinique Mon chat et
sont indispensables pour être sûr de délivrer
moi (44) et co-créateur du Groupe de
la bonne dose.
réflexion et d’intérêt félin (Grif), indique
Bien hospitaliser un chat passe d’abord par
ses astuces pour lui faire vivre cette
une bonne connaissance de l’espèce et de
épreuve dans les meilleures conditions.
ses besoins.
■ La Dépêche Vétérinaire : Le chat vit-il ■ D.V. : Comment améliorer son confort ?
Cyril Berg
l’hospitalisation comme le chien ? Quels C.B. : Le bien-être d’un chat hospitalisé est
sont les risques particuliers inhérents à assez facile à objectiver : l’animal va se rou-
l’hospitalisation de cette espèce ? " ler, s’étirer, il ne vocalisera pas... Il faut veiller
Le risque d’une hospitalisation mal conduite Le chat est un ani- à lui aménager un coin où il puisse se cacher.
Cyril Berg, praticien félin exclusif à la cli-
mal territorial qui
nique Mon chat et moi (44), membre fon- est un retard dans la guérison, un animal qui Ce peut être sa cage de transport placé dans
a donc beaucoup
dateur du Groupe de réflexion et d’intérêt ne se remette pas à manger. plus de difficultés la cage qui a, en plus, l’avantage de lui per-
félin (Grif) : Le chat est un animal territorial que le chien à se mettre de se positionner dessus en hauteur.
Un autre risque est que, si l’hospitalisation
qui a donc beaucoup plus de difficultés que le retrouver dans un En dehors de l’ambiance générale et de
induit un stress important (aboiements de environnement qui
chien à se retrouver dans un environnement l’agencement des boxes, le confort passe
chiens, bruits métalliques, lumière et odeurs n’est pas le sien,
qui n’est pas le sien, comme une salle d’hos- aussi par la disposition de coins douillets,
fortes...), elle participe à sensibiliser le chat comme une salle
pitalisation. Le chien sera plus à l’aise avec des d’hospitalisation. d’une litière. Il faut proscrire le métal et les
humains et d’autres animaux autour de lui que qui s’en souviendra et aura plus de mal à surfaces froides.
le chat. Il faut donc essayer de lui faciliter la vie revenir à la clinique, même en consultation,
L’International Society of Feline Medicine
dans cet environnement perçu comme hostile et, à terme, une moindre médicalisation.
diffuse des recommandations en termes
et veiller à respecter son éthogramme en lui Un chat stressé peut également potentiel- d’aménagement des cages d’hospitalisation
recréant par exemple un mini territoire dans lement développer des cystites. sur son site internet (icatcare.org, rubrique
son box. Il faudra donc l’aménager de sorte Veterinary, Cat Friendly Clinic) et indique des
■ D.V. : Quelles précautions est-il par
qu’il puisse se cacher, évoluer en hauteur... dimensions à respecter.
conséquent utile de prendre pour son
Arriver à ce qu’il se sente bien dépend bien Il faudra s’occuper du chat en respectant ses
hospitalisation ?
sûr de la durée d’hospitalisation et il est illu- envies de caresses, ou pas, en prenant en
soire d’espérer y arriver lors d’une hospita- C.B. : L’aménagement du box d’hospitalisa- charge sa douleur, en gérant sa nutrition. Un
D.R.
lisation d’une journée. tion est un point clé. Il faut respecter les sens chat peut vite cesser de s’alimenter si l’envi-
Si on arrive à séparer les boxes des chats et du chat et, pour cela, le mettre à l’abri de la " ronnement lui déplaît.
vue et des odeurs d’autres chats et a fortiori Notre confrère Cyril
des chiens dans une hospitalisation mixte et Calme, ambiance reposante, musique douce
Berg est membre
que les chats ne soient pas agressés par des de chiens. Idéalement, il ne devra pas les en fond sonore, absence d’agitation et de
fondateur du
bruits, des odeurs et que leur box est bien entendre non plus, c’est pourquoi on conseille Groupe de réflexion mouvements sont autant de facteur d’amé-
organisé, il se détendra plus rapidement. plutôt des boxes vitrés, plus isolants. et d’intérêt félin. lioration du confort d’un chat hospitalisé. ■
Nouveaux animaux de compagnie : des patients encore
plus à risque
Plus encore que le chien ou le chat, les tion et du nursing. Notre confrère ■ La Dépêche Vétérinaire : Un Nac vit-il
nouveaux animaux de compagnie Emmanuel Risi, vétérinaire exclusif Nac l’hospitalisation comme un chat ou un
(Nac) sont des patients compliqués en chez FauneVet et responsable du ser- chien ? Quels sont les risques particuliers
hospitalisation de par leur propension vice Nac au CHV Atlantia (44), secré- inhérents à l’hospitalisation de ces
au stress et la physiologie de certaines taire du Genac*, précise les principaux espèces ? Certaines sont-elles plus fra-
giles que d’autres ?
espèces qui appelle une surveillance points de vigilance lors de l’hospitali-
particulière sur le plan de l’alimenta- sation de ces espèces.
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Emmanuel Risi, FauneVet : L’hospitalisa- le calme. Il est recommandé de masquer les L’objectif est de réduire au maximum la
tion des Nac ne revêt pas la même approche yeux de ces animaux, avec la main ou une durée d’hospitalisation. Elle peut nécessiter
que celle d’un chien ou un chat, notamment serviette, lors des soins et transports. plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
quand il s’agit d’une espèce proie comme L’alimentation est un point clé de l’hospita- pour des Nac lents à guérir comme les tor-
le lapin, les rongeurs ou la plupart des tues ou serpents, moins sujets au stress.
lisation des Nac. En effet, la plupart de ces
oiseaux. La présence de prédateurs poten- espèces (à l’exception des gros serpents) Cependant, elle doit être écourtée pour les
tiels à leurs côtés les stresse énormément rongeurs ou lapins (10 à 15 jours sont néces-
ont besoin de recevoir un apport énergé-
d’où la nécessite d’avoir une salle d’hospi- saires pour soigner un abcès dentaire mais
tique en permanence pour le bon fonction-
talisation séparée pour ces espèces. un arrêt du transit digestif doit être résolu
nement de leur transit digestif, leurs besoins
en 3 à 5 jours maximum).
D.R.
Pour les Nac prédateurs, comme le furet, physiologiques et lutter efficacement contre
cette séparation importe moins. Elle rede- la maladie. Il est donc nécessaire de mettre " Tout dépend bien sûr de la maladie et du
vient nécessaire pour les rapaces qui pour- en place une alimentation assistée, à la Notre confrère tempérament de l’animal.
raient se blesser contre les grilles de leur Emmanuel Risi est
seringue, plusieurs fois par jour. Cet impé- vétérinaire exclusif Toujours dans l’optique d’améliorer le bien-
cage en tentant de prédater un chat présent ratif nécessite des ASV formés et compé- être de ces animaux, nous autorisons et
Nac.
dans une cage à côté. tents dans ce domaine et de consacrer un encourageons les visites de leurs proprié-
En résumant, les Nac les plus fragiles sont temps plus long au soin de ces espèces. taires en présence desquels les Nac
aussi ceux qui stressent le plus et donc les Logiquement, la facturation de l’hospitalisa- acceptent généralement plus facilement la
espèces « proies ». Le risque de mortalité tion d’un Nac devrait donc être à l’avenant. nourriture. Les chances de guérison sont,
n’est pas nul en cas d’hospitalisation mal de ce fait, améliorées. ■
■ D.V. : Comment améliorer leur confort ?
conduite sachant que les rongeurs et les * Genac : Groupe d’étude sur les nouveaux animaux de
lapins en situation de stress développent E.R. : Une étude a montré que les lapins compagnie de l’Association française des vétérinaires pour
des arrêts du transit digestif graves, des étaient moins stressés quand on diffuse un animaux de compagnie.
tachycardies et polypnées parfois fatales sur fond sonore musical. Il faut donc le conseil-
des individus débilités ou dyspnéiques. ler dans la salle d’hospitalisation, en laissant
La contention est également une étape à la musique en continu pour éviter tout pic
risque sur des oiseaux comme les perro- de décibels.
quets (surtout s’ils sont débilités ou dys- Mettre à disposition des animaux des
pnéiques), qui peuvent mourir si elle est mal cachettes (boîte en carton, tunnel...) dans la
effectuée, dans de mauvaises conditions ou cage est nécessaire à leur bien-être. La loi
dure trop longtemps. l’impose désormais en animalerie et il faut
■ D.V. : Quelles précautions est-il par y veiller aussi en clinique.
conséquent utile de prendre pour leur De même, on préférera les cages vitrées,
hospitalisation ? plus hermétiques et donc plus enclines à
E.R. : Les Nac sont très sensibles aux tem- conserver la chaleur et à préserver l’animal
pératures et il est donc nécessaire de chauf- des bruits environnants. Des revêtements
fer la pièce d’hospitalisation ou d’utiliser du de paroi doux, tièdes et insonorisés (comme
matériel le permettant (lampes, tapis chauf- le Krion Solide Surface ND par exemple),
fants, terrarium, couveuse...). Plus que sont préconisés.
d’autres espèces, en raison de leur petite La plupart des Nac, et notamment les
taille, ils risquent très vite l’hypothermie, a cobayes, guérissent plus vite et supportent
fortiori s’ils sont malades et débilités. mieux les soins dans un environnement
Les reptiles doivent impérativement être calme et familier. C’est pourquoi nous pré-
maintenus dans un environnement à 30 °C férons souvent les laisser à domicile quand
FauneVet
pour ne pas entrer en hypothermie (animaux cette situation est compatible avec la nature
poïkilothermes). des soins. Il nous arrive aussi de les hospi-
En lien avec l’inclinaison au stress de la taliser avec un autre cobaye ou lapin avec "
majorité des Nac, il faut veiller à assurer des qui ils vivent pour qu’ils se sentent plus en Ensemble de cages en Krion ND pour l’hospitalisation des nou-
contentions et manipulations douces, dans sécurité. veaux animaux de compagnie.
Physiothérapie : un complément utile à la portée
de toutes les structures
En post-opératoire, pour favoriser la Ludivine Jacquemin-Bietrix, activité - les exercices de kinésithérapie passive :
récupération fonctionnelle, ou pour exclusive en rééducation fonctionnelle et mobilisations passives, pédalage, étire-
améliorer le confort et prévenir l’anky- physiothérapie : Bien sûr, il y en a beau- ments, massages, stimulations superfi-
lose chez des animaux hospitalisés coup. cielles ;
pour une longue durée, la physiothé- Il y a deux angles de réponse à cette ques- - beaucoup d’exercices de kinésithérapie
rapie a sa place et son intérêt en hos- tion.
active : réflexe de retrait, réflexe de pous-
pitalisation. Notre consœur Ludivine D’une part, tout vétérinaire peut investir sée, position debout assistée, appui à la
Jacquemin-Bietrix, présidente du dans des équipements de physiothérapie. Il racine des membres, balancier droite-
D.R.
Groupe d’étude en rééducation fonc- n’est pas obligatoire de valider un diplôme
" gauche, soustractions d’appui, marche assis-
tionnelle et physiothérapie de l’Afvac*, Notre consœur pour proposer ce service au sein de sa struc-
tée, marche en ligne droite, marche en zig-
membre du conseil d’administration de Ludivine Jacque- ture. Et il n’est pas nécessaire non plus
zag, marche en cercle, marche en 8, variation
min-Bietrix exerce d’avoir une activité de référé en orthopédie,
l’Association française des vétérinaires de la nature du sol, variation de l’allure,
exclusivement les patients âgés représentant un fort pool
exerçant en physiothérapie et réédu- en rééducation danseuse/brouette, plans inclinés (montée/
de patients potentiels dans une clinique
cation, en précise les modalités envi- fonctionnelle et
généraliste. descente), escaliers (montée/descente),
sageables dans ce cadre particulier. physiothérapie.
D’autre part, tout vétérinaire non équipé de marche dans l’eau/la neige, assis-debout,
« gros matériel » peut néanmoins proposer donne la patte, mobilisations cervicales
■ La Dépêche Vétérinaire : Certains actes
des soins de physiothérapie. actives...
de physiothérapie sont-ils à la portée de
toutes les cliniques vétérinaires ? Les- En effet, beaucoup de gestes ne nécessitent Beaucoup d’autres gestes nécessitent un
quels ? aucun investissement : investissement minime :
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- cryothérapie et thermothérapie (poche de tures, de rupture des ligaments croisés anté- De nombreux !
froid/chaud, attelle de cryothérapie compres- rieurs, d’exérèse de la tête du fémur, post- gestes de phy-
sive) ; op de hernies discales, mais aussi embolies siothérapie ne
nécessitent qu’un
- plusieurs exercices de kinésithérapie fibro-cartilagineuses, AVC... ;
investissement
active : cavaletti, parcours autour de plots, - les patients hospitalisés plusieurs jours, minime, à l’instar
exercices sur Ballons physioroll ND, Ballon quelle que soit la raison, et subissant ainsi de l’électrothérapie
Donut ND, coussins de proprioception/ toutes les conséquences néfastes de l’im- antalgique ou de
d’équilibre, plateau de Freeman ND/de pro- mobilisation et de l’inactivité. renforcement mus-
culaire qui peut
prioception, trampoline... ; Pour les premiers, il s’agit de mettre en place se faire à l’aide de
- l’électrothérapie antalgique (TENS) ou de un protocole de physiothérapie adapté au petits appareils
renforcement musculaire (NMES) à l’aide de bilan algique et fonctionnel de l’animal. portatifs.
petits appareils portatifs. Chaque geste et exercice sera choisi en
fonction du statut de l’animal et, après éva-
Ludivine Jacquemin-Bietrix
Ces gestes peuvent ainsi être prodigués sur
des animaux hospitalisés mais aussi être luation de la douleur, du besoin de travailler
proposés dans le cadre d’un suivi en réédu- les amplitudes de mouvement, du besoin
cation fonctionnelle, sous forme de séances de travailler la fonction musculaire, et du
à la clinique. besoin de travailler la fonction neurologique.
Il est envisageable également d’aborder la Pour les seconds, il s’agit de mettre en place
physiothérapie sous forme d’accompagne- un protocole de prévention : prévention de
ment du maître dans la réalisation de soins l’ankylose articulaire, prévention de l’atteinte «Le protocole
et d’exercices à domicile. Des outils de pro- de la fonction musculaire (perte de masse de physiothérapie - pour traiter ou prévenir l’atteinte de la fonc-
tocoles vidéos existent d’ailleurs pour faci- et perte de force), prévention de l’atteinte peut être mis tion musculaire : électrothérapie, exercices
liter cette mise en œuvre, telle que la plate- de la fonction neurologique (désadaptation en place dans de déstabilisation, parcours de marche,
forme Physiotec ND. neuro-motrice). une optique cavaletti ;
■ D.V. : Quels sont les exercices les plus Ainsi, les principaux exercices recomman- de traitement ou - pour traiter ou prévenir l’atteinte de la fonc-
recommandés pour améliorer le confort dés pour un animal hospitalisé et les plus de prévention.» tion nerveuse : stimulations superficielles et
et la récupération d’un animal hospita- simples à mettre en œuvre sont : massages, exercices de déstabilisation,
lisé ? réflexe de retrait, réflexe de poussée, cava-
- pour le traitement de la douleur, en post-
L.J-B. : Evidemment, la raison de l’hospita- opératoire précoce (48 heures post-op) : la letti. ■
lisation est à prendre en considération. cryothérapie ; * Afvac : Association française des vétérinaires pour ani-
Grossièrement, on peut considérer deux maux de compagnie.
- pour traiter ou prévenir les restrictions
familles de patients : mécaniques de mouvement : mobilisations Réagissez sur
- les patients hospitalisés pour une affection articulaires passives, pédalage, étirements,
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orthopédique ou nerveuse : post-op de frac- massages, cavaletti ;
Motiver ses équipes et impliquer les propriétaires
pour optimiser l’hospitalisation
La réussite d’une hospitalisation passe Le matin, nous privilégions le téléphone chenil était de plus en plus compliquée, donc
aussi par l’implication de l’équipe vété- avec un créneau prévu pour un entretien inconfortable, en particulier pour nos ASV.
rinaire et donc se motivation. De entre l’ASV et le propriétaire, ou l’envoi d’un Nous avons interrogé un à un chaque
sms si cette solution est préférée, et nous membre de l’équipe pour identifier les
même, programmer la présence du
prévoyons toujours un contact par jour entre points à améliorer. Ensuite, les solutions
propriétaire est un outil indéniable le vétérinaire et le propriétaire, soit par télé-
d’amélioration du bien-être des ani- mises en place ont été les suivantes :
phone, soit en direct, avec un créneau de chaque jour, il y a un seul vétérinaire et un
Jacques Graf
maux hospitalisés. Le management et rendez-vous de 15 minutes, programmé à
seul ASV dédiés au chenil et le dossier
la gestion des ressources humaines l’avance.
d’hospitalisation contient une feuille « com-
sont donc deux domaines majeurs en Nous envisageons d’utiliser bientôt les outils munication interne » qui leur permet de
hospitalisation. Notre consœur Fran- " de télémédecine, en particulier le tchat avec noter toutes les informations nécessaires à
çoise Bussiéras, vice-présidente du Françoise Bussié- texte et photos, pour informer régulièrement l’équipe du lendemain. De plus, le vétéri-
SNVEL* et praticienne canine à Olo- ras est vice-prési- les propriétaires, en hospitalisation post- naire du lendemain est toujours là le soir
dente du SNVEL. chirurgie par exemple, et garder le lien dans pour faire un point avec le vétérinaire du jour
ron-Sainte-Marie (64), en a pris
les jours qui suivent le retour à la maison. sur les animaux hospitalisés.
conscience et les applique dans sa cli-
■ D.V. : Certaines cliniques, dont la vôtre, Trois de nos ASV ont choisi de s’impliquer
nique.
proposent un système de pension médi- plus particulièrement dans le suivi du chenil
■ La Dépêche Vétérinaire : L’hospitalisa- calisée pour leur patient. Quel en est le et elles tournent donc sur un rythme d’une
tion est souvent une étape délicate pour principe et cette solution est-elle appré- semaine chacune sur ce poste toutes les
ciée des clients ? trois semaines. Cela leur permet de suivre
les propriétaires. Quels sont aujourd’hui
«Nous envisa- F.B. : Notre « Gîte des oustalots » est une
les moyens qui leur permettent de garder l’évolution d’un animal d’un jour sur l’autre
geons d’utiliser pension classique, utilisée quand le proprié- pendant une semaine, ce qui est intéressant
contact avec leur animal ?
bientôt les outils taire part en vacances, mais celui-ci est ras- à la fois médicalement et émotionnellement.
Françoise Bussiéras, vice-présidente du de télémédecine suré de savoir que, s’il y a le moindre problème
SNVEL* : En premier, bien évidemment, ce Les ASV sont force de proposition pour tout ce
pour informer de santé, son animal sera évalué très rapide-
sont les visites. A nous de les cadrer afin de qui est équipement de confort pour les ani-
régulièrement ment par le vétérinaire qui le connaît déjà, la
proposer des horaires suffisamment maux, ce qui est rassurant et motivant pour
les proprié- pension étant un service réservé à nos clients
flexibles pour les propriétaires mais aussi assurer leur poste, en accord avec leurs
taires.» dans le prolongement du suivi médical.
assez contrains pour permettre à l’équipe valeurs. Toutes nos cages sont vitrées, donc
■ D.V. :
On évoque beaucoup le bien-être faciles à nettoyer et à surveiller, et les deux
soignante de travailler efficacement. animal mais comment améliorer aussi le zones d’hospitalisation chiens et chats sont
Nous proposons, en première approche, aux confort du personnel dans un chenil elles-mêmes vitrées pour être toujours sous
propriétaires de venir entre 14 h 30 et 16 h d’hospitalisation ? nos yeux, que l’on soit en train de faire les soins
30, puis nous ouvrons d’autres créneaux F.B. : Bonne question ! Nous l’avons juste- à un animal ou en train de boire un café. ■
personnalisés si celui-ci ne convient pas à la ment traitée cet été car, notre équipe * SNVEL : Syndicat national des vétérinaires d’exercice
famille. s’agrandissant, l’organisation du suivi du libéral.
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Des formations spécifiques pour les auxiliaires
APForm* organise pour les auxiliaires vété- d’hygiène aux animaux hospitalisés, respec- sondes d’alimentation, visite des locaux tech-
rinaires ou ASV Gipsa une formation et un ter les modalités d’administration des trai- niques de la structure d’accueil et observation
atelier sur le thème de l’hospitalisation. tements prescrits. des aménagements et bonnes pratiques,
La formation d’une journée s’intitule « Amé- relevé des paramètres vitaux et suivi clinique
liorez le bien-être et la prise en charge des
Formation dans une structure des hospitalisés, nursing des hospitalisés,
de pointe gestion de la fluidothérapie et admi-
hospitalisés ! ». A travers des exercices,
nistration des traitements, analyse et
études de cas pratiques et démonstrations, L’atelier pratique « Soins aux hospitalisés » synthèse des observations recueil-
elle vise à leur apprendre à optimiser l’orga- d’
nisation des soins, assurer leur traçabilité,
permet aux auxiliaires de se former à l’hos-
pitalisation dans une structure de pointe. Il
lies au cours de la journée. M.L. infos
repérer l’état clinique de l’animal hospitalisé, s’envisage après la formation, dans une Site Internet : www.apform.fr
les signes d’alerte et de douleur, respecter optique de perfectionnement, et se structure *APForm : AnimalPro Formation.
les modalités de nutrition des hospitalisés, en huit ateliers : mise en place des moyens
assurer de bonnes conditions de confort et d’oxygénation/des voies veineuses/des
En
Bref…
Une seule santé en pratique : un colloque le 17 mars Covid-19 et monde animal : toutes les études
scientifiques en ligne
VetAgro Sup organise, le 17 mars prochain, en partenariat avec plusieurs organisations,
dont la Fédération des syndicats vétérinaires de France, un colloque sur le thème « Une L’Association pour l’étude de l’épidémiologie des maladies animales
seule santé en pratique ». Face aux interactions entre santés humaine, animale et envi- (AEEMA) recense, sur son site Internet (à l’adresse : https://bit.
ronnementale, « cette journée propose de contribuer à la réflexion sur les transition vers ly/3okZjRF), les dernières études sur le Covid-19 et le monde animal
un modèle plus préventif et durable, en mobilisant l’ensemble des parties prenantes pour et, en quelques phrases, en présente les résultats principaux. La
continuer de co-construire des solution et des recommandations d’actions publique », dernière en date examine le risque que des personnes transmettent
expliquent les organisateurs. Quatre niveaux de questionnement sont prévus : quelles par inadvertance le Sars-CoV-2 à des chauves-souris sauvages.
sont les connaissances scientifiques en médecine humaine et vétérinaire, en écologie « Considérant la distribution des lignées de ß-coronavirus et l’éven-
ou en sciences sociales qui fondent le débat ?, où en sont les politiques publiques dans tail de leurs hôtes, (les auteurs) considèrent que plus de 40 espèces
les territoires ?, comment penser les relations entre initiatives locales, pilotage national de chauves-souris des zones tempérées en Amérique du Nord
et normes européennes et internationales ?, quelle formation pour les décideurs et les pourraient être infectées », résume ainsi l’AEEMA.
professionnels de santé ?
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