Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018

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Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
Ballenberger
                                 2018
Der

                                        FRANÇAIS
  Un anniversaire
  tourné vers
  l’avenir

  Foxtrail : Un mystérieux
  cristal au Ballenberg
  Jardins paysans : impériale
  fritillaire et royale molène
Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
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Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
L’histoire est le
   fondement de                                                                         Horaires d’ouverture

   notre avenir                                             Du 14 avril au 31 octobre, tous les jours 10 à 17 h

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                                                           Le Ballenberg en fête : pour les 50 ans de la
                                                           Fondation et les 40 ans du Musée.
   Chers amis du Ballenberg

   Le Ballenberg fête un anniversaire : il y a 50 ans
   était créée la Fondation « Musée en plein air
   Ballenberg sur Brienz ». Dix ans plus tard, fin mai

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   1978, une première section du musée était inau­
   gurée.

   Le chemin à parcourir aura été long avant que
   l’institution Ballenberg ne voit le jour. Les initia­
                                                           Histoire de maison
   teurs ont dû faire face à toutes sortes de résis­       Chaque plante a son usage particulier.
   tances politiques et idéologiques. Même Berne, le
   canton où est situé Ballenberg, a fait preuve de
   beaucoup de scepticisme envers ce projet. Les
   pages qui suivent vous donneront une idée de
   quelques épisodes de cette difficile genèse. Je me

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   réjouis d’autant plus que notre musée soit au­
   jourd’hui reconnu dans toute la Suisse et qu’il
   jouisse de la sympathie générale.

   Depuis sa création, le Musée en plein air dépend
                                                           Foxtrail
   de subventions et de dons, une situation qui n’est      Une enquête passionnante pour cerveaux
   pas près de changer dans un avenir proche. Toute­       brillants.
   fois, comparé aux autres musées, le Ballenberg
   présente un niveau remarquablement élevé d’au­
   tofinancement. Le Conseil de fondation, la direc­
   tion et les collaboratrices et collaborateurs s’em­
   ploient avec la plus grande motivation à conserver

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   ce point fort.

   Les générations qui viennent devraient elles aussi
   faire l’expérience de l’histoire et de la culture de
   notre pays, grâce au musée. Car, méconnaître son        Exposition temporaire
   histoire, c’est manquer de perspectives d’avenir.       La vache peut-elle nous aider à mieux
                                                           comprendre le passé ?
   Peter Flück
   Président du Conseil de fondation

© Ballenberg, Musée suisse en plein air

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       Double anniversaire pour Ballenberg : une œuvre de longue haleine
       jusqu’au succès

       De l’idylle
       villageoise à la
       dure réalité
       Andreas Staeger       Le Village Suisse à l’exposition nationale Suisse, Genève 1896, © Ballenberg, Musée suisse en plein air

       En 2018, Ballenberg fête un double anniversaire : la Fondation Musée en
       plein air Ballenberg existe depuis 50 ans et le musée de l’architecture
       rurale de Suisse a été ouvert il y a 40 ans. Avant que ne se crée cette insti-
       tution, il a fallu parcourir un long chemin, qui n’a pas été sans embûches.
       Et certaines sources de conflit ont eu des répercussions durables.

        Exposition nationale suisse de 1896 à Genève : danses folkloriques dans le « village suisse ».

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L’un des chapitres les moins glorieux de la longue et         Puis arrivèrent la Seconde Guerre mondiale et le plan
prestigieuse tradition des expositions nationales suisses     Wahlen. L’agriculture acquit une valeur qui n’était plus
remonte à 1896. L’exposition de Genève avait aménagé          seulement idéelle – il en allait maintenant de la survie
un « village nègre » comme on le disait à l’époque. Plus      du pays. On bonifia et modernisa à tout va. Non seule­
de 200 Soudanais habitèrent provisoirement dans ce qui        ment ce bouleversement à marche forcée de l’agricul­
s’apparentait à un zoo humain, offerts aux regards et à       ture fit disparaître une culture architecturale, riche et
la curiosité des visiteurs et visiteuses.                     esthétique, mais il mit en péril de nombreuses tradi­
                                                              tions liées à la vie rurale.
En contrepoint, le « village suisse » exposait quelque 300    Tandis que, sous forme d’agglomérations, les zones
Suisses. Également érigé temporairement, ce village           urbaines ne cessaient d’empiéter sur des territoires
suisse rassemblait, sur une surface de presque trois          autrefois ruraux, les doutes exprimés envers un musée
terrains de foot, près de 80 maisons des diverses régions     en plein air central s’évanouirent. Et c’est justement
du pays, dont des chalets, des granges, des étables et        dans la revue Heimatschutz/Patrimoine que le cher­
une petite église. En soulignant les caractéristiques         cheur Max Gschwend, spécialiste des maisons rurales,
distinguant les types de maisons, on cherchait à créer        lança un vibrant appel en 1962 : l’édification d’un musée
une identité commune ; les démonstrations artisanales         en plein air était l’une des tâches culturelles la plus ur­
et les danses en costumes folkloriques exécutées sur le       gente du présent car, dans maints cantons, aucun bâti­
site concouraient à cet effet.                                ment paysan n’était protégé. La protection légale des
                                                              monuments ne suffisait donc pas à préserver de remar­
Un détour par la Scandinavie                                  quables bâtiments ruraux : « un musée en plein air est
Le « village suisse » impulsa l’idée d’un Musée en plein      indispensable ! »
air en Suisse. Une idée qui avait été réalisée pour la pre­
mière fois à Skansen près de Stockolm en 1891, donc           Le « joli village suisse » – un zoo humain ?
peu d’années auparavant. Au cours du XXe siècle, de           Max Gschwend fit immédiatement une liste de propo­
nombreux pays créèrent des musées en plein air en Eu­         sitions concrètes sur le type de maisons que devrait
rope, aux États-Unis, en Afrique et en Asie. Cependant,       abriter ce musée. Dès le début, il attacha une grande
en Suisse, après l’intermezzo de l’exposition genevoise,      importance au caractère public de l’institution proje­
la mise en œuvre d’un semblable projet devait durer           tée : le musée en plein air devait devenir un important
quelques décennies supplémentaires. Toujours est-il           pôle d’attraction touristique, pour les étrangers et pour
qu’au milieu du XXe siècle, la Suisse était l’un des rares    les écoles aussi. L’appel de Max Gschwend fit bouger
pays d’Europe à ne pas posséder de musée en plein air.        diverses choses. À Brienz se constitua un comité d’ac­
                                                              tion, appelé « Miis scheena Schwyzerdeerfli » (mon beau
À la fin des années 1930, l’organisation Pro Campagna,        petit village suisse), à l’initiative de l’architecte Gustav
qui s’engageait en faveur de la préservation de l’archi­      Ritschard d’Unterseen. Ce comité avait pour objectif de
tecture et de l’habitat ruraux, fit une première tentative.   transformer une partie du vieux village de Brienz en un
Toutefois, cette vision se heurta à des critiques acerbes :   musée en plein air ; par ailleurs, il prévoyait de remon­
Patrimoine suisse arguait que les types suisses de mai­       ter d’autres maisons provenant de différentes régions
sons étaient bien trop différents pour que l’on puisse les    de Suisse sur une parcelle attenante non construite. À
réunir sans artifices dans un même lieu. Les milieux liés     dire vrai, même les initiateurs doutaient de réussir à
à la protection des monuments exprimèrent des doutes          convaincre les résidents permanents des jolies vieilles
identiques : il ne fallait pas arracher les bâtiments ru­     maisons en bois de Brienz d’ouvrir leurs cuisines et
raux bien conservés à leur contexte et les transplanter       leurs fumoirs aux visiteurs. Et surtout : comment ses
dans un lieu central, mais bien plutôt les laisser sur        personnes vivraient-elles dans un village musée ? Le
place et les ouvrir au public.                                projet réveillait de douteux souvenirs du zoo humain de
                                                              l’exposition de 1896.
L’esprit de la Landi, plan Wahlen et mutation agricole
Une idée fédéraliste et donc authentiquement confédé­         Quant à l’idée de transplanter des bâtiments provenant
rale. Mais qui ne fonctionnait pas. Qui, en effet, aurait     du Tessin ou du Jura dans l’environnement escarpé de
envie de parcourir le pays dans tous les sens pour com­       ce village préalpin de l’Oberland, elle apparaissait tout
parer les divers types de maisons paysannes ? De toute        aussi problématique. Cela n’empêcha pas le comité
façon, l’époque n’était pas à la muséalisation de la vie      d’action de contacter Max Gschwend avec assurance.
rurale : face à la menace extérieure, la Suisse se sentit     Au cours de nombreuses réunions, négociations et ins­
obligée de se focaliser sur son identité nationale. Elle le   pections sur place, de fil en aiguille, on se concentra sur
fit en célébrant ses racines paysannes – par exemple,         Ballenberg. Là, le terrain était plus varié et on disposait
lors de l’exposition nationale de 1939 avec son « village     d’une plus grande étendue de terre.
suisse » grandeur nature, un ensemble de maisons pay­
sannes traditionnelles de toutes les régions du pays.

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          Max Gschwend                                                             plein air Ballenberg fut créée à Brienz.

          La planification et l’établissement du musée en plein air Ballen­        En 1970, la maison du journalier de Detligen fut le pre­
          berg ont constitué un projet auquel de nombreuses têtes ont par­
                                                                                   mier bâtiment à être remonté sur le site du musée envi­
          ticipé. Parmi elles, Max Gschwend occupe une place à part. Né en
                                                                                   sagé. Au cours des années suivantes, les responsables
          1916, ce géographe a longtemps dirigé la section « Étude de la
          maison rurale en Suisse », ce qui le prédisposa à s’occuper de
                                                                                   du Ballenberg démontèrent 15 autres maisons dans
          l’inventorisation scientifique des maisons paysannes. Dès 1971, il       diverses régions de Suisse et en transportèrent les élé­
          a été le responsable scientifique du musée en plein air Ballenberg,      ments jusque dans l’Oberland bernois. 14 d’entre elles
          dans un premier temps en tant qu’emploi secondaire, fonction             furent soigneusement remontées sur le Ballenberg.
          qu’il a quittée en 1981. Max Gschwend est décédé en 2015 à l’âge         L’une d’entre elles cependant connut un sort drama­
          respectable de 99 ans. Le musée en plein air Ballenberg voue à           tique et tout à fait exemplaire des luttes intestines et des
          son fondateur une éternelle reconnaissance.                              tensions qui divisaient les initiateurs.

                                                                                   L’« affaire Erdhausen »
       Création de la Fondation Musée en plein air Ballenberg                      En 1972, un bâtiment à ossature de bois et madriers en
       Outre le Ballenberg, divers autres endroits ont été envi­                   péril fut démoli à Erdhausen TG, sur mandat du service
       sagés pour un musée en plein air, entre autres Langnau,                     de protection des monuments cantonal et avec le sou­
       Gurten/Berne, Kriens/Lucerne, Horw/Lucerne et Sach­                         tien financier du canton. Démontage et transport furent
       seln. Pour examiner les différents projets, la Confédé­                     exécutés par Gustav Ritschard qui, entretemps, était
       ration a donc mis en place une commission d’étude en                        chargé des domaines technique et organisationnel du
       1963. À l’automne 1964, celle-ci arriva à la conclusion                     musée en plein air, tandis que Max Gschwend s’occupait
       que Ballenberg était le site le plus approprié pour le                      des aspects scientifiques.
       musée.
                                                                                   Lorsque Gustav Ritschard vit la vieille maison de bois
       En 1965, Max Gschwend et Gustav Ritschard reçurent                          délabrée d’Erdhausen, il s’écria : « Nous ne voulons pas
       le mandat d’élaborer un projet pour le musée en plein                       d’une telle maison sur le Ballenberg ! » Il ordonna aux
       air sur le Ballenberg. Suite à cela, le comité d’action                     charpentiers de détruire le bâtiment et de le transporter.
       « Schwyzerdeerfli » se renomma « Association pour la                        Lorsque la maison fut livrée au Ballenberg, il ne restait
       création d’un musée suisse en plein air Ballenberg ». On                    en tout et pour tout qu’un dixième de sa substance. Il
       commença alors à collecter des fonds, à acheter du ter­                     n’était donc plus possible de la remonter. On dit que Max
       rain et à s’informer sur les maisons paysannes en péril.                    Gschwend entra dans une rage folle. Certes, il s’agissait

       La fête d’inauguration officielle du 27 mai 1978 suscita un intérêt immense. Le Conseiller national Hans Hürlimann et les initiateurs du Ballenberg
       ouvrent le Musée. La cérémonie fut animée par la fanfare de Brienz.

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Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
Zoom

seulement d’un bâtiment très simple, mais étant donné         « Ici, des maisons anciennes, condamnées à la démoli­
qu’il voulait établir une documentation sur les bâti­         tion à la suite du développement de la circulation et de la
ments primitifs, il considérait cette maison comme très       construction, ont fini par trouver une protection perma­
précieuse du point de vue scientifique et de la protection    nente », déclara le Conseiller fédéral Hans Hürlimann
des monuments.                                                dans le discours qu’il prononça à l’occasion de la fête
                                                              d’inauguration. Le magistrat rappela que le Ballenberg
Ouverture partielle du musée en 1978                          se trouvait dans la zone du Réduit. Le nouveau musée
L’« affaire Erdhausen » était emblématique des que­           devrait « témoigner de notre histoire, témoigner de la
relles concernant l’orientation du musée en plein air :       culture architecturale rurale, témoigner aussi de tout
d’un côté les forces conservatrices pour qui l’essentiel      ce qu’ont accompli ceux qui nous ont précédés, à une
était la proximité au peuple, de l’autre les tenants d’une    époque où on ne parlait pas encore d’exode rural et où
ligne plus progressiste qui se réclamaient de la science.     on n’était pas obligé de lutter autant pour protéger le
Max Gschwend réussit finalement à désamorcer le               paysage et les valeurs de la patrie. »
conflit en mettant en place une commission scientifique
– il finit donc par imposer sa ligne. Aujourd’hui encore,
                                                                Ballenberg fête son anniversaire et va de
Ballenberg n’a pas seulement pour but de rendre les
                                                                l’avant
gens heureux et de les divertir, mais de montrer les
                                                                En cette année 2018, année du patrimoine, le musée en plein air
objets et les relations tels qu’ils étaient – y compris, de
                                                                Ballenberg fête les 50 ans de la Fondation et les 40 ans de fonc­
temps à autres, des bâtiments misérables aux espaces
                                                                tionnement du musée. Au programme, des activités qui, volontai­
modestes et au maigre mobilier.                                 rement, ne sont pas tournées vers le passé. La notion de patri­
                                                                moine culturel est plutôt l’occasion d’une réflexion vivante, déclare
En 1978, après des années de travaux préparatoires et de        Beatrice Tobler, responsable de la division scientifique du musée.
construction, le musée en plein air ouvrit partiellement        « C’est pourquoi, à l’occasion de cette année particulière, nous
ses portes. Outre divers objets individuels, le groupe de       devons accepter qu’on nous dise nos quatre vérités. » Durant la
bâtiments du Plateau bernois était achevé. Deux fermes          saison 2018 du Musée, des artistes et des scientifiques se penche­
paysannes, un stöckli, un grenier, une maison de jour­          ront de toutes les façons sur le Ballenberg, pour produire du neuf
                                                                à partir de ce patrimoine à préserver. Leurs réflexions fourniront
nalier et une auberge offraient un aperçu de la riche
                                                                les articles d’un ouvrage anniversaire dont la publication est pré­
culture architecturale des temps anciens et dévoilaient
                                                                vue pour 2019.
simultanément certains rapports sociaux.

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Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
Histoire de maison

         Le jardin :
         une petite épicerie
         familiale

          Annette Marti   © Ballenberg, Musée suisse en plein air

         Un jardin paysan typique, comme celui de la maison de Madiswil BE,
         ­constituait une pièce importante dans le puzzle quotidien des ­familles –
         à une époque surtout où il n’existait pas de supermarchés où acheter
         salade, pommes de terre ou confiture. Le jardin fournissait même des
         produits comme les détergents (extraits de la saponaire) ou le tissu (à
         partir du lin).
         Durant les mois d’été, un jardin paysan soigneusement       gionales se faisaient sentir : ainsi les haies de buis et
         aménagé ressemble à une œuvre d’art : entre les petites     les massifs de fleurs luxuriants s’inspiraient des jardins
         bordures se pressent tagètes, phlox, pieds d’alouette       seigneuriaux ; que les allées dessinent une croix entre
         et digitales, les buissons ploient sous le poids des gro­   les platebandes, partageant le jardin en quatre surfaces
         seilles rouges, dans les platebandes de légumes les poi­    égales, avait pour modèles les jardins de couvents. Les
         reaux sont au garde-à-                                                                      monastères ont joué un
         vous, les larges feuilles       « Aujourd’hui, presque personne ne grand rôle dans le main­
         de chou apportent le vif
         éclat de leur vert, les ha­
                                       sait fabriquer un détergent liquide à tien                         et le développement
                                                                                                     de l’horticulture. Sou­
         ricots nains se pressent                 partir de la saponaire. »                          vent, à la croisée des al­
         aux côtés d’une pléiade                                                                     lées, se trouvait un puits
         d’herbes aromatiques. Un tel jardin n’a pas pour unique     ou une plante spéciale. Ce n’est pas le cas du jardin de
         but d’être beau, il était autrefois indispensable à de      la maison de Madiswil, en revanche dans le jardin de
         nombreux domaines de la vie quotidienne. La moindre         la maison paysanne d’Ostermundigen BE (No 331), au
         petite plante avait un usage particulier. Les deux fa­      centre, s’élève un buisson de roses (Rosa rugosa).
         milles qui habitaient dans la maison paysanne de Ma­
         diswil BE (No 321) avaient installé leur jardin sur le côté Marianne Eggenschwiler se penche sur le plan de son
         pignon sud. La forme caractéristique des platebandes        jardin. Cela va durer encore quelques mois d’ici à la
         ainsi que leur agencement symétrique sont décrits dans      saison de pleine floraison, mais elle doit déjà prévoir ce
         la « Roggwiler Chronik » de 1835. Presque toujours, un      qui y poussera. En sa qualité de responsable des jar­
         jardin paysan comprenait des légumes, des herbes et         dins, c’est elle qui crée les beaux tableaux horticoles
         des fleurs. Mais souvent aussi, d’autres influences ré­     du musée. Marianne Eggenschwiler note avec soin au

8
Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
Histoire de maison

Tout ce qui pousse, est exploité ou vendu : Marianne Eggenschwiler, responsable des jardins, conserve une vue d’ensemble de tous les jardins.

                                                                                                                                                  9
Ballenberger Un anniversaire tourné vers l'avenir 2018
Histoire de maison

         « L’idée que le sureau abritait des
         esprits bienfaisants était largement
         répandue. »

         crayon toutes les plantes sur le plan, compare avec les                                sur les principales allées du jardin, un paillis riche en
         plans antérieurs, efface quelque chose ici ou là, réorga­                              tanins. Aujourd’hui, presque personne ne sait fabriquer
         nise. Il faut tenir compte de nombreuses considérations.                               un détergent liquide à partir de la saponaire ou quelles
         Qu’est-ce qui pousse dans quel ordre et au voisinage de                                plantes se prêtent à la teinture. Nombreuses étaient
         quelles autres plantes ? À quel moment se libèrera un                                  les plantes qui, outre leur utilisation pratique, avait
         petit coin ? Quand planter la série suivante pour bien                                 une autre dimension. Ainsi, l’idée que le sureau abritait
         profiter de l’année ? Lorsqu’ils plantent les jardins, les                             des esprits bienfaisants était largement répandue et,
         collaborateurs et collaboratrices de l’équipe Jardins                                  comme il était censé protéger maisons et fermes des
         essaient de respecter le style de l’époque montrée dans                                nuisances, l’arbuste de sureau avait toujours une place.
         la maison. Mais ce n’est pas toujours facile. De nos
         jours, notre société a perdu un savoir pratique consi­                                 « Là où c’est possible, nous travaillons selon les anciens
         dérable. Ainsi, certains « remèdes de bonne femme »                                    usages », déclare Marianne Eggenschwiler. Alors qu’elle
         sont efficaces dans la lutte contre les parasites. Le tan,                             est la seule de l’équipe Jardins à continuer à travailler
         par exemple, ce mélange d’écorces, de feuilles et de                                   en hiver, elle est secondée par d’autres personnes du­
         bois, permet d’éloigner les escargots. On éparpillait,                                 rant la saison. Les « Pflanzblätze » aussi, ces parcelles

          1    Freilichtmuseum Ballenberg                 2   Brienz Rothorn Bahn

                                                                              3 Ausflüge für
                                                                                         pour
                                                                            3 excursions
                                                                              3 escursioni a
          3    BLS Schifffahrt Brienzersee
                                                                            CHF 78.–
                                                                                    *

              Erlebniskarte Brienz
              Carte Découverte de Brienz / Experience card Brienz
              Enthaltene Leistungen / Prestations comprises / Servizi inclusi:
                Retourfahrt mit der BRB auf das Brienzer Rothorn
                Aller-retour Brienz – Brienzer Rothorn en train à vapeur (BRB)
                Andata e ritorno con la ferrovia BRB sul Brienzer Rothorn
                Retourfahrt 2. Klasse mit der BLS Schifffahrt Brienzersee
                Croisière aller-retour 2e classe avec BLS sur le lac de Brienz
                Andata e ritorno 2a classe con la BLS sul lago di Brienz
                Eintritt in das Freilichtmuseum Ballenberg
                Entrée au Musée en plein air Ballenberg
                Ingresso al Museo all’aperto Ballenberg
              * erhältlich ab 2 Übernachtungen in der Region Brienz
                disponible à partir de 2 nuitées dans la région de Brienz
                a partire da 2 pernottamenti nella regione di Brienz

              T 0041 33 952 80 80 / www.brienz-tourismus.ch

10
Histoire de maison

   La terreur des souris
   Au jardin se trouve un ancien remède de bonne femme contre les
   souris : la fritillaire impériale. Du fait de ses magnifiques fleurs,
   cette plante est appréciée depuis des siècles. Son odeur péné­
   trante a un effet accessoire intéressant pour les jardins : les cam­
   pagnols ne la supportent absolument pas. La fritillaire impériale
   peut ainsi être sciemment plantée comme défense naturelle
   contre ces encombrants rongeurs. Mais attention : elle est très
   toxique pour les humains et les animaux domestiques !

sur lesquelles poussent pommes de terre, lin ou cé­
réales, relèvent de la responsabilité de l’équipe Jardins.
Beaucoup de travaux sont effectués avec la charrue et le
cheval – un défi pour les collaborateurs, mais aussi tout
un spectacle chaque fois. Il n’est pas rare que l’équipe
du musée soit confrontée aux mêmes problèmes que les
familles de paysans des temps anciens. Par exemple,
les souris ont grignoté la semence des tagètes Mariet­
ta, une variété rare qu’il est difficile de se procurer de
nos jours, malgré les nombreuses jardineries. Pour les
générations précédentes toutefois, la perte de semence
était dramatique. « On veillait toujours aux semences »,
explique Marianne Eggenschwiler, « l’existence en
                                                                            Jadis, c’étaient les paysannes qui planifiaient les plantations de leurs
dépendait. » C’est pourquoi, les familles avaient l’habi­                   jardins, depuis de nombreuses années, les jardins du Musée sont
tude de conserver pour leurs semences la première et                        planifiés de la même manière.

Un régal pour les yeux, mais aussi un élément vital dans le quotidien des familles paysannes : la maison de Madiswil et son jardin.

                                                                                                                                                          11
Histoire de maison

         « Un champ de lin propre signifiait :
         dans cette maison habite une fille
         ‹ vaillante ›. »

         la meilleure récolte de haricots nains. Cette précieuse                 car la toile fabriquée avec le lin était indispensable au
         semence était entreposée dans le grenier qui se trouvait                quotidien et importante pour le trousseau des filles.
         à l’écart de la maison afin de ne pas être mis en danger                L’équipe Jardins du musée ne cultive pas le lin unique­
         en cas d’incendie.                                                      ment pour faire bonne impression, mais parce que, pour
         Il va de soi qu’un jardin en dit long sur son propriétaire.             la « Brächete », la journée du travail du lin au musée,
         Les familles de petits paysans ou de journaliers ne pou­                une matière première de bonne qualité est nécessaire.
         vaient pas se permettre de dessiner de grandes allées                   Tous les ans, en automne, on peut assister dans la mai­
         et d’encadrer de buis les parterres de fleurs. L’état des               son de Madiswil à la transformation en toile du lin et
         champs de lin que l’on trouvait à côté de presque toutes                du chanvre. Et là encore, il faut être attentif à autant de
         les maisons paysannes était tout aussi éloquent. « Un                   détails que possible. Le schnaps spécial « Brächete »
         champ de lin propre signifiait : dans cette maison habite               est, lui, distillé à partir de baies de cassis et de molènes
         une fille ‹ vaillante › », raconte Marianne Eggenschwiler,              provenant du jardin de Madiswil.

                                                                                        Nous préservons et sélectionnons
                                                                                        plus de 400 variétés tradition-
                                                                                        nelles de légumes en qualité
                                                                                        biologique.

                                                                                        Visitez notre jardin du semencier
                                                                                        pour découvrir le processus de
                                                                                        sélection de graines supérieures.

           Des légumes du musée
           Dès la mi-juin, tous les mardis entre 15h00 et 17h00, l’équipe Jar­
           dins du Ballenberg vend des légumes frais produits dans les jar­
           dins, à l’entrée Ouest. Savourez le goût du musée ! Tous les ans, à
           l’occasion du marché d’automne aussi, on peut acheter les pro­
           duits des jardins : haricots secs, sirop de monarde ou confitures,
           courgettes aigres-douces, tissages de lin et autres produits faits
           main.
                                                                                             Die Schweizer Samenzüchter
                                                                                                Les semenciers suisses

                                                                                                www.Zollinger.Bio

12
Livio Andreina                  Anna Maria Glaudemans
Ein Stück von Albert J. Welti   4. Juli bis 18. August 2018

                                                              13
Foxtrail

           Un tout nouveau
           regard sur Ballenberg
            Andreas Staeger      © Ballenberg, Musée suisse en plein air

           Il paraîtrait qu’un mystérieux cristal se trouve caché quelque part au
           Ballenberg. Ceux qui veulent en percer le secret devront être aussi rusés
           que le renard. Au début de la saison 2018, l’immense terrain du Musée
           en plein air sera le théâtre d’un passionnant jeu de piste. Le « Foxtrail »
           (piste du renard) s’adresse à de nouveaux groupes cibles tout en mon-
           trant le musée sous un jour insolite aux familiers du Ballenberg.

                                             Vêtements, chaussures,
                                             rideaux, linge de lit : voilà
                                             le monde de Linda Imhof.
           Ou tout au moins une partie importante de ce monde.
           Curatrice de la collection de textiles au Musée en plein
           air Ballenberg, Linda Imhof est responsable de tous les
           objets du musée faits de tissu ou de cuir ; elle s’occupe
           aussi des artisanats en lien avec le textile pratiqués
           dans les maisons du musée. Dans cette fonction, elle
           explore l’histoire de la vie rurale en Suisse.

           Mais l’hiver dernier, Linda Imhof s’est occupée d’un
           grand projet qui n’a rien à voir avec les textiles histo­
           riques. À plusieurs reprises ces dernières années, elle a         policier dans lequel interviennent une jeune fille, son
           participé à un « Foxtrail » avec quelques amis. Il s’agit de      grand-père et même un fantôme.
           balades en détectives à travers des paysages naturels             Le Foxtrail commence à l’entrée Est du Musée en
           ou des sites urbains. Comme pour un jeu de piste, il faut         plein air. De là, les visiteurs et visiteuses Foxtrail ac­
           obtenir des informations, les combiner et ainsi détermi­          complissent un parcours grâce aux indications qu’ils
           ner la suite du parcours.                                         trouvent sur les bâtiments et sur le site. Un parcours
                                                                             qui exige un bon esprit d’équipe, un certain flair et un
           À la recherche du mystérieux cristal                              raisonnement de détective car les pistes sont parfois
           Cette activité de loisirs a bientôt débouché sur une idée         cachées : seules d’intelligentes déductions permettent
           professionnelle. Linda Imhof a commencé à rêver : « Ne            de les découvrir. Les indices nécessaires se dissimulent
           serait-ce pas génial que le Ballenberg ait lui aussi son          souvent dans des devinettes particulièrement ardues.
           Foxtrail ? ». Fredy Wiederkehr, créateur de Foxtrail, s’est
           également posé la question. Guidées par cet intérêt               Fiction ou réalité ?
           commun, les deux institutions se sont réunies pour lan­           Le Foxtrail mêle les histoires réelles des maisons du
           cer ensemble le projet Foxtrail Ballenberg.                       Ballenberg à une histoire fictive : arriver à débrouiller les
                                                                             unes de l’autre n’est pas tâche facile pour les visiteuses
           Au début de la saison 2018, cette nouvelle activité sera          et visiteurs Foxtrail. Lorsqu’ils reçoivent un message de
           prête. La quête se focalise sur un mystérieux cristal. Les        l’au-delà, les choses sont claires, mais qu’en est-il des
           visiteurs Foxtrail ont pour mission de le découvrir et de         grandes branches destinées à éloigner les esprits ou
           percer le mystère qui l’entoure. De poste en poste, sous          des fenêtres et des miroirs voilés de blanc pour protéger
           forme d’énigmes à résoudre, se déroule ainsi un roman             l’âme – ont-ils été installés uniquement pour le Foxtrail ?

14
Foxtrail

Linda Imhof ne laisse échapper aucune information et         de passionnantes connaissances. L’histoire fictive du
ne révèle pas où sont cachés les postes Foxtrail dans le     parcours incite chaque fois à réfléchir à la vie des an­
musée. Elle ne veut pas, en dévoilant des informations à     ciens habitants des maisons du Ballenberg. Et ceux qui
l’avance, gâcher le plaisir des personnes qui profiteront    ont aiguisé leurs sens avec Foxtrail et poursuivent leur
de cette offre. Ce qui ne l’empêche pas de donner un         promenade dans d’autres bâtiments du Musée décou­
exemple. L’un de ses postes préférés se trouve dans ­un      vriront que d’autres histoires s’y cachent.
poulailler. Terrifiée par le renard, une poule a avalé u
                                                       ­n
indice décisif – reste à espérer pour les enquêteurs que     Dès le 4 mai, il sera possible de réserver le Fox­
celui-ci réapparaîtra dans un œuf.                           trail Ballenberg sur www.foxtrail.ch. Les prix vont de
                                                             CHF 31.– pour les adultes, à CHF 16.– pour les enfants
Attrayant pour les familiers du Ballenberg aussi             et CHF 79.– pour les familles. Le Foxtrail se prête par­
Linda Imhof escompte que, grâce à Foxtrail, le Musée         faitement à une excursion avec des amis, sa famille, sa
en plein air attirera de nouveaux groupes de visiteurs       classe, son association ou son entreprise. Pour effec­
qui, jusqu’à présent, ne s’intéressaient pas vraiment au     tuer le Foxtrail Ballenberg, il faut compter quelque deux
Ballenberg. Foxtrail s’adresse à un large public et fé­      heures. Le billet Foxtrail comprend l’entrée au Musée
dère une communauté de fans passionnés. Entretemps,          en plein air.
il existe en Suisse plus de 40 parcours que les rusés
renards peuvent suivre. Outre les circuits dans les villes
                                                               Foxtrail – un beau succès
de Berne, Bâle ou St-Gall, on trouve des visites de châ­
teaux en Argovie ainsi qu’une visite de la gare principale     L’offre Foxtrail a été créée en 2001 par Fredy Wiederkehr à Thoune.
de Zürich, premier parcours d’intérieur. Année après           Celui-ci rêvait d’une offre de loisir peu onéreuse qui s’adresserait
année, de nouveaux parcours Foxtrail s’ajoutent aux            à un large public et pourrait être utilisée par tous les temps. Il
anciens. Dès que quelque part, un nouveau parcours est         trouva sa solution dans un jeu de piste commercial. Les premiers
                                                               parcours virent le jour à Thoune, Spiez et Interlaken. Depuis, dix
aménagé, les fans se mettent en chasse.
                                                               districts ont été développés, dotés de 45 parcours différents.
                                                               L’offre s’adresse tout autant aux familles et aux groupes d’amis
Toutefois, le Foxtrail Ballenberg n’est pas seulement
                                                               qu’aux excursions associatives et aux manifestations d’entre­
intéressant pour les nouveaux visiteurs. Ceux qui déjà         prises. Comme les énigmes ne peuvent se résoudre qu’à plu­
connaissent bien le Musée en plein air accèderont, au          sieurs, les parcours exigent coopération et esprit d’équipe.
cours de ce jeu de piste, à d’étonnantes découvertes et

                                                                                                          nis für
                                                                                                NaturerlebFamilie
                                                                                                die ganze

                                                                                                 CH-3860 Meiringen
                                                                                                Tel. +41 33 971 40 48
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                                                                                                                                            15
Exposition temporaire

         Un hommage à la v
         et à la Suisse
          Annette Marti   Sarah Michel / Rudolf Zinggeler, Scuol 1920 – Bibliothèque nationale suisse, cabinet des estampes

         La Musée en plein air Ballenberg consacre une grande exposition
         ­temporaire à la vache. Samuel Studer, son curateur, explique pourquoi :
         la vache a façonné la Suisse et ses habitants – au cours des siècles
         passés comme aujourd’hui.

16
Exposition temporaire

vache –
          Annette Marti : Vous montrez 1000 objets dans la nou-
          velle exposition temporaire consacrée à la vache. A-t-
          il été difficile de rassembler autant d’objets ?
          Samuel Studer : Non, absolument pas. Au contraire –
          c’est la sélection qui a été difficile. Nous aurions encore
          bien d’autres objets à présenter en lien avec la vache.
          Nous avons constaté que notre collection ne comportait
          sur aucun autre animal ou thème autant d’objets que
          sur la vache.

          Avez-vous ainsi démontré que la vache a pour nous,
          Suisses et Suissesses, une importance particulière ?
          Tout à fait ! La vache joue un rôle central, pour la Suisse
          rurale surtout. Toutefois l’exposition n’a pas pour sujet
          les vaches en chair et en os, mais bien plutôt la vache
          comme symbole. Il est remarquable que cette symbo­
          lique se soit fortement développée dans la seconde moi­
          tié du XIXe siècle, c’est-à-dire au moment où l’agricul­
          ture commençait à disparaître de la vie des Suisses et
          Suissesses : ils furent en effet nombreux à partir pour
          les villes et à chercher du travail dans l’industrie. Par­
          tout alors, apparurent des images de vaches – et désor­
          mais, l’animal incarna la nostalgie d’un passé paysan et
          d’une vie de berger idéalisée. C’est quelque chose qu’on
          retrouve encore, de nos jours, dans la publicité touris­
          tique où, comme aucun autre thème, la vache incarne
          la suissitude.

          La vache nous aide-t-elle à mieux comprendre les
          époques passées ?
          L’exposition traite au moins autant des humains que des
          vaches. Certaines questions sont captivantes : Comment
          les hommes vivaient-ils avec la vache ? Comment assu­
          raient-ils autrefois leur survie grâce à ces animaux ?
          Mais aussi : Comment les hommes se définissent-ils
          par la vache ? Un peu partout, la vache se manifeste
          dans tous les domaines de vie : de l’ameublement aux
          fêtes en passant par les vêtements et la musique.

          Vous dites que les relations des hommes à la vache
          sont multiples, mais aussi contradictoires. Qu’enten-
          dez-vous par là ?
          Quel que soit l’amour éprouvé pour ces animaux, la
          vache reste d’abord un animal de rente que les hommes
          exploitent, à tout moment, aux fins économiques qui les
          servent le mieux. La vache livrait des produits écono­
          miquement importants comme le lait, le fromage ou
          la viande. C’est pourquoi l’exposition montre aussi les
          aspects désagréables des relations entre les humains
          et les animaux. On y voit, par exemple, d’anciens appa­
          reils vétérinaires qui laissent deviner que parfois, les
          humains n’y allaient pas de main morte lorsqu’ils trai­
          taient leurs animaux. L’abattage est également une thé­
          matique à considérer. Il est important que les visiteurs
          et visiteuses puissent réfléchir aux multiples aspects de
          nos relations aux animaux et surtout, aux vaches.

          Autrefois, les vaches ne fournissaient pas seulement de précieux
          produits – lait, beurre, viande –, mais également une force de travail
          irremplaçable.

                                                                                     17
Exposition temporaire

         « Notre collection ne comporte sur aucun autre animal ou thème
         autant d’objets que sur la vache », déclare Samuel Studer,
         curateur de l’exposition.

         Vous avez évoqué la difficulté de sélectionner les ob-
         jets. Comment vous y êtes-vous pris ?
         Notre objectif pour cette exposition était très clairement
         de mettre les objets au centre de l’attention. Le Musée
         en plein air Ballenberg dispose d’une grande collection.
         De nombreux objets peuvent être observés dans les
         maisons durant l’été, mais nombreux sont aussi les tré­          La vache :
         sors qui dorment dans le dépôt et que l’on pourra voir           1000 choses et un véritable fumier
         maintenant. Certains existent en tellement de variantes
         différentes – formes, factures et matériaux ! Un seau à          L’exposition temporaire sur la vache s’ouvrira au même moment

         traire d’Appenzell ne ressemble pas à un seau de la ré­          que la nouvelle saison, le 14 avril 2018. Sur deux étages, les visi­
                                                                          teuses et visiteurs de la maison paysanne d’Ostermundigen pour­
         gion gruérienne. Nous montrons les différents modèles
                                                                          ront explorer la piste de la vache dans l’histoire suisse. Ils suivront
         ou quelquefois, seulement un exemplaire d’une beauté
                                                                          les vaches et les armaillis jusque sur l’alpe, apprendront à
         particulière ou un objet à l’histoire passionnante.              connaître de drôles d’outils, entendront parler de coutumes et de
                                                                          traditions en lien avec la vache et découvriront la vie dans les
         Est-ce que vous avez des préférés dans cette exposi-             Alpes à travers le regard des premiers chercheurs et voyageurs. À
         tion ?                                                           l’origine, cet animal de rente, sans aucun doute le plus célèbre de
         J’adore les cloches et les clarines. Dans l’exposition,          Suisse, a permis d’exploiter avec profit les ingrats paysages mon­
         nous les ferons tinter grâce à un circuit à billes, je suis      tagneux des Alpes. Le fromage à pâte dure a notamment été un

         impatient de voir ce que ça donnera et je m’en réjouis.          succès à l’exportation aux XVIIe et XVIIIe siècles. À partir du XIXe
                                                                          siècle, les exploitations agricoles du Plateau ont de plus en plus
         Car au mieux, dans un troupeau de vaches, les sons des
                                                                          souvent misé sur les vaches. Celles-ci fournissaient de précieux
         cloches et des clarines sont harmonisés. Ce n’est pas si
                                                                          produits – lait, viande et fumier – et les bovins étaient indispen­
         facile, car plusieurs sons vibrent en même temps. Outre          sables en tant que bêtes de somme. Mais dans l’exposition, nous
         les cloches, j’aime aussi les vaches sculptées en bois.          croisons aussi la vache sous forme de jouet, de souvenir ou dans
         Lorsque j’étais enfant, j’avais une étable de bois et des        la publicité – en Suisse, la vache est omniprésente.
         vaches avec lesquels j’aimais jouer. Ce n’est que récem­
         ment que je me suis aperçu que dans tous les endroits            L’exposition temporaire « La vache : 1000 choses et un véritable
         où j’avais déjà habité, il y avait des vaches dans le voisi­     fumier » est en accès libre durant les heures d’ouverture du Musée

         nage. De ce point de vue, l’exposition est pour moi une          en plein air Ballenberg.
         1
         affaire de cœur.

18
Agenda

Manifestations 2018
Les temps forts de la saison au Ballenberg, à noter dans son agenda.
 14 avril                                               Du 20 au 22 juillet
 Ouverture de la saison – Ouverture de                  Les sortilèges de la soie
 la nouvelle exposition temporaire sur la
 vache «La vache: 1000 choses et un véritable           22 juillet
 fumier»                                                Jours merveilleux de la magie du feu

 15 avril                                               Du 17 au 19 août
 Fête de la lutte de Ballenberg                         Journées de la blanchisserie

 6 mai
 Dialogue entre nature et culture
 La biodiversité au Musée en plein air
 Ballenberg

 12 mai
 Journée suisse des moulins

 13 mai
 Journée internationale des musées

 26 mai
 Fête anniversaire
                                                        2 septembre
 50 ans Fondation Ballenberg
                                                        Mulets, ânes et bouviers bernois
 2 juin
                                                        9 septembre
 Chants traditionnels de Suisse
                                                        Le claquement du sabot.
                                                        Une promenade étonnante

                                                        15 et 16 septembre
                                                        Marché d‘automne avec fête du pressoir

                                                        29 et 30 septembre
                                                        À bride abattue! Festival du cheval

                                                        7 octobre
                                                        Événement culinaire avec Dominik Flammer
 3 juin
 Costumes et danses folkloriques                        13 et 14 octobre
                                                        «Brächete» (journée du travail du lin)
 16 et 17 juin
 La corderie hier et aujourd’hui                        28 octobre
                                                        «Cliquetis, cuillère et autres traditions» –
 30 juin et 1er juillet                                 concerts de musique populaire
 Journées des plantes médicinales

Pour de plus amples informations: ballenberg.ch/fr/agenda
                                                                                                           19
A observer de mai
                                                                    à octobre : renards,
                                                                    lièvres, ours & Cie

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