"Il faut éduquer à l'Europe", entretien avec la politologue Agathe Cagé - Journal Réforme
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“Il faut éduquer à l’Europe”, entretien avec la politologue Agathe Cagé Questions à Agathe Cagé, politiste, universitaire, spécialiste de l’Europe Comment comprendre que nombre de Français réclament de participer au fonctionnement de l’Union européenne et continuent de s’abstenir quand ils peuvent élire les députés au Parlement de Strasbourg ? Les élections au Parlement européen intéressent peu les citoyens au regard des taux d’abstention annoncés, c’est vrai, mais cela ne veut pas dire que les citoyens se désintéressent de l’Europe. Une vraie méconnaissance du fonctionnement des institutions européennes, une incompréhension de la place et du rôle du Parlement de Strasbourg s’expriment encore. Elles expliquent en partie l’abstention à ces élections des Européens en général, et des Français en particulier, qui n’ont pas conscience du pouvoir auquel ils renoncent en n’allant pas voter. Comment se fait-il qu’une telle ignorance perdure, quarante ans après la première élection des députés au suffrage universel ? On peut dire que quarante ans, cela représente beaucoup d’années. Mais je pense qu’il est toujours, et qu’il sera toujours, essentiel d’éduquer à l’Europe, dont on ne peut que reconnaître collectivement la complexité. Il faut informer les citoyens sur le fonctionnement de l’Union européenne, souligner les avancées concrètes qu’elle a permises et qu’elle permet encore. Cela étant dit, il faut également souligner qu’il y a des sujets portés par l’Union
européenne sur lesquels on observe une implication citoyenne forte. Prenons l’exemple du changement d’heure. Une consultation a été lancée par la Commission européenne sur l’heure d’été. Elle a reçu plus de quatre millions de réponses, à plus de 80 % favorables à la fin du changement d’heure ! Et le Parlement européen a voté cette fin. Cet échange démocratique montre que le dispositif des consultations publiques par la commission pourrait prendre davantage d’ampleur. La Commission devrait donc, selon vous, solliciter davantage et de façon plus directe les citoyens de l’Union ? En effet, je crois que l’Union européenne doit inventer des modes nouveaux de démocratie, associer les citoyens de façon plus étroite. Il faut se donner les moyens de faire vivre la démocratie numérique européenne. Je suis convaincue que l’Union doit devenir le porte-voix d’un certain nombre de combats. Les citoyens européens sont prêts à se mobiliser quand les institutions donnent un sens plus concret au projet collectif. La lutte contre le changement climatique en est un emblème. On sait que la jeunesse, dans de nombreux pays d’Europe, est très impliquée dans ce domaine. C’est un sujet qui s’affranchit des frontières et qui dépasse les intérêts partisans, un sujet pour lequel l’échelle nationale n’est pas suffisante – même si chaque pays doit tenir ses engagements pour contribuer à la limitation du réchauffement climatique. Mais sur les sujets qui sont conflictuels, on pense en particulier à la manière de lutter contre les inégalités sociales, ou le chômage, n’est-ce pas plus difficile ? Les choses vont lentement. Trop lentement. Il faut espérer que les futurs députés européens et la prochaine Commission mettent l’accélérateur sur les questions sociales. Mais si les avancées réalisées durant la dernière mandature, avec la signature du socle européen des droits sociaux, ne sont que symboliques et non contraignantes, nous sommes passés d’une situation où très peu existait à l’émergence d’un socle. Je signale au passage que certaines discussions au sein des institutions européennes peuvent faire naître des débats nécessaires sur une scène politique intérieure. À quoi pensez-vous ?
Au congé parental prévu par la directive relative à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le texte initial de la Commission européenne était particulièrement ambitieux. À la demande notamment de la France, qui redoutait le coût d’une telle mesure, ces ambitions initiales sur le niveau de rémunération du congé parental (actuellement très faible dans l’Hexagone) ont été largement revues à la baisse. Ce relatif échec a provoqué un fort débat chez nous. Alors, certes, on peut déplorer un résultat en demi-teinte. Mais il sera sans doute plus difficile à un futur gouvernement, après ce premier moment de mobilisation de l’opinion publique, de s’opposer à nouveau à une harmonisation européenne par le haut du congé parental. Le fait que nos concitoyens contestent le fonctionnement de l’Union ne reflète-t-il pas leur acceptation de l’existence même de ses institutions ? Autant on peut dire que les Français manifestent un désintérêt flagrant pour l’élection au Parlement européen, autant le sentiment d’adhésion à l’Union est majoritaire chez nos concitoyens. Les Français sont très attachés à une Union dont ils savent qu’elle garantit la paix, autorise la libre circulation des biens et des personnes, la formation des étudiants et des apprentis dans tous les pays de l’Union à travers Erasmus, l’existence d’une monnaie commune. Mais ils expriment un manque de confiance à l’égard des institutions, qui explique en partie l’abstention lors de l’élection des députés. Les citoyens européens doivent se poser cette question : n’est-ce pas en élisant les députés européens que nous construisons l’Europe de demain ? Là, les partis politiques ont, à l’intérieur de chaque pays, une vraie responsabilité. Les incertitudes qui planent au sujet de l’identité des groupes auxquels les futurs députés s’inscriront peuvent-elles jouer leur rôle ? Des têtes de liste se perdent dans des explications alambiquées sur la liberté dont disposeront certains de leurs colistiers. Pendant ce temps-là, ils ne présentent pas leur vision de l’Europe et ne se concentrent pas sur les enjeux primordiaux au cœur de cette élection. Alors la joute politique prend le tour politicien que nos concitoyens rejettent. Les médias doivent aussi s’interroger sur leur responsabilité dans le désintérêt croissant pour l’élection européenne. Lors du premier débat, notamment, les questions sociales n’ont été abordées qu’à 23 heures, comme ultime sujet ! À cette heure tardive, la plupart des téléspectateurs
étaient évidemment déjà partis se coucher, convaincus peut-être que l’élection ne concernait pas leur vie quotidienne. On peut déplorer que des enjeux essentiels soient ainsi escamotés. Propos recueillis par Frédérick Casadesus À lire Faire tomber les murs entre intellectuels et politiques Agathe Cagé Fayard, 258 p., 19 €. Pourquoi l’Union européenne continue-t-elle à verser de l’argent à la Turquie ? Alors que plus personne ne croit à l’accession de la Turquie d’Erdogan à l’Union européenne, cette dernière continue à verser des subventions à Ankara.Pourquoi ? Il y a bien sûr, depuis 2016, les six milliards d’euros convenus par Bruxelles en échange du contrôle par la Turquie du flot de réfugiés syriens. Des sommes, cependant, indépendantes du processus d’adhésion. En revanche, depuis l’ouverture des négociations en octobre 2005, l’UE a donné
beaucoup d’argent à Ankara, jusqu’à 40 % des fonds européens. C’est même le pays candidat qui a coûté le plus cher, en valeur absolue, à Bruxelles : 9,3 milliards d’euros budgétisés, de 2007 à 2020, sur une enveloppe totale, tous pays candidats confondus, de 23,2 milliards. L’objectif de ces soutiens financiers : aider le gouvernement turc à se mettre au « niveau européen » dans le domaine des politiques régionales, des droits et des libertés, de la politique agricole commune, etc. Or, ces dernières années, cette assistance a paru, parfois, déconnectée des négociations. Certains « chapitres » (domaines de négociation), bloqués par l’UE ou qu’Ankara a refusé d’ouvrir, ont tout de même reçu des financements. L’arrêt de ces soutiens a été plusieurs fois évoqué. En 2018, 70 millions ont même été affectés ailleurs, dans des actions en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Mais la Commission européenne a fait valoir que c’était l’un des seuls leviers d’influence qui lui restait pour pousser la Turquie dans la voie de la démocratisation, en particulier via les projets concernant la société civile (un peu moins de 20 % des sommes allouées). Cependant, fin 2018, le Parlement européen a finalement voté la réduction de 40 % de ces subventions pour les deux années à venir. La disparition de l’État de droit en Turquie a eu raison de sa générosité. Tandis que, malgré la rhétorique clivante du président turc contre l’UE, les négociations d’adhésion ne sont, elles, toujours, ni arrêtées, ni même suspendues.
Faut-il attendre le salut de l’Union européenne ? Ma perplexité est grande devant les choix proposés dans ces élections européennes. Non pas devant les listes (j’ai mon idée) mais devant ce que nous devrions attendre et espérer de l’Europe. Est-ce que le salut, le secours peuvent venir de l’Europe ? Est-ce que l’ambition doit être plus modeste ? Comment entendre la critique d’une Europe toute réglementaire et judiciarisée ? Est-il possible et raisonnable d’attendre qu’elle porte une espérance collective dans un monde déchiré ? Allons sonder les récits fondateurs. Europe est originaire de Tyr. Elle est enlevée par Zeus. Elle chevauche le dieu, transformé en taureau pour se cacher de son épouse. De leur accouplement naissent Minos et Rhadamanthe. Minos deviendra roi et législateur du monde crétois et juge des Enfers dans la mythologie grecque. Son frère Rhadamanthe, réputé pour sa sagesse et son règne sur une partie du monde grec, est aussi juge des Enfers. D’une forme de mensonge et de violence naissent donc la sagesse et les lois. L’apôtre Paul entre pour la première fois en « Europe » à l’appel, dans une vision, d’un homme de Macédoine qui lui dit : « Passe en Macédoine, viens à notre secours. » (Actes 16,9). Il va donc apporter la Bonne Nouvelle dans la cité de Philippes, une colonie romaine. Emprisonné pour avoir guéri une possédée, il se réclamera là pour la première fois de sa citoyenneté romaine. Plus tard, apôtre de celui qui a été crucifié par le pouvoir romain, il revendiquera la tradition juridique de l’Empire pour être jugé à Rome. Le secours, le salut, se fraie donc un chemin dans un mélange de violence et de respect des règles juridiques, des règles juridiques à qui il arrive de justifier l’injustice comme de préserver l’innocence. Violence et conflits Les mythologies nous racontent des civilisations qui naissent dans la violence et subsistent par l’établissement de règles juridiques, parfois insuffisantes mais
nécessaires à leur survie. Les histoires bibliques n’omettent pas la violence, parlent de salut, de secours, sans négliger le rôle de la sagesse et de la loi, même si elles en soulignent le caractère parfois contradictoire. La violence et les conflits meurtriers ne peuvent jamais être considérés comme du domaine du passé. À tout moment ils peuvent surgir. À l’intérieur des sociétés ou entre elles. Aussi cette dimension de l’Europe, de la construction d’un espace européen, qui accepte de se soumettre à des règles communes, doit continuer à être célébrée. Quant à ceux qui se réclament d’une Europe défensive, de nations arc-boutées sur une histoire et une culture particulières, ils feraient bien de reconnaître, dans les règles qui défendent l’universalité et l’étendue du droit, l’héritage de l’Antiquité et du judéo-christianisme. Et de constater d’ailleurs que les deux porteurs de cet héritage viennent d’au-delà des frontières que veulent protéger ces tenants d’une Europe clôturée. Maintenant, faut-il considérer que la construction européenne est de l’ordre du salut, du secours vital ? Les souffrances ou les difficultés qu’elle a générées dans certains secteurs des sociétés, ou dans certains pays, ne sont-elles pas un signe de son caractère pernicieux ? Ne serait-il pas nécessaire de se détacher d’une sorte d’illusion européenne ? Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à nous inviter à réagir comme l’apôtre Paul : à revendiquer à partir des références européennes une possibilité de plus de justice, un droit de faire appel au jugement des peuples, une volonté de créer de nouvelles régulations. Plutôt que d’abandonner la sagesse pour les seuls rapports de force, je réclamerais plus de régulations sociales, de règles environnementales, de loi commune. Les fils d’Europe, Minos et Rhadamanthe, jugent les mortels arrivant aux Enfers. Plutôt demain défendre (et sauver ?) les vivants.
Écologie : un appel interreligieux pour soutenir la mobilisation des jeunes Le 24 mai 2015, le pape François signait l’encyclique Laudato Si’, appelant à un dialogue et une action commune des religions et des mouvements écologistes pour la sauvegarde de la nature et la défense des pauvres. Le 17 avril dernier, Greta Thunberg1 et le pape François se rencontraient. Et le 24 mai, la jeunesse du monde se mobilise pour le climat. Dans cet esprit ont fleuri des collaborations interreligieuses et interconvictionnelles pour le climat depuis plus d’une décennie, avec un engagement fort du Conseil œcuménique des Églises. Ainsi, six mois avant la COP21, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) remettait une déclaration sur la crise climatique à l’Élysée. Le texte de l’appel “Nous, issus de différentes traditions religieuses, juives, chrétiennes et musulmanes, voulons dire, comme dans de nombreux pays, que nous nous réjouissons face à cette mobilisation mondiale de la jeunesse et nous interpellons à nouveau les dirigeants de nos pays, pour qu’ils écoutent enfin “tant la clameur de la Terre que la clameur des pauvres”. Il est urgent que l’ensemble de nos dirigeants et représentants, y compris ceux qui présideront aux destinées de l’Union européenne à l’issue du prochain scrutin, prennent les décisions nécessaires pour éviter la catastrophe climatique.Comme nous l’ont rappelé le GIEC et l’IPBES, il est urgent de passer aux actes !
En effet, nous sommes en train de détruire la diversité de la vie sur la Terre par la surconsommation et la combustion croissante d’énergies fossiles. Le moment est proche où il ne sera plus possible d’arrêter l’extinction massive de bien des formes de vie – y compris la nôtre. Cette crise climatique met en danger le futur de nos enfants et de nos petits-enfants. Défi de justice intergénérationnelle, elle est de manière plus large un défi de justice climatique : elle touche en premier lieu les plus pauvres, au Nord comme au Sud, accentue les violences sociales et contraint à l’exil de plus en plus de personnes. Nous réaffirmons notre propre engagement, personnel et des structures dans lesquelles nous sommes engagés, pour participer à cette transition nécessaire et urgente, que ce soit dans la gestion écologique de nos structures, les décisions sur notre patrimoine – bâti ou épargne – et dans la vie liturgique et de prière. Nous disons à chacune et à chacun : n’ayez pas peur. Oui, protéger notre maison commune nous oblige à des changements profonds des structures de nos sociétés, de nos modes de vie, des façons de regarder les différentes formes de vie végétales et animales. Ils obligent à ne plus mettre l’argent et les biens matériels au centre, mais au service des investissements nécessaires. Ces changements sont bons : ils dessinent un futur désirable, où l’être passera avant le faire ou l’avoir, les inégalités sociales devront être réduites et les pauvres considérés, la beauté de la Terre rendue à nos sens. Le temps est venu d’agir sans délai aucun : avec amour, créativité, générosité, foi et espérance ! ” Liste des signataires Olivier Abel, philosophe ; Guy Aurenche, ancien président de l’ACAT et du CCFD- Terre solidaire ; Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix ;Rachid Benzine, islamologue ; Olivier Brès, président du Comité national de la Mission populaire évangélique de France ; Grégoire Catta, prêtre jésuite, directeur du service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France ; Suzanne Chevrel, présidente des Éclaireuses et éclaireurs unionistes de France ; François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France ; Frédéric de Coninck, théologien, Église protestante mennonite ; Michel Maxime Egger, éco-théologien orthodoxe ; François Euvé, prêtre jésuite et directeur de la revue Études ; Arnaud Favart, vicaire général de la Mission de France ; Véronique Fayet, présidente du Secours catholique-Caritas
France ; Mgr Bruno Feillet, président du Conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France ; Jean Fontanieu, secrétaire général de la Fédération de l’entraide protestante ; Laurent Gagnebin, théologien et ancien président du Mouvement du christianisme social ; Éric Geoffroy, islamologue, musulman, président de Conscience Soufie ; Gaël Giraud, prêtre jésuite et économiste ; Gabriel Hagaï, rabbin ; Philippe Kabongo-Mbaya, président du Mouvement du christianisme social ; Christine Kristof-Lardet, présidente d’Anima Terra/Spiritualités pour la Terre ; Elena Lasida, chargée Écologie et société à la Conférence des évêques de France ; Stéphane Lavignotte, pasteur et éthicien, ancien président du Mouvement du christianisme social ; Jean Merckaert, directeur du plaidoyer du Secours catholique ; Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, cofondatrices des Voix d’un islam éclairé ; Laura Morosini, présidente de Chrétiens unis pour la Terre ; Marion Muller-Colard, théologienne et romancière ; Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire ; Alain Paillard, secrétaire national de Justice et Paix France ; Cécile Renouard, religieuse de l’Assomption et chercheuse en philosophe politique ; Fabien Revol, titulaire de la chaire Jean-Bastaire de l’université catholique de Lyon ; Isabelle Richard, présidente de la Fédération de l’entraide protestante ; Frédéric Rognon, pasteur et professeur de philosophie ; Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France ; Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi France ; Philippe Verseils, secrétaire général de la Mission populaire évangélique de France… À suivre Chrétiens unis pour la terre : chretiensunispourlaterre.wordpress.com Cet appel est publié simultanément sur le site SaphirNews.com, La Croix et L’Observateur
Méditation : le discours d’adieu de Jésus Avec ce récit, nous sommes dans un contexte particulier. Bientôt, Jésus et ses disciples rejoindront le jardin dans lequel Jésus sera arrêté. C’est le dernier discours avant le cycle de la violence qui conduira Jésus à la Croix. Un discours d’adieu solennel, émouvant et touchant. On y sent l’amour d’un homme pour ses frères, la volonté d’encourager ceux qu’il va quitter et le souci de leur laisser des paroles remplies de promesse et de vie. C’est l’instant de vérité avant qu’il ne soit trop tard. Avant que les choses n’arrivent, il faut dire ce qui doit être dit. Trois promesses Étonnamment, certains propos bibliques résonnent parfois dans notre actualité alors même que les contextes sont si éloignés : au moment où les élections européennes pourraient avoir des conséquences considérables sur l’avenir, quelques phrases font mouche : « Que votre cœur ne se trouble pas. » ; « Ne cède pas à la lâcheté. » ; « Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, pour que, lorsqu’elles arriveront, vous croyez. » Chacun traduira pour lui-même le sens de ces mots dans le choix qu’il fera pour son vote. Que le lecteur nous pardonne cet écart d’interprétation. Nous retenons de ce discours d’adieu trois promesses. D’abord l’idée que Dieu construit sa demeure chez ceux qui gardent sa Parole. Belle image pour rappeler que Dieu fait mouvement vers l’Homme pour « habiter sa vie ». Il n’est pas un Dieu lointain, quelque part « dans le ciel » ou ailleurs, mais Il habite l’intimité humaine en prise directe avec les affres de l’existence. Ensuite, ce Défenseur évoqué par le mot grec paraklètos (aide, défenseur,
protecteur) dont la fonction pourrait être plutôt celle d’un « tuteur » ou d’un assistant pour soutenir les disciples dans un monde hostile lorsque le maître aura disparu. Belle promesse pour nous rappeler que la présence mystérieuse de Dieu n’est pas un simple concept mais une puissance agissante qui veille sur chacun et poursuit aujourd’hui encore l’enseignement de Jésus. Ces jeunes qui font leur confirmation n’en sont-ils pas les plus beaux signes ? Les fruits de ce moment où, au terme d’une éducation, d’une instruction religieuse, d’une réflexion existentielle, quelque chose de mystérieux pousse un jeune à répondre à l’appel de Dieu ? Le paraclet… Enfin, la paix de Jésus : « Je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. » Pour qui se tient devant Dieu aujourd’hui, pour l’Église du Christ, dans notre contexte socio-économique et politique, quels seront nos paroles et nos gestes pour que nous soyons témoins de cette paix de Jésus qui n’est pas celle du monde ? L’évangile du dimanche Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a envoyé. Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. Mais c’est le Défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne cède pas à la lâcheté ! Vous avez entendu que, moi, je vous ai dit : Je m’en vais et je viens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, pour que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez.
(Traduction Nouvelle Bible Segond) Cinéma : « Et je choisis de vivre », sur le deuil parental Le sujet du deuil parental est tellement triste mais ce documentaire ne l’est pas. Après avoir perdu Gaspard, presque âgé de un an, Amande Marty éprouve des difficultés à surmonter cette épreuve. Son ami Nans Thomassey, un des deux acolytes de l’émission de voyage Nus et culottés, lui propose d’aller se promener dans la Drôme avec un âne pour rencontrer des personnes qui ont vécu un deuil d’enfant, traversé les mêmes douleurs et ont réussi à rebondir. Ainsi, avec Armelle Six, Amande va discuter de la culpabilité de la mère, prise entre la douleur de laisser partir son enfant et celle de le laisser souffrir. Un sujet qui fait évidemment référence à l’actualité autour de Vincent Lambert. Meena Goll a vécu une histoire tragique, elle était persuadée qu’elle ne survivrait pas mais a trouvé la force de repartir. Le psychiatre Christophe Fauré explique la démarche de deuil qui consiste à installer la présence de cet enfant de manière durable dans sa vie. Il donne d’ailleurs des pistes intéressantes pour les aidants naturels, l’entourage du parent endeuillé. Avec André Riehl, Amande expérimente un rituel indien pour créer une continuité. Avec Laurence Dufour et la clown Véronique Tuaillon, elle apprend à accueillir la joie de nouveau. Elle discute aussi avec la Famille Clermont qui a perdu aussi un petit Gaspard et elle s’entretient avec Bernadette Galichet qui lui raconte en quoi la perte de son enfant a marqué sa foi et influencé sa vie.
Les rencontres sont entrecoupées de réflexion qu’Amande Marty partage autour du deuil parental : la peur de perdre la tête ou comment faire confiance en ses ressources. Le documentaire rappelle, comme le chante Lynda Lemay, qu’il n’y a pas de mot pour désigner le parent qui perd son enfant, contrairement au mari qui perd sa femme ou l’enfant qui perd ses parents. Il y a aussi de la joie et du rire, comme dans cette séquence où Nans Thomassey et Amande Marty imaginent ce qu’il y a de pire à dire à quelqu’un d’endeuillé : « Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais il vous a bien puni ! ». Et la vie reprend peu à peu pour le couple et… pour ceux et celles qui ont vu ce témoignage rempli d’espérance. En sortant de la projection, on a grandi et on se sent plus armé pour faire face à la mort… À voir Et je choisis de vivre Nans Thomassey et Damien Boyer, sortie le 5 juin (la sortie a été décalée) https://etjechoisisdevivre.com Arrêtons de parler d’Asie centrale
“post-soviétique” ! Les mots ont un sens, en géopolitique comme ailleurs. Et le discours sur le monde non-occidental reste marqué, même au niveau universitaire, par une pensée peu scientifique, issue d’une vision faisant de l’Europe le centre du monde… ce qui explique bien des erreurs et des approximations dans la façon dont nos diplomates, militaires et universitaires pensent les questions de politique étrangère et de sécurité hors d’Occident. Asie centrale « post-soviétique » ? Ainsi, il n’est pas rare de parler de pays « post-soviétiques », tout particulièrement pour l’Asie centrale. Certes, cette partie du monde est, en partie au moins, russophone. Mais il n’est pas certain que cela reste le cas uniformément dans la zone : on constate déjà que les migrants centrasiatiques en Russie ont parfois bien plus de mal à s’exprimer en russe. Les liens humains, économiques restent forts, entre pays d’Asie centrale et entre Asie centrale et Russie. Mais dans le second cas, il n’est pas certain que cela reste toujours le cas. En effet, avec une partie non négligeable des Russes d’Asie centrale quittant la région pour migrer en Russie depuis la chute de l’URSS, un marché du travail russe de moins en moins attractif pour les migrants centrasiatiques, et des opportunités s’ouvrant ailleurs pour ces derniers (par exemple en Turquie), les liens humains entre Russie et Asie centrale ne sont pas condamnés à rester une évidence à moyen terme. Donc définir toute une région de par son lien, récent mais passé, avec l’ancienne puissance coloniale, apparaît particulièrement peu pertinent aujourd’hui. Il n’y a pas plusieurs Asies centrales, et surtout, on comprend mal l’intérêt de définir des territoires d’abord par un passé colonial révolu. On notera qu’on parle rarement d’Europe « post-soviétique » pour parler de l’Ukraine, de la Biélorussie, des pays baltes… donc on utilise l’adjectif « post-soviétique » d’abord pour des territoires non-européens, asiatiques, anciennement dominés par une nation européenne. La coloration coloniale du terme employé est transparente. Le problème, c’est qu’il n’aide pas à comprendre l’Asie centrale contemporaine. La frontière avec le Sud (Afghanistan) et avec l’Est (Chine, Asie de l’Est en
général) n’est plus strictement fermée comme à l’époque soviétique. Ce qui se passe en Afghanistan aura un énorme impact sur la situation en Asie centrale, au moins d’un point de vue sécuritaire. L’essor de la Chine Historiquement, la connexion entre Afghanistan du Nord, ou Turkestan afghan, peuplé d’Ouzbeks, de Turkmènes et de Tadjiks, et l’Asie centrale est humaine, économique, politique. La période soviétique ne devrait pas faire oublier ce fait plus ancien, qui va continuer à compter. De même, l’essor formidable de la Chine, et son désir d’être au cœur de nouvelles Routes de la soie, va bouleverser le rapport de l’Asie centrale à son environnement : demain, la jeunesse centrasiatique pourrait se diriger bien plus naturellement vers les marchés et les universités chinoises plutôt que russes. On est déjà très loin de l’Asie centrale qui regardait systématiquement vers Moscou d’un point de vue économique et diplomatique. Aujourd’hui, les pays centrasiatiques ont confirmé un désir d’indépendance clair, et la recherche d’un équilibre entre Russie et Chine. La jeunesse centrasiatique ne rêve pas forcément de Moscou, mais plutôt de Pékin et de Séoul… Donc résumer l’Asie centrale à son caractère post-soviétique, c’est forcément réducteur. Parlons tout simplement de l’Asie centrale, zone géographiquement tampon entre Russie, Chine, et Asie du Sud : si on n’a pas besoin de parler de « pays baltes post-soviétiques », il devrait en être de même pour l’Asie centrale. Ou mieux encore, on devrait parler plus souvent de « Grande Asie centrale », une zone incluant les pays anciennement colonisés par les Russes, mais aussi l’Afghanistan, territoire frontière entre Asie centrale et Asie du Sud et appartenant autant à ces deux régions, au moins, de par ses populations et son Histoire. Un territoire afghan plus apaisé verra forcément son nord de plus en plus connecté aux activités économiques centrasiatiques ; et un Afghanistan toujours instable aura un tel impact sur l’Asie centrale « post-soviétique » que séparer les deux zones n’a plus vraiment de sens aujourd’hui.
Festival de Cannes 2019 (4) : des femmes à l’honneur La Semaine de la Critique nous a présenté hier un bijou de beauté et de poésie : Cendre noire de Sofia Quiros Ubeda, premier film du Costa-Rica, jamais montré à Cannes comme le soulignait le délégué général de cette section, Charles Tesson. La petite Selva, 13 ans, vit avec son grand-père et l’amie de celui-ci. Un profond amour les unit. Mais la mort frappe et Selva doit grandir. Une histoire très simple, racontée tel un conte initiatique, par petites touches, avec des images sublimes et un rythme méditatif. Puis, dans la compétition officielle, Port Authority de Danielle Lessovitz, nous livre une histoire d’amour singulière, très pudique malgré les apparences. Wye et Paul, deux êtres qui appartiennent à des communautés que tout oppose, s’approchent l’un de l’autre à pas feutrés. Tous deux sont porteurs de blessures profondes et chargés de fardeaux qu’ils préfèrent cacher. Mais seule une sincérité sans faille donne accès à l’amour, envers et malgré tout. Et il en faut du courage pour avoir cette sincérité-là. Également dans la compétition officielle, Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, un très beau film sur la quête de liberté de deux, voire trois femmes au XVIIIème siècle. L’aristocrate doit se marier contre son gré ; la peintre n’a pas le droit de peindre des hommes et doit respecter les codes de la peinture académique au lieu de suivre son élan artistique ; la bonne est enceinte… Les images sont très belles. Mais je regrette que, comme dans d’autres films, l’émancipation de la femme semble liée à l’amour lesbien. Ce sont tout de même
deux logiques indépendantes l’une de l’autre. Terminons par un film d’homme. A Hidden Life de Terrence Malick traite d’un thème très fort, particulièrement pour les chrétiens, d’autant qu’il s’agit d’une histoire inspirée de faits réels. Franz, Leni et leurs trois enfants vivent dans un village bucolique d’Autriche dans les années 1930-1940. Quand la guerre éclate et qu’il est appelé, Franz refuse de prêter allégeance à Hitler au nom de sa foi. Malgré tous les bons conseils, il reste ferme dans son attitude. La question est de taille : comment résister au Mal quand celui nous entoure de toutes parts et qu’il y a même de très bonnes raisons pour feinter, pour sauver sa peau et sa famille. Mais il faut obéir à Dieu plus qu’aux hommes ! Un film important donc et à voir et méditer. Cependant, plusieurs choses m’ont dérangée. D’abord il est trop long et en général trop en tout : le vert trop vert, la voix off citant des textes bibliques trop insistante, la musique trop grandiloquente. Mais surtout, son utilisation des langues est curieuse. Déjà que des personnages supposés autrichiens parlent anglais est agaçant. Surtout qu’il s’agit d’acteurs allemands. Mais qu’ensuite les gardes-chiourme nazis qui crient sur Franz ou les paysans du village qui crient sur Leni parlent allemand, sans sous-titres, me pose problème. Le Mal serait-il lié à une langue ? Affirmation hautement problématique quand le même type de régime pointe son nez à nouveau à travers l’Europe, le risque étant alors de croire le danger limité à une époque et un pays. Il faut obéir à Dieu plus qu’aux hommes, toujours et partout. Waltraud Verlaguet, membre de Pro-Fil Voir tous les billets d’humeur sur le site du jury œcuménique : http://cannes.juryoecumenique.org/
Marie-Geneviève Lambert : “Je souffre pour Vincent” Je suis la demi-sœur de Vincent Lambert, nous avons le même père, mais pas la même mère. Je suis effondrée de cette nouvelle décision de justice concernant la reprise de l’alimentation de Vincent. À travers l’exultation des avocats des parents de Vincent, tout est dit : Vincent, le sombre, le discret, est totalement absent de cette liesse d’une vulgarité qui n’a d’égal qu’une troisième mi-temps avinée de supporteurs de football. Je souffre de toutes ces prises de position de personnalités politiques de tous bords, dans la méconnaissance totale de la subtilité du cas précis de Vincent, positions généralistes qui n’ont rien à faire dans une décision, par essence, unique. Je souffre pour Vincent, dont le visage exprime si souvent la souffrance de son corps : celle d’une digestion difficile, du fait d’une alimentation liquide, par sonde, de plus en plus mal supportée ; celle des nombreux lavages par pression d’une sonde urinaire qui se bouche de plus en plus fréquemment, sur une vessie calcifiée rétractée… Sans parler des infections bronchiques à répétition inhérentes à son état. Je souffre de l’aveuglement des parents et de leur entourage, entretenu par des milieux religieux extrémistes, auxquels l’Église officielle a emboîté le pas à ma grande surprise, par peur fantasmatique d’une dérive vers l’euthanasie. Par cet engagement, l’Église de France trace une voie royale au vote prochain d’une loi pro-euthanasie, en réaction à l’horreur de ce qui se passe pour Vincent. Enfin, je me permets de citer le pape François, avec cet extrait d’un message
adressé en novembre 2017 à la World Medical Association, et dont le bon sens me semble si éloigné de ses récentes prises de position : “Le danger existe de se concentrer sur les fonctions vitales à prolonger, en poursuivant des objectifs partiels, en perdant de vue le bien intégral de la personne : cela s’appelle l’acharnement thérapeutique.” Je prie pour que le martyr de Vincent ne soit pas inutile, qu’au bout de son calvaire, quelque chose de bon naisse et grandisse. Il faut y croire, puisqu’il faut, disait Camus, imaginer Sisyphe heureux… Propos recueillis par Nathalie Leenhardt Pompidou, républicain de fermeté «Peut-être Georges Pompidou était-il plus grand qu’il ne fut, remarque François Mitterrand, qui fut pourtant son adversaire, dans un ouvrage intitulé « La paille et le grain ». Ce cri du dernier acte -« dans ma famille on ne se couche que pour mourir »- ne vient pas de n’importe où. » Le temps est venu de faire sortir le mourant de son quai de Béthune et c’est une entreprise à laquelle Eric Roussel, historien, s’attelle avec talent- soutenu par le fils du défunt. Voici qu’il réédite « Le nœud gordien » (Perrin, 173 p. 17 €). « Ces pages ont été rédigées tout de suite après les événements de Mai, relate Eric Roussel. Il s’agissait pour l’ancien Premier ministre de tirer des enseignements et de prendre date. Une grande partie du texte fut écrite pendant l’été 68. À la rentrée, la vie Parlementaire, les rumeurs infamantes au sujet de sa vie privée, puis la campagne présidentielle ont entraîné des retards. Le livre est resté
inachevé. » Les premières pages du volume attaquent nos sensibilités : la critique des sociologues, la caricature des leaders étudiants sous les traits d’agitateurs, pis, l’évocation d’un éventuel complot de l’étranger, tout cela désole. Mais il faut dépasser cette barrière, édifiée pour entraîner des électeurs potentiels, non pour atteindre la postérité. Lisez ceci… « Je suis convaincu que les futurs présidents de la République seront amenés à intervenir dans la direction de l’État de façon constante, permanente, et à maintenir par l’action quotidienne cette suprématie qu’ils ne tiendront pas automatiquement du « coefficient personnel », écrit Georges Pompidou. Est-ce à dire que nous devions aller au régime présidentiel ? Ici se pose la seconde question qui est celle des rapports entre l’exécutif et le législatif, laquelle dépend elle-même des partis politiques. Il n’est pas impossible qu’on en vienne à des solutions de cet ordre. Mais je n’en suis pas sûr. En politique, et en France tout particulièrement, la logique n’est pas forcément la meilleure solution ». Rien n’est facile comme de choisir dans un texte les extraits qui présentent son auteur en prophète. Mais comment ne pas méditer ces quelques lignes ? « Je soutiendrais volontiers qu’exiger des dirigeants du pays qu’ils sortent de l’ENA ou de Polytechnique est une attitude réactionnaire qui correspond exactement à l’attitude du pouvoir royal à la fin de l’Ancien Régime, exigeant des officiers un certain nombre de quartiers de noblesse. La République doit être celle des « politiques » au sens vrai du terme, de ceux pour qui les problèmes humains l’emportent sur tous les autres, ceux qui ont des problèmes une connaissance concrète, née du contact avec les hommes, non d’une analyse abstraite, ou
pseudo-scientifique, de l’homme. » L’essentiel est encore à venir. « Selon Georges Pompidou, la société ne fonctionne plus quand elle est dépourvue de règles et de perspectives, souligne Eric Roussel. Plus marqué par la pensée du général de Gaulle qu’on veut le dire, il estime que ce désordre collectif peut provoquer une réaction autoritaire ». De là surgit la phrase la plus forte de l’ouvrage. Elle porte sur l’avenir de la France: « Le fascisme n’est pas si improbable, il est même, je crois, plus près de nous que le totalitarisme communiste, écrit Pompidou. À nous de savoir si nous sommes prêts, pour l’éviter, à résister aux utopies et aux démons de la destruction. » Chacun jugera, selon son cœur- on allait dire sa paroisse- de la pertinence des solutions qui se présentent aux électeurs d’aujourd’hui. Mais l’alerte qu’un républicain de droite a rédigée voici plus de cinquante ans ne peut laisser quiconque indifférent. À commencer par ceux qui se réclament de son héritage. À la mémoire d’un homme qui fut passionné de musique, de poésie, de peinture, aux mélomanes de tous les horizons, La Mer a ouvert son cœur. ( A suivre…)
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