Intérêt du test RER Applications cliniques et thérapeutiques - Atelier MMR / RER 26/04/2014
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Intérêt du test RER Applications cliniques et thérapeutiques Atelier MMR / RER – 26/04/2014 Dr Virginie Bubien Dr Emmanuelle Barouk-Simonet Unité d’oncogénétique - Département de Biopathologie - Institut Bergonié
L'ADN est le support de l’information génétique Si l’on déroule les chromosomes, cela donne 2 bandelettes d’ADN de plus 1 m chacune dans le noyau cellulaire Père 23 paires de chromosomes ADN Les gènes sont comme les mots d’un texte … … ou comme les perles d’un collier Mère H. Sobol DU Oncogénétique
Les Mutations Anomalies touchant les gènes et modifiant le sens du texte 7 jfd,s; a @ *1233 @ yezue # *fow H. Sobol DU Oncogénétique
Le cancer est une maladie toujours génétique mais rarement héréditaire Car il résulte de l’accumulation dans une cellule de mutations qui touchent des gènes contrôlant la prolifération cellulaire Dans la majorité des cas, c’est « l’environnement » qui est 7 responsable … Evènement somatique jfd,s; a @ *1233 @ yezue Dans le cas des formes héréditaires, *fow # une mutation est présente dès la conception au niveau d’un ovule ou d’un spermatozoïde Evènement constitutionnel H. Sobol DU Oncogénétique
Génétique somatique ≠ Génétique constitutionnelle Phénomène multi-étapes Transmission mendélienne Accumulation d’évènements (autosomique récessif ou dominant) mutationnels Anti-oncogènes ++ / oncogènes Transmissibles à travers la mitose Anti-oncogènes / oncogènes Perte de la stabilité du génome cellulaire Cancer héréditaire (5 à 10 %) Cancérogénèse
Un modèle : le Rétinoblastome / Théorie de Knudson Nécessité de 2 évènements mutationnels Forme sporadique Forme héréditaire Mutation 1 : constitutionnelle Mutation 1 : acquise Mutation 2 : acquise Mutation 2 : acquise Forme bilatérale et + précoce Forme unilatérale et + tardive Schéma M. Gauthier-Villars
Syndrome de LYNCH GENETIQUE CLINIQUE Prédisposition héréditaire au cancer Gène MisMatch Repair : MLH1 ++, MSH2 ++, MSH6 et PMS2 Transmission autosomique dominante / Expressivité variable / Défaut de pénétrance 3 à 5% des CCR Age moyen précoce 43 ans Tumeurs du spectre étroit : Cancer CR, Endomètre, IG, VUE Tumeurs du spectre large : Ovaire, Estomac, Voies biliaires Glioblastome (syndrome de Turcot) Carcinome sébacée (syndrome de Muir-Torre) Critères d’Amsterdam II élargis ● au moins 2 cancers du spectre étroit ● histologiquement prouvés ● liés entre eux au 1er degré ● touchant 2 générations successives ● dont un au moins avant 50a détecte 45% des sd de LYNCH Nécessité d’améliorer la détection de ce syndrome
LYNCH - MSH2 - c.2633_2634del - p.Glu878AlafsX3 I Ø 87a DCD 53a CCR 52a II Pr 55a 54a 62a 59a CCR 49 a K utérus 56a CCR 52a K uretère 52a III 31a 36a 26a 26a 15a 44a 31a 36a
LYNCH – MSH2 - c.1699A>T – p.Lys567* G 2009452 K estomac 62a K Utérus 50a KCR 62a KCR 57a K utérus 52 a KCR 67a K sein 62 KCR 67a K prostate 68a K VUE 69a K estomac 69a
Syndrome de LYNCH GENETIQUE TUMORALE : Test RER Immunohistochimie protéines MMR + Instabilité des microsatellites (MSI) • Microsatellites = séquences répétées mono-, di, tri-, tetra- ou pentanucléotidiques au niveau d’introns, de promoteurs ou d’exons (500 000 microsatellites dans le génome humain) sujettes à des erreurs d’appariement de nucléotides au cours de la réplication de l’ADN • Système de réparation des mésappariements de l’ADN : DNA Mismatch Repair ou MMR = complexe multiprotéique réparant normalement les mésappariements de l’ADN • Défaut de réparation des mésappariements de l’ADN Instabilité des microsat (Statut MSI) Perte IHC des protéines MMR
Syndrome de LYNCH GENETIQUE TUMORALE Syndrome de Lynch : phénotype RER + (> 90%) Perte IHC MLH1/PMS2 ou MSH2/MSH6 Statut MSI high JAMAIS associée à une mutation somatique du gène BRAF GENETIQUE CONSTITUTIONNELLE Cependant 10 à 15% des CCR sporadiques Phénotype RER + Syndrome de Lynch Lié à la sénescence Mutation germinale des gènes MMR (MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2) Méthylation somatique îlots CpG du promoteur du gène MLH1 40% associé à une mutation somatique du gène BRAF Afin d’améliorer le taux de détection des mutations germinales MMR : indication d’un test RER pour tout CCR < 60 ans quelque soit l’histoire familiale
Syndrome de LYNCH Stratégie clinico-biologique Cancer CR, endomètre, IG, VUE, ovaire, estomac, voies biliaires < 40 ans 40-60 ans Ou T Primitive multiple Peu ou pas d’histoire familiale Ou Histoire familiale (Amsterdam II) Phénotype RER (IHC + MSI) Cs Oncogénétique Cs Oncogénétique Si perte MLH1-PMS2 Génotype MMR Phénotype RER (IHC /MSI) Mutation Somatique BRAF + et Ou Génotype MMR Hyperméthyl somatique MLH1
Notre expérience à l’Institut des Tests RER / Cs Oncogénétique 2010 : sur 243 tests RER 2011 : sur 381 tests RER 33 tests positifs 58 tests positifs 28 sans mutation BRAF associée 48 sans mutation BRAF associée • 19 patients vus en cs oncoG • 31 pts vus en cs oncoG • 9 pts non vus en cs oncoG • 17 pts non vus en cs oncoG 210 tests négatifs 323 tests négatifs 41 pts vus en cs oncoG • 53 pts vus en cs oncoG A retenir test RER positif ≠ syndrome de Lynch Test RER positif = cs oncoG à la recherche d’une mutation MMR
Notre expérience à l’Institut des Tests RER / Recherche de mutation constitutionnelle IB 2004-2012 : 430 patients en consultation d’oncogénétique Test RER / mutation somatique BRAF / mutation germinale MMR 316 patients informatifs 219 concordants 10 douteux (RER + / (69%) 12 RER + / BRAF + (8%) 75 RER +/MMR - (24%) MMR VSI) (3%) 142 RER -/ MMR – (45%) 77 RER + / 15 MSI / Hyperméthylation 60 patients RER +/MMR - (19%) MMR + somatique MLH1 (20%) 35 MSH2 31 MLH1 8 MSH6 42 patients avec signes cliniques 18 patients CCR > 50 ans 3 PMS2 de prédisposition héréditaire sans signe de (24%) (70%) prédisposition (30%) Sporadique ??
En l’absence de mutation MMR identifiée (1) Hyperméthylation germinale Hyperméthylation germinale du promoteur du gène MSH2 du promoteur du gène MLH1 TACSTD1/EP-CAM MSH2 Délétion en 3’ du gène TACSTD1 (EPCAM) Âge moyen 39 ans Dans notre série: et hyperméthylation du promoteur de MSH2 13 pts : pas T. Primitives multiples (50%) d’hyperméthylation mode de transmission AD isolé sur le plan généaloqique germinale Explique 19% des mutations MSH2 mais formes familiales décrites 30 pts en cours Dans notre série: 8% des mutations MSH2 pénétrance incomplète ? mode de transmission + cplexe
En l’absence de mutation MMR identifiée (2) Mutation germinale en mosaïque tissulaire Criblage MMR sur tissu colique non tumoral Patients jeunes ou atteintes tumorales primitives multiples Sans histoire familiale de tumeurs appartenant au spectre de Lynch En cours à l’IB… 1 cas testé, négatif
En l’absence de mutation MMR identifiée (3) Utilisation de nouvelles technologies NGS capture d’exons de plusieurs gènes +/- 50 nucléotides en position intronique Banque de capture exonique : 25 gènes (HBOC, CCR, maladie de Cowden et syndrome de Gorlin) Dans notre série 42 patients 2 mutations identifiées (MLH1)
En l’absence de mutation MMR identifiée (3) NGS MLH1 c.1039-2A>G
Mutation MMR identifiée Prise en charge adaptée • Expose à une majoration des risques tumoraux essentiellement colorectal et endométrial : 50 % KCR à 70 ans 40-50 % K endomètre à 70 ans Bonadona et al, JAMA 2011 (Etude ERISCAM) Mais également : 10-20 % K ovaire à 70 ans 6 % K Gastrique (MLH1) < 3 % pour les autres localisations Bonadona et al, JAMA 2011 (Etude ERISCAM) • Justifie la mise en place d’une surveillance adaptée Recommandations Institut National du Cancer (INCa)
Surveillance digestive : Coloscopie avec chromoendoscopie tous les 2 ans dès 20ans FOGD tous les 4 ans Améliore la survie +++ (Jarvinen et al, J Clin Oncol ,2009) Surveillance utéro-ovarienne : Ex clinique gynécologique et EPEV 1x/an dès 30 ans, +/- biopsie endométriales Chirugie prophylactique : Hystérectomie totale (avec ovariectomie) à partir de la ménopause Après RCP et Cs psy
Le Statut MSI : vers un traitement personnalisé 2 rôles complètement différents : • PRONOSTIQUE du cancer colorectal concerné • PRÉDICTIF de l’efficacité d’une chimiothérapie
Les Tumeurs MSI ont un meilleur pronostic spontané • Sankila et al, Gastroenterology 1996 étude de 175 patients avec KCR et Sd de Lynch comparés à 14000 patients avec KCR sporadiques : survie à 5 ans supérieure pour les patients avec sd de Lynch 65% contre 44% KCR sporadiques • Ribic et al, NEJM 2003 95 cancers stades II et III MSI Chirurgie seule : Survie globale • Sargent et al, JCO 2010 457 cancers stades II et III MSI Chirurgie seule : Survie sans rechute
Les tumeurs MSI sont prédictives d’une mauvaise réponse au 5FU bolus + LV Remarque : le 5FU bolus n’est plus un STANDARD depuis 15 ans !!! Stades II, DFS Stades III, DFS MSI MSI MSS MSS Sargent et al, JCO 2010
Mais l’affaire semble se compliquer ! Sinicrope, JNCI 2011 – 344 cancers stades II et III tous MSI – La chimiorésistance au 5FU est différente selon • statut MSI d’un syndrome HNPCC • statut MSI sporadique (hyperméthylation somatique de MLH1) MSI LYNCH MSI sporadique 100 Survie sans récidive (%) 80 60 SSR 5FU 40 95% IC SSR Chir seule 20 95% IC P = 0,006 P = 0,182 0
Tumeurs MSI et Chimiothérapies modernes : FOLFOX® 3 séries rétrospectives : Des Guetz (Anticancer Res 2010) • 105 pts stade III ou II à haut risque • FOLFOX • Taux de rechute : 10,5% si MSI vs 35% si MSS (p=0,04) Zaanan (Clin Cancer Res 2011) • 303 pts stade III traités par FOLFOX • DFS à 3 ans : 90% si MSI vs 73,8% si MSS (p=0,02) Zaanan (Ann Oncol 2010) • 233 pts stade III : FOLFOX ou LV5FU2 • MSI : DFS à 3 ans de 100% si FOLFOX vs 58% si LV5FU2 (p=0,01) • MSS : DFS à 3 ans si FOLFOX (mais, n.s.) (80% vs 74%) En attente des données des essais MOSAIC et NSABP C07
Tumeurs MSI et Chimiothérapies modernes : Quoi d’autres? En situation adjuvante : • MSI et Bénéfice de l’Irinotecan (IFL) Bertagnolli et al, (JCO 2009) … Mais l’Irinotecan n’est pas efficace en Adjuvant! Pögue-Geile et al, (JNCI 2013) • MSI et Bénéfice du Bévacizumab … Mais idem En situation métastatique : Fallik et al, (Cancer research 2003) • Etude rétrospective, n=72, FOLFIRI Meilleure réponse si statut MSI • Méta-analyse 6 études (5FU + Oxaliplatine et/ou Irinotecan), 964 patients, Pas d’impact du statut MSI sur la réponse à la chimio Des Guetz et al, (Anticancer research 2009) Aucun impact en pratique!
Sd de Lynch et Test RER : Ce qu’il faut retenir ! Intérêt du test RER devant tout CCR
Merci de votre attention… Consultation d’oncogénétique en Aquitaine Conseil en génétique • Institut Bergonié : 05 56 33 04 39/32 93 Institut Bergonié : Dr Michel LONGY 05 56 33 04 39/32 93 Dr Emmanuelle BAROUK-SIMONET Dr Virginie BUBIEN Eglantine Jolly (conseillère en génétique) • CHU de Bordeaux : 05 56 79 59 52 Dr Michel LONGY Laboratoire d’oncogénétique Dr Emmanuelle BAROUK-SIMONET Dr Virginie BUBIEN Institut Bergonié : 05 56 33 04 39/32 93 • Consultation avancée au CH de la Côte Basque à Bayonne : 05 56 33 04 39/32 93 Dr Nicolas Sevenet Dr Emmanuelle BAROUK-SIMONET Françoise Bonnet (Ingénieur) Natalie Jones (Ingénieur)
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