JANVIER 2022 - Financière Banque Nationale
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VISION JANVIER 2022 | 2 Études financières Économie et Stratégie FNB et Produits industriels Transport et produits industriels Bureau Montréal produits financiers Maxim Sytchev 416 869-6517 Cameron Doerksen 514 879-2579 Daniel Straus 416 869-8020 Adjointe : Alizeh Haider 416 869-7937 Adjoint : Alex Hutton 416 869-8281 Stéfane Marion 514 879-3781 Linda Ma 416 507-8801 Adjoint : Kazim Naqvi 416 869-6754 Économiste et stratège en chef Tiffany Zhang 416 869-8022 Matthieu Arseneau 514 879-2252 Adjoint : Shubo Yan 416 869-7942 Santé et biotechnologie Chef économiste adjoint Endri Leno 416 869-8047 Kyle Dahms 514 879-3195 Immobilier Adjoint : Eduardo Garcia Hubner 416 869-7476 Économiste Adjoint : Stephen Kwai 416 869-7571 Matt Kornack 416 507-8104 Alexandra Ducharme 514 412-1865 Adjoint : Anthony Bogdan 416 869-7935 Économiste Services financiers Tal Woolley 416 507-8009 diversifiés Angelo Katsoras 514 879-6458 Adjoint : Ahmed Shethwala 416 507-8102 Jaeme Gloyn 416 869-8042 Analyste géopolitique Adjointe : Julia Gul 416 869-7495 Daren King 514 412-2967 Métaux et minerais Économiste Don DeMarco 416 869-7572 Services industriels Jocelyn Paquet 514 412-3693 Adjointe : Yi Liu 416 869-8524 diversifiés Économiste Adjointe : Harmen Puri 416 869-8045 Michael Storry-Robertson 416 507-8007 Shane Nagle 416 869-7936 Bureau Toronto Adjointe : Lola Aganga 416 869-6516 Situations spéciales Warren Lovely 416 869-8598 Adjoint : Ahmed Al-Saidi 416 869-7535 Zachary Evershed 514 412-0021 Stratège principal, Adjoint : Thomas Bolland 514 871-5013 Michael Parkin 416 869-6766 Taux d’intérêt et secteur public Adjoint : Nathan Po 416 660-1740 Adjoint : Alessandro Cairo 416 869-8511 Taylor Schleich 416 869-6480 Adjoint : Andrew Dusome 416 507-8177 Endri Leno 416 869-8047 Stratège, Taux d’intérêt Adjoint : Rabi Nizami 416 869-7925 Adjoint : Eduardo Garcia Hubner 416 869-7476 Adjoint : Stephen Kwai 416 869-7571 Alpa Atha 416 542-3936 Administration Économiste, Revenu fixe Pétrole et gaz Technologie Greg Colman 416 869-6775 › Moyennes sociétés et Directeur général, Richard Tse 416 869-6690 services pétroliers Directeur de la recherche John Shao 416 869-7938 Dan Payne 403 290-5441 Adjoint : Mihir Raul 416 869-8049 Tanya Bouchard 416 869-7934 Analyse technique Adjoint : Baltej Sidhu 403 290-5627 Adjoint : James Burns 416 869-8808 Analyste superviseure Dennis Mark 416 869-7427 Adjoint : Nick Stevenson 403 441-0928 › Grandes capitalisations Technologies propres et Publications Banques et assurances développement durable Vanda Bright 416 869-7141 Travis Wood 403 290-5102 Gabriel Dechaine 416 869-7442 Rupert Merer 416 869-8008 Directrice Adjoint : Logan Fisher 403 441-0933 Adjoint : Will Flanigan 416 507-8006 Adjoint : Louka Nadeau 416 869-7538 Adjoint : James Harwood 403 290-5445 Wayne Chau 416 869-7140 Adjoint : Pranoy Kurian 416 507-9568 Adjoint : Viveck Panjabi 416 869-6763 Associé publications Distribution et Pipelines, services publics Télécommunications Renseignements produits de consommation et infrastructures et médias Giuseppe Saltarelli 514 879-5357 Vishal Shreedhar 416 869-7930 Patrick Kenny 403 290-5451 Adam Shine 514 879-2302 giuseppe.saltarelli@bnc.ca Adjoint : Paul Hyung 416 507-9009 Adjoint : William Duforest 403 441-0952 Adjoint : Ahmed Abdullah 514 879-2564 Adjoint : Ryan Li 416 869-6767 Adjoint : Zach Warnock 403 355-6643 Adjoint : Luc Troiani 416 869-6585
VISION JANVIER 2022 | 3 Table des matières Retour à la page « Études financières » Points saillants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 L’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Taux d’intérêt et marchée obligataire. . . . 15 Marché boursier et stratégie de portefeuille. . . . . . . . . . . . . . . . 22 Analyse technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Analyse sectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 › Liste de sélections FBN. . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 › Glossaire des tableaux des analystes. . . . 39 › Recommandations des analystes. . . . . . . . 40 Information réglementaire FBN, prière de consulter le site : http://www.nbcn.ca/contactus/disclosuresFr.html › Liste alphabétique des sociétés. . . . . . . . . 77
VISION JANVIER 2022 | 4 Points saillants Retour à la page « Études financières » Économie talisations atteignent déjà de nouveaux sommets chez Nous prévoyons cinq hausses par la BdC cette année, nos voisins du sud et les consommateurs pourraient et trois outre-frontière. Cette perspective est inchangée › C omme en 2020 et en 2021, les premiers jours décider de restreindre leurs activités même sans y être par rapport à notre précédente édition du Mensuel de 2022 sont marqués par une forte augmentation du contraints par l’action gouvernementale. La COVID-19 obligataire, mais nous concédons que le nombre de nombre de nouveaux cas de COVID-19 dans les éco risque aussi de réduire les capacités de production en tours de vis risque d’être plus élevé aux États-Unis. En nomies avancées. Une fois de plus, les infrastructures de forçant des travailleurs infectés à rester à la maison. Ces outre, le potentiel d’un relèvement des taux de la Fed santé menacent de céder sous le poids de milliers d’hos- perturbations devraient toutefois être de courte durée. dès mars a aussi nettement augmenté, mais nous ne pitalisations. Et une fois de plus, les gouvernements de Tel que mentionné ci-dessus, le variant Omicron se l’avons pas encore intégré dans notre scénario de base. nombreux pays sont forcés d’adopter des mesures strict- propage à une vitesse telle que la vague d’infections es de distanciation sociale pour limiter les dégâts. Mais › En plus des hausses de taux, nous assisterons probable- actuelle risque d’être intense, mais brève. Cela devrait sommes-nous vraiment en train de revivre les pires mo- ment à une normalisation du bilan en 2022. Pour la BdC, permettre au marché du travail de se redresser rela- ments de la pandémie? Une étude des données épidé- cela implique une transition de la phase de réinvestisse- tivement rapidement. Considérant la situation fi- miologiques suggère que non. À n’en pas douter, le vari- ment à une réduction passive partielle par le non-renou- nancière avantageuse des ménages américains, nous ant Omicron est plus contagieux que ses prédécesseurs, vellement de titres à l’échéance. La Fed semble en passe nous attendons à ce que les pertes du T1 soient en ce qui explique pourquoi le nombre d’infections jour- d’en faire autant au deuxième semestre. Ne vous y bonne partie compensées au cours des trimestres sub- nalières explose. En contrepartie, il est maintenant prou- trompez pas, il s’agit bien d’une inversion de l’assou- séquents. Le PIB devrait donc terminer l’année à peu vé que la nouvelle souche du virus occasionne des plissement quantitatif, mais vu les quantités massives de près au même niveau qu’anticipé dans la dernière édi- symptômes moins sévères. Les données en provenance liquidités injectées dans l’économie au cours des deux tion de ce mensuel. d’Afrique du Sud suggère aussi que les taux élevés de dernières années, les conditions financières seront tou- transmissibilité d’Omicron sont susceptibles de provo- › Au Canada, bien que la croissance au premier trimes- jours accommodantes jusqu’en 2023. quer des vagues épidémiologiques très intenses, mais tre sera affectée par les mesures sanitaires ce qui nous ›D ans ce contexte, nos prévisions demeurent haussières relativement courtes. Après avoir revu à la baisse notre amène à réviser à la baisse notre prévision de crois- pour les actifs à risque et nous maintenons la sur- scénario de croissance mondiale le mois dernier pour sance annuelle pour 2022 (de 4.1% à 3.6%), l’économie pondération des titres de crédit et des actions dans intégrer les risques liés au nouveau variant, nos perspec- devrait rapidement retrouver la trajectoire que nous notre répartition des actifs. Nous avons confiance dans tives restent plus ou moins inchangées ce mois-ci. Nous anticipions pour afficher une croissance bien supérieure ce que, avec des marchés liquides et une politique tou- prévoyons une croissance de l’économie de 5.5 % en au potentiel durant l’année. La solidité du marché du jours accommodante, des bilans des consommateurs 2021, de 4.1 % en 2022 et de 3.7 % en 2023. travail et la hausse des revenus qui en résulte donnent robustes et des perspectives de croissance toujours à croire que la consommation sera le moteur important ›C omment se porte le marché du travail aux États-Unis? solides, l’expansion ne déraillera pas prématurément. de la croissance pendant les prochains trimestres d’au- Plutôt mal si l’on se fie uniquement à l’enquête auprès tant plus que les ménages pourraient déployer les li- › Quant aux perspectives du marché, nous entrevoyons des entreprises. Et à en juger par le plus récent rapport quidités importantes accumulées depuis le début de la une contre-performance tactique des obligations du du Bureau of Labor Statistics, les choses progressent à pandémie. Le Québec et l’Ontario se trouvent en année Canada avec la diminution des anxiétés et des mesures pas de tortue. On peut toutefois douter de la précision électorale, ce qui risque d’amener leurs gouvernements de restriction face à la pandémie et la possibilité que des données recueillies par l’enquête auprès des en- respectifs à présenter des budgets favorables à la la BdC soit la première à relever les taux d’intérêt. treprises. Une fois de plus en décembre, le sondage croissance. Dans un tel contexte, nous nous attendons Cependant, nous prévoyons que le deuxième semestre auprès des ménages a dépeint un tableau bien plus à ce que la Banque du Canada procède à un relève- de 2022 sera caractérisé par une performance reluisant de la situation du marché du travail, avec des ment des taux d’intérêt dès mars, malgré la faiblesse supérieure des OdC à mesure que l’effet ralentisseur du gains de 651K. Il est vrai que le variant Omicron pourrait économique anticipée en début d’année. L’inflation resserrement de la politique de la BdC augmentera et noircir le tableau de l’emploi au début de 2022 et en- générale fait sourciller, mais le secteur immobilier aussi. que la Réserve fédérale procédera à un rattrapage en traîner des pertes dans des secteurs où la distanciation En effet, les signes de surchauffe continuent de se mul- vue de la normalisation. Conformément à notre esti- physique est difficile à maintenir (loisirs/hôtellerie, éd- tiplier dans le secteur résidentiel, et ce, malgré la hausse mation d’un taux neutre plus élevé outre-frontière, nous ucation/santé). Mais force est de constater que les me- astronomique de 25% des prix pendant la pandémie. prévoyons que le rendement des OdC toutes échéanc- sures sanitaires mises en place aux États-Unis sont es confondues sous-performent les obligations du Tré- beaucoup moins contraignantes que dans d’autres régions du monde (p. ex., zone euro, Canada). Les réper- Taux d’intérêt et devise sor américain une fois que les taux directeurs auront été ramenés à des niveaux plus normaux de part et d’autre cussions sur le marché du travail devraient donc être › Au moment de rédiger ces notes, nous continuons de de la frontière. plus limitées. Nous avons tout de même décidé de revoir nous attendre à ce que la Banque du Canada com- à la baisse notre prévision de croissance pour le premier mence à relever les taux d’intérêt en mars et soit suivie › Le dollar canadien a été matraqué ces dernières se- trimestre l’année, de 2.5% à 2.2%. Après tout, les hospi- peu de temps après par la Fed, au deuxième trimestre. maines. Même si nous nous attendons à un ralentisse-
VISION JANVIER 2022 | 5 Points saillants Retour à la page « Études financières » ment de la production au cours des prochaines se- à ce que l’assouplissement quantitatif prenne fin et à ce maines avec la mise en place de mesures de lutte que le taux de financement à un jour augmente cette contre le variant Omicron par les provinces, l’impact année, nous doutons que la politique monétaire devi- pour la croissance devrait être relativement de courte enne restrictive dans un avenir rapproché. Géo- durée, puisque ce nouveau variant semble moins viru- graphiquement, nous continuons de surpondérer le Can- lent que le précédent. L’augmentation des prix des ada où nous entrevoyons un bon potentiel de croissance matières premières, un compte courant excédentaire, des bénéfices et la possibilité d’une appréciation non un marché du travail solide et des différentiels de taux négligeable du huard. Certes, le variant Omicron pourrait d’intérêt positifs plaident en faveur d’une appréciation temporairement freiner l’économie, mais nous prévoyons du CAD. que son impact sera transitoire. Répartititon des actifs et marché boursier › L’indice MSCI Monde (tous pays) a terminé 2021 en force avec un gain cumulatif de 21.4% sur l’année. Cette per- formance est d’autant plus impressionnante qu’elle fait suite à deux années de fortes hausses. Les actions mon- diales n’ont pas affiché une aussi bonne tenue depuis 2004-2006. Rotation sectorielle FBN › À l’aube de 2022, l’indice MSCI Monde (TP) a perdu de sa vigueur. Cependant, cet accès de faiblesse est princi- palement attribuable aux États-Unis et à l’Europe. Les Secteurs du S&P/TSX Pondération* Recommandation Variation marchés émergents et le Canada, eux, continuent d’af- ficher des rendements positifs. › Aux États-Unis, la baisse de régime était surtout due à Énergie 14.3 Surpondérer des secteurs vulnérables à la hausse des taux obliga- taires. Si le taux de l’obligation du Trésor de 10 ans mon- Matériaux 11.5 Surpondérer te un peu, nous croyons que le style d’investissement privilégiant les actions de valeur sur celles de croissance Industrie 11.7 Équipondérer devrait permettre de continuer de bien tirer son épingle du jeu. Consommation discrétionnaire 3.6 Équipondérer › L’indice de référence canadien a enregistré une perfor- mance exceptionnelle en 2021 avec un gain de 25.1% Consommation de base 3.6 Équipondérer (rendement total). Même après une telle course, nous croyons qu’il reste de la réserve dans le secteur de l’éner- Santé 0.8 Équipondérer gie et pour l’indice S&P/TSX en 2022. Mais surtout, les prévisions de bénéfice sous-jacentes des ratios cours/ Finance 33.2 Équipondérer bénéfice prévisionnels pour 2022 sont relativement me- Technologies de l'information 9.3 Sous-pondérer surées à notre avis, puisqu’elles tablent sur une crois- sance du BPA de 7% en 2022. Services de télécommunications 4.7 Équipondérer ›N ous entamons 2022 avec une répartition des actifs inchangée : sous-pondération des titres à revenu fixe et Services publics 4.3 Sous-pondérer surpondération des actions avec une préférence pour les titres de valeur sur ceux de croissance étant donné Immobilier 3.0 Sous-pondérer que nous prévoyons une augmentation des taux d’intérêt à long terme et une accentuation de la pente de la cour- Total 100 be des taux obligataires. Bien que nous nous attendions * Au 12 Janvier 2022
VISION JANVIER 2022 | 6 L’économie Retour à la page « Études financières » L’économie
VISION JANVIER 2022 | 7 L’économie Retour à la page « Études financières » Monde : Le jour de la marmotte Monde : Omicron plus contagieux, mais moins virulent Nouvelles infections à la COVID-19 et décès, moyenne mobile 7 jours Nos lecteurs ont toutes les excuses s’ils sont un peu confus, 2.6 cas décès 16,000 incapables de différencier l’année qui s’amorce des deux 2.4 15,000 précédentes. Comme en 2020 et en 2021, les premiers 2.2 14,000 jours de 2022 sont marqués par une forte augmentation 2.0 13,000 du nombre de nouveaux cas de COVID-19 dans les 1.8 12,000 Matthieu Arseneau économies avancées. Une fois de plus, les infrastructures 1.6 Décès (d) 11,000 Chef économiste adjoint de santé menacent de céder sous le poids de milliers 1.4 10,000 514 879-2252 d’hospitalisations. Et une fois de plus, les gouvernements 1.2 9,000 de nombreux pays sont forcés d’adopter des mesures 1.0 8,000 strictes de distanciation sociale pour limiter les dégâts. 0.8 Nouveaux cas (g) 7,000 Après avoir espéré un retour à une vie plus normale après 0.6 6,000 les campagnes de vaccination, inutile de dire que la 0.4 5,000 situation actuelle apporte son lot de découragement. 0.2 4,000 0.0 3,000 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 Mais sommes-nous vraiment en train de revivre les pires FBN Économie et Stratégie (données de Our World in Data) moments de la pandémie? Une étude des données épidémiologiques suggère que non. À n’en pas douter, le Trois autres éléments nous permettent d’être optimistes : variant Omicron est plus contagieux que ses Jocelyn Paquet prédécesseurs, ce qui explique pourquoi le nombre (1) L’approbation récente/imminente de nouveaux mé- Économiste dicaments antiviraux (ceux de Pfizer et Merck en d’infections journalières explose dans plusieurs pays. Cela 514 412-3693 particulier) très efficaces pour réduire les complica- sans compter que les données « officielles » sous-estiment tions liées à la COVID-19 suite à un diagnostic. l’ampleur du problème, la capacité de tester ayant été excédée dans plusieurs régions. En contrepartie, il est (2) La distribution rapide de doses de rappel du vaccin, maintenant prouvé que la nouvelle souche du virus du moins dans les économies avancées, qui offrira occasionne des symptômes moins sévères, soit parce une meilleure protection à la population. (L’annonce qu’elle s’attaque à des populations largement vaccinées de l’arrivée prochaine sur le marché de vaccins soit tout simplement parce que les mutations qui la spécifiques au variant Omicron est une autre bonne caractérisent la rendent moins virulente. En effet, des nouvelle quoiqu’elle tombe trop tard pour enrayer la études publiées en Afrique du Sud et en Angleterre vague actuelle.), estiment que les hospitalisations sont de 40% à 80% moins fréquentes avec le variant Omicron qu’avec les formes Économies avancées : Déploiement rapide des doses de rappel Doses de rappel administrées par 100 habitants, pays choisis précédentes de SARS-CoV-2. Qui plus est, lorsqu’un 70 patient est admis à l’hôpital, il nécessite généralement moins de soins et son séjour tend à être plus court. 60 Résultat, le nombre de décès répertoriés à l’échelle mondiale reste bien inférieur aux sommets atteints dans 50 les vagues précédentes. 40 30 20 10 0 FBN Économie et Stratégie (données de Our World in Data)
VISION JANVIER 2022 | 8 L’économie Retour à la page « Études financières » (3) La baisse rapide du nombre de nouveaux cas Zone euro : Omicron ralentit l’ardeur des consommateurs… La situation épidémiologique est déjà préoccupante Indice de mobilité Google pour les commerces de détail et les loisirs et ventes au détail observés en Afrique du Sud, ce qui laisse penser que en Inde, en Argentine, aux Philippines, au Vietnam et au les taux élevés de transmissibilité d’Omicron sont sus- 120 Indice Indice, variation. depuis le début de la crise 20 Chili, mais c’est la Chine qui constitue le plus gros ris- ceptibles de provoquer des vagues épidémiologiques 116 10 que. Le pays s’accroche toujours mordicus à sa poli- très intenses, mais relativement courtes, le virus se Ventes au détail (g) 0 tique zéro-COVID et continue d’imposer des mesures propageant extrêmement rapidement au sein de 112 -10 sanitaires extrêmement strictes partout où des cas de la population. 108 -20 coronavirus sont détectés. La ville de Xi’an, littérale- -30 ment coupée du monde depuis trois semaines, offre un Afrique du Sud : Une vague intense… mais courte? 104 bon exemple du zèle avec lequel les autorités chinoises Nouvelles infections à la COVID-19 et décès, moyenne mobile 7 jours -40 100 traitent toute éclosion. Le variant Omicron ayant main- -50 24,000 cas décès 600 96 Indice de mobilité tenant fait son entrée au pays, il faut s’attendre à d’au- 22,000 550 Google (d) -60 tres confinements, surtout à la veille des Jeux Nouveaux cas (g) 20,000 500 92 -70 olympiques de Beijing. Ces fermetures risquent de 18,000 450 88 -80 freiner la croissance à un moment où la Chine compose 16,000 400 -90 déjà avec son lot de problèmes, notamment un dou- 14,000 350 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 FBN Économie et Stratégie (données de Our World in Data et Bloomberg) 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 loureux processus de désendettement dans le secteur 12,000 300 immobilier. On peut au moins se rassurer de voir que la 10,000 250 Banque populaire de Chine a décidé de changer son Le bond de l’inflation – dû en grande partie à l’envolée 8,000 200 fusil d’épaule et assouplir sa politique monétaire. Le ra- des prix de l’énergie – ne fera rien pour aider les ménages 6,000 Décès (d) 150 tio de réserves obligatoires des banques a en effet été de la zone de la monnaie unique. 4,000 100 réduit le mois dernier. Cette mesure injectera environ 2,000 50 Zone euro : L’inflation d’ensemble à un sommet historique $200 milliards dans l’économie. Le taux préférentiel de 0 0 Indice des prix à la consommation harmonisé Indice des prix à la production prêt de la banque centrale a également été abaissé 2020Q2 2020Q3 2020Q4 FBN Économie et Stratégie (données de Our World in Data) 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 pour la première fois depuis avril 2020, passant de 5.2 Var. a/a (%) +5.0% 28 Var. a/a (%) 3.85% à 3.80%. Nous devons ajouter à tout cela le fait que les particu- 4.8 D’ensemble 24 +23.7% liers et les entreprises ont appris à composer avec le 4.4 Chine : Assouplissement de la politique monétaire 4.0 20 Ratio de réserves obligatoires des grandes banques et taux des prêts préférentiels à 1 an de la BPdC virus, si bien que les impacts économiques de la 3.6 16 COVID-19 ont eu tendance à diminuer avec chaque 3.2 13.6 % 4.6 2.8 12 nouvelle vague. À diminuer… mais pas à disparaître. 2.4 De base +2.6% 13.4 4.5 Bien que les perspectives à moyen terme soient plus 2.0 8 13.2 4.4 encourageantes qu’elles ne l’étaient au début de 2020 1.6 4 13.0 4.3 1.2 ou 2021, force est d’admettre que l’économie mondiale 0.8 0 12.8 4.2 ne sortira pas indemne de la vague Omicron. Au con- 0.4 -4 12.6 Ratio de réserves obligatoires 4.1 traire, le premier trimestre de l’année pourrait être as- 0.0 -8 12.4 des grandes banques (g) 4.0 -0.4 sez difficile dans certaines régions du globe. Dans la -0.8 -12 Taux des prêts préférentiels à 1 an de la BPdC (d) 3.9 12.2 zone euro, les données de fréquentation des com- 2005 2010 2015 2020 1990 2000 2010 2020 3.8 merces de détail et des lieux de loisirs publiées par FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 12.0 3.7 Google laissent présager un recul des dépenses de 11.8 3.6 Les économies émergentes, jusqu’ici plutôt épargnées consommation pendant le trimestre. 11.6 3.5 par le variant Omicron, accusent un retard du côté de 11.4 3.4 la vaccination et risquent donc de connaître des éclo- 2019Q3 2019Q4 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 sions majeures dans les prochains mois. Bien que les FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) confinements généraux soient plutôt rares dans ces Si la Chine était effectivement frappée par une vague de économies, la détérioration de la situation sanitaire nouveaux cas alimentée par le variant Omicron, les effets pourrait faire chuter temporairement la confiance des se feraient certainement sentir partout sur la planète. Les ménages, un phénomène renforcé par l’insuffisance ou problèmes d’approvisionnement – qui demeurent très l’absence de soutien budgétaire. contraignants selon un nouvel indice publié par la Fed de
-13 1,000 -14 Mois depuis le dernier pic 0 -15 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg et Drewry Shipping Consultancy) FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) VISION JANVIER 2022 | 9 L’économie Retour à la page « Études financières » New York – pourraient s’intensifier davantage et maintenir Les effectifs salariés n’ont augmenté que de 199K en une pression à la hausse sur le prix des biens importés décembre. Ce résultat était bien en deçà de l’estimation dans les économies avancées, surtout si le variant Omi- consensuelle de +450K, et ce même si l’on tient compte cron ralentissait le rééquilibrage des dépenses des de l’importante révision à la hausse apportée aux résul- ménages vers les services, dans les pays riches. tats des mois précédents (+141K). Monde : Les chaînes d’approvisionnement toujours perturbées On peut toutefois douter de la précision des données Indice des pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales de la Fed de New York recueillies par l’enquête auprès des entreprises. Une fois 5.0 Indice de plus en décembre, le sondage auprès des ménages 4.5 4.0 a dépeint un tableau bien plus reluisant de la situation 3.5 du marché du travail, avec des gains de 651K. Ce résul- 3.0 tat, combiné à un taux d’activité inchangé (61.9%), s’est 2.5 traduit par une diminution du taux de chômage de 4.2% 2.0 àLeuntauxcreux inégalé de chômage U-6depuis le début est presque de la à son niveau pandémie d’avant la crise de Taux de chômage U-6 1.5 3.9%. 24 Les détails du rapport étaient également fort en- 1.0 courageants, % l’emploi à temps plein ayant augmenté de 22 0.5 pas moins de 803K alors que le chômage de longue 0.0 -0.5 durée 20 (>27 semaines) a de nouveau diminué et que le -1.0 taux 18 de sous-emploi (U6) est tombé à un niveau proche -1.5 de16 celui observé à la fin du cycle dernier. -2.0 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 14 Le taux de chômage U-6 est presque à son niveau d’avant la crise États-Unis : Un marché du travail unique FBN Économie et Stratégie (données de la Fed de New York) Taux 12 de chômage U-6 24 De plus amples perturbations du transport maritime en son genre 10 % 22 seraient aussi à prévoir dans un tel scénario. 8 Comment se porte le marché du travail aux États-Unis? 20 6 … et le transport international toujours en crise Plutôt mal si l’on se fie uniquement au niveau d’emploi 18 Coût de référence du transport d’un conteneur de 40 pi de Hong Kong à Los Angeles 4 9,000 qui demeure à 3.6 millions (ou 2.3%) en dessous de son 16 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 USD niveau d’avant la crise. FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) 14 8,000 É.-U. : L’emploi toujours bien en-deçà de son niveau d’avant la pandémie 12 7,000 Effectifs salariés non agricoles, écarts (%) par rapport au dernier pic 10 6,000 1 Écart (%) par rapport au dernier pic 0 8 5,000 -1 6 -2 4,000 -3 4 -4 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 3,000 -5 FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) 2,000 -6 -7 1,000 -8 Alors, à quelle enquête se fier? Vu les antécédents en temps -9 1953 1957 1960 de pandémie, l’enquête auprès des ménages semble mieux 0 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 -10 1970 1974 1980 donner le pouls du marché du travail, au moins au moment FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg et Drewry Shipping Consultancy) -11 1981 1990 2001 de la première publication. L’enquête auprès des établisse- -12 2008 2020 -13 ments, pour sa part, a tendance à sous-estimer les gains de Après avoir revu à la baisse notre scénario de crois- -14 l’emploi avant de les corriger progressivement à la hausse. sance mondiale le mois dernier pour intégrer les risques -15 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Mois depuis le dernier pic 65 70 75 80 Ainsi, les estimations de la croissance des effectifs salariés liés à la variante Omicron, nos perspectives restent plus FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) ont été revues à la hausse de plus d’un million en 2021 dans ou moins inchangées ce mois-ci. Nous prévoyons une l’ensemble, leur plus fort ajustement à la hausse sur une an- croissance de l’économie de 5.5 % en 2021, de 4.1 % en Et à en juger par le plus récent rapport du Bureau of née complète. La baisse des taux de réponse est sans doute 2022 et de 3.7 % en 2023. Labor Statistics, les choses progressent à pas de tortue. en partie responsable de cette anomalie.
VISION JANVIER 2022 | 10 L’économie Retour à la page « Études financières » É.-U. : Effondrement des taux de réponse aux enquêtes sur les salariés É.-U. : La pandémie a réduit le bassin de travailleurs Le marché du travail a rarement été aussi favorable aux travailleurs Taux de réponse à l’enquête auprès des ménages du BLS et à l’enquête sur les effectifs salariés Postes à pourvoir et taux de démissions (départs volontaires par rapport à l’emploi total) Variation du taux de participation depuis le début de la pandémie 95 0 1.6 % % Ratio 1.4 90 Records absolus 1.2 85 -1 Enquête auprès des 1.0 3.2 80 ménages 3.0 0.8 75 -1 2.8 Postes à pourvoir 0.6 2.6 70 par personne 2.4 sans emploi (d) 0.4 65 -2 2.2 0.2 2.0 60 0.0 1.8 Taux de démissions (g) 55 -2 1.6 1.4 50 Enquête sur 1.2 les effectifs % salariés -3 1.0 45 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 16-24 ans 25-54 ans 55 ans et + 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 FBN Économie et Stratégie (données du BLS) FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) Mais même si l’on se fie à l’enquête auprès des ména (5) la stagnation de la population en âge de travailler, un Pas étonnant donc de voir les salaires augmenter au ges, l’emploi reste inférieur de 1.8% (2.9 millions) à son problème structurel qui a été amplifié par un afflux rythme le plus rapide depuis 2002, phénomène qui ris- niveau d’avant la pandémie. Le taux de participation, réduit d’immigrants qualifiés pendant la pandémie. que de maintenir l’inflation au-dessus de la cible de la pour sa part, demeure 1.5% plus bas qu’il ne l’était en banque centrale, même lorsque les problèmes d’ap- É.-U. : La pandémie a réduit le bassin de travailleurs (2) février 2020. Est-ce que cela signifie que le taux de Population 25-54 ans provisionnement tendront à diminuer. chômage surestime l’amélioration du marché du travail et qu’un nombre de travailleurs potentiels actuellement 128 Millions É.-U. : Les salaires augmentent au rythme le plus rapide depuis 2007 124 Croissance annuelle médiane des salaires sur les lignes de côté viendront pallier la rareté de main 120 d’œuvre? Pas si vite. La pandémie a bouleversé le 6.0 % marché du travail de bien des manières et il y a lieu de 116 5.5 croire que le bassin de travailleurs s’en trouve réduit. 112 5.0 Plusieurs facteurs laissent en effet penser que les taux 108 +4.5% de participation ne remonteront pas de sitôt à leur 104 4.5 niveau prépandémique : 100 4.0 96 (1) la peur résiduelle du virus chez certaines personnes 92 3.5 et les effets à long terme de celui-ci sur la santé de 88 3.0 nombreux travailleurs (le variant Omicron n’améliore- 84 ra pas les choses); 80 2.5 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 (2) la fermeture d’écoles et de garderies qui obligent de FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) 2.0 nombreux parents à rester à la maison pour s’occu- 1.5 per des enfants (encore une fois, la vague Omicron Dans ce contexte, tenter d’atteindre les taux de partici- 1998 2000 2002 2004 2006 FBN Économie et Stratégie (données de la Fed d’Atlanta) 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 n’améliorera pas les choses); pation d’avant la crise serait trop ambitieux… et la Fed semble enfin l’avoir accepté. Le procès-verbal de sa Il est vrai que le variant Omicron pourrait noircir le tab- (3) l’inadéquation entre les compétences les plus de- réunion de politique monétaire des 14 et 15 décembre a leau de l’emploi au début de 2022 et entraîner des mandées et les compétences de ceux qui ont perdu montré que « plusieurs participants considéraient les pertes dans des secteurs où la distanciation physique leur emploi pendant la pandémie; conditions du marché du travail comme déjà largement est difficile à maintenir (loisirs/hôtellerie, éducation/ (4) l’augmentation du nombre de départs à la retraite compatibles avec le plein emploi ». Plusieurs indicateurs santé). Mais force est de constater que les mesures san- au cours des derniers mois qui se reflète dans un abondent en effet dans ce sens. Le rapport JOLTS de itaires mises en place aux États-Unis sont beaucoup taux de participation particulièrement faible chez novembre a montré une augmentation du ratio offres moins contraignantes que dans d’autres régions du les travailleurs plus âgés; d’emploi/chômeurs à un nouveau record historique. monde (p. ex., zone euro, Canada). Les répercussions sur
VISION JANVIER 2022 | 11 L’économie Retour à la page « Études financières » le marché du travail devraient donc être plus limitées. Canada : Un air de déjà vu Canada : Indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 Rigueur des restrictions et des campagnes d’information publique, moyenne mob. 7 jours Nous avons tout de même décidé de revoir à la baisse 90 L’évolution de la pandémie au pays au cours des dernières notre prévision de croissance pour le premier trimestre semaines n’a rien de bien surprenant étant donné ce 80 l’année, de 2.5% à 2.2%. Après tout, les hospitalisations qu’on observait ailleurs dans le monde. En effet, le variant atteignent déjà de nouveaux sommets chez nos voisins 70 Omicron est venu subitement jouer les trouble-fête du- du sud et les consommateurs pourraient décider de re- rant cette période de « festivités ». Bien que la virulence 60 streindre leurs activités même sans y être contraints par moindre de ce variant fasse en sorte que la hausse des l’action gouvernementale. La COVID-19 risque aussi de 50 cas ne s’est pas traduite par une hausse proportionnelle réduire les capacités de production en forçant des tra- du nombre d’hospitalisations, la forte contagiosité im- 40 vailleurs infectés à rester à la maison. Déjà en décembre, pose de nouveau un stress au système de santé au Can- le nombre de personnes à l’emploi, mais en congé de 30 ada. Le nombre de patients aux soins intensifs est en forte maladie demeurait proche du record absolu atteint au hausse ce qui a incité les gouvernements à resserrer les 20 début de la pandémie. Il est probable que ce chiffre mesures sanitaires pour réduire les contacts. Canada Atlantique augmente à nouveau en janvier et en février. 10 Québec Ontario Prairies Colombie-Britannique Canada : Hospitalisations aux soins intensifs liées à la COVID-19 0 É.-U. : De nombreux travailleurs infectés toujours à l’écart Patients aux soins intensifs par million d’habitants 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 Travailleurs à l’emploi, mais absents pour cause de maladie 65 Hospitalisations aux soins intensifs par million d’habitants FBN Économie et Stratégie (données de la Banque du Canada) QC 2.1 60 ON Millions 2.0 55 BC AB Toutefois, nous continuons de percevoir cette faiblesse 1.9 50 économique comme temporaire et limitée aux secteurs 1.8 45 directement touchés par les mesures restrictives, com- 1.7 40 me ce fut le cas lors des épisodes précédents. Des pro- 1.6 35 grammes de soutien aux entreprises sont encore en 1.5 1.4 30 place pour limiter l’impact négatif des fermetures sur 1.3 25 leurs finances. Quant aux travailleurs licenciés, ils ont 1.2 20 encore droit à des prestations extraordinaires, quoique 1.1 15 moins généreuses que par le passé ($300 contre $500 1.0 10 par semaine avant le mois d’août). Certains pourraient 0.9 5 toutefois opter pour des emplois dans d’autres sec- 0.8 0 2020Q1 2020Q2 2020Q3 2020Q4 2021Q1 2021Q2 2021Q3 2021Q4 2022Q1 teurs affichant un manque criant de main-d’œuvre. En 0.7 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 FBN Économie et Stratégie (données de l’INSPQ, Radio Canada https://ici.radio-canada.ca/info/2020/coronavirus-covid-19- effet, le marché du travail connaissait une vigueur im- FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) pandemie-cas-carte-maladie-symptomes-propagation/) pressionnante en fin d’année. Le nombre de travailleurs en décembre a augmenté de 55K soit bien plus que les Ces perturbations devraient toutefois être de courte Pour l’instant, selon les données de la Banque du Cana- 25K qui faisaient consensus parmi les économistes. Le durée. Tel que mentionné ci-dessus, le variant Omicron da, c’est au Québec que les mesures sont le plus sévères redressement du marché du travail a tout simplement se propage à une vitesse telle que la vague d’infec- et qu’elles risquent le plus de limiter la croissance été spectaculaire en 2021. De décembre 2020 à tions actuelle risque d’être intense, mais brève. Cela économique. Les salles à manger des restaurants et les décembre 2021, le taux de chômage est passé de 8.8% devrait permettre au marché du travail de se redresser bars sont de nouveau fermés tout comme les salles de à 5.9% grâce à l’ajout de 890K emplois dont 78% dans relativement rapidement. spectacles et les activités de loisir. Les commerces de- le secteur privé. Mais ce n’est pas seulement le taux de meurent ouverts, mais ils doivent limiter l’achalandage à Considérant la situation financière avantageuse des chômage qui indique un contexte de plein emploi. Le 50% de leur capacité. En Ontario, à l’exception des salles ménages américains, nous nous attendons à ce que taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre – qui com- à manger, des bars et des centres de conditionnement les pertes du T1 soient en bonne partie compensées au prend également les personnes qui veulent un emploi, physique qui sont complètement fermés, de nombreux cours des trimestres subséquents. Le PIB devrait donc mais n’en ont pas cherché ou qui ont un emploi, mais secteurs demeurent ouverts, mais sont forcés de mainte- terminer l’année à peu près au même niveau qu’antic- travaillent moins de la moitié de leurs heures habitu- nir une jauge de 50% de leur capacité, notamment ceux ipé dans la dernière édition de ce mensuel. elles – a diminué de quatre dixièmes en décembre de la culture et des loisirs. Il en résulte que le trimestre qui pour atteindre 12,0%. Il s’agit d’un niveau se situant s’annonçait solide risque de pâtir des mesures mises en dans la fourchette observée en 2018 et 2019. place, les secteurs hébergement/restauration et arts/ spectacles freinant le plus la croissance économique.
VISION JANVIER 2022 | 12 L’économie Retour à la page « Études financières » Canada : Le marché du travail est revenu au plein emploi Canada : Les prix des matières premières atteignent un record Taux de chômage et taux de sous-emploi de la main-d’œuvre* Banque du Canada entamera le relèvement de son Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada pour des marchandises d’ici, en CAD taux directeur en mars. Outre les incertitudes soulevées 40 % par le variant Omicron, la banque centrale avait pointé 840 Indice en CAD (moyenne trimestrielle) 36 en décembre les inondations dévastatrices en Colom- 800 760 32 bie-Britannique comme un facteur de risque. Les don- 720 28 nées préliminaires indiquent que l’impact sur la 680 croissance économique pourrait être limité. Outre l’em- 640 24 ploi qui a tenu le coup dans la province, il est rassurant 600 20 de constater que les données sur le commerce interna- 560 16 tional de novembre indiquent que les perturbations 520 Taux de sous-emploi des transports n’ont eu qu’un effet limité. En effet, les 480 12 volumes des échanges de biens ont continué de croître, 440 Taux de chômage 8 les exportations bondissant de 3.5% et les importations 400 4 augmentant de 0.8%. Ce faisant, l’excédent commer- 360 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 cial de marchandises a atteint son plus haut niveau 320 FBN Économie et Stratégie(data via Bloomberg) depuis septembre 2008 grâce à des termes de 1995 2000 FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) 2005 2010 2015 2020 l’échange qui se sont considérablement améliorés du- Malgré la pluie d’embauches des derniers mois, cela ne rant la pandémie. La hausse des prix des matières premières risque de se semble pas avoir assouvi les besoins des petites et répercuter ultimement sur les consommateurs. L’évolu- Excédent record du commerce de marchandises depuis sept. 2008 moyennes entreprises. En effet, une forte proportion Balance commerciale de marchandises, sur la base de la balance des paiements, dollars actuels tion des prix des producteurs industriels canadiens d’entre elles affirment encore que la rareté des travailleurs 12 laisse penser que les prix des biens sont appelés à représente un frein à la production. Un tel contexte est CA$, milliards continuer d’augmenter à un rythme élevé. En novem- CA$9.8 G d’ailleurs favorable aux travailleurs. Au cours des six 10 bre, ils ont crû de 0.8% après un gain de 1.6% le mois derniers mois, la hausse du salaire horaire moyen a été de 8 précédent. Des hausses ont été signalées dans 14 des 7.0% en rythme annualisé, du jamais vu, compte non tenu Avec les 21 grands groupes de produits de base. Sur 12 mois, 6 de la période de confinement du début de la pandémie États-Unis l’indice des prix des produits industriels (IPPI) a enregis- où un nombre massif de bas salariés ont été licenciés. 4 CA$3.1 GB tré une augmentation de 18.1%, soit son rythme le plus 2 élevé depuis les années 1970. Canada : La croissance des salaires accélère fortement Taux du salaire horaire moyen et indicateurs de la pénurie de main-d’œuvre de la FCEI 0 Canada : Plus fortes augmentations de l’IPPI depuis les années 1970 Indice des prix des produits industriels. Dernière observation : novembre 2021. Variation sur 6 mois 50 % -2 annualisée 45 Travailleurs qualifiés (d) 22 40 Var. a/a (% ) -4 Total 20 35 +18.1% 18 30 -6 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 16 Main-d'œuvre non qualifiée 25 (d) 20 FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada) 14 15 12 16 14 10 5 Il y a lieu de penser que ceux-ci ont continué de 10 8 12 10 s’améliorer à la faveur de l’évolution des prix des 6 Taux de salaire moyen des 8 travailleurs permanents (g) matières premières. L’indice des prix des produits de 4 6 4 base de la Banque du Canada de 26 matières 2 2 premières et denrées produites par notre pays et 0 -2 0 vendues sur les marchés mondiaux a atteint un record -2 -4 -4 au début du T1 2022 après conversion en dollars -6 * 2011 2012 2013 2014 FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg) 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 canadiens. Nous demeurons optimistes pour le secteur -8 des ressources naturelles cette année, car la demande 1960 1965 1970 1975 1980 1985 FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada) 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 Ainsi, même si l’économie est appelée à connaître un des consommateurs au niveau mondial devrait rester passage à vide en début d’année, les pressions inflation- vigoureuse ce qui incitera les entreprises à regarnir nistes sont telles que nous continuons de croire que la leurs stocks épuisés.
VISION JANVIER 2022 | 13 L’économie Retour à la page « Études financières » Bien que la croissance au premier trimestre sera af- Prévisions économiques provinciales fectée par les mesures sanitaires ce qui nous amène à réviser à la baisse notre prévision de croissance annu- elle pour 2022 (de 4.1% à 3.6%), l’économie devrait rap- 2019 2020 2021p 2022p 2023p 2019 2020 2021p 2022p 2023p idement retrouver la trajectoire que nous anticipions pour afficher une croissance bien supérieure au poten- PIB réel (croissance en %) PIB nominal (croissance en %) tiel durant l’année. La solidité du marché du travail et la Terre-Neuve-et-Labrador 3.3 -5.4 3.0 2.3 1.8 2.3 -10.7 13.9 8.4 2.7 hausse des revenus qui en résulte donnent à croire que Île-du-Prince-Édouard 4.7 -1.7 3.1 2.5 2.6 6.6 0.9 8.8 5.1 3.4 la consommation sera le moteur important de la crois- Nouvelle-Écosse 3.0 -2.5 3.4 2.7 2.1 3.7 0.7 8.7 6.1 3.2 sance pendant les prochains trimestres d’autant plus Nouveau-Brunswick 1.3 -3.2 3.2 2.5 1.9 2.4 -1.3 9.2 6.0 2.4 que les ménages pourraient déployer les liquidités im- Québec 2.8 -5.5 6.2 2.6 2.3 4.7 -2.4 11.2 6.0 3.1 portantes accumulées depuis le début de la pandémie. Ontario 2.0 -5.1 4.0 3.9 2.6 3.7 -2.8 10.9 6.3 3.0 Le Québec et l’Ontario se trouvent en année électorale, Manitoba 0.4 -4.6 3.9 3.1 2.4 0.7 -1.4 11.2 6.2 3.1 ce qui risque d’amener leurs gouvernements respectifs à présenter des budgets favorables à la croissance. Saskatchewan -1.1 -4.9 4.3 3.6 2.6 -0.4 -6.6 17.8 12.9 2.6 Dans un tel contexte, nous nous attendons à ce que la Alberta -0.1 -7.9 5.0 4.1 2.7 1.5 -16.1 21.3 12.5 3.2 Banque du Canada procède à un relèvement des taux Colombie-Britannique 3.1 -3.4 4.4 4.4 2.8 4.6 -0.5 12.1 7.1 3.1 d’intérêt dès mars, malgré la faiblesse économique an- Canada 1.9 -5.3 4.6 3.6 2.5 3.6 -4.6 12.7 7.4 3.0 ticipée en début d’année. L’inflation générale fait sourciller, mais le secteur immobilier aussi. En effet, les Emploi (croissance en %) Taux de chômage (%) signes de surchauffe continuent de se multiplier dans le Terre-Neuve-et-Labrador 1.3 -5.9 2.9 2.0 0.7 12.3 14.2 12.9 12.6 11.6 secteur résidentiel, et ce, malgré la hausse as- Île-du-Prince-Édouard 3.4 -3.2 3.8 3.0 1.8 8.6 10.6 9.3 8.4 8.0 tronomique de 25% des prix pendant la pandémie. Nouvelle-Écosse 2.3 -4.7 5.4 2.4 1.6 7.3 9.8 8.4 7.2 6.4 Canada : Les vendeurs ont encore le gros bout du bâton Nouveau-Brunswick 0.7 -2.6 2.6 2.0 0.7 8.2 10.1 8.9 8.3 7.8 Ratio des inscriptions aux ventes – marché de la revente de maisons (données désaisonnalisées) Québec 2.0 -4.8 4.2 3.0 1.6 5.2 8.9 6.1 4.8 4.4 3.0 Nombre d’écarts types par rapport à Marché favorable Ontario 2.8 -4.7 4.9 3.9 1.9 5.6 9.6 8.0 6.0 5.6 la moyenne aux acheteurs Manitoba 1.0 -3.7 3.5 2.2 1.2 5.4 8.0 6.4 5.5 5.1 2.5 2.0 Saskatchewan 1.7 -4.6 2.6 2.0 1.3 5.5 8.4 6.5 6.2 5.8 1.5 Alberta 0.6 -6.5 5.1 3.4 1.7 7.0 11.5 8.6 8.2 7.9 1.0 0.5 Marché équilibré Colombie-Britannique 2.9 -6.5 6.6 3.3 1.8 4.7 9.0 6.5 4.7 4.3 0.0 Canada 2.2 -5.1 4.8 3.3 1.7 5.7 9.6 7.4 6.0 5.6 -0.5 -1.0 Mises en chantier de logements (000) IPC (Croissance en %) -1.5 Terre-Neuve-et-Labrador 0.9 0.8 1.2 1.0 0.8 1.0 0.2 3.8 3.8 2.5 -2.0 Île-du-Prince-Édouard 1.5 1.2 1.2 1.0 1.0 1.2 0.0 4.7 4.1 2.5 -2.5 Nouvelle-Écosse 4.7 4.9 5.8 4.4 4.1 1.6 0.3 4.0 4.0 2.4 Marché favorable -3.0 aux vendeurs Nouveau-Brunswick 2.9 3.5 3.9 3.0 2.7 1.7 0.2 3.7 3.8 2.6 CA NF PE NS NB QC ON MB SK AB BC FBN Économie et Stratégie (données de l’ACI) Québec 48.0 54.1 71.7 58.0 55.0 2.1 0.8 3.7 3.9 2.5 Ontario 69.0 81.3 104.2 88.0 81.0 1.9 0.6 3.6 4.0 2.5 Manitoba 6.9 7.3 7.8 6.3 6.1 2.3 0.5 3.2 3.8 2.5 Saskatchewan 2.4 3.1 4.3 3.6 3.5 1.7 0.6 2.8 3.8 2.5 Alberta 27.3 24.0 32.0 27.0 26.5 1.7 1.1 3.0 3.8 2.5 Colombie-Britannique 44.9 37.7 46.3 37.0 35.8 2.3 0.8 3.1 3.7 2.5 Canada 208.7 217.8 278.4 229.3 216.5 1.9 0.7 3.4 3.9 2.5 e: estimé p: prévision Données historiques de Statistique Canada et de la SCHL, prévisions de la Banque Nationale du Canada.
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