Je danse, donc je suis ! - Festival Interceltique

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Je danse, donc je suis ! - Festival Interceltique
n°11

                                                   Le final
Vous avez dit «émotion» ?
C’est terrible, ce festival. En Bretagne,
tous les nuages sont des émotions qui             Je danse, donc je suis !
passent, c’est bien connu ; mais à Lorient,
surtout le dernier week-end, toute
rencontre, même de dernière minute, tout
au-revoir, suscite des envies de verser une
larme en se promettant de se revoir ; et
l’on sait qu’on se reverra, et qu’ici, il n’y a
pas d’hypocrisie ! Années après années,
depuis très longtemps, je rencontre
des gens qui découvrent le Festival, et à
chaque fois, je me dis que j’aimerais être
à leur place, quand je vois dans leurs yeux
cette petite lueur qui ressemble tellement
à un début de fascination et donc de

                                                                                                                                         Floréal Gimenez
bonheur. Il suffit simplement de se poster
par exemple pendant quelques instants,
le soir, à l’entrée de la Salle Carnot. Cette
rencontre d’une dizaine de jours parle

                                                  V
à l’âme, quel que soit le pays, quelle que                 oilà ! C’est fini ! Et comme     donnés à guichets fermés : de Denez
soit la condition sociale, quelle que soit                 d’habitude, on n’a pas vu,       Prigent à Seckou Keita en passant
la langue, quels que soient les soucis du                  pendant dix jours, le temps      par Gilles Servat. D’autres ont connu
quotidien que tel ou tel tente de laisser         passer. La danse est devenue bien         une fréquentation très honorable,
à la porte de ce festival pas comme les           évidemment le fil conducteur du           par exemple la soirée Québec-Aca-
autres. Alors, vive la vie ! Et surtout
                                                  dernier week-end, avec le fest deiz-      die ; et deux déceptions en matière
revenez l’année prochaine : on vous
                                                  fest-noz du Quai de la Bretagne,          d’affluence ont été enregistrées : les
attend les bras ouverts.
                                                  qui s’est achevé en plein milieu de       concerts d’Elephant Sessions et de
                           Jean-Jacques Baudet
                                                  la nuit ; et c’est surtout une belle      Manic Street Preachers.
                                                  sérénité qui a accompagné ce der-         Il y a donc les chiffres, parfois contras-
Un trio japonais remporte                         nier dimanche festivalier. Il faut dire   tés, et pas définitifs, mais il y a déjà
le Trophée Loïc Raison                            que les premiers chiffres donnent à       la certitude que cette édition sera
                                                  penser que le festival atteindra son      positive sur le plan financier, et que
O      n connaissait déjà le raffinement
       du whisky japonais, on a déjà vu
ici le Toyota pipe-band, il faut désor-
                                                  « prévisionnel », très prudent, qui
                                                  était d’environ, en positif, de 50.000
                                                                                            la fréquentation ce week-end dans
                                                                                            les rues de Lorient a été exception-
                                                  euros. Dès hier, l’on savait que le       nelle. Hier, on a dansé sur le Quai
mais aussi compter avec le trio Har-              nom de badges vendus dépasserait          de la Bretagne, en continu, de 14h
monica Creams, venu spécialement                  les 80.000, contre 72.000 en 2017,        à 2h du matin, comme si le festival
au Festival pour disputer le Trophée              qui était déjà une excellente année.      allait continuer encore, comme si le
Loïc Raison, qui veut faire pétiller les          Du côté des bars et de la restaura-       temps allait rester encore suspendu
groupes, à découvrir absolument. Ce               tion, le début de semaine a été très      pendant très longtemps.
trio de musiciens fous d’Irlande pro-             difficile, grosses chaleurs obligent,     Et comme d’habitude, c’était un peu
pose un celtic blues qui a fait fureur            mais dès samedi, l’objectif financier     magique, ces rythmes tribaux des
à la Taverne et sur les quais. L’harmo-           était atteint. Les Nuits Interceltiques   danses bretonnes suscitant tellement
nica de Yoshito Kiyono, soutenu par               ont connu le même succès que les          de transes et d’émotions… indéfinis-
un violon et une guitare, venu du pays            années précédentes, avec de 6300          sables. Mais voilà, c’est fini ! Mais
du Soleil Levant, a conquis les Celtes            à plus de 7000 spectateurs, et un         qu’est-ce que c’était bien ! Vivement
au soleil couchant...     Gildas Jaffré           certain nombre de concerts ont été        2019 ! 		         Jean-Jacques Baudet
                                                                                            Lundi 13 août 2018 LE FESTICELTE /1/
Je danse, donc je suis ! - Festival Interceltique
Compétitions

Ces sonneurs qui nous enchantent

M
          atilin An Dall était un                                                rie Drumel, déjà vainqueurs en
          fameux sonneur de bom-                                                 2017. Le couple Fabrice Lothodé/
          barde du pays de Quim-                                                 Philippe Quillay, vainqueur de la
perlé. Comme le suggère son                                                      catégorie confirmée, a remporté
nom breton, « An Dall » signi-                                                   une sculpture de Roger Rode, re-
fie aveugle. Sonneur de couple                                                   présentative de sonneurs. Ils ont
d’exception il anime noces et                                                    sonné sur une belle thématique ;
pardons de la région. Il a donné                                                 celle de l’histoire d’un soldat qui
son nom au prestigieux concours                                                  devra partir à la guerre. Un en-
qui se déroule pour la 25ème an-                                                 semble d’un bel esthétisme visuel
née au Palais des Congrès. Pour                                                  et musical.
cette édition, deux catégories
                                                                                 Résultats jeunes :
sont représentées ; les confirmés
                                                                                 1 – Le Corronc/Drumel
et les jeunes de moins de 20 ans.
Au total, plus d’une douzaine de                                                 2 – Hirbec /Prigent
couples concurrents se sont dis-                                                 3- Ex-æquos : Burel/Congratel
puté le Trophée. Les couples bras/                                               et Rault/Le Gall
koz interprètent une suite de 12
minutes, sans interruption sur des
esthétiques différentes. Leur pres-                                              Résultats confirmés :
tation est basée sur une musique                                                 1 – Lothodé/Quillay
agencée à partir de compositions         du pays Pagan au pays Vannetais.        2 – Derrien/Le Saoz
et d’arrangements laissés au choix       Le Trophée de la catégorie jeunes       3 – Bodénès/Hamon
des musiciens : mélodies à écouter,      a été remporté cette année par le
musique à danser de sources allant       couple Tom Le Corronc/Marjo-                             Stéphanie Menec

 Bénévoles

Et dans 10 ans je reviendrai…

A
        lexis n’a pas 30 ans, vit en     amis. Ainsi me confie-t-il : « C’est
        région parisienne mais ne        bien de regarder un spectacle mais
        rate aucun festival depuis       c’est mieux de le danser. Quelle
2010. Ainsi chaque année, ac-            fête extraordinaire !», rajoute-t-
compagné de toute une bande de           il. Ce qu’il apprécie, comme tant
copines et de copains, ils ne sont       d’autres, c’est que cet événe-
pas moins de quinze, il retrouve         ment est constamment évolutif.
avec bonheur les allées et diffé-        Les cultures celtes s’y brassent
rents espaces du FIL. Ses amis           et se nourrissent des influences
viennent de partout, Suisse, Qué-        artistiques du monde entier. Tous
bec, USA ,mais aussi de différentes      ceux qui l’ont accompagné une
régions françaises. S’il n’a jamais      première fois à Lorient en sont
vécu en Bretagne, ses grands pa-         repartis absolument convaincus.
rents vivent sur l’île de Groix. C’est   L’esprit celte est plus que jamais
dire qu’il vit pleinement sa celti-      vivant et toujours se renouvelle.
tude. Peu adepte des grands spec-        Ce festival en est la preuve. Il ins-
tacles, même s’il en a vus, il leur      pire, accompagne et facilite les
préfère l’ambiance des quais et les      évolutions, il n’en perpétue pas
concerts nombreux proposés par           moins la culture traditionnelle.        au Festival, mais une chose est
les nations présentes.                   Un seul regret, cette année,            sûre, pour rien au monde il ne le
Avant tout, c’est la danse qu’il         faute de congés, Alexis n’aura pu       manquerait.
privilégie et à laquelle il initie ses   consacrer qu’un seul week-end                            Philippe Dagorne
/2/ LE FESTICELTE Lundi 13 août 2018
Je danse, donc je suis ! - Festival Interceltique
Livres

Laguionie : «Louise en hiver»,
aux Editions Delatour – France

E
      lle a fait exactement 987 km                      sort son film « Louise en hiver »,
      avant d’installer son stand à                     coproduit avec JPL Films de Rennes,
      Lorient pour déplier à l’ entrée                  l’histoire d’une vieille femme
du Quai du Livre, quand on arrive du                    abandonnée dans une station bal-
pont tournant, un stand d’un éditeur                    néaire déserte qui va se débrouiller
indépendant qui a édité 780 auteurs                     pour vivre toute une année seule.
de publications musicales et littéraires                Laguionie réside en Bretagne de-
Delatour France. Et ce qui attire l’oeil                puis 2005, et nous prépare une sur-
dans ce beau stand qui expose des                       prise pour l’année prochaine... En
livres bien sérieux quand on les com-                   espérant que le festival l’invite, car
pare à la rangée de korrigans en tous                   c’est un grand auteur, et un grand
genres et de toutes tailles, où l’heroic                artiste, voici un passage de Louise :
fantasy rivalise avec le roman policier                 «Je suis heureuse. Pour la première
régional, c’est un petit livre, d’un im-                fois, j’aurai construit quelque chose
mense auteur et réalisateur de dessins                  avec mes mains. Heureuse aussi
animés : Jean-François Laguionie.                       que la mer, le vent, le soleil m’aient
L’auteur de « Louise en hiver » a en                    aidée, comme s’ils avaient choisi
effet choisi d’éditer ses neuf livres                   d’adapter une épave, guère plus
de nouvelles chez Delatour. Après                       embarrassante que ce que la mer
«La Traversée de l’Atlantique à la                      dépose chaque matin sur le sable.»
rame» en 1978, il a réalisé en 2011
                                                                                Fanny Chauffin
« Gwen et le Livre de sable ». Puis

Bénévoles

Marie et Sterenn, deux vendeuses de badges

D
         écidément ce ne sont pas
         les jeunes bénévoles qui
         manquent. On les découvre
au détour d’un site du festival. Ils
sont discrets, ne font pas de bruit                                                                                    Marie
et tiennent leur rôle à la perfection.                                                                                 et Sterenn,
Marie et Sterenn viennent de termi-                                                                                    deux amies
ner leur travail qui consistait à vendre                                                                               venues de
des badges.                                                                                                            Guingamp.
Toutes deux ont fait équipe. Elles
                                           Omar Taleb

viennent de Guingamp et se
connaissent depuis leur plus tendre
enfance.
Marie a 20 ans. Elle est étudiante                  reste plus que cinq années d’études          travaillé pour le festival Plinn de Da-
en musicologie à Tours où on lui                    pour décrocher le diplôme d’état de          nouët et le festival Fisel de Rostrenen.
enseigne la musique sous toutes ses                 musicologie.                                 Elles souhaitent être retenues pour
formes et depuis les temps les plus                 Sterenn a déjà 22 ans. Elle aussi est        l’an prochain à Lorient.
anciens quand l’homme muni d’un                     étudiante… en breton. « Pour conti-          En attendant toutes deux sont repar-
fémur d’auroch tapait sur le crâne                  nuer à le parler », dit-elle sans savoir     ties pour Guingamp. Elles font par-
d’un barbare, première batterie à                   si plus tard elle l’enseignera elle-         tie de ce que l’on pourrait appeler la
battre plein son. Marie se dirige vers              même. Elle envisage plutôt de travail-       pépinière du festival et non la pou-
le chant qu’elle pratique avec sa voix              ler dans l’événementiel et sa toute          ponnière comme a cru l’entendre
de soprano vers le jazz et l’art lyrique            jeune expérience dans le festival est        un confrère facétieux jouant au dur
même si elle n’envisage pas forcé-                  encourageante.                               d’oreille. A celui-là, il suffit de lui
ment de faire une carrière. Il ne lui               Le bénévolat leur plait, elles ont déjà      tirer la langue.         Louis Bourguet
                                                                                                 Lundi 13 août 2018 LE FESTICELTE /3/
Le Festival en images

L’équipe du Festicelte au grand complet : épuisés, mais tellement heureux !

                                                                                                                                                             Photos Omar Taleb et Floréal Gimenez, Pierre Sallier

L’une des nôtres s’en va sous
d’autres cieux. #Julie!!!!                                              Anthony, de Soldat Louis, filmant le vainqueur de la Kitchen Music.

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/4/ LE FESTICELTE Lundi 13 août 2018
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