L'affaire de tous Sécurité - Jeunes travailleurs Un hébergement au top La rencontre Michel Le Menn se met à table - Brest.fr
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
LE MAGAZINE DE BREST MÉTROPOLE ET DE LA VILLE DE BREST MARS 2016 - N°187 Sécurité L’affaire de tous Jeunes travailleurs Un hébergement au top www.brest.fr La rencontre Michel Le Menn se met à table
Afin d’assurer la qualité de vie et la tranquillité urbaine sur Brest métropole, tous les acteurs de la prévention et de la sécurité sont mobilisés au quotidien. Direction de la publication Bernadette Abiven Direction de la communication 7 Vincent Nuyts Rédaction en chef Élisabeth Jard Rédaction Mickaël Baudu, Damien Goret, Rémi Morvan 22 Photographes Franck Betermin, Yvan Breton, MATHIEU LE GALL Sébastien Durand, Eric Le Cadre, Mathieu Le Gall Design éditorial Denis Pichelin / Dynamo+ Mise en page Dynamo+, Brest Tél. 02 98 44 94 74 Passionné de saveurs authentiques Impression et d’alliances où s’entremêlent la Imaye Graphic - Laval douceur de la tradition et le piquant FRANCK BETERMIN Tirage : 113 500 exemplaires de la création, le restaurateur Attention brestois Michel Le Menn revendique 16 Publicité Agence Bergame, Brest, innovation : depuis une cuisine aussi simple que Tél. 02 98 46 05 17 le mois de janvier, passionnée. la maison de L Distribution demain se construit Mediapost : à parution au Moulin Blanc. ISSN 1143 - 2233 Renseignements Sillage CS 73826 29238 Brest Cedex 2 Levez les yeux, baissez les capuches, l’horizon s’éclaircit ! Tél. 02 98 33 50 50 Alors que l’hiver s’apprête à repartir vers des contrées Mél : sillage@brest-metropole.fr lointaines, il est temps de regarder droit devant, pour reprendre la dynamique du printemps. Et, au-delà des Prochain numéro bourrasques qui auront vitaminé le début d’année sur de SILLAGE dans vos boîtes Brest métropole, le territoire a décidément du peps à à partir du 4 avril revendre, une énergie qui ne demande qu’à rayonner et COUVERTURE : FRANCK BETERMIN faire rayonner le quotidien. Ces dernières semaines en auront été la belle illustration, avec le foisonnement du Start up week-end et de ses dizaines de startupers (p. 4-5) prêts à conquérir le monde. Sillage, c’est aussi sur www.sillage.brest.fr Une soif d’innovation qui se lit aussi dans les projets Recevez une alerte dès la parution du d’habitat de demain (p. 16), imaginés par des entreprises nouveau numéro et consultez les anciens d’ici et qui dessinent le quotidien d’après-demain. numéros en ligne. Côté nourritures culturelles, les agendas des dernières Vous résidez sur Brest métropole et vous semaines n’ont pas été en reste, avec pour point d’orgue ne recevez pas Sillage dans votre boîte aux lettres ? Signalez-nous ce problème par le formidable succès de Longueurs d’ondes, festival de mail : reclamations.sillage@brest-metropole.fr la radio. Et le mois de mars qui s’annonce ne décevra ou par téléphone : 02 98 33 50 50 pas plus, avec pléthore de propositions en tout genre, de Dans fabrik à l’événement de ce début d’année : la venue de Bartabas à Brest expo (p. 26). Et puis, dans le viseur, Pour lire il y a aussi, bien sûr, les fêtes maritimes de l’été dans les Sillage starting-block, et un menu des réjouissances qui s’étoffe en direct sur votre de jour en jour ! mobile La rédaction Le papier utilisé pour ce magazine est un papier 100% recyclé labellisé EUFlower et imprimé dans une 4-5 12-13 14-15 16-18 19 25 à 30 usine certifiée ISO 14001 pour son management de Grand angle Vous avez La métropole La métropole La mer XL Si on l’environnement et labellisée Imprim Vert. l’œil Au cœur Une maison bougeait Vos plus belles des foyers innovante au Notre sélection photos de la de jeunes Moulin Blanc ; culturelle et métropole et travailleurs Aux petits sportive pour de son pays soins pour les les prochaines zones humides semaines Sillage mars 2016 I 3
GRAND ANGLE Des vertus de l’écono Ces dernières semaines auront démontré, s’il était nécessaire, toute l’importance qu’accordent les habitants de Brest métropole à la vitalité économique de leur territoire. Un attachement viscéral aux entreprises d’ici, qui font vivre ici. L’image qui restera dans les mémoires sera bien sûr celle de la marée humaine qui a déferlé, un dimanche de grand bleu, le 24 janvier 2016, pour se poser vent debout face aux menaces sur les emplois (1) . En l’occurrence ceux des salariés du Crédit mutuel Arkéa. Pour les soutenir, plus de 15 000 personnes s’étaient réunies place de la Liberté. Une vague de solidarité autant que de colère qui en dit long sur la détermination locale à défendre valeurs et richesses. Un week-end plus loin, c’est dans une tout autre ambiance, à la mode numérique, que des dizaines de prétendants se sont rassemblés à l’Isen de Brest (Institut supérieur de l’électro- nique et du numérique), pour phosphorer sur la meilleure manière de réussir les entreprises de demain (2-3) . Une nouvelle manière de faire l’économie, dans la décontraction et l’effica- cité du numérique, illustration parfaite de la dynamique French tech à la brestoise. Et puis, mi-février, c’est un autre symbole de l’économie locale qui a pointé le bout de son étrave en rade, avec l’arrivée du plus grand porte-conteneurs (397 m de long pour 56 de large) jamais accueilli à Brest, l’Emma Maersk (4-5) . Un beau chantier pour la réparation navale, et la preuve de son attractivité internationale. 4 I Sillage mars 2016
DOSSIER Prévention Mais à chacun ses compétences : la ville a ainsi toute latitude pour mettre en œuvre ses différents dispositifs de prévention. Et ne se prive pas de les utiliser, « que ce soit en collaboration avec diverses associations de prévention qui peuvent intervenir auprès des plus jeunes, ou en déployant ses médiateurs urbains dans la ville. Différents arrêtés municipaux, sur la limitation de la consommation d’alcool sur l’espace public, ont aussi été pris », indique Luc-Etienne Mol- lière, directeur à la prévention des risques et à la tranquilité urbaine à Brest. Adaptation Et si police et justice sont là pour interpeller et juger selon les lois de la République (lire page 9), chacun apprécie les actions de prévention mises en place grâce aux cellules de veille du contrat MATHIEU LE GALL local de sécurité. « Nous sommes ici dans un effort de co-production de la sécurité qui est réel, ce qui n’est pas ••• sécurité forcément le cas ailleurs. L’améliora- tion de la sécurité passe évidemment Une mobilisation par une réponse globale, tant répres- sive que dissuasive et préventive, notamment pour ce qui concerne l’alcoolisation », apprécie ainsi collective Régis Allegri, commissaire central de Brest. Ces derniers mois, afin de s’adapter aux évolutions de la délin- quance, les effectifs de la police nationale ont diversifié leur mode Pour lutter contre les incivilités et la délinquance, tous les acteurs d’action sur la voie publique, afin de la sécurité locale sont mobilisés, au quotidien. Une préoccupation de répondre à un sentiment d’insé- curité et aux demandes formulées générale et des actions concrètes, multiples et coordonnées, visant à par les habitants et les commer- toujours mieux assurer la sécurité et la qualité de vie des habitants. çants : « Nous avons mis en place V des patrouilles pédestres, notam- ille centre d’une métro- sommes tous conscients des diffi- ment dans l’hyper-centre. C’est une pole de 207 000 habi- cultés engendrées par ces faits. Et police de contact, qui rassure les uns tants, Brest concentre les services de la ville de Brest tra- et peut dissuader les autres ». Une logiquement les flux de vaillent en partenariat avec l’Etat, nouvelle façon de sécuriser l’espace population, qu’il s’agisse la police nationale, la gendarmerie public, qui vient en complément des d’y travailler, de s’y amuser, de s’y nationale, la justice et l’ensemble des habituelles patrouilles motorisées, soigner… Et comme tout territoire acteurs de la prévention locale. C’est déployées en fonction des créneaux urbain de cette envergure, la ville se d’ailleurs l’essence même du contrat horaires « criminogènes » et des fait aussi le théâtre d’incivilités et local de sécurité, qui nous permet, secteurs. de délits. Une délinquance urbaine ensemble, de trouver les outils et les Alors, oui, la délinquance existe source, pour les victimes, d’un sen- moyens nous permettant d’assurer sur Brest métropole, comme sur timent d’exaspération, de détresse. la tranquillité et la sécurité sur nos toute agglomération comparable. Ni Cette réalité, bien palpable dans espaces publics », pose François plus ni moins, mais avec en tout cas les chiffres des faits constatés par Cuillandre, maire de Brest et pré- une implication réelle et majeure la police nationale (lire page 9), sident de Brest métropole. de tous les acteurs publics de la nul ne cherche ici à la nier. « Nous sécurité locale. Sillage mars 2016 I 7
DOSSIER 2 QUESTIONS À Patricia Salaün- Kerhornou Adjointe au maire de Brest en charge de la tranquillité urbaine et de F. BETERMIN la prévention des risques En quoi une ville peut-elle intervenir sur le domaine de la sécurité et de la Chaque année, tranquillité ? les médiateurs Nous travaillons en cohérence sont au rendez- avec l’État. Sécuriser une ville vous des fêtes est bien plus qu’une opération du bac, pour une mission technique et, ensemble, nous traitons les situations dans prévention de la délinquance de réduction des risques. Une action commune une approche globale pour construire une politique de coproduction. Notre objectif : une ville sûre pour toutes L et pour tous. La diversité des incivilités et des actes es communes de Brest juin, sur la plage du Moulin Blanc, répréhensibles nous amène à métropole se sont réunies, pour fêter la fin des examens. « On mettre en œuvre des réponses en 2003, au sein d’un est là dans la prévention de l’alcoo- multiples, en lien avec nos conseil intercommunal de lisation massive des jeunes, chacun partenaires du contrat local sécurité et de prévention restant dans son domaine de compé- de sécurité et les habitants, de la délinquance (CISPD). Une ins- tences. La prévention se fait par les les commerçants et ceux qui tance qui permet de mieux identifier agents de Brest métropole, et fonc- veulent agir sereinement à les problématiques de sécurité sur tionne bien, dans le calme. Et si les Brest sur ces sujets. l’espace public, et de trouver les choses se passaient mal, les forces de moyens qui permettront de mettre l’ordre prendraient le relais », explique La délinquance locale en place des actions de préven- Yohann Nédellec. semble très marquée tion efficaces : « Cela aide à éviter Le conseil permet aussi de mutua- par des pratiques qu’une partie de la population visée liser compétences et moyens, de suralcoolisation. ne sombre dans la délinquance », pour accompagner les victimes : Comment agir sur ce apprécie Eric Mathais, procureur « C’est par le CISPD que nous avons point ? de la République de Brest pu conserver l’unité d’accueil des vic- C’est une réalité et une times, qui prend en charge les per- spécificité locale : les faits « Outil indispensable » Présidé et sonnes victimes de violence intrafami- délictueux sont souvent animé par François Cuillandre, ce liales aux urgences », précise Armel commis sur fond de conseil est copiloté par les maires Gourvil. suralcoolisation (vols et des communes, qui se relaient à ce Pour Benoît Malbranque, lieutenant- violences sur l’espace public, poste délégué. Autour de la table, colonel commandant la compagnie ou dans le cadre privé, avec les partenaires sont nombreux : de gendarmerie départementale les violences intrafamiliales). police, gendarmerie, sous-préfec- de Brest, l’outil est tout aussi pré- La ville a fait le choix d’une ture, éducation nationale mais aus- cieux : « Disposer ainsi d’un lieu où mobilisation collective sur si associations d’aide aux victimes, l’on échange en direct avec nos par- ces questions, qui sont un notamment. Maire de Bohars, tenaires est essentiel. Cela permet enjeu majeur. Avec nos Armel Gourvil a présidé l’instance de multiplier les points de vue sur les partenaires institutionnels et jusqu’au début 2015. Il évoque « un situations, de mieux les comprendre associatifs (sécurité, santé, outil indispensable pour la prévention ensemble, pour ensuite multiplier éducation, social, jeunesse…), des risques ». Ce que lui reconnaît et organiser les moyens à mettre nous allons construire un également Yohann Nédellec, actuel en œuvre pour éviter de les voir se plan alcool. Il visera d’abord président par délégation. reproduire ». à établir un état des lieux Tous deux donnent en exemple objectif, avant la construction la politique de prévention et de d’un programme d’actions réduction des risques mise en « Le CISPD est un outil indispensable complémentaires des outils place autour des soirées du bac, pour la prévention des risques. » actuels. qui voient des centaines de jeunes > Armel Gourvil, Maire de Bohars affluer spontanément, au mois de 8 I Sillage mars 2016
DOSSIER Un territoire mobilisé I l est souvent bon de prendre de mots, mais analyse volontiers les personnes écrouées (+ 12 %). « En un peu de recul avant de juger. chiffres. « Nous nous concentrons 2015, nous avons été plus sévères Notamment en matière d’insé- sur les problématiques principales envers les auteurs, et je crois que curité, ou de sécurité. Car si qui touchent le territoire, en appor- nous nous dirigeons ainsi vers la les chiffres brestois de la délin- tant des réponses adaptées. Oui, les bonne voie : plus d’élucidations de quance s’affichent à la hausse en cambriolages ont connu une hausse faits par la police veut dire plus 2015, il serait un peu rapide de de 25 % en 2015. Mais leur taux d’auteurs réprimés par la justice, décrire Brest comme la jumelle de d’élucidation a dans le même temps donc plus de personnes délinquantes Chicago ou, plus près de nous, de progressé de 51 %. Les vols avec vio- réinsérées ou, lorsqu’il le faut, mises Marseille. Eric Mathais, procureur lence ont progressé de 10 %, quand hors du circuit… Nous espérons de la République de l’arrondisse- leur taux d’élucidation progresse logiquement voir, dans l’année qui ment, confirme : « Malgré des dif- de plus de 90 %… Les policiers de vient, une baisse de la délinquance ficultés, la situation brestoise est Brest sont très investis et réactifs, sur Brest », estime Eric Mathais. celle d’une ville en sécurité, avec une ils répondent présents à chaque Pas de triomphalisme pour autant : délinquance qui existe évidemment, nouvelle problématique », souligne « Nous restons focalisés sur des faits mais correspond globalement à celle Régis Allegri. Une réponse qui vient majeurs : les cambriolages et les vols que l’on trouvera dans les autres rassurer les victimes : « Leur donner avec violence, et nous obtenons des territoires de taille comparable en satisfaction est un objectif priori- résultats supérieurs à des agglomé- France ». Une affirmation partagée taire pour une police au service du rations de même taille. Mais rien par le commissaire central de Brest, public ». n’est jamais gagné : en matière de Régis Allegri : « Les tirs d’arme à feu Eric Mathais est sur la même ligne : sécurité, l’équilibre est toujours pré- qui ont eu lieu en mai dernier sur la « Nous avons ici réussi à nous caire. Nous devons constamment zone de Kergaradec ont suscité un concentrer, ensemble, sur un effort nous réadapter à l’évolution de la vif émoi, que je comprends… mais majeur d’identification des auteurs, délinquance, ajuster nos réponses. nous sommes là dans l’exception. et faisons en sorte de les mettre hors Et nous le faisons, au quotidien », Tout n’est pas rose, mais le territoire état de nuire ». Ce qui passe par un rappelle Régis Allegri. brestois reste globalement sûr, avec fonctionnement en continu de la une délinquance maîtrisée ». police comme de la justice locales, permettant notamment des pré- Face à « Sur la bonne voie » Le patron du sentations des auteurs en urgence l’évolution de commissariat central ne se paie pas devant la justice (+ 30 %), et plus de la délinquance; des patrouilles pédestres ont été mises en place en hyper-centre. MATHIEU LE GALL Sillage mars 2016 I 9
DOSSIER médiateurs urbains Une présence quotidienne liation ». Si les situations s’enveni- ment, le relais est aussitôt passé aux forces de police. Dans le cadre de leurs interventions nocturnes à l’occasion de festivi- tés organisées par la collectivité (la Déambule, Jeudis du port, Fêtes maritimes) ou lors de certains ras- semblements festifs spontanés, ils rassurent aussi bien qu’ils aident à réduire les risques, pour tous. « Nous leur rappelons évidemment les règles de la vie en commun, en leur demandant de respecter les lieux, en ne jetant pas tout par terre, comme en évitant de faire la fête toute la nuit sous la fenêtre de riverains. » Bien souvent, le dialogue se noue, et les groupes obtempèrent de bon gré. Sans doute parce que le discours n’a rien de moralisateur : « Nous ne sommes pas là pour ça. Ces jeunes que nous rencontrons font la fête sur l’espace public. Cela comporte des risques et nous leur expliquons comment ils peuvent les réduire », confirme Laurent Pichon. Rappel des numéros d’urgence, conseils sur l’accompagnement nécessaire d’un ami éméché, sug- Les médiateurs gestions de passer à l’eau… Les interviennent sur astuces sont légion et les paroles l’espace public, mais également données souvent retenues. pour des actions De quoi, au fil du temps, faire pas- de prévention ser des messages de citoyenneté à au sein des tous ceux qui vivent l’espace public. établissements scolaires. FRANCK BETERMIN I UNE CHARTE POUR LA VIE NOCTURNE nformer sur les risques d’une teurs au sein de la direction de la L’attractivité de la ville-centre d’une métropole consiste aussi fête un peu trop arrosée sur prévention des risques de Brest dans son animation, et ce qu’il s’agisse du jour ou de la nuit. l’espace public, mais aussi métropole. Sur ce dernier point, « il convient de trouver un équilibre, de repérer un dysfonctionnement, façon à ce que tous les habitants jouissent d’une vie nocturne ou encore et toujours échanger Réduction des risques Rassurants, de qualité. Avec la possibilité de sortir et de s’amuser, dans le au maximum pour éviter qu’une ten- ces binômes le sont assurément respect de la tranquillité de tous », rappelle Luc-Etienne Mollière. sion repérée en pleine rue ne dégé- pour leurs interlocuteurs du quo- Créée en 2011, la charte de la vie nocturne de la ville de Brest nère… Depuis l’an 2000, dans le tidien, qu’ils soient commerçants, tend vers cet objectif. Co-construite avec de nombreux parte- cadre du contrat local de sécurité, personnels de structures de quar- naires locaux, dont les professionnels de la nuit (une quinzaine les huit médiateurs urbains de la tier, ou simples passants. Leur pré- d’établissements sont signataires) et la Police nationale, elle vise ville sillonnent l’espace public, sur sence régulière dans les rues les a à instaurer un dialogue entre les parties, dans la conciliation. les sept quartiers, afin de concourir inscrits comme des interlocuteurs Par exemple entre habitants perturbés par les comportements à préserver le bien vivre ensemble de proximité, qui facilitent bien sou- de clients tardifs d’un bar, sous leurs fenêtres, ou par le niveau à Brest. « Ils assurent une présence vent le quotidien de tous. « Quand sonore d’une boîte de nuit. Sept comités de conciliations se quotidienne, aussi rassurante que dis- on leur signale un problème, ils vont sont tenus et, dans la plupart des cas, cet échange a permis de suasive », estime Laurent Pichon, sur place, et discutent pour essayer résoudre les difficultés rencontrées. responsable de l’équipe des média- de résoudre les choses dans la conci- > www.brest.fr 10 I Sillage mars 2016
FINIR POUR aide aux victimes Une priorité partagée Réseau Bibus I Prévention des incivilités l y a les vols, les agressions, aussi, toujours sous conditions, Au printemps 2015, Bibus s’est les incendies. Il y a surtout les bénéficier temporairement de bons doté, notamment, d’un service victimes de ces délits, fragili- de transports du Centre communal de prévention et de sécurité sées par les faits, et bien sou- d’action sociale », précise Valérie sur le réseau du tramway, les vent projetées sans préalable Moffront, en charge du pôle justice jeudis, vendredis et samedis de dans un monde juridique complexe pour Emergence. 21 heures à 1 heure du matin. où elles peuvent facilement perdre Ces soirs de week-end, trois pied. « L’aide aux victimes est l’une Des droits à faire valoir En 2014, binômes d’agents professionnels de nos grandes priorités : la justice l’association est intervenue auprès de la sécurité investissent ne doit pas seulement s’occuper des de 1 411 victimes, la plupart du les rames en circulation. Ils auteurs. Et nous avons d’ailleurs temps après des violences (agres- reprennent systématiquement revu notre doctrine en la matière sion, violence physique, accident de les auteurs d’incivilités dans le depuis 2015, avec une attention la route…). « Les gens peuvent nous tram. Une présence qui, selon toute particulière portée à toutes contacter directement, pour s’infor- le bilan de Bibus, permet de les victimes », pose Eric Mathais, mer sur leurs droits. Mais bien sou- « réguler l’ambiance, de sécuriser procureur de la République de l’ar- vent, les personnes sont orientées la clientèle et d’améliorer le rondissement de Brest. Une posi- par le commissariat, le tribunal, ou sentiment de sécurité ». Une tion partagée par tous les acteurs d’autres partenaires… ». Objectif : augmentation de la fréquentation de la sécurité sur le territoire, ce qui « Leur expliquer leurs droits, et leur a d’ailleurs été constatée sur ces facilite évidemment le déploiement donner les moyens de les exercer ». soirées. d’une aide efficace dans les faits. Eric Mathais met quant à lui un Habilitée par le ministère de la point d’honneur à mandater l’asso- Ivresses manifestes justice pour intervenir auprès des ciation dans le cadre des comparu- Une aide de la ville victimes d’infractions pénales, tions immédiates : « Les choses vont Face à la prégnance de la l’association brestoise Emergence très vite, les gens ne comprennent suralcoolisation dans les s’avère être le principal acteur de pas ce qui se passe ». L’association délits, la police nationale est cette aide, qui prend de multiples pose les faits, rassure, accompagne fréquemment accaparée, en formes. si besoin jusqu’à l’audience. Quant soirée, par les examens médicaux Un partenariat avec la ville de Brest, aux victimes gravement traumati- préalables à la mise en cellule de dans le cadre du contrat local de sées, après un accident de la route dégrisement, dans le cadre des sécurité, a ainsi été mis en place par exemple, elles seront plus ivresses publiques et manifestes. pour les personnes dont le véhicule systématiquement contactées par Chaque fois, une patrouille de a été incendié de façon volontaire. Emergence, sur mandat du parquet. trois personnes en moyenne est « Chaque mois, nous contactons les Enfin, deux fois par semaine, une ainsi mobilisée, à l’hôpital, pour victimes directement. Nous nous permanence du bureau d’aide aux une durée de 1 à 3 heures… assurons que les frais d’enlèvement victimes est assurée en marge des La ville de Brest travaille du véhicule leur ont été remboursés, audiences correctionnelles, au cœur avec le commissariat et des la ville les prenant en charge, sous du tribunal de grande instance. représentants de médecins, afin conditions. Les personnes peuvent > Contact Emergence : 02 98 33 83 83 de mettre en place une vacation médicale à cet effet, dans les locaux de la police, en soirée. « De quoi nous permettre de redéployer plus d’effectifs, plus rapidement, sur la voie publique », indique le commissaire Régis Allegri. FRANCK BETERMIN Sillage mars 2016 I 11
Vous avez l’œil… Dites-le en photos ! P arfois, à force de voir les choses de trop près, les plus grandes preuves de beauté finissent par nous échapper. En pareil cas, les photographes sont là pour nous rappeler les évidences. Ici, en l’occurrence, dans le cadre de cette rubrique « Vous avez l’œil », vous êtes ces yeux qui, tous les mois, nous ramènent aux richesses de notre territoire. Ces deux pages qui vivent grâce à vous sont votre talent, ce que votre regard a capturé et qu’il nous donne à (re)voir. Vous habitez la métropole brestoise ou vous n’y êtes que de passage, qu’importe : vos images alimentent une page internet qui leur est dédiée (www.images.brest.fr), et certaines d’entre elles, forcément choisies avec subjectivité, resplendissent sur ces pages toute l’année pour le plus grand plaisir des lecteurs. Bravo et merci à tous ! > Pour nous adresser vos photos prises sur Brest métropole ou le Pays de Brest, rendez-vous sur www.images.brest.fr (et n’oubliez pas de télécharger et de nous renvoyer l’autorisation de publication). Un goût de peinture Pointe Saint-Mathieu Lumière incroyable sur un décor comme un ta- bleau : la pointe Saint-Mathieu sous un gros vent, au soleil couchant. Raphaël Kermaidic 12 I Sillage mars 2016
www.images.brest.fr Ville d’art et d’histoire Vous avez dit patrimoines ? La ville de Brest est actuellement engagée dans une candidature au label national Ville d’art et d’histoire. Une démarche participative, à laquelle les habitants peuvent apporter leur contribution de Au garde à vous ! différentes manières… Et pourquoi pas en nous adressant des images de ce qui Brest fait pour vous patrimoine à Brest ? Nous publierons ensuite dans ces pages, au 14 janvier 2016 : lever du so- mois d’avril, une sélection de vos plus leil sur le Cours Dajot, et les arbres belles photos. se mettent au garde à vous pour saluer sa venue. Gene Cohat Bouquet final Plouzané Bouquet final du feu d’artifice offert par la tempête au Petit Minou. Jacques Helies Rainbow Brest En fin d’après-midi, sur les rampes, la pluie ne faiblit pas ! Pour- tant le temps breton est si spécial que cela n’a pas empêché le soleil de percer. Résultat : ce magnifique arc-en-ciel qui surplombe le port de commerce ! De quoi embellir votre journée après de longues heures de cours ! Margo Molliere Sillage mars 2016 I 13
LA MÉTROPOLE 2 QUESTIONS À Jean-Claude Lardic, adjoint au maire de Brest en charge de la jeunesse F. BETERMIN Les six FJT du territoire sont situés à Brest. De quelle manière s’articulent les compétences de Brest métropole et de la ville de Brest pour les soutenir ? Si l’on prend l’exemple de la résidence de l’Octroi, qui vient d’être inaugurée, elle s’est construite dans une logique métropolitaine, en rapport avec les compétences de la métropole touchant à l’habitat. Mais ensuite, au quotidien, lorsqu’il s’agit d’accompagnement SÉBASTIEN DURAND socio-éducatif, c’est bien le service jeunesse de la ville qui prend le relais. Les résidences d’habitat jeunes sont un bel exemple du travail transversal qui existe entre ••• jeunes travailleurs une politique métropolitaine et une politique communale au service de la jeunesse du territoire. La chaleur d’un foyer Comment se situe l’offre Avec six foyers de jeunes travailleurs (FJT) sur Brest, les 16-30 ans de logement pour les de la métropole disposent d’une offre de logements qualitative, pour jeunes sur la métropole ? Mise bout à bout, l’offre mener à bien leurs projets de vie. I organisée couvre une grande partie des besoins, offrant ls sont jeunes, ont entre 16 et Loyer modéré et aides spécifiques aux jeunes la possibilité d’un 30 ans, sont employés ou en Depuis janvier 2015 et la mise en vrai choix pour mieux se formation, ou connaissent des service du FJT de l’Octroi*, à Brest, projeter. Entre les résidences situations professionnelles et/ les jeunes travailleurs de la métro- universitaires du Crous, les ou sociales difficiles. Et ils ont pole ont désormais le choix entre FJT, le privé, Brest métropole tous poussé les portes d’une des six six résidences de ce type, que se habitat ou l’auberge de résidences habitat jeunes du terri- partagent deux associations. Les jeunesse de Brest, le spectre toire. « On accompagne, on anime, Amitiés d’Armor gèrent ainsi trois est large et permet à chacun on écoute, on aiguille. Nous avons de ces foyers, situés à Brest : Ker de trouver la solution qui des équipes pour ça, explique Jean- Heol, dans le quartier de l’Europe, lui convient le mieux. Le Louis Potier, directeur de l’Ailes, pour 37 places ; Ker Digemer, à territoire dispose d’un parc l’une des deux associations bres- Bellevue, pour 54 places ; et Kéré- très complet, associé à un toises impliquées dans l’héberge- lie, à Lambézellec, pour 78 places, grand nombre d’acteurs et ment des jeunes travailleurs. Au dont une quinzaine sur un deuxième de partenaires qui œuvrent sein d’un FJT, les jeunes apprennent site, à Kerinou. L’Ailes, quant à elle, pour la jeunesse : la Caisse la vie en collectivité, brisent l’éven- disposait jusqu’à fin 2014 de deux d’allocations familiales, les tuel sentiment de solitude, gagnent FJT, situés dans l’hypercentre : équipes de la métropole et des en autonomie, et se concentrent sur Michelet et Kerabecam. Et l’asso- communes. l’essentiel : mener à bien leurs pro- ciation a donc complété son offre jets de vie. » début 2015, avec la naissance de la 14 I Sillage mars 2016
LA MÉTROPOLE Mélanie, SÉBASTIEN DURAND 24 ans « C’est la famille ! » En arrivant de Martinique, Mélanie n’avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un Foyer de jeune travailleur. « J’allais de petits contrats en petits contrats dans la restauration, et j’étais hébergée chez mon frère. Et puis un jour, un conseiller de la Mission locale m’a parlé des FJT… J’ai été au Foyer de Kérabecam, et franchement j’ai adoré cette vie, tous ensemble… Puis, j’ai tenté de vivre seule en appartement, mais je ne me sentais pas bien comme ça. J’ai donc rappelé Xavier (le coordinateur de l’Ailes, ndlr)… Et je suis revenue ! », explique-t-elle avec un sourire discret. Aujourd’hui, Mélanie travaille auprès des enfants des écoles, et loue un appartement dans le foyer de l’Octroi. Une façon pour elle de prendre de l’assurance avant de se lancer seule dans la vie d’adulte : « On a des sorties Apprendre ciné, on va au bowling. Pour moi qui ne connais pas l’autonomie, vivre encore bien la ville, c’est rassurant, comme un cocon. en collectivité… C’est la famille ! ». un FJT permet aussi aux jeunes de se concentrer sur l’essentiel : mener à bien leur Julian, 29 ans projet de vie. « Que du bonheur » Julian, a pris ses quartiers au FJT de l’Octroi en juillet dernier. Une évidence pour ce Briochin venu accom- plir ici un BTS en alternance dans le domaine de la chaudronnerie industrielle : « Après un accident qui m’a empêché de travailler pendant trois ans, j’ai fait le choix de ce BTS, qui n’existait pas à Saint-Brieuc. Et comme je ne connaissais personne ici, le Foyer, c’était la solution idéale ». Ce soir-là, dans la grande cuisine du Foyer, un résidence de l’Octroi, réalisation modérée, puisque les FJT sont sou- atelier culinaire est proposé par Xavier, le coordinateur de Brest métropole habitat inaugu- mis à une réglementation particu- des foyers de l’Ailes. En voisins, les jeunes résidants rée en janvier dernier. L’établisse- lière. À l’Octroi, elle varie de 400 se retrouvent, partagent un jus de fruit, avant de se ment propose 38 logements pour à 485 euros (toutes charges com- mettre aux fourneaux. La complicité est palpable, et 44 places, et accueille les couples prises). Et les locataires peuvent c’est l’une des raisons pour lesquelles Julian est tou- aussi bien que les jeunes majeurs. bénéficier d’une aide au logement jours au rendez-vous : « Je suis célibataire. Le foyer, c’est « Nous disposons maintenant de spécifique à hauteur de 372 euros. des rencontres, de l’entraide. Mon meilleur pote, c’est dans 144 places sur trois structures, pour- De bonnes conditions pour un bon un FJT que je suit Jean-Louis Potier. C’est ce qui démarrage. l’ai rencontré ! fait notre force : on place les jeunes * 38 logements pour 3,17 millions d’inves- Et quand ça ne au sein d’un parcours résidentiel, tissement, financés notamment par la caisse va pas, on sait des dépôts, Brest métropole, le Conseil qui peut les amener d’un établis- que les anima- départemental et la région Bretagne. sement à un autre selon leur âge, teurs sont à leurs objectifs ou leurs besoins. » À D.G. l’écoute, pour Michelet, par exemple, les mineurs n o u s a i d e r. disposent d’un restaurant collectif, Franchement ? quand Kerabecam et l’Octroi pro- C’est que du SÉBASTIEN DURAND posent des cuisinettes individuelles bonheur ! ». au sein des appartements. Le tout pour une redevance somme toute Sillage mars 2016 I 15
LA MÉTROPOLE innovation La maison de demain est au Moulin Blanc Au Moulin Blanc, une maison intelligente et sobre énergétiquement sort en ce moment de terre. Une innovation unique en Bretagne. François Cuillandre, et l’innovation nécessaires à la mise président de Brest en œuvre de cette maison à éner- métropole, a gie positive ont un coût, « mais posé la première les économies sur la facture éner- pierre d’E-roise en janvier. gétique doivent effacer le surcoût de départ ». Et donc permettre de reproduire ensuite le modèle, à des coûts raisonnables : le m² ne devra pas dépasser 1 500 euros. Après l’été, la maison s’ouvrira au public pour un parcours pédago- gique. En janvier 2017, une famille y emménagera, pour trois ans. Objectif : mesurer les performances L à l’usage, via une cinquantaine de a COP 21 aura permis nomie de 16 tonnes de sable et 1,5 capteurs intégrés. La famille sera d’ouvrir les consciences tonne de ciment », précise Alban régulièrement interrogée par des sur la nécessité d’agir pour Boyé, directeur général de Treco- sociologues du CNRS, « afin de préserver notre environ- bat. La suite est à l’avenant, avec mesurer l’acceptabilité des mesures nement. Une réalité qui un système d’autoproduction éner- informatiques ». Autant d’éléments concerne aussi le secteur du bâti- gétique (électricité et eau chaude). qui serviront à améliorer les techno- ment, générateur d’émissions de Orientation, priorité à la lumière logies employées à l’avenir. gaz à effet de serre. Dans le cadre naturelle : tout est conçu pour limi- Le projet Comepos s’est bâti dans le du projet Comepos, coordonné par ter les consommations, « sans que cadre des Investissements d’avenir. l’Ademe, le CNRS et le CEA*, le les coûts explosent », assure Régis La preuve, pour François Cuillandre, groupe finistérien Trecobat relève Croguennoc, chargé du projet chez président de Brest métropole, qui a actuellement le défi, au Moulin Trecobat. posé la première pierre d’E-roise le Blanc, à Brest. 26 janvier, que « les entreprises de la C’est là que la maison E-roise a Efficacité énergétique et écono- pointe bretonne sont bien souvent à démarré sa gestation. Le bâtiment mique Seul constructeur breton du la pointe de l’innovation ». vise à répondre aux normes éner- projet Comepos, Trecobat ambi- * Conception et construction optimisées gétiques de 2020. Sur le chantier, tionne d’aller plus loin que le simple de maisons à énergie positive, coordonné par l’agence de l’environnement et de la la prise en compte de l’objectif bas test. « Nous sommes dans l’élabora- maîtrise de l’énergie, le centre national de carbone est omniprésente : « Les tion d’un scénario écologiquement la recherche scientifique et le commissariat parpaings sont plus légers que la et économiquement acceptable », Brest métropole à l’énergie atomique. habitat normale, ce qui générera une éco- souligne Alban Boyé. La recherche développe de nombreux Élisabeth Jard projets innovants, dont BREST MÉTROPOLE HABITAT DESSINE L’AVENIR les maisons conteneurs. Innovation et loyers modérés ne sont pas incompatibles, loin de là. « Nous avons investi 25 millions d’euros sur 5 ans, pour la réhabilitation thermique de 1 300 logements sur notre parc », rappelle Georges Bellour, directeur général de Brest métropole habitat. L’innovation est aussi de rigueur à Kerarbleiz, récent ensemble de 18 logements à éner- gie passive, dont les équipements devraient permettre de réaliser 40 % d’économies sur les charges. Enfin, trois autres projets sont en cours de développement à la Fontaine Margot : des maisons conteneurs, issues de ces caisses de transport, et correspondant à la norme BBC renforcée ; un collectif en bois, avec maisons conteneurs sur le toit, et un troisième collectif avec jardin potager partagé sur le toit. Des innovations architectu- JAVIER CALLEJAS rales et environnementales donc : avec du chauffage au bois et gaz pour les conteneurs, ou une première nationale pour les maisons en bois, qui seront chauffées en collectif au gaz avec pile à combustible, qui permettra d’alimenter les communs en électricité. 16 I Sillage mars 2016
MATHIEU LE GALL PAPIFABS Le numérique pour tous, acte II PROGRAMMER UN ROBOT, LANCER L’IMPRESSION 3D D’UN DÉ OU D’UNE FIGURINE… l LA FABRIQUE DU NUMÉRIQUE SE DÉMOCRATISE, GRÂCE À DES ATELIERS D’INITIATION ORGANISÉS DANS LES STRUCTURES DE QUARTIER. Le numérique c’est bien… et c’est tion une formation assurée par les aller ! », explique ainsi Tom, 9 ans encore mieux quand on peut aller Fabriques du Ponant, et le matériel : et demi… « Nous sommes une porte plus loin. Depuis un an, le service une imprimante 3D, une découpeuse d’entrée, l’étape qui leur donnera internet et multimédia de la ville vinyle… », précise Florence Morvan peut-être envie d’aller plus loin, et de accompagne les équipements de du service internet et multimédia. se diriger vers les Fablabs* », ajoute quartiers qui le souhaitent vers Ce sont ces objets du quotidien de Antoine Le Faouder. une découverte de la fabrication demain que Léandre, Mathéo et Le PL Guérin propose également numérique. Une suite logique aux leurs copains apprennent à appri- un PapiFab, et la MPT de l’Har- 108 Point d’accès publics à internet voiser, au patronage laïque (PL) de teloire s’est lancée dans le grand (Papi), qui ont permis de démocra- la Cavale Blanche. bain en février. « Dès que nous avons tiser les usages sous la houlette Ce samedi matin, ils sont au ren- annoncé des ateliers autour de la de médiateurs. « La fabrication dez-vous du PapiFab du PL. Sur la programmation Arduino (cartes de numérique se popularise partout. table de travail, un cube lumineux programmation numérique, ndlr), Mais, pour beaucoup, les lieux concentre toutes les attentions : les jeunes ont montré leur intérêt. », dédiés paraissent encore réservés à Antoine, l’animateur du PapiFab, note Solenn Malgorn à la MPT. La quelques initiés. Nous souhaitons a lancé la fabrication 3D d’un mys- médiathèque de Lambézellec a aussi donc ouvrir à tous cet apprentis- térieux objet… Qui s’avère être un proposé plusieurs ateliers. Un pre- sage nouveau », pose Ronan Pichon, jeton pour caddie : « Je veux leur mier pas, avant l’ouverture d’un conseiller municipal en charge du montrer que l’impression 3D pourra ambitieux département du numé- numérique. leur servir dans le quotidien ». Ici, rique au sein de la médiathèque des l’appropriation se fait au rythme Capucins. Une porte d’entrée de chacun, dans un esprit qui ravit E.J. Via l’appel à projet multimédia les petits geeks : « Les robots c’est *Les Fabriques du Ponant : http://www. lancé chaque année par la ville, pas juste pour jouer, c’est l’avenir ! lesfabriquesduponant.net ; le Ty Fab : http:// tyfab.fr ; le telefab : http://telefab.fr et ubo les structures de quartier peuvent Il faut bien qu’on sache les fabri- open factory : www.univ-brest.fr/openfac- manifester leur volonté de se lan- quer, qu’on leur apprenne à faire tory cer. « Nous mettons alors à disposi- des choses, sinon, ça ne va pas > www.brest.fr Sillage mars 2016 I I
également, directement au domicile d’assistantes maternelles, s’adapte aux horaires atypiques (avant 7 heures et après 19 heures, ainsi que les nuits et week-ends). « C’est une double ouverture qui fait suite à un appel d’offres du CHRU, dont la crèche familiale a fermé fin 2015, resitue Magali Bachelier, directrice du pôle petite enfance de Don Bos- co. Et il s’agit ainsi de répondre aux besoins des salariés de l’hôpital, dont on connaît les horaires parti- culiers. » Et, de fait, dix des places SÉBASTIEN DURAND disponibles ont déjà été réservées par l’hôpital. DON BOSCO Quid des dix autres ? « Les collec- tivités, les entreprises ou les indé- Micro-crèche, pendants intéressés peuvent faire appel à nos services, et des places leur sont réservées pour une année maxi-souplesse ou plus, explique Anne Caillot, char- gée de projets de l’association. Avec le crédit d’impôt existant, les tarifs sont intéressants. » Mais c’est aussi Une nouvelle micro-crèche a ouvert désormais la possibilité d’y réserver la possibilité pour les usagers de ses portes en début d’année, à l’ini- des places. Baptisée Liane Mozère, mixer les deux modes de garde, tiative de l’association Don Bosco. la structure située dans le quartier gagnant ainsi en une souplesse qui Un service qui s’adresse aux entre- de la Cavale Blanche propose dix semble faire l’unanimité ! prises, aux collectivités ou aux places. En parallèle, un service > Plus d’infos au 02 98 38 89 31 ou par mail travailleurs indépendants qui ont d’accueil individuel, de dix places acaillot@donbosco.asso.fr HÔPITAL DES NOUNOURS RASSURER LES PLUS PETITS Les 31 mars et 1er avril, le salon Richelieu de la mairie de Brest va se transformer en drôle d’hôpital. Comme chaque année, la corporation des étudiants en médecine inves- Comprimés d’iode tira en effet les lieux, avec le soutien de la ville, à l’occasion de l’Hôpital des nounours. Une façon très pédagogique de rassurer les plus petits sur la réalité de l’hôpital, de Une nouvelle distribution désacraliser le soin comme ceux qui le portent. Entre 120 et 150 écoliers de grande En juin 2013, une première campagne de distribution de section et de CP de Brest, Guilers et Plabennec pourront ainsi accompagner leur nou- comprimés d’iode a été organisée par les services de l’État, nours malade dans cet hôpital imaginaire et coloré, où les étudiants médecins se char- dans les quartiers de Recouvrance, des Quatre Moulins, et de geront de leur expliquer, en douceur et dans la bonne humeur, comment l’hôpital peut Kerbonne. Ces comprimés assureraient une protection efficace aider leur compagnon à guérir… « Quinze jours avant, nous leur demandons de dessiner en cas de rejets radioactifs accidentels dans l’air, sachant ce qu’est un hôpital. Et nous que toutes les mesures sont par ailleurs prises pour que de retournons les voir 15 jours tels rejets ne se produisent pas. Cette mesure de prévention après l’opération, pour leur est liée au Plan particulier d’intervention de la ville de Brest, demander de refaire un des- en raison de la présence, à proximité des quartiers précités, sin. Il n’y a pas de doute : d’installations d’entretien des sous-marins nucléaires. autant sur le premier dessin La validité des comprimés de 2013 arrivant à échéance, une tout est sombre, avec des nouvelle distribution est en cours, et les habitants concernés médecins aux airs sévères, ont été prévenus par une brochure distribuée dans leurs autant tout le monde sourit boîtes aux lettres, et sur laquelle figure un bon de retrait. Les dans un univers beaucoup familles doivent se munir de ce bon, et le présenter dans plus sympathique sur le les pharmacies listées dans la brochure, afin d’obtenir les second », souligne Margot nouveaux comprimés. Il est par ailleurs demandé à tous de YVON JÉZÉQUEL Le Guillou, en charge de rapporter les comprimés de 2013 à la pharmacie. Attention, la l’opération à la corporation distribution se déroule jusqu’à la fin mars, dernier délai. étudiante. > www.ppibrestilo.pef.gouv.fr II I Sillage mars 2016
« HALLES SAINT-LOUIS Le renouveau, c’est tout droit ! « On regarde maintenant notre avenir professionnel plus sereinement. Les nouvelles halles vont redonner du dynamisme à cette partie du centre-ville. » Du côté des halles Saint-Louis, la fromagère Laurence Abgrall, qui y travaille depuis 14 ans, fait preuve d’un enthousiasme manifestement partagé par les autres commerçants. Inutile, sans doute, de rappeler par quelles étapes le projet des halles Saint-Louis est passé. Inutile, d’autant plus que l’avenir, pour tous, est désormais droit devant : en avril, les halles Saint-Louis proposeront un tout nouveau visage aux Brestois. Récupéré en décembre 2014 par la ville, le dossier n’a depuis cessé d’avancer, jusqu’à connaître un vrai changement de braquet en décembre dernier, et le début des travaux de réaménagement. « La patience des commerçants en place nous a permis de travailler à un projet collectif, dans un esprit de partenariat. Aujourd’hui, on peut affirmer que c’est le retour des halles », annonce ainsi Jean-Luc Polard, vice-président de Brest métropole en charge du commerce. En avril donc, après cinq mois de travaux* et de nom- breuses réunions menées entre les commerçants, les élus, les équipes du domaine communal et de la direc- tion patrimoine logistique de la collectivité, les douze commerçants actuels prendront possession de leurs En haut, nouvelles stalles situées, et c’est la nouveauté, en façade ont par ailleurs bénéficié d’une architecture tout en les halles de la rue de Lyon. Deux stalles restent encore libres, acier, rappelant les plus belles heures des années cin- des années et les demandes pour y accéder sont nombreuses. Une quante. Et la ligne à venir est claire : repositionner les cinquante, en commission dédiée sera donc créée, chargée de statuer halles comme un pôle commercial majeur du centre- bas, celles de 2016. sur le profil des candidats. ville, à dominante alimentaire. Rendez-vous en avril, Ouvertes sur la rue, pensées pour que les commerçants pour les beaux jours. Tout un symbole. puisent déballer leurs produits en extérieur, ces stalles *Pour 1,5 million d’euros, porté par la collectivité D.G. RÉSISTANCE ET DÉPORTATION UN CONCOURS POUR SE SOUVENIR À la mairie centrale, fin janvier, c’est par le biais d’une céré- monie émouvante que la 55e édition du concours national de la Résistance et de la déportation a été officiellement lancée. Face à une foule de collégiens et de lycéens finistériens pendus à leurs mots, d’anciens combattants et résistants ont raconté la manière dont, durant la Seconde Guerre mondiale, ils se sont levés pour dire non à l’envahisseur nazi, à la défaite promise et Le colonel Fred Moore, aux horreurs en cours. Le concours se place cette année sous la 95 ans, Brestois de thématique « Résister par l’art et la littérature ». Il est ouvert aux élèves des établisse- naissance, a captivé ments publics et privés sous contrat et comporte six catégories de participation. Une l’auditoire au fil de ses souvenirs. trentaine d’établissements et plus de 500 élèves finistériens y ont participé l’an dernier. Une centaine d’entre eux se verra récompensée par un jury, qui leur remettra un prix à l’occasion d’une cérémonie officielle prévue le 21 mai. Sillage mars 2016 I III
Vous pouvez aussi lire