L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada

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L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
MAGAZINE
     AUTOMNE
     2015

                    L’ESPRIT
                  DE LA SKEENA

À PROPOS DE POISSONS    P. 4   HYDROPHONES ET         P. 6   LA NATURE, UNE BEAUTÉ   P. 10
À la découverte du saumon,     RORQUALS À BOSSE              À PRÉSERVER
l’un de nos poissons           Les secrets du chant          Les Bateman, un
les plus connus                des baleines                  don de vie
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
© CANDICE WARD / WWF-CANADA
TABLE DES MATIÈRES
                                                                                                                                  vernement de la Colombie-Britannique et
                                                                                                                                  les Premières Nations de la Côte ont mis
                                                                                                                                  leurs efforts en commun pour soutenir
                                                                                                                                  une culture et une économie florissantes et
  2 DES GENS INSPIRANTS                                                                                                           respectueuses des limites écologiques de la
       Art Sterritt, en campagne sur la                                                                                           zone côtière de la province.
       côte du Pacifique et dans la région                                                                                            « Nous voyions venir l’effondrement de
       du Grand Ours, en Colombie-                                                                                                la pêche et la dévastation imminente des
       Britannique                                                                                                                forêts, alors il fallait agir pour maintenir
                                                                                                                                  un certain équilibre, explique Art Sterritt.
  2 LA SALLE DES NOUVELLES                                                      DES GENS INSPIRANTS
                                                                                                                                  Il fallait penser plus loin que dans 5 ou

                                                                               Ce lieu n’est pas un
       Activités à venir, nouvelles et                                                                                            10 ans et mettre au point un plan éternel. »
       gazouillis percutants                                                                                                          L’accord du nom de Great Bear Agree-
  3 SUR LE TERRAIN
       Rencontre avec Mike Ambach,
                                                                               endroit pour un oléoduc                            ment a contribué à la mise en place d’un
                                                                                                                                  mode de gestion durable de l’un des plus

       spécialiste du WWF-Canada en                                            LES PREMIÈRES NATIONS DE LA CÔTE                   grands trésors écologiques du Canada. À
                                                                                                                                  la demande pressante des aînés, les efforts
       planification marine                                                    ET LE WWF-CANADA S’ASSOCIENT                       se sont ensuite tournés de la terre ferme
  4 PLEINS FEUX SUR UNE                                                        POUR UNE SAINE PLANIFICATION DES                   vers l’océan, et c’est ainsi qu’a été engagée
       ESPÈCE VIVANTE                                                          MILIEUX MARINS                                     la démarche de planification des milieux

                                                                               D
       Mettez à l’épreuve vos                                                                                                     marins, inspirée de l’expérience fructueuse
       connaissances sur le saumon                                                  es 15 années qu’il a consacrées à di-         du modèle côtier.
                                                                                    riger le regroupement des Premières               Soutenu en partie par de la recherche
  6 EN PRIMEUR                                                                      Nations de la Côte en Colombie-               menée par le WWF-Canada et lancé of-
       Le chant des baleines dans                                              Britannique (CFN), Art Sterritt retient            ficiellement au printemps 2015, le Marine
       l’oreille du scientifique                                               quelques bons coups. De fait, après avoir          Planning Partnership propose un modèle
                                                                               participé à une révision en profondeur des         pour les communautés côtières désireuses
  8 SCIENCES DE LA VIE                                                         pratiques de foresterie dans les forêts plu-       de développer leur potentiel économique
       Rapports sur les bassins                                                viales côtières emblématiques de la Colom-         (écotourisme, aquaculture et crédits carbone)
       versants : La rivière Skeena                                            bie-Britannique, Art Sterrit et le CFN ont         en respectant les limites des ressources de
       Cartographie de la                                                      trouvé un nouveau défi à relever : la gestion      leur région.
       conservation : Les espèces en                                           de la côte du Pacifique Nord, que l’on ap-             Le CFN poursuit son action en faveur de
       péril de la région du Grand Ours                                        pelle également la zone marine du Grand            la préservation de la biodiversité de la zone
                                                                               Ours. Grâce à leur leadership, des plans de        côtière de la C.-B., ainsi que sa campagne
  10 POUR CEUX QUI NOUS SONT CHERS                                             gestion importants à l’échelle nationale ont       d’opposition au projet d’oléoduc Northern
       Les Bateman et l’importance de                                          vu le jour, et l’opposition s’est organisée pour   Gateway. Un seul accident pourrait suf-
       préserver la beauté et la richesse                                      contrer le développement irresponsable,            fire à couvrir de pétrole toute la côte de la
       de la nature                                                            notamment le projet d’oléoduc Northern             Colombie-Britannique, de l’Alaska à l’état
  10 PARLONS SCIENCE                                                           Gateway.                                           de Washington. « Le risque est trop grand.
                                                                                  En 1999, face à des projets de foresterie       On fera tout pour empêcher le transport
       Qu’est-ce qu’un ours blanc fait
                                                                               menaçant de décimer tous les arbres à              du pétrole dans cette région », conclut Art
       dans la forêt?
                                                                               valeur commerciale dans les dix ans,               Sterritt. Ce lieu n’est pas un endroit pour
  11 EN DIRECT DE VOTRE                                                        18 groupes des Premières Nations, le gou-          un oléoduc. l
       PLANÈTE VIVANTE
       Le retour du rorqual à bosse
                                                                               À METTRE À L’AGENDA                rapport annuel 2015 : wwf.ca/
                                                                                                                  rapportannuel
                                                                                                                                                  diale du don. Alors, donnez un
                                                                                                                                                  nouveau ton à la période des
                                                                                                                                                  Fêtes en soutenant l’action
                                                                               21 NOVEMBRE Journée                30 NOVEMBRE AU 11               du WWF-Canada : wwf.ca/
  © 1986 WWF-Fonds mondial pour
  la nature (aussi connu sous le nom
                                                                               mondiale des pêches. La            DÉCEMBRE COP21. La              donner
  de World Wildlife Fund), symbole du                                          surpêche a un effet dévasta-       France accueillera à Paris la
  panda. ® « WWF » et « Planète vivante                                        teur sur nos océans. Faites        21e édition de la Conférence    5 DÉCEMBRE Journée in-
  » («Living Planet ») sont des marques                                        votre part pour les océans                                         ternationale des bénévoles.
  déposées du WWF.
                                                                                                                  des Nations unies sur les
                                                                               en recherchant des produits        changements climatiques. Des    Vous voulez mettre à profit un
                                                                               de la mer certifiés par le         délégués du WWF viendront       peu de votre temps, de votre
                                                                               MSC : wwf.ca/merdurable            du monde entier pour assister   passion et de vos compéten-
                                                                                                                  à cette conférence, y compris   ces au service de la protec-
  Vous voulez recevoir notre infolettre?                                       26 NOVEMBRE Assem-                 deux du WWF-Canada.             tion de la diversité de notre
  Inscrivez-vous au wwf.ca/fr ou par téléphone                                 blée annuelle publique du                                          planète? Joignez-vous à notre
  au 1-800-267-2632                                                            WWF-Canada à Toronto, et           1er DÉCEMBRE Mardi je           équipe de bénévoles :
                                                                               présentation officielle de notre   donne – une journée mon-        wwf.ca/benevolat

Planète vivante, automne 2015 — Page 2
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
SUR LE TERRAIN

                                                                                                                                                   © MIKE AMBACH / WWF-CANADA
                                                                                                collaborative –, ce qui donne au gouverne-

   RENCONTRE                                                                                    ment fédéral la possibilité de s’engager de
                                                                                                manière constructive dans divers aspects
       AVEC MIKE AMBACH                                                                         du plan dont les bases ont été jetées par le
                                                                                                MaPP, comme c’est le cas du réseau d’aires
                                                                                                marines protégées qui a été dessiné.
               Le pro de la
            planification des                                                                   Quels défis doivent encore être surmon-

            milieux marins au
                                                                                                tés avant d’implanter les programmes
                                                                                                du MaPP?
             WWF-Canada                                                                         L’un des grands enjeux réside dans
                                                                                                l’engagement de ressources par les di-
                                                                                                vers paliers du gouvernement. C’est une
                                                                                                chose de signer un document, et bien sûr

M
                                                                                                cela exprime une bonne intention, mais,
       ike Ambach a grandi dans les terres      tivités et la protection entourant des zones    tant que ces plans ne seront pas mis en
       intérieures de la Colombie-Britan-       marines clés dont la gestion est nécessaire     œuvre par voie législative, ils ne seront
       nique, et, depuis maintenant huit        pour assurer une utilisation durable des        rien d’autre que de belles intentions qui
ans, il travaille sur plusieurs projets menés   ressources océaniques.                          n’engagent à rien. Pour concrétiser ce projet
par le bureau du WWF-Canada à Prince-                                                           d’envergure, il faudra plus que de la bonne
Rupert. Le lien très étroit qu’entretiennent    Qu’est-ce qui distingue la démarche du          volonté, soit un engagement réel de la part
les habitants avec la nature et ses richesses   MaPP des autres approches?                      de tous, au gouvernement provincial et au
est l’une des raisons qui lui font tant aimer   Les plans élaborés reflètent l’engagement       sein des Premières Nations.
le nord de la Colombie-Britannique.             réel des Premières Nations et autres parties        Le hic, c’est l’absence du gouvernement
                                                prenantes – organismes de conservation,         fédéral dans cette affaire. Le gouvernement
En quoi consiste essentiellement votre          entreprises des secteurs des pêcheries, de      a le mandat de mettre en place des mesures
travail à Prince-Rupert?                        la foresterie et du tourisme – à élaborer       comme les aires marines protégées, ce
La conservation, et plus précisément            des plans de gestion qui couvrent tous          qu’il s’est lui-même engagé à réaliser d’ici
la planification entourant les milieux          les secteurs de l’activité humaine. Ce qui      2020. Le MaPP a fait une grande partie du
marins. Au jour le jour, mon travail con-       est particulier dans ce cas, c’est que la       travail de terrain et a cerné les zones clés
siste à mettre au point des stratégies qui      démarche est une initiative des parties         qui seraient de bonnes candidates au titre
aideront les gens, les collectivités et les     concernées, et non le résultat d’une com-       d’aires protégées. Ce qu’il faut maintenant,
entreprises à faire un usage plus respon-       mande reçue du gouvernement fédéral. Le         c’est un engagement constructif de la part
sable des océans afin d’en préserver la         partenariat entre les Premières Nations et      de tous les organismes du gouvernement
santé à long terme.                             le gouvernement provincial a déblayé le ter-    fédéral, et un mandat clair en matière de
                                                rain – recherche très pointue et approche       protection des océans. l
Vous avez participé à la création du
Marine Planning Partnership pour la
région du Pacifique Nord au Canada.                                                                    Zurbaines
Expliquez-nous en quoi cela a consisté.
Le Marine Planning Partnership, ou
                                                    LES GAZOUILLIS                                     @Zurbaines 8 juillet 2015
                                                                                                 “Canada Souper aux ingrédients de mer
MaPP pour les intimes, est un nouveau               LES PLUS POPULAIRES                          durables au @leLaurieRaphael avec
                                                                                                 @wwfcanadafr @canada_MSC #merdurable
plan de l’utilisation des milieux marins et                                                      #choisissezMSC
son accord corollaire. Le partenariat est           Suivez-nous sur Twitter : @WWFCanadafr
codirigé par 18 Premières Nations dont le
territoire marin traditionnel couvre plus
                                                         Gaz Métro
de 100 000 km2 le long du centre et du                   @GazMétro 3 juin 2015
nord de la côte de la C.-B., en collabora-        Étude du @WWFCanadaFR démontre
tion avec le gouvernement provincial. Les         la nécessité de remplacer mazout lourd pour
                                                  la navigation dans l’Arctique par du GNL
plans issus de ces travaux ont été terminés       ow.ly/NPEi8
en avril dernier et couvrent quatre sous-
régions : Haida Gwaii, la côte nord, la côte        Gaz Métro est une entreprise québécoise,
du centre de la province et le nord de l’île        leader en énergie : gaz naturel, éolien,
                                                    électricité, biométhane. Discutons de
de Vancouver.                                       développement économique durable
                                                                                                 Zurbaines est un magazine en ligne féminin
   Les plans mis au point par le MaPP sont                                                       pour découvrir les nouveautés restos,
importants, car ils contiennent une série de                                                     boutiques, beauté, culture, spa et sorties
                                                                                                 de Montréal. In English too!
recommandations sur l’utilisation, les ac-

                                                                                                          Planète vivante, automne 2015 — Page 3
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
PLEINS FEUX SUR UNE ESPÈCE VIVANTE

                                                                            © FLORIAN SCHULZ/VISIONSOFTHEWILD.COM
Le saumon en bref
LE SAUMON JOUE UN RÔLE TRÈS IMPORTANT DANS
L’ÉCOSYSTÈME DE LA RÉGION DU GRAND OURS. QU’A-T-IL
DE SI SPÉCIAL? NOUS VOUS LE RÉVÉLONS ICI!

  1   Le saumon vit en
      eau douce comme
                                         calement de couleur : son corps
                                         devient rouge vif et sa tête

en eau salée                             passe au vert.

                                               Six espèces
Le saumon naît en eau douce,
puis il passe plusieurs années            4    différentes de saumon
dans l’océan. Lorsque le mo-
                                         vivent dans les eaux
                                         côtières du Pacifique
ment est venu pour le saumon
adulte d’aller frayer, il parcourt
d’énormes distances pour re-             Le chinook, le kéta, le coho,
tourner à la rivière qui l’a vu          le rose, le rouge et l’arc-en-
naître. Très peu de variétés de          ciel sont tous résidents de la
poissons peuvent survivre dans           Colombie-Britannique.
des eaux à degrés si variables
                                               Le saumon est
de salinité.
                                          5    considéré comme
  2   Le saumon a un
      odorat extrêmement
                                         une espèce clé
développé
                                         Le saumon a effectivement
                                         un impact de taille sur son
Le saumon de l’Atlantique,               écosystème, qui serait totale-
par exemple, peut déceler une            ment chamboulé si l’espèce
odeur très diluée – l’équivalent         devait disparaître. Ainsi
d’une goutte dans une zone de            les carcasses de saumon en
la taille de dix piscines de di-         décomposition libèrent de
mension olympique.                       précieux nutriments qui sont
                                         transférés de l’océan à la terre
        Le saumon change
  3     de couleur
                                         ferme – les scientifiques ont
                                         retracé ces nutriments dans
Le même saumon peut arbo-                des mousses, de l’herbe, des
rer trois couleurs différentes           arbres, des insectes, des oi-
au cours de sa vie. Prenons              seaux et des ours!

                                                Plusieurs menaces
                                          6
l’exemple du saumon rouge

                                                pèsent sur le saumon
(également appelé sockeye), qui
est de couleur claire et tacheté
durant sa période juvénile, puis         Les populations de saumons
                                                                                                                                                         © ANDREW S. WRIGHT / WWF-CANA DA

passe au bleu argenté lorsqu’il          au Canada sont menacées par
arrive à l’âge adulte. Lorsqu’il         des parasites, des maladies, la
atteint la maturité sexuelle et          surpêche, les changements cli-                                             Chaque printemps, les cours d’eau
que le moment est venu pour              matiques et la fragmentation et                                            de la forêt pluviale du Grand Ours
lui d’aller frayer, il change radi-      la perte des habitats.                                                     semblent d’émeraude – c’est que
                                                                                                                    tous les nutriments issus de la
                                                                                                                    saison de fraye précédente font
Le WWF-Canada mène des projets dans certains habitats                                                               littéralement exploser la nature.
cruciaux des saumons afin d’atténuer les menaces qui pèsent
sur cette espèce clé. Pour en apprendre davantage, allez faire
un tour au : wwf.ca/riviere_skeena

Planète vivante, automne 2015 — Page 4
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
Saumon coho
                       remontant un
                         cours d’eau
                       en Colombie-
                        Britannique.

Planète vivante, automne 2015 — Page 5
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
EN PRIMEUR

        Les secrets du chant
        des baleines
        LES HYDROPHONES AU SECOURS
        DES RORQUALS À BOSSE

Planète vivante, automne 2015 — Page 6
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
© FORWHALES.ORG   P
                                                        erché sur un escarpement rocheux sur-       qual à bosse, comme bien des espèces marines,
                                                        plombant les denses forêts de cèdres        dépend des sons pour trouver sa nourriture ou un
                                                        et de pins bordant les chenaux Squally      compagnon, pour s’orienter et communiquer avec
                                                        et Whale, le Cetacea Lab, petit labora-     ses congénères, par exemple par le chant. »
                                                        toire dirigé par deux chercheurs pas-           Le Cetacea Lab a récemment, et avec l’appui
                                               sionnés, au regard aiguisé, toujours à l’affût       du WWF-Canada et de la communauté de la na-
                                               d’une nageoire, d’un jet ou autre manifestation      tion Gitga’at, ajouté à son réseau d’hydrophones
                                               de baleines, et à l’oreille tendue dans l’espoir     un nouvel élément hyper technologique qui
                                               d’entendre le chant envoûtant de ces grands          permettra de procéder par triangulation à la lo-
                                               mammifères. Janie Wray et Hermann Meuter,            calisation précise d’un cétacé en plein chant. Cet
                                               les deux fondateurs du laboratoire, ont crée, il y   outil permettra également de mieux expliquer
                                               a près de 15 ans, ce poste de recherche en plein     l’effet perturbateur du bruit sous-marin issu de
                                               territoire Gitga’at, au cœur de la région du Grand   l’activité humaine – le trafic maritime, par exem-
                                               Ours. L’objectif de leurs recherches est de mieux    ple – sur les cétacés.
                                               comprendre et plus précisément ce qui attire tant        « Avec le temps, nous pourrons localiser les
                                               les cétacés dans cette région, et de déterminer      zones les plus accueillantes pour les rorquals et
                                               comment les protéger le mieux possible contre        déterminer plus précisément où ils se réunissent
                                               les menaces que pose une ac-                                            pour chanter et pour se nourrir,
                                               tivité humaine croissante.
                                                                                  « Nous pourrons ainsi                raconte Janie Wray. Je ne serais

                                                                                  déterminer avec plus
                                                   « Cette région est essenti-                                         pas étonnée, ajoute-t-elle, de
                                               elle aux baleines, affirme Her-                                         constater au fil du temps que
                                               mann Meuter. Au cours des
                                               13 dernières années, nous          de précision quelles                 ces zones très fréquentées sont
                                                                                                                       les mêmes d’année en année.
                                               avons assisté à une hausse très    zones constituent                    Nous pourrons ainsi déterminer

                                                                                  des habitats essentiels
                                               nette du nombre de baleines                                             avec plus de précision quelles
                                               à fanons dans cette région.                                             zones constituent des habitats
                                               Le rorqual n’a pas de dents,
                                               mais une série de plaques ap-
                                                                                  et devraient être                    essentiels et devraient être pro-
                                                                                                                       tégées au titre de zones à faible
                                               pelées fanons de chaque côté       protégées au titre                   circulation pour assurer la tran-

                                                                                  de zones à faible
                                               de sa mâchoire supérieure,                                              quillité des baleines. »
                                               qui filtrent la nourriture ab-                                              Il y a eu une vague de nou-
                                               sorbée dans l’eau qu’il avale
                                                                                  circulation pour                     veaux projets d’exploitation

                                                                                  assurer la tranquillité
                                               en grandes quantités. Lorsque                                           récemment, ce qui pourrait en-
                                               nous avons commencé nos re-                                             traîner une croissance énorme
                                               cherches ici, il y avait
                                               45 rorquals à bosse résidents,     des baleines. »                      du trafic de pétroliers dans
                                                                                                                       cette région sensible. Le projet
                                               et ils sont maintenant plus de                                          d’oléoduc Northern Gateway se
                                               300. Nous pensons que deux choses les attirent       propose de faire passer jusqu’à 240 pétroliers par
                                               ici principalement. D’abord l’abondance de           année dans le chenal Squally, et des projets de
                                               nourriture, bien sûr, mais aussi la tranquillité     gaz naturel liquéfié pourraient ajouter à ce trafic
                                               de la région. »                                      jusqu’à 300 gros navires dans ces eaux.
                                                   Avec l’aide des membres de la nation Gitga’at,       « L’augmentation envisagée du trafic de pé-
                                               Janie Wray et Hermann Meuter ont installé en         troliers dans cette région de la côte est bien
                                               2002un véritable réseau d’hydrophones – des          réelle, et pose une menace tout aussi réelle pour
                                               microphones allant sous l’eau – pour pouvoir         les baleines, craint Hermann Meuter. La hausse
                                               écouter épaulards, rorquals à bosse et rorquals      du niveau du bruit sous-marin découlant de
                                               communs 24 heures sur 24. L’audiothèque que          l’intensification du trafic maritime nuira à la ca-
                                               les deux chercheurs ont constituée au fil du         pacité des baleines de communiquer et de trouver
                                               temps les a aidés à mieux comprendre comment         leur nourriture. Le risque de collisions avec des
   Un rorqual résident,                        les cétacés utilisent les sons pour survivre.        bateaux s’accroîtra également, particulièrement
 appelé Jazz, bondit à
                                                   « Les cétacés dépendent de leur ouïe comme       en ce qui concerne les baleines à fanons. Les don-
 la surface après avoir
   réalisé une série de                        nous dépendons de notre vision. L’espèce a évolué    nées obtenues au moyen des hydrophones nous
claquements de queue                           dans un environnement aquatique où il y a très       aideront à mieux cerner l’impact du bruit sur les
dans le chenal Squally,                        peu de lumière, et a exploité la capacité de l’eau   cétacés. Il nous faut trouver des moyens de con-
        près de l’île Gil.                     de transmettre les sons très rapidement et sur de    server la tranquillité de ces lieux pour assurer aux
                                               longues distances, explique Janie Wray. Le ror-      baleines le meilleur milieu de vie possible. » l

                                                                                                                    Planète vivante, automne 2015 — Page 7
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
Colombie-
                                                                                                                          Britannique

                                                                             11                                                      Vancouver
                           3
                                                                             P
                       VD                                       12
                               2                                P
                                   Haida Gwaii
                           VD                              15
                                            9               P                             8
                                      4    M                         6                    M
                                     VD           14                 M                                                              1
                                                  M
      SCIENCES DE LA VIE                                                 5                                                          P

     Le Grand
                                                           7             M
                                                           P

     Ours en chiffres                                                             16
                                                                                                   13
                                                                                                    P
     Voici quelques-unes des espèces menacées qu’abrite                                   17
                                                                                  M
     la région du Grand Ours, et leur statut selon les
                                                                                           M
     listes du COSEPAC et de la Colombie-Britannique.
                                                                                   10
       1 CARIBOU                            10 TORTUE LUTH                        VD
         Rangifer tarandus                     Dermochelys coriacea
                                                                                                     Île de Vancouver
       2 RORQUAL BLEU
         Balaenoptera musculus
                                            11 GRENOUILLE-À-QUEUE
                                               Ascaphus truei
                                                                  CÔTIÈRE
                                                                                   LES STATUTS SELON LE COSEPAC
       3   BALEINE NOIRE DU                 12   EULAKANE                          COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

           PACIFIQUE NORD                        Thaleichthys pacificus            DP   DISPARUE DU PAYS Espèce sauvage qu’on ne
           Eubalaena japonica                                                           trouve plus à l’état sauvage au Canada, mais qu’on
                                            13 ESTURGEON VERT                           trouve ailleurs.

       4   RORQUAL BORÉAL                      Acipenser medirostris               VD   EN VOIE DE DISPARITION Espèce sauvage
           Balaenoptera borealis                                                        exposée à une disparition de la planète ou à une
                                            14 AUTOUR DES PALOMBES                      disparition du pays imminente.

       5   RORQUAL COMMUN                        Accipiter gentilis laingi         M    MENACÉE Espèce sauvage susceptible de devenir
           Balaenoptera physalus                                                        « en voie de disparition » si rien n’est fait pour

           ÉPAULARD
                                            15 RORQUAL À BOSSE                          contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître.

       6   Orcinus orca
                                               Megaptera novaeangliae              P    PRÉOCCUPANTE Espèce sauvage qui peut devenir
                                                                                        « menacée » ou « en voie de disparition » en raison de

           OTARIE DE STELLER
                                            16 ALBATROS À QUEUE COURTE                  l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et

       7
                                                                                        des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
                                               Phoebastria albatrus
           Eumetopias jubatus
                                            17 PUFFIN À PIEDS ROSES                CATÉGORIES DE STATUT SELON LA LISTE DE LA C.-B.
       8 GUILLEMOT MARBRÉ
         Brachyramphus marmoratus
                                               Puffinus creatopus
                                                                                   ROUGE      Désigne les espèces qui ont le statut DP,
                                                                                              VD ou M en Colombie-Britannique.

       9 PETITE NYCTALE
         Aegolius acadicus brooksi
                                                                                   BLEU       Désigne les espèces qui ont le statut P
                                                                                              en Colombie-Britannique.

Planète vivante, automne 2015 — Page 8
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
© MIKE AMBACH / WWF-CANADA

                                Ce qui menace principalement la Skeena est la
                                fragmentation des habitats et les changements climatiques.
                                Chacune de ses menaces a été évaluée “modérée” selon                                                               La rivière Skeena près
                                rapportsbassinsversants.wwf.ca.                                                                                         de Prince-Rupert,
                                                                                                                                                   Colombie-Britannique.

                             Péril en la Skeena
                                                                                                                               changement climatique. De fait, les boule-
                                                                                                                               versements climatiques et la fragmentation
                                                                                                                               causée par les infrastructures ferroviaires
                             RIVIÈRE SKEENA - ÉTAT DE SANTÉ ET MENACES                                                         et routières risquent de réduire la capacité

                             L
                                                                                                                               de la Skeena de supporter les pressions
                                  a Skeena est l’un des derniers cours d’eau       La Skeena offre une image que l’on as-      supplémentaires qu’engendreraient de nou-
                                  intacts de la Colombie-Britannique.           socie couramment à la côte Ouest – un lieu     veaux projets de développement industriel.
                                  Deuxième rivière en importance de             où les montagnes se jettent dans la mer et     Les scores attribués aux diverses menaces
                             cette province, la Skeena abrite 28 espèces        où les arbres aux cimes élevées jettent leur   s’appuient sur sept indicateurs scienti-
                             de poissons, dont l’emblématique saumon            ombre sur des rivières aux flots tumultueux    fiques : pollution, perte d’habitats, frag-
                             du Pacifique – kéta, chinook, coho, rose,          où les grizzlys se gorgent de saumons. Quoi    mentation des habitats, usage excessif de
                             rouge et arc-en-ciel. De fait, la Skeena est       de plus évocateur!                             l’eau, espèces envahissantes, changement
                             la deuxième rivière à saumon en importance            Le WWF-Canada a mis en ligne récem-         climatique et altération des débits.
                             au Canada, après le fleuve Fraser, et des          ment un nouveau site Web interactif :              À l’échelle locale, les résidents de la
                             millions de poissons reviennent frayer             rapportsbassinsversants.wwf.ca qui             région de la rivière Skeena s’inquiètent des
                             dans ses eaux année après année.                   présente un bilan de santé de l’eau douce      impacts cumulatifs des projets intensifs
                                 Le cours supérieur de la Skeena se             au Canada et un portrait des menaces qui       de développement dans l’estuaire. Le
                             trouve au nord de la Colombie-Britannique,         pèsent sur cette ressource. Les rapports       WWF-Canada a réalisé une évaluation
                             en direction de l’océan Pacifique et de            sur les bassins versants du WWF-Canada         des effets cumulatifs – fondée sur des
                             l’estuaire Skeena, près de Prince-Rupert.          se penchent sur divers aspects de la santé     examens d’experts – sur l’eulakane, la
                             L’estuaire est une zone écologiquement             de l’écosystème global de la Skeena – débit    zostère marine et le saumon chinook, afin
                             très riche et productive, ce qui en fait un        et qualité de l’eau, poissons, invertébrés     de déterminer l’impact sur ces importantes
                             habitat important pour les jeunes saumons,         benthiques. La Skeena affiche pour ces         espèces du développement actuel et futur.
                             l’eulakane et le hareng, et une grande             paramètres des scores variant de bon à très        Fort de dix ans de travail entourant la
                             source de nourriture pour la sauvagine.            bon. Néanmoins, l’avenir de cette rivière      rivière Skeena, le WWF-Canada poursuit
                             Plusieurs communautés des Premières                pourrait être menacé.                          son action afin que l’avenir de la Skeena en
                             Nations habitent le long de la Skeena, où             L’évaluation des menaces pesant sur la      soit un d’un habitat en santé et d’un bassin
                             se pratiquent également la foresterie et           rivière Skeena a produit un score moyen        versant résilient dont les communautés ré-
                             l’écotourisme, activités économiques et cul-       pour les catégories                            sidentes pourront continuer de bénéficier
                             turelles cruciales pour ces communautés.              de la fragmentation des habitats et du      de l’abondante richesse. l

                                                                                                                                        Planète vivante, automne 2015 — Page 9
L'ESPRIT DE LA SKEENA - WWF-Canada
© NORM LIGHTFOOT
 POUR CEUX QUI NOUS SONT CHERS                                                                                                     ers la planète. Et nous savons

Les Bateman et l’importance de préserver
                                                                                                                                   que l’argent que nous laissons
                                                                                                                                   sera utilisé avec soin pour la

la beauté et la richesse de la nature
                                                                                                                                   protection de l’environnement.
                                                                                                                                       Le legs testamentaire

C
                                                                                                                                   est une manière d’affirmer
     hacune de nos photos et          que nous avons observée sem-                                                                 notre passion commune
     de nos peintures rend            blait cependant avoir compris                                                                pour l’environnement. Et il
     hommage à notre planète          que la présence d’humains tenait                                                             nous semble que cela donne
telle que nous la connaissons         les mâles à distance, ce qui lui     Grand Ours. D’ailleurs, nous                            l’exemple à notre famille et aux
aujourd’hui. Lorsque nous som-        permettait de baisser sa garde       avons également visité la com-                          générations futures. C’est le
mes allés dans la forêt pluviale      et laisser ses oursons jouer en      munauté de Hartley Bay, et il                           don ultime aux gens que nous
du Grand Ours en juin 2014,           toute tranquillité. Nous avons       y avait partout des affiches de                         aimons, en quelque sorte. l
nous avons eu l’incroyable            passé des heures à observer          pétroliers barrés d’un trait et la
bonheur de pouvoir admirer, à         ces ours. Ce fut une expérience      mention « Non aux pétroliers ».                         Peu importe le montant, tout
tout juste 100 mètres de nous,        inoubliable.                             Nous sommes tous, en tant                           legs peut servir à changer les
une maman grizzly et ses trois            Nous avons assisté à la          qu’habitants de cette planète,                          choses en faveur de la nature
oursons venus se nourrir au           dégradation de tant de lieux         interconnectés à l’air, aux                             et de la faune sauvage. Un legs
bord d’une rivière. Nous avons        précieux comme la région du          arbres, à la terre. Aussi est-il                        dans votre testament, voilà
appris que l’une des principales      Grand Ours au cours de notre         évident pour nous qu’il faut                            une des diverses manières
sources d’inquiétude pour une         vie, et il en reste si peu, main-    protéger la nature. Nous avons                          d’exprimer concrètement votre
ourse, c’est le risque qu’un          tenant. S’il n’en tenait qu’à        décidé de faire un legs testa-                          désir que la nature soit protégée
mâle tente de tuer ses oursons,       nous, les pétroliers ne seraient     mentaire au WWF-Canada,                                 au fil des ans. Pour en savoir
probablement pour éliminer            jamais autorisés à s’aventurer       car nous apprécions le fait que                         plus, rendez-vous au wwf.ca/
toute concurrence future. Celle       dans les eaux de la région du        l’organisme est présent à trav-                         don_testamentaire.

 PARLONS SCIENCE                                                                                                                         LE SAVIEZ-

                                                                                                                                                                       © NATUREPL.COM / SHATTIL & ROZINSKI / WWF
                                                                                                  Le gène respon-

                                                                                                                                           VOUS?
Qu’est-ce qu’un ours
                                                                                                 sable de la couleur
                                                                                                 du pelage de l’ours
                                                                                                 Esprit est semblable

blanc fait dans la forêt?
                                                                                                  à celui qui donne
                                                                                                 sa couleur au chien
                                                                                                   golden retriever.
                                                                                                                                            Le grizzly lui aussi
Question de Sparkes, âgé de                                                                                                           arbore plusieurs variations
                                                                                                                                        de couleurs - les grizzlys
5 ans, élève de l’école primaire                                                                                                    proches de la côte sont plutôt
Eagle Harbour à Vancouver.                                                                                                          brunâtres, tandis que ceux de
                                                                                                                                     la région de l’intérieur ont un

B
                                                                                                                                    poil aux extrémités argentées,
                                                                                                                                    et ceux de la forêt pluviale de
     onne question, Sparkes! Le fait est que
                                                                                                                                      l’arrière-pays sont presque
     plusieurs chercheurs se sont demandé                                                                                                  entièrement blancs.
     comment un ours blanc-crème pou-
vait bien survivre dans une forêt pluviale        côte de la C.-B.), il est plus difficile pour le
sombre et touffue. Ces chercheurs pen-            saumon qui est sous l’eau de distinguer un            Le gène qui donne à l’ours Esprit
saient que ce pelage crème devait rendre          ours pâle du ciel que ne l’est l’ours noir.        son pelage blond est un gène récessif
notre ours trop visible et que cela devait lui    Cet avantage permet à l’ours Esprit de             double, affirme le Dr Kermit Ritland de
être plus difficile d’attraper des saumons,       s’approcher davantage de sa proie, et il a         l’Université de la Colombie-Britannique.
sans compter que cela devait faire de ses         donc plus de facilité à attraper sa proie pré-     Autrement dit, l’ours Esprit peut donner
oursons des proies faciles pour les grands        férée à l’automne.                                 naissance à des oursons noirs, et l’ours noir
prédateurs comme le grizzly. Or, une étude           L’ours Esprit est en fait de la même            peut donner naissance à un ours blond. l
récente du professeur Tom Reimchen de             famille que l’ours noir, dont il est une sous-
l’Université de Victoria a révélé qu’au con-      espèce; il ne s’en distingue que par la muta-
traire, l’ours au pelage crème est avantagé       tion génétique qu’a subie la couleur de son        Merci à Wayne McCrory, vice-président
à l’heure de pêcher le saumon!                    pelage. La nature s’amuse à produire de la         et directeur de la recherche de
    Selon cette étude, lorsque le ciel est        variété... c’est ce qu’on appelle les muta-        l’organisme BearSmart, qui a répondu à
gris et nuageux (ce qui est fréquent sur la       tions.                                             la question de Sparkes.

Planète vivante, automne 2015 — Page 10
FICHE TECHNIQUE
                                                                                                                   NOM SCIENTIFIQUE :
                                                                                                                   Megaptera novaeangliae

                                                                                                                   • En 2003, la population du
                                                                                                                     rorqual à bosse du Paci-
                                                                                                                     fique Nord était déclarée
                                                                                                                     « menacée » par le Comité
                                                                                                                     sur la situation des es-
                                                                                                                     pèces en péril au Canada
                                                                                                                     (COSEPAC).

                                                                                                                   • En 2005, cette population
                                                                                                                     était classée dans la caté-
                                                                                                                     gorie « menacée » en vertu
                                                                                                                     de la Loi sur les espèces en
 EN DIRECT DE NOTRE PLANÈTE VIVANTE                                                                                  péril au Canada, et obtenait

Le retour du rorqual à bosse
                                                                                                                     ainsi la protection de la loi.

                                                                                                                   • Réévaluée par le
                                                                                                                     COSEPAC en 2011, la
                                                                                                                     population a été désignée
                                                                                                                     « préoccupante ».

C

                                                                                                                                                          © WWF-CANADA / CHAD GRAHAM
     e géant des profondeurs se déplace lentement,       à bosse sous toutes ses formes.                           • Le rorqual à bosse évolue
     ce qui en a fait une proie facile pour les balei-       Diverses menaces pèsent néanmoins sur                   en troupeaux et atteint la
     niers de la première moitié du 20e siècle. On a     l’espèce – collisions avec des navires, empêtre-            maturité sexuelle à l’âge
tué au cours de cette période des milliers de ror-       ment dans du matériel de pêche, déversements                de neuf ans. Les femelles
quals à bosse pour leur graisse. L’espèce est main-      de produits toxiques, diminution du nombre de               adultes portent un petit à
tenant protégée et ses populations se rétablissent       proies, et perturbations d’ordre acoustique.                des intervalles variant d’un
progressivement. On en compte aujourd’hui                    Si l’on se réjouit du retour du rorqual à bosse,        à cinq ans.
près de 54 000 à travers le monde. Dans le Paci-
fique Nord, on estimait autrefois la population
                                                         on doit néanmoins craindre le revers de la situ-
                                                         ation. En effet, l’espèce est plus présente sur les
                                                                                                                   • Le plus vieux rorqual docu-
                                                                                                                     menté était âgé d’environ
à quelque 6 000 à 8 000 individus, mais la plus          côtes, et donc davantage exposée aux bateaux de             48 ans, mais on pense que
récente estimation – fondée sur des données de           pêche, au matériel de pêche, aux embarcations               l’espèce a une espérance
2004 à 2006 – indique qu’elle serait légèrement          de toutes sortes et autres activités humaines en            de vie beaucoup plus
supérieure à 18 000 individus. En dépit de cette         croissance, ce qui se traduit par un nombre accru           longue.
croissance remarquable, le nombre d’individus            d’empêtrements dans du matériel de pêche et de
demeure bien en deçà des populations estimées            collisions avec des navires.                              • Le rorqual a le dos noir et
avant l’époque des baleiniers.                               Nombre d’activités humaines sont suscep-                le ventre blanc, une gorge
    Le rorqual à bosse est protégé par la Commis-        tibles de détériorer, voire de détruire, l’habitat          aux profondes rainures, de
sion baleinière internationale, qui en a interdit        essentiel du rorqual à bosse – trafic maritime,             longues nageoires pecto-
la chasse à des fins commerciales dès 1955 en            déversements de produits toxiques, surpêche,                rales et une énorme queue,
Atlantique Nord, et en 1966 dans le Pacifique            exploration sismique, sonars et battage de pieux            appelée nageoire caudale.
Nord. L’espèce est également protégée en vertu           – autant activités qui perturbent l’acoustique à            Le dessous de la queue
de la Convention sur le commerce international           des niveaux qui peuvent nuire à la capacité des             est noir et blanc; chaque
des espèces de faune et de flore sauvages mena-          rorquals de communiquer et de trouver leur                  nageoire caudale – qui peut
cées d’extinction (CITES) – dont le Canada est           nourriture, et même les pousser à se déplacer               atteindre 80 cm – affiche un
signataire – qui interdit le commerce du rorqual         vers d’autres régions. l                                    dessin qui lui est propre et
                                                                                                                     qui est aussi unique qu’une
                                                                                                                     empreinte digitale.
Le rorqual à bosse est le plus bruyant et le plus créatif des cétacés en matière de chant. Il chante
de belles ballades complexes et mélodieuses que l’on peut entendre à plus de 30 km à la ronde. Le                  • L’adulte moyen mesure de
WWF-Canada travaille en collaboration avec le Cetacea Lab à la documentation du chant du rorqual                     13 à 14 mètres et pèse entre
à bosse, dans le but de mieux protéger ce ménestrel des mers. Rendez-vous en page 6 pour en ap-                      34 000 et 45 000 kilos.
prendre davantage sur le travail du Cetacea Lab.

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                                 Président du conseil : Alex Himelfarb • Président et chef de la direction : David
                                 Miller • Directrice pour le Québec : Sophie Paradis • Éditrice : Tammy Thorne •
                                                                                                                                                                                                              WWF.CA/FR

                                 Rédactrice adjointe : Chelsea White • Adresse : WWF-Canada, 410-245, avenue
                                 Eglinton Est, Toronto (Ontario) M4P 3J1 • Sans frais : 1-800-267-2632 • Courriel :
                                 ca-panda@wwfcanada.org • Site Web : wwf.ca/fr • Dons : wwf.ca/donner
                                 Le WWF-Canada, organisme national officiel du WWF (Fonds mondial pour la nature), est enregistré au Canada comme
                                 organisme de bienfaisance (no 11930 4954 RR 0001). Le siège social du WWF est situé à Gland, en Suisse. Le WWF est
    wwf.ca/fr                    connu sous le nom World Wildlife Fund au Canada et aux États-Unis. Publié en automne 2015 par le WWF-Canada, Toronto
                                 (ON), Canada. Toute reproduction totale ou partielle de ce rapport doit mentionner le titre, ainsi que le nom de l’éditeur
                                 cité ci-dessus et la propriété du droit d’auteur. Droit d’auteur sur le texte (2015) : WWF-Canada. © La reproduction des
                                 photos de cette publication est interdite. Tous droits réservés.
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