L'ILE NANCY : VALORISATION, USAGES, COMMUNICATION ET CONTINUITE ECOLOGIQUE

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L'ILE NANCY : VALORISATION, USAGES, COMMUNICATION ET CONTINUITE ECOLOGIQUE
L’ILE NANCY :
 VALORISATION, USAGES, COMMUNICATION
       ET CONTINUITE ECOLOGIQUE
2018-2021 CONSACRE - CONtinuité écologique de la Seine et intérêt des ACteurs pour sa REstauration,
financement Agence de l'Eau Seine-Normandie (AESN) et Régions Ile-de-France et Normandie,
Responsable : C. Le Pichon (IRSTEA Antony). Volet "Intérêts des acteurs".

Responsable de stage : M-A. Germaine.

Equipe de stage : K. De la Croix, M-A. Germaine, E. Temple-Boyer.

Ce rapport présente les résultats de mon premier stage en tant qu’étudiante en géographie à
l’Université Paris Nanterre (UPN). Celui-ci a pu être envisagé grâce aux conseils de Marie-Anne
Germaine (tutrice du stage et maître de conférences à l’UPN), mais aussi grâce à Kévin De la Croix
(post-doctorant à l’UPN) et Elise Temple-Boyer (maître de conférences à l’UPN), tous les trois m’ayant
encadrée pendant la période du stage. Dans ce rapport, pour lequel je me suis inspirée de mémoires
de Master, je présenterais dans un premier temps le contexte dans lequel le stage s’insère, ainsi que
les questions auxquels il est censé répondre. Dans un second temps, je présenterai la méthodologie
mise en œuvre pour tenter de répondre aux problématiques posées. Dans un troisième temps,
j’exposerai les résultats obtenus. Enfin, je conclurai puis expliciterai les difficultés rencontrées pendant
le stage, et ce que ce dernier a pu m’apporter, tant sur le plan personnel que professionnel.

Ci-après, la table des matières. Les annexes et toutes les photographies sont consultables
numériquement.

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L'ILE NANCY : VALORISATION, USAGES, COMMUNICATION ET CONTINUITE ECOLOGIQUE
1.          CONTEXTUALISATION DU STAGE : PRESENTATION DU PROJET CONSACRE ET DE L’ILE
NANCY       4

1.1.        Le projet CONSACRE : la continuité écologique piscicole de la Seine ......................................... 4

1.1.1.      Le projet, objectifs et financement ......................................................................................... 4

1.1.2.      Les enjeux dans le bassin de la Seine ..................................................................................... 5

1.1.3.      Les approches de CONSACRE ................................................................................................ 5

1.2.        L’Île Nancy à Andrésy ............................................................................................................ 6

1.3.        Les barrages de VNF : le cas d’Andrésy .................................................................................... 7

1.3.1.      Voies Navigables de France : gestionnaire du transport fluvial ................................................... 7

1.3.2.      Les barrages du bassin de la Seine et celui d’Andrésy............................................................... 8

1.3.3.      La passe à poisson, un dispositif de franchissement piscicole..................................................10

2.          METHODOLOGIE RETENUE : CHOIX ET JUSTIFICATION DES DIFFERENTES ETAPES DE LA
DEMARCHE DE RECHERCHE ....................................................................................................12

2.1.        Valorisation de l’île Nancy : recherches documentaires, entretiens, observations.......................12

2.1.1.      Des recherches documentaires .............................................................................................12

2.1.2.      Des entretiens avec les acteurs locaux ..................................................................................12

2.1.3.      Des observations sur le terrain : inventaire et analyse .............................................................13

2.2.        Connaître les usages, les perceptions, et le niveau d’information des visiteurs de l’île ................14

2.2.1.      Questionnaire et discussion .................................................................................................15

2.2.2.      Observation des visiteurs......................................................................................................15

2.3.        Le calendrier de terrain ........................................................................................................16

2.3.1.      La question des jours… ........................................................................................................16

2.3.2.      … et des horaires.................................................................................................................16

3.          RESULTATS : VALORISATION, USAGES, PERCEPTIONS, INFORMATION ...........................17

3.1.        Valorisation d’une l’île fluviale : un espace aménagé en plusieurs zones ...................................17

3.1.1.      L’embarcadère ....................................................................................................................17

3.1.2.      Zone 1 : une valorisation naturelle et culturelle ......................................................................19

3.1.3.      Zone 2 : un point de restauration ...........................................................................................21

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3.1.4.   Zone 3 : la « passe à poisson », valorisation écologique et pédagogique ....................................23

3.1.5.   Zone 4 : « Trek’île », un circuit de trek pédagogique et de sensibilisation ..................................26

3.1.6.   Des projet(s) à venir ............................................................................................................29

3.1.7.   Les limites de la valorisation de l’île ......................................................................................30

3.2.     Les usagers de l’île : un espace vécu et perçu, la continuité écologique en question ...................32

3.2.1.   Les observations : des publics différenciés en fonction des jours et des horaires........................32

3.2.2.   Les personnes interrogées : usages, continuité écologique, perception ....................................34

4.       CONCLUSION ...........................................................................................................45

5.       PARTIE PERSONNELLE ..............................................................................................46

5.1.     Les difficultés rencontrées ...................................................................................................46

5.2.     Les apports du stage tant sur le plan personnel que professionnel ............................................46

6.       RESSOURCES, SITOGRAPHIE, BIBLIOGRAPHIE ...........................................................47

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1. CONTEXTUALISATION DU STAGE : PRESENTATION DU PROJET CONSACRE
                                            ET DE L’ILE NANCY

Dans cette partie, nous allons voir dans quel contexte (à la fois de recherche, et spatial), le stage prend
place, et à quelles questions il envisage de répondre.

       1.1. Le projet CONSACRE : la continuité écologique piscicole de la Seine

           1.1.1. Le projet, objectifs et financement
Dans un premier temps, il est nécessaire de décrire le projet de recherche dans lequel s’insère le stage.
CONtinuité écologique de la Seine et intérêt des ACteurs pour sa Restauration (CONSACRE) a pour
objectif d’étudier la restauration de la continuité écologique piscicole dans la Seine.

Selon le Ministère de l’Ecologie, « la continuité écologique, pour les milieux aquatiques, se définit par
la circulation des espèces et le bon déroulement du transport des sédiments ». La continuité écologique
piscicole concerne donc la circulation des poissons (tant sédentaires que migrateurs) dans les cours
d’eau. Ici il s’agit d’étudier le bassin versant de la Seine, qui est constitué de la Seine et de ses affluents.
En effet, le cycle de vie de certaines espèces de poisson a lieu entre mer, estuaire, fleuve et affluents.
CONSACRE s’intéresse donc aux grands migrateurs du fleuve tels que le saumon, la truite de mer,
l’alose, la lamproie marine, l’anguille, le mulet porc, etc. ; ainsi qu’aux petits migrateurs tels que le
barbeau fluviatile ou encore le hotu.

Le projet est porté par le Groupement d’Intérêt Public Seine Aval (GIP Seine Aval), un groupement
d’intérêt public est l’association de partenaires publics et privés pour l’intérêt général, qui a pour
objectif d’apporter « un éclairage scientifique sur le fonctionnement environnemental de l’estuaire de
la Seine »1. Les partenaires du projet sont : l’Institut national de Recherche en Sciences et Technologies
pour l’Environnement et l’Agriculture de Bordeaux (IRSTEA Bordeaux), un établissement public à
caractère scientifique et technologique ; Mines Paris Tech ; l’Université Paris Nanterre ; l’association
interrégionale pour la gestion et la restauration de poissons migrateurs (Seinormogr) ; l’Union des
Fédérations de pêche du Bassin Seine-Normandie (UFBSN) ; l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme
de la région Île-de-France (IAU IdF) ainsi que l’Université Sorbonne. Le projet est financé par l’Agence
de l’Eau Seine-Normandie (AESN) ainsi que par les régions Île-de-France et Normandie.

1
    Cf https://www.seine-aval.fr/.

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1.1.2. Les enjeux dans le bassin de la Seine
Intéressons-nous maintenant plus spécifiquement au bassin de la Seine. C’est un hydrosystème
complexe, constituant (comme tous les systèmes fluviaux) une « mosaïque de milieux »2. C’est-à-dire
qu’il se compose d’un ensemble d’écosystèmes dépendant les uns des autres, et du cours actif du
fleuve. Dans un tel écocomplexe, les connectivités (ou connexions) sont importantes puisque son bon
fonctionnement en dépend. Citons quelques-unes de ces connectivités : il y a les connectivités
verticales (entre les milieux souterrains et superficiels), les connectivités transversales (entre milieux
secs et milieux humides) ou encore les connectivités longitudinales (entre l’amont et l’aval).

Or, depuis le XVIIIème siècle jusqu’aux années 1990, ces connectivités ont largement été perturbées
en France et notamment dans le bassin de la Seine, du fait de pressions anthropiques intenses3. En
effet, construction de barrage-écluses, endiguements, suppressions d’îles fluviales, assèchements de
marais, etc., ont participé à la pollution de l’eau et ont perturbé l’accès aux zones de reproduction, ou
encore aux zones nourricières de l’axe Seine. Cependant, les espèces de poisson n’ont pas les mêmes
capacités de franchissement des obstacles : certaines peuvent sauter et d’autres s’accrocher aux
parois. De fait, les populations de poissons migrateurs ont donc été fragilisées.

Mais depuis la fin du XXème siècle, des efforts ont été faits afin d’améliorer la qualité des eaux, et de
faciliter la circulation des poissons (aménagements tels que les échelles à poisson, les bras de
contournement, etc.).

           1.1.3. Les approches de CONSACRE
Au regard de toutes ces problématiques, le projet de recherche développe plusieurs approches, dont
une approche historique. Il s’intéresse à la façon dont les différents ouvrages, ainsi que leurs
modifications, ont perturbé à la fois la qualité de l’eau et les populations de poisson depuis la moitié
du XVIIIème siècle. Aussi, il s’agit d’évaluer les effets que les différentes opérations de restauration de
la continuité écologique piscicole sur la Seine ont eu.

Il s’intéresse également à la manière dont ces opérations sont accompagnées et communiquées. En
effet, celles-ci suscitent de nouvelles questions concernant notamment le devenir des rivières
réaménagées ou encore leur gestion. Les démarches favorisant le dialogue et l’articulation de
différents enjeux, associés à différents acteurs (gestionnaire des barrages, élus, riverains, etc.), sont
donc inventoriées. Aussi, les opérations de communication et de sensibilisation autour de la

2
    D. Blanchon, Atlas mondial de l'eau. Défendre et partager notre bien commun, 2017, Editions Autrement.
3
    Cf https://consacre.irstea.fr/le-projet/le-projet-en-bref/.

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restauration de la continuité écologique sont étudiées. Notons que le stage s’insère précisément dans
cette approche4.

    1.2. L’Île Nancy à Andrésy

L’île Nancy est une île fluviale de la Seine appartenant à la commune d’Andrésy, dans le département
des Yvelines, dans le Nord-Ouest de la région parisienne (Figure 1). Andrésy est une commune d’une
douzaine de milliers d’habitants (chiffre de 2015 selon l’INSEE), qui s’étale sur environ 6 km de l’axe
principal de la Seine. Elle appartient à l’intercommunalité Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) depuis
2016 (date de sa création), constituée de 73 communes5.

Quant à l’île Nancy, elle est située en aval de la confluence (point de rencontre entre cours d’eau) entre
la Seine et l’Oise appelée « le Pointil ». Elle est longue de 3 000 mètres et large de 100 mètres en
amont, et 230 mètres en aval. Elle est issue de la réunion de 3 anciennes îles au milieu du XIXème siècle
(en 1846). Celle-ci a été opérée dans le but de faciliter la batellerie. La partie la plus en aval correspond
à l’ancienne Île d’en Bas, la partie du milieu correspond à l’ancienne Île du Devant, et la partie la plus
amont correspond à l’ancienne Île Nancy6. L’ancienne Île du Devant est en grande partie artificielle et
a été construite sur ordre de Colbert (contrôleur général des finances de Louis XIV au XVIIème siècle,
qui a notamment été chargé du développement de la Marine Royale, du commerce, de l’industrie, de
l’aménagement de Paris, etc7.). A l’Est de l’île, on trouve le barrage-écluse d’Andrésy qui coupe le
chenal Est de la Seine (Figures 1 et 2), tandis qu’au Sud-Ouest on trouve l’île de la Dérivation,
appartenant à la commune de Carrières-sous-Poissy, séparée de l’île Nancy par le bras secondaire du
fleuve.

4
  Cf https://consacre.irstea.fr/axes-de-recherche/les-5-axes-de-consacre/.
5
  Cf https://gpseo.fr/communaute-urbaine/decouvrir-le-territoire/la-cu-en-chiffres.
6
  Cf https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Nancy et http://www.andresy.com/la-ville/bienvenue-a-
andresy/andresy-la-seine-et-lile-nancy/.
7
  Cf http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/grands-personnages/jean-baptiste-colbert.

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FIGURE 1 : Localisation de l’Île Nancy, Y. BARRIER

             FIGURE 2 : Vue de l’île Nancy et du barrage d’Andrésy, le 24/05/2019, Y. BARRIER

    1.3. Les barrages de VNF : le cas d’Andrésy

Abordons plus en détail la question des barrages de Voies Navigables de France (VNF), et présentons
celui d’Andrésy.

        1.3.1. Voies Navigables de France : gestionnaire du transport fluvial
VNF est un établissement public à caractère administratif qui gère la majeure partie du réseau des
voies navigables de France. Celles-ci sont constituées de l’ensemble des fleuves, rivières et canaux

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aménagés, équipés et ouverts à la circulation ainsi qu’au transport fluvial (soit environ 6 700 km sur
les 8 000 km de voies d’eau navigables françaises, 3 000 ouvrages, et 40 000 hectares de domaine
public fluvial)8. VNF a donc pour mission d’accompagner le développement du transport fluvial de fret,
et du tourisme fluvial.

Cet établissement a été créé en 1991 en remplacement de l’ancien ONN (Office National de la
Navigation). Ce dernier avait lui-même été créé en 1912 suite à l’augmentation de la longueur des
canaux en France au cours du XIXe siècle. Or, ceux-ci sont la cause d’importants impacts
environnementaux puisqu’ils contribuent notamment à l’artificialisation des paysages et des réseaux
hydrographiques.

        1.3.2. Les barrages du bassin de la Seine et celui d’Andrésy
Les barrages du bassin de la Seine servent principalement à la navigation. Ils permettent de réguler la
hauteur d’eau des fleuves et des rivières afin de permettre la circulation fluviale toute l’année. On
parle de barrage de navigation9. Ils sont généralement constitués d’une ou de plusieurs écluses qui
permettent aux bateaux de passer les ouvrages sans danger. Mais ils peuvent aussi servir à
l’alimentation en eau des hommes, des cultures, et des activités industrielles. On compte jusqu’à 87
barrages sur la Seine et ses affluents, ceux-ci ayant été construits à la fin du XIXème siècle et au début
du XXème siècle, ainsi que 280 écluses (chiffres issus des panneaux de l’île Nancy). Les plus anciens
barrages, comme ceux à aiguilles, se manœuvraient manuellement et ont été remplacés. Quant aux
plus récents, comme ceux à clapets ou à vannes, ils ont pu être automatisés.

Comme vu précédemment, Andrésy accueille un barrage dont le support est l’Île Nancy (figure 3). C’est
un barrage-écluse de navigation, construit entre 1953 et 1958 en remplacement d’un ancien barrage
datant de 1846, devenu dangereux. Cet ancien barrage était localisé plus en amont, sur le même bras
de Seine. C’était un barrage mobile de type Poirée (à aiguille)10.

Le barrage actuel délimite deux biefs (c’est-à-dire deux espaces compris entre deux écluses d’un
canal) puisque situé en aval du confluent Seine / Oise : celui sur l’Oise allant jusqu’au barrage de
Pontoise et celui sur la Seine allant jusqu’au barrage de Chatou. Il est équipé de 3 pertuis (ouvertures)
d’environ 30 mètres de large, et de vannes levantes/abaissantes automatisées. Il a été mis en service
en 1959 avec une seule écluse mesurant 160 mètres de long sur 12 mètres de large. Celle-ci peut

8
  Cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Voies_navigables_de_France et http://www.vnf.fr/vnf/home.vnf?action=vnf.
9
  Cf http://www.vnf.fr/vnf/lexique.vnf?action=theme&ID_word=7003&ID_theme=9211.
10
   Cf http://inventaire.iledefrance.fr/dossier/barrage-mobile-a-fermette-et-aiguille-dit-barrage-d-andresy-
detruit/7069bc7b-499c-4701-925f-15a0f7fe777c.

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recevoir un convoi poussé de 4 000 tonnes (à savoir qu’un convoi poussé est un bateau qui déplace
des barges, elles-mêmes étant des bateaux à fond plat, dépourvus de moteur et de pilote). Une
seconde écluse a été mise en service en 1974. Elle mesure 185 mètres de long et 24 mètres de large.
Elle peut donc recevoir jusqu’à 2 convois poussés de 5 000 tonnes (notons qu’un convoi de 5 000
tonnes équivaut à 250 camions ou 125 wagons de marchandises)11. Avoir deux écluses permet
également de réaliser l’entretien de l’ouvrage sans interrompre le trafic.

                           FIGURE 3 : Y. BARRIER, le barrage d’Andrésy, le 22/06/2019

Or, il faut savoir que les barrages sont à l’origine d’impacts locaux négatifs tels que des nuisances
sonores, des noyades d’animaux, la coupure du paysage ou encore la perturbation des écosystèmes et
de la biodiversité. De fait dans les années 2000’s, des règlementations ont été mises en place à l’échelle
européenne, appuyées par des règlementations nationales en France, poussant VNF à moderniser ses
ouvrages dans une optique de respect et de protection de l’environnement. En effet, en 2000, la
directive cadre européenne (DCE) sur l’eau a été lancée. Celle-ci a pour objectif « la préservation et la
restauration des milieux aquatiques et l’atteinte du bon état des eaux »12. Puis en 2002, à l’échelle d’un
bassin versant et en continuité avec la DCE, un arrêté ministériel a été adopté. Celui-ci impose à tous
les barrages de la Seine, en aval de sa confluence avec la Marne, la mise en place d’un dispositif de
franchissement piscicole. En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques vient consolider ces
différentes mesures. En 2009, les lois Grenelles mettent en place la trame bleue, consistant à garantir
la continuité écologique des cours d’eau en ayant « pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité en

11
     Cf http://histoire.andresy.free.fr/ecluse2/ecluse2.htm et les panneaux de l’île Nancy.
12
     Cf http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/continuite-ecologique-r157.html.

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participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux
continuités écologiques ».

Outre ces différentes règlementations, des scientifiques se réunissent dans l’optique de répondre à
ces différents enjeux de restauration de la continuité écologique. C’est le cas du programme Seine
Aval, ayant réuni une cinquantaine de scientifiques dès 199313.

        1.3.3. La passe à poisson, un dispositif de franchissement piscicole
VNF a donc désormais pour mission d’optimiser la gestion de l’eau dans une démarche éco-
responsable ainsi que de préserver la biodiversité. Ainsi, l’ensemble de ses barrages sur la Seine, en
aval de sa confluence avec la Marne, devaient être équipés de dispositifs de franchissements piscicoles
d’ici 2014, et toute conception de nouveaux barrages devait intégrer ce type d’équipement. C’est le
cas du barrage d’Andrésy, depuis 2010. C’est également le cas d’autres barrages, tels que celui de
Chatou ou celui de Poses par exemple.

Une passe à poisson est un dispositif de franchissement piscicole équipé de vannes à ses extrémités.
Elle est conçue de façon à recréer des conditions de franchissement proches de celles d’un cours d’eau
naturel, afin que les poissons (tant sédentaires que migrateurs) puissent franchir un obstacle
anthropique (tel que les barrages). Son fonctionnement repose entre autres sur un courant d’attrait
(pour attirer les poissons), des dimensions permettant à toute sorte de poissons de la franchir, et des
zones de repos (car tous les poissons n’ont pas les mêmes rythmes de franchissement). Il en existe
plusieurs types : celles de Chatou et de Poses sont des échelles à poisson en béton, tandis que celle
d’Andrésy est une rivière artificielle jouant le rôle de bras de contournement du barrage14. Cette
dernière est le premier ouvrage de franchissement piscicole de ce type construit par VNF sur la Seine
Aval (figures 4). Elle mesure 180 mètres de long et 10 mètres de large, et a été creusée dans l’Île Nancy.
Son débit est d’environ 3 à 5 s/m3 et sa pente est d’environ 1,6%.

Le coût de l’opération s’est élevé à 3,5 millions d’euros (toutes taxes comprises), et le financement a
été assuré par VNF, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN) à hauteur de 60%, et l’Union
Européenne (UE) via le Fond Européen de Développement Régional (FEDER) à hauteur de 20%15.
Notons que les travaux ont duré un peu moins d’un an, de mars 2009 à février 2010. Ils ont été réalisés
par l’entreprise SETHY (Société Environnement Travaux Hydrauliques, filiale d’EUROVIA, elle-même

13
   Cf https://www.seine-aval.fr/publication/sa1-2-3/.
14
   Par la suite, nous emploierons le terme de « passe à poisson » entre guillemets puisque c’est le nom qui a été
donné à ce bras de contournement.
15
   Cf http://www.bassindelaseine.vnf.fr/la-passe-a-poissons-d-andresy-yvelines-a276.html et les PDF associés.

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filiale du groupe Vinci, acteur mondial de la construction16). Ces travaux ont été entrepris après une
étude de l’entreprise SETI (Société d’Etudes et de Travaux Industriels)17.

          FIGURES 4 : La « passe à poisson » de l’Île Nancy et sa vanne en aval, le 15/05/2019, Y. BARRIER

Ainsi, on voit que le stage s’insère dans un projet de recherche consacré à l’étude de la continuité
écologique piscicole de la Seine. De plus, il prend place sur un terrain particulier, une île fluviale,
support d’un barrage et d’une « passe à poisson » (la première de ce type). Finalement, les questions
que l’on se pose ici et auxquelles nous allons tenter de répondre à travers ce stage sont les suivantes :

Comment l’île Nancy est-elle valorisée et quelle communication en est faite ? Comment les visiteurs
pratiquent-ils l’île et comment la perçoivent-ils ? Enfin, sont-ils sensibilisés à la question de la
continuité écologique piscicole ?

16
     Cf https://www.eurovia.fr/#qui-sommes-nous.
17
     D’après le service technique d’Andrésy.

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2. METHODOLOGIE RETENUE : CHOIX ET JUSTIFICATION DES DIFFERENTES
                             ETAPES DE LA DEMARCHE DE RECHERCHE

    2.1. Valorisation de l’île Nancy : recherches documentaires, entretiens, observations

Dans un premier temps, il est essentiel de se renseigner et de se documenter sur la valorisation de l’Île
Nancy. Notons que cette valorisation peut se faire de différentes manières (on peut l’observer à travers
des aménagements, mais également dans différents documents de communication) et par différents
acteurs. Il s’agit donc de savoir qui sont les acteurs de l’aménagement de l’île, quels sont les
aménagements qui ont été faits et pour quelles activités.

         2.1.1. Des recherches documentaires
Je me suis donc appuyée sur les sites internet des différents acteurs (VNF, la ville, le département, etc.)
identifiés dès le premier jour du stage (le mercredi 15 mai 2019) avec mes encadrants, sur le terrain ;
mais également sur la documentation papier de la commune (journal communal, dépliants des
activités de l’île, etc.).

         2.1.2. Des entretiens avec les acteurs locaux
Je me suis également servi des différents entretiens auxquels j’ai assistés. Deux entretiens ont été
réalisés avec le maire d’Andrésy et quelques membres de son équipe municipale. Le premier a été
réalisé en présence du Maire (Mr Hugues Ribault), de son directeur de cabinet (Mr Stéphane Jacquet),
d’un de ses maires adjoints (Mr Jean-Claude Anne), ainsi que de Kévin De la Croix et d’Elise Temple-
Boyer. Le second, a été réalisé en présence des précédentes personnes ainsi que de Mr. Jean-Claude
Anne (chargé de l’urbanisme, de l’environnement et des transports) et moi-même. Ensuite, j’ai pu
entrer en contact par téléphone avec Emilie Chaigne, chargée de l’animation culturelle à Andrésy, et
Isabelle Onillon, chargée de la communication. Enfin, j’ai contacté par mail le service technique de la
commune. Ci-après (figure 5), un tableau récapitulatif des différents entretiens renseignant sur leurs
objets respectifs.

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Entretien n°              1                       2                     3                    4                 5
     Date           19 février 2019          24 mai 2019          20 juin 2019         24 juin 2019       26 juin 2019
    Mode               Entrevue                Entrevue            Téléphone           Téléphone              Mail
                       Contexte                Contexte            Valorisation      Valorisation de      Valorisation
    Objet
                      communal                communal            de l’île Nancy       l’île Nancy       de l’île Nancy

                    - K. De la Croix        - K. De la Croix
Questionnant(s)       - E. Temple-        - E. Temple-Boyer        - Y. Barrier         - Y. Barrier       - Y. Barrier
                          Boyer                - Y. Barrier
                                               - H. Ribault
                      - H. Ribault
                                               - S. Jacquet        - E. Chaigne
                         (maire                                                         - I. Onillon
                                          - J-C. Anne (maire       (chargée de                              - Service
   Personnes          d’Andrésy)                                                      (chargée de la
                                          adjoint chargé de        l’animation                             technique
  interrogées         - S. Jacquet                                                   communication
                                            l’urbanisme, de        culturelle à                            d’Andrésy
                     (directeur de                                                      à Andrésy)
                                           l’environnement           Andrésy)
                        cabinet)
                                          et des transports)
                               Figure 5 : tableau récapitulatif des entretiens, Y. BARRIER

            2.1.3. Des observations sur le terrain : inventaire et analyse
  Dans le but de confronter les précédentes recherches à la réalité et d’enrichir l’analyse, je me suis
  rendue sur le terrain afin d’étudier la configuration de l’île et d’inventorier les différents éléments
  participant de sa valorisation (localisation des panneaux, des bancs, et des points de vue sur la Seine
  aménagés, ou belvédères, et non aménagés). Cet inventaire a pu être reporté sur un croquis de l’île
  (figure 6) réalisé sous PowerPoint, à l’aide de la documentation municipale. Cependant, j’ai rencontré
  beaucoup de difficultés pour savoir si les échelles et les réels tracés étaient respectés ou non. En effet,
  j’ai parfois constaté que les plans ne correspondaient pas à la réalité. Or, le service communication
  (qui a réalisé ces plans) affirme que les échelles ont été respectées.

                                     FIGURE 6 : Croquis de l’île Nancy, Y. BARRIER

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Figure 7 : Légende du croquis, Y. BARRIER

Sur ce croquis, 4 zones ont été représentées (figure 7). Ce zonage s’inspire du zonage municipal.
Cependant, un élément diffère : la zone 2 a été différenciée de la zone 1 alors qu’officiellement ce
n’est pas le cas. Ce choix a été fait car nous verrons plus tard que les fonctions auxquelles ces deux
zones répondent sont bien différentes. Concernant les différents repères, le sens d’écoulement du
fleuve permet de s’orienter plus facilement tandis que l’occupation du sol (forêt, clairière, etc.) permet
de faciliter la lecture. On constate également des différences dans la coloration des sentiers. C’est
surtout dans la zone 4 que ces différences sont nombreuses, car chaque sentier correspond à un thème
particulier dans le cadre de « Trek’île », que nous étudierons plus loin.

Pour compléter ce travail d’inventaire, j’ai élaboré une grille d’observation des panneaux, des bancs,
et des points de vue sur la Seine. Cette grille comprend l’analyse du contenu des différents panneaux
(thèmes principaux, mots clés, iconographie, etc.), ainsi que de la configuration des bancs (orientation,
capacité, etc.) et des points de vue (ce que l’on voit)18. Pour la réaliser, je me suis inspirée d’un modèle
fourni par M-A. Germaine.

Les inventaires et analyses effectués sont complémentaires et permettent d’avoir une approche à la
fois spatiale (croquis d’inventaire, configuration de l’île, etc.) et théorique (contenu des panneaux,
orientation, etc.).

     2.2. Connaître les usages, les perceptions, et le niveau d’information des visiteurs de l’île

Après s’être penché sur la valorisation immatérielle et in situ de l’île, il s’agit de s’intéresser à ses
visiteurs. Nous cherchons ici à connaître leurs usages de l’île, leurs perceptions de celle-ci, et leur degré
d’information relatif à la continuité écologique.

18
  La grille d’analyse vierge est accessible en annexe : une feuille pour les panneaux, une feuille pour les bancs,
et une feuille pour les points de vue sur la Seine.

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2.2.1. Questionnaire et discussion
Avec l’appui de mes encadrants et d’un modèle, j’ai pu concevoir un questionnaire adapté au terrain.
Ce dernier se compose de questions à choix multiples (QCM) et de questions ouvertes permettant aux
interrogés de s’exprimer19.

Ces derniers sont amenés à discuter sur plusieurs points : leur(s) usage(s) de l’île (« Que venez-vous
faire sur l’Île Nancy ? », « Combien de temps y êtes-vous resté ? », etc.), leur(s) expérience(s) de l’île
(« Où êtes-vous allé sur l’île ? », « Quels sont les éléments que vous avez le plus apprécié ? », leur(s)
moyen(s) d’information (« Comment avez-vous connu ces lieux ? », etc.). Il leur est également
demandé d’évaluer l’aménagement de l’île selon différents critères : l’esthétique, la naturalité, la
biodiversité et l’entretien. Aussi, nous nous intéressons à leur niveau d’information concernant la «
passe à poisson » et la continuité écologique (« Connaissez-vous Voies Navigables de France ? »,
« D’après vous, à quoi sert une passe à poisson ? », « Qu’est-ce que vous évoque la notion de continuité
écologique ? »).

Pour interroger les visiteurs, je me suis essentiellement postée au kiosque et à l’aire de jeux (en zone
2), là où les usagers s’arrêtent, se restaurent et se détendent. En effet, répondre au questionnaire
prend une dizaine, voire une quinzaine de minutes. Interrompre les visiteurs dans leur promenade ou
dans leur repas me paraissait inopportun. Ce questionnaire s’adresse à des personnes seules, ou en
groupe de 2. En effet, il s’agit avant tout de discuter avec les visiteurs pour avoir une idée précise de
leurs motivations et de leurs pratiques. Au-delà de ce nombre, les questionnaires sont donnés à l’écrit :
il m’est arrivé d’interroger des groupes de 3 à 4 personnes.

A travers les réponses et l’analyse croisé de ces dernières, l’objectif est de voir dans quelle mesure les
visiteurs sont informés et sensibilisés à la continuité écologique, mais également de voir quels sont les
moyens de communication les plus efficaces.

           2.2.2. Observation des visiteurs
En plus du questionnaire, il s’agit également de prendre des moments d’observation « libre » afin de
voir comment les usagers se comportent (vers où vont-ils, restent-ils toujours au même endroit, quelle
est l’affluence, etc.). Le questionnaire s’adressant à des particuliers, les groupes organisés ne peuvent
pas être interrogés, exception faite à ceux qui sont très peu nombreux et qui s’arrêtent au kiosque.

19
     Le questionnaire est consultable en annexe.

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2.3. Le calendrier de terrain

Ce calendrier s’étale sur 9 semaines (du 15 mai 2019 au 20 juillet 2019), et est contraint par : les jours
et les horaires d’ouverture de l’île (du mercredi au dimanche, de 10h à 18h), mais également par la
météo. En effet, l’accès à l’île est restreint et un passeur est nécessaire. De plus, étant en extérieur, les
jours de fortes pluies sont à éviter puisque d’une part, les observations en sont compliquées et
perturbées, et d’autre part, les visiteurs se font beaucoup plus rares. De fait, ce calendrier a nécessité
d’être revu chaque semaine afin de s’adapter aux conditions météorologiques20.

           2.3.1. La question des jours…
Pour les observations relatives à la valorisation, il est plus intéressant de se rendre sur le terrain en
semaine afin d’éviter de déranger les visiteurs dans leur promenade et leur moment de détente. De
plus, les observations (sur des panneaux, des bancs, des points de vue), nécessitent des arrêts
fréquents d’une quinzaine voire d’une vingtaine de minutes (tout dépend du contenu du panneau).
Ensuite, du point de vue des visiteurs, les jours à privilégier sont les mercredis et les week-ends
(mercredi après-midi sans école, sorties en famille). Néanmoins, les jours de semaines n’en sont pas
exclus puisqu’un public plus spécifique peut potentiellement être interpellé (retraités, spécialistes tels
que des botanistes par exemple, photographes, artistes…). Aussi, notons que le stage a lieu pendant
une période de fin d’année scolaire, les plus jeunes n’ayant plus école et plus de temps libre pour sortir.

           2.3.2. … et des horaires
En plus de la question des jours, il est également question des horaires, surtout pour les
questionnaires. En effet, l’l’île est ouverte de 10h à 19h, et il était plus difficile d’interroger des
individus à l’heure de midi lors du déjeuner, ou en début de matinée, quand les visiteurs n’avaient pas
encore fait le tour de l’île. Les meilleurs créneaux retenus sont ceux de l’après-midi, entre 14h et 17h.

20
     Le calendrier est consultable en annexe.

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3. RESULTATS : VALORISATION, USAGES, PERCEPTIONS, INFORMATION

       3.1. Valorisation d’une l’île fluviale : un espace aménagé en plusieurs zones

Notons qu’avant les années 1990, l’accès au public n’était pas garanti sur l’île et la forêt qui s’y trouvait
n’était pas entretenue. Cependant, depuis cette date, l’île a fait l’objet d’aménagements publics que
nous allons présenter et étudier ici, zone par zone. En effet, dorénavant, une grande partie de l’île
appartient à la commune d’Andrésy.

           3.1.1. L’embarcadère
L’embarcadère Julien Green (figure 7), se trouve sur la rive droite de la Seine. Il permet de prendre le
bateau pour traverser le bras secondaire du fleuve, afin d’atteindre l’île.

                         FIGURE 7 : L’embarcadère Julien Green, le 22/06/2019, Y. BARRIER

D’après le croquis d’inventaire ci-après (figure 8), on constate que deux panneaux sont présents. Ceux-
ci ont pour but d’accueillir et d’informer sur ce qui est interdit sur l’île (les chiens, les vélos, etc.) et sur
ce qui s’y trouve (les différentes zones, etc.). P1 localise l’île, reconstitue son histoire, et évoque le
barrage d’Andrésy21. On remarque d’ailleurs que le logo du Club Historique d’Andrésy (CHA) est
présent sur ce panneau, indiquant qu’il a été sollicité pour écrire la partie historique. Quant à P2, il

21
     La grille d’analyse remplie détaillant le contenu des panneaux est consultable en annexe.

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renseigne sur les différentes zones de l’île, et sur ce qui s’y trouve (parc de sculptures, zone de
restauration, « passe à poisson », « Trek’île »).

    FIGURE 8 : Croquis d’inventaire et d’organisation de l’espace de l’embarcadère Julien Green, Y. BARRIER

Après leur analyse détaillée, on remarque que VNF est cité dans les deux panneaux et que la continuité
écologique y est évoquée, sans être véritablement écrite. C’est l’expression « rétablissement de la
circulation des poissons migrateurs » qui est utilisée (figure 9).

  FIGURE 9 : P1, le 22/06/2019, Y. BARRIER (les bords du panneau ont été rognés pour que le texte soit lisible)

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3.1.2. Zone 1 : une valorisation naturelle et culturelle
Cette zone est ouverte au public depuis 1993. Le maire d’Andrésy de l’époque en a fait un « parc
naturel »22 accessible à tous, via une traversée gratuite en bateau. Cette zone accueille la majorité des
œuvres de Sculptures en l’île (évènement qui a connu sa première édition en 1997).

Sculptures en l’île est un « moment privilégié des amoureux d’art contemporain et de nature »23. En
effet, c’est une exposition d’œuvres d’art contemporain organisée à l’échelle de la commune et
exposant des artistes locaux et internationaux. Elle dure 4 mois (de mai à septembre) et est répartie
sur 3 parcs d’Andrésy : celui de la maison du Moussel, celui de l’hôtel de ville, et celui de l’île Nancy.
Mais depuis 2017, l’exposition s’est étendue puisque la Fondation SNCF est devenue mécène. Cela
permet à un artiste d’exposer une œuvre à la gare Saint-Lazare, qui devient le point de départ de
l’exposition (Andrésy est accessible par la ligne J depuis la Gare Saint-Lazare). Les enfants peuvent
participer au « jeu de piste du p’tit artiste », qui s’appuie sur un catalogue des œuvres et un
questionnaire. De plus, la start-up Ask Mona a développé une Intelligence Artificielle (IA), appelée Naïs
pour cette édition 2019, qui permet d’interagir avec les œuvres. En effet, en se rendant sur
l’application « Messenger » et en lui envoyant une photo ou le numéro de l’œuvre, Naïs fournit des
informations relatives à l’œuvre et à l’artiste l’ayant réalisée.

La commune a donc cherché à valoriser cette partie de l’île d’un point de vue environnemental,
culturel, et touristique. En effet, il s’agit d’attirer des promeneurs amoureux de la nature, mais
également des visiteurs amateurs d’art contemporain, au moins à l’échelle de l’Île-de-France (départ
à Paris Saint-Lazare). Notons que les informations relatives à l’exposition sont accessibles en ligne (site
de la ville, du département), sur papier (bulletin municipal, guide pratique d’Andrésy), ou en ville
(affiches municipales, figure 10).

                   FIGURE 10 : Affiche municipale de Sculptures en l’île, le 19/06/2019, Y. BARRIER

22
     S. Jacquet (directeur du cabinet du maire).
23
     Andrésy guide pratique, 2018.

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Ci-dessous (figure 11), un croquis d’inventaire de la zone. Il faut savoir que les panneaux n’ont pas été
inventoriés puisque ceux-ci contiennent seulement des informations sur les œuvres (numéro, réseaux
sociaux de l’exposition, QR code…), ces dernières ne constituant pas le cœur du stage (figure 12). Le
seul panneau retenu est celui présentant les acteurs de l’inauguration du parc (à savoir Michel Giraud,
Claude Erignac, Paul-Louis Tenaillon, Pierre Charles Krieg et Marie-Jeanne Pruvot, hommes et femme
politiques français, voir la figure 13). On remarque cependant de nombreux points de vue sur la Seine
(V), et de nombreux bancs (B) ainsi que des tables de pique-nique (BT). Ils permettent notamment de
profiter du cadre naturel, entre bois et fleuve. En effet, l’ambiance sonore est marquée par des chants
d’oiseaux, le vent, et le son des remous de la Seine sur les berges de l’île.

                  FIGURE 11 : Croquis d’inventaire et d’organisation de la zone 1, Y. BARRIER

     FIGURE 12 : Panneau d’une sculpture de la zone 1, le
                  19/06/2019, Y. BARRIER

                                                        FIGURE 13 : P1 de la zone 1, le 27/06/2019, Y. BARRIER

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3.1.3. Zone 2 : un point de restauration
La deuxième zone est un point de restauration où il est possible de consommer de la nourriture et des
boissons en commandant au kiosque. Ce dernier n’appartient pas à la mairie, mais est exploité à titre
privé sur des terrains appartenant à la commune. Il existe depuis 2013 et se trouve juste en face de
l’embarcadère, à côté d’une aire de jeux (figure 14). Cette dernière existe depuis 2001 et est entourée
de tables de pique-nique et de bancs. Cependant, il faut noter que l’emplacement des tables de pique-
nique varie. En effet, elles ne sont pas fixes et peuvent être déplacées.

     FIGURE 14 : L’aire de jeux et le kiosque, respectivement le 13/06/2019 et le 22/06/2019, Y. BARRIER

D’après le croquis ci-après (figure 15), on constate la présence d’un important nombre de bancs et de
tables de pique-nique (14), permettant aux visiteurs de se reposer et de se restaurer. A noter que ne
sont pas inventoriées en détail les tables du kiosque. Du fait de la présence de l’embarcadère dans
cette zone, cette dernière constitue le point d’arrivée et de départ des visiteurs.

D’ailleurs, le panneau numéro 2 (P2, voir figure 16) de ce croquis correspond à un panneau de
bienvenue, et est composé d’un croquis de l’île présentant les différentes zones, ainsi que de boîtes
contenant les fascicules de l’exposition de sculptures, et de « Trek’île ». Lorsque ce panneau évoque
la zone de la « passe à poisson », on remarque que le terme de « continuité piscicole » est utilisé. La
reproduction des poissons est évoquée, et le terme de « rivière artificielle » apparaît. VNF n’est pas
cité, mais le barrage est évoqué.

Quant au panneau numéro 1 de la zone (P1), il traite de l’histoire des îles d’Andrésy, dans le but
d’apprendre aux visiteurs l’origine de l’île et d’amorcer comme une sorte de parcours pédagogique.
Encore une fois, le CHA est partenaire de la conception de ce panneau.

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On constate aussi la présence d’un local du club d’aviron d’Andrésy, V1 correspondant à un
embarcadère qui leur est réservé. Ainsi, c’est une zone où tout visiteur est amené à passer, s’arrêter,
voire consommer.

 FIGURES 15 : Croquis d’inventaire et d’organisation de l’espace de la zone 2, en date du samedi 8/06/2019, Y.
                                                   BARRIER

                                  FIGURE 16 : P2, le 6/06/2019, Y. BARRIER

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3.1.4. Zone 3 : la « passe à poisson », valorisation écologique et pédagogique
En 2004, VNF prend contact avec la mairie d’Andrésy et commence des négociations. Il s’agit de
proposer un projet de passe à poisson, dans le cadre des différentes règlementations qui lui imposent
la construction d’ouvrages de franchissement piscicole au niveau de ses barrages. Cette proposition
convient à la mairie d’Andrésy qui souhaite développer un volet touristique24, en continuité avec les
différents parcours déjà existants dans la commune (notamment autour des coteaux, du patrimoine,
des belvédères et des différentes vues), certains étant classés comme Aire de mise en Valeur de
l’Architecture et du Patrimoine (AVAP)25. En effet, la mairie veut mettre en place un parcours
pédagogique, composé de sentiers et de deux passerelles en bois, de panneaux expliquant des notions
d’hydrologie, les principes des barrages de navigation et en particulier de celui d’Andrésy, ainsi que de
la « passe à poisson ». Notons que les terrains utilisés pour la construction de la rivière artificielle ont
été acquis par VNF. Cependant, l’entretien des sentiers est assuré par la mairie.

            FIGURE 17 : Croquis d’inventaire et d’organisation de l’espace de la zone 3, Y. BARRIER

En se référant au croquis d’inventaire ci-dessus (figure 17), on remarque effectivement que les sentiers
autour de la « passe à poisson » sont jalonnés de panneaux pédagogiques (au nombre de 9) et de bancs
(6) orientés en majorité vers la rivière artificielle.

24
  H. Ribault (maire d’Andrésy).
25
  Cf G2C Territoires / Soja Architecture, Andrésy, Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine,
Diagnostic architectural, urbain, paysager et environnemental, 2015.

BARRIER Yelena                                       23/47                           15/05/2019 – 20/07/2019
A travers l’analyse détaillée du contenu des panneaux, on constate qu’un vocabulaire technique lié
aux thèmes précédemment cités est utilisé (« touage », « halage », « dévalaison », « montaison »,
« frayer », « vérin », « débit », « bassin hydrographique », « bief », etc.), et que seulement 3
l’explicitent clairement. De plus, seulement 3 des 9 panneaux (P2, P4, P9) évoquent la continuité
écologique tout en donnant quelques éléments de définition du terme (« franchissement piscicole »,
« passage du plus grand nombre des espèces », « libre circulation au niveau des barrages »), mais la
notion n’apparaît que dans 2 de ces 3 panneaux (P2 et P4). Les panneaux de ce parcours ont d’ailleurs
été financés, entre autres, par VNF, et les informations ont été fournies par différents organismes (tels
que VNF, ONEMA, AESN). Ces panneaux pédagogiques servent à sensibiliser les visiteurs à l’utilité de
la « passe à poisson », mais également à la faune et la flore du bassin de la Seine (quelques espèces
citées : « saules », « sureau », « lamproie fluviatile », « alose feinte », « saumon », « cygne »,
« héron », « bernache du canada », etc.).

                                FIGURE 18 : P2, le 15/05/2019, Y. BARRIER

BARRIER Yelena                                   24/47                          15/05/2019 – 20/07/2019
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