L'Inra dans la Région Grand-Est : quelques fait marquants de ces dernières années
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En partenariat avec les établissement d’enseignement supérieur et de recherches Contacts Centre Grand Est-Nancy (Nancy, Mirecourt, Reims) Centre Grand Est-Colmar Rue d’Amance, 28 rue de Herrlisheim 54280 Champenoux 68000 Colmar 03 83 39 40 41 03 89 22 49 00 Monsieur Erwin DREYER président de Centre et Représentant de Madame Frédérique Pelsy, présidente de Centre l’Inra dans le Grand Est
Inra 2017 Édito Erwin Dreyer et Frédérique Pelsy, Présidents des Centres Inra Grand Est de Nancy et de Colmar L’Institut National de la Recherche Agronomique, Etablissement Public à Caractère Scientifique et Technologique (EPST), est un orga- nisme de recherche finalisée constitué de 17 Centres de Recherche implantés dans les régions françaises et dédié à un large spectre de recherches sur l’Agriculture durable, l’Alimentation et l’Environnement. Les priorités de l’Inra sont décrites dans un document d’orientation accessible en ligne (http://2025.inra.fr/). Ces priorités sont déclinées en priorités scientifiques par les Départements de Recherche et en identifiants par les Centres. Dans la Région Grand Est, l’Inra mobilise environ 320 permanents et 120 contractuels (dont des doctorants et des jeunes chercheurs sur contrat). Il est organisé en deux Centres de Recherche (Grand Est-Nancy et Grand Est-Colmar), implanté sur les sites de Champe- noux, Nancy, Mirecourt, Colmar et Reims. Les thématiques de recherches prioritaires sont : (i) Forêt, Bois et Territoires; (ii) Viticulture durable; (iii) la Transition Agroécologique; (iv) les Biotechnologies Vertes et (v) l’Alimentation. Ce recueil illustre chacune de ces thématiques par des exemples de productions et de diffusion de connaissances. Pour traiter les questions de recherche complexes et proposer des innovations de rupture, les Centres du Grand Est ont développé un partenariat solide avec différents acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec lesquels elle partage la tutelle de plusieurs unités de recherche (la plupart de nos unités de recherche sont mixtes avec un ou plusieurs partenaires), des infrastructures de recherche et des projets structurants, en particulier dans le cadre des Programmes d’Investissements d’Avenir (PIA). Nos parte- naires sont l’Université de Lorraine (UL), très active dans le domaine de l’Agronomie, de l’Agroalimentaire et des Forêts, AgroParisTech (avec son centre de Nancy), l’Université de Strasbourg (Unistra), l’Université de Reims-Champagne-Ardennes (URCA) et l’Institut pour l’Information Géographique et Forestière (IGN). Grâce à ce partenariat, l’Inra contribue au rayonnement de la recherche, de l’enseignement et de l’innovation dans les secteurs agroalimentaires et forestiers de la Région Grand Est. Les centres ont également développé un partenariat de plus en plus structuré avec les acteurs des filières agricoles, viticoles et forestières comme les Chambres d’Agriculture, les comités interprofessionnels, l’Office National des Forêts, les Interprofessions de la Forêt et du Bois, les pôles de compétitivité, et avec des entreprises issues de nos recherches comme Plant Advanced Technologies. Parmi les projets structurants issus des PIA citons le Laboratoire d’Excellence ARBRE (UL-Inra-AgroParisTech-ONF-IGN-CNPF-CRITT- Bois), et notre participation active à l’Initiative (I-SITE) «Lorraine Université d’Excellence». Nous apportons également compétences et moyens pour la construction d’infrastructures de recherche nationales (comme ICOS pour le monitoring des gaz à effet de serre, ANAE-Europe pour le monitoring et l’expérimentation sur les écosystèmes forestiers, le réseau des sites d’observation en forêt, SOERE PRO pour la valorisation des produits résiduaires organiques) ou plus régionales à travers nos plateformes analytiques, notre partici- pation au GIG «Friches Industrielles» ou l’animation du Réseau Vigne et Vins Septentrionaux. Le Grand Est interagit fortement avec des régions européennes voisines; dans ce cadre, les Centres ont établi des relations privilégiées avec des partenaires européens, que ce soit dans le réseau NFZ.forestnet (https://www.nfz-forestnet.eu/) ou dans des coopérations étroites avec des laboratoires des régions transfrontalières. L’Inra a également une mission de formation à et par la recherche. Le personnel des Centres Grand Est participent activement à l’encadrement de thèses délivrées par nos partenaires universitaires, à la formation d’étudiants en master ou en école d’ingénieur, ainsi qu’à l’accueil de jeunes lycéens et collégiens. De plus, les Centres organisent régulièrement des actions de diffusion de la culture scientifique, en particulier avec le CPIE de Nancy-Champenoux et la Vigie de l’Eau à Vittel. Nous souhaitons, grâce à ce document très synthétique, illustrer les activités de nos Centres et de son réseau de partenaires dans le Grand Est. Ce document est un instantané de nos activités en 2016, il évoluera en même temps que nos structures et nos recherches. Pour une information régulièrement actualisée, nous vous invitons à consulter nos sites internet. A travers les quelques exemples cités dans ce document, nous espérons vous convaincre que les Centres Inra de la Région Grand-Est sont engagés dans des recherches innovantes, répondant à des défis importants du monde contemporain, menées en partenariat étroit avec les autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche de la Région.
Sommaire Forêt, Bois, Territoires Reconstituer l’évolution des champignons forestiers 6 Relation entre disponibilité en éléments nutritifs et diversité 17 taxonomique et fonctionnelle des communautés bactérienne Emergence d’une nouvelle maladie de l’aulne par hybridation 7 interspécifique spontanée des pathogènes Stockage de carbone dans les sols, 4/1000 naissance du collectif 18 CarboSMS ! Evaluer le potentiel truffier d’une plantation pour la trufficulture 7 Poussières atmosphériques : une entrée méconnue 18 Régulation de la photosynthèse par les enzymes du cycle de Cal- 8 vin-Benson : nouvelles découvertes Transfert/Translocation du calcium et du magnésium dans les 19 écosystèmes forestiers, et rôle du prélèvement profond dans la Exploration de la diversité génomique et fonctionnelle des bacté- 9 nutrition des arbres ries du sol du genre Streptomyces 5ème atelier ReGeFor : Les innovations dans les usages du bois 20 Nouvelles relations dose d’ozone - perte de biomasse pour les 10 interpellent la gestion forestière arbres Création du Laboratoire International Associé ECOLAND entre 21 Forêts mélangées et sécheresse 11 Inra, Université de Lorraine et Université Sun Yat sen de Canton (Chine) - «Ecosystem Services provided by Contaminated Land» Service climatique et bilan hydrique en forêt 11 (EcoLand) Les arbres filtrent les signaux mécaniques imposés par le vent 12 SOILINSIGHT®, visualisation en dynamique du biofonctionnement 22 pour s’acclimater aux vents forts des sols à l’Exposition Universelle de Milan 2015 Les arbres grossissent et prennent du poids, mais pas en même 13 Cinquante ans de recherches sur la forêt et les milieux aquatiques 23 temps à l’lnra Adaptation des itinéraires sylvicoles aux changements clima- 14 50 ans de la revue scientifique internationale Annals of Forest 23 tiques : cas du chêne sessile et du Douglas Science Colloque anniversaire des 20 ans du Groupement d’Intérêt 14 Laboratoire sans murs INUPRAG 24 Scientifique (GIS) : Coopérative de données sur la croissance des peuplements forestiers (GIS Coop) Un nouvel équipement pour soutenir le développement de 24 l’aquaculture continentale européenne Pilote de gazéification 15 La fourniture des services écosystémiques en forêt 16 2
Sommaire Transition agroécologique Alimentation Représenter les dynamiques territoriales des successions cultu- 26 Streptococcus salivarius : un réservoir de gènes de résistance aux 39 rales du territoire français ? Quand le data mining fouille les don- antibiotiques nées de la statistique publique La membrane plasmique en première ligne face au vieillissement 40 10 ans d’expérimentation de systèmes agricoles autonomes à 27 et aux facteurs environnementaux Mirecourt Mise au point d’un modèle d’évaluation de la biodisponibilité re- 40 Biotechnologies vertes lative des contaminants dans le cadre du réseau européen BARGE Un doublé pour la société PAT, start-up du LAE : « primée par l’INPI 29 Appui à la formation pour son innovation verte » et « partenaire de BASF » Séminaire international de jeunes chercheurs Agreenium - IAVFF 42 Interactions lignines-enzymes : nouvelle méthode de mesure 30 2015 « Les forêts dans les territoires : enjeux et risques » Défibrage des fibres naturelles : modélisation prédictive des 30 Le Master FAGE « Forests and their environnement», démarrage 43 mécanismes de rupture d’une formation internationale avec l’Université de Lorraine et AgroParisTech Vignes et Vins SURVIVORS : un projet de recherches participatives avec des col- 43 Les clones de vigne évoluent : l’histoire du Pinot noir qui devient 32 légiens Pinot gris puis Pinot blanc Une exposition mobile sur « la forêt en mouvement » 44 Résistance de la vigne aux maladies : développement d’une pla- 32 teforme de phénotypage Grands projets fédérateurs Au cœur d’un programme d’innovation variétale : des variétés de 33 LabEx ARBRE 46 vignes résistantes aux maladies pour une viticulture durable et de qualité Participation à l’I-SITE « Lorraine Université d’Excellence » 47 Conception et évaluation de systèmes viticole innovants ‘bas intrants’ 34 Lancement de 4 projets « Pour et Sur le Développement Régional » 47 (PSDR4) en co-construction avec la Région Grand Est La présence de deux nouveaux virus de vigne identifiée en France 34 La cochenille Phenacoccus aceris est vectrice de plusieurs virus 35 de la vigne et dissémine efficacement l’enroulement viral au vignoble Le court-noué ; alternatives à la lutte chimique : vers la gestion 36 intégrée de la santé de la vigne vis-à-vis du court-noué La super-DXS de vigne : une nouvelle stratégie pour l’amélioration 36 de la production de terpènes par voie biotechnologique L’origine inattendue du parfum des roses 37 3
Inra 2017 Les unités Inra L’Inra dans la région Grand Est : Centre Grand Est - Nancy • Des implantations sur tout le territoire de la région ; ASTER (Inra), Mirecourt • 12 Unités de recherche Agrosystèmes, territoires, ressources - 9 Unités Mixtes de Recherche avec Université de Lorraine, Université de Strasbourg, AgroParisTech, et BEF (Inra), Champenoux Université de Reims-Champagne Ardenne ; Biogéochimie des écosystèmes forestiers - 2 Unités propres de recherches ; EEF (Inra, Université de Lorraine), - 2 Unités sous contrat dans l’Université de Lorraine ; Champenoux et Vandoeuvre - 1 unité expérimentale à Colmar . Écologie et écophysiologie forestières • 329 agents fonctionnaires et environ 100 contractuels. LEF (Inra, AgroParisTech), Nancy • Des infrastructures de Recherches partagées : plusieurs plateformes d’analyse à Reims, Champenoux, Van- Laboratoire d’économie forestière doeuvre et Colmar ; un réseau de sites expérimentaux en forêt dans le cadre du S-OERE « FORET » ; 1 Unité LERFoB (Inra, AgroParisTech), Expérimentale à Colmar ; un démonstrateur d’agriculture autonome en polyculture-élevage à Mirecourt ; Champenoux et Nancy • Des ressources adaptées pour l’expérimentation : 1438 m2 de serres sur Champenoux, 12 ha de surface viti- Laboratoire d’étude des ressources forêt-bois cole sur Colmar, Wintzenheim, Bergheim-Ribeauvillé, 50 ha de grandes cultures à Colmar , 2500 m2 de serres LERMaB (Université de Lorraine, sur Colmar, 50 ha de prairies et cultures (ou surfaces agricoles), 250 ha d’exploitation agricole à Mirecourt USC Inra) avec 3400 m2 de bâtiments d’élevage sur Mirecourt pouvant accueillir jusqu’à 260 bovins. Laboratoire d’études et de recherche sur le matériau bois LAE (Université de Lorraine, Inra) Vandoeuvre Laboratoire Agronomie et environnement IAM (Inra, Université de Lorraine), Champenoux et Vandoeuvre Reims Interactions arbres-microorganismes DynAMic (Université de Lorraine, Nancy Champenoux Inra), Vandoeuvre Dynamique des génomes et adaptation Vandœuvre microbienne LSE (Université de Lorraine, Inra), Vandoeuvre Mirecourt Laboratoire Sols et environnement URAFPA (Université de Lorraine, USC Colmar Inra), Vandoeuvre Unité de recherche Animal et fonctionnalités des produits animaux FARE (Inra, URCA), Reims Fractionnement des agroressources et Chiffres clés environnement 12 unités : Centre Grand Est - Colmar • 9 unités mixtes de recherche, • 2 unités propres de recherche, LAE Agronomie et environnement • 2 unités sous contrat avec l’Université de Lorraine, SVQV • 1 unité expérimentale, Santé de la vigne et qualité du vin • 329 agents Inra et une centaine de contractuels, SEAV • 10,5 millions d’euros de budget hors masse salariale. Service d’expérimentation agronomique et viticole 4
Inra 2017 Reconstituer l’évolution des champignons forestiers UMR IAM Une douzaine de nouveaux génomes de champignons forestiers ont été séquen- Interractions Arbres- cés par un consortium international de chercheurs auquel participait l’UMR IAM. Ces travaux ont permis de reconstruire l’histoire évolutive des champignons my- Microorganismes corhiziens et xylophages depuis leur origine et d’identifier les mécanismes mo- Inra-UL léculaires clés de la symbiose. Cette analyse phylogénomique met en évidence une forte corrélation entre le répertoire de gènes impliqués dans la décomposi- tion de la lignocellulose et les traits de vie (pourriture blanche, pourriture brune Description ou symbiote). Au cours de l’évolution, les champignons se sont spécialisés afin d’utiliser toutes les sources de carbone disponibles dans leur environnement. L’unité mixte de recherches Leur abondance et leur diversité sont particulièrement grandes dans les éco- « Interactions Arbres/ systèmes forestiers où ils vivent dans le sol, sur l’humus et dans pratiquement Micro-organismes» (IAM) est tous les organes des arbres. On distingue trois grands groupes fonctionnels de installée sur deux sites : le site champignons correspondant à différentes stratégies d’acquisition du carbone : Inra de Champenoux et celui les décomposeurs, les parasites et les symbiotes. L’objectif de ces études de gé- de l’Université de Lorraine nomique comparative était d’identifier les processus évolutifs qui ont conduit à à Vandœuvre-les-Nancy. l’apparition des champignons ectomycorhiziens dans toutes les forêts du globe IAM rassemble 45 agents il y a plus de 200 millions d’années. Elles permettent aussi une meilleure com- permanents, 25 doctorants et préhension du rôle écologique des champignons forestiers. post-doctorants et des agents contractuels. http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/Aux-racines-des-symbioses-mycorhiziennes; L’Unité Mixte de Recherche http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/Un-champignon-symbiotique-facilite-l-adaptation-des- IAM étudie la biologie et l’éco- arbres-a-la-secheresse logie des interactions entre http://www.nature.com/nrmicro/journal/v14/n12/abs/nrmicro.2016.149.html micro-organismes et arbres http://www.nature.com/ng/journal/v47/n4/full/ng.3223.html forestiers. Elle s’intéresse particulièrement aux interac- IAM • LabEx ARBRE tions avec les champignons symbiotiques racinaires, avec les pathogènes eet avec les bactéries de la rhizosphère. Elle travaille également sur la régulation du métabolisme photosynthétique des arbres. La compréhension de ces interactions est essentielle pour évaluer la durabilité des écosystèmes forestiers et de leur gestion. Contacts Eric Gelhaye, directeur eric.gelhaye@univ-lorraine.fr 6
Emergence d’une nouvelle maladie de l’aulne par hybridation interspécifique spontanée des pathogènes Les maladies émergentes des arbres constituent l’une des principales menaces pour les écosystèmes fores- tiers, en raison des pertes économiques et des pertes de biodiversité qu’elles peuvent entraîner. L’émer- gence de nouvelles maladies peut avoir différentes causes : introduction par l’homme d’un agent patho- gène dans une nouvelle zone géographique, expansion de l’aire de répartition de l’agent pathogène due au changement climatique, modification de la population hôte, évolution génétique de la population pa- thogène. Le dépérissement de l’aulne constitue un exemple particulièrement original d’émergence d’une maladie liée à l’évolution d’un agent pathogène par hybridation interspécifique. Cette maladie, causée par l’oomycète Phytophthora ×alni est apparue dans les années 1990 en Europe et provoque des mortalités importantes dans les ripisylves (forêts riveraines des fleuves et rivières). Une étude de génétique a permis de reconstruire le scénario d’hybridation qui a généré Phytophthora ×alni. Grâce à des analyses de biologie moléculaire et de cytométrie en flux, les chercheurs ont montré que l’hybride Phytophthora ×alni (triploïde) était apparu par hybridation de type homoploïde entre deux espèces proches, Phytophthora uniformis (di- ploïde) et Phytophthora ×multiformis (tétraploïde). L’hybride contient donc la moitié du génome de chacun de ses parents. Cette étude contribue à une meilleure compréhension des causes d’émergence des mala- dies des plantes, et au débat sur les invasions biologiques et sur les mesures visant à les limiter. http://www.nancy.inra.fr/Toutes-les-actualites/L-ADN-la-cle-pour-retracer-l-histoire-de-l-agent-parasite-de-l-aulne http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1087184515000365 http://aem.asm.org/content/early/2016/10/03/AEM.02221-16.abstract IAM • LabEx ARBRE Evaluer le potentiel truffier d’une plantation pour la trufficulture La trufficulture est un domaine d’activité attirant de plus en plus d’intérêt y compris dans le Grand Est. Dans le cadre de leurs travaux de recherche sur le génome de la truffe, les chercheurs nancéens, en collaboration avec le CNR de Perugia, ont caractérisé des mar- queurs génétiques permettant l’identification des types sexuels (MAT) de la truffe noire, Tuber melanosporum. Cette invention, pro- tégée dès 2010, par le dépôt d’un brevet, fait l’objet en 2015 d’une licence d’exploitation signée avec la société ALCINA. ALCINA, qui met au point et commercialise des outils de détection et d’identification des champignons au service des secteurs d’acti- vité en lien avec les arbres, les racines et le bois, peut donc propo- ser aux trufficulteurs et à leurs syndicats une gamme d’analyses, sur sols ou sur plants, permettant d’analyser le potentiel truffier d’une plantation existante ou en devenir. IAM • LabEx ARBRE 7
Régulation de la photosynthèse par les enzymes du cycle de Calvin-Benson : nouvelles découvertes L’activité de quelques enzymes du cycle de Calvin-Benson est contrôlée étroitement par la lumière via des mécanismes redox et le système ferrédoxine-thiorédoxine. De ce fait ce système de régulation contrôle la vitesse de la photosynthèse et le rendement des plantes. Deux réactions concernent des déphospho- rylations de sucres contenant deux groupements phosphate le fructose bisphosphate (FBP, 6 carbones) et le sédoheptulose bisphosphate (SBP, 7 carbones). On a longtemps hésité pour savoir si une seule pro- téine catalysait la transformation de ces deux produits très proches ou si deux enzymes différentes sont nécessaires. Nous avons caractérisé structuralement et fonctionnellement une FBPase et une SBPase de la mousse Physcomitrella patens. Nos travaux indiquent que les deux enzymes possèdent une architecture très conservée au niveau de leur monomère mais s’organisent en différentes structures quaternaires. Les gènes qui les programment sont apparemment issus d’organismes différentes, les α protéobactéries et les archées. Le site de liaison du substrat est plus profond chez la SBPase et cette enzyme peut hydrolyser les deux substrats alors que la FBPase est strictement spécifique du FBP. L’une des découvertes les plus intéres- santes est que les sites de régulation sont situés dans des positions très différentes dans les deux enzymes, très accessibles chez la FBPase, plus cachés pour la SBPase. De ce fait la SBPase est réduite et activée plus lentement que sa cousine FBPase. Cette découverte conforte des observations antérieures indiquant que la SBPase est un bottleneck pour la fixation du CO2 mais pas la FBPase. http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/origine-photosynthese http://www.pnas.org/content/113/24/6779.short IAM • LabEx ARBRE Structural overview of FBPase (A) and SBPase (B) and monomer superimposition (C). Regulatory cysteines are highlighted. 8
Inra 2017 Exploration de la diversité génomique et fonctionnelle des bactéries du sol du genre Streptomyces UMR Dynamic Dynamique des génomes Le séquençage du génome des souches environnementales et modèles de et adaptation microbienne Streptomyces (sol forestier, milieu aquatique) a permis d’étudier la dynamique des génomes chez ces bactéries d’intérêt par des approches de génomique Inra-UL comparative. Ces bactéries sont des acteurs clés du recyclage de la matière orga- nique dans les sols. Elles participent à de multiples interactions (bactéries, cham- Description pignons, plantes, insectes…) et sont connues au niveau biotechnologique pour leur capacité à produire des métabolites d’intérêt (activités antibactériennes, an- L’unité mixte de recherches tifongiques, anticancéreuses…). L’analyse de la diversité génomique de souches « Dynamique des Génomes d’un même micro-habitat (grain de sol à l’échelle millimétrique) a révélé une di- et Adaptation Microbienne « versité génétique insoupçonnée issue d’une forte recombinaison (sexualité). La (DynAMic) est installée sur le diversité génomique est associée pour part à des éléments génétiques mobiles. site de l’Université de Lorraine Les chercheurs ont montré que les deux mécanismes de réparation des cassures à Vandœuvre-les-Nancy. double brin, recombinaison homologue et illégitime (NHEJ pour Non-Homolo- DynAMic rassemble comprend gous End-Joining), sont également impliqués dans les réarrangements du chro- 19 agents permanents, 7 doc- mosome linéaire de ces bactéries. Le rôle de cette diversité au sein d’une popu- torants et 2 post-doctorants et lation bactérienne fait l’objet d’une approche qui vise à associer la présence/ des agents contractuels. absence de gènes au caractère phénotypique et fonctionnel dans l’écosystème. L’Unité Mixte de Recherche Cette approche originale a permis d’étudier les mécanismes moléculaires de la DynAMic étudie les méca- recombinaison et d’explorer et exploiter la diversité du métabolisme de ces bac- nismes d’évolution rapide des téries. En effet, les gènes spécifiques sont fréquemment impliqués dans l’adap- génomes bactériens. Le projet tation de la bactérie à son environnement. Des groupes de gènes ou ‘clusters’ de DynAMic vise à étudier ont ainsi été identifiés et sont exploités pour la synthèse de métabolites secon- les mécanismes et les stimuli daires d’intérêt. Une molécule à activité antiproliférative (stambomycine) est en et conditions modulant la cours de valorisation au travers d’un projet de maturation (SATTGE). Un système fréquence des flux de gènes de perception d’un sucre a été détourné pour développer un biosenseur de la (transfert horizontal, recom- dégradation précoce du bois par les champignons lignolytiques (brevet en cours binaison) et conséquemment d’extension internationale). l’impact relatif des transferts sur l’adaptation à la spécificité http://genomea.asm.org/content/4/3/e00470-16.short de niche écologique. Notre unité étudie deux groupes DynaMic (UL-Inra), LabEx ARBRE bactériens et leur écosystème respectif : les streptocoques (notamment S. thermophilus utilisé en industrie laitière, S. salivarius commensal et pathogène opportuniste humain et S. suis pathogène zoonotique) et les streptomy- cetes et l’écosystème sol (dont l’écosystème forestier). Contacts Bertrand Aigle bertrand.aigle@univ-lorraine.fr 9
Inra 2017 Nouvelles relations dose d’ozone - perte de biomasse pour les arbres UMR EEF Ecologie et Ecophysiolo- gie Forestières Inra-UL Description Des projections utilisant les scénarii de l’IPCC (Intergovernmental Panel For Cli- L’unité mixte de recherches mate Change, 2007, 2013) pour le 21ème siècle indiquent que les concentrations en Écologie et Écophysiologie ozone vont largement dépasser les seuils critiques acceptés et qu’elles peuvent Forestières est installée mener à une diminution significative de la productivité agricole et forestière sur deux sites : le site Inra (Ashworth et al. 2015). Ces effets néfastes de l’ozone sur l’environnement et de Champenoux et celui l’économie agricole et forestière représentent une préoccupation importante de l’Université de Lorraine pour l’Union Européenne (UNECE : United Nations Economic Commission for à Vandœuvre-les-Nancy. Europe), qui exige une amélioration des seuils de risque à l’ozone pour la végéta- EEF comprend 60 agents tion. Aujourd’hui l’impact de l’ozone est évalué à l’aide de plusieurs indicateurs. permanents, une quinzaine de En présence d’ozone, les plantes disposent de deux moyens de résistance : la doctorants et post-doctorants, régulation de la conductance stomatique pour limiter l’entrée d’ozone dans les des agents contractuels. feuilles et un système de détoxication complexe pour éliminer l’ozone et les ROS L’unité mène des recherches formés. L’évaluation des seuils de risque à l’ozone doit prendre en compte les dif- sur les interactions entre les férentes barrières et défenses des végétaux, et ne pas seulement tenir compte facteurs de l’environnement des concentrations en ozone extérieures (Karlsson et al., 2007). (sécheresse, température, Avec une équipe internationale de 16 scientifiques nous avons réalisé une étude fertilité, pollution atmos- sur les relations entre flux d’ozone et perte de biomasse. Nous avons obtenu phérique), la biologie et la des relations dose phytotoxique (PODy)-réponse avec 9 espèces d’arbres (feuil- croissance des arbres, le fonc- lus et conifères) classés selon des types fonctionnels différents. Cette dose a tionnement des peuplements été calculée en utilisant un modèle de flux stomatique et toute une gamme de et écosystèmes, la biodiversité seuils (y) indicatifs de la variation des capacités de détoxication. L’analyse des et la répartition des espèces. régressions linéaires a montré des robustesses différentes si on traitait indivi- Les recherches visent à définir duellement les espèces ou si on utilisait des groupes fonctionnels; les espèces les options d’atténuation et à feuilles caduques étant plus sensibles que les espèces résineuses. Nous avons d’adaptation appropriées face aussi montré que la prise en compte de la sécheresse dans le calcul des flux aux changements climatiques stomatiques est un point important pour améliorer les relations obtenues. En et environnementaux. parallèle à cette étude européenne, nous avons au niveau national confirmé que les indices de seuil de risque basés sur les flux stomatiques étaient plus perfor- mants que ceux basés uniquement sur des concentrations d’ozone en travaillant sur des relations avec des traits fonctionnels liés à la photosynthèse. Cette étude valide le concept de flux stomatique pour caractériser les pertes de biomasse en réponse à une pollution à l’ozone et représente un pas en avant dans la pré- diction des dommages aux forêts dus à l’ozone dans un climat spatialement et temporellement variable. Contacts http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749115003796 Jean-Marc Guehl jean-marc.guehl@inra.fr EEF, UNECE, LabEx Arbre 10
Forêts mélangées et sécheresse Les forêts mélangées représentent la moi- tié des forêts françaises. Les conditions ex- trêmes potentiellement engendrées par les changements climatiques auront des consé- quences drastiques sur les fonctions et les services fournis par les écosystèmes fores- tiers et risquent à terme de provoquer d’im- portants épisodes de mortalité des arbres. Les gestionnaires forestiers attendent de la recherche des indications sur les pra- tiques sylvicoles à mettre en place dans ce contexte. La biodiversité peut contribuer à augmenter la productivité des écosystèmes forestiers et leur résistance face aux attaques d’insectes ou de maladies. Cependant, le fait que la biodiversité puisse également contribuer à améliorer la résistance de ces écosystèmes face aux épisodes de sécheresse n’a jusqu’ici pas été démontré. Afin d’éclaircir cette ques- tion, une étude a été mise en place en Europe sur 190 parcelles forestières représentatives des grands types forestiers et réparties le long d’un gradient climatico-latitudinal (Espagne, Italie, Roumanie, Allemagne, Pologne, Finlande). Pour chaque région, le fonctionnement de forêts pures (monospécifiques) a été com- paré à celui de forêts diversifiées (jusqu’à 5 espèces d’arbres en mélange) au cours d’un épisode de séche- resse. Cette étude démontre que les interactions entre espèces d’arbres influencent le fonctionnement des écosystèmes forestiers quand la disponibilité en eau du sol est limitée. Cependant, les forêts diversifiées ne sont pas systématiquement plus résistantes à la sécheresse que les forêts pures. Une plus forte diversité d’espèces d’arbres semble contribuer à une meilleure résistance des forêts à la sécheresse uniquement dans les régions qui subissent régulièrement des conditions de sécheresse extrême. Les nouvelles méthodes de gestion devront considérer non seulement le degré de diversité en espèces dans les écosystèmes forestiers, mais aussi l’identité des espèces qui sont en compétition dans ces écosys- tèmes et les conditions climatiques et édaphiques locales spécifiques à chaque massif forestier considéré. http://www.pnas.org/content/111/41/14812.abstract EEF (Inra-UL), LabEx ARBRE, WSL Birmensdorf, Uni Freiburg, …. Service climatique et bilan hydrique en forêt La sécheresse affecte le stockage de carbone, la production, l’état de santé des forêts. Les gestionnaires sont demandeurs d’outils pour qualifier et quantifier les épisodes de déficit hydrique à la fois passés, pré- sents et futurs. En partenariat avec le RMT Aforce, le GIP Ecofor et le Labex Arbre, des services climatiques d’évaluation de la sécheresse en forêt sont proposés sur un site web dédié. L’évaluation utilise un modèle de bilan hydrique combinant pluviométrie, consommation d’eau et transpiration et débouchant sur une estimation des réserves en eau des sols. Un troisième service est en cours de développement. Il proposera à l’utilisateur la consultation d’une base de données de cartes nationales d’indicateurs de sécheresse pré- calculés. https://appgeodb.nancy.inra.fr/biljou/ EEF (Inra-UL), LabEx Arbre, RMT Aforce, GIP Ecofor 11
Inra 2017 Les arbres filtrent les signaux mécaniques imposés par le vent pour s’acclimater aux vents forts UMR LERFoB Laboratoire d’étude des Ainsi que cela a été constaté de longue date à travers l’effet des pratiques de ressources forêt-bois tuteurage ou de haubanage, les sollicitations mécaniques qu’un arbre subit par l’action du vent ont des effets très sensibles sur sa croissance et son déve- Inra- AgroParisTech loppement, que l’on interprète comme des acclimatations à l’environnement mécanique. Des expérimentations menées en milieu contrôlé sur de jeunes Description peupliers au PIAF (INRA Clermont-Ferrand) ont apporté des enseignements formalisés à travers un modèle dénommé S3m, qui relie la croissance à la per- Le LERFoB compte une ception de la déformation mécanique des tissus. La question de l’importance cinquantaine de perma- de ce mécanisme dans un contexte forestier a été posée. Une expérimentation nents auxquels s’ajoute une originale impliquant 30 hêtres a été mise en œuvre en Forêt Domaniale de Haye, quinzaine de contractuels à proximité de Nancy, où différents traitements altérant les déformations natu- de longue durée (Thèses, relles dues au vent ont été appliqués sur des groupes d’arbres équivalents. Ces Post-Docs) se répartissant sur traitements consistaient à haubaner des arbres, ou à les laisser libres de leurs le site INRA de Champenoux mouvements, ou encore à superposer aux déformations naturelles un cycle de et le site AgroParisTech de flexions artificielles d’intensité variable par groupe, censé refléter des coups de Nancy. Nos recherches s’axent vents de vitesse différente. Un suivi précis de la croissance de tous ces arbres a sur l’écologie, la production permis de confirmer et quantifier l’impact des traitements. L’effet maximum est des peuplements et la qualité atteint lorsque les arbres sont fléchis pour atteindre une déformation de 0.15% de la ressource en bois qui en et s’exprime par une augmentation de croissance radiale sur l’année de 76% provient. Dans un contexte pour les arbres dominants et de 156 % pour les arbres dominés alors que tous les fortement marqué par les autres traitements n’entraînent pas de réaction significative. Cette déformation changements climatiques et de 0.15% correspond à celle qui serait occasionnée par un vent fort et donc peu les évolutions de la demande fréquent, révélant une capacité d’acclimatation à des évènements à la limite de de la filière en cours et à la normalité, permettant d’améliorer la sécurité mécanique. venir. Notre ambition vise à répondre pour la ressource http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/nph.13836/abstract actuelle mais aussi pour la ressource forestière future, LERFoB (Inra-AgroParisTech), LabEx ARBRE. aux enjeux sociétaux et environnementaux qui leur font face comme la transition énergétique, l’atténuation du changement climatique, la résilience, la durabilité des écosystèmes forestiers et l‘approvisionnement de la filière bois. Contacts Thiéry Constant thiery.constant@inra.fr 12
Les arbres grossissent et prennent du poids, mais pas en même temps Les forêts capturent environ 15% des émissions de CO2 d’origine anthropique par an; elles constituent ainsi le premier réservoir pour la séquestration du carbone à long terme. L’augmentation de la circonférence des troncs et la production de la biomasse ligneuse (bois) sont deux processus clés dans les écosystèmes fores- tiers, pilotant respectivement la croissance en volume des arbres et la séquestration carbone dans le bois. Jusqu’à présent ces deux processus étaient considérés comme totalement synchrones. De fait, les cher- cheurs ont démontré que la croissance radiale des arbres fait intervenir des mécanismes dissociés dans le temps. L’arbre grossit d’abord par production et élargissement des cellules du bois. Dans un second temps ces cellules renforcent leurs parois, augmentant de fait la masse de l’arbre. Ces résultats laissent penser que les effets du changement climatique pourraient notamment perturber la seconde étape et in fine modifier la séquestration du carbone dans le bois, un des enjeux du défi climatique: les changements climatiques à venir pourraient modifier le décalage entre l’augmentation de la circonférence des arbres et la production de biomasse ligneuse, et affecter ainsi dans le futur la séquestration du carbone dans les écosystèmes forestiers. Modéliser les évolutions dans le temps des flux de carbone dans les différents compartiments des forêts (feuilles, troncs, racines, sols et nécromasse, appareil reproducteur des plantes) est une problé- matique particulièrement importante lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact du changement climatique sur ces écosystèmes. http://www.nature.com/articles/nplants2015160 LERFoB (Inra AgroParisTech), LabEx ARBRE 13
Adaptation des itinéraires sylvicoles aux changements climatiques: cas du chêne sessile et du Douglas Le contexte de changements climatiques et d’intensification de la gestion fores- tière incite à faire progresser les connaissances sur les effets conjoints du climat et de la compétition sur la dynamique forestière, en portant une attention particulière à l’articulation entre ces effets. Cette question a été traitée par une approche de modélisation et en s’appuyant sur des réseaux d’expérimentation sylvicole, Les résultats montrent un effet majeur de la densité du peuplement sur les différents indicateurs de croissance. La densité du peuplement explique à elle seule 60% de la variabilité de la production. La sécheresse estivale a un effet négatif sur la croissance aussi bien à l’échelle du peuplement qu’à l’échelle de l’arbre. Son amplitude varie selon la densité des peuplements et la taille de l’arbre . Ainsi, à l’échelle du peuplement, une augmentation du déficit hydrique estival de 20 à 60mm/mois entraîne une diminution de la crois- sance de 15% à l’échelle du peuplement, de 12% à 60% à l’échelle de l’arbre (les arbres les plus petits au sein du peuplement étant les plus af- fectés) et modifie la forme des arbres (arbres plus trapus en cas de forte sécheresse estivale). D’un point de vue démographique, ce résultat implique que la contrainte climatique va accélérer l’élimination des arbres les plus petits dans le peuplement. https://academic.oup.com/treephys/article/35/10/1035/2364497/Stand-density-tree-social-status-and-water-stress LERFoB (Inra AgroParisTech), LabEx ARBRE Colloque anniversaire des 20 ans du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) : Coopérative de données sur la croissance des peuplements forestiers (GIS Coop) Le Groupement d’Intérêt Scientifique «Coopérative de données sur la croissance des peuplements fores- tiers» (GIS Coop) a fêté ses 20 ans. Sous l’égide du Ministère chargé de l’agriculture et de la forêt, sept organismes mutualisent leurs moyens et leurs compétences pour installer et gérer des dispositifs expé- rimentaux en forêt, pour recueillir et mettre en commun des données sur la croissance des peuplements forestiers. Ils contribuent ainsi à l’élaboration de modèles de dynamique forestière intégrés dans la pla- teforme de simulation CAPSIS. Par ailleurs, ses réseaux servent de références techniques pour les pres- cripteurs en sylviculture. Un colloque a été organisé pour faire connaître le GIS Coop à un large public (décideurs politiques, directeurs d’organismes forestiers et chercheurs) et pour identifier les enjeux et pers- pectives pour le GIS Coop dans le contexte actuel des changements environnementaux et des nouvelles demandes sociétales. Le colloque s’est déroulé sur 2 journées : les 2 et 3 octobre 2014. http://docs.gip-ecofor.org/public/PROGRAMME_Gis-Coop_2_et_3_octobre_2014.pdf LERFoB Inra, AgroParisTech /CPFA/FCBA/IDF/INRA/Irstea/ONF, LabEx ARBRE 14
Inra 2017 Pilote de gazéification EA LERMaB Le 23 Octobre 2015 un pilote de gazéification de Laboratoire d’Etude et de biomasse pour la cogéné- Recherche sur le Matériau ration a été inauguré sur le Bois campus bois d’Epinal. Ce UL, USC Inra projet innovant mené en partenariat avec EDF per- met l’optimisation de la ges- Description tion de l’énergie au niveau des territoires en favorisant Le LERMAB est un laboratoire la production simultanée pluridisciplinaire de l’Uni- de chaleur et d’électricité versité de Lorraine rattaché pour augmenter le rende- sous contrat avec l’Inra . Il est ment global (principe de cogénération). Cela favorise l’utilisation d’une éner- localisé à Vandœuvre (Faculté gie renouvelable : le bois. Le pilote est conçu pour convertir différents types de des Sciences et Technologies), biomasses et déchets en un gaz de synthèse épuré au niveau de qualité requis à Épinal (École Nationale pour un usage moteur pour la production d’électricité et de chaleur en cogéné- Supérieure des Technologies ration. L’installation permettra notamment de préciser les conditions optimales et Industries du Bois et de fonctionnement selon les ressources utilisées, en vue du développement de IUT), et à Longwy avec une la production d’électricité décarbonée non intermittente sur les segments des antenne à l’IUT. Il compte une moyennes et petites puissances, en cohérence avec les orientations de la loi sur quarantaine de permanents la transition énergétique. Dans le contexte actuel de transition énergétique, ce ainsi qu’une quarantaine de projet de recherche répond à la fois aux enjeux de développement des énergies personnels non permanents. renouvelables en France et en Europe et aux objectifs de développement de la Au travers de compétences Région Lorraine. Cette opération a été labellisée « Pacte Lorraine » sur deux axes dans la biologie, la chimie, : la vallée européenne des matériaux, des énergies et des procédés et Filières le génie des procédés, la d’excellence et d’avenir (filière Forêt-Bois). physique, la mécanique et le génie civil, le laboratoire http://lermab.univ-lorraine.fr/pyrolysegazeification développe des recherches en relation avec le bois et les Lermab (UL, USC Inra), EDF fibres naturelles. Il joue un rôle privilégié d’interface entre la recherche et les industries de la filière bois développant des recherches fondamentales et appliquées avec des centres de transfert technologique tels que le Critt Bois ou le CETELOR. Contacts Philippe Gérardin philippe.gerardin@univ-lorraine.fr 15
Inra 2017 La fourniture des services écosystémiques en forêt UMR LEF Deux rapports dans la série « What Can Science Tell Us » ont permis, sous la forme de chapitres très courts, basés sur des cas d’études, de rendre compte Laboratoire d’Economie des recherches qui ont été menées dans le cadre du projet Newforex (EU FP7) Forestière durant plus de 4 années sur le concept de services écosystémiques et sur des Inra- AgroParisTech méthodes de mesure originales des bénéfices et des coûts engendrés par une meilleure gestion. Alors qu’une politique forestière continue à faire défaut au niveau de l’Europe, les orientations observées au niveau de l’ensemble des pays Description montrent la nécessité de mieux gérer les services écosystémiques de la forêt. Les enjeux reposent essentiellement sur des volontés identifiées de mettre en Le LEF est localisé à Nancy, sur place des méthodes standard de mesure tout en tenant compte des spécificités le campus d’AgroParisTech. de la structure tant spatiale qu’économique de la forêt privée. Dans un premier Il mobilise 16 permanents, 9 volume, des questions communes et relatives à la recherche de mesures et de doctorants et 3 contractuels. méthodes adéquates et pertinentes mettant en lien les méthodes de gestions Le LEF est le seul laboratoire et les bénéfices que peut en retirer la société, sont traitées. Le second volume de recherche en France, en pose les questions d’amélioration de la fourniture de services écosystémiques économie de l’environnement à travers les aspects de mesure (input/ouput), les coûts et les instruments de et des ressources naturelles, politique publique. dédié à l’analyse de la forêt et du secteur forestier. La http://www.efi.int/portal/virtual_library/publications/what_science_can_tell_us/5/ mission du LEF est de conce- voir, développer, et transférer LEF (Inra-AgroParisTech) LabEx ARBRE des méthodes et des outils d’analyse économique en vue de comprendre et d’améliorer la connaissance, la gestion des services écosystémiques de la forêt. Le LEF a acquis une expertise reconnue à l’interna- tional sur l’évaluation moné- taire des services écosysté- miques de la forêt et l’analyse des politiques publiques de préservation de ces services, également par son French Forest Sector Model (FFSM) et son observatoire économique de la forêt (OLEF). Contacts Serge Garcia serge.garcia@inra.fr 16
Inra 2017 Relation entre disponibilité en éléments nutritifs et diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés bactérienne UR BEF Biogéochimie des Ecosys- Ces recherches ont été réalisées dans le cadre de différents projets nationaux et internationaux (INRA, ANR JC, Labex ARBRE, France-Berkeley, projet européen tèmes Forestiers ECOFINDER), d’une part sur l’effet des essences d’arbres sur le cortège microbien Inra du sol, et d’autre part sur l’effet des propriétés édaphiques avec un focus plus précis sur les effets du type de sol, de l’âge du sol et du type de minéral. Ces recherches ont été développées en combinant des approches pasteuriennes, Description métagénomiques et de sciences du sol en lien avec le cycle des cations nutritifs. La comparaison du cortège microbien (archébactéries, bactéries, champignons L’Unité Biogéochimie des Eco- totaux et mycorhiziens) présent dans le sol et au voisinage des racines de deux systèmes Forestiers compte 21 essences plantées sur le même sol (Hêtre et Epicéa, Breuil-Chenue), nous a per- permanents, une dizaine de mis de mettre en évidence que si les champignons sont fortement déterminés doctorants/post-doctorants par l’essence d’arbre et peu par le compartiment (sol ou racine), au contraire les et 5 à 6 non permanents bactéries sont fortement déterminées par le compartiment et peu par l’essence techniciens. Disciplinairement, (Uroz et al., 2013a, Uroz et al., 2016a). En parallèle, les approches dépendantes de elle se situe à l’interface entre la mise en culture et/ou de métagénomique réalisées in situ ou en microcosmes les géosciences et les sciences ont permis de mettre en évidence que le type de sol, le type de minéraux, la forestières. La mission de disponibilité en cations nutritifs que ce soit naturellement entre horizons de sol, l’unité vise à étudier les entre types de sol ou après un amendement étaient des paramètres importants cycles biogéochimiques à l’origine de la structuration taxonomique et fonctionnelle des communautés des écosystèmes forestiers. bactériennes (Uroz et al., 2011c ; Jeanbille et al., 2016 ; Lepleux et al., 2013 ; Nico- Une des forces majeures de litch et al., 2016 ; Colin et al., 2016 ). L’ensemble de ces résultats à l’interface en l’unité est son expertise dans génomique environnement et biogéochimie a notamment conduit à l’émission l’établissement et la gestion du concept de minéralosphère (Uroz et al., 2015), qui définit les minéraux et de sites d’observation et roches du sol comme des interfaces réactives non seulement au niveau géochi- d’expérimentation fortement mique, mais aussi au niveau microbien. Dans ce contexte, les minéraux pour- instrumentés et maintenus sur raient représenter de véritables habitats microbiens, microorganismes adaptés le long terme. L’unité dispose à cet environnement et qui participeraient à la libération des nutriments piégés d’un laboratoire d’analyse des dans ces minéraux. sols, des solutions et des végé- taux et est en charge de la https://www.infona.pl/resource/bwmeta1.element.elsevier-bd3faab1-bbd9-35c0-82ef-000d40f7fa38 M-POETE (Plateforme d’Obser- vation et d’Expérimentation BEF, IaM , LabEx ARBRE sur les Ecosystèmes Terrestres) dans le cadre de l’infrastruc- ture nationale ANAEE-F. Contacts Laurent Saint André laurent.saint-andre@inra.fr 17
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