L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma

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L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
LE MENSUEL

             L’Époque
             de Matthieu Bareyre

             Monsieur Link de Chris Butler
             Je vois rouge de Bojina Panayotova
AVRIL 2019

             La Lutte des classes de Michel Leclerc
             Ray & Liz de Richard Billingham
             90’s de Jonah Hill
             rencontres avec
             Beatriz Seigner pour Los Silencios
             Gilles Perret et François Ruffin
•

             pour J’veux du soleil !
#4

             Michael Bully Herbig pour Le Vent de la liberté
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
SOMMAIRE
                      FILMS DU 3 AVRIL 2019
Captive State de Rupert Wyatt		                             HH
Curiosa de Lou Jeunet			                                    HHH
L’Héritage des 500 000 de Toshiro Mifune                    HH
L’Homme à la moto de Agustín Toscano                        HH
J’veux du soleil ! de Gilles Perret et François Ruffin      HHH
Rencontre avec Gilles Perret et François Ruffin
La Lutte des classes de Michel Leclerc                      HHH
Mon inconnue de Hugo Gélin		                                HH
Le Parc des merveilles		                                    HH
Shazam ! de David F. Sandberg		                             H
Los Silencios de Beatriz Seigner                            HHH
Rencontre avec Beatriz Seigner
Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi                             HH
Terra Willy de Éric Tosti		                                 HH
Tito et les oiseaux
de Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto         HHH

                     FILMS DU 10 AVRIL 2019
Ariol prend l’avion ! Film collectif                        HHH
Blanche comme neige de Anne Fontaine                        HH
La Familia de Gustavo Rondón Córdova                        HHH
Genèse de Philippe Lesage		                                 HHH
Le Grain et l’ivraie de Fernando Solanas                    H
Les Grands squelettes de Philippe Ramos                     HH
L’Incroyable aventure de Bella de Charles Martin Smith      HH
Love, Cecil de Lisa Immordino Vreeland		                    HHH
Les Oiseaux de passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra   HHH
Pour Ernestine de Roldolphe Viémont                         HHH
Ray & Liz de Richard Billingham		                           HHH
Royal Corgi de Ben Stassen et Vincent Kesteloot             HH
Simetierre de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer                HH
Le Vent de la liberté de Michael Bully Herbig               HHH
Rencontre avec Michael Bully Herbig
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
FILMS DU 17 AVRIL 2019
Alpha : The Right to Kill de Brillante Ma. Mendoza   HH
La Camarista de Lila Avilés				                      HHH
Le Cercle des petits philosophes de Cécile Denjean   HHH
L’Époque de Matthieu Bareyre		                       HHH
Liz et l’oiseau bleu de Naoko Yamada                 HHH
Menocchio de Alberto Fasulo		                        HHH
Monsieur Link de Chris Butler		                      HHH
Première campagne de Audrey Gordon                   HHH
La Princesse des glaces :
Le Monde des miroirs magiques
de Aleksey Tsitsilin et Robert Lence                 HH
Raoul Taburin de Pierre Godeau                       HHH
El Reino de Rodrigo Sorogoyen		                      HH
Seule à mon mariage de Marta Bergman                 HH
Working Woman de Michal Aviad                        HHH

                 FILMS DU 24 AVRIL 2019
L’Adieu à la nuit de André Téchiné                   HH
Aujourd’hui, rien de Christophe Pellet               HH
Debout de Stéphane Haskel		                          H
Disperata de Edoardo Winspeare                       HHH
Je vois rouge de Bojina Panayotova                   HHH
Mais vous êtes fous de Audrey Diwan                  H
La Miséricorde de la jungle de Joel Karekezi         HHH
Monrovia, Indiana de Frederick Wiseman               HH
Ne coupez pas ! de Shinichiro Ueda                   HHH
90’s de Jonah Hill			                                HHH
Un tramway à Jérusalem de Amos Gitai                 HH
Victor & Célia de Pierre Jolivet		                   HHH
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
ÉDITO

Chloé de 3 à 19
C’est comme dans un film d’Agnès Varda. Il y a ce qui est prévu, il y a ce qui n’était pas
prévu et il y a la chose jolie qui se passe quand on accueille l’imprévu en faisant confiance
au sens artistique du hasard.
Ce qui était prévu c’est que cet édito soit consacré à Chloé Rolland, qui, après avoir
été pendant ces quinze dernières années la directrice des Fiches (et bien plus encore),
en a quitté l’équipe salariée au mois de mars dernier pour partir vers de nouvelles
aventures et permettre à l’association de poursuivre sa route en allégeant ses charges…
Rédactrice, responsable administrative, créatrice, inspiratrice, moteur à explosion, Chloé
a teinté de sa couleur tout ce qu’ont été et tout ce qu’ont fait les Fiches depuis quinze
ans. Elle les a représentées, à l’intérieur et à l’extérieur, au téléphone avec vous ou dans
les bureaux du CNC. Elle les a également tenues à bout de bras. Il faut dire que dans
une autre vie, Chloé avait appris à parler avec les chiffres. À son arrivée, la singularité
que constituait le fait de pratiquer cette deuxième langue, pour le moins exotique dans
nos rangs, ne passa pas longtemps inaperçue, d’autant qu’elle tombait très bien. En
2004, elle fut ainsi le deus ex machina qui permit de sauver les Fiches, qui traversaient
déjà une crise engageant leur survie. C’est grâce à elle que l’histoire a continué, et
qu’ont pu s’écrire de nouveaux chapitres, dont il aurait été bien dommage de se passer...
Par la suite, avec nos présidents-amis, Cyrille puis François, elle n’a cessé de repartir
au combat (l’un de ses premiers enthousiasmes en tant que rédactrice avait été pour
un film dont le titre, considéré rétrospectivement, avait valeur de programme : Pas de
repos pour les braves !), jusqu’aux batailles d’aujourd’hui. Avec le départ de Chloé, qui
reste à nos côtés mais en revenant dans l’équipe des rédacteurs et administrateurs
bénévoles, c’est donc une page importante qui se tourne. Les Fiches sans elle à leur
tête ne seront plus les mêmes Fiches. L’heure est au renouvellement et à la réinvention.
Et puis ce serait sans doute un peu trop cloisonner les choses que de ne pas dire qu’à titre
personnel, ce qui se tourne ici, c’est aussi, pour moi, une page professionnelle à laquelle
est attachée une page de la vie. Car si l’aventure des Fiches est une aventure collective
assez géniale (vous ne trouverez pas partout autant de gens biens, rassemblés ensemble
autour d’un même projet), ça été une aventure que nous avons aussi longtemps,
parallèlement, vécue à deux, Chloé et moi, au fil d’une collaboration qui nous a semblé
si convaincante que nous avons fini par nous marier (comme quoi, bien avant qu’il soit
à la mode d’inscrire “fait avec amour” sur les étiquettes de vêtements, les publications
des Fiches l’ont vraiment été). Ensemble nous avons longuement galopé dans cette
aventure de cinéma qu’étaient les Fiches. Nous avons traversé des nuits blanches,
des villes, des épreuves, des euphories, nous avons eu des fous rires et bravé des
dangers, nous avons fabriqué des revues, imaginé des livres, rencontré des gens, pensé,
rêvé, imaginé, nous avons pris des trains, des voitures, des cuites, des itinéraires Bis,
nous avons cotoyé des gentils, croisé quelques méchants, nourri des enthousiasmes :
c’était un beau film.
Voilà, c’est de ça que je voulais vous parler. Et puis arrive l’imprévu. L’imprévu c’est
que la mort d’Agnès Varda, sujet d’édito évident, intervienne juste au moment où je
m’apprêtais à rédiger ce texte. Or, si je n’ai finalement renoncé ni à l’un ni à l’autre
c’est qu’il y a le joli hasard. Et le joli hasard, c’est d’une part qu’il existe un trait d’union
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
objectif entre Agnès V. et Chloé R. (j’y reviendrai) et d’autre part que dire ce que j’ai aimé
dans les films de Varda et raconter ce que je viens d’évoquer c’est parler de la même
chose : le mélange entre la vie et le cinéma.
En effet, ce qui m’a toujours semblé le plus beau dans les films de Varda c’est leur
façon, gracieuse, fluide, énergique, inspirante, de mêler la vie et les films dans un roulis
incessant où l’un et l’autre se nourrissent et deviennent indissociables.
Agnès Varda était en quelque sorte le pendant solaire de Jean-Luc Godard, soit une
machine de création, se nourrissant de tout, faisant feu de tout bois pour éclairer et
réchauffer le réel en permanence. Solaire, car là où le cinéma de Godard s’oppose au
réel, l’agresse et le malmène avec en ligne d’horizon l’utopie de le transformer, Varda,
elle, avait pour moteur une acceptation sans réserves de la vie et de tout ce qui la
constitue : l’ordinaire comme l’extraordinaire ; la joie, l’amour, les enfants, les chansons
et les tournesols, mais aussi la douleur et la mort, omniprésente dans une œuvre dont
on retient pourtant avant tout le côté ludique et léger (un suicide clôt Le Bonheur, un
autre ouvre L’Une chante, l’autre pas ; Sans toit ni loi commence par l’image du cadavre
de son héroïne, l’ombre de la maladie et de la mort plane sur Cléo de 5 à 7 et Jacquot
de Nantes…). Ce grand oui à la vie, conditionné par un oui préalable à la mort, tenait à
une ferme conviction – à la pertinence maintes fois prouvée – dans l’idée que tout peut
être transfiguré en œuvre d’art : l’immensité de la mer ou le grain de la peau, Louis
Aragon ou le boulanger du coin, un château ou une pomme de terre...
Ce rapport à la vie, gourmand et généreux, s’est traduit, dans son cinéma, par une
cohabitation perpétuelle entre le documentaire et la fiction. Déjà son premier film,
La Pointe courte était conçu comme un mille-feuilles superposant régulièrement couches
de fiction et couches de documentaire. Passant de la photographie au cinéma et du
cinéma à l’art contemporain, gonflant sa voile à tous les vents de libération, artistiques,
techniques ou idéologiques qui passaient (la nouvelle vague, les mouvements féministes,
l’apparition des caméras numériques…), faisant toujours, suivant l’expression de Godard,
“les films possibles là on est”, sautillant du court au long, du film de voyage au film de
quartier, de la carte postale au journal intime et du portrait à la nature morte, Varda a
mis une énergie inaltérable à faire sauter les cloisons. Si bien qu’au bout du compte,
sa vie toute entière était devenue une œuvre d’art : elle avait transformé sa maison en
décor, en bureau de production, en studio de cinéma, ses voisins en acteurs, sa famille
en troupe, son couple en icône, son chat en statue, sa coupe de cheveux en logo …
Et donc, si Agnès Varda était cette grand-mère chérie de tous les cinéphiles, au-delà
de l’admiration que pouvait susciter un bouquet de films majeurs signés de son nom,
c’était sans doute pour cela : pour avoir accompli si pleinement, en lui donnant l’air
d’être si simple et accessible, ce fantasme que nous partageons tous : vivre “en cinéma”.
Pour en revenir au trait d’union, c’était en 2013, au festival de Cannes. Chloé était juré
Caméra d’Or et Agnès Varda était la présidente du jury. Elles ont passé comme ça tout
un festival ensemble. C’était un moment marquant, elle vous le racontera peut-être un
jour. À ce moment-là Chloé et moi nous étions lancés, parallèlement aux Fiches, dans
un projet solo : la conception de bébés. Le premier était alors en pré-production, et dans
ses oreilles à peine terminées coulait déjà la voix d’Agnès Varda, qu’il pouvait, depuis
le ventre de sa maman, entendre parler de cinéma. Au mois de décembre suivant il est
né et s’est appelé Ulysse, du nom d’un marin grec, d’un roman de James Joyce et d’un
film d’Agnès Varda.
                                                                            NICOLAS MARCADÉ
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
Captive State (Captive State)
de Rupert Wyatt

Dix ans après qu’une espèce extraterrestre a envahi                                                                          SCIENCE-FICTION
                                                                                                                           Adultes / Adolescents
la Terre, et que les gouvernements humains ont
capitulé, la résistance s’organise… Un film de SF tenu                        u GÉNÉRIQUE
et à la modestie louable, mais au récit quelque peu                           Avec : John Goodman (William Mulligan), Ashton Sanders (Gabriel
prévisible et à l’esprit de sérieux dommageable.                              Drummond), Jonathan Majors (Rafe Drummond), Vera Farmiga
                                                                              (Jane Doe), Kevin Dunn (le commissaire Eugene Igoe), James
                                                                              Ransone (Patrick Ellison), Alan Ruck (Charles Rittenhouse),
                                                                              Madeline Brewer (Rula), Colson Baker (Jurgis), Kevin J. O’Connor
                                                                              (Kermode), Ben Daniels (Daniel), Caitlin Ewald (Anita), Lawrence
                                                                              Grimm (Evan Hayes), Guy Van Swearingen (Eddie), Elena Flores
                                                                              (Flores), D.B. Sweeney (Levitt), Rene Moreno (le coursier), Yasen
                                                                              Peyankov (le hackeur), Tar’honda M. Jones (Barbosa), Shannon
                                                                              Cochran, Patrese McClain, Chiké Johnson, Megan Brooke Long,
                                                                              Chronicle Wilchrist Ganawah, Alex Henderson, Lucien Cambric,
                                                                              KiKi Layne, Avery Lee, Bries Vannon, Jason Bradley, James Hatten.
                                                                              Scénario : Erica Beeney et Rupert Wyatt Images : Alex Disenhof
                                                                              Montage : Andrew Groves 1er assistant réal. : Jonas Spaccarotelli
                                                                              Scripte : Sarah Schooley Musique : Rob Simonsen Son : Paul Hsu
                                                                              Décors : Keith P. Cunningham Costumes : Abby O’Sullivan Effets
                                                                              spéciaux : Jordan Gianneschi et Dan Steinhaus Effets visuels :
                                                            © Metropolitan    Eric Pascarelli Dir. artistique : Chris Cleek et Dawn Swiderski
                                                                              Maquillage : Zsofia Otvos Casting : Sheila Jaffe et Joan Pilo
                                                                              Production : Lighfuse & Gettaway et Participant Media Pour :
     HH       Le très compétent Rupert Wyatt, signataire voici
                                                                              Storyteller Distribution Producteurs : David Crockett et Rupert
quelques années du tout premier volet du reboot de La Planète
                                                                              Wyatt Distributeur : Metropolitan Filmexport.
des singes - sans prétendre toutefois à l’ampleur qu’à sa suite,
en deux temps il est vrai, déploierait le doué Matt Reeves -,                                 109 minutes. États-Unis, 2019
s’attaque ici, quoique par la bande, à l’argument bien connu                                   Sortie France : 3 avril 2019
(disons, de La Guerre des mondes à Attack the Block, de la SF
                                                                              u RÉSUMÉ
grand format à l’aimable pochade lo-fi - tout un nuancier en
                                                                              Chicago, années 2020. Dix ans plus tôt, des extraterrestres
somme) de l’invasion extraterrestre. Par la bande car Wyatt,                  ont attaqué la Terre. Les gouvernements humains leur ont
ici co-scénariste, s’intéresse quant à lui à l’après - l’après-guerre,        prêté allégeance... Le jeune Gabriel, lui - dont le frère Rafe,
pour être exact : une fois que les humains ont rendu les armes,               mort au combat, est célébré en héros de la résistance - ne
comment coexister avec l’occupant ? Faut-il courber l’échine ou au            l’a jamais accepté. De son côté, William Mulligan, policier
contraire ourdir une résistance violente, quelles que soient                  et ancien coéquipier du père de Gabriel, collabore avec
les représailles à l’encontre des civils ? Soit en quelque                    les envahisseurs. Entre deux visites, toutefois, à une prostituée
sorte la problématique de V, sympathique série télévisée des                  qui vit à Pilsen, le quartier de Gabriel. Lequel découvre
                                                                              que Rafe est vivant… et qu’avec quelques autres, il prépare
années 1980 qui, elle, ne faisait pas grand mystère du parallèle
                                                                              l’assassinat d’un dignitaire extraterrestre à l’occasion de
qu’elle établissait avec l’Occupation nazie... Tout cela est                  la “Fête de l’unité”. Mulligan, qui a pisté Gabriel, s’efforce
dans l’ensemble maîtrisé, mais quelque peu engoncé dans                       en vain de déjouer l’attentat : le dignitaire est tué.
un esprit de sérieux dommageable (qui a au moins pour lui son
                                                                              SUITE... Gabriel, qui a rejoint la résistance, est capturé. Ses
ancrage réaliste, son souci de quotidienneté et d’économie                    camarades sont abattus. Mulligan lui propose un marché : il
de moyens, son inscription dans un environnement urbain                       doit livrer le chef de la résistance, sans quoi Pilsen sera rasé
resserré - quelques quartiers de Chicago pour l’essentiel - et                et Rafe abattu. Il s’y résout : il s’agit de la prostituée, qui est
plutôt bien vu), et que peinent à porter des acteurs en mal de                assassinée par les forces de l’ordre. Mulligan découvre que
charisme (Ashton Sanders) ou peu présents (Vera Farmiga,                      celle-ci avait pour clients des hauts gradés, leur soutirait
cinq bonnes minutes à l’écran). On peine à se passionner pour                 des informations et en gardait des enregistrements. Parmi
ce récit rebattu et dont on devine, très tôt, qu’il se conclura               eux, le Commissaire Igoe, chef de la police de Chicago, est
                                                                              relevé de ses fonctions. Mulligan est promu à son poste.
d’un twist dont, sans deviner les détails, on pressent, tôt
                                                                              Libéré, Gabriel découvre que Mulligan et la prostituée - amis
une fois encore, lesquels des protagonistes cachaient leur jeu                de ses parents - étaient de mèche : l’échec de l’opération
et, secrètement, œuvraient pour l’occupant ou la résistance.                  faisait partie de leur plan. Convoqué dans le vaisseau-
Reste toutefois la présence de John Goodman, parfait en                       mère extraterrestre, Mulligan s’y rend pour y commettre
collabo à l’ignominie tranquille. _T.F.                                       un attentat-suicide.

                        Visa d’exploitation : 150634. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 400 copies (vo / vf).

                                                                        6                                                 © les Fiches du Cinéma 2019
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
Curiosa
de Lou Jenet

Ce premier film de Lou Jeunet imagine la relation entre                                                         CHRONIQUE SENTIMENTALE
                                                                                                                      Adultes / Adolescents
Pierre Louÿs, auteur de romans érotiques, photographe,
libertin, et sa modèle Marie de Régnier. Curiosa,                         u GÉNÉRIQUE
œuvre sensuelle et élégante, est surtout la révélation                    Avec : Noémie Merlant (Marie de Heredia), Niels Schneider
d’une réalisatrice culottée et talentueuse.                               (Pierre Louÿs), Benjamin Lavernhe (Henri de Régnier), Camélia
                                                                          Jordana (Zohra Ben Brahim), Amira Casar (Madame de Heredia),
                                                                          Scali Delpeyrat (José-Maria de Heredia), Mathilde Warnier
                                                                          (Louise de Heredia), Mélodie Richard (Hélène de Heredia),
                                                                          Émilien Diard-Detoeuf (Jean de Tinan), Damien Bonnard (André
                                                                          Chaumeix), Guilhem Fabre (Claude Debussy), Alexia Giordano
                                                                          (la bouquetière), Akkram Soussi (le musicien au tambour), Manuel
                                                                          Senra (le dresseur d’autruches), Charlotte Bigeard (la nourrice
                                                                          de l’autruche), Kelly Windrestein (la modèle), Alice Lacharme
                                                                          (la nourrice du bébé “Tigre”), Luc & Florian Petit-Jean (Bébé “Tigre”),
                                                                          Théo Hakola (le majordome), Christophe Botti et Christian Sénat
                                                                          (les invités de Pierre Louÿs), Lucas Monjal (le jeune télégraphiste).
                                                                          Scénario : Lou Jenet et Raphaëlle Desplechin, d’après une idée de
                                                                          Lou Jenet Images : Simon Roca Montage : Anita Roth 1re assistante
                                                                          réal. : Élodie Roy Scripte : Josiane Morand Musique : Arnaud
                                                                          Rebotini Son : Rémi Daru, Damien Boitel et Benjamin Viau Décors :
                                                       © Curiosa Films    Yann Mégard Costumes : Valentine Breton des Loÿs Maquillage :
                                                                          Natali Tabareau-Vieuille Casting : Pierre-François Créancier
                                                                          Production : Curiosa Films Coproduction : Playtime Producteur :
   HHH       Un carton, au début du film, nous prévient :
                                                                          Olivier Delbosc Productrice exécutive : Christine de Jeckel Producteur
une curiosa est un objet chargé d’un caractère érotique,
                                                                          associé : Émilien Bignon Distributeur : Memento Films.
grivois. Les puritains passeront leur chemin. Car si le film
de Lou Jeunet ne cède jamais à la pornographie - elle y met                                  107 minutes. France, 2018
bien trop de cinéma ! - l’érotisme y est fondamental,                                        Sortie France : 3 avril 2019
tout l’enjeu de ce récit étant de porter à l’écran la relation
                                                                          u RÉSUMÉ
de Pierre Louÿs, écrivain décadent à la prose raffinée,
                                                                          Amoureuse du séducteur Pierre Louÿs, qui l’apprécie
et de son amante et modèle Marie de Régnier, mariée                       également, Marie doit se résoudre à épouser son ami
malgré elle et dont les clichés témoignent aujourd’hui de                 Henri, un poète. En 1897, Pierre, photographe et écrivain,
la double vie. Ce pari de la sensualité est pleinement                    revient de voyage à Paris avec une Algérienne, Zohra, qui
réussi, d’abord grâce à une mise en scène très élégante qui               distribue ses faveurs à tout son groupe d’amis et que Pierre
saisit avec justesse les jeux de regard, les petits gestes, et            photographie dans des poses suggestives. Jalouse, Marie
une forme de nonchalance très fin de siècle. Ensuite grâce                va voir Pierre en cachette. Ils entament une relation et elle
à des acteurs investis qui semblent avoir totalement                      demande à poser pour lui.
confiance dans la caméra. Noémie Merlant et Camélia                       SUITE... Marie est de plus en plus jalouse de Zohra, dont
Jordana promènent ainsi fièrement leur nudité comme                       elle découvre les clichés et que Pierre emmène à
un pied de nez à la bienséance, et la caméra capture                      l’opéra. Henri découvre les photos de Marie. Furieux, il
                                                                          l’agresse. Quand Marie se met à pleurer devant lui, Pierre
une jolie complicité entre Pierre et Marie, eux-mêmes
                                                                          renvoie Zohra, furieuse. Elle s’explique avec Marie et
traversés par des émotions complexes, se forçant à                        les deux femmes ont une relation sexuelle. Henri s’explique
appréhender leur relation comme un jeu jusqu’à ce que                     avec Pierre, qui part pour Alger retrouver Zohra. Marie
leurs sentiments prennent le dessus. Tout cela reste dans                 est désespérée. Elle croise Jean, un ami de Pierre qu’elle
la sphère de l’intime, loin de la reconstitution académique des           retrouve chez ce dernier. Pierre revient. Marie met fin
cercles décadentistes attendue. Et si l’on entend du Debussy,             à sa relation avec Jean, qui se suicide. Pierre refuse
la bande-son est surtout contemporaine, comme les détails                 de voir Marie, et apprend qu’elle est enceinte. Marie
des costumes. Il faut passer outre certains anachronismes                 lui explique que le bébé est le sien et s’appellera Pierre,
                                                                          Henri lui demande d’en être le parrain et de reprendre
- la vue de Paris avec La Défense au loin, ou ces feux de
                                                                          sa relation avec Marie... Marie apprend que sa sœur
circulation qui illuminent la fin du film. S’il fallait vraiment          Louise aime Pierre. Pierre couche avec Louise, Marie
regretter quelque chose, c’est que Lou Jeunet, auteure                    le convainc de l’épouser. Pierre fait des photos des deux
d’une partition intelligente, parfois envoûtante, refuse de               sœurs mais perd la vue. Marie écrit un livre, qui est
nous faire rire ou pleurer. _M.Q.                                         un succès.

                          Visa d’exploitation : 146899. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 70 copies.

                                                                    7                                                  © les Fiches du Cinéma 2019
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
L’Héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)
de Toshirô Mifune

Pour son seul film comme réalisateur, Toshiro Mifune                                                                             AVENTURES
                                                                                                                        Adultes / Adolescents
proposait en 1963 une aventure aux Philippines restée
inédite. Utile à la connaissance de la star, cette chasse                   u GÉNÉRIQUE
au trésor hantée par la Guerre était une œuvre trop                         Avec : Toshirô Mifune (Takeichi Matsuo), Tatsuya Mihashi
consciencieuse pour passer à la postérité.                                  (le capitaine Keigo Gunji), Tsutomu Yamazaki (Tsukuda), Mie Hama
                                                                            (la native d’Igorot), Yuriko Hoshi (Masako Matsuo), Yoshio Tsuchiya
                                                                            (Yamazaki), Sachio Sakai (Igarashi), Yoshifumi Tajima (Yasumoto),
                                                                            Tetsu Nakamura (l’Asiatique), F.J. Horning (l’étranger au cigare),
                                                                            Evie King (la femme de l’étranger), Teddy Akauiri (l’homme), Keiko
                                                                            Yamada (la femme de la boulangerie), Terry (l’agent de police
                                                                            Paigo), Michio Hayashi (Clark), Tatsuya Nakadai (Mitsura Gunji).
                                                                            Scénario : Ryûzô Kikushima Images : Takao Saitô Montage :
                                                                            Shûichi Anbara 1er assistant réal. : Shigekichi Takemae Scripte :
                                                                            Teruyo Nogami Musique : Masaru Satô Son : Fumio Yanoguchi
                                                                            Décors : Yoshirô Muraki Production : Toho, Mifune Productions
                                                                            Co. et Takarazuka Motion Picture Company Producteurs : Masumi
                                                                            Fujimoto et Tomoyuki Tanaka Producteur associé : Toshirô Mifune
                                                                            Distributeur : Carlotta Films.

                                                                © Toho

    HH         En ouverture, deux minutes didactiques nous
exposent le moteur scénaristique de l’aventure : un tas de
pièces d’or enfoui pendant la Seconde Guerre mondiale par
les Japonais au cœur des Philippines. Le film va ensuite                                       97 minutes. Japon, 1963
décrire l’opération clandestine montée vingt ans plus tard                                    Sortie France : 3 avril 2019
pour récupérer ce magot et, à travers l’opposition entre des
                                                                            u RÉSUMÉ
mercenaires cupides et un homme à la droiture remarquable,
                                                                            En 1942, l’armée japonaise transporte des caisses d’or à
développer un conflit moral davantage que physique.                         travers les Philippines. À la fin de la guerre, le trésor a disparu.
Le choix proposé est le suivant : s’enrichir, ou au contraire               En 1962, au Japon, un industriel propose à Matsuo de participer
faire profiter du trésor aux familles des 500 000 Japonais                  à une expédition clandestine pour récupérer ces pièces car il
morts au combat dans la région. Si le picaresque, provoqué                  est le dernier survivant à savoir où les trouver. Matsuo refuse
par des personnages fortement caractérisés, pointe son nez                  mais est embarqué de force sur un bateau par trois hommes
de temps à autre dans ce cadre idéal, le sérieux de l’affaire               menés par Gunji Keigo, le frère de l’industriel. Après avoir
ne se dément jamais, plombant souvent le récit et l’émotion                 traversé un typhon, ils débarquent discrètement aux
                                                                            Philippines. Matsuo s’oppose aux autres, leur reprochant
authentique liée aux douloureux souvenirs guerriers. Mifune
                                                                            leur rapacité et craignant de se faire descendre une fois
a cherché à effectuer son travail correctement, sans faiblir ni             révélé l’emplacement des caisses. Après avoir traversé sans
briller. S’il offre ici sa belle présence à l’écran, il en a oublié         encombre le territoire d’une tribu, les Igorots, ils touchent
de se filmer réellement en action (alors que son corps en                   au but mais le trésor n’est plus à sa place.
mouvement impressionnait tant chez Kurosawa), occupé à                      SUITE... Pour poursuivre tranquillement leurs recherches,
enregistrer, entre deux séquences un peu plus agitées, de                   ils ligotent Matsuo. Mais celui-ci est libéré par un Igorot, qui
longs dialogues/discours sur la nécessaire foi en l’humanité.               se révèle être un ancien soldat japonais ayant gardé l’œil sur
Formulée maintes fois par son personnage, cette espérance                   le trésor dans l’espoir de revoir un jour des compatriotes.
se double d’un fort sentiment patriotique poussant au respect               Matsuo récupère les pièces et réussit à convaincre l’équipe
entre les générations du “nouveau Japon”. À la fin d’un film                de repartir en emmenant son sauveur, qui est finalement
structuré au fil de tours de force scénaristiques, Mifune nous              abattu par sa propre femme. Lors d’une altercation, Gunji
                                                                            est poignardé. Il meurt le soir, à côté de Matsuo, alors que
laisse sur une note tragique et absurde, trop peu convoquée
                                                                            ses trois compères tentent de s’échapper avec l’or, avant
jusque-là. Et nous laisse également, ce faisant, dans                       de se raviser. Le lendemain, en atteignant la plage, ils sont
le doute - peut-être alors partagé par lui-même - concernant                tous abattus par un homme qu’ils avaient auparavant pris
la possibilité qu’il aurait eu de poursuivre plus avant dans                pour un touriste mais qui travaille pour un Américain...
la réalisation. _E.S.                                                       lequel tirait toutes les ficelles.

                        Visa d’exploitation : en cours. Format : Scope - Noir & Blanc - Son : Mono. 10 copies (vo).

                                                                    8                                                  © les Fiches du Cinéma 2019
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
L’Homme à la moto (El Motoarrebatador)
de Agustín Toscano

En Argentine, deux meilleurs amis exercent le vol                                                                     CHRONIQUE SOCIALE
                                                                                                                      Adultes / Adolescents
à l’arraché en moto mais un jour, en dérobant le sac
d’une vieille dame, celle-ci est grièvement blessée                       u GÉNÉRIQUE
et frappée d’amnésie. Un film simple mais qui                             Avec : Sergio Prina (Miguel), Liliana Juárez (Elena), León Zelarrayán
vise juste sur le thème de la culpabilité.                                (León), Daniel Elias (Colorao), Camila Plaate (Antonella), Plar
                                                                          Benitez Vibart (Luz), Mirella Pascual (Flora).
                                                                          Scénario : Agustín Toscano Images : Arauco Hernández Holz
                                                                          Montage : Pablo Barbieri Musique : Maxi Prietto Son : Catriel
                                                                          Vildosola Décors : Gonzalo Delgado Galiana Costumes :
                                                                          Gonzalo Delgado Galiana Production : Rizoma et Murillo Cine
                                                                          Coproduction : Oriental Features et Gloria Films Producteurs :
                                                                          Natacha Cervi, Hernán Musaluppi, Georgina Baisch et Cecilia
                                                                          Salim Coproducteurs : Diego Robino Picón et Santiago López
                                                                          Producteur associé : Laurent Lavolé Distributeur : Les Acacias.

                                                       © Rizoma Films

    HH       Second long métrage d’Agustín Toscano,
et déjà une deuxième sélection au festival de Cannes.
La première fois à la Semaine de la Critique en 2013 pour
Los Dueños, et cette fois à la Quinzaine des Réalisateurs.                      93 minutes. Argentine - Uruguay - France, 2018
À partir d’un drame social, le réalisateur dresse le tableau                             Sortie France : 3 avril 2019
de la région de Tucumán, dont il est originaire : en dépit
                                                                          u RÉSUMÉ
de la brutalité politique et sociale qui y règne, son
                                                                          Miguel vit en Argentine, à Tucumán. Séparé de sa femme,
attachement aux lieux, filmés avec beaucoup de délicatesse,               il continue toutefois de la voir, et veille notamment sur
est palpable. En soi le scénario, et ce qu’il véhicule, sont              son fils. Sans domicile ni source de revenus, il pratique, en
d’une simplicité biblique : il s’agit de mettre en scène                  moto, le vol à l’arraché, avec la complicité de son meilleur
la culpabilité d’un personnage (Miguel, qui, en volant                    ami. Un jour, ils blessent une vieille dame en la traînant sur
le sac d’une vieille dame, l’a grièvement blessée), et                    plusieurs mètres dans la rue. Par culpabilité, Miguel décide
de voir jusqu’où celle-ci pourra bien le conduire. La victime             d’aller la voir à l’hôpital. Il profite de son amnésie pour se
devenue amnésique, Miguel se rapproche d’elle et                          faire passer pour l’un de ses proches. Ainsi, il entreprend
                                                                          d’entrer dans sa vie...
se fait passer pour un proche, jusqu’à l’accompagner,
au quotidien, dans sa rééducation. S’entremêlent alors                    SUITE... Miguel accompagne Elena - qui ne peut presque
pour lui, sur fond de culpabilité et de mensonges,                        plus bouger - chez elle et l’aide au quotidien. Il s’occupe
                                                                          d’elle et s’installe dans l’appartement. Il ne parle plus
problématique familiale (son couple qu’il essaie de
                                                                          à son meilleur ami, souhaitant plus être un “voyou”,
reconstruire), instabilité financière et disputes avec son                même s’il continue à piller les magasins. Il cherche à se
meilleur ami... Les personnages de Miguel et Elena                        réconcilier avec sa femme et à voir plus souvent son fils,
(la victime) sont simples mais attachants, et le fait que                 mais elle ne souhaite pas se remettre avec lui. Un jour, à
le scénario ne fasse pas dans la surenchère nous aide                     la télévision, il se voit filmé dans un magasin par
à nous immiscer dans leur quotidien douloureux, à nous                    une caméra de surveillance. Dès lors, il peine à assumer
imprégner, au fil du film, d’un climat social bien senti.                 l’image qui est donnée de lui et sa réputation de voleur. Lors
Il est d’autant plus regrettable que les personnages                      d’une dispute, il soupçonne Elena de ne pas être la propriétaire
                                                                          de l’appartement, mais la femme de ménage. Son meilleur
secondaires ne soient pas davantage approfondis, et qu’ils
                                                                          ami le retrouve chez Elena. Il dévoile à celle-ci sa véritable
semblent se borner à des éléments de scénario. Toutefois,                 identité, et lui apprend que c’est lui qui a blessé Elena.
et en dépit d’un dénouement quelque peu expédié, et pour                  Miguel et son ami se battent. Miguel prend la fuite, mais il
ainsi dire décevant, L’Homme à la moto est un film pour                   est appréhendé et mis en prison. Elena vient tout de même
le moins honorable. _F.F.                                                 lui rendre visite, accompagnée du fils de Miguel.

                       Visa d’exploitation : 150560. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 40 copies (vo).

                                                                   9                                                  © les Fiches du Cinéma 2019
L'Époque de Matthieu Bareyre - Les Fiches du Cinéma
J’veux du soleil !
de Gilles Perret et François Ruffin

Un documentaire sensible et coloré sur les Gilets                                                                        DOCUMENTAIRE
                                                                                                                     Adultes / Adolescents
Jaunes, débordant d’humanité et qui, malgré des
témoignages exprimant une détresse sociale,                              u GÉNÉRIQUE
donne chaud au cœur par ce qu’il montre : la dignité                     Avec : Gilles Perret et François Ruffin.
retrouvée de gens qui cessent de courber la tête.                        Montage : Cécile Dubois Son : Léon Rousseau Production :
                                                                         Les 400 Clous Producteur : Thibault Lhonneur Distributeur :
                                                                         Jour 2Fête.

                                                      © Les 400 Clous

                                                                                            75 minutes. France, 2019
  HHH         Le 9 décembre 2018, François Ruffin (Merci                                             Infos1
patron !) monte dans sa Berlingo, accompagné de son ami
Gilles Perret (Les Jours heureux, La Sociale, L’Insoumis)                se termine, sur une plage, près de Montpellier, avec
afin d’aller, sur les ronds-points, à la rencontre des Gilets            Marie chantant la chanson éponyme d’Au p’tit bonheur.
Jaunes. Le mouvement en est alors à sa quatrième semaine                 Le spectateur retiendra de ce périple des rencontres
de contestation et les médias le présentent encore comme                 fortes : la découverte des autres “en se parlant”
un ramassis de fascistes homophobes et xénophobes.                       (Arsy), “le plaisir d’enfant” de construire une cabane
Les deux compères sentent que cette vision manichéiste                   (Mâcon), Khaled l’amputé des deux jambes (Corenc),
est celle de la classe dominante qui ne sait pas écouter                 Cindy contrainte de fréquenter les Restos du cœur
ceux “qui ne sont rien” et qu’elle mérite d’être contrée                 (Privas), Alain, le maire de Saint-Julien-du-Serre,
par un reportage prenant le temps d’écouter ces gens en                  Natacha et les poubelles de Monoprix (Nîmes), Carole,
colère. Façon de renvoyer l’ascenseur à ce manichéisme,                  l’auxiliaire de vie en mission sur un péage (La Barque),
un montage d’extraits des “grands médias” ridiculise                     et Marie qui a pleuré en écoutant Macron. Rares sont
les puissants, qu’ils soient éditorialistes ou politiciens,              les films à être à ce point en phase avec l’histoire des
en surlignant leurs clichés outranciers. Le voyage dure six              luttes sociales. Mai-68 n’avait pas donné lieu à des
jours, d’Amiens à Montpellier en passant par Mâcon, l’Ardèche            longs métrages réalisés et distribués “en temps réel”.
et l’Isère. Les cinéastes reviennent avec 24 heures de rushes            Seul pourrait faire figure de précédent La vie est à
de rencontres avec des Français.e.s très divers. Le montage,             nous, réalisé pour la campagne du Front populaire
effectué en deux mois, conserve 11 étapes et au moins autant             en 1936, par Jean Renoir, avec d’autres cinéastes
d’entretiens approfondis, parfois jusqu’au domicile de ces               du PCF et Paul Vaillant-Couturier - encore n’avait-il
gens sans langue de bois. Les choix des réalisateurs sont                connu qu’une distribution militante. Cette fois,
esthétiques et humanistes plutôt que sociologiques, militants            un député de la France Insoumise écoute une France
ou théoriques : autant dire qu’avec leur empathie avec                   qui souffre mais qui commence à devenir visible,
les classes populaires, ils font vraiment du cinéma politique.           et dont la parole se libère. Et surtout une France
Les personnes qu’ils filment s’expriment avec franchise et               non “intello” qui découvre la politique. Le film offre
humanité, et souvent avec humour – même dans la détresse.                une radiographie du moment et restera probablement
Les cinéastes cultivent leur goût pour le théâtre (les jeux              un document précieux pour comprendre le pays de
de rôles), les arts plastiques (le portrait géant de Marcel),            décembre 2018. Entièrement axé sur les questions
le cinéma (L’An 01, bien à propos) et la musique – le film               sociales, le film ne développe cependant pas l’urgence
commence avec Douce France et Nationale 7 de Trénet et                   environnementale. _M.B.

                               Visa d’exploitation : 150410. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SR.

                                                                  10                                                © les Fiches du Cinéma 2019
Rencontre avec Gilles Perret et François Ruffin

“ Quand les invisibles deviennent visibles ”
À la vision de J’veux du soleil !, documentaire à vif, réactif en tout état de cause, sur les gilets jaunes,
il nous a semblé essentiel de rencontrer ses auteurs, François Ruffin et Gilles Perret, afin de prendre
la mesure d’un épisode singulier de l’Histoire contemporaine, au moment même où il s’écrit, mais aussi
d’un certain rapport au cinéma d’engagement, aux constructions politiques et médiatiques auxquelles,
sans doute, il vient répondre. Morceaux choisis d’un entretien au long cours.
Gilles, votre dernier film en date, L’Insoumis, est ce qu’on                    à quel niveau… On a réglé ça au montage, mais il était
pourrait appeler un film de campagne. Quant à François Ruffin,                  évident qu’on allait avoir besoin de ces images-là. Dès le début
il s’agissait de Merci patron !, dans un registre différent.                    du montage, on s’est dit qu’on allait inclure une séquence un peu
Comment avez-vous concilié, sinon ces deux formes-là                            “archives”. On ne savait pas à quel moment le film allait sortir,
- on ne saurait vous résumer à vos derniers travaux en                          et il est toujours utile de recontextualiser. Par ailleurs, ce sont
date -, tout du moins vos approches respectives ? Ou votre                      aussi des questions de rythme. Très tôt, on s’est dit qu’on faisait
façon d’envisager les choses était-elle plus intuitive ?
                                                                                un road-movie, et qu’il fallait que ça pulse. De temps en temps,
Gilles Perret : C’était plutôt intuitif, en effet. Après, il était clair
                                                                                faire ressortir ce discours-là, le donner à voir en miroir, par
que le film allait se faire par-dessus l’épaule de François, qui
                                                                                rapport à l’humanité et au vécu de ces gens-là, ça redonne
est un bon personnage, qui sait faire, qui connaît cette approche-
                                                                                du pep’s, du rythme. Le film a été fait dans le mouvement,
là. On partait sans preneur de son, autour d’un dispositif
                                                                                sur un mouvement, et il sort dans le mouvement. Il ne fallait
minimaliste, et sans savoir si, à l’arrivée, on allait avoir un film…           pas que ça devienne le catalogue des misères. On avait donc
Au début, j’avais dans l’idée d’être plutôt sur François. On sait               deux options : la première, qui consiste à ajouter une petite
qu’avec lui, on peut avoir vite du lourd. Mais François ne                      dose d’humour, au bon moment, et ça, François sait le faire.
le sentait pas du tout comme ça, il était peut-être plus sûr                    Mais, dans de telles situations, il ne faut pas se louper. Faire
que moi de ce qu’on allait rencontrer, et petit à petit la caméra               une blague, si tu passes à côté, ça peut être dramatique. Mais
s’est orientée sur les personnages. Et quel bonheur ça a été…                   on a l’habitude de travailler dans ces milieux-là, François
Je n’ai pas de problème quant à cette façon de faire, j’avais                   est à l’aise, il n’y a jamais eu de gêne. Ça, c’est la première
réalisé, justement, des films un peu plus satiriques. J’aime                    option, pour dédramatiser. L’autre solution, c’est de faire
bien l’humour, les juxtapositions de séquences radicales,                       des ruptures avec ces images d’archive. Ce sont des choses
violentes. Après, on a des caractères opposés, mais qui,                        dont nous avons discuté. Peut-être François en aurait-il mis
justement, se sont bien complétés. C’est du moins le ressenti                   un peu plus, et moi un peu moins, nous en avons parlé avec
qu’en ont les gens. L’aventure était formidable, on ne s’est jamais             Cécile, notre monteuse… On a toujours pris les décisions
engueulés, en dépit de nos approches différentes. Au moment                     plus ou moins à l’unanimité, dans la rigolade plutôt que dans
du montage non plus. François est très rapide : avec lui, on coupe,             la confrontation, ce qui n’est pas facile - deux réalisateurs
tac, tac. Moi, j’arrondis plus. Il est dans une rapidité d’analyse,             sur le dos d’une monteuse...
moi je joue plutôt sur l’humain. Voilà ce qu’on a mis en place.
                                                                                Comment se met-on au service de ces gens, comment fait-
Mais, encore une fois, on était plutôt du côté de l’intuition.
                                                                                on le récit de ces rencontres ? Comment détache-t-on des
Après, vous connaissez mon travail, ma ligne directrice :                       figures qui soient représentatives ?
l’humain, l’humain, l’humain. Il était évident qu’on n’allait pas               Je crois qu’on a ressenti les mêmes choses. Parfois, tu peux
faire des tirades politiques, un truc dogmatique, une analyse                   ressentir, au moment du tournage, des choses que tu ne ressens
sociologique, ou prétendre qu’en voyant le film, les gens                       plus au moment du montage. Là, on est retombés dans
sauraient tout sur le mouvement des gilets jaunes.                              les mêmes niveaux d’émotion, et c’est encore le cas aujourd’hui.
La stupidité crasse des éditorialistes, le masque de cire du                    C’était intense. Notre souci était - attention à ne pas mal
pouvoir, et ces moments où, dans le discours d’Emmanuel                         interpréter ce que je vais dire, car c’est un film très politique
Macron, le réflexe de classe reprend le dessus… Tout ce                         évidemment - de dépolitiser les choses, d’éviter les leaders.
contrechamp médiatique, comment avez-vous pensé la place                        Le leader, forcément, il a déjà été interviewé, il a un discours
que, dans le film, vous alliez lui ménager ?                                    rôdé, il parle au nom du groupe. Nous, ce qui nous intéressait,
C’est à cause de ça qu’on a fait le film : la déconnexion totale de             c’était d’entrer dans l’intime. Et puis de voir, ensuite, comment
ce discours-là avec ce qu’on pouvait vivre sur le terrain. En tout              on passe de l’intime au groupe, et à la politique. La séquence
cas, c’est mon cas. S’il n’y avait pas eu cette arrogance                       avec Natacha, par exemple, me touche toujours autant. C’est
médiatique, celle des éditorialistes, cette avalanche de merde                  un des moments les plus intenses du tournage, on est sur
déversée sur des gens qui, pour la plupart, ne le méritaient pas…               le fil. Je ne suis pas cinéphile mais, en France, aujourd’hui,
Pour nous, ça allait de soi : on proposait le contre-point.                     je vois rarement des séquences comme ça. Le choix des
Fallait-il donner à voir ce discours médiatique, grossir le trait,              personnes se faisait donc au feeling. Après, il y a une autre

                                                                           11                                               © les Fiches du Cinéma 2019
question : comment les aborder ? On partait quand même avec                  Il existe, dans le film comme dans le livre que vous publiez
deux handicaps : François avait l’étiquette de député France                 conjointement [Ce pays que tu ne connais pas, ndlr],
Insoumise, moi je tenais une caméra...                                       un angle mort, un mouvement récent dont, curieusement,
                                                                             il n’est jamais fait mention, mouvement dans lequel,
François, on voit bien en quoi ce moment est particulier, et                 pourtant, vous étiez partie prenante - il s’agit de Nuit
en quoi votre regard est empreint de bienveillance. Pour                     debout. Pour quelle raison ? Voyez-vous une continuité,
autant, depuis, les violences, la stigmatisation, ont semblé                 par exemple, avec Nuit debout ; voyez-vous une possible
prendre le dessus. Quel regard portez-vous sur ça ?
                                                                             jonction ?
Disons, depuis que le montage est terminé ?
                                                                             C’est plutôt le contraire. Nuit debout, j’ai porté le truc, et
François Ruffin : Je pense qu’on ne fait pas un film sur
                                                                             j’étais très heureux que ça fonctionne, mais le soir même,
le mouvement. On fait un film sur des hommes et des femmes
                                                                             quasiment, j’en ai vu les limites. Pendant Nuit debout, je me
qui, à un moment donné, ont revêtu le gilet jaune. Le mouvement
                                                                             demandais quand ça allait bouger à Flixecourt [commune
est ce qui permet de les faire surgir sur la scène publique,
                                                                             de la Somme, dans l’arrondissement d’Amiens, ndlr]. On
ce qui les aide à libérer leur parole. Je le dis toujours : ça fait
vingt ans que je recueille, grosso modo, les mêmes propos, mais              voyait très bien que la classe éduquée se mobilisait à Paris
dans le silence des appartements, en chuchotant, avec des gens               et dans quelques villes - et c’était très bien - mais pas du tout
qui ont honte de leur frigo, de ne pas pouvoir payer le centre de            la classe populaire. Là, on assiste à une sorte de
vacances à leurs enfants… Et là, c’est le moment où les plus                 renversement : Flixecourt se mobilise, et pas République.
invisibles deviennent visibles, où les muets deviennent bavards,             Mais ça fait écho, chez moi, à une réflexion plus ancienne :
où les résignés sont portés par une espérance. Donc, je ne pense             si on veut battre l’oligarchie, qui est quand même solidement
pas qu’on fasse un film sur le mouvement et ses revendications,              installée, il faut réussir à résoudre le divorce entre la classe
ses porte-paroles et ses modes d’organisation. On fait des                   intermédiaire et les classes populaires...
portraits qui, un mois auparavant, auraient sans doute été                   C’est, dans un entretien que vous avez donné, le sens du
impossibles : les gens auraient demandé l’anonymat, ils auraient             moment où vous citez Lénine, qui disait que, pour qu’une
refusé la caméra. Il aurait fallu négocier pendant des mois                  situation prérévolutionnaire trouve à s’accomplir, il fallait
pour obtenir ce type d’entretiens... Et là, ils viennent tout livrer.        “que ceux du milieu basculent avec ceux d’en bas”.
C’est aussi une histoire de lien entre l’intime et le politique.             Voilà : c’est ça. Et on a un deuxième problème à résoudre,
Qu’est-ce qui fait que, d’un seul coup, ce gens sortent de                   c’est le divorce interne aux classes populaires. Entre les
chez eux et aussi, je dirais, d’eux-mêmes. Au montage, on                    classes populaires blanches, disons, des campagnes ou des
intègre quelques images de ce qui s’est passé à Paris, mais                  périphéries, et qui sont grosso modo dans les gilets jaunes,
le choix, c’est quand même d’éviter la capitale. Le film est                 et les classes populaires d’origine immigrée, des quartiers,
terminé le vendredi où on revient, et ce qu’on a capté, c’est                et qui, elles, sont absentes. On a ce double divorce à
un moment précis, le moment cabane, le moment rond-                          résoudre pour réussir à renverser l’oligarchie.
point, sans même prétendre que ça traduit tout ce qui s’est
passé cette semaine-là. Mais ce temps de l’Histoire de notre                                                    Propos recueillis à Paris
pays.                                                                                                                par Thomas Fouet

                                                                        12                                              © les Fiches du Cinéma 2019
La Lutte des classes
de Michel Leclerc

Comme beaucoup de parents, Paul et Sofia sont                                                                                                COMÉDIE SOCIALE
                                                                                                                                           Adultes / Adolescents
angoissés par la scolarité de leur fils. Confrontés au
choix public-privé, ils se cognent aux préjugés et aux                                          u GÉNÉRIQUE
réalités de la banlieue parisienne. Bien interprétée                                            Avec : Leïla Bekhti (Sofia), Édouard Baer (Paul), Ramzy Bedia
et sincère, la comédie n’évite pas quelques clichés.                                            (Bensallah), Tom Levy (Corentin), Baya Kasmi (Mademoiselle
                                                                                                Delamarre), Eye Haidara (Dounia), Oussama Kheddam (Nadir),
                                                                                                Laurent Capelluto (Monsieur Toledano), Claudia Tagbo (Madame
                                                                                                Traoré).
                                                                                                Scénario : Baya Kasmi et Michel Leclerc Images : Alexis
                                                                                                Kavyrchine Montage : Christel Dewynter 1er assistant réal. :
                                                                                                Mathieu Vaillant Scripte : Delphine Musichini Son : Sophie Laloy
                                                                                                Décors : Mathieu Menut Costumes : Elfie Carlier Effets visuels :
                                                                                                Benjamin Ageorges Maquillage : Emma Franco Casting : Aurélie
                                                                                                Guichard et François Guignard Production : Karé Productions
                                                                                                Coproduction : UGC Images, Orange Studio, France 2 Cinéma,
                                                                                                Chaocorp Productions et Scope Pictures Producteurs : Fabrice
                                                                                                Goldstein et Antoine Rein Dir. de production : Anne Giraudau
                                                                                                Distributeur : UGC.

© Karé Prod. – UGC Images – Orange Studio – France 2 Cinéma – Chaocorp Prod. – Scope Pictures

   HHH       Les parents veulent toujours le meilleur pour
leur progéniture. L’étape scolaire est donc, pour eux,
un moment propice aux angoisses. Pour cela, La Lutte des
classes parlera à un vaste public en abordant une question                                                 104 minutes. France - Belgique, 2019
d’actualité sociétale, celle de la mixité sociale, et ceci                                                      Sortie France : 3 avril 2019
sans masquer les embûches qu’elle induit, notamment
                                                                                                u RÉSUMÉ
sur la laïcité qui est l’apanage de l’école publique,
                                                                                                Paul, anar et batteur punk-rock, et sa compagne Sofia,
et dont la mission est, autant que l’instruction des enfants,                                   avocate d’origine maghrébine, se sont installés à Bagnolet,
la rencontre entre les classes sociales afin d’éviter                                           à côté de la cité où celle-ci a grandi. Leur fils Corentin est
des cloisonnements sociologiques malsains. Le film                                              à Jean-Jaurès, dans la classe de CM2 de Mademoiselle
décrit avec acuité la boboïsation de la périphérie plurielle                                    Delamare, effrayée par sa tâche. Monsieur Bensallah,
(jardins partagés, pavillons sécurisés, écoles blanches                                         le directeur, y met parfois de l’ordre. Après une bagarre
privées où les enfants sont conduits en voiture et écoles                                       aux ciseaux à l’école, les copains de “Coco” sont inscrits
publiques où les enfants, de cultures multiples, vont                                           à Saint-Benoît, qui a meilleure réputation. Pour Paul et
                                                                                                Sofia, pas question de quitter l’école publique ! Coco, étant
à pied). Dans notre société sécuritaire d’après les attentats,
                                                                                                athée, est perturbé par les autres enfants qui le menacent
les problèmes se multiplient lorsque les parents, voulant                                       de finir “en enfer”. Il se plaint de n’avoir plus de copains et
surprotéger leurs enfants, se mêlent de leurs problèmes,                                        Paul se retrouve, à la sortie de l’école, seul père au milieu
comme le montrent les gaffes de Sofia, giflant un enfant                                        de femmes issues de l’immigration.
à la sortie de l’école, ou de Paul, imaginant avec                                              SUITE... Les moyens de l’école sont affectés à la sécurisation
M. Bensallah qu’inciter les gosses à entrer sans payer                                          des locaux plutôt qu’aux actions éducatives. Coco est menacé
au cinéma pour voir un “film pour adultes” intégrerait                                          par Redouane et a maintenant peur d’aller à l’école. Paul et Sofia
Coco à la bande à Redouane. Paul a tendance à imposer                                           ne parviennent pas à inscrire Coco à Saint-Benoît, à cause
aux siens ses principes anarchistes. Corentin, cherchant                                        d’un clip blasphématoire de Paul. Paul et Sofia enveniment
des repères (“Et moi, je suis quoi ? ”), va même, une fois,                                     les choses en essayant de faire intégrer leur fils. Un dîner
jusqu’à demander à être catholique. Pour son cinquième                                          avec les parents de Redouane se passe très mal et Sofia
                                                                                                demande à Paul de partir. Alors que Coco et Redouane sont
long métrage, Michel Leclerc retrouve la veine personnelle
                                                                                                devenus amis en se cachant pour fumer, Paul parvient à
du Nom des gens et de Télé Gaucho, c’est-à-dire celle                                           inscrire Coco à l’école Turgot, près de sa chambre de bonne.
de la comédie débridée et crue, n’ayant pas peur de                                             Le lendemain, Coco s’enfuit et rejoint la fête de Jean-Jaurès.
la caricature - le voisin juif et les instituteurs en font ici                                  Un mur de l’école s’écroule et une mère d’élève sauve
les frais. _M.B.                                                                                Monsieur Bensallah. Paul et Sofia se réconcilient.

                                      Visa d’exploitation : 145078. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 180 copies.

                                                                                          13                                              © les Fiches du Cinéma 2019
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