La belgique : présentation géographique - www.srbg.be
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
La belgique : présentation géographique
www.srbg.be
Table des matières 1. L'Etat et le territoire
La répartition des hommes
La formation du territoire
Un ensemble fractionné aux marges du Royaume de France et du Saint-Empire
Les Pays-Bas sous souveraineté espagnole et autrichienne
La formation des frontières septentrionales et méridionales
La période française et celle du Royaume des Pays-Bas Réunis
Le territoire de la Belgique indépendante
L'organisation politique et administrative
2. Le cadre physique et les paysages
Un climat tempéré océanique
Des traits physiques représentatifs de l'Europe du nord-ouest
La Belgique vue par satellite
Les unités paysagères
3. Economie, villes et société
La formation de l'espace économique national
L'ère proto-industrielle
La révolution industrielle en Belgique
La situation économique durant les années 60
Flexibilisation et tertiarisation de l'économie après 1974
Une typologie spatiale de l'économie belge contemporaine
Armatures et paysages urbains
Une armature urbaine dense, mais une intense périurbanisation
Villes et paysages urbains
Le réseau des transports
La situation démographique
L'évolution de la population
Les bilans migratoires et la population étrangère
La fécondité
La mortalité
La pyramide des âges
La géographie politique
4. Aménagement du territoire et environnement
Les principes généraux de l'aménagement du territoire
Le schéma de développement de l'espace régional (SDER) en Wallonie
Le plan régional de développement (PRD) à Bruxelles
Le struktuurplan Vlaanderen en Flandre
La qualité des eaux
5. Quelques études de cas
Bruxelles : l'impact de l'Union européenne
Un exemple de reconversion d'une vieille région industrielle dans un cadre européen : le pôle transfrontalier de
développement franco - belgo - luxembourgeois de Longwy - Athus - Rodange (PED)
2 La belgique : présentation géographique
www.srbg.be
Quelques ouvrages généraux sur la Belgique ANTROP M., BEYAERT M., DE MAEYER Ph., VANDERMOTTEN C. (2006), La Belgique en cartes. L’évolution du paysage
à travers trois siècles de cartographie, Bruxelles, IGN, Tielt, Lannoo.
CHARLIER J., CHARLIER-VANDERSCHRAEGE D. & DE KONINCK R. (12ème éd. 2006), Le grand atlas, Bruxelles, De
Boeck Wesmael, 192 p.
DENIS J. (dir.) (1992), Géographie de la Belgique, Bruxelles, Crédit communal, 624 p.
MERENNE-SCHOUMAKER B., VAN DER HAEGEN H. & VAN HECKE E. (éds.) (1998), La Belgique. Diversité territoriale,
Bruxelles, SSTC et Crédit communal, 144 p.
VANDERMOTTEN C. (2007), “La crise de l’Etat Belge”, Echo Géo, 2, http://prodig.univ-paris1.fr/publications_umr/EchoGeo.
(1988), " Human geography in Belgium : an epistemological survey with an extensive bibliography ", Revue belge de géogra-
phie, 112, 1-2, pp. 1-112.
(1950 - 1972), Atlas de Belgique, Bruxelles, Comité national de géographie.
(1976 - 1999), Deuxième Atlas de Belgique, Bruxelles, Comité national de géographie.
(2007 - ), Troisième Atlas de Belgique, Bruxelles, SSTC et Comité national de géographie.
Collection d’itinéraires thématiques “Hommes et Paysages”, Société Royale Belge de Géographie.
L'information statistique SPF Economie. Direction générale statistique et information économique (http://statbel.fgov.be).
Banque nationale de Belgique (http://www.nbb.be).
Les cartes topographiques L'Institut géographique national publie des séries au 1/10.000, 1/20.000 (qui remplace l'ancienne 1/25.000), 1/50.000,
1/100.000, qui couvrent l'ensemble du territoire national. Site de l'IGN : www.ign.be
(2002), Atlas topographique. Belgique, Bruxelles, Institut géographique national, Tielt, Lannoo.
Les revues de géographie Bulletin de la Société (royale) belge de géographie (1877 - 1976), puis Revue belge de géographie (1977 - 1999), publiés
par la Société (royale) belge de géographie.
Bulletin de la Société belge d'études géographiques (1931 - 1999), publié par la Société belge d'études géographiques.
Belgeo, Revue belge de géographie (2000 - ), publié conjointement par la Société royale belge de géographie et la
Société belge d'études géographiques.
Bulletin de la Société géographique de Liège (1965 - ), publié par la Société géographique de Liège.
Acta geographica Lovaniensia (1961- ), publication occasionnelle des Instituts de géographie de la Katholieke universiteit
Leuven et de l'Université catholique de Louvain.
De Aardrijkskunde (1976), publié par la VLA, Vereniging Leraren Aardrijkskunde.
La belgique : présentation géographique 3
www.srbg.be
1 L'ETAT ET LE TERRITOIRE
LA REPARTITION DES HOMMES
La Belgique s'inscrit à la limite entre les longue date par de fortes densités rurales ploi de Bruxelles, Anvers et Gand. Ce
fortes densités de population de l'Europe et un réseau serré de villes petites et " Losange flamand " étend ses excroissan-
médiane et rhénane, qui se prolongent sur moyennes. Dès le XIXe siècle, une indus- ces tentaculaires, à l'ouest en direction de
le Nord français, et les zones de déprise trie semi-rurale s'y développe, comme Courtrai (Kortrijk) et Mouscron, vieille
humaine qui traversent l'intérieur de dans la vallée de la Dendre (Dender), région textile bien reconvertie, ainsi qu'à
l'Espagne et de la France, et se terminent autour d'Alost (Aalst), foyer textile. Ce l'est en direction de la Campine (Kempen)
dans le sud-est de la Belgique. développement industriel diffus s'intensifie (bipôle Hasselt-Genk, développé dès
durant le XXe siècle, en particulier après la l'Entre-deux-Guerres sur base de l'extrac-
La répartition de la population belge Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, tion du charbon campinois, puis après la
oppose dès lors la Région flamande et c'est une zone de périurbanisation dense, Seconde Guerre mondiale, sur base de
Bruxelles, au nord, qui concentrent ensem- entièrement incluse dans les bassins d'em- l'essor d'une industrialisation de montage).
ble 67,6 % de la population du pays sur
44,8 % du territoire, avec une densité de
527 hab./km2, à la Région wallonne, au
sud, moins densément peuplée, avec seu- Population totale Superficie (km²) Densité
lement 205 hab./km2. (1.1.2008) (sans la Mer du Nord) (habitants par km²)
Les densités de population les plus fortes Région flamande 6 161 600 13 522 456
de la partie septentrionale du pays s'obser-
vent surtout dans sa partie centrale, qui Région wallonne 3 456 775 16 844 205
dessine un polygone dont les sommets
sont Gand (Gent), Anvers (Antwerpen), Région de Bruxelles-
Louvain (Leuven) et Bruxelles (Brussel), Capitale 1 048 491 161 6496
parfois désigné sous le nom de " Losange
flamand " (" Vlaamse ruit "). Outre les qua- Royaume de
tre villes principales qui la délimitent, aux- Belgique 10 666 866 30 528 349
quelles on peut ajouter Malines
(Mechelen), cette région se caractérise de Source : INS.
1-01 La belgique : présentation géographique
www.srbg.be
Peuplement et densité de population
en 1999
Antwerpen
Gent
Dunkerque
Maastricht
Bruxelles
Aachen
Lille Liège
Namur
Charleroi
Valenciennes
Arras
Nombre d’habitants
au Km²
Nombre
d’habitants Charleville-Mézières Trier
1 181 720 Luxembourg
Laon
393 910
Moyenne Europe
des quinze : 117,8 hab/km² 0 50 100km Metz
© EUROSTAT - GISCO - Insee 2004 Source : EUROSTAT
Carte des densités et des villes, Atlas Transfrontalier, Tome : 1 Démographie.
La belgique : présentation géographique 1-02
www.srbg.be
En Wallonie, la seule zone de fortes le Brabant. Ils sont caractérisés par de une région à population un peu plus
densités, en dehors des excroissances vastes paysages agricoles et des densi- dense, la Lorraine belge, surtout dans sa
périurbaines bruxelloises, est le tracé tés de population moins fortes, sauf partie orientale, qui entre dans la zone
continu du sillon de la Haine, de la dans les extensions périurbaines bruxel- d'influence de la ville de Luxembourg.
Sambre, de la Meuse et de la Vesdre, loises sur le Brabant wallon et le long de
jalonné par les villes et agglomérations deux axes qui relient Bruxelles à Mons
de Mons, La Louvière, Charleroi, Namur, et à Charleroi.
Liège, Verviers et Eupen. Il correspond,
sauf dans sa partie orientale, où En Région flamande, il faut également
Verviers est une ville d'ancienne tradi- noter les densités appréciables dans les
tion textile lainière, à l'ancien axe char- communes du littoral, qui témoignent de
bonnier, sur lequel s'est implantée l'in- l'important degré d'urbanisation de la
dustrie lourde au XIXe siècle. côte belge, d'autant qu'aux habitants
recensés il faut ajouter en saison les très
Au nord de cette zone de forte densité, nombreux villégiateurs et seconds rési-
s’étendent les bas-plateaux limoneux, dents. En revanche, les densités les plus
du Hainaut occidental à la Hesbaye, par faibles correspondent, en Région fla-
mande, à la plaine maritime en arrière du
cordon dunaire, en particulier à son
extrémité occidentale, proche de la fron-
Pour découvrir les extensions tière française, le Westhoek, ainsi qu'aux
périurbaines de Bruxelles, dans communes des franges septentrionales
de la Campine, voisines des Pays-bas.
la collection des Guides Hommes et
Paysages : Au sud de l'axe wallon s'étend la Haute-
Belgique (Condroz, dépression de Fagne
13, (1990), Itinéraire d'une commune résiden- - Famenne et Ardenne), relativement peu
tielle du Brabant wallon, Braine-l'Alleud.
peuplée, mais qui se termine au sud par
25, (1995), Itinéraire de fondations religieuses
et bourgeoises en Brabant wallon, de Nivelles
à Wavre, par Louvain-la-Neuve.
Pour en savoir plus :
VAN DER HAEGEN H., VAN HECKE E. & SAVENBERG S. (2000), " Belgians on the move. Population distribution from a
historical and modern perspective ", Belgeo, 1, pp. 173 - 188.
1-03 La belgique : présentation géographique
www.srbg.be
Population
2003
Densité de population Habitants
2003 1000000
500000 0 10 20 km
250000
Densité
22
50
0 10 20 km
150
250 habitants / km²
500
1000
21000
Source : INS, registre national (2003) ULB-IGEAT - B.W.(2004)
La belgique : présentation géographique 1-04
www.srbg.be
LA FORMATION DU TERRITOIRE
Un ensemble fractionné aux marges À l'exception des principautés ecclésias- Les Pays-Bas sous souveraineté
du Royaume de France et du Saint- tiques, ces territoires, de même que ceux espagnole et autrichienne
Empire des Pays-bas septentrionaux, l'actuel
Royaume des Pays-Bas, vont être pro- Toutefois, la partie septentrionale des
Le territoire de la Belgique actuelle est gressivement réunis sous l'autorité d'un Pays-Bas, gagnée à la Réforme, va bientôt
constitué au Moyen âge d'un ensemble de même prince, tout en gardant leurs organi- échapper à l'autorité de Philippe II. Les
principautés, qui relèvent formellement à sations politiques et juridiques propres. troupes espagnoles et l'Eglise catholique
l'ouest de l'Escaut (Schelde) de la suzerai- Cette réunion est presque entièrement parviendront à rétablir leur autorité sur les
neté du Roi de France et à l'est du fleuve réalisée par la Maison de Bourgogne sous provinces méridionales, mais au prix d'un
de celle de l'Empereur. Le comté de Philippe le Bon (1419 - 1467) et Charles le important exode de bourgeois des villes
Flandre, qui s'étend sur les deux rives du Téméraire va tenter, mais sans succès du flamandes et brabançonnes vers les
fleuve, relève donc formellement de deux fait de son décès inopiné au siège de Provinces-Unies réformées. Il va en résul-
suzerains différents. Outre le comté de Nancy en 1477, de consolider leur unifica- ter un déclin économique qui laissera des
Flandre, les principales principautés sont tion politique. C'est finalement Charles- traces en Région flamande jusqu'au début
le duché de Brabant, la seigneurie de Quint qui va réunir l'ensemble de ses pos- du XXe siècle, voire, du point de vue poli-
Malines, le comté de Hainaut, le sessions des Pays-Bas et de Franche- tique, qui aura comme conséquence ultime
Tournaisis, le comté de Hainaut, le comté Comté en un Cercle de Bourgogne, affran- la faillite de la formation de l'Etat-Nation
de Namur, le duché de Limbourg et le chi de toute suzeraineté française pour ce belge au XIXe et au XXe siècle. En 1713,
duché de Luxembourg, auxquelles il faut qui concerne la Flandre et le Tournaisis et au Traité d'Utrecht, les Habsbourgs
ajouter l'importante principauté épiscopale de fait de toute suzeraineté impériale dès d'Espagne affaiblis devront céder leurs
de Liège, la principauté abbatiale de le règne de son fils Philippe II. Les princi- possessions des principautés du sud des
Stavelot-Malmédy et le duché de Bouillon, pautés du Cercle sont régies en matière de Pays-Bas, la Belgique actuelle, aux
tous deux de mouvance liégeoise, sinon succession par la Pragmatique Sanction Habsbourgs d'Autriche, qui les conserve-
pour Bouillon après 1678, ce duché pas- de 1549, qui en fait un ensemble indisso- ront jusqu'à la fin de l'Ancien régime et
sant alors dans la mouvance française. La ciable. l'annexion à la République française.
plupart de ces principautés dépassaient
les limites de la Belgique actuelle. Ajoutons
encore le poids des villes médiévales, par-
ticulièrement puissantes en Flandre et en
Brabant, qui tentaient avec plus ou moins
de succès d'affirmer leur autorité vis-à-vis
de leur prince.
1-05 La belgique : présentation géographique
www.srbg.be
République des Provinces-Unies GRONINGUE
Pays de la Généralité (1648) et de Drenthe Leeuwarden Groningue
Royaume de France avant 1658
FRISE
Territoires restés français après 1713
Pays de
Extension maximale des conquêtes DRENTHE
temporaires françaises (1658-1713)
Coevorden
Duché de Bouillon HOLLANDE
(Protectorat français de fait)
ZUIDERZEE Zwolle
Frontières actuelles des États Amsterdam OVERYSSEL
La Haye UTRECHT GUELDRE
Gouda Utrecht Arnhem
Rotterdam Lek
MER DU NORD Me
Waa
us e
l
MUNSTER
CLEVES Rh
in
ZÉLANDE
BRABANT
DES ETATS GUELDRE
ESPAGNOLE
FLANDRE
DES ETATS
Ostende Anvers
Bruges
Nieuport BRABANT
Dunkerque Gand PRINCIPAUTÉ
FLANDRE Malines DE
Escaut MALINES LIÈGE Cologne
Ypres JULIERS (Bt)
Louvain Maastricht
Bruxelles Aix-la-Chapelle Rh
in
LIMBOURG-
Lille TOURNAI DALHEM (Bt)
Gembloux Liège
Lys
Tournai
HAINAUT Namur Spa
Lens Huy
ARTOIS Mons Malmédy
NAMUR
Valenciennes Stavelot
Arras
Dinant
Cambrai re
Bapaume mb
Sa
CAMBRESIS
Bastogne
Somme e
Oise ell
os
M
Bouillon LUXEMBOURG
Trèves
M Luxembourg
eu
se TRÈVES
FRANCE
Montmédy
e
Aisn LORRAINE
Thionville
Carte des Pays-Bas espagnols au XVIIe siécle.
Atlas de Belgique. Tome 1. Géographie politique, 2007.
La belgique : présentation géographique 1-06
www.srbg.be
La formation des frontières septen- La période française et celle du
trionales et méridionales Royaume des Pays-Bas Réunis
Les frontières septentrionales de la En 1795, le territoire de la Belgique
Belgique actuelle correspondent pour l'es- actuelle, y compris les principautés ecclé-
sentiel à la confirmation par le Traité de siastiques de Liège et de Stavelot-
Münster ou de Westphalie (1648) de la Malmédy, est intégré au territoire de la
limite de fait entre possessions espagnoles République française. Cette annexion sera
et des Provinces-Unies qui s'était stabi- reconnue en droit international par le Traité
lisée dans la seconde moitié du XVIe siè- de Campoformio (1797). Les subdivisions
cle. Les Provinces-Unies se voient donc politiques complexes d'Ancien régime sont
reconnaître la possession du nord de la remplacées par une division homogène en
Flandre (la Flandre zélandaise, qui ferme départements, qui sera reprise pour l'es-
les bouches de l'Escaut et leur permet sentiel après 1815 dans la division en pro-
donc de bloquer l'accès à Anvers), du nord vinces, et en communes.
du Brabant, bien que celui-ci soit catho-
lique (il formera le Brabant des Etats, l'ac- Après sa défaite en 1815, la France est
tuelle province néerlandaise du Brabant ramenée dans ses frontières de 1790 par
septentrional) et de la place-forte de le Traité de Vienne. À l'exclusion des can-
Maastricht et de ses abords. tons d'Eupen, de Malmédy et de Saint-Vith
(Sankt-Vith), rattachés à la Prusse, le terri-
Les frontières méridionales de la Belgique toire de la Belgique actuelle forme, avec
actuelle seront stabilisées pour l'essentiel les anciennes Provinces-Unies, le
de leur tracé actuel au Traité d'Utrecht Royaume des Pays-Bas Réunis, auquel
(1713), qui entérinera le résultat des est aussi rattaché le Luxembourg, bien que
conquêtes françaises durant la première celui-ci fasse formellement partie de la
partie, victorieuse, du règne de Louis XIV, Confédération germanique. Guillaume I Pour découvrir les frontières de la
suivie de reculs durant sa seconde partie. d'Orange-Nassau est le souverain du nou-
Belgique, dans la collection des
Il laisse à la France le comté d'Artois et les veau royaume, dont Bruxelles et La Haye
parties méridionales des comtés de sont, en alternance annuelle, les deux Guides Hommes et Paysages :
Flandre, avec Lille, et du Hainaut capitales.
(Avesnois, Valenciennois), ainsi que du 14, (1991), Itinéraire de la frontière franco-belge.
duché de Luxembourg (Thionville). 29, (1999), Itinéraire de la frontière belgo-luxem-
bourgeoise.
1-07 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beDivision en Division en provinces Préfectures françaises Remarques et principales modifications
départements (période du Royaume des et chefs-lieux de du découpage administratif
Pays-Bas Réunis et après province
l'indépendance)
Lys Flandre occidentale (West Bruges (Brugge)
Vlaanderen)
Escaut Flandre orientale (Oost Gand (Gent) - Le département de l'Escaut et la Flandre orientale durant la période des
Vlaanderen) Pays-Bas Réunis incluent la Flandre zélandaise.
Deux-Nèthes Anvers (Antwerpen) Anvers (Antwerpen)
Meuse inférieure Limbourg (Limburg) Maastricht puis Hasselt - La partie de la province située à l'est de la Meuse et les abords de Maastricht
sont rattachés au Royaume des Pays-Bas en 1839. Le chef-lieu de la partie
restée belge est transféré à Hasselt.
- La zone des Fourons (Voeren) est annexée par le Limbourg en 1962, par
détachement de la province de Liège.
Dyle Brabant (Brabant méridional Bruxelles (Brussel) - Le Brabant annexe la zone de Landen, détachée de la province de Liège, en
durant la période du Royaume 1962.
des Pays-Bas Réunis) - La province de Brabant est subdivisée en 1995 en province du Brabant fla-
mand (Vlaams-Brabant, chef-lieu Louvain (Leuven)) et du Brabant wallon
(chef-lieu Wavre). La Région de Bruxelles-Capitale est exclue dès lors du
découpage provincial.
Jemappes Hainaut Mons - La province de Hainaut annexe les zones de Comines et de Mouscron, déta-
chées respectivement de la Flandre occidentale et de la Flandre orientale, en
1962.
Sambre-et-Meuse Namur Namur - Durant la période française, le sud-ouest de l'actuelle province de Namur
était rattaché au département des Ardennes.
Ourthe Liège Liège - Les cantons d'Eupen, Malmédy et Saint-Vith, ainsi que le petit territoire neu-
tre de Moresnet, sont récupérés par la Belgique après la Première Guerre
mondiale et incorporés à la province de Liège en 1925.
Forêts Luxembourg Luxembourg puis Arlon - Durant la période française, le nord-ouest de l'actuelle province de
Luxembourg était rattaché au département de Sambre-et-Meuse.
- L'est du Luxembourg est détaché de la Belgique en 1839 pour former un
Grand-Duché en union personnelle au profit du Roi Guillaume des Pays-Bas.
Les dynasties grand-ducale et néerlandaise deviendront distinctes à partir de
1890. Le chef-lieu de la partie restée belge du Luxembourg est transféré à
Arlon
La belgique : présentation géographique 1-08
www.srbg.beLe territoire de la Belgique indépen- Depuis 1922, la Belgique et le Luxembourg
dante sont rassemblés dans l'Union économique
belgo-luxembourgeoise (UEBL). Cette
Une révolution, qui prend naissance à union économique s'est élargie aux Pays-
Bruxelles, débouche sur l'indépendance Bas en 1958, dans le cadre de la coopéra-
de la Belgique en 1830, reconnue par les tion Benelux, initiée dés 1944. La Belgique
Puissances en 1831 à la Conférence de est membre fondateur de la Communauté
Londres, sous réserve de sa neutralité, européenne du charbon et de l'acier
dont elles se portent garantes. Mais le Roi (CECA), puis de la Communauté euro-
Guillaume I des Pays-Bas refusa de signer péenne.
le Traité des XXIV Articles jusque 1838. En
1839, un accord signé entre lui et le Roi
des Belges, Léopold I, divise les provinces
de Limbourg et de Luxembourg, fixant dès
lors la frontière orientale de la Belgique, en
dehors des cantons d'Eupen, Malmédy et
Saint-Vith (Sankt-Vith), récupérés de la
Prusse au Traité de Versailles (1919), en
même temps que le petit territoire neutre
de Moresnet. Les accords de 1839 cèdent
au Royaume des Pays-Bas les territoires
limbourgeois situés à l'est de la Meuse
(Maas) et les abords de la fortification de
Maastricht situés à l'ouest du fleuve. Ils éri-
gent en Grand-Duché la partie du
Luxembourg parlant un dialecte francique
mosellan, à l'exception de l'actuel arrondis-
sement d'Arlon, où le même dialecte était Pour en savoir plus :
alors pratiqué, mais traversé par la route
GIRARD D'ALBISSIN N. (1970), Genèse de la frontière franco-belge. Les variations des limites septentrionales de la
de Longwy à Bruxelles et Liège et dont la France de 1659 à 1789,
France refusait en conséquence un possi- PIRENNE H. (1900-1932), Histoire de Belgique, Bruxelles.
ble contrôle par la garnison prussienne VAN DER ESSEN L. (dir.) (1919-1932), Atlas de géographie historique de la Belgique,
VANDERMOTTEN C. (dir.) (2005), Géographie politique, Troisième atlas de Belgique, Bruxelles.
installée dans la forteresse de VAN WETTERE-VERHASSELT Y. (1966), Les frontières du nord et de l'est de la Belgique, Bruxelles, Société royale belge
Luxembourg jusque 1866. de géographie.
1-09 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beFrontières du Traité de Westphalie
(1648) entérinées en 1664 et
frontière liégeoise de la même Duché
Esc
époque aut de
Mer du Nord occ. Limbourg
Frontières du Traité d’Utrecht
(1713) et frontières liégeoises
et de Bouillon de la même
époque
Idem, mal définies
Frontières de 1839 (1843)
Frontières de 1920
Rectifications des frontières Moresnet neutre
en 1956-1960
Attributions temporaires aux Provinces-Unies
entre le Traité d’Utrecht (1713) et 1718 ou 1785
(Traité de Fontainebleau)
Rectifications mineures en faveur des
Pays-Bas autrichiens lors du
Traité des Frontières (1779)
Rectifications mineures aux dépens
des Pays-bas autrichiens lors du
Traité des Frontières (1779)
Territoires des Provinces-Unies rattachés au
département de la Meuse inférieure en 1807
et territoires français au XVIIIe siècle rattachés
au Royaume des Pays-Bas Réunis en 1814
Territoires perdus en 1839
(frontière entérinée en 1843) Grand
Duché
Limite linguistique en 1846 entre les dialectes de
wallon et allemand
Luxembourg
Territoires prussiens et Moresnet neutre
acquis en 1920
N.B. Les enclaves hollandaises du XVIIIe siècle en territoire
liégeois ne sont pas représentées
Formation des frontières de la Belgique.
Source : Atlas de Belgique. Tome 1. Géographie politique, 2007.
La belgique : présentation géographique 1-10
www.srbg.beL'ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE
Etat unitaire depuis 1830, la Belgique a
NIVEAU NATIONAL Etat fédéral
connu à partir de 1962 un processus pro-
gressif d'affirmation identitaire des deux Commu-
principales communautés linguistiques, nauté
Communauté flamande, Communauté française gemano-
avec entre elles l'agglomération bruxel- NIVEAU COMMUNAUTAIRE (capitale : Bruxelles) phone
fusionnée avec la
loise, officiellement bilingue mais de fait Région flamande (capitale :
très majoritairement francophone. Côté fla- (capitale : Bruxelles) Eupen)
mand, cette affirmation traduit un ressenti-
Région de Bruxelles- Région wallonne
ment né au XIXe siècle face à un appareil NIVEAU REGIONAL
Capitale (capitale : Namur)
d'Etat et une bourgeoisie utilisant alors
exclusivement le français, dans la partie LES PROVINCES 5 provinces flamandes 5 provinces wallonnes
alors la plus pauvre du pays. Côté wallon, LES COMMUNES 308 communes 19 communes 262 communes wallonnes
flamandes bruxelloises
le sentiment unitariste a longtemps domi-
né, puisqu'il profitait de fait de la situation
privilégiée faite au français. Une revendi- chées à l'une ou à l'autre des communau- ses et vastes matières qui relèvent des
cation fédéraliste s'est affirmée au début tés linguistiques, tout en accordant des Communautés (par exemple l'enseigne-
des années 1960, en conséquence d'une facilités en matière d'enseignement pri- ment, la culture et les matières dites per-
brusque prise de conscience du déclin maire et de formalités administratives au sonnalisables, comme l'aide aux person-
industriel de la Wallonie avec la crise char- groupe linguistique minoritaire. nes et les soins de santé, mais pas la
bonnière et en reflet d'un sentiment de sécurité sociale, qui reste une compétence
main-mise flamande sur l'Etat par l'effet du Depuis 1993, la Belgique est devenue fédérale) ou des Régions (ainsi l'environ-
nombre, dès lors que l'égalité linguistique un Etat fédéral, aboutissement du proces- nement, les travaux publics, l'aménage-
fut progressivement renforcée à partir de la sus qui, à travers plusieurs réformes cons- ment du territoire, l'économie régionale, de
fin du XIXe siècle. titutionnelles, a petit à petit élargi dès les larges pans du commerce extérieur, etc.).
années 1970 les pouvoirs des trois En matière communautaire, les Bruxellois
Les lois linguistiques de 1962 et 1963 sub- Communautés (flamande, française et peuvent au choix recourir aux services
divisent la Belgique en quatre régions lin- germanophone) et des trois Régions dispensés par les deux Communautés.
guistiques (allemande, française, néerlan- (Région de Bruxelles-Capitale, Région fla-
daise et Bruxelles bilingue) et en fixent les mande, Région wallonne). La Le pouvoir législatif fédéral est exercé par
limites administratives. Certaines commu- Communauté et la Région flamande ont deux assemblées, la Chambre des
nes situées le long des frontières linguis- fusionné leurs Exécutifs. L'Etat fédéral n'a Représentants et le Sénat. À la différence
tiques et autour de Bruxelles sont ratta- plus de compétences dans les nombreu- d'autres Etats fédéraux, ce dernier n'est
1-11 La belgique : présentation géographique
www.srbg.be589 communes
3 communautés
Bruxelles
Brussel
Eupen
Communauté française
Communauté germanophone
Communauté flamande
La belgique : présentation géographique 1-12
www.srbg.be10 provinces
Antwerpen
Brugge Oost-
Vlaanderen Antwerpen
West- Gent
Limburg
Vlaanderen Hasselt
Vlaams Brabant
Leuven
Wavre
Brabant wallon Liège
Hainaut
Mons Namur Liège
3 Régions Namur
Luxembourg
Bruxelles
Brussel Arlon
Namur
Flandre
Région de Bruxelles-capitale
Wallonie
1-13 La belgique : présentation géographique
www.srbg.bepas constitué sur une base de parité entre le cadre de la Belgique fédérale, le rôle rieur. Leur nombre était de 2359 en 1976;
les Régions. Mais le système politique dévolu aux provinces apparaît rester plus il a été radicalement réduit par une loi de
belge prévoit des mécanismes spécifiques important en Flandre qu'en Wallonie, par fusion de 1976, prenant effet au 1 janvier
qu'un groupe linguistique peut actionner exemple en matière d'aménagement du 1977 et visant une meilleure efficacité en
s'il se sent brimé par une décision majori- territoire. Toutefois, côté wallon, il faut matière d'aménagement du territoire et de
taire. Vu le poids respectif des groupes lin- signaler le poids des intercommunales de services. On en compte aujourd'hui 589.
guistiques néerlandophone et franco- développement et d'aménagement, dont En général, étant donné la densité de
phone, il s'agit d'un mécanisme de protec- les ressorts reproduisent le découpage population plus basse, les fusions furent
tion de ce dernier. Le gouvernement fédé- provincial, sauf en Hainaut, partagé pour spatialement plus étendues en Wallonie
ral est constitué sur une base paritaire sa part entre 4 intercommunales distinctes. qu'en Flandre. Ces fusions n'ont pas tou-
entre ministres francophones et néerlan- ché les communes bruxelloises. Dotées
dophones, le Premier ministre, toujours Les provinces sont divisées en 43 arron- d'un conseil communal élu et dirigées par
néerlandophone depuis 1974, étant consi- dissements administratifs (y compris le Collège du Bourgmestre et des
déré comme " linguistiquement asexué ". Bruxelles-Capitale), qui n'exercent aucun Echevins, les communes exercent leurs
De fait, dans son état actuel, le fédéralisme pouvoir politique et ont peu d'importance, compétences dans les matières locales.
belge reste instable et sans doute le pro- sinon qu'ils sont pour le géographe un La tutelle sur les communes, jadis aux
cessus de renforcement du poids des cadre intéressant dans lequel sont agré- mains du Ministre de l'Intérieur, relève
Régions est-il inachevé. gées de nombreuses statistiques. maintenant des Gouvernements régio-
naux.
Les Régions sont divisées en provin- Les communes constituent l'unité de
ces, 5 côté flamand et 5 autres côté wal- base de la division administrative du
lon, depuis la suppression de la province pays. Elles ont été constituées pour l'es-
de Brabant en 1995, Bruxelles-Capitale sentiel entre 1795 et 1800, le plus souvent
échappant dès lors à la division en provin- sur base du découpage paroissial anté-
ces. Bien que l'origine de leurs noms
remonte au Moyen âge, leur forme est un
héritage de la période française, les neufs
départements de 1795-1814. Les provin-
ces possèdent un Conseil élu et sont admi- Pour en savoir plus :
nistrées par une Députation permanente,
DELWIT P. (2009), La vie politique de la Belgique de 1830 à nos jours, Bruxelles.
élue au sein du Conseil, sous la direction LUYKX T. & PLATEL M. (1985, 5ème éd.), Politieke geschiedenis van Belgïe van 1789 tot heden, Antwerpen.
d'un fonctionnaire, le Gouverneur. Ces pro- MABILLE X. (4ème éd., 2000), Histoire politique de la Belgique, Bruxelles.
vinces peuvent mener leur propre poli- WITTE E. & CRAEYBECKX J. (1987), La Belgique politique de 1830 à nos jours. Les tensions d'une démocratie bour-
geoise, Bruxelles.
tique, principalement dans le domaine de
l'enseignement et du réseau routier. Dans
La belgique : présentation géographique 1-14
www.srbg.be2 LE CADRE PHYSIQUE ET LES PAYSAGES
UN CLIMAT TEMPERE OCEANIQUE
Isothermes de juillet
La Belgique est caractérisée par un climat
tempéré océanique aux hivers doux et aux Ostende Bruges Anvers
étés modérés, ceux-ci n'étant sensible-
Gand
ment rafraîchis par l'altitude que sur les
Hasselt
hauts plateaux de l'est, où la pluviométrie Courtrai Bruxelles
est aussi maximale.
Liège
Tournai
Isothermes de janvier Namur
Mons
Charleroi
Ostende Bruges Anvers
19°c
18
Gand 17
Saint-Hubert
16
Hasselt
15
Courtrai Bruxelles 14
Liège Arlon
Tournai
0 10 20 30 40 50km
Namur
Mons
Charleroi
4°c
3
2 Pour en savoir plus :
Saint-Hubert
1
0
-1
ARLERY R. (1970), " The climate of France, Belgium, the
-2 Netherlands and Luxembourg", in WALLEN C.C., Climates
of Northern and Western Europe, Amsterdam, pp. 135 -
Arlon
193.
0 10 20 30 40 50km
PONCELET L. & MARTIN H. (1947), Esquisse climatogra-
Cartes des précipitations annuelles et des températures.
phique de la Belgique, Bruxelles, IRM, 265 p .
2-01 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beMoyennes climatologiques 1961-1990
Uccle (Bruxelles - 100m)
80 40
Middelkerke 70 35
60 30
50 25
Uccle 40 20
30 15
20 10
10 5
0 0
Saint-Hubert
Saint-Hubert (Ardenne - 482m)
100 50
Middelkerke (Côte belge) 90 45
80 40
80 40 70 35
70 35 60 30
60 30 50 25
50 25 40 20
40 20 30 15
30 15 20 10
20 10 10 5
10 5 0 0
0 0 -10 -5
La belgique : présentation géographique 2-02
www.srbg.beDES TRAITS PHYSIQUES REPRESENTATIFS DE L'EUROPE DU NORD-OUEST
Les traits structuraux majeurs de la derrière un cordon de dunes qui a été fond alors asséché de la Mer du nord, puis
Belgique sont très représentatifs de rompu à plusieurs reprises par la mer, lors déposés et étalés, notamment par l'action
l'Europe du nord-ouest. On y trouve en des phases successives de la transgres- des précipitations neigeuses. Parfois
effet, du nord au sud : sion flandrienne, ses surfaces générale- même, en Campine par exemple, ces
* un fragment de la grande plaine sédimen- ment argileuses, parfois tourbeuses, ont sables ont été remaniés localement en
taire qui s'étire du Pas-de-Calais à la été aménagées par les hommes dès le dunes continentales, aujourd'hui fixées par
Pologne, partie émergée du Bassin de la Moyen âge en un système de polders des plantations.
Mer du nord ; drainés par des canaux et protégés par
* un fragment des bas plateaux recouverts des digues, que l'on trouve aussi le long du À l'extrême est, la plaine est recouverte
de loess qui bordent cette plaine ; cours inférieur de l'Escaut. Plus à l'intérieur par un ancien cône alluvial de la Meuse
* la partie la plus occidentale des hauts des terres, une plaine de 5 à 50 m d'alti- (bas-plateau campinois, 50 à 100 m d'al-
plateaux de l'Europe moyenne hercy- tude, à soubassement argileux, la plaine titude).
nienne ; flamande proprement dite, a conservé la
* un petit fragment enfin du Bassin pari- marque de façonnements pléistocènes,
sien. notamment de ces vastes chenaux rem-
blayés (la " Vallée flamande " au nord de Pour découvrir la région des colli-
Au total donc, une grande diversité sur une Gand) qui collectaient les rivières venant nes entre Flandre et Hainaut, dans
superficie très réduite. du sud au cours de la dernière période gla-
la collection des Guides Hommes et
ciaire et, surtout, un recouvrement général
Structuralement, la partie septentrionale de sables d'origine éolienne arrachés au Paysages :
du pays est composée d'un socle primaire,
qui s'enfonce rapidement vers le nord sous 2, (1987), Itinéraire du pays des collines.
les sédiments (il est à - 1000 m à la fron-
tière des Pays-Bas) mais affleure dans le
pour découvrir la côte et les pol-
fond de quelques vallées, à une trentaine
de km au sud de Bruxelles. Il est couvert ders, dans la collection des Guides L'altitude s'élève au sud d'une ligne ouest -
ailleurs par des terrains sédimentaires le Hommes et Paysages : est qui passe un peu au nord de Bruxelles
plus souvent cénozoïques ou plus récents. et de Louvain et qui est jalonnée par une
L'élément le plus récent de ce bassin sédi- 30, (2000), Itinéraire de la côte et de son arrière série de buttes correspondant à un aligne-
mentaire septentrional est une plaine mari- pays.
ment de grès tertiaires lédiens et diestiens
time, en bordure de la Mer du nord et de (les " Monts de Flandre ", à l'ouest de la
l'estuaire de l'Escaut. Le long de la côte, Lys ; les " Ardennes flamandes " et la
1-03 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beLimite méridionale des podzols sur sable
Limite méridionale des sols sablonneux
Dépôts alluviaux de la “Vallée flamande”
Couvertures de loess
Dunes côtières
Polders maritimes et de l’estuaire de
l’Escaut
Plaine flamande et de basse Campine,
plaines de l’Escaut, bassin de la Haine.
Bas plateau sablonneux avec couverture
de graviers (terrasses de la Meuse)
Collines d’interfluves disséquées
Bas plateau de Moyenne Belgique Banquette calcaire de la Calestienne
Plateau du Condroz (relief appalachien) Haut plateau de l’Ardenne
Plateau du Pays de Herve Bordures du Bassin parisien (paysages de cuestas)
Dépression à dominante schisteuse vallées encaissées (Meuse, Sambre,
de la Famenne Vesdre, vallées de bordures de l’Ardenne) 0 10 20 30 40 50km
Carte des entités physiques de base
La belgique : présentation géographique 2-04
www.srbg.berégion des Collines, entre Flandre orien- gine que les sables de la plaine flamande, de terrains calcaires, la Calestienne, riche
tale et Hainaut ; le Hageland, au nord de mais comportant une forte proportion d'élé- en phénomènes karstiques (dolines, résur-
Louvain). ments argileux de faible granulométrie. gences, grottes de Han, etc.). Cette ban-
Ces plateaux appartiennent à cette grande quette est dominée par l'élément suivant,
Au sud de cette ligne, on aborde un bande limoneuse qui va de la Picardie à la le haut plateau de l'Ardenne. Celui-ci cor-
ensemble de bas plateaux (100-200 m). A Pologne, par les Börde allemands, au pied respond à la partie la plus occidentale du
l'ouest, sur soubassement d'argile, des basses montagnes de l'Europe Massif schisteux rhénan et est constitué
façonné en ondulations molles, le plateau moyenne. À l'est de la Meuse de Visé, la essentiellement de schistes très métamor-
du Hainaut. Au centre, sur soubassement Hesbaye se prolonge par le plateau de phisés et de phyllades du Dévonien infé-
de sable, avec des vallées bien marquées, Herve, dépourvu de limon, beaucoup plus rieur, avec en quelques points des quartzo-
le plateau du Brabant. À l'est, sur soubas- découpé par l'érosion et dont le soubasse- phyllades du Cambrien et du Silurien. Son
sement de craie, le plateau de Hesbaye ment est paléozoïque. axe, qui se maintient au-dessus de 500 m,
très mollement ondulé. Tous ces plateaux se relève du sud-ouest vers le nord-est, où
sont recouverts d'un manteau de limon (ou Au sud d'un alignement sud-sud-ouest - il culmine à 694 m sur le plateau des
loess) d'épaisseur inégale, de même ori- nord-nord-est, qui suit les vallées de la Hautes Fagnes, près de la frontière alle-
Sambre et de la Meuse, alignement vrai-
semblablement parallèle à une ligne de
décrochement du socle, jalonné par une
Pour découvrir les paysages des série de bassins houillers aujourd'hui épui- Pour découvrir les paysages de la
sés, le socle paléozoïque affleure et se Haute-Belgique, dans la collection
plateaux de la Moyenne Belgique,
présente d'abord sous la forme de pla-
dans la collection des Guides Hommes et des Guides Hommes et Paysages :
teaux de moyenne altitude (200 à 350 m),
Paysages : bientôt dépourvus de couverture loes-
sique. Ces plateaux tranchent une struc- 1, (1986), Itinéraire du marbre dans l’Entre-
8, (1989), Itinéraire des mutations de l’espace ture plissée hercynienne très complexe. Le Sambre-et-Meuse.
rural. premier élément (plateau de l'Entre- 5, (1988), Itinéraire des Eaux et Forêts de
15, (1991), Itinéraire du sable en Brabant wallon.
Sambre-et-Meuse et plateau du Condroz) l’Ardenne.
est un très bel exemple de relief appala- 12, (1990), Itinéraire de l’habitat traditionnel en
21, (1992), Itinéraire des fermes et de l’espace
chien de modeste amplitude avec des crê- Famenne.
rural à Braine-l’Alleud.
tes anticlinales de grès dévoniens et des 26, (1995), Itinéraire de la sidérurgie du XVIe au
22, (1993), Itinéraire d’une rivière brabançonne.
vallées synclinales de calcaires carbonifè-
36, (2006), Itinéraire des paysages ruraux à XXe siècle en Sud-Ardenne et Gaume.
res. Il domine au sud une dépression
Braine-le-Comte. 37, (2006), Itinéraire de la Calestienne.
dégagée dans des schistes relativement
tendres et gélifs, la Fagne-Famenne, elle-
même bordée au sud par une banquette
1-05 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beLimites du limon Argile tertiaire
Limite des sables de couverture Marnes tertiaire et secondaire
Argile des polders et alluvions fluviales Argile et marne secondaire
Dépôts de terrasse Schistes dévoniens supérieurs et moyens
Sable des dunes littorales Craies et tuffeau secondaires
Sables tertiaires Calcaires jurassiques
Sables et grès secondaires Calcaires primaires
Grès dévoniens supérieurs Schistes et grès houillers
Quartzites et phyllades
Carte lithologique
La belgique : présentation géographique 2-06
www.srbg.bemande. Ses parties sommitales portent
des paysages de landes et tourbières
(fagnes ou venn), qui ont conservé des
témoins d'épisodes périglaciaires (coulées
pierreuses, " viviers ", c'est-à-dire palses
liés à de la glace de ségrégation). La
pointe occidentale de ce massif ancien, en
territoire français, est traversée par la val-
lée de la Meuse, selon un modèle d’épigé-
nie proche de la percée héroïque du Rhin.
Des vallées encaissées se jettent dans la
Meuse : ce sont des lieux privilégiés du
tourisme ardennais (Ourthe, Amblève,
Vesdre, Lesse, Semois).
Au sud de l'Ardenne enfin, à moins de
400 m d'altitude, une petite région de ter-
rains mésozoïques (Lorraine belge,
Gaume à l'ouest, pays d'Arlon à l'est)
appartient au Bassin parisien, dont elle
partage, sur un court tracé, trois de ses
cuestas les plus périphériques.
Pour en savoir plus :
FOURMARIER P. (dir.) (1954), Prodrome d'une description géologique de la Belgique, Liège, Vaillant-Carmanne, 826 p.
PISSART A. (éd.) (1976), Géomorphologie de la Belgique. Hommage au Professeur P. Macar, Liège, Laboratoire de géo-
morphologie de l'Université de Liège.
ROBASZYNSKI F. & DUPUIS C. (1983), Belgique, Guides géologiques régionaux, Paris, Masson.
2-07 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beLA BELGIQUE VUE PAR SATELLITE
L'image satellitaire Corine de la Belgique relais, et a subsisté jusqu'à la fin des large bande limoneuse est-ouest qui s'é-
fait apparaître différentes entités de la divi- années quatre-vingt, a marqué le paysage tend au nord du sillon Sambre et Meuse,
sion régionale du pays, en particulier l'es- sous la forme de sites d'extraction. De celle des prairies en Campine ou en
pace bâti. On peut, en effet, y localiser les nombreux plans d'eau artificiels sont liés Ardenne.
villes jusqu'au plus bas niveau de la hiérar- dans cette région à l'extraction du sable.
chie urbaine ainsi que les banlieues et l'ex- Dans cette zone peu fertile et longtemps Peu de régions en Belgique comportent de
tension du bâti le long du réseau routier. peu densément peuplée, des landes et grandes superficies couvertes de façon
broussailles rendent compte de friches continue par des vergers. Ceux-ci se
Le degré d'urbanisation montre de fortes industrielles et de réserves naturelles, concentrent principalement au nord-ouest
disparités régionales. Outre les agglomé- mais aussi de la présence de camps mili- de Liège, dans le Pays de Herve, au nord
rations urbaines et industrielles, certaines taires. de Saint-Trond (Sint-Truiden), dans la
régions apparaissent fortement urbani- Hesbaye sablo-limoneuse, et entre
sées : il s'agit des régions avoisinant les Le domaine agricole constitue néanmoins Aerschot (Aarschot) et Tirlemont (Tienen),
grandes villes au centre du pays, du sillon l'occupation du sol majoritaire. On peut dans le Hageland.
Sambre et Meuse et du littoral. Par ailleurs, observer, entre autres, la domination des
si on appréhende l'espace bâti en terme de terres arables dans les polders et dans la Les forêts se retrouvent dans toutes les
dimension, on constate un réseau bien régions du sud de la Wallonie ainsi qu'en
organisé de noyaux bâtis de taille Campine et sur certains reliefs. En
moyenne ou grande qui recouvre la Campine, les forêts de pins associées aux
Pour découvrir les régions indus-
majeure partie de la Flandre intérieure, landes, qu'elles ont largement remplacées
s'opposant aux petits noyaux bâtis des trielles belge, dans la collection au XIXe siècle, et aux différents territoires
régions situées au sud du sillon Sambre et des Guides Hommes et Paysages : urbanisés contribuent à donner à cette
Meuse. région l'occupation du sol la plus diversi-
fiée du pays. Les forêts de Haute-
6, (1988), Itinéraire d’une grande cité indus-
L'image met également clairement en évi- Belgique, en particulier celles de
trielle, Charleroi.
dence la localisation des zones industriel- l'Ardenne, les plus étendues, sont mainte-
9, (1989), Itinéraire du paysage industriel bruxel-
les dans les zones portuaires, le long des nant constituées en part plus ou moins
lois.
voies d'eau navigables et dans les fonds égale de feuillus et de conifères, surtout
10, (1990), Itinéraire de l’industrie du Centre.
de vallée. En Campine, l'industrie extrac- l'épicéa, plantés à partir du XIXe siècle
tive, qui a dominé l'économie locale jusque 27/28, (1996), Itinéraire d’Anvers, ville portuaire. comme bois de mine. La forêt climax était
dans les années soixante, avant que la dominée par le chêne sous l'altitude de
grande industrie de montage ne prenne le 500 mètres, par le hêtre au-dessus. La
La belgique : présentation géographique 2-08
www.srbg.bedéprise agricole tend à augmenter les L'image permet d'observer certains
superficies forestières en Haute-Belgique. aspects singuliers du paysage, comme l'o-
Enfin, on notera quelques importantes rientation préférentielle, d'origine géolo-
reliques forestières sur le bas plateau bra- gique, de l'occupation du sol dans le
bançon, au sud et à l'est de Bruxelles, au Condroz.
premier rang desquelles la Forêt de
Soignes, jadis conservée grâce à son sta-
tut de chasse ducale et pour l'approvision-
nement en bois de Bruxelles, aujourd'hui
forêt périurbaine prisée par les prome-
neurs bruxellois. Dans l'ouest du pays, les
zones boisées sont plus rares : les princi-
pales sont localisées en Hainaut, sur une
bande de terrains sableux dominant au
nord la dépression de la vallée de la Haine,
sur les buttes de grès courant plus ou
moins le long de la limite linguistique et sur
des terrains sableux entre Gand et Bruges,
où elles entourent souvent d'anciens châ-
teaux de plaisance.
Pour découvrir les forêts de
l’Ardenne et de la Gaume, dans la
collection des Guides Hommes et
Paysages :
5, (1988), Itinéraire des Eaux et Forêts de
l’Ardenne.
26, (1995), Itinéraire de la sidérurgie du XVIe au
XXe siècle en Sud-Ardenne et Gaume.
1-09 La belgique : présentation géographique
www.srbg.beUtilisation du sol
1990
tissut urbain
zones industrielles et commerciales,
infrastructures de transport
carrières, décharges, chantiers
parcs, équipements de sport et loisirs
terres arables
vergers
prairies
systèmes culturaux et parcellaires complexes
0 10 20km
forêts de feuillus
forêts de conifères
forêts mélangées
pelouses, landes, broussailles
plages, dunes et sable
zones humides
cours et étendues d’eau
Source: Corine Land cover, Belgium, IGN (1995) ULB-IGEAT - Isabelle Van den steen (2004)
La belgique : présentation géographique 2-10
www.srbg.beVous pouvez aussi lire
