La Collection Westburne à Concordia - Paquerette Villeneuve - Érudit
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Document generated on 11/15/2021 4:37 p.m. Vie des arts La Collection Westburne à Concordia Paquerette Villeneuve Volume 28, Number 114, March–April–May 1984 URI: https://id.erudit.org/iderudit/54272ac See table of contents Publisher(s) La Société La Vie des Arts ISSN 0042-5435 (print) 1923-3183 (digital) Explore this journal Cite this article Villeneuve, P. (1984). La Collection Westburne à Concordia. Vie des arts, 28(114), 32–34. Tous droits réservés © La Société La Vie des Arts, 1984 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
Art et collection 1. Carol SUTTON 2. Michèle DROUIN 3. Paul FOURNIER Sun always Same, 1981. Cybèle, 1980. Monatee Country, 1976. Acrylique sur toile; 243 cm 9 x 142,2. Acrylique sur toile; 121 cm 9x91,4. Acrylique sur toile; 168 cm 9x113,1. (Phot. Jean-Pierre Beaudin) (Phot. Jean-Pierre Beaudin) 33
Et beaucoup mieux que sur les murs anonymes d'une galerie, ces qualités res- sortent lorsque les œuvres sont mêlées à la vie et au décor quotidien d'un grand bu- reau. Là, le tableau, au lieu d'éveiller l'in- terrogation critique, se présente comme un compagnon. Avec quelle force, on en perçoit le charme lorsque, circulant sur- tout dans un espace peu cloisonné comme c'est le cas chez Westburne, boulevard Dé- carie, notre œil rencontre des sollicita- tions aussi diverses qu'une microchromie bleue de Fernand Leduc, u n Paul Four- nier aux couleurs voluptueuses, un Toni Onley subtil ou les éclatements d ' u n e Francine Simonin. Que pensent de leur environnement les dix-sept personnes attachées à United Westburne, une entreprise au chiffre d'af- faires annuel d'environ u n milliard de dollars? «L'art abstrait est décoratif, et comme ce n'est pas le temps au bureau de se mettre à rêver devant u n p a y s a g e . . . . puis, ma microchromie de Leduc est un fameux sujet de conversation», dit l'un des vice-présidents, Gilles Hamel. Un autre, Gerry Demers, nous confie que «depuis qu'il a renoncé à comprendre, il goûte da- vantage». Charles Scrymgeour aime beau- c o u p le Denys Matte, «parce q u ' i l est différent». La comptable Eva Lambrecht 4. Leopold PLOTEK trouve magnifique le rouge de Drapell. LeNeveudeflameau, 1979. Huile sur toile; 221 c m x 173. «On devrait en faire des tissus, que je m'y taille une robe!» Francine Tardif, secré- K.S. Graham, In the Pink, une de ses com- un tableau aérien et fluide, plein de senti- taire, considère que c'est un privilège ex- positions par p l a n s inspirée du Grand ment. Une artiste à suivre. Striped Tower, ceptionnel de travailler au milieu de cette N o r d . S u r u n fond o r n é d e c r o i x et de Jack Bush, le plus beau fleuron de la collection. Une expérience toute neuve d'étoiles, u n e b a n d e de carton o n d u l é Collection, acquis par Karen Wilkin lors pour le comptable Pierre Gagné: «Quand suggérant aussi bien la boîte d'allumettes de la dernière exposition de l'artiste avant je pense, je m'attarde à contempler les ta- de la cigarière Carmen que la ceinture à sa m o r t . Des c o u l e u r s d é c o u p é e s en bleaux.» Et, souligne le vice-président du balles du pistolero amoureux, et rehaus- masses immobiles d'une grande intensité; conseil d'administration de Westburne, sée de traits qui éveillent une idée de per- audaces délibérées à la recherche, fruc- Lucien Cornez: «Comme on passe le tiers sonnage: autant d'humour que de patte tueuse, des clés de l'harmonie. Joseph de sa vie au bureau, pourquoi ne pas s'en- dans cette Spanish Nite de David Bolduc. Drapell, High Earth, d'un rouge lyrique, tourer d'œuvres qui élèvent et agrandis- De Paul Fournier, Manatee Country, u n ta- t e n d r e de geste, b a l a y a n t son e s p a c e sent notre conscience esthétique?» En bleau très matissien fait de couleurs aux comme un signal. Home Sound 2 de Gor- conclusion, un peu tout le monde est d'ac- élégances méditerranéennes composées don Smith. Est-ce la mer, le sable ou la lu- cord pour dire que c'est «gai, bon pour le d'un œil sûr. Douglas Haynes: encerclés mière qui vibrent ainsi? Une approche moral et amusant d'écouter les commen- entre les deux p a n s d ' u n bouclier ma- abstraite qui rappelle toutefois les tons et taires des visiteurs. De plus, on ne nous les g e n t a ( c ' e s t le t i t r e d e l ' o e u v r e ) , les perspectives du Groupe des Sept. i m p o s e pas: M. Abramovich n o u s fait brossés avec une énergie nerveuse, trois Personnellement, j'aurais retenu u n choisir». points de couleur fixent l ' e s p a c e et le Alex Janvier, un des rares artistes autoch- Ami de la première heure de Borduas mouvement du tableau. Est-ce nostalgie tones - un Indien de l'Alberta - à avoir et des automatistes, Sam Abramovich, le inconsciente du figuratif chez ceux qui transposé sa culture dans un langage mo- président de la Compagnie, est une des fi- décident des choix ou pause voulue pour derne avant un Daniel Solomon; j'aurais gures familières des galeries de Montréal. permettre aux usagers quotidiens de la sans doute opté pour un Otto Rogers blanc C'est lui qui a eu l'idée de la collection, il Collection de se remettre du choc de leur («parfois ce que j'ai devant les yeux est si y a six ans, et lui qui choisit les tableaux rencontre avec l'art actuel? En tout cas, A blanc que je dois m'arrêter de peindre»); achetés au Québec. Karen Wilkin s'oc- Tangle of Roses et Sand Creek near Gallo- j'aurais mal résisté à l'envie d'étoffer ma cupe de la prospection dans le reste du way sont des œuvres moins intellectuel- sélection québécoise d'un vigoureux Rio- pays et John Scrymgeour, président de lement stimulantes: la première, assez pelle et j'aurais profité de l'occasion pour Westburne International, partage avec eux bien enlevée, de Dorothy Knowles; aller faire un tour dans les provinces de la responsabilité des choix. l'autre, anodine, de Ronald Myren. Parak l'Atlantique...Mais cela n'empêche que Avec ses cent cinquante œuvres en de Katia Jacobs. Parmi les mille panoplies les options de Westburne ont parfaitement majorité de grand format, la Collection de la fête, de carnavalesques serpentins relevé le défi de nous faire percevoir dans Westburne acquiert droit de cité parmi le argentés: u n e grande maîtrise sous de leur richesse et leur variété la gamme des groupe sélect des grandes corporations joyeuses apparences. Sun always same de émotions que l'artiste cherche à traduire mécènes telles Alcan, CIL et Lavalin. Carol Sutton: grands mouvements aux en utilisant ces moyens tout de même li- 1. Organisée par le Musée d'Edmonton, l'exposition a voyagé transparences d'aquarelle et ailes bat- mités que sont la toile, les tubes de cou- dans cinq villes canadiennes avant de se terminer à Mon- tréal. Toutes les Œuvres, dont seize en couleur, sont repro- tantes d'oiseaux très librement réunis en leur et les pinceaux. duites au catalogue. VCI 34
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