La dépression au travail - Etude Odoxa pour Lundbeck : LEVEE D'EMBARGO LE 15 JUIN 2018
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Etude Odoxa pour Lundbeck : la dépression au travail LEVEE D’EMBARGO LE 15 JUIN 2018
Méthodologie Recueil Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par internet les 4-5 et 12-13 avril 2018. Echantillon Echantillon de 2 026 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, parmi lesquels 1 083 salariés. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Précisions sur les marges d’erreur Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. Cette marge d’erreur signifie que le résultat d’un sondage se situe, avec un niveau de confiance de 95%, de part et d’autre de la valeur observée. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Si le pourcentage observé est de … Taille de l’Echantillon 5% ou 95% 10% ou 90% 20% ou 80% 30% ou 70% 40% ou 60% 50% 200 3,1 4,2 5,7 6,5 6,9 7,1 400 2,2 3,0 4,0 4,6 4,9 5,0 500 1,9 2,7 3,6 4,1 4,4 4,5 600 1,8 2,4 3,3 3,7 4,0 4,1 800 1,5 2,5 2,8 3,2 3,5 3,5 900 1,4 2,0 2,6 3,0 3,2 3,3 1 000 1,4 1,8 2,5 2,8 3,0 3,1 1 500 1,1 1,5 2,0 2,3 2,4 2,5 2 000 1,0 1,3 1,8 2,1 2,2 2,2 3000 0,8 1,1 1,4 1,6 1,8 1,8 Lecture du tableau : Dans un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage observé est de 20%, la marge d’erreur est égale à 2,5%. Le pourcentage réel est donc compris dans l’intervalle [17,5 ; 22,5].
Principaux enseignements du sondage Etude Odoxa pour Lundbeck : la dépression au travail Les principaux enseignements : • Un Français sur 2 est concerné de près par la dépression. Plus d’un quart des Français est ou a été dans un état dépressif ; ils sont même plus d’un tiers chez les jeunes et les Français aux revenus les plus modestes • La dépression est un état dont on évite de parler dans le milieu professionnel, seulement 22 % en parleraient avec leurs collègues • La pression au travail et les problèmes avec le management sont considérés comme causes principales de la dépression • La dépression laisse-t-elle des séquelles ? Les Français se montrent partagés, ceux qui ont été touchés sont 57% à le dire. Les salariés considèrent que les personnes touchées par la dépression sont fragiles. Une bonne part d’entre eux doutent de leurs capacités. Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa @celinebracq
Synthèse détaillée (1/4) 1) Un Français sur 2 est concerné de près par la dépression. Plus d’un quart des Français est ou a été dans un état dépressif ; ils sont même plus d’un tiers chez les jeunes et les Français aux revenus les plus modestes La dépression peut toucher les individus de tout âge, de l’enfant au vieillard. Notre enquête, réalisée auprès d’un échantillon important de plus de 2000 personnes représentatif de la population adulte permet de mesurer la prévalence de cette maladie à l’échelle d’une vie. Plus d’un quart de la population adulte, 28% exactement, a été elle-même touchée par un épisode dépressif. Cette moyenne masque en réalité de profondes différences sociodémographiques : la prévalence de la maladie est ainsi plus forte chez les femmes que chez les hommes (31% contre 25%), chez les plus jeunes que chez leurs aînés (35% chez les 18-24 ans, soit 10 points de plus que le score observé auprès des plus de 50 ans), chez les catégories populaires (30%) et surtout chez les employés (33%) que chez les catégories dites supérieures (26% et même seulement 20% auprès des cadres), et chez les plus pauvres que chez les plus aisés. La précarité apparaît comme un terrain très propice à la dépression puisqu’on note même une corrélation parfaite entre la hausse du revenu moyen et l’affaiblissement du taux de dépression : ainsi, 37% des Français touchant moins de 1 500€ par mois ont vécu un épisode de dépression, c’est 6 points de plus que la catégorie de revenus suivante (de 1 500€ à 2 499€), 12 points de plus que chez les personnes gagnant entre 2 500€ et 3 499€ et 16 points de plus que celles qui gagnent plus de 3 500€. En revanche, le lieu de vie intervient très peu sur la prévalence de la maladie : les résultats sont remarquablement proches selon les régions habitées, ainsi que l’intensité du tissu urbain concerné (campagne, petites villes, grandes villes). On ne déprime pas plus dans le nord que dans le sud de la France et dans les grandes villes que dans les campagnes. La dépression constitue une souffrance pour la personne malade et perturbe son entourage : 37% des Français ont ou ont eu un proche touché par la dépression. Statistiquement, cela signifie que la moitié de la population française (49%) vit, a vécu une dépression ou l’a côtoyé de très près.
Synthèse détaillée (2/4) 2) La dépression est un état dont on évite de parler dans le milieu professionnel Mais si l’on connaissait un épisode de dépression, en parlerait-on systématiquement autour de soi ? La réponse est non. Certes, 70% des Français affirment qu’ils en parleraient à leur famille, mais parmi ceux-là seuls 33% se disent certains qu’ils évoqueraient le sujet dans ce cénacle. La proportion tombe à 58% pour les amis (dont 18% de Français certains d’en parler). Dans les faits, ceux qui ont vécu une dépression ne sont d’ailleurs pas plus nombreux proportionnellement à verbaliser la situation : 69% le feraient avec leur famille, 62% avec leurs amis. Même si le sujet fait l’objet de très nombreux articles et reportages, il demeure donc difficile à partager, y compris auprès des très proches. Il apparaît même le plus souvent tabou dans le milieu professionnel. Si 58% des Français en parleraient avec la médecine du travail, ils ne seraient que 22% à le faire avec leurs collègues, 19% avec leur supérieur hiérarchique et 17% avec leur responsable des ressources humaines qui semble susciter bien plus la méfiance que la confidence. Cette hiérarchie et ces niveaux très faibles sont observés de la même manière chez les Français touchés par la dépression. Les CSP- (ouvriers et employés) montreraient plus de réticences encore que les CSP+ à évoquer le sujet avec leurs proches et leur milieu professionnel (entre 5 et 10 points de moins). La dépression a beau être considérée plus comme « une maladie qui nécessite un accompagnement médical et psychologique » (76%) que comme « un état d’esprit pessimiste ou très pessimiste dont on peut sortir avec de la volonté » (23%), le comparatif avec le cancer montre combien cette pathologie aux conséquences psychologiques apparaît plus délicate à évoquer en public. Les Français, s’ils étaient atteints d’un cancer, auraient a priori moins de mal à en parler : ils seraient entre 17 et 21 points de plus à s’en entretenir avec leur entourage personnel et professionnel, sachant que ceux qui en parleraient « certainement » sont deux à trois fois plus nombreux.
Synthèse détaillée (3/4) 3) La pression au travail et les problèmes avec le management sont considérés comme causes principales de la dépression Pourquoi ce sujet est-il si délicat à aborder, en particulier dans un contexte professionnel ? Notre sondage donne plusieurs pistes d’explications. Nous observons d’abord que les perceptions des Français sur les principaux facteurs déclenchant de la dépression relèvent très souvent de l’intime. La forte pression au travail et le management difficile arrivent en tête (56% et 62% chez les salariés). « Le mal du siècle » qui a un nom -« burn out »- depuis la fin des années 60 a été fortement médiatisé depuis les années 2000. Cette cause professionnelle arrive devant l’environnement familial instable ou difficile (46%) et les difficultés financières et matérielles (42%). Les Français semblent beaucoup plus pencher en tout cas pour les explications liées à l’expérience qu’à l’inné, les prédispositions génétiques n’étant citées que par 10% d’entre eux. 4) La dépression laisse-t-elle des séquelles ? Les Français se montrent partagés, ceux qui ont été touchés sont 57% à le dire. Les salariés considèrent que les personnes touchées par la dépression sont fragiles. Une bonne part d’entre eux doutent de leurs capacités. Une autre raison expliquant probablement que les Français préfèrent ne pas parler de cette maladie et que celle-ci est perçue comme « une maladie qui laisse des séquelles » : c’est un sentiment que partagent la moitié des Français (50%) et 57% des personnes ayant été touchées par la dépression. On peut donc craindre le regard d’autrui sur des séquelles d’ordre psychologiques. Notre sondage montre que cette appréhension est loin d’être injustifiée, car la personne ayant traversé un épisode dépressif est bien considérée comme un être un peu à part, plus fragile que la moyenne. Ainsi, les salariés s’ils devaient collaborer/travailler avec une personne ayant connu un ou des épisodes dépressifs, se diraient que cette personne risque d’être psychologiquement fragile (78%), de connaître de nouveaux épisodes dépressifs (74%), de nécessiter une attention supérieure (73%).
Synthèse détaillée (4/4) Plus de la moitié des personnes interrogées imaginent qu’une personne dépressive pourrait s’absenter plus souvent que les autres salariés (54%) et avoir des difficultés relationnelles avec ses collègues, supérieurs ou clients (53%). Enfin, une bonne part des salariés anticiperaient un manque de lucidité/concentration, un manque d’implication (40%) et un tiers d’entre eux (33%) pensent que la personne peut venir apporter une mauvaise ambiance dans une équipe. Ce regard empreint de méfiance, mais aussi de compassion et de soutien est très largement partagé par ceux qui ont souffert de dépression même s’ils seraient un peu moins nombreux proportionnellement à redouter le manque d’implication ou le rôle négatif sur l’ambiance de travail. Comme les salariés, et même systématiquement un peu plus qu’eux, ils adapteraient leur comportement en faisant davantage attention aux sujets dont ils parlent devant un collègue souffrant de dépression (75%, 70% pour les salariés), en évitant de donner au collaborateur ou au collègue en question certains dossiers « stressants » à traiter (68%, 66% pour les salariés). Une bonne partie d’entre eux lui demanderaient de faire moins de choses/le déchargerait de son travail (46%, 42% pour les salariés) et même éviteraient de lui demander de faire des RDV avec des clients (35%, 32% des salariés). Seule une petite minorité, heureusement, se dit qu’elle lui parlerait sans doute un peu moins (15%, 17% pour les salariés). Compte tenu de l’effet perçu d’un environnement professionnel stressant sur la santé mentale, il apparaît tout à fait logique que les salariés se montrent « différents » au contact d’une personne souffrant de dépression. Leur attitude tient certainement plus à un réflexe de protection plutôt que d’ostracisme. Cette étude montre en tout cas combien la dépression peut bouleverser le quotidien de la personne touchée, sans qu’elle puisse réellement s’en ouvrir autour d’elle, en particulier sur son lieu de travail et auprès de ceux qui devraient créer un climat de confiance : managers et responsables RH. Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa @celinebracq
28% des Français sont/ont été touchés par une dépression Vous-même, êtes-vous/avez-vous déjà été ou eu un proche touché par une dépression ? Français Salariés Vous êtes, ou avez été, vous-même 28% 70% 2% 28% 71% touché par une dépression Vous avez, ou avez eu, un proche 37% 61% touché par une dépression 37% 60% 3% ST au moins un oui : 49% ST au moins un oui : 49% Oui Non (NSP)
Une plus grande facilité à parler du cancer que d’une dépression : résultats auprès des Français Vous-même, si vous étiez touché par une dépression, Et si vous étiez touché par un cancer, en parleriez- en parleriez-vous aux personnes suivantes ? vous aux personnes suivantes ? Ecart Français Français Dépression vs Cancer ST Oui ST Oui Votre famille 33% 37% 70% Votre famille 58% 28% 86% +16 Vos amis 18% 40% 58% Vos amis 37% 38% 75% +17 La médecine du La médecine du travail 20% 38% 58% 36% 33% 69% +11 travail Vos collègues 5% 17% 22% Vos collègues 15% 28% 43% +21 Votre supérieur Votre supérieur 4% 15% 19% hiérarchique 14% 28% 42% +23 hiérarchique Votre responsable Votre responsable 4%13% 17% 12% 24% 36% +19 ressources humaines ressources humaines Oui, certainement Oui, probablement Oui, certainement Oui, probablement
Une plus grande facilité à parler du cancer que d’une dépression : résultats auprès des Français touchés eux-mêmes par une dépression Vous-même, si vous étiez touché par une dépression, Et si vous étiez touché par un cancer, en parleriez- en parleriez-vous aux personnes suivantes ? vous aux personnes suivantes ? Ecart Français touchés eux-mêmes Français touchés eux-mêmes Dépression par une dépression par une dépression vs Cancer ST Oui ST Oui Votre famille Votre famille 60% 27% 87% +18 35% 34% 69% Vos amis Vos amis 39% 38% 77% +15 24% 38% 62% La médecine du La médecine du travail 24% 34% 40% 35% 75% +17 58% travail Votre supérieur Vos collègues 9% 16% 25% hiérarchique 17% 30% 47% +25 Votre supérieur Vos collègues 20% 25% 45% +20 5% 17% 22% hiérarchique Votre responsable Votre responsable 6% 14% 20% ressources humaines 15% 26% 41% +21 ressources humaines Oui, certainement Oui, probablement Oui, certainement Oui, probablement
Une plus grande facilité à parler du cancer que d’une dépression : résultats auprès des salariés Vous-même, si vous étiez touché par une dépression, Et si vous étiez touché par un cancer, en parleriez- en parleriez-vous aux personnes suivantes ? vous aux personnes suivantes ? Ecart Salariés Salariés Dépression vs Cancer ST Oui ST Oui Votre famille 33% 36% 69% Votre famille 58% 29% 87% +18 Vos amis 19% 41% 60% Vos amis 37% 41% 78% +18 La médecine du travail La médecine du 18% 40% 58% 34% 37% 71% +13 travail Vos collègues Votre supérieur 6% 20% 26% 16% 34% 50% +28 hiérarchique Votre supérieur hiérarchique 4% 18% 22% Vos collègues 16% 33% 49% +23 Votre responsable Votre responsable 4% 15% 19% 12% 28% 40% +21 ressources humaines ressources humaines Oui, certainement Oui, probablement Oui, certainement Oui, probablement
Les trois quarts des Français perçoivent la dépression comme une maladie nécessitant un accompagnement médical et psychologique Vous personnellement, avec laquelle de ces deux affirmations êtes-vous le plus d’accord s’agissant de la dépression ? Français (NSP) 1% La dépression est un état d’esprit pessimiste ou très pessimiste dont on peut sortir La dépression est une avec de la volonté maladie qui nécessite un 23% accompagnement médical et psychologique Salariés : 26% 76% Français touchés par une dépression : 26% Salariés : 73% Français touchés par une dépression : 74%
La pression au travail et le management difficile est perçu comme le principal facteur déclenchant de la dépression Selon vous, parmi les éléments suivants, quels sont les principaux facteurs déclenchant de la dépression ? (3 réponses possibles) Français touchés Français par une dépression Salariés Une forte pression au travail, un management difficile 56% 54% 62% Un environnement familial instable ou difficile (rupture, 45% 46% 45% conflits…) Des difficultés financières, matérielles 42% 40% 40% Une nature anxieuse, stressée 37% 39% 35% Des difficultés relationnelles ou d'insertion dans la société 34% 31% 32% (isolement, chômage…) Une charge mentale quotidienne lourde 32% 34% 33% Une mauvaise hygiène de vie (mauvaise alimentation, consommation d'alcool, drogue ou tabac) 10% 9% 10% Une prédisposition génétique 9% 10% 8% L'influence de membres de la famille dépressifs 5% 6% 6% (NSP) 1% 2% 2%
La dépression : une maladie qui laisse des séquelles Pensez-vous que la dépression peut se soigner totalement ou bien pensez-vous que les personnes qui en souffrent conservent des séquelles/un handicap ? Français C'est une maladie qui laisse des C'est une maladie dont il est séquelles possible de guérir totalement 51% 49% Salariés : 54% Salariés : 46% Français touchés par une dépression : 57% Français touchés par une dépression : 43%
Craintes des salariés à l’égard d’une personne dépressive dans le cadre du travail Si vous deviez collaborer/travailler avec une personne dont vous savez qu'elle connaît ou a connu un ou plusieurs épisodes dépressifs, vous diriez-vous que cette personne risque… Français touchés Salariés par une dépression ST Oui ST Oui D'être psychologiquement fragile, sensible, ne supportant pas la pression 21% 57% 17% 4%1% 78% 80% De connaître de nouveaux épisode dépressifs 16% 58% 21% 4%1% 74% 74% De nécessiter une attention particulière de la part des collègues ou supérieurs 20% 53% 21% 5%1% 73% 70% D'être plus absente qu'une autre personne 12% 42% 36% 9% 1% 54% 47% D'avoir des difficultés relationnelles avec ses collègues, supérieurs, clients… 10% 43% 38% 8% 1% 53% 53% De manquer de lucidité/concentration 8% 38% 41% 12%1% 46% 44% De manquer d'implication dans son travail 8% 32% 44% 15% 1% 40% 34% D'apporter une mauvaise ambiance dans une équipe 7% 26% 46% 20% 1% 33% 29% Oui, tout à fait Oui, assez Non, pas vraiment Non, pas du tout (NSP)
Attitude des salariés au travail face à une personne dépressive Plus précisément, quelle attitude adopteriez-vous au travail face à une personne perçue souffrant de dépression ? Français touchés Salariés par une dépression Vous feriez davantage attention aux sujets dont vous parlez 70% 29% 1% 75% 25% Vous éviteriez de lui donner certains dossiers "stressants" à traiter 66% 33% 1% 68% 32% Vous lui demanderiez de faire moins de choses, la déchargeriez d'une part de son travail 42% 57% 1% 46% 54% Vous éviteriez de lui demander de faire des rendez- vous avec des clients, des présentations… 32% 67% 1% 35% 64% Vous lui parleriez sans doute un peu moins 17% 82% 1% 15% 84% Oui Non (NSP)
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