LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
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Développement et structuration de LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES Programme CasDar LPC Bio 2010-2013 projet CasDar n°9016, coordonné par Bio Centre, “Accompagnement du développement et w w w. l p c b i o . o r g de la structuration de la filière légumes de plein champ en zones céréalières biologiques”.
Repères é dito Mathieu Lancry, producteur bio, membre du bureau du GABNOR (1) Le programme CasDar légumes de plein champ biologiques LPC Bio (2010 - 2013) Légume de plein champ : légume produit à grande échelle (> 0,5 ha/espèce) de façon fortement mécanisée. Objectifs : •Développer la production de légumes de plein champ biologiques “Le programme CasDar (2) légumes dans les zones céréalières de la de plein champ biologiques : moitié nord et du centre de la France pour répondre à la demande un outil de développement du marché ; et de sécurisation de la filière” •Améliorer le rendement et la qualité de production par la mise en œuvre Le programme CasDar légumes de d’un appui technique ; plein champ biologiques qui arrive à •Développer l’approvisionnement son terme a été véritablement utile local par la contractualisation entre producteurs et opérateurs afin de aux producteurs et aux opérateurs de réguler le marché. la filière. L’observatoire a permis une analyse poussée de la filière dans les Les régions concernées : quatre régions qui l’ont mis en œuvre. Auvergne, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Les actions technico-économiques qui Nord-Pas-de-Calais et Picardie. ont été menées, appui technique, fiches techniques ou encore “fermoscopies”, Les 18 partenaires : constituent indéniablement les références •Bio Centre, pilote de l’action. •Opérateurs aval : qui manquaient à la filière. Beauce Champagne Oignon, Les agriculteurs qui projettent de Conserves du Blaisois. convertir leur exploitation trouvent •Organisations de désormais des informations précieuses développement agricole : Chambres d’agriculture du pour l’aide à la décision et l’assurance Loir-et-Cher et du Loiret, d’un support technique pour sécuriser Groupements des agriculteurs leurs pratiques. biologiques du Loir-et-Cher (GABLEC), du Loiret (GABOR) et Un autre aspect de ce projet que du Nord-Pas-de-Calais (GABNOR), je trouve très important, c’est l’inter- Fédération régionale des agriculteurs régionalité qui a favorisé les échanges biologiques de Champagne-Ardenne, Sedarb, Fédération nationale des et des partages d’expériences entre agriculteurs biologiques (FNAB), légumiers. Cela a également permis Agriculture biologique de Picardie la rencontre entre producteurs et (ABP), Auvergne Biologique, A PRO BIO, Coop de France opérateurs, et donc favorisé l’émergence Centre, BRIO de partenariats. •Instituts techniques : Légumes Centre Actions (LCA), GABNOR : Groupement des agriculteurs biologiques du Nord-Pas-de-Calais (1) Institut technique de l’agriculture CasDar : Compte d’affectation spéciale “Développement agricole et rural” (2) biologique (ITAB), Arvalis - Institut du végétal. 2 Programme LPC Bio 2010-2013
UN OBSERVATOIRE pour mieux connaître la filière légumes de plein champ biologiques L’agriculture biologique connaît depuis quelques années un développement constant, en termes de consommation et de production. Cependant, l’offre de légumes de plein champ reste encore largement déficitaire et les opérateurs de la filière s’approvisionnent en grande partie hors de nos régions. Dans ce contexte, les partenaires du projet LPC Bio ont décidé de mettre en place un observatoire pour approfondir leurs connaissances de la production et mettre à jour les enjeux et perspectives de la filière légumes de plein champ biologiques. Cécile Perret, chargée de mission à Bio Centre et coordinatrice du programme LPC Bio “L’objectif premier de l’observatoire est d’avoir une meilleure connaissance des productions légumières dans nos régions, explique-t-elle, ce qui implique de s’intéresser à l’amont et à l’aval de la filière. Cet état des lieux de la filière nous a permis de vérifier la cohérence entre l’offre et la demande, d’envisager les perspectives, et d’apporter une visibilité du marché aux producteurs ainsi qu’aux opérateurs de la filière.” Schéma de la filière Méthodologie mise en œuvre PRODUCTION Exploitation agricole Identification des opérateurs : établissement d’une liste des producteurs et des opérateurs à partir des données Filière frais longue Filière transformée de l’Agence Bio, des registres du commerce, des bases •Coopérative INDUSTRIE de données des partenaires. et autre EXPÉDITION collecteur Enquêtes auprès des opérateurs : entretiens téléphoniques •Expéditeur •Importateur et rencontres sur sites de 70 % des producteurs de plein champ, de 40 % des maraîchers et 50 % des opérateurs Filière frais identifiés (hors commerces). Enquêtes réalisées à partir d’un courte COMMERCE DE GROS ET CENTRALES questionnaire élaboré dans le cadre du programme. •Commerce de gros (grossiste à service complet, libre-service gros) •Centrales (GMS*, restauration hors domicile) Analyse des enquêtes : à partir des données recueillies, * Grande et moyenne surface ont pu être établis les caractéristiques et les enjeux de COMMERCE DE DÉTAIL ET RESTAURATION chacune des régions impliquées. •GMS •Détaillant •Restauration commerciale •Restauration collective Mise en oeuvre d’actions : en fonction des conclusions des analyses, mise en place d’actions adaptées aux pro- CONSOMMATION blématiques régionales. Résultats des analyses des enquêtes exemple de la région Centre (source : Bio Centre 2010) Typologie des régions enquêtées : •régions ayant peu de producteurs et d’opérateurs de l’aval : Auvergne, Bourgogne, Champagne-Ardenne ; Répartition •régions ayant une filière légumes de plein champ des volumes structurée : Centre, Nord-Pas-de-Calais, Picardie. de légumes produits (tonnes) Caractéristiques des exploitations : selon les types d’exploitation •Prépondérance des maraîchers bio et les circuits de commercialisation (78 % des producteurs enquêtés) ; •75 % des surfaces sont cultivées par des légumiers de plein champ ; •Prépondérance des légumes “racines” dans les cultures légumières de plein champ (pomme de terre, betterave potagère, oignon…) ; Répartition du •Circuits de commercialisation diversifiés chiffre d’affaires (circuits court et long), ces deux types de des opérateurs en fonction commercialisation étant complémentaires. des débouchés Circuits de commercialisation des opérateurs (voir graphique ci-contre pour la région Centre) Programme LPC Bio 2010-2013 3
Les enjeux identifiés suite aux enquêtes Favoriser une valorisation locale, voire française, Les actions des légumes biologiques sur tous les circuits : mises en œuvre •Améliorer la disponibilité régionale en légumes bio, en cohérence avec le potentiel de développement par Selon les régions et le soutien à l’installation et à la conversion ; l’appui tech- les problématiques identifiées : nique performant ; le soutien aux investissements (produc- •Organisation de rencontres tion, stockage, agréage) ; l’accessibilité à la main d’œuvre entre producteurs et qualifiée ; des réflexions collectives et individuelles sur les opérateurs, ainsi que des stratégies de commercialisation des exploitations (circuits journées filières qui allient court et long) ; des réflexions sur la complémentarité des ateliers technico-économiques systèmes de production ; la concertation entre collectifs de et échanges entre les acteurs producteurs et opérateurs de l’aval. de la filière (voir p. 11). •Accompagner les opérateurs de l’aval vers l’AB par l’ac- •Organisation de journées cès aux aides aux investissements nécessaires au dévelop- techniques entre producteurs pement d’une activité bio ; la sensibilisation des techniciens pour favoriser les échanges et décideurs aux spécificités des filières bio ; l’utilisation sur les pratiques culturales des outils industriels existants (conditionnement, lavage, notamment (voir p. 9). transformation). •Expérimentations pour •Inciter les opérateurs à s’approvisionner localement par développer la technicité l’amélioration de la disponibilité locale en légumes bio ; des légumiers de plein champ l’amélioration de la régularité des légumes en quantité et (voir p. 7) en qualité ; la valorisation de l’origine locale des légumes •Mise en place d’un appui auprès des consommateurs ; technique afin de favoriser •Développer la consommation de produits biologiques le développement de cultures régionaux par une stratégie de communication à destina- en lien avec les besoins tion des consommateurs sur les atouts des légumes bio identifiés (voir p. 9 et 10). locaux. Cartographie des opérateurs Suite aux données recueillies, Exemple de la cartographie les régions partenaires ont pu des opérateurs de la région Centre créer une cartographie précise (Source : Bio Centre 2011) des producteurs et autres opérateurs (collecteurs, grossistes, transformateurs) de la filière légumes de plein champ sur leur territoire. 4 Programme LPC Bio 2010-2013
ORGANISATION COLLECTIVE DE LA PRODUCTION ladevalorisation un outil à développer pour des légumes plein champ bio Historiquement, les producteurs bio ont pris l’habitude de gérer seuls à la fois la production et la commercialisation. D’un autre côté, les coopératives et organisations de producteurs conventionnelles jouent plus souvent le rôle d’intermédiaire que celui d’une véritable structure Norabio, une organisation de producteurs biologiques de concertation. Il découle de ces deux constats que très peu dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie d’organisations collectives de producteurs biologiques existent (Extraits de la fiche présentée dans la boîte à outils) aujourd’hui pour la mise en marché de leur production. Les partenaires du projet ont travaillé sur cette question. Valeurs et fondamentaux : Ce constat est surtout vrai pour les céréaliers qui cultivent des légumes, développer l’agriculture bio en Nord-Pas- et qui se retrouvent seuls devant les difficultés de la commercialisation. de-Calais ; fédérer les producteurs bio Les partenaires du projet LPC bio ont donc mené une campagne autour d’un outil économique commun ; d’information sur le sujet, abordant la question de l’organisation promouvoir des fermes 100 % bio ; sécuri- collective notamment lors des journées techniques qui ont été orga ser les débouchés des producteurs bio sur nisées. Par ailleurs, le fonctionnement de quatre organisations de différents circuits de commercialisation. producteurs a été étudié. Ce travail a abouti à la création d’une boîte Les grandes étapes : à outils “Accompagner l’émergence d’organisations économiques de producteurs de fruits et légumes biologiques”. 1998 : Création du GIE par une dizaine d’arboriculteurs bio. Jérôme Allais, chargé de mission à Agriculture biologique 2000 : Norabio devient une coopérative, statut plus adapté pour accompagner en Picardie (ABP) l’augmentation du nombre de produc- Jérôme Allais constate, qu’à ce jour, peu de pro- teurs souhaitant adhérer, notamment des ducteurs bio se sont approprié les enjeux et les légumiers de plein champ bio. opportunités autour de l’organisation collective. 2004 : Démarrage des Biocabas, livraison Et il le regrette. Une organisation de produc- de paniers collectifs sur l’agglomération de teurs bio a plusieurs avantages. Elle permettrait Lille. Début de la commercialisation sur une meilleure connaissance des spécificités bio, des débouchés de légumes “industrie”. une diversification des débouchés, la mise en “Les producteurs place d’un suivi technique, la contractualisation 2007 : Développement de la structure et ont tout intérêt et l’organisation des négociations, le regroupe- démarrage de l’appui technique avec le à se regrouper” ment et la régularité de la production, un appro- GABNOR. visionnement groupé en semences et en plants. 2010 : Initiation d’un projet d’approvision- De plus, pour Jérôme Allais, l’esprit coopéra- nement pour la restauration collective. tif est dynamisant, pour preuve il présente les Evolution du chiffre d’affaires : résultats d’un groupe de travail “carotte” qu’il a animé (voir page 9, appui technique). 850 k€ en 2001 et 2 800 k€ en 2009. La boîte à outils : “Accompagner l’émergence d’organisations économiques de producteurs de fruits et légumes biologiques” L’objectif est de favoriser la structuration de la filière légumes de plein champ Fiche B o î te à o u t il 3 biologiques, à l’instar d’organisations de producteurs bio comme Norabio “Accompagner l’émergence d’organisations économiques de producteurs de fruits et légumes biologiques” (voir encadré ci-dessus) “qui a su créer de nouveaux partenariats, de nouveaux débouchés accompagnant ainsi l’augmentation du nombre de légumiers et de Etude de cas de l’Association des Producteurs de Fruits céréaliers produisant des légumes sur le territoire” explique Mélise Willot, et Légumes Biologiques de Bretagne Cette fiche est à destination des animateurs accompagnant chargée de mission à la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), un groupe de producteurs bio dans leur réflexion pour l’émer- gence d’une organisation col- lective pour la mise en marché L’APFLBB en quelques lignes de légumes biologiques, ainsi qu’aux producteurs investis Raison sociale : qui a coordonné la construction de cette boîte à outils. Celle-ci contient : dans une telle démarche. Elle a Association des producteurs de fruits et légumes pour objectif de leur fournir de biologiques de Bretagne (APFLBB) façon synthétique les éléments permettant de mieux cerner ce Forme juridique : qu’est une organisation écono- Association loi 1901 mique de producteurs bio de fruits et légumes. Objet : •4 exemples d’organisation de producteurs bio : Organisation des producteurs de fruits et légumes Cette fiche est partie intégrante bio de Bretagne de la boîte à outil “accompa- gner l’émergence d’organisations Date de création : économiques de producteurs de 1997, reconnue organisation de producteur fruits et légumes biologiques”, depuis 1998. Bio Loire Océan, APFLBB, Norabio, Douar Den ; initiative proposée dans le cadre de l’appel à projet CAS- Localisation : DAR n° 9016 “Accompagne- LANDIVISIAU (29), Bretagne ment du développement agricole et de la structuration de la filière Contact professionnel : légumes de plein champ biolo- Philippe Creignou, Président gique des zones céréalières bio- Ces fiches sont Contact salarié : •1 fiche de présentation d’une organisation économique de producteurs ; logiques” piloté par Bio Centre. Yoann MORIN (communication, certification), Marc SIRE (Coordination et Animation technique), Dominique DUPATY (planification, relation clients) consultables Nombre de fermes adhérentes en 2010 : 62 Chiffre d’affaire en 2010 : 6 000 k€ •1 fiche méthodologique pour la constitution d’une organisation 1 sur le site du économique de producteurs programme LPC Bio www.lpcbio.org Programme LPC Bio 2010-2013 5
CONCERTATION ET PARTENARIAT clés pour le développement de la filière Le développement de légumes de plein champ biologiques la filière légumes de plein champ passe par l’instauration de concertations et de Mélise Willot, chargée de mission partenariats entre les à la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) acteurs. Dans le cadre du programme, une Quelle définition pourriez-vous donner de la concertation et du partenariat ? réflexion a été menée à “Instaurer la concertation, c’est avant tout réunir les différentes parties concernées, ce sujet, qui a abouti à dans le cas qui nous occupe, les producteurs organisés et les opérateurs de l’aval. la création d’une boîte Cette mise en relation a pour objectif d’établir un dialogue qui va favoriser une à outils “partenariat et meilleure connaissance mutuelle – connaissance des spécificités bio et des métiers, contractualisation”. besoins et contraintes de chacun. Elle doit également contribuer à la confiance, base indispensable à tout partenariat. Le partenariat permet de formaliser des engagements réciproques dans le respect des objectifs et des besoins de chacun. Il ne sera un véritable levier de développe- ment des filières légumes bio de plein champ que s’il permet l’émergence de rela- tions sociales basées sur la transparence, la solidarité et la pérennité. C’est sur les Fiche bases d’un tel partenariat que peut être construite une contractualisation réussie.” B o î te à o util 5 “Partenariat et Contractualisation” Entretien avec l'assocaition MédiTerraBio Historique du groupement : A près 25 ans de collaboration étroite et plusieurs tentatives pour mettre en place une organisation, La boîte à outils “ Partenariat et contractualisation ” La contractualisation dans la filière légumes frais est “complexe mais nécessaire” Les présentes informations sont les producteurs travaillant avec Pronatura se sont issues de l’entretien mené par regroupés au sein de MédiTerraBio en 2009. Bio Centre auprès de Michel et Leurs objectifs étaient de faire reconnaître leurs Fernande Tamisier, producteurs pratiques et la qualité de leurs produits ; de pouvoir à Pernes-les-Fontaines (84) com- précise Mélise Willot. Complexe en raison des aléas inhérents à ce type de planifier collectivement les cultures et de mettre en mercialisant leur production place un appui technique performant. auprès de MédiTerraBio. De son côté, Pronatura souhaitait sécuriser ses ap- provisionnements en termes de diversité de produits, Cette fiche est partie intégrante de volumes, de fréquence et de qualité. de la boîte à outil “accompa- culture. Nécessaire pour organiser les échanges dans le cadre de filières bio Les quarantes producteurs de fruits et légumes 100 % gner l’émergence d’organisations bio du Sud-Est de la France et Pronatura constituent économiques de producteurs de cette association. Les producteurs ne sont pas tenus fruits et légumes biologiques”, d’engager toute leur production via ce circuit. initiative proposée dans le cadre de l’appel à projet CAS- qui connaissent un changement d’échelle, afin d’encourager la relocalisation des DAR n° 9016 “Accompagne- ment du développement agricole Valeurs et fondamentaux et de la structuration de la filière La Charte de MédiTerraBio légumes de plein champ biolo- Tous les adhérents s’engagent à respecter la charte gique des zones céréalières bio- échanges, respecter la saisonnalité, permettre aux producteurs de vivre de leur de MédiTerraBio : logiques” piloté par Bio Centre. 1 Construire un modèle économique basé sur le respect mutuel 2 Accompagner durablement les projets de conversion 3 Adopter de bonnes pratiques culturales 4 S’obliger à des pratiques respectueuses de l’environnement 5 Faire de la diversité un moteur économique et social travail et maintenir une diversité de fermes et de productions sur le territoire. •4 exemples de différentes formes de partenariat 6 Promouvoir l’identité saisonnière 7 Transmettre connaissance et savoir-faire 8 Mettre en marché des produits de qualité gustative, sanitaire et nutritionnelle 1 et de contractualisation innovantes ; •1 fiche de présentation des enjeux de la contractualisation Ces fiches sont consultables sur le site du programme LPC Bio pour l’agriculture biologique ; www.lpcbio.org •Les repères législatifs de la loi de modernisation agricole et du décret qui rendent obligatoire la proposition d’un contrat aux producteurs de légumes destinés à la vente en frais. Les clubs d’entreprises dans le Nord-Pas-de-Calais Des clubs d’entreprises ont été mis en place signé la charte élaborée par le Conseil régio- dans le Nord-Pas-de-Calais afin de contribuer nal. Des rencontres avec chacun des signa- à développer l’agriculture biologique. “Le taires ont permis à A PRO BIO de recenser Conseil régional a souhaité mettre des moyens points forts et points faibles de la filière. Ces sur les filières bio dans le but de voir augmenter derniers portent principalement sur l’appro- les surfaces cultivées en bio” explique Céline visionnement et la qualité. Des journées de Lecœur, coordinatrice d’A PRO BIO, associa- travail sont prévues en 2013 : une rencontre tion interprofessionnelle du Nord-Pas-de-Ca- entre opérateurs et producteurs sur le thème lais partenaire de l’action “clubs d’entreprises”. de l’approvisionnement ; un groupe de travail Quatre opérateurs de la filière légumes de sur la notion de filière équitable ; et enfin une plein champ, 2 grossistes dont un 100 % bio, rencontre transversale alliant filières céréales et 2 coopératives, dont une 100 % bio, ont et légumes de plein champ. 6 Programme LPC Bio 2010-2013
EXPÉRIMENTATIONS ET ÉTUDES pour développer la technicité des légumiers de plein champ Les partenaires de l’action ont mené des expérimentations dans le cadre du programme, afin de contribuer à l’amélioration des rendements et de la qualité de certaines productions légumières de plein champ. Des travaux expérimentaux ont été réalisés dans le Nord sur la betterave rouge, et dans la région Centre sur la betterave rouge également, la pomme de terre et l’oignon. Expérimentations menées dans le Nord Le GABNOR s’est appuyé sur le Pôle légumes Région Nord, une station d’expérimentation dédiée au développement de la filière légu- mière de cette région. Des expérimentations du Loiret pour LCA, portait sur l’intérêt ont été menées sur le désherbage thermique éventuel d’un apport d’azote en cours de en culture de betterave rouge. cycle. Cette expérimentation a été conduite Les résultats, non encore publiés, seront dis- en 2010 et 2011. “Les conditions d’essais ponibles sur le site de l’ITAB (voir encadré ci- ont été difficiles durant ces deux années, mais contre) et sur le site du programme LPC Bio. on peut malgré tout conclure qu’un apport Une étude sur le haricot vert, notamment d’azote en cours de culture ne se justifie pas” a pour l’industrie, vient d’être lancée. expliqué Sandrine Mouton. Ces différents essais se sont déroulés à la Expérimentations menées par Légumes station d’expérimentation de LCA, dans le Centre Actions (LCA) Loir-et-Cher, et chez des producteurs de L’expérimentation sur l’alternative au cuivre légumes de plein champ en Beauce. sur pomme de terre a été menée trois années consécutives à partir de 2010. Rémy Marquès, responsable de l’expérimentation agriculture biologique au sein de LCA, indique “Qui fait quoi” que les deux premières années n’ont pas apporté de résultat, puisqu’il n’y a pas eu de l’ITAB Le site de l’ITAB d’attaque de mildiou, au contraire de cette comporte une rubrique année 2012 qui a connu une forte présence “QFQ” (qui fait quoi) de mildiou. “Bien que les résultats ne soient pas qui recense encore publiés, on peut d’ores et déjà annon- les actions de recherche- cer qu’il est possible de diminuer fortement les développement en doses de cuivre, sans toutefois pouvoir les sup- agriculture biologique primer totalement” précise Rémy Marquès. dans les différentes La deuxième expérimentation réalisée par productions. LCA portait sur l’intérêt d’utiliser des oignons Cet outil interactif pré-germés. La conclusion est sans appel, permet aux utilisateurs “cela n’apporte rien !”. de rechercher les études Enfin, la dernière expérimentation concernait déjà publiées et d’ajouter la fertilisation de la betterave rouge. La Pour en savoir plus : les résultats de leurs problématique, suivie cette fois par Sandrine http://qfq.itab.asso.fr/ expérimentations. Mouton, conseillère à la Chambre d’agriculture Programme LPC Bio 2010-2013 7
Étude sur la POMME DE TERRE Pomme de terre : bilans de campagne BIOLOGIQUE Suite à l’observation de difficultés de mise en marché des pommes de terre biolo- giques en 2011, les partenaires du pro- gramme ont souhaité que la FNAB mette Partenaire du programme Casdar LPC Bio, en place en 2012 un bilan de campagne Arvalis-Institut du végétal avait en charge l’acquisition afin d’anticiper d’éventuelles difficultés de références technico-économiques en culture de pomme de commercialisation. Sur base des infor- de terre biologique de plein champ. mations collectées auprès des produc- teurs et des organisations économiques de producteurs, une lettre d’information Cette action répondait à plusieurs objectifs : “réaliser un travail de ter- conjoncturelle a été établie reprenant rain pour mieux connaître les systèmes de production intégrant la pomme pour les principales régions les tendances de terre biologique de plein champ dans leurs rotations ; mettre en avant de production (volume et qualité) et de les pratiques et calculer les coûts de production des agriculteurs dans les marché. régions concernées ; identifier les freins techniques et structurels limitant aujourd’hui le développement de la culture de pomme de terre biologique” (extraits de La lettre d’information filière - Pommes de terre bio - Octobre 2012 - FNAB) L’offre en pommes de terre de consom- Les systèmes de production mation bio sera fortement réduite pour la Les systèmes intégrant la pomme de terre biologique de plein champ campagne 2012/2013 comparativement présentent une grande diversité. La pomme de terre y occupe une à la campagne passée. Les mauvaises place souvent secondaire et présente des rendements très variables. conditions climatiques ont fortement im- L’étude a permis de révéler certaines pratiques innovantes comme pacté les rendements. Toutes les régions l’adaptation de griffes sur une buteuse pour élargir le champ d’action représentées annoncent une diminution de l’outil, ou encore l’implantation de couverts permettant de combi- conséquente du rendement par rapport à ner protection et restructuration de sols, mais aussi fixation d’azote la campagne passée. Les baisses de rende- atmosphérique. ments moyens par bassin sont comprises entre - 30 et - 60 %. La Picardie fait excep- Les coûts de production tion avec des résultats supérieurs à 2011. Les coûts de production en pomme de terre biologique fluctuent en Pour les pommes de terre de consomma- fonction des pratiques mises en œuvre par les producteurs. Ils va- tion vendues en vrac bout de champ sous rient selon le rendement, entre 240 €/t pour un rendement moyen contrat, les prix fixés sont variables selon et 550 €/t pour un rendement bas. L’autre facteur à prendre en les bassins : 270 à 600 €/tonnes. compte dans le calcul du coût de production concerne les charges engagées qui s’élèvent, en moyenne, à 4 760 €/ha, dont 45 % dédiés aux intrants (plants 35 %, engrais 7 %, produits phytosanitaires 3 %). Quant au prix de vente, il est en moyenne de 600 €/t, oscillant entre La pomme de terre 300 € et 800 €/t. Robin Euvrard conclut cette partie de son étude en mettant en relation coût de production et prix de vente, avec le biologique dans les principales commentaire suivant : “on remarque que les coûts de production les plus régions de production élevés sont le fait de producteurs valorisant très bien leur production (prix (extraits de La lettre d’information filière - de vente élevé, vente directe ou détail)”. Pommes de terre bio - Octobre 2012 - FNAB) En 2011, la Bretagne reste la première ré- Stockage et valorisation gion de production de pommes de terre L’étude montre que “les marges nettes sont presque 3 fois plus faibles biologiques avec plus de 300 ha emblavés dans le cas de pommes de terre non stockées, vendues dès la sortie du (autour de 340 ha). Elle est suivie par les champ”. Le stockage ventilé génère un coût d’environ 25 €/t, charges régions Nord-Pas-de-Calais et Centre qui “rendues négligeables par le prix de vente très élevé (800 €/t ou plus)”. comptent environ 130 ha chacune, puis En revanche, ces pratiques de stockage et de livraison étalées dans le de la Picardie avec environ 90 ha. temps “entrainent des pointes de travail importantes, difficiles à estimer”. En Champagne-Ardenne, environ une cin- quantaine d’hectares est dédiée à cette [Extraits du mémoire de fin d’études de Robin Euvrard, à Arvalis-Institut production, même chose en Alsace. Quant du végétal] à l’Île-de-France, la Haute-Normandie et la Pour en savoir plus : www.lpcbio.org Bourgogne, elles regroupent à elles trois autour de 100 ha. 8 Programme LPC Bio 2010-2013
APPUI TECHNIQUE l’un des axes forts du programme CasDar LPC Bio Le soutien technique en réponse aux attentes des producteurs de légumes de plein champ biologiques est un des axes forts du programme Casdar LPC Bio. Cet appui technique a pris plusieurs formes : accompagnement de réflexions, élaboration de fiches techniques, visites d’exploitations et partage d’expériences. L’appui technique : l’expérience de l’ABP et du GABNOR en Picardie Un groupe de légumiers de Picardie, rative, avec le soutien d’une organisa- (préparation des sols, recherche adhérents de Norabio, s’est impliqué tion de développement agricole. “Le de matériel, construction d’outils dans une action de développement groupe de céréaliers bio, motivé par adaptés…), suivi individuel sur cha- d’une production de carottes, la diversification en légumes de plein cune des parcelles. “Le client de la avec le soutien de l’ABP et du GABNOR. champ, a travaillé avec la coopérative coopérative est également venu à la Norabio afin d’avoir une garantie de rencontre des producteurs, et c’est “Les polyculteurs connaissent bien débouchés” explique Jérôme Allais de très important qu’il y ait ce contact l’agriculture biologique, mais pas les lé- l’ABP, qui a accompagné ce groupe. direct” précise Alain Delebecq. gumes, constate Alain Delebecq, res- L’action a abouti à la culture de Cette première année de récolte ponsable de pôle productions végé- 10 nouveaux hectares de carottes. n’a pas été à la hauteur des attentes, tales au GABNOR, l’appui technique Concrètement, l’appui technique a principalement en raison des mau- est donc indispensable pour sécuriser consisté en un accompagnement col- vaises conditions climatiques de les productions.” lectif et individuel de la démarche : l’année, mais aussi à cause d’un Aussi, le travail mené avec un groupe préparation de l’action durant manque d’anticipation. Cependant, de céréaliers de Picardie est-il un l’hiver 2011 à partir du cahier des l’expérience est prometteuse et en- exemple d’accompagnement réussi charges de Norabio ; suivi technique courage le groupe à reconduire les entre des producteurs et une coopé- des différentes étapes de la culture essais pour la prochaine campagne. Interview Philippe Choblet, responsable de l’approvisionnement aux Conserves du Blaisois “Un accompagnement des producteurs du semis à la récolte” Quel accompagnement avez-vous mis en cilement, les sols doivent être homo- rement avec le producteur pour tout place avec les producteurs de pois et de gènes. La parcelle doit être irriguée ce qui concerne le désherbage. Et, haricots verts biologiques ? car la culture des pois ou de haricots vers la date de récolte, le technicien Pour ces deux productions, nous verts nécessite un bon arrosage. Enfin passe dans la parcelle tous les jours avons mis en place un système d’ac- il ne doit pas y avoir de présence d’ad- ou tous les deux jours pour déter- compagnement des producteurs de- ventices comme la morelle, le chardon miner les opérations à mener avant puis les semis jusqu’à la récolte. On ou le datura. Nous prenons aussi en récolte, arrosage ou écimage des peut même dire que cela commence compte les rotations, minimum 4 ans adventices si nécessaire. avant, puisque nous sélectionnons les pour le haricot vert et 5 ans pour le pois. Une fois les parcelles sélection- Avec combien de producteurs parcelles avec le producteur au mo- travaillez-vous ? ment de la contractualisation, c’est-à- nées, nous fournissons la semence et dire en janvier de chaque année. De nous assurons la récolte. Entre ces Nous travaillons actuellement avec plus, nous prévoyons ensemble éga- deux opérations, l’agriculteur mène une quinzaine de producteurs. Nous lement les dates de semis, car nous sa culture comme il le souhaite, nous avons lancé la production de pois et regroupons les périodes de récoltes sommes là pour l’aider si besoin. haricot vert biologique en 2009, en sur les parcelles proches pour limiter nous appuyant à l’époque sur des Quel type de suivi proposez-vous ? agriculteurs qui produisaient pour les déplacements des machines. Nous pouvons apporter des conseils nous du maïs doux. Aujourd’hui, Quels sont les critères de sélection sur les moyens de lutte contre les les pois sont cultivés sur environ des parcelles ? parasites. Par exemple, nous instal- 125 ha et les haricots verts sur une Le choix des parcelles est en effet lons systématiquement des tricho- centaine d’hectares, répartis dans le primordial pour la future récolte. grammes pour lutter contre la pyrale Loir-et-Cher, dans le Cher autour de Nous avons besoin de parcelles assez du maïs qui attaque le haricot vert. Bourges et dans l’Indre-et-Loire près grandes pour pouvoir récolter plus fa- Nous travaillons également réguliè- d’Amboise. Programme LPC Bio 2010-2013 9
Des fiches techniques pour enrichir les pratiques culturales Trois types de fiches techniques ont été élaborés par les partenaires de l’action : itinéraires technico-économiques, matériel et “fermoscopies”. Fiches RepèRes C u l ti ve r l a Betterave technico- économiques “cultures” Des fiches techniques et Huit fiches ont donc été réalisées, de plein champ en agriculture biologique L a culture de la betterave rouge de plein champ dans un système céréa- lier, est assez répandue en conventionnel, notamment en région Centre, économiques : une innovation par Coop de France Centre, du projet LPC Bio Picardie, et Nord Pas de Calais, mais reste très minoritaire en production sur la herse-étrille, l’écimeuse, Points-clés biologique. La betterave rouge se destine à des filières industrielles (cuisson d’une culture de et mise sous vide, conserve, colorants). Ces débouchés offrent des possibilités betterave réussie : assez larges dans les bassins céréaliers pour le développement de cette culture. Les techniques décrites dans cette fiche sont basées sur les pra- •maîtrise du semis tiques actuelles les plus courantes des producteurs de betteraves rouges. Les agriculteurs disposaient déjà la charrue, la bineuse, la houe et de la levée : la Elles sont susceptibles de changer, en fonction d’évolution techniques, préparation du sol d’émergence de problématiques nouvelles, ou de demandes du marché. en amont, le choix des variétés et des parcelles, la densité, Carte d’Identité l’homogénéité du Dicotylédone de fiches techniques, mais jusqu’à rotative, le choix entre herse et Famille : Chénopodiacées semis et de la levée, Genre : Beta •maîtrise du Espèce : vulgaris désherbage, Sous-espèce : esculenta L. •bonnes conditions d’arrachage et de Plante bisannuelle présent, ces fiches ne contenaient houe, le désherbage thermique, stockage. 1re année : développement et croissance végétatifs. Il est également 2e année : la plante monte à graines et produit des glomérules liégeux important de fournir qui contiennent plusieurs akènes (1 à 2 en moyenne pour les variétés une fertilisation commercialisées). (exigence en azote et bore) suffisante. Quatre périodes du semis à la récolte (120 à 160 jours) pas de données économiques. le matériel de récolte. D’un point de vue •Installation : de la germination à l’apparition de la première paire sanitaire en végétation, de feuilles, c’est la période la plus délicate car le peuplement final la betterave rouge et le potentiel valorisable en dépendent directement. reste une culture peu Pour un semis de mai, dans de bonnes conditions, germination en risquée, notamment 3 jours, levée en 5 jours. L’objectif de ces fiches est de Ces fiches comportent des don- dans la moitié Nord •Développement et croissance du feuillage de la France. •Grossissement de la racine : les besoins en eau et éléments minéraux sont particulièrement importants lors de cette phase. •Maturation : le feuillage se dégrade au profit de la racine qui se charge en sucre. Cette phase conditionne pour partie la qualité fournir des bases techniques et nées sur les conditions d’utilisa- de la conservation et de la transformation. 1 économiques aux agriculteurs qui tion, le coût d’achat et d’utilisa- veulent se lancer dans la produc- tion, les réglages spécifiques aux tion de légumes de plein champ. cultures légumières. Fiches Les 9 espèces retenues concernent “fermoscopies” les cultures les plus courantes dans Des “fermoscopies” pour les régions concernées par le pro- le partage de l’expérience jet : pomme de terre, oignon, bet- Il existe encore peu de références terave rouge, panais, potimarron, sur les légumes de plein champ, carotte, poireau, haricot vert et ce qui rend difficile la publication pois de conserve. de chiffres moyens et représen- Chaque fiche contient plusieurs tatifs. D’où l’intérêt de ces “fer- itinéraires techniques, en fonc- moscopies” qui présentent des tion des sols, des conditions cas réels et donnent une idée de pédoclimatiques et des types de la diversité des pratiques, liées à débouchés envisagés. leur contexte (pédoclimatique, Les fiches ont été élaborées par économique, social…). Fiches RepèRes C h o i s i r e n tre l’ensemble des partenaires, à Ces “fermoscopies” présentent Herse et Houe technico- économiques “matériel” partir de données recueillies lors des exploitations qui cultivent d’enquêtes sur le terrain et de re- les principales espèces que l’on L a particularité des systèmes légumiers biologiques de pleins-champ nous a conduits à réaliser une rapide comparaison entre deux outils aux objectifs proches. Ce type de com- cherches bibliographiques. Elles trouve sur le territoire géogra- phique du programme, ainsi que paraison n’avait – à notre connaissance – fait l’objet que d’articles de presse sans adaptations ont été relues par des experts aux cultures légumières. Mis à part les systèmes thermiques, les deux outils représentent la quasi totalité des solu- tions non chimiques de désherbage en plein (les les différents modes de commer- Diffusion bineuses intervenant sur des cultures en lignes). identifiés de chaque culture. La presse spécialisée et les constructeurs vantent à tour de rôle les avantages de la herse et de la houe. Le but est ici de comparer les conditions d'efficacité des deux matériels pour cialisation privilégiés par les agri- guider votre choix dans le cadre d'un projet d'investissement. Cf. : les fiches techniques “Herse Étrille” et “Houe rotative” pour le détail des matériels des fiches Les conditions météorologiques E lles sont évidemment communes : une absence de pluie pen- Des fiches sur le matériel culteurs. spécifique nécessaire à dant l'intervention et les deux jours qui suivent. L'efficacité des passages est maximisée par un temps sec et ensoleillé puisque les techniques Le contenu de chaque fermoscopie est deux techniques ont pour but de sécher les plantules déracinées. la culture des légumes Les conditions L es deux matériels ont en commun le besoin d'un sol ressuyé élaboré selon une trame commune : de sol à sec, mais la herse étrille se révèle moins sensible aux pierres et à un profil de sol légèrement ondulé. En revanche, elle trouvera ses limites en cas de sol trop dur (les dents traînent sur le sol) ou en de plein champ biologiques présence importante de résidus de culture. Les différentes La houe rotative préfère justement ces types de sols fermes à •situation de la ferme ; battus. Elle est quasi inefficace en sol meuble (impact au sol sans projection de terre) et très sensible aux pierres et au profil de sol qui doit être plat. fiches sont 1 Le choix du matériel est souvent •données caractéristiques accessibles l’un des facteurs de la réussite de la ferme ; sur le site d’une culture. Il semblait donc important aux partenaires du •historique ; du programme •contraintes / atouts ; LPC Bio projet de fournir aux agricul- teurs voulant se lancer dans la •main d’œuvre et organisation www.lpcbio.org, du travail ; ainsi que sur culture légumière biologique une ceux de l’ITAB présentation des outils de base •bâtiments et matériel ; et des partenaires. indispensables. •conduite culturale ; •résultats. 10 Programme LPC Bio 2010-2013
INFORMER ET SENSIBILISER pour développer la production de légumes de plein champ biologiques Les partenaires ont organisé, durant les trois années du programme LPC bio de nombreuses rencontres et visites d’exploitations, dans l’objectif d’inciter les céréaliers bio à diversifier leurs productions avec des légumes de plein champ et les agriculteurs conventionnels à convertir leur exploitations. “Les visites d’exploitations sont des moments très intéressants d’échanges de pratiques avec des collègues” explique Bernard Doré qui a accueilli Exemple d’une sur sa ferme en région Centre l’une de ces visites, et qui ajoute qu’il aurait apprécié ce genre de rencontres professionnelles au moment journée filière légumes où il a converti son exploitation. en région Centre Les rencontres ont été nombreuses, difficile de toutes les citer. A titre d’exemple, plusieurs temps forts : les journées filière légumes de plein Ce type de rencontre a été organisé champ organisées en région Centre, Nord-Pas-de-Calais et Picardie ; à plusieurs reprises par les organismes le voyage d’études en Belgique et aux Pays-Bas. de développement de l’agriculture biologique dans les différentes régions partenaires du programme. Il permet Un voyage d’études en Europe à la fois apports technico-économiques Les partenaires de l’action ont souhaité aller à la rencontre de pro- et discussions entre les opérateurs de ducteurs et d’opérateurs européens, afin de confronter les pratiques la filière. techniques et commerciales. La journée organisée par Bio Centre en Cinquante personnes sont allées en Belgique à la rencontre de Pierre juin 2012 a accueilli plus de 120 partici- Roberti, producteur de carottes. Elles ont également visité la coopé- pants, producteurs bio ou convention- rative de Yerne dont il est président. Les participants sont ensuite nels, techniciens, opérateurs de l’aval. allés aux Pays-Bas où ils ont visité la maison mère des semences Bejo, La matinée s’est déroulée dans la ferme ainsi que deux exploitations en zone de polder. de Bernard et Patricia Doré, dans le Ces visites ont été très appréciées par les participants, comme le Loir-et-Cher. Les ateliers techniques confie un producteur de légumes du Cher : “on a vu de belles choses… étaient donc en lien avec l’exploita- Je me suis dit : il y a moyen de produire !”. tion : itinéraires techniques du haricot vert de conserve et de l’oignon ; stoc- kage de la betterave potagère ; maté- Interview Pierre Roberti, riel. Deux ateliers économiques étaient également organisés, l’un sur le coût producteur de carottes en Belgique et président de la coopérative de Yerne. de production des principales cultures A votre avis, quelles sont les raisons de la compétitivité légumières, l’autre sur les résultats éco- des légumes belges par rapport aux légumes français ? nomiques des exploitations légumières biologiques de la région Centre. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte. Tout d’abord nous sommes poussés par nos voisins Lors de la table ronde de l’après-midi, hollandais, soit on s’aligne sur leurs prix, soit on arrête des acteurs de la filière légumes (une de produire. quinzaine, du producteur au distribu- Les producteurs français commercialisent principalement en circuits teur) ont échangé sur leurs pratiques courts, ce qui leur permet de pratiquer des prix élevés. Ici à moins de et les perspectives pour les années à 50 tonnes de carottes par hectare, on ne gagne pas sa vie. venir. Les producteurs de la coopérative n’ont pas de matériel propre, mais font appel à des entrepreneurs de travaux agricoles spécialisés en bio et qui utilisent du matériel de pointe, tel que le guidage par GPS pour le semis et le binage. Et par ailleurs, nous bénéficions de services techniques spécialisés en bio. Coût de production de carottes biologiques en Belgique Rendement < 55t/ha Total charges 5 000 €/ha Marge nette 3 000 à 4 000 €/ha (Source : coopérative de Yerne) Programme LPC Bio 2010-2013 11
Interview Henri de Pazzis, président de ProNatura “Le programme CasDar légumes de plein champ : un projet extrêmement pertinent” Quel est votre sentiment sur le programme LPC Bio ? Depuis le début, je pense que c’est un projet extrêmement perti- nent à la fois parce qu’il a focalisé les problématiques sur la spécifi- cité de l’implantation d’exploitations légumières, et aussi parce que Directeur de publication : Jean-François Vincent toutes les parties prenantes ont été invitées autour de la table. Rédacteur en chef : C’est un programme bien monté et c’est une première du genre, Eric Béliard au moins en ce qui concerne les légumes de plein champ. Rédacteur : Annie Rigault-Desailly, écrivain public L’un des constats révélés par le projet concerne le manque Création & réalisation graphique : d’organisations de producteurs de légumes biologiques. Nathalie Fernandes Quel est votre sentiment à ce sujet, vous qui avez initié creation@nathaliefernandes.com le partenariat MediTerraBio en Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Infographies p. 3 & 4 : Erwan Citérin Le travail collectif des producteurs existe en conventionnel, moins Crédits photos : dans le bio, c’est vrai. En conventionnel, toute l’organisation des Droits réservés, Gabnor, Gabor 45, photothèque ITAB, agriculteurs est verticale, parce qu’ils produisent beaucoup en photothèque ADIB, phototèque Bio Centre. Impression : monoculture et qu’il est donc aisé de structurer verticalement. Prévost Offset Les agriculteurs biologiques ont tendance à développer plusieurs Imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement productions, ce qui se justifie du point de vue agronomique, mais cela rend plus complexe la création d’organisations collectives. MediTerraBio, c’est un modèle que nous avons essayé de mon- ter dans une région qui n’avait aucune culture d’organisation collective, encore moins que dans d’autres régions ! MediTerra- Bio est aujourd’hui le résultat d’une vraie concertation entre les producteurs, une quarantaine, et ProNatura. Nous y sommes arrivés ensemble, mais il a fallu développer énormément d’éner- gie. Les producteurs ne vont pas spontanément chercher à se w w w. l p c b i o . o r g grouper, il faut les accompagner dans la démarche et avancer par étapes successives. Ce document a été Une question qui préoccupe nombre d’opérateurs de la filière élaboré dans le cadre du légumes biologiques concerne les perspectives d’évolution. projet CAS DAR n°9016, Quel est votre point de vue sur cette question ? coordonné par Bio Centre, Il ne faut pas se leurrer, le marché biologique croît plus lente- “Accompagnement du ment qu’avant, et ce depuis 4 ans environ. En parallèle, le rythme développement et de la des conversions s’est accéléré depuis 2008, ce qui a permis de structuration de la filière combler en partie le déficit du marché français en légumes bio, légumes de plein champ en zones céréalières c’est une vraie réussite. On continue à avoir besoin de certains biologiques”. légumes sur le marché français, y compris les légumes fondamen- taux de la cuisine française que sont par exemple les carottes, Programme réalisé avec le soutien financier des oignons et pommes de terre. Il y a donc encore des choses à Conseils régionaux et des Directions régionales de faire, notamment pour augmenter les volumes de production l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) du Centre, de Picardie, du Nord-Pas-de-Calais, de d’une façon plus économique, en rationalisant les cultures. Et Champagne-Ardenne, de Bourgogne, d’Auvergne, pour réussir, il faut nécessairement un très bon encadrement des Conseils généraux du Loiret, du Loir-et-Cher, du technique. Nord, du Pas-de-Calais et de FranceAgriMer. 12 Programme LPC Bio 2010-2013
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