LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES

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LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
Développement et structuration de
         LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP
         BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
                                  Programme CasDar LPC Bio 2010-2013

                             projet CasDar n°9016, coordonné par Bio Centre,
                                       “Accompagnement du développement et
w w w. l p c b i o . o r g               de la structuration de la filière légumes
                              de plein champ en zones céréalières biologiques”.
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
Repères

      é               dito
                     Mathieu Lancry, producteur bio,
                   membre du bureau du GABNOR (1)
                                                                                      Le programme CasDar légumes de plein
                                                                                      champ biologiques LPC Bio (2010 - 2013)
                                                                                      Légume de plein champ :
                                                                                      légume produit à grande échelle
                                                                                      (> 0,5 ha/espèce) de façon
                                                                                      fortement mécanisée.

                                                                                      Objectifs :
                                                                                      •Développer la production de
                                                                                        légumes de plein champ biologiques
            “Le programme CasDar (2) légumes                                            dans les zones céréalières de la
            de plein champ biologiques :                                                moitié nord et du centre de la
                                                                                        France pour répondre à la demande
            un outil de développement                                                   du marché ;
            et de sécurisation de la filière”                                         •Améliorer le rendement et la qualité
                                                                                        de production par la mise en œuvre
             Le programme CasDar légumes de                                             d’un appui technique ;
             plein champ biologiques qui arrive à                                     •Développer l’approvisionnement
             son terme a été véritablement utile                                        local par la contractualisation entre
                                                                                        producteurs et opérateurs afin de
             aux producteurs et aux opérateurs de                                       réguler le marché.
             la filière. L’observatoire a permis une
             analyse poussée de la filière dans les                                   Les régions concernées :
             quatre régions qui l’ont mis en œuvre.                                   Auvergne, Bourgogne,
                                                                                      Centre, Champagne-Ardenne,
             Les actions technico-économiques qui                                     Nord-Pas-de-Calais et Picardie.
             ont été menées, appui technique, fiches
             techniques ou encore “fermoscopies”,                                     Les 18 partenaires :
             constituent indéniablement les références                                •Bio Centre, pilote de l’action.
                                                                                      •Opérateurs aval :
             qui manquaient à la filière.                                               Beauce Champagne Oignon,
             Les agriculteurs qui projettent de                                         Conserves du Blaisois.
             convertir leur exploitation trouvent                                     •Organisations de
             désormais des informations précieuses                                      développement agricole :
                                                                                        Chambres d’agriculture du
             pour l’aide à la décision et l’assurance                                   Loir-et-Cher et du Loiret,
             d’un support technique pour sécuriser                                      Groupements des agriculteurs
             leurs pratiques.                                                           biologiques du Loir-et-Cher
                                                                                        (GABLEC), du Loiret (GABOR) et
             Un autre aspect de ce projet que                                           du Nord-Pas-de-Calais (GABNOR),
             je trouve très important, c’est l’inter-                                   Fédération régionale des agriculteurs
             régionalité qui a favorisé les échanges                                    biologiques de Champagne-Ardenne,
                                                                                        Sedarb, Fédération nationale des
             et des partages d’expériences entre                                        agriculteurs biologiques (FNAB),
             légumiers. Cela a également permis                                         Agriculture biologique de Picardie
             la rencontre entre producteurs et                                          (ABP), Auvergne Biologique,
                                                                                        A PRO BIO, Coop de France
             opérateurs, et donc favorisé l’émergence                                   Centre, BRIO
             de partenariats.                                                         •Instituts techniques :
                                                                                        Légumes Centre Actions (LCA),
          GABNOR : Groupement des agriculteurs biologiques du Nord-Pas-de-Calais
      (1)
                                                                                        Institut technique de l’agriculture
          CasDar : Compte d’affectation spéciale “Développement agricole et rural”
      (2)
                                                                                        biologique (ITAB),
                                                                                        Arvalis - Institut du végétal.

2   Programme LPC Bio 2010-2013
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
UN OBSERVATOIRE
pour mieux connaître la filière
légumes de plein champ biologiques
L’agriculture biologique connaît depuis quelques années un développement constant, en termes
de consommation et de production. Cependant, l’offre de légumes de plein champ reste encore
largement déficitaire et les opérateurs de la filière s’approvisionnent en grande partie hors de nos régions.
Dans ce contexte, les partenaires du projet LPC Bio ont décidé de mettre en place un observatoire
pour approfondir leurs connaissances de la production et mettre à jour les enjeux et perspectives
de la filière légumes de plein champ biologiques.
Cécile Perret, chargée de mission à Bio Centre et coordinatrice du programme LPC Bio
“L’objectif premier de l’observatoire est d’avoir une meilleure connaissance des productions légumières dans nos
régions, explique-t-elle, ce qui implique de s’intéresser à l’amont et à l’aval de la filière. Cet état des lieux de la
filière nous a permis de vérifier la cohérence entre l’offre et la demande, d’envisager les perspectives, et d’apporter
une visibilité du marché aux producteurs ainsi qu’aux opérateurs de la filière.”

                                                                                                  Schéma de la filière
   Méthodologie mise en œuvre                                          PRODUCTION                      Exploitation agricole
   Identification des opérateurs : établissement d’une liste
   des producteurs et des opérateurs à partir des données                                   Filière frais longue                      Filière transformée

   de l’Agence Bio, des registres du commerce, des bases
                                                                                                       •Coopérative                      INDUSTRIE
   de données des partenaires.                                                                          et autre
                                                                                    EXPÉDITION          collecteur
   Enquêtes auprès des opérateurs : entretiens téléphoniques                                           •Expéditeur
                                                                                                       •Importateur
   et rencontres sur sites de 70 % des producteurs de plein
   champ,  de  40 %  des  maraîchers  et  50 %  des  opérateurs          Filière
                                                                          frais
   identifiés (hors commerces). Enquêtes réalisées à partir d’un         courte                      COMMERCE DE GROS ET CENTRALES
   questionnaire élaboré dans le cadre du programme.                                      •Commerce de gros (grossiste à service complet, libre-service gros)
                                                                                          •Centrales (GMS*, restauration hors domicile)
   Analyse des enquêtes : à partir des données recueillies,                                                                          * Grande et moyenne surface
   ont pu être établis les caractéristiques et les enjeux de                                  COMMERCE DE DÉTAIL ET RESTAURATION
   chacune des régions impliquées.                                                  •GMS •Détaillant •Restauration commerciale •Restauration collective

   Mise en oeuvre d’actions : en fonction des conclusions
   des analyses, mise en place d’actions adaptées aux pro-
                                                                          CONSOMMATION
   blématiques régionales.

   Résultats des analyses des enquêtes                                               exemple de la région Centre (source : Bio Centre 2010)

   Typologie des régions enquêtées :
     •régions ayant peu de producteurs et d’opérateurs
      de l’aval : Auvergne, Bourgogne, Champagne-Ardenne ;
                                                                          Répartition
     •régions ayant une filière légumes de plein champ                  des volumes
      structurée : Centre, Nord-Pas-de-Calais, Picardie.                  de légumes
                                                                    produits (tonnes)
   Caractéristiques des exploitations :                                selon les types
                                                                       d’exploitation
     •Prépondérance des maraîchers bio                              et les circuits de
                                                                   commercialisation
      (78 % des producteurs enquêtés) ;
     •75 % des surfaces sont cultivées par
      des légumiers de plein champ ;
     •Prépondérance des légumes “racines”
      dans les cultures légumières de plein champ
      (pomme de terre, betterave potagère, oignon…) ;                 Répartition du
     •Circuits de commercialisation diversifiés                     chiffre d’affaires
      (circuits court et long), ces deux types de                     des opérateurs
                                                                          en fonction
      commercialisation étant complémentaires.                        des débouchés
   Circuits de commercialisation des opérateurs
   (voir graphique ci-contre pour la région Centre)

                                                                                                         Programme LPC Bio 2010-2013                               3
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
Les enjeux identifiés
               suite aux enquêtes

            Favoriser une valorisation locale, voire française,                        Les actions
            des légumes biologiques sur tous les circuits :                            mises en œuvre
               •Améliorer la disponibilité régionale en légumes bio,
                en cohérence avec le potentiel de développement par                    Selon les régions et
                le soutien à l’installation et à la conversion ; l’appui tech-         les problématiques identifiées :
                nique performant ; le soutien aux investissements (produc-              •Organisation de rencontres
                tion, stockage, agréage) ; l’accessibilité à la main d’œuvre              entre producteurs et
                qualifiée ; des réflexions collectives et individuelles sur les           opérateurs, ainsi que des
                stratégies de commercialisation des exploitations (circuits               journées filières qui allient
                court et long) ; des réflexions sur la complémentarité des                ateliers technico-économiques
                systèmes de production ; la concertation entre collectifs de              et échanges entre les acteurs
                producteurs et opérateurs de l’aval.                                      de la filière (voir p. 11).
               •Accompagner les opérateurs de l’aval vers l’AB par l’ac-               •Organisation de journées
                cès aux aides aux investissements nécessaires au dévelop-                 techniques entre producteurs
                pement d’une activité bio ; la sensibilisation des techniciens            pour favoriser les échanges
                et décideurs aux spécificités des filières bio ; l’utilisation            sur les pratiques culturales
                des outils industriels existants (conditionnement, lavage,                notamment (voir p. 9).
                transformation).
                                                                                        •Expérimentations pour
               •Inciter les opérateurs à s’approvisionner localement par                 développer la technicité
                l’amélioration de la disponibilité locale en légumes bio ;                des légumiers de plein champ
                l’amélioration de la régularité des légumes en quantité et                (voir p. 7)
                en qualité ; la valorisation de l’origine locale des légumes
                                                                                        •Mise en place d’un appui
                auprès des consommateurs ;
                                                                                          technique afin de favoriser
               •Développer la consommation de produits biologiques                       le développement de cultures
                régionaux par une stratégie de communication à destina-                   en lien avec les besoins
                tion des consommateurs sur les atouts des légumes bio                     identifiés (voir p. 9 et 10).
                locaux.

        Cartographie des opérateurs
             Suite aux données recueillies,       Exemple de la cartographie
            les régions partenaires ont pu        des opérateurs de la région Centre
           créer une cartographie précise         (Source : Bio Centre 2011)
                 des producteurs et autres
       opérateurs (collecteurs, grossistes,
    transformateurs) de la filière légumes
        de plein champ sur leur territoire.

4    Programme LPC Bio 2010-2013
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
ORGANISATION COLLECTIVE
DE LA PRODUCTION ladevalorisation
                 un outil à développer pour
                                  des légumes
                      plein champ bio
Historiquement, les producteurs bio ont pris l’habitude
de gérer seuls à la fois la production et la commercialisation.
D’un autre côté, les coopératives et organisations
de producteurs conventionnelles jouent plus souvent
le rôle d’intermédiaire que celui d’une véritable structure
                                                                             Norabio,
                                                                             une organisation de producteurs biologiques
de concertation. Il découle de ces deux constats que très peu                dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie
d’organisations collectives de producteurs biologiques existent              (Extraits de la fiche présentée dans la boîte à outils)
aujourd’hui pour la mise en marché de leur production.
Les partenaires du projet ont travaillé sur cette question.                  Valeurs et fondamentaux :
Ce constat est surtout vrai pour les céréaliers qui cultivent des légumes,   développer l’agriculture bio en Nord-Pas-
et qui se retrouvent seuls devant les difficultés de la commercialisation.   de-Calais ; fédérer les producteurs bio
Les partenaires du projet LPC bio ont donc mené une campagne                 autour d’un outil économique commun ;
d’information sur le sujet, abordant la question de l’organisation           promouvoir des fermes 100 % bio ; sécuri-
collective notamment lors des journées techniques qui ont été orga­          ser les débouchés des producteurs bio sur
nisées. Par ailleurs, le fonctionnement de quatre organisations de           différents circuits de commercialisation.
producteurs a été étudié. Ce travail a abouti à la création d’une boîte      Les grandes étapes :
à outils “Accompagner l’émergence d’organisations économiques de
producteurs de fruits et légumes biologiques”.                               1998 : Création du GIE par une dizaine
                                                                             d’arboriculteurs bio.
Jérôme Allais, chargé de mission à Agriculture biologique                   2000 : Norabio devient une coopérative,
                                                                             statut plus adapté pour accompagner
                           en Picardie (ABP)
                                                                             l’augmentation du nombre de produc-
                      Jérôme Allais constate, qu’à ce jour, peu de pro-      teurs souhaitant adhérer, notamment des
                      ducteurs bio se sont approprié les enjeux et les       légumiers de plein champ bio.
                      opportunités autour de l’organisation collective.
                                                                             2004 : Démarrage des Biocabas, livraison
                      Et il le regrette. Une organisation de produc-
                                                                             de paniers collectifs sur l’agglomération de
                      teurs bio a plusieurs avantages. Elle permettrait
                                                                             Lille. Début de la commercialisation sur
                      une meilleure connaissance des spécificités bio,
                                                                             des débouchés de légumes “industrie”.
                      une diversification des débouchés, la mise en
“Les producteurs      place d’un suivi technique, la contractualisation      2007 : Développement de la structure et
  ont tout intérêt    et l’organisation des négociations, le regroupe-       démarrage de l’appui technique avec le
 à se regrouper”      ment et la régularité de la production, un appro-      GABNOR.
                      visionnement groupé en semences et en plants.          2010 : Initiation d’un projet d’approvision-
                      De plus, pour Jérôme Allais, l’esprit coopéra-         nement pour la restauration collective.
                      tif est dynamisant, pour preuve il présente les        Evolution du chiffre d’affaires :
                      résultats d’un groupe de travail “carotte” qu’il a
                      animé (voir page 9, appui technique).                  850 k€ en 2001 et 2 800 k€ en 2009.

   La boîte à outils :
   “Accompagner l’émergence d’organisations économiques de producteurs de fruits et légumes biologiques”
   L’objectif est de favoriser la structuration de la filière légumes de plein champ                        Fiche                                   B o î te à o u t il
                                                                                        3
   biologiques, à l’instar d’organisations de producteurs bio comme Norabio                                                                         “Accompagner l’émergence d’organisations
                                                                                                                                                    économiques de producteurs de fruits
                                                                                                                                                    et légumes biologiques”

   (voir encadré ci-dessus) “qui a su créer de nouveaux partenariats, de nouveaux
   débouchés accompagnant ainsi l’augmentation du nombre de légumiers et de                                                     Etude de cas
                                                                                                                             de l’Association
                                                                                                                    des Producteurs de Fruits

   céréaliers produisant des légumes sur le territoire” explique Mélise Willot,
                                                                                                                     et Légumes Biologiques
                                                                                                                                 de Bretagne

                                                                                                                       Cette fiche est à destination
                                                                                                                       des animateurs accompagnant

   chargée de mission à la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB),
                                                                                                                       un groupe de producteurs bio
                                                                                                                       dans leur réflexion pour l’émer-
                                                                                                                       gence d’une organisation col-
                                                                                                                       lective pour la mise en marché            L’APFLBB en quelques lignes
                                                                                                                       de légumes biologiques, ainsi
                                                                                                                       qu’aux producteurs investis            Raison sociale :

   qui a coordonné la construction de cette boîte à outils. Celle-ci contient :
                                                                                                                       dans une telle démarche. Elle a          Association des producteurs de fruits et légumes
                                                                                                                       pour objectif de leur fournir de         biologiques de Bretagne (APFLBB)
                                                                                                                       façon synthétique les éléments
                                                                                                                       permettant de mieux cerner ce          Forme juridique :
                                                                                                                       qu’est une organisation écono-           Association loi 1901
                                                                                                                       mique de producteurs bio de
                                                                                                                       fruits et légumes.                     Objet :

     •4 exemples d’organisation de producteurs bio :
                                                                                                                                                               Organisation des producteurs de fruits et légumes
                                                                                                                       Cette fiche est partie intégrante       bio de Bretagne
                                                                                                                       de la boîte à outil “accompa-
                                                                                                                       gner l’émergence d’organisations       Date de création :
                                                                                                                       économiques de producteurs de            1997, reconnue organisation de producteur
                                                                                                                       fruits et légumes biologiques”,          depuis 1998.

        Bio Loire Océan, APFLBB, Norabio, Douar Den ;
                                                                                                                       initiative proposée dans le
                                                                                                                       cadre de l’appel à projet CAS-         Localisation :
                                                                                                                       DAR n° 9016 “Accompagne-                 LANDIVISIAU (29), Bretagne
                                                                                                                       ment du développement agricole
                                                                                                                       et de la structuration de la filière   Contact professionnel :
                                                                                                                       légumes de plein champ biolo-            Philippe Creignou, Président
                                                                                                                       gique des zones céréalières bio-

                                                                                       Ces fiches sont
                                                                                                                                                              Contact salarié :

     •1 fiche de présentation d’une organisation économique de producteurs ;
                                                                                                                       logiques” piloté par Bio Centre.
                                                                                                                                                                Yoann MORIN (communication, certification),
                                                                                                                                                                Marc SIRE (Coordination et Animation technique),
                                                                                                                                                                Dominique DUPATY (planification, relation clients)

                                                                                       consultables                                                             Nombre de fermes adhérentes en 2010 : 62
                                                                                                                                                                Chiffre d’affaire en 2010 : 6 000 k€

     •1 fiche méthodologique pour la constitution d’une organisation
                                                                                                                                                                                                                     1

                                                                                       sur le site du
        économique de producteurs                                                      programme LPC Bio www.lpcbio.org

                                                                                          Programme LPC Bio 2010-2013                                                                                                    5
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
CONCERTATION ET PARTENARIAT
                                                                                                                             clés pour le développement de la filière
                 Le développement de                                                                                         légumes de plein champ biologiques
                   la filière légumes de
                     plein champ passe
                   par l’instauration de
                    concertations et de                                                                                       Mélise Willot, chargée de mission
                 partenariats entre les                                                                                       à la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB)
                acteurs. Dans le cadre
                   du programme, une                                                                                          Quelle définition pourriez-vous donner de la concertation et du partenariat ?
               réflexion a été menée à                                                                                        “Instaurer la concertation, c’est avant tout réunir les différentes parties concernées,
                ce sujet, qui a abouti à                                                                                      dans le cas qui nous occupe, les producteurs organisés et les opérateurs de l’aval.
                la création d’une boîte                                                                                       Cette mise en relation a pour objectif d’établir un dialogue qui va favoriser une
                à outils “partenariat et                                                                                      meilleure connaissance mutuelle – connaissance des spécificités bio et des métiers,
                    contractualisation”.                                                                                      besoins et contraintes de chacun. Elle doit également contribuer à la confiance, base
                                                                                                                              indispensable à tout partenariat.
                                                                                                                              Le partenariat permet de formaliser des engagements réciproques dans le respect
                                                                                                                              des objectifs et des besoins de chacun. Il ne sera un véritable levier de développe-
                                                                                                                              ment des filières légumes bio de plein champ que s’il permet l’émergence de rela-
                                                                                                                              tions sociales basées sur la transparence, la solidarité et la pérennité. C’est sur les
       Fiche
                                                                                                                              bases d’un tel partenariat que peut être construite une contractualisation réussie.”
                                                B o î te à o util
        5                                       “Partenariat et Contractualisation”

                Entretien avec
                  l'assocaition
                 MédiTerraBio
                                                             Historique du groupement :

                                                           A près 25 ans de collaboration étroite et plusieurs
                                                          tentatives pour mettre en place une organisation,
                                                                                                                              La boîte à outils “ Partenariat et contractualisation ”
                                                                                                                              La contractualisation dans la filière légumes frais est “complexe mais nécessaire”
                   Les présentes informations sont        les producteurs travaillant avec Pronatura se sont
                   issues de l’entretien mené par         regroupés au sein de MédiTerraBio en 2009.
                   Bio Centre auprès de Michel et         Leurs objectifs étaient de faire reconnaître leurs
                   Fernande Tamisier, producteurs         pratiques et la qualité de leurs produits ; de pouvoir
                   à Pernes-les-Fontaines (84) com-

                                                                                                                              précise Mélise Willot. Complexe en raison des aléas inhérents à ce type de
                                                          planifier collectivement les cultures et de mettre en
                   mercialisant leur production           place un appui technique performant.
                   auprès de MédiTerraBio.                De son côté, Pronatura souhaitait sécuriser ses ap-
                                                          provisionnements en termes de diversité de produits,
                   Cette fiche est partie intégrante
                                                          de volumes, de fréquence et de qualité.
                   de la boîte à outil “accompa-

                                                                                                                              culture. Nécessaire pour organiser les échanges dans le cadre de filières bio
                                                          Les quarantes producteurs de fruits et légumes 100 %
                   gner l’émergence d’organisations
                                                          bio du Sud-Est de la France et Pronatura constituent
                   économiques de producteurs de
                                                          cette association. Les producteurs ne sont pas tenus
                   fruits et légumes biologiques”,
                                                          d’engager toute leur production via ce circuit.
                   initiative proposée dans le
                   cadre de l’appel à projet CAS-

                                                                                                                              qui connaissent un changement d’échelle, afin d’encourager la relocalisation des
                   DAR n° 9016 “Accompagne-
                   ment du développement agricole            Valeurs et fondamentaux
                   et de la structuration de la filière   La Charte de MédiTerraBio
                   légumes de plein champ biolo-          Tous les adhérents s’engagent à respecter la charte
                   gique des zones céréalières bio-

                                                                                                                              échanges, respecter la saisonnalité, permettre aux producteurs de vivre de leur
                                                          de MédiTerraBio :
                   logiques” piloté par Bio Centre.
                                                            1 Construire un modèle économique
                                                              basé sur le respect mutuel
                                                            2 Accompagner durablement
                                                              les projets de conversion
                                                            3 Adopter de bonnes pratiques culturales
                                                            4 S’obliger à des pratiques respectueuses
                                                              de l’environnement
                                                            5 Faire de la diversité un moteur
                                                              économique et social
                                                                                                                              travail et maintenir une diversité de fermes et de productions sur le territoire.
                                                                                                                                •4 exemples de différentes formes de partenariat
                                                            6 Promouvoir l’identité saisonnière
                                                            7 Transmettre connaissance et savoir-faire
                                                            8 Mettre en marché des produits de qualité
                                                              gustative, sanitaire et nutritionnelle

                                                                                                                    1            et de contractualisation innovantes ;
                                                                                                                                •1 fiche de présentation des enjeux de la contractualisation
    Ces fiches sont consultables sur
    le site du programme LPC Bio                                                                                                 pour l’agriculture biologique ;
    www.lpcbio.org                                                                                                              •Les repères législatifs de la loi de modernisation agricole et
                                                                                                                                 du décret qui rendent obligatoire la proposition d’un contrat
                                                                                                                                 aux producteurs de légumes destinés à la vente en frais.

    Les clubs d’entreprises dans le Nord-Pas-de-Calais
                                                                                                                   Des clubs d’entreprises ont été mis en place         signé la charte élaborée par le Conseil régio-
                                                                                                                   dans le Nord-Pas-de-Calais afin de contribuer        nal. Des rencontres avec chacun des signa-
                                                                                                                   à  développer  l’agriculture  biologique.  “Le       taires ont permis à A PRO BIO de recenser
                                                                                                                   Conseil régional a souhaité mettre des moyens        points forts et points faibles de la filière. Ces
                                                                                                                   sur les filières bio dans le but de voir augmenter   derniers portent principalement sur l’appro-
                                                                                                                   les surfaces cultivées en bio” explique Céline       visionnement et la qualité. Des journées de
                                                                                                                   Lecœur, coordinatrice d’A PRO BIO, associa-          travail sont prévues en 2013 : une rencontre
                                                                                                                   tion interprofessionnelle du Nord-Pas-de-Ca-         entre opérateurs et producteurs sur le thème
                                                                                                                   lais partenaire de l’action “clubs d’entreprises”.   de l’approvisionnement ; un groupe de travail
                                                                                                                   Quatre opérateurs de la filière légumes de           sur la notion de filière équitable ; et enfin une
                                                                                                                   plein champ, 2 grossistes dont un 100 % bio,         rencontre transversale alliant filières céréales
                                                                                                                   et 2 coopératives, dont une 100 % bio, ont           et légumes de plein champ.

6               Programme LPC Bio 2010-2013
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
EXPÉRIMENTATIONS ET ÉTUDES
pour développer
la technicité des légumiers
de plein champ
Les partenaires de l’action ont mené
des expérimentations dans le cadre
du programme, afin de contribuer
à l’amélioration des rendements et
de la qualité de certaines productions
légumières de plein champ.
Des travaux expérimentaux ont été
réalisés dans le Nord sur la betterave
rouge, et dans la région Centre
sur la betterave rouge également,
la pomme de terre et l’oignon.

Expérimentations menées dans le Nord
Le GABNOR s’est appuyé sur le Pôle légumes
Région Nord, une station d’expérimentation
dédiée au développement de la filière légu-
mière de cette région. Des expérimentations         du Loiret pour LCA, portait sur l’intérêt
ont été menées sur le désherbage thermique          éventuel d’un apport d’azote en cours de
en culture de betterave rouge.                      cycle. Cette expérimentation a été conduite
Les résultats, non encore publiés, seront dis-      en 2010 et 2011. “Les conditions d’essais
ponibles sur le site de l’ITAB (voir encadré ci-    ont été difficiles durant ces deux années, mais
contre) et sur le site du programme LPC Bio.        on peut malgré tout conclure qu’un apport
Une étude sur le haricot vert, notamment            d’azote en cours de culture ne se justifie pas” a
pour l’industrie, vient d’être lancée.              expliqué Sandrine Mouton.
                                                    Ces différents essais se sont déroulés à la
Expérimentations menées par Légumes                 station d’expérimentation de LCA, dans le
Centre Actions (LCA)                                Loir-et-Cher, et chez des producteurs de
L’expérimentation sur l’alternative au cuivre       légumes de plein champ en Beauce.
sur pomme de terre a été menée trois
années consécutives à partir de 2010. Rémy
Marquès, responsable de l’expérimentation
agriculture biologique au sein de LCA, indique         “Qui fait quoi”
que les deux premières années n’ont pas
apporté de résultat, puisqu’il n’y a pas eu
                                                            de l’ITAB                             Le site de l’ITAB
d’attaque de mildiou, au contraire de cette                                                       comporte une rubrique
année 2012 qui a connu une forte présence                                                         “QFQ” (qui fait quoi)
de mildiou. “Bien que les résultats ne soient pas                                                 qui recense
encore publiés, on peut d’ores et déjà annon-                                                     les actions de recherche-
cer qu’il est possible de diminuer fortement les                                                  développement en
doses de cuivre, sans toutefois pouvoir les sup-                                                  agriculture biologique
primer totalement” précise Rémy Marquès.                                                          dans les différentes
La deuxième expérimentation réalisée par                                                          productions.
LCA portait sur l’intérêt d’utiliser des oignons                                                  Cet outil interactif
pré-germés. La conclusion est sans appel,                                                         permet aux utilisateurs
“cela n’apporte rien !”.                                                                          de rechercher les études
Enfin, la dernière expérimentation concernait                                                     déjà publiées et d’ajouter
la  fertilisation  de  la  betterave  rouge.  La       Pour en savoir plus :                      les résultats de leurs
problématique, suivie cette fois par Sandrine          http://qfq.itab.asso.fr/                   expérimentations.
Mouton, conseillère à la Chambre d’agriculture

                                                                                           Programme LPC Bio 2010-2013         7
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
Étude sur la
    POMME DE TERRE
                                                                                    Pomme de terre :
                                                                                    bilans de campagne

    BIOLOGIQUE
                                                                                    Suite à l’observation de difficultés de mise
                                                                                    en marché des pommes de terre biolo-
                                                                                    giques en 2011, les partenaires du pro-
                                                                                    gramme ont souhaité que la FNAB mette
    Partenaire du programme Casdar LPC Bio,                                         en place en 2012 un bilan de campagne
    Arvalis-Institut du végétal avait en charge l’acquisition                       afin d’anticiper d’éventuelles difficultés
    de références technico-économiques en culture de pomme                          de commercialisation. Sur base des infor-
    de terre biologique de plein champ.                                             mations collectées auprès des produc-
                                                                                    teurs et des organisations économiques
                                                                                    de producteurs, une lettre d’information
    Cette action répondait à plusieurs objectifs : “réaliser un travail de ter-     conjoncturelle a été établie reprenant
    rain pour mieux connaître les systèmes de production intégrant la pomme         pour les principales régions les tendances
    de terre biologique de plein champ dans leurs rotations ; mettre en avant       de production (volume et qualité) et de
    les pratiques et calculer les coûts de production des agriculteurs dans les     marché.
    régions concernées ; identifier les freins techniques et structurels limitant
    aujourd’hui le développement de la culture de pomme de terre biologique”        (extraits de La lettre d’information filière -
                                                                                    Pommes de terre bio - Octobre 2012 - FNAB)
                                                                                    L’offre en pommes de terre de consom-
    Les systèmes de production                                                      mation bio sera fortement réduite pour la
    Les systèmes intégrant la pomme de terre biologique de plein champ              campagne 2012/2013 comparativement
    présentent une grande diversité. La pomme de terre y occupe une                 à la campagne passée. Les mauvaises
    place souvent secondaire et présente des rendements très variables.             conditions climatiques ont fortement im-
    L’étude a permis de révéler certaines pratiques innovantes comme                pacté les rendements. Toutes les régions
    l’adaptation de griffes sur une buteuse pour élargir le champ d’action          représentées annoncent une diminution
    de l’outil, ou encore l’implantation de couverts permettant de combi-           conséquente du rendement par rapport à
    ner protection et restructuration de sols, mais aussi fixation d’azote          la campagne passée. Les baisses de rende-
    atmosphérique.                                                                  ments moyens par bassin sont comprises
                                                                                    entre - 30 et - 60 %. La Picardie fait excep-
    Les coûts de production                                                         tion avec des résultats supérieurs à 2011.
    Les coûts de production en pomme de terre biologique fluctuent en               Pour les pommes de terre de consomma-
    fonction des pratiques mises en œuvre par les producteurs. Ils va-              tion vendues en vrac bout de champ sous
    rient selon le rendement, entre 240 €/t pour un rendement moyen                 contrat, les prix fixés sont variables selon
    et 550 €/t pour un rendement bas. L’autre facteur à prendre en                  les bassins : 270 à 600 €/tonnes.
    compte dans le calcul du coût de production concerne les charges
    engagées qui s’élèvent, en moyenne, à 4 760 €/ha, dont 45 % dédiés
    aux intrants (plants 35 %, engrais 7 %, produits phytosanitaires 3 %).
    Quant au prix de vente, il est en moyenne de 600 €/t, oscillant entre
                                                                                      La pomme de terre
    300 € et 800 €/t. Robin Euvrard conclut cette partie de son étude
    en mettant en relation coût de production et prix de vente, avec le
                                                                                      biologique dans les principales
    commentaire suivant : “on remarque que les coûts de production les plus            régions de production
    élevés sont le fait de producteurs valorisant très bien leur production (prix     (extraits de La lettre d’information filière -
    de vente élevé, vente directe ou détail)”.                                        Pommes de terre bio - Octobre 2012 - FNAB)
                                                                                      En 2011, la Bretagne reste la première ré-
    Stockage et valorisation                                                          gion de production de pommes de terre
    L’étude montre que “les marges nettes sont presque 3 fois plus faibles            biologiques avec plus de 300 ha emblavés
    dans le cas de pommes de terre non stockées, vendues dès la sortie du             (autour de 340 ha). Elle est suivie par les
    champ”. Le stockage ventilé génère un coût d’environ 25 €/t, charges              régions Nord-Pas-de-Calais et Centre qui
    “rendues négligeables par le prix de vente très élevé (800 €/t ou plus)”.         comptent environ 130 ha chacune, puis
    En revanche, ces pratiques de stockage et de livraison étalées dans le            de la Picardie avec environ 90 ha.
    temps “entrainent des pointes de travail importantes, difficiles à estimer”.      En  Champagne-Ardenne,  environ  une cin-
                                                                                      quantaine d’hectares est dédiée à cette
    [Extraits du mémoire de fin d’études de Robin Euvrard, à Arvalis-Institut         production, même chose en Alsace. Quant
    du végétal]                                                                       à l’Île-de-France, la Haute-Normandie et la
     Pour en savoir plus : www.lpcbio.org                                             Bourgogne, elles regroupent à elles trois
                                                                                      autour de 100 ha.

8         Programme LPC Bio 2010-2013
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
APPUI TECHNIQUE
          l’un des axes forts du programme CasDar LPC Bio
           Le soutien technique en réponse aux attentes des producteurs de légumes de plein champ biologiques
              est un des axes forts du programme Casdar LPC Bio. Cet appui technique a pris plusieurs formes :
  accompagnement de réflexions, élaboration de fiches techniques, visites d’exploitations et partage d’expériences.

L’appui technique : l’expérience                     de l’ABP et du GABNOR en Picardie
Un groupe de légumiers de Picardie,          rative, avec le soutien d’une organisa-    (préparation  des  sols,  recherche
adhérents de Norabio, s’est impliqué         tion de développement agricole. “Le        de  matériel,  construction  d’outils
dans une action de développement             groupe de céréaliers bio, motivé par       adaptés…),  suivi  individuel  sur  cha-
d’une production de carottes,                la diversification en légumes de plein     cune des parcelles. “Le client de la
avec le soutien de l’ABP et du GABNOR.       champ, a travaillé avec la coopérative     coopérative est également venu à la
                                             Norabio afin d’avoir une garantie de       rencontre  des  producteurs,  et  c’est
“Les polyculteurs connaissent bien           débouchés” explique Jérôme Allais de       très important qu’il y ait ce contact
l’agriculture biologique, mais pas les lé-   l’ABP, qui a accompagné ce groupe.         direct” précise Alain Delebecq.
gumes, constate Alain Delebecq, res-         L’action  a  abouti  à  la  culture  de    Cette première année de récolte
ponsable de pôle productions végé-           10 nouveaux hectares de carottes.          n’a pas été à la hauteur des attentes,
tales au GABNOR, l’appui technique           Concrètement, l’appui technique a          principalement en raison des mau-
est donc indispensable pour sécuriser        consisté en un accompagnement col-         vaises  conditions  climatiques  de
les productions.”                            lectif et individuel de la démarche :      l’année,  mais  aussi  à  cause  d’un
Aussi, le travail mené avec un groupe        préparation  de  l’action  durant          manque d’anticipation. Cependant,
de céréaliers de Picardie est-il un          l’hiver 2011 à partir du cahier des        l’expérience est prometteuse et en-
exemple d’accompagnement réussi              charges de Norabio ; suivi technique       courage le groupe à reconduire les
entre des producteurs et une coopé-          des différentes étapes de la culture       essais pour la prochaine campagne.

 Interview Philippe Choblet,
                          responsable de l’approvisionnement aux Conserves du Blaisois
“Un accompagnement des producteurs du semis à la récolte”
Quel accompagnement avez-vous mis en         cilement, les sols doivent être homo-      rement avec le producteur pour tout
place avec les producteurs de pois et de     gènes. La parcelle doit être irriguée      ce qui concerne le désherbage. Et,
haricots verts biologiques ?                 car la culture des pois ou de haricots     vers la date de récolte, le technicien
Pour ces deux productions, nous              verts nécessite un bon arrosage. Enfin     passe dans la parcelle tous les jours
avons mis en place un système d’ac-          il ne doit pas y avoir de présence d’ad-   ou tous les deux jours pour déter-
compagnement des producteurs de-             ventices comme la morelle, le chardon      miner les opérations à mener avant
puis les semis jusqu’à la récolte. On        ou le datura. Nous prenons aussi en        récolte, arrosage ou écimage des
peut même dire que cela commence             compte les rotations, minimum 4 ans        adventices si nécessaire.
avant, puisque nous sélectionnons les        pour le haricot vert et 5 ans pour le
                                             pois. Une fois les parcelles sélection-    Avec combien de producteurs
parcelles avec le producteur au mo-                                                     travaillez-vous ?
ment de la contractualisation, c’est-à-      nées, nous fournissons la semence et
dire en janvier de chaque année. De          nous assurons la récolte. Entre ces        Nous travaillons actuellement avec
plus, nous prévoyons ensemble éga-           deux opérations, l’agriculteur mène        une quinzaine de producteurs. Nous
lement les dates de semis, car nous          sa culture comme il le souhaite, nous      avons lancé la production de pois et
regroupons les périodes de récoltes          sommes là pour l’aider si besoin.          haricot vert biologique en 2009, en
sur les parcelles proches pour limiter                                                  nous appuyant à l’époque sur des
                                             Quel type de suivi proposez-vous ?         agriculteurs qui produisaient pour
les déplacements des machines.
                                             Nous pouvons apporter des conseils         nous  du  maïs  doux.  Aujourd’hui,
Quels sont les critères de sélection         sur les moyens de lutte contre les         les pois sont cultivés sur environ
des parcelles ?                              parasites. Par exemple, nous instal-       125 ha et les haricots verts sur une
Le  choix  des  parcelles  est  en  effet    lons systématiquement des tricho-          centaine d’hectares, répartis dans le
primordial  pour  la  future  récolte.       grammes pour lutter contre la pyrale       Loir-et-Cher, dans le Cher autour de
Nous avons besoin de parcelles assez         du maïs qui attaque le haricot vert.       Bourges et dans l’Indre-et-Loire près
grandes pour pouvoir récolter plus fa-       Nous travaillons également réguliè-        d’Amboise.

                                                                                            Programme LPC Bio 2010-2013            9
LA FILIÈRE LÉGUMES DE PLEIN CHAMP BIOLOGIQUES EN ZONES CÉRÉALIÈRES
Des fiches techniques                                                                                                                            pour enrichir les pratiques culturales
                                                                                                                                                         Trois types de fiches techniques ont été élaborés par
                                                                                                                                                         les partenaires de l’action : itinéraires technico-économiques,
                                                                                                                                                         matériel et “fermoscopies”.
               Fiches      RepèRes        C u l ti ve r l a
                                          Betterave
                             technico-
                           économiques

           “cultures”
                                                                                                                                                         Des fiches techniques et               Huit fiches ont donc été réalisées,
                                          de plein champ en agriculture biologique

                                                                        L   a culture de la betterave rouge de plein champ dans un système céréa-
                                                                       lier, est assez répandue en conventionnel, notamment en région Centre,
                                                                                                                                                         économiques : une innovation           par Coop de France Centre,
                                                                                                                                                         du projet LPC Bio
                                                                       Picardie, et Nord Pas de Calais, mais reste très minoritaire en production

                                                                                                                                                                                                sur la herse-étrille, l’écimeuse,
                                         Points-clés
                                                                       biologique. La betterave rouge se destine à des filières industrielles (cuisson
                                         d’une culture de              et mise sous vide, conserve, colorants). Ces débouchés offrent des possibilités
                                         betterave réussie :           assez larges dans les bassins céréaliers pour le développement de cette
                                                                       culture. Les techniques décrites dans cette fiche sont basées sur les pra-
                                          •maîtrise du semis           tiques actuelles les plus courantes des producteurs de betteraves rouges.

                                                                                                                                                         Les agriculteurs disposaient déjà      la charrue, la bineuse, la houe
                                             et de la levée : la       Elles sont susceptibles de changer, en fonction d’évolution techniques,
                                             préparation du sol        d’émergence de problématiques nouvelles, ou de demandes du marché.
                                             en amont, le choix
                                             des variétés et des
                                             parcelles, la densité,    Carte d’Identité
                                             l’homogénéité du
                                                                                                Dicotylédone

                                                                                                                                                         de fiches techniques, mais jusqu’à     rotative, le choix entre herse et
                                                                                                  Famille : Chénopodiacées
                                             semis et de la levée,
                                                                                                  Genre : Beta
                                          •maîtrise du
                                                                                                  Espèce : vulgaris
                                          désherbage,
                                                                                                  Sous-espèce : esculenta L.
                                          •bonnes conditions
                                             d’arrachage et de         Plante bisannuelle

                                                                                                                                                         présent, ces fiches ne contenaient     houe, le désherbage thermique,
                                             stockage.                   1re année : développement et croissance végétatifs.
                                          Il est également               2e année : la plante monte à graines et produit des glomérules liégeux
                                          important de fournir           qui contiennent plusieurs akènes (1 à 2 en moyenne pour les variétés
                                          une fertilisation              commercialisées).
                                          (exigence en azote
                                          et bore) suffisante.         Quatre périodes du semis à la récolte (120 à 160 jours)

                                                                                                                                                         pas de données économiques.            le matériel de récolte.
                                          D’un point de vue             •Installation : de la germination à l’apparition de la première paire
                                          sanitaire en végétation,        de feuilles, c’est la période la plus délicate car le peuplement final
                                          la betterave rouge              et le potentiel valorisable en dépendent directement.
                                          reste une culture peu           Pour un semis de mai, dans de bonnes conditions, germination en
                                          risquée, notamment              3 jours, levée en 5 jours.

                                                                                                                                                         L’objectif  de  ces  fiches  est  de   Ces fiches comportent des don-
                                          dans la moitié Nord           •Développement et croissance du feuillage
                                          de la France.
                                                                        •Grossissement de la racine : les besoins en eau et éléments minéraux
                                                                          sont particulièrement importants lors de cette phase.
                                                                        •Maturation : le feuillage se dégrade au profit de la racine qui
                                                                          se charge en sucre. Cette phase conditionne pour partie la qualité

                                                                                                                                                         fournir des bases techniques et        nées sur les conditions d’utilisa-
                                                                          de la conservation et de la transformation.

                                                                                                                                                     1
                                                                                                                                                         économiques aux agriculteurs qui       tion, le coût d’achat et d’utilisa-
                                                                                                                                                         veulent se lancer dans la produc-      tion, les réglages spécifiques aux
                                                                                                                                                         tion de légumes de plein champ.        cultures légumières.
              Fiches                                                                                                                                     Les 9 espèces retenues concernent
      “fermoscopies”                                                                                                                                     les cultures les plus courantes dans   Des “fermoscopies” pour
                                                                                                                                                         les régions concernées par le pro-     le partage de l’expérience
                                                                                                                                                         jet : pomme de terre, oignon, bet-     Il existe encore peu de références
                                                                                                                                                         terave rouge, panais, potimarron,      sur les légumes de plein champ,
                                                                                                                                                         carotte, poireau, haricot vert et      ce qui rend difficile la publication
                                                                                                                                                         pois de conserve.                      de chiffres moyens et représen-
                                                                                                                                                         Chaque  fiche  contient  plusieurs     tatifs. D’où l’intérêt de ces “fer-
                                                                                                                                                         itinéraires  techniques,  en  fonc-    moscopies” qui présentent des
                                                                                                                                                         tion  des  sols,  des  conditions      cas réels et donnent une idée de
                                                                                                                                                         pédoclimatiques et des types de        la diversité des pratiques, liées à
                                                                                                                                                         débouchés envisagés.                   leur contexte (pédoclimatique,
                                                                                                                                                         Les fiches ont été élaborées par       économique, social…).
              Fiches
                           RepèRes        C h o i s i r e n tre
                                                                                                                                                         l’ensemble  des  partenaires,  à       Ces “fermoscopies” présentent
                                          Herse et Houe
                             technico-
                           économiques

           “matériel”                                                                                                                                    partir de données recueillies lors     des exploitations qui cultivent
                                                                                                                                                         d’enquêtes sur le terrain et de re-    les principales espèces que l’on
                                             L a particularité des systèmes légumiers
                                           biologiques de pleins-champ nous a conduits
                                           à réaliser une rapide comparaison entre deux
                                           outils aux objectifs proches. Ce type de com-
                                                                                                                                                         cherches  bibliographiques.  Elles     trouve sur le territoire géogra-
                                                                                                                                                                                                phique du programme, ainsi que
                                           paraison n’avait – à notre connaissance – fait
                                           l’objet que d’articles de presse sans adaptations

                                                                                                                                                         ont été relues par des experts
                                           aux cultures légumières.
                                           Mis à part les systèmes thermiques, les deux
                                           outils représentent la quasi totalité des solu-
                                           tions non chimiques de désherbage en plein (les

                                                                                                                                                                                                les différents modes de commer-
     Diffusion
                                           bineuses intervenant sur des cultures en lignes).

                                                                                                                                                         identifiés de chaque culture.
                                           La presse spécialisée et les constructeurs
                                           vantent à tour de rôle les avantages de la herse
                                           et de la houe. Le but est ici de comparer les
                                           conditions d'efficacité des deux matériels pour

                                                                                                                                                                                                cialisation privilégiés par les agri-
                                           guider votre choix dans le cadre d'un projet
                                           d'investissement.
                                           Cf. : les fiches techniques “Herse Étrille” et
                                                 “Houe rotative” pour le détail des matériels

     des fiches                                 Les conditions
                                              météorologiques           E lles sont évidemment communes : une absence de pluie pen-
                                                                                                                                                         Des fiches sur le matériel             culteurs.
                                                                                                                                                         spécifique nécessaire à
                                                                       dant l'intervention et les deux jours qui suivent. L'efficacité des
                                                                       passages est maximisée par un temps sec et ensoleillé puisque les

     techniques                                                                                                                                                                                 Le contenu de chaque fermoscopie est
                                                                       deux techniques ont pour but de sécher les plantules déracinées.

                                                                                                                                                         la culture des légumes
                                                 Les conditions
                                                                        L es deux matériels ont en commun le besoin d'un sol ressuyé

                                                                                                                                                                                                élaboré selon une trame commune :
                                                         de sol
                                                                       à sec, mais la herse étrille se révèle moins sensible aux pierres et
                                                                       à un profil de sol légèrement ondulé. En revanche, elle trouvera
                                                                       ses limites en cas de sol trop dur (les dents traînent sur le sol) ou en

                                                                                                                                                         de plein champ biologiques
                                                                       présence importante de résidus de culture.

     Les différentes
                                                                       La houe rotative préfère justement ces types de sols fermes à

                                                                                                                                                                                                  •situation de la ferme ;
                                                                       battus. Elle est quasi inefficace en sol meuble (impact au sol sans
                                                                       projection de terre) et très sensible aux pierres et au profil de sol
                                                                       qui doit être plat.

     fiches sont
                                                                                                                                                     1
                                                                                                                                                         Le choix du matériel est souvent         •données caractéristiques
     accessibles                                                                                                                                         l’un des facteurs de la réussite           de la ferme ;
     sur le site                                                                                                                                         d’une culture. Il semblait donc
                                                                                                                                                         important aux partenaires du             •historique ;
     du programme                                                                                                                                                                                 •contraintes / atouts ;
     LPC Bio                                                                                                                                             projet de fournir aux agricul-
                                                                                                                                                         teurs voulant se lancer dans la          •main d’œuvre et organisation
     www.lpcbio.org,                                                                                                                                                                                du travail ;
     ainsi que sur                                                                                                                                       culture légumière biologique une
     ceux de l’ITAB                                                                                                                                      présentation des outils de base          •bâtiments et matériel ;
     et des partenaires.                                                                                                                                 indispensables.                          •conduite culturale ;
                                                                                                                                                                                                  •résultats.

10     Programme LPC Bio 2010-2013
INFORMER ET SENSIBILISER
 pour développer la production de légumes de plein champ biologiques
 Les partenaires ont organisé, durant les trois années du programme LPC bio de nombreuses rencontres
 et visites d’exploitations, dans l’objectif d’inciter les céréaliers bio à diversifier leurs productions
 avec des légumes de plein champ et les agriculteurs conventionnels à convertir leur exploitations.
 “Les visites d’exploitations sont des moments très intéressants d’échanges
 de pratiques avec des collègues” explique Bernard Doré qui a accueilli          Exemple d’une
 sur sa ferme en région Centre l’une de ces visites, et qui ajoute qu’il
 aurait apprécié ce genre de rencontres professionnelles au moment               journée filière légumes
 où il a converti son exploitation.                                              en région Centre
 Les rencontres ont été nombreuses, difficile de toutes les citer. A titre
 d’exemple, plusieurs temps forts : les journées filière légumes de plein        Ce type de rencontre a été organisé
 champ organisées en région Centre, Nord-Pas-de-Calais et Picardie ;             à plusieurs reprises par les organismes
 le voyage d’études en Belgique et aux Pays-Bas.                                 de  développement  de  l’agriculture
                                                                                 biologique dans les différentes régions
                                                                                 partenaires du programme. Il permet
 Un voyage d’études en Europe                                                    à la fois apports technico-économiques
 Les partenaires de l’action ont souhaité aller à la rencontre de pro-           et discussions entre les opérateurs de
 ducteurs et d’opérateurs européens, afin de confronter les pratiques            la filière.
 techniques et commerciales.                                                     La journée organisée par Bio Centre en
 Cinquante personnes sont allées en Belgique à la rencontre de Pierre            juin 2012 a accueilli plus de 120 partici-
 Roberti, producteur de carottes. Elles ont également visité la coopé-           pants, producteurs bio ou convention-
 rative de Yerne dont il est président. Les participants sont ensuite            nels, techniciens, opérateurs de l’aval.
 allés aux Pays-Bas où ils ont visité la maison mère des semences Bejo,          La matinée s’est déroulée dans la ferme
 ainsi que deux exploitations en zone de polder.                                 de Bernard et Patricia Doré, dans le
 Ces visites ont été très appréciées par les participants, comme le              Loir-et-Cher.  Les  ateliers  techniques
 confie un producteur de légumes du Cher : “on a vu de belles choses…            étaient  donc  en  lien  avec  l’exploita-
 Je me suis dit : il y a moyen de produire !”.                                   tion : itinéraires techniques du haricot
                                                                                 vert de conserve et de l’oignon ; stoc-
                                                                                 kage de la betterave potagère ; maté-
Interview Pierre Roberti,                                                        riel. Deux ateliers économiques étaient
                                                                                 également organisés, l’un sur le coût
                      producteur de carottes en Belgique
                      et président de la coopérative de Yerne.                   de production des principales cultures
                   A votre avis, quelles sont les raisons de la compétitivité    légumières, l’autre sur les résultats éco-
                   des légumes belges par rapport aux légumes français ?         nomiques des exploitations légumières
                                                                                 biologiques de la région Centre.
                   Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte.
                   Tout d’abord nous sommes poussés par nos voisins              Lors de la table ronde de l’après-midi,
                   hollandais, soit on s’aligne sur leurs prix, soit on arrête   des acteurs de la filière légumes (une
                   de produire.                                                  quinzaine, du producteur au distribu-
 Les producteurs français commercialisent principalement en circuits             teur) ont échangé sur leurs pratiques
 courts, ce qui leur permet de pratiquer des prix élevés. Ici à moins de         et les perspectives pour les années à
 50 tonnes de carottes par hectare, on ne gagne pas sa vie.                      venir.
 Les producteurs de la coopérative n’ont pas de matériel propre, mais
 font appel à des entrepreneurs de travaux agricoles spécialisés en
 bio et qui utilisent du matériel de pointe, tel que le guidage par GPS
 pour le semis et le binage. Et par ailleurs, nous bénéficions de services
 techniques spécialisés en bio.
 Coût de production de carottes biologiques en Belgique
  Rendement                               < 55t/ha
  Total charges                        5 000 €/ha
  Marge nette               3 000 à 4 000 €/ha
                            (Source : coopérative de Yerne)

                                                                                          Programme LPC Bio 2010-2013         11
Interview Henri de Pazzis,
                             président de ProNatura
                              “Le programme
                              CasDar légumes
                              de plein champ :
                              un projet
                              extrêmement
                              pertinent”
     Quel est votre sentiment sur le programme LPC Bio ?
     Depuis le début, je pense que c’est un projet extrêmement perti-
     nent à la fois parce qu’il a focalisé les problématiques sur la spécifi-
     cité de l’implantation d’exploitations légumières, et aussi parce que        Directeur de publication :
                                                                                  Jean-François Vincent
     toutes les parties prenantes ont été invitées autour de la table.
                                                                                  Rédacteur en chef :
     C’est un programme bien monté et c’est une première du genre,                Eric Béliard
     au moins en ce qui concerne les légumes de plein champ.                      Rédacteur :
                                                                                  Annie Rigault-Desailly, écrivain public
     L’un des constats révélés par le projet concerne le manque                   Création & réalisation graphique :
     d’organisations de producteurs de légumes biologiques.                       Nathalie Fernandes
     Quel est votre sentiment à ce sujet, vous qui avez initié                     creation@nathaliefernandes.com
     le partenariat MediTerraBio en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?                   Infographies p. 3 & 4 :
                                                                                   Erwan Citérin
     Le travail collectif des producteurs existe en conventionnel, moins            Crédits photos :
     dans le bio, c’est vrai. En conventionnel, toute l’organisation des            Droits réservés, Gabnor, Gabor 45, photothèque ITAB,
     agriculteurs est verticale, parce qu’ils produisent beaucoup en                photothèque ADIB, phototèque Bio Centre.
                                                                                    Impression :
     monoculture et qu’il est donc aisé de structurer verticalement.                Prévost Offset
     Les agriculteurs biologiques ont tendance à développer plusieurs               Imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement
     productions, ce qui se justifie du point de vue agronomique, mais
     cela rend plus complexe la création d’organisations collectives.
     MediTerraBio, c’est un modèle que nous avons essayé de mon-
     ter dans une région qui n’avait aucune culture d’organisation
     collective, encore moins que dans d’autres régions ! MediTerra-
     Bio est aujourd’hui le résultat d’une vraie concertation entre les
     producteurs, une quarantaine, et ProNatura. Nous y sommes
     arrivés ensemble, mais il a fallu développer énormément d’éner-
     gie. Les producteurs ne vont pas spontanément chercher à se                  w w w. l p c b i o . o r g
     grouper, il faut les accompagner dans la démarche et avancer
     par étapes successives.
                                                                                Ce document a été
     Une question qui préoccupe nombre d’opérateurs de la filière               élaboré dans le cadre du
     légumes biologiques concerne les perspectives d’évolution.                 projet CAS DAR n°9016,
     Quel est votre point de vue sur cette question ?                           coordonné par Bio Centre,
     Il ne faut pas se leurrer, le marché biologique croît plus lente-          “Accompagnement du
     ment qu’avant, et ce depuis 4 ans environ. En parallèle, le rythme         développement et de la
     des conversions s’est accéléré depuis 2008, ce qui a permis de             structuration de la filière
     combler en partie le déficit du marché français en légumes bio,            légumes de plein champ
                                                                                en zones céréalières
     c’est une vraie réussite. On continue à avoir besoin de certains           biologiques”.
     légumes sur le marché français, y compris les légumes fondamen-
     taux de la cuisine française que sont par exemple les carottes,            Programme réalisé avec le soutien financier des
     oignons et pommes de terre. Il y a donc encore des choses à                Conseils régionaux et des Directions régionales de
     faire, notamment pour augmenter les volumes de production                  l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF)
                                                                                du Centre, de Picardie, du Nord-Pas-de-Calais, de
     d’une façon plus économique, en rationalisant les cultures. Et             Champagne-Ardenne, de Bourgogne, d’Auvergne,
     pour réussir, il faut nécessairement un très bon encadrement               des Conseils généraux du Loiret, du Loir-et-Cher, du
     technique.                                                                 Nord, du Pas-de-Calais et de FranceAgriMer.

12     Programme LPC Bio 2010-2013
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