La France à l'honneur au MIPTV

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La France à l'honneur au MIPTV
La France à l’honneur au MIPTV

La France est cette année le pays à l’honneur de l’édition 2019 du MIPTV. Il s’agit
de l’un des pays les plus représentés avec 535 sociétés et 1 420 participants en
2018. Au-delà des pitchs et multiples présentations des tendances, les diffuseurs
et producteurs y offre un catalogue d’optimisme et multiplient les annonces.

La production audiovisuelle locale, une arme puissante pour combattre les
acteurs internationaux

 Les deux premières journées de conférences du MIP étaient quasiment exclusivement
consacrées à la télévision française, avec entre autres, la participation de Delphine Ernotte
(Présidente de France Télévisions), Gilles Pélisson (Président-Directeur général du groupe
TF1), Maxime Saada (Président du directoire du groupe Canal+), Régine Hatchondo
(Directrice générale d’Arte France), qui ont débattu sur l’importance des contenus locaux
pour combattre les acteurs internationaux de la SVoD. Ainsi, Maxime Saada a déclaré
chercher à doubler le nombre total de ses abonnés, qui s’élève actuellement à 16,2
millions. Il est par ailleurs ouvert à l’idée que des services de SVoD comme Netflix et Apple
soient disponibles via les plates-formes de Canal+. « Nous sommes dans le même camp » a-
t-il expliqué. De son côté, Régine Hatchondo a annoncé la création d’une plateforme
européenne menée par la chaîne (côtés français et allemand) et ses actionnaires (France
Télévisions, ARD, et ZDF), proposée en OTT et multilingue, qui souhaite offrir « le meilleur
de la télévision publique européenne ». Pour l’instant, le principe est une offre gratuite
mais le modèle économique est encore en discussion. Son offre, ultra qualitative et ciblée,
devrait permettre de répondre aux attentes du public qui a besoin de comprendre les
bouleversements dans et hors du Vieux continent : « Nous estimons que, de la même
manière qu’il y a de la place pour une offre locale comme Salto, il y a de l’espace pour une
offre européenne » et rajoute que « c’est dans son ADN de toucher l’ensemble de
l’Europe ». En effet, concernant Salto, Delphine Ernotte a bien précisé que les contenus
seront français à 80%, « entre drames, divertissement et dessins-animés », tout en
indiquant que le groupe avait signé un pacte de trois ans avec les corporations de
producteurs français pour garantir l’exclusivité des contenus qu’elle commandait pour une
durée de 18 mois : « Cela nous donne un argument de poids dans le traitement de plates-
formes en ligne telles que Netflix ». Elle a par ailleurs confirmé les investissements du
groupe France Télévisions dans les contenus en ligne : « ce qui fonctionne sur un canal
linéaire ne fonctionne pas toujours en ligne. Nous avons décidé de consacrer une partie de
notre budget à des émissions en ligne spécifiques comme Skam, qui s’adaptent bien aux
jeunes et seraient pratiquement inutiles en linéaire ». La fiction locale est aussi un
argument mis en avant par Gilles Pélisson qui précise que 160 millions d’euros par an
sont investis dans la fiction, en mettant l’accent sur les fictions locales comme Pour Sarah,
adaptation d’une série québécoise, La part du soupçon, avec Kad Merad ou encore Le
Bazar de la charité, qui a fait l’objet d’un accord avec Netflix pour une diffusion en
exclusivité sur la plateforme 8 jours après sa diffusion en linéaire.
La France à l'honneur au MIPTV
L’occasion de multiplier les annonces

Le MIPTV est également l’occasion pour les diffuseurs, producteurs et distributeurs de
faire des annonces concernant les programmes. Parmi elles[1] :

     La série Dix pour Cent, diffusée sur France 2, va connaître un remake en Chine, en
     Angleterre, au Canada et en Italie
     Le producteur Frank Doelger (Game of Thrones) va adapter en série le roman The
     Swarm de Frank Schätzing, qui imagine l’humanité menacée par l’apocalypse à cause
     de la pollution, avec les océans et ceux qui les peuplent se retournant contre les
     humains.
     Blackpills vient de signer avec Netflix l’acquisition de la série originale Bonding
     (7×15’) réalisée par Rightor Doyle et coproduite avec Anonymous Content.
     Terranoa vient de signer la vente à Sky Arts UK de trois nouveaux portraits de son
     catalogue : Salman Rushdie : la mort aux trousses, Joséphine Baker – première icône
     noire et Sherlock Holmes contre Conan Doyle.
     Picture Perfect Federation (Pascal Breton et Patrick Wachsberger) a annoncé, en
     association avec Anonymous Content, avoir fait l’acquisition des droits de Ramsès, la
     collection de cinq best-sellers de Christian Jacq. La société de production développe
     aussi Sissi, une série consacrée à l’impératrice tirée du best-seller d’Allison Pataki, et
     prépare enfin un biopic sur Brigitte Bardot.
     Atlantique Productions (Lagardère) a annoncé deux nouveaux projets : l’adaptation de
     l’enquête du journaliste Olivier Goujon, Femen, histoire d’une trahison. La société
     développe également un projet avec France Télévisions, dans le cadre de l’Alliance,
     regroupement de chaînes européennes : Serial Hunter (8×60 min), un thriller adapté
     de la vie de Stéphane Bourgoin, écrivain spécialisé dans l’étude des tueurs en série.

Le MIP Drama a remis son prix coup de cœur des acheteurs à la comédie espagnole,
Dangerous Moms (Senoras del (H)ampa), 13×70’, produite par Mediaset Espana et
Producciones Mandarina. La série raconte les tribulations de quatre mères de famille qui se
retrouvent dans un engrenage fatal après la mort accidentelle d’une démonstratrice de
produits électroménagers. La série sera diffusée cet automne en Espagne.

[1] Toutes les annonces sont disponibles dans la partie veille du Weekly Content NPA
Conseil.

Après le Royaume-Uni et l’Allemagne, Starz
La France à l'honneur au MIPTV
propose son offre SVoD en Espagne

Fort de son succès dans la zone MENA avec Starz Play Arabia, le network
américain lance un second service de SVoD en Europe, Starz Play. Comme en
Afrique du Nord et au Proche-Moyen-Orient, Starz envisage son développement en
Allemagne, au Royaume-Uni et désormais en Espagne grâce aux FAI locaux et aux
plateformes d’agrégation OTT comme Amazon Channels.

Un premier service SVoD Starz, leader dans la zone MENA

Basée à Dubai, Starz Play Arabia est le premier service de Starz à avoir été lancé en
dehors des États-Unis. Mise en ligne en avril 2015 dans 19 pays du Proche- et Moyen-
Orient et du Maghreb, la plateforme est largement soutenue par le principal actionnaire de
Starz, Lionsgate, qui lui ouvre son catalogue de contenu. Dès son lancement, Starz Play
Arabia a proposé plus de 3000 films et séries TV en langue arabe, anglaise, et française,
parmi lesquelles plusieurs contenus originaux Starz : Spartacus, The White Queen, ou
encore Black Sails.

Partenaire de nombreux studios américains de premier ordre comme MGM, 20th Century
Fox ou Disney, Starz Play Arabia propose un service premium dont le prix de l’abonnement
varie entre 11$/mois aux EAU et 3 à 4$/mois au Maghreb et au Pakistan.

En mars 2019, Starz Play Arabia a franchi le cap du million d’abonné grâce à une stratégie
basée sur les partenariats de distribution, notamment avec le fournisseur d’accès Etisalat
et ses filiales dans le Golfe et au Maghreb. Au total, ce sont 21 opérateurs télécoms
majeurs dans 19 pays différents qui collaborent avec Starz Play Arabia. Cela permet à
l’application d’être disponible sur les boxes, et rend surtout possible le paiement de
l’abonnement directement via l’opérateur dans des régions où l’usage de la carte de crédit
et du paiement en ligne reste faible. « Dans un espace de plus en plus concurrentiel, nous
avons réussi à différencier notre offre au profit du client grâce à d’étroits partenariats avec
les FAI pour proposer aux abonnés un mode de paiement ne reposant pas uniquement sur
l’abonnement en ligne » déclarait en mars Maaz Sheikh, le CEO de Starz Play Arabia.

Starz Play Arabia est aujourd’hui le premier service de SVoD dans la région en nombre
d’abonnés (24% de PdM), suivi par Shahid Plus (21,7%) et Netflix (18,4%).

 Part de marché des principaux services SVoD en nombre d’abonnés dans la zone
                                MENA en 2018

  Source : IHS Markit, The online subscription video market in MENA in 2018, Novembre
                                           2018

Lancement d’un second service SVoD au Royaume Uni, en Allemagne, et en
Espagne

En mai 2018, Starz annonce la création d’un second service de SVoD en Europe : Starz
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Play. En partenariat avec Amazon, le service fait une première apparition sur le marché
européen en Allemagne et au Royaume-Uni. La plateforme y est proposée sur Amazon
Prime Video Channels en complément de l’abonnement Amazon Prime pour 4,99€/mois
supplémentaires après 14 jours d’essai (4,99£/mois et 7 jours d’essai au RU).

Depuis novembre 2018, la plateforme est également distribuée au Royaume-Uni par Virgin
Media sur sa plateforme Virgin TV. Comme sur Amazon Channels, l’application Starz Play
est disponible sur la box Virgin pour 4,99£/mois, avec seulement 2 jours d’essai.

Annoncée en Espagne dès la fin du mois de mars, la plateforme SVoD de Starz a su profiter
de l’intérêt des fournisseurs d’accès pour les catalogues de contenus premium. Starz Play a
dévoilé dans un premier temps un partenariat avec Orange, avant de conclure une semaine
après un deuxième accord de distribution avec Vodafone Espagne. Distribuée par des FAI
ou par Amazon, Starz Play ne dispose pas en Europe de sa propre interface OTT direct-to-
consumer.

L’abonnement à Starz Play chez Orange est proposé uniquement aux clients fibres ayant
souscrit à une offre de base de la TV d’Orange : Orange TV Selección, Ciné-Séries, Fútbol,
ou Champions. Disponible en complément pour 4,99€/mois après 30 jours d’essai gratuit, le
service SVoD est complètement intégré à l’interface de l’opérateur au côté d’autres
services également distribués par l’opérateur comme FlixOlé et Wuaki de Rakuten. En
revanche, Starz Play n’est pas intégré dans les bouquets spécialisés Ciné-Séries proposés
par Orange.

À l’inverse, Vodafone a choisi d’éditorialiser la distribution de Starz Play pour l’inclure dans
un de ses nouveaux bouquets. Après avoir choisi de ne plus diffuser de football faute de
rentabilité, Vodafone a essuyé une lourde perte d’abonnés (-134 000 clients haut-débit et
-108 000 clients TV pour les trois premiers trimestres 2018) et redéfini ses offres TV autour
de cinq bouquets disponibles à partir du 14 avril – Serielovers, Seriefans, Cinefans,
Documentales, et Peques. Starz Play sera proposé avec Movistar Series dans le bouquet
premium de Vodafone, Serielovers, pour 16€/mois. L’ensemble sera accessible sur la
plateforme de TV à la demande Vodafone.

Seriefans inclura de son côté pour 10€/mois HBO España, FOXNOW, AXN Now et AXN,
TNT, Fox, Fox Life, Syfy, Calle 13, AMC, Cosmo, Comedy Central et XTRM.

Cinefans sera disponible pour 12€/mois et donnera accès au catalogue de Movistar
Premieres, Filmin, et aux chaînes dédiées au cinéma ; Documentales pour 8€/mois ; et
Peques (le bouquet enfant) pour 5€/mois.

Séries Mania vs Canneséries : la deuxième
saison des festivals bat son plein

Alors que Canneséries ferme ses portes ce mercredi 10 avril, en direct sur Canal+
lors d’une cérémonie présentée par l’humoriste Monsieur Poulpe, retour sur la
compétition qui fait rage entre les deux festivals de séries.

La bataille entre le Nord et le Sud pour le trône du festival de séries de
référence

En 2018, Canneséries inaugurait les hostilités sous les yeux de sa présidente Fleur Pellerin,
ex-ministre de la Culture qui avait elle-même lancé l’appel d’offre en 2015 visant à créer le
festival de référence dédié aux séries et épaulé par le CNC avec une aide d’un million
d’euros (remporté par le projet lillois). Organisé du 7 au 11 avril 2018, le nouveau festival
comptait sur la renommée du Mip pour attirer professionnels et visiteurs sur la Croisette.
Mais ce ne sont qu’un peu moins de 20 000 visiteurs qui se sont déplacés aux différentes
activités et projections proposées. Une dizaine de jours plus tard, Laurence Herzberg
inaugurait la première édition lilloise de Séries Mania qui a eu lieu du 27 avril au 5 mai
2018. En termes de fréquentation, la version lilloise est ressortie grand vainqueur de ce
premier duel avec la venue de 55 600 festivaliers, marquant ainsi une progression de
+4,9% de fréquentation par rapport à sa dernière édition parisienne.

Cette année, le festival lillois, qui a eu lieu du 22 au 30 mars, a vu sa fréquentation encore
progresser de 30% pour dépasser les 72 000 spectateurs, confirmant ainsi sa bonne forme.
Sur les réseaux sociaux, il s’agit du festival le plus populaire en volume d’abonnés, à
l’exception d’Instagram où Canneséries revendique plus de 300 abonnés supplémentaires.
Il s’agit également du réseau sur lequel les publications du festival cannois génèrent le plus
d’interactions alors même qu’il n’est pas encore terminé. A l’inverse, les différents posts de
Séries Mania publiés pendant la durée du festival ont suscité davantage d’interactions que
son concurrent sur Facebook.

  Performances sur les réseaux sociaux des comptes officiels de Séries Mania et
                                  Canneséries

   Source : NPA Conseil / Analyse des publications postées par Séries Mania entre le 22 et
                  le 30 mars ; entre le 5 et le 9 avril pour Canneséries

« Cannes la glamour » contre « Lille la professionnelle »

Au-delà d’un attrait du public semble-t-il plus fort pour Séries Mania que son concurrent
cannois, ce succès se confirme également dans la presse française. En effet, dans
l’intégralité des médias en ligne, Séries Mania a été mentionné au sein de 1 044 articles
publiés du 22 au 30 mars, contre 272 jusqu’à présent depuis le 5 avril pour Canneséries[1].
Cela s’explique notamment par les invités prestigieux dans le Nord de la France tels que
Ted Sarandos, n°2 de Netflix et Ara Aprikian qui ont profité de l’événement pour annoncer
leur accord de financement pour la fiction Le Bazar de la charité. Quant à Delphine
Ernotte, celle-ci a profité de sa présence à Lille pour exprimer son ras-le-bol à propos des
délais administratifs ralentissant, selon elle, le lancement de Salto. Lors de la conférence
intitulée « Développer du contenu français pour et avec Netflix », la nouvelle équipe de la
plateforme pour la France et la zone EMEA a dévoilé les nouveaux projets locaux du service
de SVoD tels que les futurs documentaires Gims (Chahawat) consacré à la star de la
chanson Maître Gims, ou Anelka avec Black Mountain LTD sur l’ancien footballeur français.
La plateforme a annoncé aussi produire le futur film de Julien Leclercq, La Terre et le Sang
qui sera mis en ligne en 2020.

Le parterre de stars françaises et internationales a également permis au festival lillois
d’attirer l’attention des médias et du public comme Uma Thurman qui a présenté
Chambers, série Netflix qui sortira au printemps et présentée en compétition officielle, ou
Adam Scott pour The Twilight Zone. Freddie Highmore, était également invité pour
présenter deux épisodes inédits de la deuxième saison de Good doctor, la série à succès de
ABC diffusée sur TF1. Le festival a tenu également à mettre en lumière la production
française avec une compétition dédiée, mais aussi la présence sur le tapis rouge de
nombreux acteurs de séries populaires, telles Scènes de ménages, Clem, Dix pour cent ou
Demain nous appartient. La troisième série française de Netflix, Osmosis, était également
en compétition. Enfin, une soirée spéciale Game of thrones précédée d’un défilé de
marcheurs blancs dans le train en partance de Paris et dans la ville de Lille, a accentué la
médiatisation de l’événement.

En face, Canneséries invitait les castings de Plus belle la vie, d’Alice Nevers ou encore Les
mystères de l’amour satisfaisant largement les festivaliers fans de fictions françaises. Côté
international, Diana Rigg, la star de Chapeau melon et bottes de cuir et plus récemment
Game of thrones, était la tête d’affiche d’une masterclass, tout comme Steven Knight,
créateur de Peaky Blinders. Mais l’un des points forts du festival, avant sa clôture ce soir,
était la présentation en avant-première de la série française Vernon Subutex[2] avec
notamment Romain Duris. En compétition, une sélection de dix séries internationales dont
l’allemande How to sell drugs online (fast) qui suit un adolescent devenant un dealer de
drogues suite à une rupture amoureuse et qui sera disponible sur Netflix le 31 mai
prochain. Était également présentée, hors compétition en revanche, la nouvelle série
horrifique d’AMC NOS4A2 adaptée du romain de Joe Hill, fils de Stephen King. Organisé en
concomitance du MipTV, MipDoc et MipDrama consacrés exclusivement aux acteurs de
l’audiovisuel, Canneséries se veut avant tout un festival moins tourné vers les
professionnels que vers le public et le côté glamour de la Croisette incarné par les
célébrités, quand Séries Mania tente d’allier les deux. Le festival cannois se démarque ainsi
en ne proposant aucune conférence ou keynote à thématique business comme le fait son
concurrent en invitant les grands acteurs du domaine.

 Signe de cette touche glamour assumée, le red carpet des marches du festival de
    Cannes a été remplacé par un pink carpet, le rose étant devenu la couleur
                          emblématique de Canneséries

[1] Données Augure calculées sur l’ensemble des médias en ligne d’origine française.

[2] Diffusée sur Canal+ depuis le lundi 8 avril.
Nouvelle offre hybride pour l’application
Télérama

Pour attirer un nouveau public, Télérama vient de lancer une nouvelle application
intégrant les nouveaux usages délinéarisés, tout en gardant l’ADN du magazine en
proposant une sélection de programmes. La principale nouveauté est l’accès
gratuit à certains films, grâce à ses partenariats avec des plateformes SVOD.

Un contenu plus éclectique pour séduire un public plus jeune

Alors que 50,9% des lecteurs de la version Print de Télérama ont 60 ans et plus[1], la
nouvelle application souhaite attirer les 30-45 ans avec sa nouvelle offre plus exclusive,
pour atteindre les 100 000 abonnés numériques sur 5 ans. En effet, les critiques autrefois
en libre accès ne sont réservées désormais qu’aux abonnés, qui doivent débourser 6,90
euros par mois pour pouvoir lire l’ensemble du contenu. L’organisation de l’application est
simple et propose trois onglets. Le premier est la grille classique des programmes. Le
second est une sélection quotidienne des programmes télévisuels, SVOD, et même
YouTube. Ce mercredi 10 avril, Télérama propose de visionner par exemple à la fois des
documentaires sur France 3 et YouTube, un concert sur Arte.tv, un téléfilm sur France 2, et
divers films et séries comme The Highwaymen (Netflix) ou Killing Eve (MyCanal). Chaque
sélection est accompagnée d’une description et d’une critique, et guide l’utilisateur sur les
différents réseaux sur lesquels il est possible de visionner le programme.

Le dernier onglet « liste », propose une sélection plus importante de films disponibles en
replay ou sur les plateformes SVOD. Chaque œuvre est également accompagnée d’une
critique et d’une fiche technique, mais il est aussi possible de trouver l’avis des abonnés
Télérama. Le titre de presse insiste pour que ces recommandations ne soient pas mises en
place par des algorithmes mais sélectionnées par les membres de la rédaction.

Des partenariats exclusifs avec des plateformes SVOD

Grâce aux partenariats que Télérama a conclu avec diverses plateformes SVOD comme
Mubi, Tenk ou Canal VOD, l’application proposera plus de 300 films par an gratuitement.
Par exemple, Canal VOD offre deux films par mois aux abonnés Télérama : une stratégie
unique qui va permettre au magazine de cibler un public plus jeune, moins porté sur la
presse papier (selon l’ACPM en 2017, 24% des lecteurs de Télérama version Print ont entre
25 et 49 ans). Depuis le lancement de l’application, différents genres de films ont été
proposés gratuitement, comme Shéhérazade récompensé aux César 2019, Burning, thriller
coréen, ou encore la comédie Première Année de Thomas Lilti. Au total, 9 films sont
disponibles pour l’instant.
[1] Source : Chiffres ACPM, 2017

La BBC s’engage à être plus créative et
dynamique sur ses contenus

Dans son plan annuel qui définit les priorités pour le prochain exercice financier,
la BBC a notamment déclaré qu’elle se concentrerait sur « les programmes qui
attirent les jeunes » sur BBC One et BBC Two en s’engageant fermement à créer
des programmes audacieux et créatifs.

Les nouvelles ambitions de la BBC

Afin de répondre aux évolutions constantes des publics et des usages, la BBC a défini dans
son plan annuel une série d’actions dans quatre domaines :

     La créativité au cœur de la BBC : le groupe investira dans le contenu le plus
     créatif, unique et distinctif. L’année dernière, la série Bodyguard a été suivie par 17
     millions de personnes, tandis que Killing Eve a fait l’objet de plus de 40 millions de
     demandes de visionnage sur BBC iPlayer.
     BBC iPlayer et BBC Sounds : le plan définit la manière dont BBC iPlayer et BBC
     Sounds seront développés au cours des douze prochains mois, en mettant l’accent sur
     la personnalisation. Les contenus et les genres seront également mis à jour pour
     attirer un public plus jeune.
     Informations fiables et impartiales : la BBC souhaite demeurer une source
     d’information fiable et populaire en Grande-Bretagne et à l’étranger, le groupe
     continuera à développer son offre d’informations, notamment avec des podcasts
     destinés aux auditeurs plus jeunes et à la demande. Une offre « voix » sera par
     ailleurs développée pour écouter les infos sur des enceintes connectées, de manière à
     ce que le public puisse facilement accéder à des informations impartiales et de
     confiance.
     Faire de la BBC le meilleur endroit où travailler : « nous reflèterons la diversité
     des communautés du Royaume-Uni dans nos effectifs et nos résultats». Le plan révèle
     que le groupe a déjà atteint ses objectifs de diversité en matière d’effectifs BAME
     (Black, Asian, Minority Ethnic), LGBTQ et invalidité. Le groupe annonce également
     avoir réduit l’écart de rémunération entre hommes et femmes de près d’un cinquième
     en 2018, ce qui ramène l’écart médian de 9,3% à 7,6%.
Redynamiser la programmation de la BBC pour attirer les millenials

 De manière générale, concernant les contenus, la BBC a décidé d’augmenter ses
investissements dans les programmes destinés aux jeunes, de valoriser ces programmes
sur le iPlayer, de créer une case spécifique sur BBC One du lundi au mercredi à 22h30 et
de « rafraîchir » les émissions-phares du groupe qui les attirent comme EastEnders, The
One Show, Masterchef, Holby City ou encore Casualty. En effet, au Royaume-Uni, la BBC
admettait dans son précédent plan annuel que « les 16 à 34 ans consacrent désormais
autant de temps chaque semaine à Netflix qu’aux services de télévision de la BBC soit
environ 2 heures 30 minutes ». Pour le directeur général de la BBC, le temps presse[1] et il
est donc nécessaire de prendre des risques plus créatifs pour attirer les jeunes
téléspectateurs.

Parmi les objectifs annoncés par la BBC pour garder et attirer tous les publics, les contenus
devront être « plus créatifs, de grande qualité et divers ». BBC One et BBC Two
proposeront ainsi 25 nouvelles séries dramatiques, 10 nouvelles séries humoristiques, 220
heures de programmes artistiques et musicaux, 90 heures de nouveaux documentaires.

Concernant les fictions, la BBC souhaite des feuilletons aussi pertinents que possible avec
des intrigues reflétant l’expérience des jeunes pour continuer d’atteindre ce public. Parmi
les grands lancements de l’année pour le groupe : l’adaptation d’Andrew Davies des
Misérables sur BBC One (dont la diffusion s’est terminée le 3 février), le retour d’Idris Elba
dans Luther, ou encore le spin off de The Missing intitulé Baptiste. Peaky Blinders
reviendra par ailleurs sur BBC One (et non plus BBC Two), tout comme Killing Eve (saison
2).

Du côté des documentaires et magazines, les documentaires d’histoire naturelle, très
populaires sur BBC One, vont continuer à se développer : nouvelles perspectives
d’exploration de la Terre, nouveaux points de vue, retour de Spy In The Wild, grand succès
de la chaîne. Sur BBC Two, une nouvelle série documentaire, Earth’s Paradise Islands,
parcourra les endroits les plus précieux du monde naturel. Enfin, une nouvelle série
historique, One Planet, Seven Worlds, racontée par Sir David Attenborough (très célèbre
chercheur naturaliste britannique qui a participé au documentaire Notre Planète en
diffusion le 5 avril sur Netflix), explorera les sept continents. Le groupe lance par ailleurs
« The Year of Beliefs », une année de programmation religieuse qui étudie la manière dont
la foi façonne et divise la Grande-Bretagne moderne. De nouveaux programmes
examineront la manière dont les conceptions personnelles et religieuses de la médecine
moderne, de la sexualité, de la parentalité et de l’extrémisme divisent la société. Autre
exemple de programme sur le religieux et l’éthique : Too Gay For God, qui explore la place
de la communauté LGBT dans l’Église anglicane.

Pour les divertissements, deux quiz-shows arrivent à l’antenne : The Hit List (sur les
connaissances musicales), et Catchpoint (lancé le 23 mars), un jeu dans lequel les
candidats doivent répondre à des questions et « attraper la réponse » pour gagner de
l’argent. Sur BBC Two, un nouveau divertissement sera lancé en 2019,
Ranganation, présenté par Romesh Ranganathan (humoriste et comédien) qui jettera un
regard amusant sur les plus grands sujets de discussion de la semaine. A noter par ailleurs,
dans un effort pour attirer le public jeune, les chaînes du groupe public font de plus en plus
souvent appel aux stars et influenceurs en ligne dans les programmes de flux (Joe Sugg
pour Strictly come dancing par exemple).

[1] “Every month that goes by without a response to the seismic shifts in the media market
inhibits the BBC’s ability to serve younger and digital audiences properly”.

[2] Source : BBC Trust et The Times

[3] Source : Insight NPA, TV : La moyenne d’âge des téléspectateurs gagne un an en 2018

[4] Source : Barlovento Comunicación

[5] Source : Auditel

[6] Source : AGF et DWDL, Nicht nur ARD und ZDF haben ältere Zuschauer

La multiplication des services SVoD
thématiques en France

Au-delà des services SVoD généralistes et grand public, le marché français regorge
de nombreux services aux thématiques diverses, dont NPA Conseil dresse le
panorama à l’occasion de la publication de la nouvelle vague de son Indice Théma
qui mesure leurs performances et leur attractivité.

Panorama des services SVoD disponibles en France

Parmi les services de SVoD thématiques disponibles en France[1], une très grande majorité
d’entre eux sont de nationalité française. Le genre cinéma-séries est celui pour lequel le
nombre de services SVoD est le plus élevé, qu’ils soient de nationalité étrangère ou
française. En revanche, l’intégralité des services consacrés à la culture est d’origine
française.

                Les services SVoD thématiques disponibles en France

                            Source : Indice Théma – NPA Conseil

Les services aujourd’hui disponibles ont principalement été créés de 2015 à 2017, soit à
partir de l’arrivée de Netflix en France[2] et donc de la démocratisation du streaming légal.
Avant cela, les services spécialisés en cinéma et séries ont été les premiers à investir le
marché à l’image de FilmoTV dès 2009 par WildBunch ou Canalplay[3] en 2011.

La culture asiatique, du fait de ses millions de fans à travers le monde, prend une ampleur
conséquente dans l’offre disponible en France avec pas moins de 5 services qui y sont
consacrés : alors que Crunchyroll propose une offre abondante et diverses de contenus
issus de ce continent, d’autres se sont spécialisés dans un genre en particulier à l’image du
belge Dramapassion ou de l’américaine Viki, deux services consacrés aux dramas coréens.
Quant aux français ADN et Wakanim[4], leur ligne éditoriale se concentre exclusivement
sur les anime japonais.

Une offre abondante de services SVoD consacrés aux arts

Au-delà des catégories communes consacrées au cinéma, aux séries et à la jeunesse, les
offres les plus singulières sont présentes dans la catégorie culture. Parmi elles, Medici.tv[5]
propose depuis dix ans à ses abonnés un catalogue de concerts de musique classique, mais
aussi opéras, ballets en direct ou enregistrés, ainsi que des documentaires consacrés au
domaine. Le service est accessible partout à travers le monde, les Etats-Unis étant leur
premier marché (31% de son audience) suivi par la France (20%)[6]. Celle-ci s’est d’ailleurs
récemment alliée à Qwest TV[7], nouvelle plateforme de SVoD créée par Quincy Jones et
dédiée au jazz, pour se déployer au sein des écoles et universités.

Autre particularité du marché français, la présence d’un service consacré exclusivement
aux arts du théâtre avec Opsis TV développé par HDP Interactive, également à l’initiative
du service consacré aux documentaires DocsTV. Le premier propose ainsi une offre de près
de 300 pièces de théâtre françaises filmées et classées par catégorie (classique, jeunesse,
musical, etc.) ainsi que des documentaires sur le sujet. Le théâtre filmé étant un art qui
s’exporte très peu à l’étranger, des services locaux prennent vie dans d’autres pays à
l’image de BroadwayHD aux Etats-Unis qui propose à ses abonnés l’accès à différents
shows enregistrés dans les music-halls de la célèbre avenue new-yorkaise. D’autres
conjuguent plusieurs arts comme Marquee TV basée au Royaume-Uni qui propose des
performances d’opéra, de danse et de théâtre à ses abonnés.

          Panorama des services SVoD thématiques disponibles en France

                                          Jeunesse

                                       Cinéma-Séries

                                           Culture
Source : Indice Théma – NPA Conseil

[1] Sont donc exclus de cette analyse les services SVoD généraux tels que : Netflix, Amazon
Prime Video, SFR Play, CanalPlay.

[2] Septembre 2014

[3] Canalplay ne fait pas partie de l’analyse en raison du caractère hybride de son
catalogue, proposant des contenus cinéma, séries, jeunesse et documentaire.

[4] Wakanim est édité par Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment Japan, mais le siège
social du service SVoD est basé en France.

[5] 13 000 abonnés en mai 2018 selon La Tribune

[6] Source : La Croix

[7] La plateforme Qwest TV sera l’un des nouveaux services SVoD qui sera étudié dans la
prochaine vague de l’Indice Théma de septembre 2019.

Séries : tendances éditoriales en TV et SVoD

Parmi les séries TV présentées au Festival Série Mania, le drame est toujours bien
présent, qu’il soit politique ou social. Les scénaristes sont également très inspirés
par le genre fantastique qui retrouve un nouveau souffle. En revanche, côté SVoD,
l’année 2018 a été marquée par une offre de comédies plus importante et une
consommation en progression des séries d’action et d’aventure.

Drames géopolitiques et retour du fantastique en TV

Les sujets géopolitiques se multiplient

La fiction s’inspire régulièrement des faits d’actualité, plus ou moins rapidement. Ce qui lui
permet d’être la meilleure observatrice d’événements sociétaux ou politiques. Le Bureau
des Légendes, Borgen, Narcos, Occupied etc., se sont nourris des problématiques
géopolitiques mondiales pour proposer des thrillers qui fascinent le public. La crise des
migrants est l’un des grands sujets qui a inspiré les scénaristes de fiction ces derniers
mois et qui connaît un fort écho européen. Eden, la série d’Arte en compétition officielle à
Série Mania propose un regard croisé sur l’accueil des migrants en Europe. La série
(6×45’) coproduite par les pôles français et allemand d’ARTE et le groupe audiovisuel
allemand ARD sera diffusée début mai sur Arte. Elle illustre par ailleurs la stimulation
actuelle de la coproduction européenne. Dans Asylum City (12×40’, série israélienne),
présentée hors compétition, l’action se passe dans un quartier de Tel Aviv où vivent de
nombreux clandestins, aidés par une militante qui les aide à obtenir des papiers et qui se
fait assassiner. Enfin, Identification, une série venue de Russie, est un thriller social sur
l’immigration illégale arrivée au Kirghizistan.

Les séries reviennent également sur des sujets politiques des années 1980 à 2000 : la
série Baghdad Central (réalisée par Stephen Butchard et produite par Euston Films, filiale
de Fremantle UK) se situe en 2003 en Irak, après la chute de Saddam Hussein et voit un
policier irakien contraint de collaborer avec la coalition internationale. Dans la série
Chimerica (diffusée sur Channel 4 puis Canal+), un photojournaliste américain tente de
retrouver sa crédibilité en partant à la recherche du modèle de sa photo la plus iconique :
l’homme qui a fait face à un char de l’armée sur la place Tian’anmen en 1989. La série a
par ailleurs la particularité d’intégrer des images d’archives. Enfin, dans Blackout, la série
russe de Sergei Ursuliak, des vétérans, laissés-pour-compte à leur retour de la guerre en
Afghanistan en 1990, s’entraident et s’organisent en mafia dans un pays à bout de souffle.
Ces réalités tragiques, sociales ou politiques, sont ainsi reconstituées dans ces séries (plus
facilement qu’au cinéma), appréciées d’un public avide de sujets qui se déroulent au-delà
des frontières mais qui arrivent à le toucher.

Le genre fantastique fait son retour

                     A part quelques exceptions notables (Beau Séjour, Ad Vitam, Les
Revenants, Zone Blanche, …), la télévision a récemment peu exploré le genre fantastique et
semble se rattraper depuis que la SVoD a mis ce genre à l’honneur. La Dernière Vague
(production Kwaï) est ainsi mise en avant à Série Mania et mêle éléments fantastiques et
drame d’une communauté : une vague géante va engloutir les surfeurs d’une compétition
pendant plusieurs heures mais ils réapparaîtront… dotés de pouvoirs. Ecrite par les
scénaristes de Caïn, Raphaëlle Roudaut, Alexis Le Sec et Sophie Hiet, cette série en 6×52
minutes sera diffusée sur France 2. Arte continue également de développer ce genre sur
lequel elle mise depuis quelques années et présentait à Série Mania sa série Une île qui
s’attaque au mythe des sirènes : dans une île isolée survient une pénurie de pêche et une
série de morts suspectes, des événements qui coïncident étrangement avec l’arrivée d’une
inconnue, Théa (incarnée par Lætitia Casta). Côté américain, le reboot de la série
                               er
culte Twilight Zone arrive le 1 avril sur CBS. Cettesérie a inspiré de nombreuses fictions
dont Black Mirror, pour son analyse décalée de la société et les questions morales qu’elle
pose.

La place difficile à prendre pour les comédies

Alors que les séries dramatiques et les thrillers prennent une place prépondérante dans la
programmation de fiction à la télévision, quelques comédies semblent émerger alors que
l’appropriation de ce genre dans un autre pays est toujours délicate. Ainsi, Flack, présentée
dans le panorama International de Série Mania, use d’un humour cynique anglais qui
positionne la série davantage comme une dramédie que comme une véritable comédie : une
Américaine, experte en gestion de crise dans une agence de relations publiques, aide ses
clients célèbres à préserver leur image, à une époque où le moindre faux pas équivaut à un
lynchage médiatique. Parmi les autres comédies, présentées lors de la « Nuit de la
comédie » à Série Mania (Arde Madrid, Hangs Up, M’entends-tu, Miracle Workers, The
Other Two et Women on the verge), Miracle Workers fait parler d’elle d’une part pour
l’interprétation de Daniel Radcliffe et d’autre part pour son scénariste, Simon Rich, connu
principalement pour son travail dans le Saturday Night Live. La série (7×30’), diffusée sur
Warner TV à partir du 30 mars (et déjà disponible intégralement en replay), adaptée de son
second roman « What in God’s Name » présente un Dieu déprimé et démissionnaire face à
la folie destructrice des hommes et un ange, chargé de recevoir toutes les prières de
l’humanité, qui doit accomplir son plus grand miracle à ce jour pour éviter la destruction de
la Terre.

Vers un accroissement de l’offre de séries d’action et d’aventure en SVoD[1]

L’offre de contenus sur les services SVoD

Alors que les fictions dramatiques et le genre fantastique se renforcent en télévision,
l’évolution des catalogues des services de SvoD étudiés[2] entre le début 2018 et le début
2019 fait apparaître un sensible renforcement du poids de la comédie et assimilées, alors
que l’ensemble des autres thématiques, policiers et drames en têtes, voient leur place
reculer dans l’offre.

                     Source : Baromètre de l’offre SVoD, NPA Conseil

A noter que Netflix par ailleurs reste très présent sur le genre fantastique à qui il a donné
un nouveau souffle ces trois dernières années puisque le service a présenté à cette semaine
à Série Mania Osmosis (produite par Capa), sa dernière création originale française mise
en ligne le 29 mars 2019 : dans un futur proche, une nouvelle application permet à chacun
de trouver leur âme sœur, à l’aide de microrobots implantés dans le cerveau de chaque
utilisateur.

La consommation de contenus sur les services SVoD

Les évolutions sont sensiblement différentes lorsqu’on se penche sur l’évolution de la
consommation. La comédie, si elle enregistre la plus forte hausse, n’est encore que la 3ème
thématique la plus visionnée. Le genre policier renforce sensiblement ses positions et reste
    ème                                                          ère
en 2 place ; le fantastique / SF / horreur, si elle conserve la 1 position, abandonne près
de 5 points.

          Source : Baromètre de la conso SVoD, NPA Conseil- Harris interactive
Ratio offre/consommation

Le rapprochement des deux dimensions permet, au travers du ratio (poids dans la
consommation/poids dans l’offre), de mettre en évidence les thématiques qui surperforment
(indice supérieur à 1) et celles qui, à l’inverse sont sous consommées. Ainsi, corroborant les
observations précédentes, le triptyque Action / Aventure / Western se distingue en
devenant la 2ème thématique la plus performante (au lieu de la 4ème position en 2018).
Déjà faiblement présentes dans les offres, les séries historiques, biopics ou histoires de
guerre sont particulièrement délaissées. Le fantastique et assimilé reste leader, mais sous
surveillance puisqu’il a perdu 0,2 point d’une année sur l’autre.

La combinaison de ces réflexions permet d’essayer quelques anticipations sur les
évolutions à attendre dans la composition des catalogues, donc sur les demandes faites par
les plateformes aux producteurs ou distributeurs dans un futur proche :

     Les séries d’action (par exemple : Arrow, Marvel’s Daredevil, Jack Ryan,
     Banshee,…) ou d’aventure (Agent Carter, Frontier, Guyane,…) qui pourraient
     être les plus recherchées, compte tenu de leur faible poids dans l’offre.
     Inversement, les plateformes pourraient être tentées de faire une pause sur le
     Fantastique, la SF et l’Horreur, déjà très fortement représentées et qui ont
     aujourd’hui davantage de difficulté à trouver leur public.

[1] Lancé le 1 er janvier 2018, le Baromètre SVoD NPA/Harris Interactive s’attache à
mesurer toujours plus finement le poids des différentes thématiques dans l’offre des
différentes plateformes, et plus encore à affiner la connaissance des préférences exprimées
par les SVoDistes à travers leurs choix de programmes. Cette analyse a d’abord été
conduite sur l’offre et la consommation de séries, mais elle a vocation à être déclinée sur
l’ensemble des genres (cinéma, documentaire, animation, etc.) présents en SVoD.

[2] Netflix, Amazon, CanalPlay, OCS, SFR Play, Videofutur, Filmo TV, Gulli Max, Tfou Max

Royaume-Uni : BT mise sur les partenariats
pour devenir « super agrégateur TV »

Déjà distributeur de Netflix et Amazon Prime via ses box sur ses différentes offres
fixe, BT propose désormais à ses abonnés mobile EE de profiter gratuitement
pendant six mois et en zero rating du service de SVOD édité par le géant du
commerce en ligne. Un rôle de super agrégateur au centre de la stratégie de sa
division Customer afin de créer de la valeur.
Une stratégie groupe redéfinie récemment

Le rachat de EE par BT pour 16,5Mrds€, définitivement validé en janvier 2016, a permis à
l’ancien opérateur historique privatisé en 1984 de devenir un opérateur convergent,
aujourd’hui leader en parts de marché au Royaume-Uni, tant sur le fixe (36% de PdM) que
sur le mobile (28%). Mais la vie de l’opérateur a été particulièrement mouvementée depuis
cette opération d’envergure. Face à des performances financières et boursières très
décevantes, aggravées par une fraude au sein de sa filiale italienne en 2016, BT a engagé
un vaste plan de restructuration prévoyant jusqu’à 13 000 suppressions de postes d’ici
2020, et un changement de président. Une nouvelle stratégie a également été définie afin
de permettre à l’opérateur de continuer à croître bien qu’étant leader sur un marché
mature où la pénétration des services de télécommunications et de TV payante est très
élevée.

Les trois piliers de cette stratégie, communiquée aux marchés au mois de mai 2018, sont la
transformation du modèle opérationnel (recentrage de l’acquisition vers les clients
existants et la croissance de valeur) ; l’investissement dans les réseaux, fibre FTTP (Fibre
jusqu’aux locaux – entreprises), 4G et 5G ; la création d’une expérience utilisateur
différente. Une nouvelle division, Consumer Unit, regroupant BT Consumer et EE depuis
avril 2018, est au centre de cette stratégie. Six priorités sont depuis mises en œuvre : la
complémentarité des trois marques du groupe (BT, EE, plusnet) ; l’unification des réseaux
fixes et mobiles ; la qualité du service client ; la personnalisation de l’expérience ; le
développement des partenariats (pour la vente des téléphones et la constitution d’une offre
Smart Home essentiellement) ; enfin dans les contenus, la transformation de BT en super
agrégateur.

Source : BT Group, « Consumer Business Briefing 17 May 2018 »

BT et EE multiplient les services OTT dans leurs offres
Cette stratégie de super agrégation a d’abord été déployée pour les quelques 8 millions de
foyers abonnés à une offre fixe de BT (dont 3M abonnés à une offre convergente BT et EE)
et recevant la télévision via la plateforme YouView.

BT fait figure de précurseur puisqu’il a proposé dès la fin 2014 à ses abonnés d’ajouter
Netflix en version standard à leur offre TV pour une facturation unique et moyennant un
supplément de prix équivalent à celui de l’abonnement au service de streaming. Depuis, la
proposition commerciale a évolué. BT structure ses offres autour d’un premier niveau de
chaînes gratuites Freeview associé aux chaînes du bouquet BT Sport ainsi qu’à la chaîne
américaine AMC. Ce bouquet Starter peut évoluer vers Essential/Classic proposant les
mêmes chaînes mais en HD ou vers deux niveaux supérieurs, Entertainement et Max HD
proposant en plus des chaînes thématiques payantes (SyFy, MTV, Discovery, Comedy
Central, Universal Channel…). Quelle que soit l’offre choisie, l’abonné peut ensuite ajouter
des « add-ons » qui n’ont cessé de s’enrichir au long de l’année. Ainsi, outre Netflix qui
n’est plus proposé que dans cette section, BT propose depuis juin 2018 Amazon Prime
Video (7,99£ par mois) devenant le premier opérateur britannique à distribuer le service
concurrent de Netflix. Il s’en sert d’ailleurs comme d’un produit d’appel puisque depuis le
mois de janvier, un an d’abonnement est offert pour tous les nouveaux clients à une offre
fibre, « Superfast Fibre ». BT propose également en add-on BT TV Kids, une offre de
programmes jeunesse à la demande provenant essentiellement de Cartoon Network à
laquelle sont associées pour les abonnés fibre seulement, 9 chaînes jeunesse de second
niveau (les chaînes Disney et Nickelodeon. Les chaînes premium Sky Cinema (16£/mois) et
Sky Sports (30£) sont également désormais accessibles comme des extras et non plus
intégrées comme auparavant dans des bouquets ad-hoc. Enfin, la distribution du service
OTT de Sky, Now TV a également été annoncée en fin d’année dernière dans le cadre d’un
accord plus global entre les deux opérateurs ouvrant la voie à une distribution croisée.
Mais la distribution n’est toujours pas effective à date, la mise en place de l’accord
semblant avoir pris du retard. Comme l’explique BT, la nouvelle structure des offres TV doit
permettre la migration des abonnés vers une offre supérieure en prenant acte du désintérêt
croissant pour la Pay-TV traditionnelle au bénéfice des services OTT.
Source : BT Group, « Consumer Business Briefing 17 May 2018 »

Cette nouvelle stratégie dans les contenus, désormais principalement axée sur l’agrégation
se retrouve chez EE, la division mobile du groupe. Dans un secteur saturé avec des
opportunités de croissance limitées, le contenu est ici considéré comme un facteur de
différenciation et donc de rétention de ses abonnés mobiles pour BT. La mécanique est une
nouvelle fois basée sur des forfaits associant de la donnée et des services OTT sous forme
d’extras. Mais le principe commercial est celui de la gratuité pendant une certaine période,
associée à du zero rating afin de ne pas décompter les usages du forfait de données.

Fort logiquement, BT Sport a été le premier service offert aux abonnés mobile dès juillet
2016. A l’époque pendant six mois. Mais ce ne sont désormais pas moins de quatre services
qui sont offerts en même temps, à condition d’un engagement de douze mois minimum sur
l’un des forfaits voix et data. Ces quatre services représentent ensemble une valeur de
164£ par mois selon BT. Apple Music a rejoint l’offre en juillet 2017 (six mois gratuit et non
décompte des données) suivi depuis la semaine dernière par Amazon Prime Video de
nouveau (six mois également et non décompte des données) et MTV Play, nouveau service
OTT de Viacom selon les mêmes caractéristiques. Une fois les 6 mois écoulés (3 mois
seulement désormais pour BT Sport), les clients sont informés par EE et peuvent choisir de
conserver ou non un ou plusieurs de ces quatre extras au prix fixé par l’éditeur[1].
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