La " Nouvelle Mosquée " d'Alger Le déroulement d'une procédure constructive

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La " Nouvelle Mosquée " d'Alger Le déroulement d'une procédure constructive
Samia Chergui *

      La « Nouvelle Mosquée » d’Alger
 Le déroulement d’une procédure constructive
                au xviie siècle

Résumé. « La Nouvelle Mosquée » est érigée, à la fin du xviie siècle, dans la seule perspective de
doter le rite hanéfite de sa propre Grande Mosquée. Cette nouvelle édification relève, à l’évidence,
d’une procédure collective exceptionnelle, celle qu’entreprend la milice d’Alger, en l’occurrence le
corps des janissaires, en puisant dans les fonds des Subul al-Khayrât. L’examen du livre de comptes
qu’avait tenu cette institution ḥabûs, responsable de la gestion de la plupart des mosquées hanéfites
et de leurs awqâf, aussitôt après le lancement du chantier, a permis de suivre le déroulement des
travaux sur une période de presque dix années, soit de 1067/1656-1657 à 1076/1665-1666. Ce rôle
de chantier apporte des éclairages significatifs notamment sur la nature, la provenance, la quantité
et le coût des matériaux employés à la construction. Ils ne manquent pas non plus de documenter les
aspects concernant leur fabrication, voire leur préparation, et quelque rares fois leur mise en œuvre ;
une mise en œuvre qui, ici, revient à la dextérité de nombreux hommes, mobilisés dans le cadre
corporatif. La comptabilité salariale, tenue en cette occasion, compte d’ailleurs parmi les rares
initiatives de gestion qui ont permis, durant au moins une décennie, de consigner les plus amples
détails non seulement sur le profil distinctif de l’ensemble de ces intervenants, mais également sur
leur origine géographique, voire confessionnelle.

Mots clés : Alger, mosquée, Ottoman, waqf, matériau de construction, corporation de métier, art
de bâtir.

 *
     Docteur en Histoire de l’Art et Archéologie islamiques (Paris IV). Historienne de l’Architecture, université
     Saad Dahlab de Blida (Algérie).

                                                                                           REMMM 125, 233-251
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Abstract. The “New Mosque” in Algiers: the building process in the seventeenth century
The „New Mosque“ was built in the late seventeenth century for the sole purpose of providing
Hanafi rite Muslims their own Great Mosque. The new building was clearly the result of an excep-
tional collective course of action, undertaken by the Algiers militia, in this case the Janissary
corps, with funds from Subul al-Khayrat. A review of the accounting books of the h.abus, the
institution responsible for managing most Hanefi mosques and Awqâf, has allowed us to track the
work progress over a period of almost ten years, from 1067/1656-1657 to 1076/1665-1666. The
records of the construction site provide significant insights into the nature, origin, quantity and cost
of materials used in construction. They also provide information on their fabrication, preparation,
and occasionally, their implementation, an implementation which is based on the dexterity of many
men, part of a corporate structure. The project’s payroll accounts are one of the few management
records that, for at least a decade, provide detailed individual profiles of all stakeholders as well as
their geographical origins and even their faiths.

Keywords: Alger, mosque, Ottoman, waqf, construction material, corporation of profession, art
to build.

   La période ottomane s’est révélée décisive pour l’essor urbain d’Alger. La pros-
périté économique qui a atteint son apogée, à l’aube du xviie siècle, s’est traduite
par une activité architecturale florissante, notamment dans le domaine religieux. La
construction des édifices cultuels, tout autant que leur rénovation, représentent des
actes d’un réel dynamisme datant pour la plupart de cette époque de faste.
   L’amorce d’une nouvelle étape s’est exprimée par la force des motivations reli-
gieuses dans l’intervention active et la contribution réfléchie du pouvoir central
ottoman. Ces mêmes puissantes motivations ont nourri l’effort populaire. Des per-
sonnages aussi illustres que Ḥusayn Bâshâ Mîzû Mûrṭû [1094/1683-1100/1688] ou
le dey Sha‛bân Khûja [1100/1688-1106/1695] marquèrent leur règne par l’édifica-
tion de mosquées à khuṭba. Tandis que d’autres dignitaires, comme Muḥammad
Bâshâ [1179/1766-1205/1791] ou Ḥassan Bâshâ [1205/1791-1212/1798], ne donnè-
rent qu’une modeste expression à leur pouvoir, en se contentant de la rénovation
d’anciennes mosquées, telles qu’al-Sayyida et Katčâwa.
   Le fait à relever ici est que les lieux de culte, objets de ces louables attentions,
sont classés en quatre catégories. On recense d’abord les mosquées à prône (masjid
jâma‛) qui étaient à la fois lieu de prière, centre politique et siège de tribunal. Les
oratoires de quartiers (masjid) forment la seconde catégorie. Viennent enfin deux
dernières catégories regroupant, l’une les mosquées commémoratives (qubba-s et
zâwiya-s), et l’autre les mosquées-écoles (msîd-s) (Pedersen, 1991 : 633-639).
   L’odjak ne s’était pas tenu à l’écart de cet effort de construction et de conserva-
tion. Il avait prêté à son tour une vive attention au renforcement des fortifications.
Au xviie siècle, le pouvoir s’est concentré aux mains d’aghâ-s élus parmi ces janis-
saires, qui, très vite, ont imité les pachas triennaux, en ordonnant la construction de

    La population, animée d’une ferveur religieuse, faisait accéder ses biens au statut de
     ḥabûs (Dulout, 1938).
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la « Nouvelle Mosquée » sur les fonds des Subul al-Khayrât. La participation des
« Chemins de Bienfaisances », dans le financement et l’encadrement de ce projet
constitue un fait exceptionnel très peu renseigné par les sources narratives arabes
et occidentales.
   L’examen attentif du livre de comptes, établi dès le lancement du chantier, per-
met de déduire que le déroulement d’une construction d’envergure a couvert pres-
que une décennie – 1067/1656-1657 à 1076/1665-1666. Ce registre, qui comprend
125 folios en langue arabe influencée par le dialecte algérois, la langue turque offi-
cielle et la « lingua franca » européenne, s’apparente à un véritable rôle de chantier
et constitue la source première du présent texte (figure 1). Les détails financiers
entourant l’édification de la « Nouvelle Mosquée » y sont soigneusement enregis-
trés et côtoient d’autres aspects comptables relatifs aux frais de culte. Notons que
ce document comptable figure parmi les archives ḥabûs d’al-Baylik. Il s’agit d’une
source archivistique encore peu explorée, et qui est conservée, sous sa forme ori-
ginale, au Centre National des Archives (CNA), à Alger ; tandis que les Archives
d’Outre-mer à Aix-en Provence (CAOM) disposent de microfilms. L’utilisation de
ces sources denses, pour la plupart inédites, et leur manipulation raisonnée ont
révélé des données d’un grand intérêt pour nos recherches sur les mosquées en
Alger ottomane.

Fig. 1 - Comptabilité des travaux de construction de la « Nouvelle Mosquée »
Préambule extrait du registre 325/423, carton 310 à 382

    La création, vers 999/1590-1591, de cette institution hanéfite obéit à la volonté du pouvoir ottoman de doter
     les lieux de culte, se proclamant du hanafisme, d’une structure centrale assurant la gestion de leurs awqâf
     (Ministère de la Guerre, 1838 : 223).
    CNA, Alger, al-Baylik, C310 à 382, R325/423, 1066/1655-1656 à 1082/1671-1672 : 125 f.
    À propos de ce point de nature budgétaire, se référer à Merouche, 2002.
    Ces sources offrent des perspectives passionnantes d’histoire sociale et économique liée à l’industrie
     du bâtiment et à l’urbanisme d’Alger.

                                                                                            REMMM 125, 233-251
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                     Conditions préalables à la fondation
   La réalisation d’al-Jâma‛ al-Jadîd (« Nouvelle Mosquée ») débuta au milieu de
l’automne de l’année 1656, soit le 22 muḥarram 1067/11 novembre 1656 (R325/
423 : f. 3). Une telle initiative des janissaires relève d’une rare procédure collective
qui a doté Alger d’une grande mosquée de rite hanéfite.
   L’ancienne mosquée hanéfite Al-Sayyida s’était confinée dès le départ dans un
rôle protocolaire en se réservant aux prières des pachas (Haëdo, 1871 : 383). On s’y
réunissait aussi pour statuer sur les conflits entre corporations ou liquider les comp-
tes de celles tenues à s’acquitter d’impôts (Delphin, 1922 : 172). Or, la « Nouvelle
Mosquée » est d’emblée assignée à remplir une fonction judiciaire importante en
recevant le siège du tribunal de son rite.
   Lorsque l’odjak décide d’ériger al-Jâma‛ al-Jadîd, il opte pour un lieu proche d’al-
Jâma‛ al-A‛ẓam et d’al-Sayyida. Par ce choix, la milice d’Alger entendait intégrer
la « Nouvelle Mosquée » dans le centre spirituel et politico-économique de la ville.
Face au terrain réservé à cette nouvelle construction, se dressaient, en effet, au nord,
al-Bâdistân (marché aux esclaves) et, à l’ouest, Sûq al-Mqâysiyya (fabricants de bra-
celets en corne), al-Qaysâriyya (marché couvert) ainsi qu’al-Ṣâgha (bijoutiers).
   Aborder l’état du terrain sur lequel fut bâtie la « Nouvelle Mosquée » passe
par l’examen de plusieurs pièces administratives établies au xvie siècle. L’acte
de 921/1515-1516 révèle, par exemple, que sur l’assiette foncière, retenue pour cette
réalisation, sont présents initialement deux édifices arabo-berbères : la Madrasa
al-‛Inâniya et un bain de nom inconnu se dressaient côte à côte, au-dessus de Bâb
al-Baḥr (Ms. 3213 : f. 46). Si le document légal se borne à ne désigner nommément
que la madrasa, il entend souligner par cette distinction son origine prestigieuse :
les Mérinides considérés parmi les fondateurs les plus empressés de madrasa en
seraient les instigateurs (Levi Provençal, 1925 : 69).
   L’acte établi en ṣafar 1067/4 décembre 1656, soit presque un mois après le lance-
ment des travaux de construction de la « Nouvelle Mosquée », offre une description
assez précise de l’état du terrain :
      « al-Qâyad Muḥammad al-‛Addâd Ben ‛Abd Allâh déclare qu’il fait l’abandon de la cave
      (zandâna) dont il est propriétaire, sise au marché aux poissons, près de Bâb al-Baḥr,
      l’une des portes de la ville ; et cela à titre d’aumône au profit des musulmans, afin que cet
      immeuble soit englobé dans la construction de la mosquée qu’on a l’intention de bâtir dans
      al-Madrasa al-‛Inâniya, qui est contiguë au café (al-Qahwa), dans l’intérieur d’Alger la
      bien gardée » (Devoulx, 1869 : 383).

    Ainsi, il en ressort que le terrain convoité comportait aussi des structures spa-
tiales souterraines. Une morphologie pareille n’est pas différente de la topographie
générale d’Alger qui impose, à fortiori, pour chaque nouvelle entreprise l’aména-
gement de sous-sols, afin de rattraper la déclivité du terrain. Ces espaces voûtés

    Hormis Zâwiyat al-Andalus, c’est, là, un exemple exceptionnel d’élévation d’édifices sacrés due à une action
     collective (Devoulx, 1868 : 278).
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formaient, à ce niveau de la ville, les assisses des remparts (qâ‛ al-ṣûr) dominant
autrefois la mer (fig. 2).
   La configuration du terrain changea rapidement en faveur de la construction de
la « Nouvelle Mosquée » ; une construction exceptionnelle au point de justifier une
étude détaillée de son déroulement.

Fig. 2 - Al-Jâma‛ al-Jadîd, vers 1830. Anonyme, collection du Musée National des Beaux Arts, Alger.

                Le chantier de la « Nouvelle Mosquée »
                      Déroulement des travaux

   S’il est établi que l’odjak fut l’initiateur d’une opération collective aussi presti-
gieuse que celle de la construction d’al-Jâma‛ al-Jadîd, il n’en demeure pas moins
qu’il ne l’a point financée. Les Subul al-Khayrât furent sommés de consacrer l’ex-
cédent de leurs revenus au financement de cette nouvelle opération.

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   L’acte établi par al-majlis al‛ilmî, au début de muḥarram 1073/16 août 1662,
permet d’entrevoir une démarche originale qu’avait poursuivie la partie plaignante,
représentée par les personnes d’al-Ḥâjj Bakîr Aghâ et de Kâlî Muḥammad Aghâ,
– deux militaires nommés à la tête du chantier de construction de la « Nouvelle
Mosquée » –. Leur plainte parvenue à cette cour suprême, concernait un différend
les opposant depuis plusieurs années déjà au théologien Sîdî Aḥmad Ben Yaḥya
au sujet d’une boutique fondée en ḥabûs, que ce dernier détourna purement. Cette
démarche est certes conjoncturelle, mais peut renseigner sur le mode de financement
arrêté pour la construction de la mosquée. Le conseil scientifique avait ordonné le
retour définitif de la boutique, objet du litige, aux Subul al-Khayrât. Il avait stipulé
en outre que la rente perçue grâce à sa location devait continuer, comme aupara-
vant, à payer les dépenses enregistrées à cette occasion (Devoulx, 1867 : 383-385).
   A. Devoulx avance, en fonction de sa compulsion de divers actes, que la
« Nouvelle Mosquée » fut bâtie vers 1070/1660-1661 (Devoulx, 1867 : 383). Or,
notre lecture aboutit vers des conclusions différentes.
   Le texte d’une première waqfiyya datant de rajab 1070/14 mars 1660 signale avec
force détails l’inachèvement des travaux relatifs à l’édification de ladite mosquée :
      « al-Ḥâjj Ḥassan Aghâ, fonde un ḥabûsau profit de la mosquée à la construction de laquelle
      on travaille actuellement dans la medersa ‛Inâniya, sous la surveillance d’al-Ḥâjj Bakîr
      Aghâ et Kâlî Muḥammad Aghâ » (Devoulx, 1867 : 384).

   Il faut croire qu’un chantier aussi important serait toujours opérationnel en ce
milieu de l’année 1070/1660-1661 et sa clôture ne serait envisagée qu’à une date
ultérieure.
   Sur un second acte établi au mois de ramaḍân 1074/29 mars 1664, est noté
le montage des tribunes au cœur de la mosquée que l’on s’activait jusqu’alors à
bâtir (Devoulx, 1867 : 385).
   De son côté, H. Ben Rajab demeure évasif au sujet de l’inauguration de
la « Nouvelle Mosquée ». L’auteur donne certes le nom de son premier khaṭîb,
Qarabâsh Affandi, mais il ne précise guère la date de son prône inaugural (Devoulx,
1867 : 387).
   En revanche, le registre no 325/423 fixe avec précision la fin des travaux. Parmi
les derniers relevés figurant sur ce document authentique, celui de ramaḍân 1076/7
mars 1666 atteste le règlement de rétributions mensuelles perçues par le khaṭîb et
son personnel religieux (R325/423 : f. 12). À la lumière des recoupements qui pré-
cèdent, il ressort que l’inauguration officielle du lieu de culte ne s’était concrétisée
qu’à cette date précise, soit six années après celle préconisée par A. Devoulx.
   Cependant, le paiement du balayeur de la salle d’ablution dès shawwâl 1068/26 juin
1658 et celui de l’imam, en dhû al-h‘ija 1070/9 août 1660, n’excluent pas l’éventualité
d’une mise en fonction provisoire du mayḍa (salle d’ablution) et d’une conduite de la
prière, restreinte aux ouvriers musulmans du chantier, au cœur de l’édifice inachevé
(R325/423 : f. 13 ; f. 15). Ainsi la confusion constatée jusqu’ici est clarifiée : durant

    Cet organisme législatif statuait, à titre consultatif, sur la gestion waqf (Saidouni, 1990 : 177).
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l’année 1070/1660-1661 – la date d’inauguration retenue par A. Devoulx qui diffère
de ce que donne à lire le document comptable – le bâtiment sacré fut en état de fonc-
tionnement partiel. Il ne sera achevé et définitivement livré qu’en 1076/1665-1666.

                 Un registre, dix années de construction
   Ce qui frappe d’emblée dans le registre no 325/423, est sa rigueur. On y a consigné,
semaine après semaine, les différentes dépenses occasionnées par cette importante
entreprise. Grâce à l’examen approfondi de ce document, source rare en son genre
pour l’histoire de la construction à Alger, il est permis de retracer, année par année,
les étapes les plus significatives de l’édification de la « Nouvelle Mosquée ».

     1067/1656-1657 : travaux en sous-œuvre

    À la date précise du 22 muḥarram 1067/11 novembre 1656, 57 manœuvres
(khaddâma) ont entamé la démolition (hadm) d’al-Madrasa al-Inâniya et ont perçu,
au titre d’émoluments, 58 riyâls. Ces travaux ont duré jusqu’à jumâda al-thâniya
1067/6 avril 1657 (R325/423 : f. 9).
    Le nombre de manœuvres affectés à cette étape initiale pouvait atteindre jusqu’à
178, employés sur le chantier vers le milieu de jumâda al-ûlâ. Sur les six pre-
miers états comptables de l’année 1067/1656-1657, seuls 2 relatifs aux mois de
muḥarram et ṣafar précisent la nature exacte des travaux menés par ces ouvriers
en l’annonçant ainsi pour le premier « Émoluments de 57 manœuvres qui entament
la démolition d’al-madrasa » ou plus couramment « Salaire de 90 manœuvres pour
la démolition » dans le cas du dernier (R325/423 : f. 4-5). De plus, l’ordonnateur de
ces travaux avait réquisitionné les captifs chrétiens (nṣâra) d’al-Baylik ; ils étaient
affectés dès rabî‛ al-awal à la démolition des structures existantes et à la mise en
œuvre de fondations.
    Les manœuvres, qu’ils soient hommes libres ou esclaves loués à la tâche, uti-
lisaient un outillage rudimentaire : pioche (fâs) et pelle (bâla) formaient aux côtés
de couffins (qufaf), cordes (ḥibâl) et seaux (blâyan) les principaux outils employés
durant cette phase. Les états comptables rendent compte de leur acquisition, quand
ils ne signalent pas, au besoin, leur réparation.
    D’autre part, soucieux de la bonne conduite des travaux, les janissaires ont mis
en place plusieurs niveaux de contrôle à même de garantir une organisation de
chantier infaillible et une mise en œuvre rigoureuse. Aussi, al-Ḥâjj Brâhîm, amîn
al-binâ’ a assumé dès ṣafar 1067/19 novembre 1656 la coordination technique des
travaux de démolition. Le recours au syndic des maçons pour le contrôle des tra-
vaux en infrastructure vise à doter la nouvelle construction d’une assise solide.

    Nṣâra al-Baylik seraient les chrétiens du commun affectés aux travaux d’utilité publique
     (Haëdo, 1871 : 395).
    Ce profil de métier relève plus de l’artisanat que de la profession libérale (Shaw, 1830 : 93).

                                                                                 REMMM 125, 233-251
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    La gestion financière du chantier incombait toutefois au superviseur (nâẓar).
Cette fonction est restée aux mains de la milice. Sha‛bân Aghâ et Rajab Aghâ sont
désignés à ce poste à l’ouverture du chantier en 1067/1656-1657 ; ils sont remplacés
en cours de réalisation par al-Ḥâjj Bakîr Aghâ et Kâlî Muḥammad Aghâ ; al-Ḥâjj
Ḥabîb Aghâ et Muḥammad Aghâ ont accompli enfin cette tâche de 1074/1663-1664
à 1076/1665-1666. Ces militaires représentent l’État et montrent d’ailleurs un man-
que de compétences dans le domaine technique10. Leur présence sur le chantier est
d’ordre officiel et administratif. Au regard de leur autorité, ils se portaient garants
de la bonne exécution des travaux, s’occupant de leur gestion, et veillant à la pré-
vention de tout détournement de leur financement.
    Parallèlement aux démolitions, la mise en œuvre des fondations s’est déroulée
en deux temps : la première action concernant la réutilisation des structures prée-
xistantes est exécutée à la fin de ṣafar 1067/15 décembre 1656. En effet, la comp-
tabilité fait état du règlement d’honoraires pour les maîtres terrassiers (m‘allmîn
dak al-asâs) responsables du nivellement des anciennes fondations. Al-‘ajjân,
l’ouvrier affecté au gâchage de mortier nécessaire aux futures fondations, était
déjà à l’œuvre. La seconde opération est entamée par huit manœuvres peu de temps
après ; elle concerne le creusement de tranchées afin d’accueillir les fondations
supplémentaires.
    L’approvisionnement du chantier en matériaux de construction précéda de
peu l’établissement des fondations. Quelques 2 100 briques (âjûr) et 375 thamna
(l’équivalent d’une charge de mulet) de chaux (jîr) furent acheminées pour la
réalisation des étaiements fixes. De même, l’acquisition de 400 rondins de bois
local (‘ûd min khashab), parvenus de la région limitrophe de la Mitidja, à la fin de
jumâda al-ûlâ 1067/14 mars 1657, et l’achat de cordelettes d’attache (khazam lil-
rabṭ) sont confirmés (R325 : f. 8). Bien que cette quantité de bois soit importante, le
chantier n’en a utilisé qu’une portion négligeable pour fixer le contour général des
fondations, tracer la distribution des murs et monter les échafaudages. La quantité
restante servira à élever les piliers et les murs de pourtour11.
    Une centaine de tailleurs de pierre, dirigés par leur maître (m‘allam al-ḥajar),
s’étaient attelés de leur côté à l’équarrissage grossier des pierres, acheminées au
fur et à mesure vers le chantier. Ils étaient secondés dans leur tâche par un ouv-
rier spécialisé (naqqâsh al-ḥajar), dont la principale charge concerne une taille
soignée des pierres de parement réservées au minaret (ḥajar lil-ṣawma‘a). Ce der-
nier avait bénéficié de fondations adaptées à sa hauteur et reposait sur des assises
soignées, appareillées en pierre de taille. L’état comptable de dhû al-qi‘da 1067/11
août 1657 confirme d’ailleurs le choix de pierres bleues (qaṭ‘ al-ḥajar al-azraq)
(R325/423 : f. 14)12.

	10   Au Caire, l’architecte en chef (ra’îs al-muhandasîn) est taxé d’incompétence (Hanna, 1984 : 8).
	11   Dans la Grande Mosquée almoravide est notée une disposition constructive particulière des murs restaurés
      à l’époque ottomane : les rondins de thuya alternent à hauteurs égales avec les lits de briques cuites alors
      qu’au niveau des angles des murs ces derniers sont attachés avec des cordelettes.
	12   C’est un calcaire de résistance et de qualité supposées supérieures (Rozet, 1830 : 360 ; Lespes, 1930 : 55).
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   Au mois de rabî‘ al-awal de l’année hégirienne 1067 correspondant au
18 décembre 1656, le chantier recrute un gardien (wardiyân), chargé, trois années
durant, de la sécurité des lieux et de la surveillance des matériaux entreposés in
situ, (R325/423 : f. 6).
   Un certain nombre d’indices permet de supposer que l’élévation des murs de
pourtour débuta à la fin de 1067/1656-1657, telle la mention d’une commande de
portes en dhû al-qi‘da/août 1657. Au mois suivant, on note la fourniture de mar-
bre (rukhâm) nécessaire à leurs encadrements rectangulaires. Un dernier cadre en
marbre (bâb al-ḥajar al-muwâlî lil-ṭuppâna) prévu pour la porte ouest, au fond de
l’impasse de l’Arc, est commandé quelques temps après (R325/423 : f. 16).

  De 1068/1657-1658 à 1070/1659-1660 : livraison des bâtiments
annexes et achèvement des structures murales

    Les états comptables établis en 1068/1657-1658 attestent qu’en dehors de la salle
d’ablution où les travaux étaient achevés, l’édification de « la Nouvelle Mosquée »
avançait à une cadence remarquable sur d’autres fronts. La livraison du mayḍa
remonte sans doute à shawwâl 1068/26 juin 1658, d’autant plus qu’à compter de
ce mois la comptabilité mentionne la rémunération d’un balayeur (kannâs) ; cette
nouvelle recrue est désormais payée pour le nettoyage des espaces réceptionnés
(R325/423 : f. 25). Les quelques mois précédant leur livraison sont marqués par
l’achat de céramiques (zallâyaj), de robinets (‘yûn lil-mayḍa), de canalisation d’eau
et de sa pose (qwâdas wa ujrat man rakkabahâ), de revêtement au sol (farsha) en
carreaux de marbre (blâṭ), mais aussi de livraison de portes (abwâb) équipées de
gonds (ruzaz) et de heurtoirs (ḥlaq).
    Quant aux murs de pourtour de la mosquée, ils devaient être encore en phase
initiale de construction. En effet, une dépense couvre pour rabî‘-al-awal 1068/30
janvier 1658 l’achat de seuils et linteaux de portes ; ce sont des pièces taillées dans
le bois de thuya (flaq ‘ar‘âr lil-‘tab) (R325/423 : f. 17). Des rituels de sacrifice de
moutons, financés par Subul al-Khayrât, ont eu lieu en marge de l’aménagement de
ces issues.
    S’agissant des planchers qui forment les tribunes aménagées dans la salle de
prière et qui couvrent les espaces annexes de la mosquée, le bois nécessaire à leur
mise en œuvre était apprêté bien au préalable. Les scieurs de long (nashshârîn)
chargés de son débitage étaient à pied d’œuvre dès jumâda-al-thâniya 1068/29 fév-
rier 1658 (R325/423 : f. 21). Ils avaient procédé au charpentage de quelques 86 ron-
dins de bois (khashba), 25 solives de cèdre ( falaq urz) et 239 voliges (lûḥa). Les
premières rétributions de menuisiers remontent à jumâda-al-thâniya. Ces derniers
se chargeaient non seulement de fabriquer toutes les portes de la mosquée, mais de
débiter et de sculpter leurs linteaux (R325/423 : f. 19 ; f. 26).
    Le chantier enregistre, pour la troisième année consécutive, un avancement
important. L’état comptable, établi en 1069/1658-1659, note le badigeonnage
(tabyâḍ) de la salle d’ablution. De plus, il consigne, l’achat de tuiles destinées à
couvrir les auvents de bois qui surmontaient, au départ, aussi bien les différentes

                                                                      REMMM 125, 233-251
242 / Samia Chergui

portes de la mosquée que celles de son mayḍa et de son tribunal, bâtiments secon-
daires dont il ne subsiste nulle trace aujourd’hui (R325/423 : f. 28). Durant cette
même année, un nombre déterminé de colonnes fut acquis en l’intervalle de quatre
mois. Il s’agit des 14 colonnes en tuf qui sont encore conservées sur la façade sud
de la « Nouvelle Mosquée » ; elles ornent le haut parapet qui longe, au-dessus du
rivage, le chemin de ronde aménagé au-devant du mur de qibla.
    La lecture de l’état comptable de rajab 1070/14 mars 1660 laisse penser enfin que
l’élévation des murs de pourtour, comme celui de la qibla, est achevée au milieu de
la quatrième année de chantier ; l’achat d’une colonne pour la fenêtre sise au-dessus
du miḥrâb (‘arṣa lil-kuwa bi a‘lâ al-miḥrâb) peut en constituer une preuve irréfutable
(R325/423 : f. 48). Le percement de cette grande baie est pratiqué au milieu du mur
de tête qui barre le fond du berceau maçonné perpendiculairement à la qibla.
    Les travaux de construction enregistrés dans la salle de prière suivent désormais
une cadence accélérée. La comptabilité fait état de l’achat, en rabî‘ al-thânî, de
rondins que l’on projette de placer au démarrage des arcs (R325/423 : f. 45). En
effet, il peut y avoir une ou deux rangées de deux à trois portions de rondins qui
se superposent à ce niveau. Cette disposition constructive révélée par les fouilles
archéologiques serait parasismique.

      1071/1660-1661 : montage des couvertures maçonnées

    L’année 1071/1660-1661 marque un tournant décisif dans la construction de « la
Nouvelle Mosquée ». Le montage de la toiture tire à sa fin. Celle-ci se distingue
par une forme unique de croix latine inscrite dans un rectangle et dont l’aspect est
accentué autant par les berceaux placées au-dessus des branches que par la coupole
ovoïdale érigée à leur intersection.
    Un nombre indéterminé de maîtres maçons chrétiens d’al-Baylik (m‘allmîn
nṣâra), que dirige un architecte issu de leur rang, de sha‘bân 1068/29 avril 1658
jusqu’à la clôture du chantier en 1076/1665-166613, étaient associés à cette réalisa-
tion ponctuelle, aussi bien d’ailleurs qu’à la construction globale de la mosquée.
À compter de 1070/1659-60, les travaux sont exclusivement dirigés par ce captif
chrétien, appelé Ramḍân al-‘Ulj14.
    D’autre part, le rôle de chantier révèle que durant l’année 1071/1660-1661, le
chantier avait reçu une petite quantité de moellons que les ouvriers avaient répartie
uniformément au-dessus des reins de l’ensemble des berceaux afin d’en assurer la
stabilité structurelle.
    Les dépenses relatives à cette cinquième année de travaux peuvent renseigner
l’état d’avancement général du chantier. Au mois de rabî‘ al-thânî/décembre 1660,

	13   La construction de la « Nouvelle Mosquée » est due selon les uns à un captif génois, selon les autres à un
      Grec (E. Duthoit, 1874).
	14   La coordination des travaux est assurée durant les trois premières années du chantier par al-Ḥâjj Brâhîm,
      considéré à posteriori comme architecte. La fonction de mi‛mâr bâshî, notée en Orient, est absente au
      Maghreb (Raymond, 1985 : 216).
La « Nouvelle Mosquée» d’Alger. Le déroulement d’une procédure …/ 243

les forgerons (ḥaddâdîn) ont livré des crampons (makhâṭif lil-ḥajar) pour
l’assemblage des pierres du minaret. Ils avaient fabriqué aussi, en dhû al-qi‘da/juin-
juillet 1661, des grilles de fenêtres en cuivre (R325/423 : f. 58 ; f. 66). De plus, les
trois colonnes (‘arṣât thalâth lil-ṭwâqî), acquises en jumâdâ al-thâniya/février 1661
(R325/423 : f. 60), ornent, chacune, trois grandes fenêtres similaires à celle placée
au-dessus du miḥrâb. Le percement de toutes ces ouvertures suivait la même procé-
dure ; elles sont pratiquées au milieu des quatre murs de tête qui correspondent, eux,
aux deux voûtes en berceaux placées, soit en parallèle, soit perpendiculairement au
mur de qibla. Au début de sha‘bân, al-Ḥâjj ‘Abd al-La�îf al-Tûnsî avait acheminé
20 000 carreaux de céramique (zallâyaj) à partir de Tunis (R325/423 : f. 63). Leur
destination première allait à la décoration du miḥrâb et du minaret.

      1072/1661-1662 : réalisation de Ṭuppânat Qâ al-Ṣûr

    Au milieu de l’année 1072/1661-1662, le chantier d’al-Jâma‘ al-Jadîd s’était élargi
à l’édification de Ṭuppânat Qâ‘ al-Ṣûr (batterie no 3). Le m‘allam al-ḥajar et ses
ouvriers sont encore une fois sollicités pour l’équarrissage de moellons nécessaires
à l’élévation de cet ouvrage défensif contigu à l’édifice religieux (binâ’ al-ṭuppâna
al-laṣîqa bil-jâma‘) (R325/423 : f. 75).
    La comptabilité consigne le paiement d’un autre chargement de pierres destinées
à renforcer l’ancrage du jamûr15 qui couronne la petite coupole octogonale du mina-
ret (ḥajar li hilâl al-ṣawma‘a) (R325/423 : f. 69 ; f. 74).
    Le plomb, figurant pour la première fois parmi les matériaux acquis (R325/423 :
f. 74), fut utilisé à plusieurs fins : il assurait, sous forme de feuilles, l’étanchéité des
coupoles et son usage en coulée assurait le calage des colonnes.
    Le détail de l’approvisionnement tel qu’il apparaît sur le registre no 325/423,
ne laisse point de doute sur l’acheminement progressif du chantier vers sa clôture
dès 1072/1661-1662. Il comptabilise, outre les carreaux de marbre destinés au
revêtement de sol, les chaînes massives en fer auxquelles les lustres seront fixés. Il
en va de même pour le plâtre dont la préparation (tabkh al-jabs) avait commencé à
la fin de rabî‘ al-thânî/22 décembre 1661 (R325/423 : f. 72).
    À partir de rabî‘ al-awal 1072/23 novembre 1661, le chantier connaîtra
l’intervention remarquée du sculpteur de bois. Cet ouvrier spécialisé, de confes-
sion juive (al-dhammî al-naqqâsh) (R325/423 : f. 71), fut chargé de sculpter, pen-
dant presque une année, en compagnie de plusieurs menuisiers, les boiseries de la
mosquée.

 De 1073/1662-1663 à 1076/1665-1666 : l’inauguration du bâti-
ment sacré

   La période comprise entre 1073/1662-1663 et 1076/1665-1666 est consacrée aux
travaux de finition de la « Nouvelle Mosquée », comme le montrent d’ailleurs cer-

	15   Hampe embrochant trois boules de cuivre de grosseur décroissante et un croissant.

                                                                                          REMMM 125, 233-251
244 / Samia Chergui

tains matériaux acquis au cours des quatre dernières années. La chaux en bloc est
employée, par exemple, dès muḥarram 1073/16 août 1662, pour le badigeonnage
des coupoles (jîr ḍras li tabyyâḍ al-qubab) (R325/423 : f. 80). L’acheminement de
la brique en petites quantités augure du début de la réalisation des merlons en dents
de scie qui ornent les murs de la mosquée. De même, l’approvisionnement d’une
part en plâtre, peinture et dorure et d’autre part, en chaînes et lustres aurait servi
aux travaux de parachèvement.
    Le verre (zujâj) et les lampes (ṣabâḥî) se manifestent pour la première fois sur
l’état comptable de rabî‘ al-thânî 1074/3 novembre 1663 (R325/423 : f. 96). Reste
à relever que les tuiles devant couvrir les auvents des quatre fenêtres, percées à la
base de la coupole ovoïdale, ainsi que le cuivre destiné à fabriquer les jamûr-s,
sont acquis au début de l’année 1076/1665-1666. Le tourneur autant que le peintre
étaient intervenus en continu, durant cette même période. Al-kharrâṭ (tourneur),
était chargé de fabriquer, puis de monter les grilles de bois tourné, destinées aux
fenêtres et aux balustrades (darâbiz) (R325/423 : f. 92). Quant au zawwâq (peintre
décorateur), il avait peint les boiseries et rehaussé les coupoles par des dorures
(dhahab li tafâfîḥ al-qubab) (R325/423 : f. 120).
    Le plâtrier (jabbâs) est intervenu au milieu de l’année 1076/1665-1666. En plus
de la fabrication des cinq claustras en plâtre qui ornent le mur de qibla, son œuvre
majeure a consisté à encadrer le miḥrâb d’une fine ciselure de plâtre. Au milieu
de ce décor épigraphique, d’un caractère religieux, se distingue une inscription
qui borde l’arcature du miḥrâb, et qui désigne l’aghâ chargé de diriger, en der-
nier lieu, la construction de la « Nouvelle Mosquée ». C’est al-Ḥâjj al-Ḥabîb Aghâ,
l’ultime directeur de travaux, nommé à ce poste en 1074/1662-3, qui avait trouvé
dans l’exécution de l’ornementation intérieure l’occasion de transmettre le souvenir
de son nom à la postérité (R325/423 : f. 128). À la Veille de l’inauguration officielle
d’al-Jâma‘ al-Jadîd, en ramaḍân 1076/7 mars 1666 – la première khuṭba a eu lieu le
premier vendredi de ce mois –, l’administrateur des fontaines publiques (qâyad al-
‘yûn) avait entrepris l’ultime action, celle consistant à raccorder la salle d’ablution
au réseau d’alimentation en eau (R325/423 : f. 62-63).
    Désormais, la notoriété de cette mosquée à prône a totalement effacé le souve-
nir d’al-Madrasa al-Inâniya. Le centre spirituel et politico-économique de l’ancien
Alger, étant presque entièrement détruit, c’est al-Jâma‘ al-Jadîd, cet édifice sacré qui
en offre aujourd’hui le plus saisissant des témoignages architecturaux.

   Nature et provenance des matériaux de construction :
                   une diversité établie
   Le premier constat qui s’impose à l’examen du rôle de chantier est celui de la
prédominance de matériaux à base de terre. La brique cuite, produite aux alen-
La « Nouvelle Mosquée» d’Alger. Le déroulement d’une procédure …/ 245

tours de Bâb al-Wâd, a été abondamment employée16. Cependant, le recours à
l’ornementation du miḥrâb et du minaret a exigé que ce matériau soit cuit et émaillé,
à l’image des carreaux importés de Tunis. D’autres matériaux céramiques (tuiles
vernissées et pièces cylindriques) qui en revanche sont confectionnés localement,
ont été aussi associés à la construction.
    Le calcaire représente le type de pierre, dont l’emploi a rarement concurrencé
celui de la brique cuite17. Ces deux matériaux coexistent au sein de différentes
structures maçonnées de la mosquée. L’exploitation de carrières et le remploi de
pierres antiques allaient de pair. Ces deux sources de production ont conjugué leurs
efforts afin d’approvisionner le chantier en question18.
    À en croire certaines sources européennes, le marbre aurait été livré, à titre de
présent, ou aurait fait l’objet de commandes régulières, passées auprès des carrières
italiennes, comme Carrare. Brut ou ouvragé, ce matériau est acheminé vers Alger
par des bateaux venant des ports de Livourne ou de Gênes19. Le registre no 325/423
précise, qu’au-delà d’un travail savamment exécuté in situ par des sculpteurs chré-
tiens, sur des blocs bruts de marbre blanc, on a privilégié davantage l’importation
d’éléments manufacturés.
    Le bois, abattu à l’échelle locale (Mitidja, Blida ou la petite Kabylie), ou expédié
comme tribut, du Nord de l’Europe (la Hollande), ou bien encore débarqué parfois
dans la foulée des prises maritimes, est diversement employé20. Indispensable aux
planchers, il y apparaît sous forme de solives, de rondins et de voliges. Les rondins
de thuya sont incorporés dans les maçonneries murales. Les plafonds, balustrades,
portes et fenêtres, attestent le savoir-faire des menuisiers. Ces éléments ouvragés
reçoivent en surface une peinture polychrome, au milieu de laquelle des enluminu-
res s’expriment quelquefois. D’autres fois, des garnitures métalliques (cloutages en
cabochons, gonds ou heurtoirs) viennent les rehausser.
    Le travail de métaux se partageait entre Sûq al-Raṣṣâyṣiyya et Sûq al-Farâghiyya,
deux marchés spécialisés proches de Jâma‘ al-Sayyida. Les plombiers autant que les
serruriers en charge de la fabrication de menues pièces n’avaient besoin que d’une
installation modeste. C’est pourquoi, les simples échoppes, ouvertes sur ces rues
commerçantes, leur suffisaient. En revanche, le bruit incommodant, qui accom-
pagne le travail du fer et du cuivre, explique l’éloignement des forgerons vers Bâb
‘Azzûn (Ms no 3213 : f. 147).
    La chaux est utilisée en grande quantité dans le chantier. Intégrée dans la con-
fection de mortier, elle permet plusieurs types d’appareillage de mur, et le déve-
loppement de différentes voûtes. Le registre de comptabilité renseigne ses qualités
(chaux vive ou chaux éteinte), le procédé entraînant leur transformation (calcina-
tion puis extinction) et ses divers usages (mortier, enduit ou lait de badigeon). En

	16   Les marnes sahéliennes d’El-Biar et les argiles alluvionnaires de la vallée d’El-Harrach alimentaient les
      briqueteries d’Alger (Lespes, 1930 : 55).
	17   Les calcaires cipolins du massif de Bouzaréah ont fourni des moellons résistants (Rozet, 1830 : 360).
	18   Le remploi de matériaux est constaté également au Caire fatimide (Barrucand, Chapiteaux, 2002 : 37-55).
	19   Rozet, 1833 : 109. Voir aussi le Manifeste du 22 février 1820 (Amin, 1993 : 12).
	20   Chergui, 2007 : 294-295.

                                                                                         REMMM 125, 233-251
246 / Samia Chergui

revanche, le plâtre est plutôt rare. Sculpté en motifs floraux ou épigraphiques, il est
réservé au décor du miḥrâb.
   Un ultime aspect concerne enfin le coût des dépenses engagées au seul titre de
l’approvisionnement en matériaux de construction. Selon que ces matériaux sont
produits localement ou importés de contrées lointaines, le livre de comptes, qui
couvre les dix années de construction de la « Nouvelle Mosquée », fait ressortir
une nette différence entre leurs prix respectifs. Ceux importés coûtent plus que
ceux de fabrication locale. Ce dernier point, proprement budgétaire, présenté à titre
indicatif, n’autorise aucune confirmation, vu les fréquentes fluctuations de prix et
monnaies, constatées à l’époque ottomane.
   Selon le tableau 1, la brique cuite était cédée à environ 1-10 dinâr la centaine. Les
dérivés de poterie, comme les tuiles ou les éléments cylindriques, étaient payés 0-5
et 0-7,5 dinar l’unité, tandis que la céramique importée de Tunis coûtait 0-0,4 dinâr la
pièce. La pierre était différemment évaluée : son prix à l’unité était de 2 dinâr-s. Or,
la charge (ḥamla) de moellons était estimée à 0-3,5 dinâr. Le marbre d’importation
était resté assez chèrement payé : une colonne valait 7 dinâr-s. Le prix de la chaux
oscillait peu au-dessous de 0-20 dinâr la thamna. Le dernier constat est valable pour
le bois dont le prix semblait inégalement fixé : les rondins de thuya local revenaient
à 1-25 dinâr-s l’unité. En revanche, le prix du bois de cèdre ou de noyer, importé,
culminait jusqu’à 5 dinâr-s la solive.
   Pour tenter d’appréhender cette courbe générale des prix unitaires des matériaux,
mais encore de l’apprécier à sa juste valeur, un parallèle avec les salaires moyens
des hommes du bâtiment est nécessaire.

                Profil et origine de la main d’œuvre :
                         des solidarités de fait
    L’effort de construction de la « Nouvelle Mosquée » a fédéré plusieurs corps de
métiers, fait qui se traduit tant par la complexité de l’organisation du travail du bâtiment
que par la diversité des compétences et des capacités techniques qui en découlent.
    C’est encore l’analyse du registre no 325/423 qui a mis en évidence une collabora-
tion sans faille entre plusieurs acteurs. Sur le plan de l’encadrement, l’odjak, ordon-
nateur du projet, s’est conformé à des règles peu usuelles en reléguant la gestion
financière du chantier à des militaires.
    En l’absence du mi‘mâr bâshî, le syndic du bâtiment est érigé en maître d’œuvre :
il a donné à la mosquée son allure générale et a assuré au chantier les matériaux et
la main-d’œuvre nécessaires. L’exercice de ce supposé métier d’architecte n’a pas
été du seul ressort d’al-Ḥâjj Brâhîm, un Andalou fort habile. Le captif chrétien,
nommé Ramḍân al-‘Ulj, a également assumé cette tâche. Quelle que soit la filiation
ou la religion de ces prétendus architectes, leur rémunération ne s’est point écartée
d’une moyenne de 12 dinâr-s par semaine (tableau 2).
    Par ailleurs, Jamâ‘at al-bannâ’în (corporation des maçons) dont le rôle était
plus que déterminant dans l’édification de la « Nouvelle Mosquée » se composait
La « Nouvelle Mosquée» d’Alger. Le déroulement d’une procédure …/ 247

             Prix*
                     1067/     1068/     1069/   1070/     1071/     1072/     1073/   1074/      1075/    1076/
Matériau
                     1656-     1657-     1658-   1659-     1660-     1661-     1662-   1663-      1664-    1665-
                     1657      1658      1659    1560      1666      1662      1663    1664       1665     1666
Chaux
(thamna)             0-25      0-30      0-29    0-20      0-30      0-25      0-30    0-25        0-29    0-27
Terre
(ḥamlâ)              0- 02     0- 02,5   0- 04    0- 5      0- 5      0- 5
Terre/pierre
(ḥamlâ)              0- 03     0- 02,5           0- 03,5   0- 05     0- 03,5
Brique
(Centaine)             1         1        1-20    1-20       1         1        1-15    1-15       1-15      1
Poterie
canalisation                   0- 06             0- 06                                                      0-10
(unité)
Tuile
(unité)                                  0- 05
Pierre
(ḥamlâ)              0- 02,5             0- 04   0- 05               0- 03,5
Pierre
(bloc)                                                     0-35      2- 05                         3- 45     1
Cadre/pierre
(unité)                         50
Marbre
(unité)                                                              0-25                                   0-15
Colonne
(unité)                                   2-32     8         8                                              9-12
Rondin
(unité)              2- 40       2        1-25   0-20                                               1
Solive
(unité)                        7- 40     5- 43             4-33      2- 40     3- 40
Volige
(unité)                          3       1- 08    1-37     1- 40                2-15   3-25
Balustrade
(unité)

Grille/cuivre
(unité)                                                                                           122-10
Grille/fer
(unité)                                                    160
Heurtoir
(unité)                                          0-25
Céramique
(unité)                                                    0- 00,4
Feuille d’or
(unité)                                                                        11-30    14         5-30    11-15
Robinet
(unité)                        4- 40                                                               4-30
Chaîne
(unité)                                                     4-12     5- 06              18
Fer
(poids)                                                    46-25                        45                 53-15
Plomb
(poids)

Verre
(caisse)                                                                               124
Lampe
(unité)                                                                                 0-10

Tableau 1 - Prix unitaire des matériaux employés à la construction d’Al-Jâma‘ al-Jadîd.
* Le prix unitaire, déterminé pour des matériaux quantifiés, est indiqué en dinâr et darâhim (R325/423).

                                                                                               REMMM 125, 233-251
248 / Samia Chergui

de maîtres maçons, de maçons ordinaires ou spécialisés (bâtisseurs de voûtes ou
paveurs) ainsi que de nombreux manœuvres. Al-Baylik, le principal pourvoyeur
d’une main-d’œuvre européenne asservie, a fourni aussi un nombre non négligeable
de maçons et manœuvres chrétiens. De même, la corporation des carriers, activant
à la fois en carrières et sur chantiers, regroupait les maîtres tailleurs, les ouvriers
tailleurs de pierre et les sculpteurs sur pierre. Ce constat de diversité professionnelle
demeure valable encore pour la menuiserie ; où sont très actifs les menuisiers, les
scieurs de long, les tourneurs et les sculpteurs de bois.
   Qu’ils soient musulmans de statut libre (bannâ’ muslim) ou esclaves de con-
fession chrétienne (nṣâra al-Baylik), loués au chantier, ils sont tous destinataires

                                       1067       1068        1069        1070        1071        1072        1073       1074       1075       1076
                           Salaire**
                                       1656-      1657-       1658-       1659-       1660-       1661-       1662-      1663-      1664-      1665-
   Homme
                                       1657       1658        1659        1660        1661        1662        1663       1664       1665       1666
                Superviseur             7          7           7           7           8-40        9-15        12-45      13         13         10-40
                Syndic
 Encadrement

                des maçons              6-   25
                                                   6-   20
                                                               5-   25

                Maître d’œuvre
                chrétien                           7           6-25        5-40        10-15       13-35       16-15      16-15      16-15      16-15
                Secrétaire
                et Caissier                        32-   25
                                                               20-   35
                                                                           18-   15
                                                                                       17-   25
                                                                                                   13          13         13         13         13
                Administrateur
                des fontaines                                                                                                                   62-25
                publiques
                Maître terrassier       7
                Maître maçon            6-40       7
                Maîtres maçons
                chrétiens               10-25      13          11-15       17-20       21-20       39-10       47-35      30-15      44-40      46-30
                Maçon                   7          6-   10
                                                                                       6                       6-   25
                                                                                                                          4
                Gâcheur                 9-   40
                                                   5-   10

                Manœuvre                0-30       0-25        0-25        0-25        0-25        0-25        0-25       0-25       0-25       0-25
                Manœuvres
                chrétiens               10-10      14
                Maître tailleur
                de pierre               232        21          4           12                      4-25
 Main d’œuvre

                Tailleur
                de pierre               7          7-   30
                                                               12          3-   40
                                                                                                   12
                Ouvrier tailleur
                de pierre               2          2           2           2           2           7-25        5-10                  5-05       7
                Sculpteur de
                pierre                  2                      2-   15

                Scieur de long                     2-35        5-20        6           5-20        5           2-25       2-25       2-25
                Menuisier                          4-   40
                                                               9-   10
                                                                           6-   35
                                                                                       9           12-   30
                                                                                                               7-   15
                                                                                                                          11-  25
                                                                                                                                     12-40
                Tourneur                                                                                       3-30       4-20       4-40
                Sculpteur sur bois                                                                 9-   20
                                                                                                                                     8-15       9-25
                Peintre                            2-15        2-25                                            12         12         13         14-05
                Plâtrier                                                                                                                        11
                Forgeron                                                   3-   30
                                                                                       7-   40
                                                                                                   6-   25
                                                                                                                          13-  40
                                                                                                                                     7-   25
                                                                                                                                                16-10
                Gardien                 1-10       1-30        1-30

Tableau 2 - Salaire moyen du personnel affecté à la construction d’Al-Jâma‛ al-Jadîd
** Le salaire moyen hebdomadaire est évalué en dinâr et sa fraction et darâhim (R325/423).
La « Nouvelle Mosquée» d’Alger. Le déroulement d’une procédure …/ 249

d’appointements en numéraire (tableau 2). En somme, la grille des salaires relative-
ment disparate semble ne pas tenir rigueur de l’origine ethnique (citadin de souche,
kabyle, andalou, biskri, noir et autres), ni du statut (libre ou esclave) ni encore de
la confession (musulman, juif ou chrétien) des intervenants. La valeur des appoin-
tements tend beaucoup plus à refléter le niveau de compétence et la complexité des
tâches à exécuter.
   Le recours au service d’ouvriers de confession non musulmane n’est cependant
pas propre au seul chantier de la « Nouvelle Mosquée ». Les captifs européens
excellents dans l’art de la maçonnerie, de la taille de marbre ou de la peinture
sur bois sont souvent réquisitionnés par al-Baylik 21. De même, les ouvriers juifs
affichaient une compétence avérée dans le domaine de la sculpture sur bois.
La coupe de verre constitue également une activité essentiellement juive et dépend
de la dextérité de vitriers hors pair22.

                                     Conclusion
    Le système institutionnel sur lequel s’était fondée une grande partie des opé-
rations, menées pour ainsi dire toutes en perspective de la réurbanisation d’Alger
est celui des h a bûs ; un instrument juridique qui s’est avéré efficace et approprié
lorsque l’odjak a ordonné l’édification de la « Nouvelle Mosquée ».
    L’étude des habitudes constructives, révélées par le rôle de chantier tenu en cette
occasion, a mis en évidence des renseignements qui ne sont pas certes toujours
comparables, mais ils demeurent complémentaires. Ainsi des éclairages significa-
tifs sont apportés sur la nature, la provenance et le coût des matériaux employés.
Durant cette opération inédite de construction, le chantier avait fait cependant usage
de matériaux dont la fabrication et la mise en œuvre n’avaient guère évoluées.
    Nous sommes tentés de soutenir que les Andalous autant que les communautés
minoritaires juives et chrétiennes avaient collaboré à donner un essor vigoureux
aux travaux de construction de la « Nouvelle Mosquée ». Toutefois, la compétence
technique avérée des Andalous et des chrétiens d’Europe semble légitimer leur séle-
ction à la tête du chantier.
    Du point de vue géographique, jamâ‘at al-bannâ’în, l’une des plus influentes
corporations du bâtiment, comptait une majorité de maçons citadins (baldî-s).
Les manœuvres et les tâcherons sont affiliés, à la fois à leur communauté d’origine
et à leur corps de métier ; ils sont assimilés aux nouveaux arrivants (barrânî-s), qui
sont originaires de Kabylie ou de Biskra. Une main d’œuvre servile de lignée euro-
péenne renforçait le rang de ces ouvriers apprentis. La finition des blocs de marbre
importé ou de tuf local, mais aussi des éléments en bois de cèdre et de noyer, est
l’apanage de communautés non musulmanes.
    Soulignons enfin que sur le plan des finances, la question des coûts et des

	21   Gramaye, 1998 : 26.
	22   Rozet, 1833 : 224.

                                                                      REMMM 125, 233-251
250 / Samia Chergui

salaires, pratiqués dans le domaine du bâtiment, mérite de connaître plus
d’approfondissement. Des efforts de recherche pourraient être entrepris à ce sujet,
lequel n’a été que superficiellement approché à l’occasion de notre exploitation du
registre no 325/423.

DOCUMENTS D’ARCHIVE ET MANUSCRITS

CNA, Alger, al-Baylik, C310 à 382, R325/423, 1066/1655-6 à 1082/1671-2 : 125 f.
MAP, Paris, Commission des Monuments Historiques, 1872-1923, E. Duthoit, rap-
   port de mission de 1874.
Bn Alger, Section Manuscrits, DEVOULX A., Alger, 1870, Ms 3213 : 570 f.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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