La saga Dexia: une impression de déjà vu! - Par Stéphane Balthazar, Economiste (FAR)

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La saga Dexia: une impression de déjà vu! - Par Stéphane Balthazar, Economiste (FAR)
La saga Dexia: une impression de déjà vu!
Par Stéphane Balthazar, Economiste (FAR)

                                             de refreiner l’appétit cynique des          Du moins, jusqu’en 2006 et les
©7sur7.be                                    spéculateurs financiers qui cherchent       déboires de sa filiale américaine FSA,
                                             à faire toujours plus de profits en         un rehausseur de crédit dont les
                                             fragilisant un peu plus les Etats et les    comptes plongent dans le rouge suite
                                             moyens d’actions publics.                   à l’effondrement de l’immobilier aux
                                                                                         Etats-Unis. Dexia est alors contrainte
                                             Quelles sont les modalités pratiques        d’injecter du capital frais (500 millions
                                             de cette intervention ? Et quels sont       de dollars !) afin de renflouer FSA. En
                                             les effets attendus sur la collectivité ?   vain.
                                             Sachant que les finances publiques
                                             du pays se trouvent dans une très
                                             mauvaise posture depuis le                        L’Etat belge vient de
                                             sauvetage particulièrement coûteux              s’engager à reprendre la
C’est désormais officiel. Après avoir        (un peu plus de 20 milliards d’euros)          totalité du capital de DBB.
occupé la une des médias depuis la           des banques à ancrage belge à                 Coût immédiat de l’opération:
fin du mois de septembre, le groupe          l’automne 2008.                                    4 milliards d’euros.
Dexia va être démantelé. Le conseil
d’administration de la banque franco-
belge a accepté, le dimanche 9               L’histoire tragique d’une petite
octobre, l’offre de rachat du                                                            A l’instar d’une multitude d’autres
                                             banque belge spécialisée dans               groupes financiers, les dirigeants de
gouvernement belge de Dexia
                                             le financement des pouvoirs                 Dexia, poussés par leur ego
Banque Belgique (DBB). Un accord
portant sur les garanties devant être        locaux voulant devenir leader               démesuré, ont cherché à faire de l’ex-
apportées par les Etats belge,               mondial…                                    Crédit communal un leader mondial
français et luxembourgeois a pu être                                                     dans le domaine du financement des
également conclu. Afin de tâcher de                                                      collectivités locales et des services
couvrir les risques liés à la centaine       Dexia est née de l’alliance, en 1996,       publics. Et comme les arbres ne
de milliards d’euros d’actifs toxiques       entre le Crédit communal de Belgique        montent pas jusqu’au ciel, ce qui
détenus par la société holding Dexia         et le Crédit local de France. Très vite,    devait arriver, arriva. En 2008, la
et ses filiales.                             trop vite, le top management franco-        finance mondiale connaît des
                                             belge se lance dans de vastes               turbulences sans précédent, en raison
L’objectif principal de l’intervention de    opérations d’acquisitions                   de la crise du subprime partie du
l’Etat était de sécuriser les activités de   d’établissements financiers à               marché immobilier américain.
Dexia en Belgique - réputées saines -,       l’étranger, mais aussi en Belgique
et de les isoler des actifs risqués du       (absorption de la Bacob et de               Les dépôts des millions d’épargnants
groupe. Pour ce faire, moins de trois        l’assureur AP en 2001). En outre,           qui ont fait confiance à Dexia, tout
ans après avoir payé 9,4 milliards           Dexia rachète sans compter des              comme la faiblesse du niveau de ses
d’euros pour prendre le contrôle de          paquets d’obligations émises par des        fonds propres, ne lui permettent plus
Fortis Banque alors en pleine                collectivités locales partout dans le       de faire face à ses engagements: les
déconfiture, l’Etat belge vient de           monde: des achats qui s’avèrent très        bénéfices de Dexia fondent comme
s’engager à reprendre la totalité du         rémunérateurs car ils permettent à la       neige au soleil. Dexia doit emprunter
capital de DBB1. Coût immédiat de            banque belgo-française de se                toujours plus, à des taux plus élevés.
l’opération: 4 milliards d’euros. Pour       financer facilement, à des taux             Sauf qu’en raison de la crise
garantir l’emploi et l’épargne des           « plancher ». Les actionnaires              financière internationale,
clients, mais aussi pour tenter              apprécient.                                 le marché interbancaire s’assèche
                                                                                         drastiquement. Les institutions

Un article de la revue en ligne www.dautresreperes.be – Créé le 19/10/11 – Page 1 sur 8 – © FAR 2011
                                                                                                                           …
La saga Dexia: une impression de déjà vu! - Par Stéphane Balthazar, Economiste (FAR)
financières rechignent à se faire          banques britanniques, allemandes ou        nationaliser. Intégralement et
confiance, et donc à se prêter les         françaises, Dexia possède de               immédiatement.
capitaux dont elles ont besoin.            grandes quantités de titres de la dette
                                           (obligations ou bons du Trésor) émis       D’une part, l’extrême fragilité du
A l’instar de KBC, d’Ethias, d’ING et      par les Etats grec, italien ou             groupe Dexia (qui était en quasi-
de…Fortis, en septembre 2008, le           portugais…et qui sont caractérisés         faillite) ne permettait pas de
groupe Dexia est proche de la faillite.    aujourd’hui par un risque de défaut de     s’imaginer un seul instant un scénario
Comme pour les autres institutions         paiement très élevé.                       de stand alone pour DBB. C’est-à-dire
précitées, avec la participation des                                                  poursuivre les activités sans
Etats français et luxembourgeois, les      Inutile donc de rappeler que quinze        s’adosser à un plus grand groupe
autorités belges décrètent l’injection     ans à peine après la fusion du Crédit      financier. Primo, parce que les
de quelque 6,4 milliards d’euros pour      communal et du Crédit local de             marchés financiers internationaux
éviter la banqueroute. Le                  France, et trois ans après une             sont beaucoup trop instables, depuis
gouvernement fédéral sollicite les         première tentative de sauvetage,           plus de trois ans, pour espérer qu’une
Régions qui mettent la main au             l’aventure Dexia s’avère désastreuse       aussi petite institution puisse survivre
portefeuille (1 milliard d’euros à elles   à bien des égards. Aussi, pour éviter      seule, face aux attaques des grandes
trois), pour tenter de sauver « la         la faillite dont les conséquences          banques concurrentes, au chantage
banque des pouvoirs locaux ».              seraient catastrophiques pour les          permanent des agences de notation
                                           épargnants, le personnel du groupe         et donc aux spéculateurs. Secundo,
Profondément désavouée, l’ancienne         Dexia, les actionnaires (que sont          parce que Dexia dispose d’un volume
structure dirigeante est débarquée, et     entre autres les pouvoirs locaux),         trop important d’actifs toxiques (qui
remplacée par le duo constitué de          pour l’économie du pays en général,        plombent la rentabilité de l’institution)
Pierre Mariani (un proche de N.            les autorités publiques belges,            pour trouver un repreneur susceptible
Sarkozy) et de…Jean-Luc Dehaene            françaises et luxembourgeoises n’ont       de proposer un plan de rachat
(qui cumule, en plus de son mandat         pas eu d’autres choix que d’intervenir     acceptable pour toutes les parties
de député européen, plusieurs autres       dans l’urgence. Et négocier les            prenantes du dossier: salariés, clients
postes d’administrateurs - grassement      modalités concrètes du                     et actionnaires de Dexia.
rémunérés - de multinationales cotées      démembrement du groupe. C’est
en Bourse: InBEV, Umicore, Lotus           désormais chose faite.                     D’autre part, choisir de revendre
Bakeries, Thrombogenetics).                                                           Dexia à un autre groupe bancaire (à
Rapidement, la nouvelle structure                                                     ancrage belge ou étranger), c’était
                                                  Le régime imposé par
dirigeante décide de se séparer de la                                                 prendre le risque qu’il la restructure
                                               l’Europe à Dexia s’avérera
filiale FSA. Dexia y parviendra,                                                      aussitôt en profondeur. Pour ne
                                             payant jusqu’à l’éclatement de
retrouvera quelques menues                                                            conserver que les activités rentables
                                                 la crise de la zone euro.
liquidités, mais devra conserver un                                                   ou susceptibles de l’être rapidement.
portefeuille d’actifs toxiques                                                        Avec les conséquences dramatiques
conséquent qui n’en finit pas de                                                      que l’on peut imaginer sur l’emploi
dégrader ses comptes. Pour l’année         Un vaudeville bancaire dont la             dans l’entreprise. D’autant que Dexia,
2008, la perte du groupe Dexia atteint     Belgique a le secret                       en Belgique, emploie tout de même
le niveau record de…3,3 milliards                                                     un peu plus de 13.500 salariés2.
d’euros. Les actionnaires n’ont plus       Le week-end dernier, c’est bien
que leurs yeux pour pleurer. Les           malgré lui que le gouvernement             Enfin, il était impératif de prendre en
clients-épargnants, eux, sont des plus     fédéral (en affaires courantes) a          considération les intérêts des
inquiets. Certains n’hésitent pas à        décidé de nationaliser toutes les          principaux actionnaires historiques de
retirer leur épargne, pour la confier à    entités de Dexia Banque Belgique           Dexia. A savoir: le Holding Communal
d’autres banques réputées plus             (DBB, le pôle bancaire belge du            qui détient 14,14 % du capital et qui
solides.                                   groupe Dexia) et d’apporter sa             est donc très proche de la
                                           garantie.                                  banqueroute, lui aussi ; le Groupe
La Commission européenne finit par                                                    Arco3 (13,81 % des parts de Dexia);
s’en mêler. Elle exige de Dexia qu’elle    Pour éviter de mettre la main au           le Groupe Ethias4 (5,04 %) ; l’Etat
s’impose une cure d’amaigrissement.        portefeuille et accroître inévitablement   fédéral belge qui a acquis 5,73 % de
En d’autres termes, Dexia doit se          la charge de la dette publique belge,      Dexia lors de son intervention en
restructurer pour se donner                plusieurs membres influents du             urgence en 2008. 5,73 %, c’est
progressivement, mais sans plus            gouvernement Leterme III auraient          également la part du capital de Dexia
attendre, une taille plus modeste. Et      préféré revendre les activités belges      détenue conjointement 5 par les
réduire au passage ses besoins de          de Dexia à une institution bancaire        Régions flamande, wallonne et de
financement. Le régime imposé à            étrangère aux reins plus solides.          Bruxelles-Capitale qui, ensemble,
Dexia s’avère payant jusqu’à               Mais, pour plusieurs raisons               avaient apporté 1 milliard d’euros de
l’éclatement de la crise de la zone        évidentes, le gouvernement fédéral         capital frais, pour lui éviter la faillite en
euro. Car, comme beaucoup de               a dû se résoudre à les                     octobre 2008.
                                                                                                                            …
Un article de la revue en ligne www.dautresreperes.be – Créé le 19/10/11 – Page 2 sur 8 – © FAR 2011
La saga Dexia: une impression de déjà vu! - Par Stéphane Balthazar, Economiste (FAR)
Structure de l'actionnariat au 31 décembre 2010
                                                                                     prendre à leur charge une partie de
                                                                                     l’addition (estimée à 2 milliards
                                                                                     d’euros): les communes, les Régions,
                                                                                     l’Etat fédéral (nouvel actionnaire de
                                                                                     Dexia Banque Belgique), et la Banque
                                                                                     Dexia elle-même.

                                                                                     « Et c’est ici que les Romains
                                                                                     s’empoignèrent ». La négociation
                                                                                     entre l’Etat fédéral et les Régions est
                                                                                     effectivement des plus tendue. Car
                                                                                     l’Etat fédéral, qui a déjà « mis
                                                                                     quelques milliards d’euros sur la
                                                                                     table » pour éviter la faillite à Dexia,
                                                                                     refuse de se porter garant au-delà de
                                                                                     50 % du coût de la liquidation. Un
                                                                                     effort que les Régions 9 jugent
                                                                                     insuffisant. Elles rappellent à l’envi
                                                                                     que c’est sous la pression du
                                                                                     gouvernement fédéral que les
                                                                                     actionnaires historiques belges de
                                                                                     Dexia ont accepté de recapitaliser
                                                                                     Dexia (et donc de continuer de
                                                                                     s’endetter pour ce faire) en 2008. Au
                                                                                     Fédéral, il a été rétorqué aux Régions
                                                               ©dexia.com            qu’elles sont largement responsables
                                                                                     de cette situation vu que ce sont elles
L’inexplicable déni des intérêts                                                     qui sont chargées d’exercer la tutelle
régionaux et locaux                                                                  sur les pouvoirs locaux. Il n’est donc
                                                                                     pas farfelu de penser que ce bras de
Les représentants des trois Régions       si la coupe n’était pas suffisamment       fer politique, entre le Fédéral (surtout
ont fait pression sur le gouvernement     pleine, suite au démantèlement de          le ministre des Finances, Didier
fédéral jusqu’au tout dernier moment      Dexia, le bras financier des pouvoirs      Reynders, MR) et les Régions - qui
afin d’éviter que Dexia ne soit           locaux de Belgique devrait subir ainsi     risque de ne plus amuser grand
revendue à une banque étrangère. La       une perte supplémentaire estimée à 1       monde encore longtemps, à un an
raison est simple, et double. Un: les     milliard d’euros6 ! Ce qui le met en       des élections locales -, est mené du
Régions ont déjà été mises                faillite virtuelle. Ses jours sont donc    côté régional pour tenter de faire
significativement à contribution en       comptés. Aussi, parce qu’il est proche     porter aussi le chapeau à D.
2008 (1 milliard d’euros), ce qui a eu    du défaut de paiement - c’est-à-dire       Reynders en cas d’échec, et du côté
pour effet de détériorer un peu plus      dans l’incapacité absolue de trouver       fédéral, surtout par le MR, pour
leurs finances. Deux: les Régions ont     des liquidités pour honorer ses dettes     affaiblir les gouvernements wallon et
la tutelle sur les institutions           immédiatement exigibles -, le Holding      bruxellois dont ils ne sont pas
communales et provinciales, des           communal vient de faire savoir, par        membres.
clients historiques majeurs de l’ex-      l’entremise de son conseil
Crédit communal dont le bras              d’administration, qu’il ne pourrait plus
financier est le…Holding communal         fonctionner au-delà du 22 octobre.
                                          Faute de liquidités. Sauf si les               Les représentants des trois
qui porte ainsi la participation des
                                          Régions et l’Etat fédéral viennent à          Régions ont fait pression sur
pouvoirs locaux dans Dexia.
                                          son secours d’ici là. Le temps                   le gouvernement fédéral
                                          d’organiser sa « liquidation                  jusqu’au tout dernier moment
Or, ce dernier est déjà fortement
                                          volontaire »7. De façon ordonnée8.            afin d’éviter que Dexia ne soit
endetté (1,7 milliard d’euros).
                                                                                            revendue à une banque
Notamment parce qu’il a été contraint
                                          Dans tous les cas, cette mise en                         étrangère.
d’apporter 500 millions d’euros pour
recapitaliser Dexia en 2008. Mais         liquidation du Holding communal
aussi parce que les investissements       pèsera lourdement sur les finances
opérés par Dexia (et donc par le          publiques, à tous les étages de la
                                                                                     Notons qu’au tout début du mois
Holding communal) ont été                 « maison Belgique ». Personne ne
                                                                                     d’octobre, ensemble, les
particulièrement inadéquats ces           sera épargné. Tous les échelons
                                                                                     représentants des trois Régions ont
quelques dernières années. Comme          institutionnels seront contraints de
                                                                                     fait connaître leurs exigences quant
                                                                                                                          …
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au dossier Dexia au gouvernement            Ethias et le Holding communal), mais      communal, s’avère délicate. Car, si le
fédéral. Pour éviter une                    également celui des communes qui,         Holding devait être démantelé
nationalisation « pur sucre ». Ces          faut-il le rappeler, figurent parmi les   (liquidation), les Régions seront
exigences n’étaient rien d’autre que        clients principaux de Dexia Banque11.     contraintes de passer à la caisse. Une
les conditions auxquelles elles                                                       fois de plus.
accepteraient d’intervenir aux côtés
de l’Etat. Une sorte de contre-
proposition, du genre « plan B ». Et                                                  Focus sur le plan de reprise
logiquement, compte tenu de leur                                                      (nationalisation) de Dexia
responsabilité à l’égard des pouvoirs
locaux (et du Holding communal), les                                                  Comme mentionné ci-avant, les Etats
trois Régions ont demandé au                                                          belge, luxembourgeois et français
Fédéral d’être associées à toutes les                                                 sont parvenus ces 8 et 9 octobre à
négociations liées au cas Dexia. En                                                   s’entendre sur les modalités
vain!                                                                                 principales inhérentes à une prise de
                                                                                      contrôle, dans l’urgence, du groupe
Le « plan B » suggéré par les                                                         Dexia. Et donc sur les responsabilités
trois Régions en guise                                                                incombant aux uns et aux autres.
d’alternative à la nationalisation.
                                                                                      Il leurs reste cependant plusieurs
Le plan B déposé par les Régions                                                      points non négligeables à régler.
consistait à scinder le Groupe Dexia                                 ©lalibre.be      Comme le sort des filiales opérant
en trois entités distinctes: Crédit local                                             ailleurs en Europe12, les prêts
de France, Dexia Banque Belgique, et                                                  intragroupes13 ou encore ce qu’il
une « banque résiduelle »10 afin d’y        Ce « plan B », le gouvernement            adviendra des quelque 2.500
parquer les actifs financiers toxiques      fédéral l’a balayé quasi aussitôt d’un    travailleurs qui sont employés en
du groupe (valeur totale estimée:           revers de la main, négligeant ainsi les   Belgique au sein des structures qui
entre 100 et 125 milliards d’euros), à      intérêts régionaux (et donc d’une         sont communes à l’ensemble du
l’instar de celle qui a été constituée en   certaine façon, le fait communal) dans    groupe (société holding, département
mai 2009 en vue de tenter de gérer          ce dossier épineux, mais crucial pour     informatique central14, pôle de gestion
les produits structurés très risqués de     les finances locales! Les motifs          des actifs15, etc.).
Fortis Banque (que BNP Paribas a            invoqués par certains ministres
pris soin de...ne pas racheter).            fédéraux étaient que ce plan              Les organisations syndicales, en front
                                            consistait à confier à nouveau le sort    commun, ont immédiatement
Il prévoyait aussi de constituer une        d’une Dexia assainie, débarrassée de      revendiqué les éléments suivants16: la
société ad hoc au sein du Groupe            ses actifs toxiques, à des actionnaires   garantie d’emploi dans chaque entité
Dexia (dite société « spin-off ») pour y    historiques qui sont co-responsables      rachetée par l’Etat belge ; le retour du
loger les activités de Dexia Banque         de la mauvaise gestion qui y a été        personnel des filiales DAM et DTS
Belgique ; et ce, pour éviter à l’Etat      menée depuis 1996. Or, il se dit          dans Dexia Banque Belgique ; et
fédéral de devoir la racheter. Ce plan      aujourd’hui que c’est sous la pression    enfin le respect des engagements pris
préservait par ailleurs le droit, pour      des représentants de l’Etat français      envers le personnel travaillant au sein
chacune des trois Régions, de rester        (une fois de plus) que le                 du Holding Dexia SA, à savoir la
actionnaire de Dexia, histoire de leur      gouvernement belge aurait renoncé à       possibilité, pour chaque collaborateur
garantir un droit réel de regard dans       retenir la proposition émanant des        de Dexia SA dont l’emploi serait
la politique de financement des             Régions belges. Pour privilégier in       supprimé, suite au démantèlement du
entités publiques locales (dont elles       fine une formule qui agrée les            groupe, de réintégrer son entité
ont la tutelle). Il était question, dès     décideurs français, lesquels              d’origine tout en conservant ses
lors, dans cette contre-proposition         rechignaient à voir des institutions      droits.
alternative, de garantir le principe        françaises (CDC, Etat français) rester
qu’une action du groupe donne droit         actionnaires d’une banque redevenue       Néanmoins, le nœud du dossier était
automatiquement à une action de la          plus belge.                               de savoir comment la Belgique et la
nouvelle banque « spin-off ». Les                                                     France allaient se répartir la
deux sociétés auraient ensuite été          En attendant, plus le temps passe sur     responsabilité liée aux garanties à
cotées en Bourse de manière bien            les marchés financiers, plus le titre     apporter tant aux entités du groupe
distincte. Ce scénario aurait permis        Dexia risque de dégringoler en            Dexia, pour assurer la continuité de
de détacher la banque du groupe, tout       Bourse, et plus la position des           leurs activités, qu’à la « bad bank ».
en gardant le même actionnariat.            Régions, qui ont systématiquement         Yves Leterme (CD&V) comme Didier
Sans grande surprise, cette formule a       « joué le jeu » depuis 2008 en            Reynders (MR), respectivement
bénéficié du soutien des trois grands       acceptant de recapitaliser Dexia et       premier ministre et ministre des
actionnaires belges de Dexia (Arco,         d’apporter leur garantie au Holding       finances en affaires courantes,

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                                                                                                                      …
avaient annoncé fin septembre qu’il        dépendra de Dexia SA. Ce sont               bousculeront probablement pas au
n’était pas question cette fois-ci de      surtout les actifs logés dans la bad        portillon. C’est la raison pour laquelle
faire porter le poids principal sur la     bank qui seront cotés en Bourse. Et         l’Etat luxembourgeois va accepter
Belgique, comme ce fut le cas en           c’est donc Dexia SA qui récoltera les       vraisemblablement la proposition de
2008 (l’Etat belge avait supporté alors    produits de la revente des actifs du        rachat de Dexia BIL (le pôle
deux tiers de la garantie), et qu’ils      Groupe Dexia. Comme notamment               luxembourgeois du groupe Dexia)
accorderaient une attention                les presque 4 milliards d’euros             émanant du fonds souverain du Qatar
particulière aux actionnaires              déboursés par l’Etat belge pour le          pour environ 1 milliard d’euros (hors
historiques (Arco, Holding communal).      rachat de Dexia Banque Belgique             filiales). Pour le reste, l’objectif est
                                           (DBB).                                      que toutes les filiales à l’étranger
Mais l’histoire semble se répéter. Les                                                 puissent être vendues avant la fin du
négociateurs belges semblent avoir         Car, nous dit-on, tous les actifs du        printemps 2012.
été incapables, une fois encore, de        groupe Dexia ne sont pas de
tenir tête aux émissaires de Nicolas       mauvaise qualité pour autant. Ce            Quid des épargnants dans ce
Sarkozy. Preuve s’il en est: l’accord      serait le cas de Dexia Banque               « maelström»? Si, malgré les
intervenu prévoit que l’Etat belge sera    Belgique, le pôle qui vient d’être          interventions massives des autorités
contraint de supporter 60,5 % de la        racheté par l’Etat belge. C’est             publiques, Dexia devait déposer le
garantie sur les actifs qui seront logés   d’ailleurs la bonne santé financière de     bilan - ou toute autre banque active
dans la bad bank. Contre à peine 36,5      DBB, et sa capacité à collecter des         en Belgique -, l’Etat interviendrait
% pour la France et 3 % pour l’Etat        montants considérables d’épargne            également pour protéger, garantir,
luxembourgeois. Tandis qu’aucune           auprès des clients belges, qui a            l’épargne des clients confiée aux
solution n’a été dégagée à ce jour         permis au Crédit Local d’octroyer des       banques. Ces garanties sont toutefois
pour éviter la banqueroute du Holding      financements (crédits hypothécaires         limitées à 100.000 euros par
communal, et protéger ainsi les            aux particuliers, prêts aux collectivités   personne physique et par institution
finances locales.                          locales) à « la pelle »…de l’autre côté     (et non par compte bancaire ouvert).
                                           de la frontière, en territoire français.    Idem pour les produits d’assurance-
En d’autres termes, cela signifie que      Pour un montant global d’une                vie de la branche 21. Et, nous dit-on,
si certains actifs détenus par Dexia       trentaine de milliards d’euros! Ce          c’est par l’intermédiaire du Fonds de
sont à risques (et donc réputés            point épineux devra être réglé bientôt,     protection des dépôts et instruments
toxiques, pourris), comme par              car il semble évident que l’économie        financiers19, qui dispose d’une réserve
exemple des titres de la dette             belge ne peut pas se permettre de se        directement disponible de 1,22
publique de la Grèce (que Dexia            priver plus longtemps d’une telle           milliard d’euros et qui peut compter
possède à concurrence de 3,8               manne. Encore faudrait-t-il que             par ailleurs, en cas de faillite d’une
milliards d’euros), et que la Grèce est    certains ministres, au Fédéral, osent       banque, sur un Fonds spécial géré
réputée à 50 % en défaut de                tenir tête aux dirigeants français à ce     par l’Administration fédérale de la
paiement, Dexia perdrait dans              titre. Rien n’est moins sûr.                Trésorerie (1,8 milliard d’euros de
l’aventure 1,9 milliards d’euros rien                                                  réserves), que la garantie de l’Etat
que sur les titres grecs. En raison des                                                (donc l’indemnisation des épargnants)
garanties qu’il apporte à ces titres,         L’accord intervenu prévoit               s’opérerait. Bien que conséquentes
l’Etat belge devrait honorer quant à lui     que l’Etat belge sera contraint           au demeurant, ces réserves sont
une ardoise de 1,14 milliard d’euros17         de supporter 60,5 % de la               cependant ridicules au regard de
(soit 60,5 % de 1,9 milliard d’euros).         garantie sur les actifs qui             l’épargne globale qui repose dans les
Mais ce n’est qu’une simple                       seront logés dans la                 banques en Belgique (un peu plus de
hypothèse.                                              bad bank.                      200 milliards d’euros…toutes
                                                                                       institutions confondues!). Or, 1,22
                                                                                       milliard d’euros ne permet jamais de
Les garanties que le gouvernement          Quant aux autres filiales du groupe         dédommager que l’équivalent de
fédéral vient d’accorder à Dexia sont      Dexia, elles sont toutes à vendre.          12.000 épargnants à hauteur de
sensiblement inférieures (54 milliards     Certaines sont dans une situation           100.000 euros. Peanuts!
d’euros) à celles de 2008 (90              saine, d’autres moins. Mais une
milliards). En contrepartie de cette       chose est certaine, pour tâcher de          Qu’attend-on pour réformer
intervention, la maison mère de Dexia      récupérer quelque peu leurs mises,          enfin la finance?
Banque Belgique - donc Dexia SA -          les trois Etats actionnaires
devra reverser une prime de 270            n’hésiteront pas longtemps à                Les interventions des Etats français,
millions d’euros18 à l’Etat belge.         revendre les actifs qui peuvent             luxembourgeois et belge pour éviter la
Notons qu’il est prévu de faire gérer la   l’être...car, par les temps qui courent     faillite du groupe Dexia, tendent à
banque résiduelle (qui est à créer)        (crise de la zone euro, risque élevé de     démontrer que le secteur bancaire et
dans une structure exclusive relevant      faillite de plusieurs grandes banques       financier, contrairement aux bonnes
du Crédit Local (filiale française du      en Europe, plongeon continu des             intentions proférées par ses
groupe Dexia), qui lui-même                cours boursiers), les amateurs ne se                                          …
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représentants et certains décideurs            doivent donc en prendre conscience,           « Je pense que les institutions
politiques au lendemain des coûteux            et empêcher à l’avenir que de tels            bancaires sont plus dangereuses
sauvetages opérés in extremis en               mastodontes aux pieds d’argile                pour nos libertés que des armées
2008, est profondément incapable de            puissent encore être constitués à             entières prêtes au combat. Si le
tirer les enseignements de ses                 l’initiative de quelques dirigeants           peuple américain permet un jour
propres errances.                              financiers mégalomanes. Car, qu’on            que des banques privées
                                               le veuille ou non, « nos » grandes            contrôlent leur monnaie, les
L’état de quasi-banqueroute dans               banques finissent par coûter                  banques et toutes les institutions
lequel se trouve aujourd’hui l’ex-             manifestement trop cher à leurs               qui fleuriront autour des banques
banque des communes ranime le                  actionnaires (publics), à leurs               priveront les gens de toute
spectre d’un second Fortisgate. Un             salariés, à leurs clients, mais aussi et      possession, d’abord par l’inflation,
séisme socio-économique qui, à                 surtout…aux contribuables. Or, ces            ensuite par la récession, jusqu’au
l’instar de la fermeture de Renault            derniers sont en droit d’exiger               jour où leurs enfants se
Vilvorde (1997), la faillite de la             davantage de considération, donc              réveilleront, sans maison et sans
Sabena (2001), ou encore l’annonce             d’honnêteté, de modestie et de                toit, sur la terre que leurs parents
récente d’ArcelorMittal de cessation           transparence de la part de leur               ont conquis »
définitive de la sidérurgie (activités du      banquier.
« chaud ») dans le bassin liégeois,                                                          (Thomas Jefferson, 1802)
continue de susciter bien des                  Aussi, pour toutes ces raisons, et bien
inquiétudes en Belgique. En                    d’autres encore, pour préserver
particulier auprès des salariés du             l’intérêt général étant donné que c’est
secteur bancaire et des épargnants.            systématiquement la collectivité qui
Mais aussi dans le chef des                    est mise à contribution quand le
mandataires locaux. Sommes-nous                « navire tangue, ou pire, qu’il prend
confrontés dès lors à un risque de             l’eau », il est impératif que les métiers
Dexiagate ? Il est probablement trop           de la banque et de la finance se
tôt pour l’affirmer. Une seule certitude:      recentrent sur leurs missions
il n’y a plus aucune raison objective          originelles, à savoir: collecter des
aujourd’hui de retarder l’indispensable        dépôts, les mettre à disposition des
réforme dont a grandement besoin le            porteurs de projets locaux de
secteur financier20. Pour que celui-ci         l’économie réelle, et conseiller au
puisse redevenir plus modeste, donc            mieux ces derniers de sorte que leurs
s’adonner à des pratiques                      initiatives soient pérennes pour
sensiblement moins risquées, et qu’il          autoriser une amélioration continue
soit à nouveau au service de                   de la qualité de vie des populations.
l’économie réelle. Cela, pour mieux            Pourtant, ne dit-on pas souvent: «
répondre aux besoins de financement            Small is beautiful ».
qui sont exprimés par les ménages,
les pouvoirs publics et les entreprises.

En outre, il faut bien reconnaître                 L’état de quasi-banqueroute
qu’après les déconfitures de Fortis,                  dans lequel se trouve
d’ING, ou de Dexia, le « modèle »                  aujourd’hui l’ex-banque des
visant la constitution de grands (trop             communes ranime le spectre
grands) ensembles bancaires                          d’un second Fortisgate.
transfrontaliers a vécu. Les
responsables politiques belges

1
  Le pôle « Dexia Banque Belgique » qui vient d’être racheté par l’Etat belge correspond aux entités suivantes: Dexia Banque, Dexia
  Insurances ainsi que les filiales Dexia Lease, Dexia Commercial Finance, Crefius et Elantis.
2
  Au 31 décembre 2010, le groupe Dexia employait pas moins de 35.185 salariés, répartis de la manière suivante: 13.825 en Belgique,
  9.348 en Turquie (au sein de la filiale Denizbank), 3.763 au Grand-Duché du Luxembourg, 2.314 en France, et quelque 5.935
  salariés employés dans une multitude d’autres pays comme l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne où Dexia possède des intérêts
  voire des filiales.
3
    Très lié au Mouvement ouvrier chrétien flamand (ACW), au cours actuel de l’action Dexia (dont la valeur est passée sous la barre de
    1 euro), le Groupe coopératif Arco devra essuyer une perte sèche estimée à quelque 300 millions d’euros en 2011 ! Une note salée
    qu’auront du mal à digérer ses 800.000 coopérateurs. Mais il semble qu’Arco ait les reins suffisamment solides pour surmonter les
    conséquences de ce très amer investissement.

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4
    Contrairement au Holding communal, en juillet dernier, sous la pression de la Commission européenne qui lui imposait à elle aussi un
    « régime minceur » draconien, Ethias SA (l’assureur) a eu le bon réflexe de transférer à sa maison mère (Ethias Finance) son paquet
    d’actions Dexia et ce, en actant dans ses comptes une valeur de 2,81 euros l’action (contre 3,85 euros en 2010). Le Groupe Ethias
    s’attend dès lors à devoir essuyer une perte d’environ 100 millions d’euros (deux fois plus si Ethias revendait ses titres Dexia au
    cours actuel). Une tuile certes, mais que l’assureur devrait pouvoir digérer.
5
    Notons que le reste du capital du Groupe Dexia, au 31/12/2010, était réparti comme suit: 28,17 % dans les mains d’une multitude
    d’acteurs institutionnels et individuels ; 17,61 % détenus par la CDC (Caisse des dépôts et consignations, le bras financier de l’Etat
    français) ; 5,73 % par l’Etat français ; 2,96 % par CNP Assurances ; et enfin, 1,07 % par des salariés de Dexia (principalement des
    cadres supérieurs).
6
    La raison de cette perte colossale est simple: dans ses comptes, le Holding communal valorise ses actions Dexia à 8,27 euros. Sauf
    que la valeur du titre Dexia est descendue aujourd’hui sous la barre de…1 euro ! Ce qui est valable pour le Holding l’est également
    pour les autres actionnaires qui ont réinjecté des capitaux conséquents en 2008 dans Dexia. L’Etat fédéral avait alors recapitalisé la
    banque à 9,9 euros l’action (tout comme Arco). Soit plus de 10 fois la valeur du cours actuel de l’action! Perte sèche pour l’Etat
    fédéral liée à cette opération de recapitalisation: un peu plus de 900 millions d’euros.
7
     Le conseil d’administration du Holding communal vient d’annoncer, à ce titre, qu’une assemblée générale extraordinaire des
     actionnaires sera convoquée prochainement pour acter, le 7 décembre 2011, sa mise en liquidation. Il se dit aujourd’hui que pour
     faire face à ses engagements jusqu’à la fin de l’année, il aurait besoin de 194 millions d’euros! (LaLibre.be, 17/10/2011). Ce n’est tout
     de même pas rien. Pour l’Etat fédéral comme pour les Régions. Tant leurs finances sont en mauvaise posture.

8
    Deux autres hypothèses concernant le sort du Holding communal ont circulé ces derniers jours. Mais aucune n’a récolté l’unanimité
    des voix des principales parties intéressées: Option 1) Son adossement à une autre institution publique de financement, comme la
    SFPI (le bras financier de l’Etat fédéral), mais cette option gonflera inévitablement la dette de l’Etat - une option que ne privilégie
    évidemment pas le gouvernement fédéral tant il craint une dégradation de la cote de la Belgique, par les satanées agences de
    notation, sur les marchés financiers internationaux - ; Option 2) La solution prônée par la Flandre consistant à procéder au
    démembrement du Holding, chaque Région reprenant donc ses billes: un scénario des plus coûteux pour les comptes régionaux.
9
    Sous certaines conditions (coulées récemment dans un « pacte d’actionnaires »), dans l’intérêt des pouvoirs locaux, les Régions ont
    fait savoir presque immédiatement qu’elles étaient disposées à prolonger - jusqu’en 2013 -, voire augmenter (jusqu’à 800 millions
    d’euros contre 450 millions d’euros actuellement), leurs garanties sur certains prêts à long terme du Holding. Parmi ces conditions,
    figurent les suivantes: restaurer une gestion plus saine et plus réfléchie au sein du Holding, via notamment l’abandon de la politique
    de diversification financière à tout-va tel que menée jusqu’ici ; la diminution du nombre d’administrateurs siégeant au sein du
    Holding communal ainsi que la réduction de leurs rémunérations ; le contrôle des décisions portant à la redistribution de dividendes à
    ses actionnaires ; ou encore la nomination de commissaires de gouvernement pour représenter les intérêts des Régions dans ses
    organes de décision et de gestion. Faute de pouvoir disposer chacune, jusqu’à présent, d’un administrateur au conseil
    d’administration de Dexia, les Régions ont voulu marquer ainsi toute leur détermination à peser davantage sur la stratégie du Holding
    dans Dexia.
10
       Par banque « résiduelle » ou « structure de défaisance » (terme politiquement correct), il convient d’entendre une institution
     financière qui est créée spécifiquement, de toute pièce, par les grands organismes financiers afin d’y loger leurs actifs les plus à
     risque (c’est-à-dire les plus susceptibles de leurs occasionner de lourdes pertes), pour les isoler du reste de leurs activités peu
     risquées ou non à risque. Dans le jargon financier, on a coutume de l’appeler Bad Bank (soit une mauvaise banque, traduit de
     l’anglais). Dans le cas de Dexia, il s’agit d’y concentrer notamment des titres de la dette émis par des pays comme la Grèce, ou le
     Portugal, et qui sont caractérisés aujourd’hui par un risque de défaut de paiement très élevé. Ou encore des prêts de très longue
     durée (d’une durée de 30 à 50 ans!), consentis à des collectivités territoriales, que Dexia ne peut pas vendre sauf en acceptant de
     perdre 10 à 20 % (selon les cas).
11
      www.uvcw.be (Union des Villes et Communes de Wallonie).
12
      Des sociétés telles que Crediop (Italie), Dexia Sabadell (Espagne), Denizbank (Turquie), Dexia Kommunalbank Deutschland
      (Allemagne), RBC Dexia Investor Services (Royaume-Uni), etc.
13
      Le groupe Dexia est un holding (Dexia SA) constitué de quatre grandes entités (DBB, donc Dexia Banque Belgique, Dexia Crédit
      Local en France, Dexia Banque Internationale à Luxembourg, et enfin Denizbank en Turquie) vis-à-vis desquelles la maison-mère
      est endettée à concurrence de…3,86 milliards d’euros. Un montant conséquent qui ne pourra probablement pas être remboursé
      intégralement via la seule vente des actifs.
14
      C’est-à-dire la filiale Dexia Technology Services (DTS) qui est de droit luxembourgeois, mais qui emploie plusieurs centaines de
      salariés en Belgique.
15
      La gestion des actifs (fortunes et placements) y est assurée via la filiale DAM (Dexia Asset Management).
16
      www.setca.org

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17
      LaLibre.be (11/10/2011).
18
     Outre la prime de 270 millions d’euros devant être reversée à l’Etat belge, Dexia SA rétribuera un total de 180 millions d’euros aux
     Etats français et luxembourgeois pour les garanties qu’ils ont accepté d’apporter.
19
     www.protectionfund.be
20
     Lire à ce titre, sur D’autres Repères (http://dautresreperes.typepad.com/dautresreperes/economie-finance/page/3/), l’étude de
      Stéphane Balthazar « Crise financière : des pistes pour en sortir » dont le contenu reste plus que jamais d’actualité.

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