Regard sur la session de l'Union des Banques Cantonales Suisses Session de printemps 2020 - VSKBnet
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Contenu Éditorial : Normes réglementaires internationales et banques locales – ou pourquoi le FC Breitenrain n'a pas besoin d’un système de chauffage pour pelouses3 Session de printemps 2020 : Aperçu des objets relatifs à la place financière 5 Session de printemps 2020 : Extrait des objets relatifs à la place financière et positions de l’UBCS 7 Focus : Les compétences financières – un facteur de réussite pour l’humain et pour l'économie 12
Éditorial : Normes réglementaires internationales et banques locales – ou pourquoi le FC Breitenrain n'a pas besoin d’un système de chauffage pour pelouses P our la Champions League, les grands clubs de football euro- anglo-saxonne cherche à restreindre au maximum la marge de péens sont soumis au règlement complexe de l'UEFA. Selon manœuvre des législateurs nationaux. Les autorités nationales ont l’art. 30.01, ces clubs sont tenus d'installer un système de chauf- tout intérêt à suivre de près les normes internationales ; cela leur fage pour pelouses. Et selon l'article 68.03, les panneaux publi- évite en effet de devoir élaborer elles-mêmes des règles nationales citaires LED, qui mesurent exactement 246 mètres de long et 90 et d'en négocier la mise en œuvre sur le plan politique. Cela leur centimètres de haut, doivent être équipés d'un logiciel de contrôle permet en outre d’échapper au risque d'être mises sous pression externe. À ceci vient s’ajouter le Règlement général de l’UEFA sur par les organismes internationaux et les grands pays. l’infrastructure des stades, qui classe les stades en quatre catégo- ries. Pour les stades de catégorie 4, tels que le stade Wembley à Selon des experts, près de 75 % des lois régissant les marchés fi- Londres, un groupe électrogène de secours est nécessaire pour nanciers en Suisse sont désormais directement ou indirectement in- fournir toute la puissance d'éclairage requise. Par contre, les sta- spirées des normes internationales – et la tendance est à la hausse. des de catégorie 1 de quelques milliers de places ne doivent pas Le Parlement n'a généralement pas ou peu de choses à dire, être équipés d’une alimentation électrique de secours, d’un sys- puisque la plupart de ces normes sont reprises par des ordonnan- tème de vidéosurveillance ou de sièges pour 50 journalistes. ces ou des circulaires du Conseil fédéral, respectivement de la FINMA. Et ceci malgré le fait que ces prescriptions internationales Quel est le rapport avec la réglementation bancaire ? Tout comme affectent fortement la vie locale. À titre d’exemple, serait-il pertinent le football, les marchés financiers sont de plus en plus globalisés. que les avoirs de prévoyance ne puissent plus faire office de sûreté Le secteur financier connaît par conséquent toujours plus de nor- quantifiable pour une hypothèque, simplement parce qu'une orga- mes internationales. Les organisations supranationales comme le nisation supranationale (le BCBS) ne le prévoit pas expressément, G20 en définissent la stratégie globale, le Conseil de stabilité fi- alors que l'utilisation de l'avoir de vieillesse pour l'encouragement nancière (FSB) et le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire à la propriété a une longue tradition en Suisse ? Un tel changement (BCBS) élaborent les normes pour le secteur financier. La discip- systémique, qui aurait un impact énorme pour beaucoup de pre- line est imposée entre pairs, par le biais des « peer reviews ». neurs d'hypothèques, devrait au moins être soumis au Parlement. Ceux qui ne jouent pas le jeu ou qui ne sont pas « compliant », risquent de se retrouver hors-jeu. La caisse d'épargne locale et Goldman Sachs à la même enseigne Normes réglementaires internationales vs. Les règles globales harmonisées profitent avant tout aux acteurs fi- diversité locale nanciers actifs au niveau international. Pour eux, il est en effet plus L’établissement de règles globales est nécessaire afin de garantir la simple et plus avantageux de ne pas avoir à s'adapter à des règ- stabilité du système financier international. La crise financière de les différentes dans chaque pays. En outre, les grandes banques 2008/2009 en a d’ailleurs apporté la preuve incontestable. Les mi- ont plus de facilité que les petites à assumer les règles en constante lieux où sont édictées les normes globales ne sont toutefois pas vier- évolution et de plus en plus complexes (économies d'échelle). En ges d'intérêts nationaux et sont souvent très politisés. Les pays influ- même temps, une réglementation identique ou « équivalente » leur ents du G20 façonnent des normes en fonction de leurs propres facilite l'accès à des marchés lucratifs à l'étranger. intérêts et imposent ainsi leurs règles aux autres – la Suisse en a plu- sieurs fois fait l'expérience de par le passé. Un environnement nor- La situation est complètement différente pour les banques à carac- matif de plus en plus fondé sur des règles de tradition tère local et régional. Celles-ci fournissent des prestations financi- 3
ères de base à la population et assurent le financement des PME. Les autorités devraient avoir le courage d'introduire un système de Pour ces établissements, les règles internationales – qui peuvent être normes dual : des normes de régulation globales pour les banques très appropriées pour Goldman Sachs – sont beaucoup trop com- actives au niveau global et des normes nationales pour les banques plexes, problématiques à appliquer et très chères. En effet, les mo- locales et régionales. Les normes suisses ne doivent en aucun cas dèles d'affaires et les processus de ces banques n'ont rien de com- être moins sûres, elles doivent simplement être moins complexes et mun avec ceux des multinationales du secteur bancaire. En outre, moins détaillées, fondées sur des principes et ainsi mieux adaptées vu que les structures locales du marché peuvent différer fortement aux modèles d'affaires particulières des banques locales. D'autres d'un espace économique à l'autre, un appareil réglementaire dé- pays, tels que le Japon et les USA, démontrent qu’il est possible fini à l'emporte-pièce, comme l'imagine le Comité de Bâle, entraî- d’avoir une réglementation duale sans donner lieu à un carton nera forcément des distorsions massives des marchés au niveau lo- rouge de la part des « peers ». cal. Au final, l'application des règles de la Champions League à l'ensemble du secteur bancaire affaiblit la classe moyenne et le fi- La politique est appelée à agir. Elle doit faire en sorte qu’une ap- nancement des PME. proche duale soit réalisée dans le cadre de la mise en œuvre des normes internationales, là où c’est nécessaire et utile. C'est la seule La solution : une réglementation duale manière de garantir à long terme que les grands établissements in- Pour en revenir au football : le règlement de l'UEFA classe les sta- ternationaux puissent continuer à jouer en Champions League, tout des en catégories, la catégorie locale étant exempte d'une grande en assurant que la diversité des banques à vocation locale continue partie des contraintes. C'est une approche judicieuse que l'on pour- à exister en Suisse. rait transposer dans le système suisse de réglementation bancaire : toutes les banques ne doivent pas être forcées à appliquer toutes les prescriptions que le Comité de Bâle prévoit explicitement pour les banques actives à l'échelle globale. Il en va du principe de pro- portionnalité. Le FC Breitenrain, petit club de quartier bernois, n'a pas besoin d'un système de chauffage pour pelouses, ni de 2’800 mètres carrés pour les cars de reportage selon la norme de la Champions League : il ne joue pas en Champions League. Ces exigences sont par contre tout à fait judicieuses pour le FC Bâle, s'il souhaite jouer et gagner de l’argent sur la scène internationale. Le FCB n'a pas non plus à craindre de se voir désavantagé en terme de concur- rence lors de son prochain match de Coupe contre le FC Breiten- Dr Adrian Steiner rain : après tout, il bénéficie des revenus complémentaires résultant Sous-Directeur Union des Banques Cantonales Suisses de sa participation à la Champions League. Responsable Affaires publiques et réglementaires 4
Session de printemps 2020 : Aperçu des objets relatifs à la place financière Lundi 2 mars 2020 Mardi 3 mars 2020 Conseil national Conseil des États 16.076 é Objet du Conseil fédéral 09.503 n In. parl. Groupe PLR Loi sur le traitement fiscal des Supprimer les droits de timbre par sanctions financières étapes et créer des emplois 19.044 n Objet du Conseil fédéral 19.033 n Objet du Conseil fédéral Loi sur la lutte contre le blanchiment Introduction de l'échange automa- d'argent. Modification tique de renseignements relatifs aux comptes financiers avec d'autres 19.4042 n Motion Portmann Hans-Peter (PLR/ZH) États partenaires à partir de Création d'un pôle suisse dans le 2020/2021 domaine des placements de fortune durables Mardi 3 mars 2020 Conseil national 19.4313 n Motion Müller Leo (PDC/LU) Fixer des flux financiers durables 18.3061 n Motion Martullo-Blocher Magdalena (UDC/GR) 18.3027 n Motion Romano Marco (PDC/TI) Instaurer le principe « one in, two Accord sur l'imposition des out » dans la législation fédérale frontaliers. Pas de signature tant que l'Italie ne permettra pas aux Mercredi 4 mars 2020 opérateurs suisses d'offrir des Conseil national services financiers transfrontaliers 16.077 n Objet du Conseil fédéral CO. Droit de la société anonyme (projet 2) 17.060 é Initiative populaire Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement. Initiative populaire 5
Mercredi 4 mars 2020 Lundi 16 mars 2020 Conseil des États Conseil national 16.077 n Objet du Conseil fédéral 19.3702 é Motion Ettlin Erich (PDC/OW) CO. Droit de la société anonyme Autoriser les rachats dans le pilier 3a (projet 1) Mercredi 18 mars 2020 Jeudi 5 mars 2020 Conseil national Conseil national 17.071 n Objet du Conseil fédéral 17.059 n Objet du Conseil fédéral Révision totale de la loi sur le CO2 Loi sur la protection des données. pour la période postérieure à 2020 Révision totale et modification d’autres lois fédérales Jeudi 19 mars 2020 Conseil des États Lundi 9 mars 2020 Conseil des États 19.4641 é Interpellation Bischof Pirmin (PDC/SO) « Bâle III final ». Avantages et incon- 16.077 n Objet du Conseil fédéral vénients CO. Droit de la société anonyme (projet 1) 17.060 é Initiative populaire Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement. Initiative populaire Mercredi 11 mars 2020 Conseil national 14.422 n Motion Aeschi Thomas (UDC/ZG) Droit de veto du Parlement sur les ordonnances du Conseil fédéral 6
Session de printemps 2020 : Extrait des objets relatifs à la place financière et positions de l’UBCS 19.044 n Objet du Conseil fédéral Loi sur la lutte contre le blanchiment d'argent. Modification Lundi 2 mars 2020, au Conseil national De quoi s'agit-il ? la commission, il est nécessaire que la Suisse maintienne la Dans son rapport d'évaluation mutuelle, le GAFI (Groupe compétitivité de la place financière suisse et que le méca- d'action financière) a identifié des points faibles dans le dis- nisme de prévention actuel soit suffisant. Le projet conduirait positif suisse de lutte contre le blanchiment d'argent. Le ni- à un « Swiss finish » au niveau des dispositions concernant le veau de conformité de la Suisse a par conséquent été jugé secret professionnel de l'avocat et l'activité de conseiller. insuffisant en ce qui concerne 9 des 40 recommandations du C'est pourquoi la commission recommande, par 13 voix con- GAFI. Le Conseil fédéral a analysé les insuffisances et pro- tre 12, de ne pas entrer en matière sur le projet. Une minorité pose, dans son message du 26 juin 2019, de procéder à des de la commission propose d'entrer en matière, car elle estime modifications dans la loi sur le blanchiment d'argent (LBA) que la révision est nécessaire pour mettre en œuvre les re- (19.044). Les conseillers devront respecter non seulement les commandations émises par le GAFI. obligations de diligence et l'obligation de contrôler inscrites dans la LBA, mais également une obligation de communi- Position de l'UBCS quer. En contrepartie, cette mesure ne s'appliquera qu'aux L'UBCS recommande d'entrer en matière sur le projet. Les me- prestations en lien avec les sociétés de domicile ou les trusts. sures proposées renforcent le dispositif de lutte contre le blan- Contrairement à ce qui avait été proposé dans le projet mis chiment d'argent en Suisse. Fondées sur des principes et ba- en consultation, le droit de communiquer sera maintenu. De sées sur le risque, elles sont conçues de manière à pouvoir plus, les intermédiaires financiers pourront mettre fin à une re- être raisonnablement mises en œuvre par les petites banques lation d'affaires s'ils ne reçoivent pas de réponse dans un dé- à vocation nationale également. Afin que l'intégrité de la lai de 40 jours après avoir transmis une communication au place financière puisse être garantie sur le long terme, les Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent règles concernant le blanchiment d'argent doivent être adap- (MROS). Les modifications devraient entrer en vigueur au dé- tées aux standards du GAFI. Une non-entrée en matière but de l'année 2021. n'aurait pas pour effet de rendre cette adaptation superflue, mais ne ferait que la repousser. Pour éviter des inconvénients État de la procédure dans le contexte international, il faudrait alors mettre en œu- La commission des affaires juridiques du Conseil national a vre les recommandations du GAFI dans le cadre d'un autre entamé l'examen de la révision de la loi en procédant à des projet. auditions des milieux concernés. Pour une petite majorité de 7
17.059 n Objet du Conseil fédéral Loi sur la protection des données. Révision totale et modification d’autres lois fédérales Jeudi 5 mars 2020, au Conseil national De quoi s'agit-il ? Position de l'UBCS Ce projet a pour but de moderniser la protection des données L'UBCS est de manière générale favorable à la révision de la en Suisse et de l'adapter aux évolutions dans l'UE en vue de LPD proposée. S'agissant du profilage, elle soutient une rég- la reconnaissance de l'équivalence et d'un échange de don- lementation différenciée, basée sur le risque. C'est pourquoi nées sans accrocs. La nécessité de cette révision législative elle salue la proposition de compromis de la minorité II de la n’est guère contestée. Parmi les nouveautés, on mentionnera commission, dans la mesure où une évaluation ex ante est ga- les obligations en matière de traitement des données (surtout rantie dans le cadre de la mise en œuvre. La variante soute- les dispositions en matière de transparence) et le renforce- nue par la majorité de la commission représente également ment des sanctions pénales. une solution raisonnable, vu que les principes généraux en matière de protection des données permettent déjà de procé- État de la procédure der à une évaluation basée sur le risque et d'octroyer une pro- Après avoir été examiné en première lecture par les deux tection correspondante à la personne concernée. Sur la ques- Chambres, le projet est entré dans la phase d'élimination des tion du profilage, l'UBCS soutient par conséquent aussi bien divergences. La commission des institutions politiques du Con- la minorité II que la proposition de la majorité. Toutefois, la seil national propose à son Conseil de se rallier au Conseil définition large du Conseil des États privilégiée par la mino- des États sur plusieurs points importants. Il reste cependant rité I de la Commission n’est pas appropriée, car pratique- une différence dans le domaine de la définition du profilage. ment tous les profilages tomberaient sous cette définition. La majorité de la commission soutient la solution du Conseil L'UBCS recommande en outre de limiter les informations à national, qui n'entend pas faire de distinction entre profilage fournir dans le cadre du droit d'accès aux données person- normal et profilage « à risque élevé ». La minorité I de la nelles « en tant que telles » et d'éviter ainsi un durcissement Commission est favorable à la variante du Conseil des États, inutile par rapport au RPGD de l'UE. La proposition corres- qui recherche un certain degré de différenciation. La minorité pondante de la commission doit donc être soutenue. Finale- II est favorable à l’introduction du concept « Profilage à risque ment, et comme la majorité de la commission, l'UBCS recom- élevé » avec une définition ouverte. mande de retenir un délai d'utilisation de dix ans en cas d'évaluation de la solvabilité. 8
14.422 n Initiative parlementaire Aeschi Thomas (UDC/ZG) Droit de veto du Parlement sur les ordonnances du Conseil fédéral Mercredi 11 mars 2020, au Conseil national De quoi s'agit-il ? tre. Outre le Conseil fédéral, les cantons s’étaient eux aussi Le Parlement devrait pouvoir mettre son veto à certaines or- prononcés contre le droit de veto sur les ordonnances. Lors donnances édictées par le Conseil fédéral. Le Conseil fédé- de la session d'automne 2019, le Conseil des États a refusé ral estime que cela viole la séparation des pouvoirs. Les par- d'entrer en matière sur le projet. tisans du droit de veto sur les ordonnances argumentent en revanche que de nombreuses et très importantes réglementa- Position de l'UBCS tions sont actuellement édictées par voie d'ordonnance. Le L'UBCS est en faveur des dispositifs institutionnels qui permet- Parlement a besoin d'un instrument lui permettant d'intervenir tent d'empêcher des réglementations qui sont inutiles et ne et de procéder à des corrections lorsque les dispositions permettent pas d'atteindre les objectifs visés. Un droit de veto d'exécution ne respectent pas pleinement la volonté du légis- sur les ordonnances serait un mécanisme utile. Un autre inst- lateur. Selon cette proposition, le tiers des membres d'un con- rument très important est la création d'un organe indépen- seil peut proposer d'opposer un veto à une ordonnance. dant chargé de contrôler les analyses d'impact de la régle- Cette demande doit alors faire l'objet d'un examen prélimi- mentation (AIR) telle que décidée par le Parlement le 15 juin naire de la part de la commission compétente. Les ordonnan- 2016. L'UBCS considère comme impératif de mettre en place ces que le Conseil fédéral édicte en se fondant directement rapidement un tel organe de contrôle qui n'affaiblit pas la sé- sur la Constitution fédérale et celles par lesquelles la Suisse paration des pouvoirs, prévient les conflits d'intérêts et rend met en œuvre des traités internationaux dans les délais im- plus transparent l'impact financier des réglementations. partis ne sont pas concernées. État de la procédure Les deux Commissions des institutions politiques (CIP) ne se sont longtemps pas mises d’accord sur la nécessité d’introduire un droit de veto du Parlement sur les ordonnances du Conseil fédéral. La CIP-E a dans un premier temps rejeté l’initiative parlementaire, pour changer de position par la suite. Lors de la session d’été 2019, le Conseil national l’a finalement ac- ceptée à une large majorité. Le PS et les Verts ont voté con- 9
19.3702 é Motion Ettlin Erich (PDC/OW) Autoriser les rachats dans le pilier 3a Lundi 16 mars 2020, au Conseil national De quoi s'agit-il ? Position de l'UBCS Le motionnaire souhaite autoriser les personnes avec un re- L’UBCS se prononce en faveur de l’adoption de cette motion. venu soumis à l’AVS de procéder à un rachat à posteriori Au vu des défis posés par les 1er et 2e piliers et de l’enlisement dans le pilier 3a. Ces versements devront être possibles pour des réformes dans ce domaine, l’importance du 3e pilier ne les personnes qui n’ont pas effectué de versements dans un cesse de croître. La motion 19.3702 permet à l’assuré de com- compte 3a – ou seulement partiellement – par le passé. Pen- bler ses lacunes de prévoyance dans le cadre du 3e pilier, in- dant l’année où le rachat sera effectué, ces versements pour- dividuellement et sous sa propre responsabilité, et ainsi ront être intégralement déduits du revenu imposable. Les trois d’améliorer sa situation à la retraite. Le pilier 3a sera ainsi limitations posées à cette possibilité garantissent que l’objectif mis à pied d’égalité avec les 1er et 2e piliers, dans la mesure demeure le renforcement de la prévoyance individuelle pour où les rachats seront en principe possibles sur la base la classe moyenne. d’années manquantes. Les bénéficiaires en seront en particu- lier les personnes qui, en raison de leur organisation famili- État de la procédure ale ou autres interruptions de leur activité professionnelle, Le Conseil fédéral a rejeté la motion en précisant que souhaitent améliorer leur prévoyance. Par ailleurs pourront en l’introduction d’une autorisation de rachat dans le pilier 3a profiter les personnes qui, en raison du salaire défini comme favoriserait uniquement les personnes au revenu élevé. Le seuil d’entrée par la LPP, n’ont pas la possibilité de s’assurer Conseil des États a, en revanche, adopté cette motion à 20 auprès du 2e pilier. voix contre 13 et une abstention. La Commission de la sécu- rité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS- N) a recommandé l’acceptation de la motion à 13 voix con- tre 10. 10
19.4641 é Interpellation Bischof Pirmin (PDC/SO) « Bâle III final ». Avantages et inconvénients Jeudi 19 mars 2020, au Conseil des États De quoi s'agit-il ? vre de « Bâle III final » fait l'objet de discussions controver- L'auteur de l'interpellation demande au Conseil fédéral de ré- sées par les représentants des autorités et du secteur financier pondre à des questions concernant la mise en œuvre prévue au sein du groupe de travail national. du nouveau dispositif réglementaire du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (« Bâle III final »). Il s'enquiert entre autres Position de l'UBCS de la mise en œuvre de l'instrument « Analyse d'impact de Les Banques Cantonales ont dès le début suivi la mise en œu- la réglementation » (AIR) et du dernier instrument adopté, le vre de « Bâle III final » de manière très critique. Les réglemen- « quick check ». L'auteur de l'interpellation demande égale- tations bâloises ont été conçues uniquement pour des gran- ment au Conseil fédéral si la réglementation est adoptée de des banques actives au niveau international, raison pour manière proportionnelle, sans distorsions de concurrence et laquelle elles ne devraient pas être appliquées à toutes selon le principe « même risques, même règles ». banques à vocation nationale. Les Banques Cantonales pré- conisent par conséquent une « réglementation duale » Le Conseil fédéral conteste le fait que la mise en œuvre pré- (cf. éditorial). Les autorités suivent cependant une autre voie, vue défavorise les banques actives sur le marché national. Il qui vise à ce que « Bâle III final » soit, de manière générale, prend très au sérieux le problème des coûts de mise en œu- mis en œuvre pour toutes les banques. Les banques à voca- vre, qui devront être maintenus à un niveau aussi bas que pos- tion nationale de petites et moyennes tailles ainsi que leurs sible. Le Conseil fédéral retient que les nouvelles directives clients se verront confrontés à des charges et à des consé- concernant l'AIR ainsi que le « quick check » doivent être ap- quences financières importantes. Dans le souci de reprendre pliqués. La question de savoir si une AIR approfondie sera ef- les règles bâloises le plus complètement possible, il est prévu fectuée n'est pas encore tranchée. Le Conseil fédéral an- de prendre des mesures de réglementation qui auront un im- nonce qu'il adaptera éventuellement les standards suisses si pact majeur et des conséquences non prévisibles sur l'activité la mise en œuvre de « Bâle III final » dans d'autres pays de- principale des Banques Cantonales, à savoir l'octroi de cré- vait aboutir à des divergences. dits et d'hypothèques. Il est par conséquent important que l'impact de la réglementation soit évalué à temps et avec tout État de la procédure le sérieux voulu. Le Parlement devrait également pouvoir se Le Conseil des États traitera l'interpellation au cours de la ses- prononcer à ce sujet en fonction de la portée de ces consé- sion de printemps. Depuis un bon semestre, la mise en œu- quences. 11
Focus : Les compétences financières – un facteur de réussite pour l’humain et pour l'économie N ous prenons chaque jour des décisions qui ont une in- fluence sur notre portemonnaie. Il s'agit souvent de pe- tites choses, comme prendre un café en allant au travail ou Beaucoup de jeunes ont de la difficulté à prendre des décisions financières Les chiffres de l'Office fédéral de la statistique mettent égale- acheter une nouvelle paire de chaussures. Mais il peut éga- ment en évidence la nécessité d'agir. Dans une enquête sur lement s'agir de décisions plus importantes, comme conclure les revenus et les conditions de vie en Suisse en 2013, 9.1 % un contrat de leasing ou choisir un plan de prévoyance des personnes interrogées ont dit qu'elles trouvaient très dif- adéquat. Gérer son argent fait partie de notre vie et en est ficile de gérer leur budget. Depuis 2012, les compétences fi- un aspect important. Il est par conséquent indispensable de nancières des élèves sont également évaluées dans le cadre disposer des compétences nécessaires pour le faire. des enquêtes Pisa de l'OCDE. La Suisse n'y a pas encore par- ticipé, le focus étant actuellement mis sur les domaines prin- Gérer son argent avec prudence et circonspection cipaux que sont la lecture, les mathématiques et les sciences est une compétence clé naturelles. L'enquête a cependant clairement montré qu'il est Le terme de compétences financières désigne la capacité de globalement nécessaire d'agir. Ainsi, parmi les jeunes testés gérer effectivement ses ressources financières. Cela signifie dans 15 pays (dont l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, l'Australie, que les personnes connaissent leurs options, planifient les USA, etc.), un quart n'était pas en mesure de prendre des l'avenir, parlent des questions d'argent si nécessaire et sans décisions simples concernant les dépenses quotidiennes. (ou malgré leur) gêne et réagissent de manière adéquate aux événements de la vie qui impliquent une dimension financi- Les personnes de référence pour les questions financières et ère. Celui qui a une bonne maîtrise des questions financières la transmission des compétences financières sont avant tout est plus à l'aise dans notre société de consommation et court les parents. La plupart des enfants et des adolescents font leur moins de risques de rencontrer des difficultés financières. premières expériences pratiques en matière de budget et de dépenses avec leur argent de poche. Il est indiqué d'ajouter Gérer son argent de manière responsable est une phase de à cela des mesures éducatives à l'école, eu égard notamment développement essentielle et un facteur de réussite sociale au principe de l'égalité des chances pour les enfants issus de pour chaque être humain. Les compétences financières sont différents milieux économiques et sociaux. Le Plan d'études également importantes pour l'économie nationale : si une 21 prescrit désormais l'acquisition de compétences financi- personne ne comprend pas les circuits financiers, il lui man- ères. Les élèves doivent être en mesure de planifier un bud- que une base solide pour agir dans l'intérêt de l'entreprise. get et de faire la distinction entre les coûts fixes et les coûts La qualité des entrepreneurs est un facteur central pour le suc- variables. Ils doivent également discuter les possibilités de gé- cès et la croissance d'une économie nationale. Vu l'importance rer leurs propres ressources financières de manière responsa- des compétences financières pour les êtres humains et ble, en fonction de leurs propres besoins, des différents l'économie, il est utile d'encourager leur développement le acteurs du marché et de la diversité de produits offerts. Ces plus tôt possible. Gérer l'argent doit s'apprendre durant compétences sont importantes et utiles. l'enfance déjà, tout comme la lecture et l'écriture. 12
Les Banques Cantonales prennent leurs Les Banques Cantonales prennent leurs responsabilités en la responsabilités matière. Elles sont par exemple actives au sein de l'association En plus de la famille et des établissements scolaires, le secteur FinanceMission, avec les associations d'enseignants de Su- privé peut aussi assumer une part de responsabilité. Les isse alémanique et de Suisse romande. Celle-ci a pour objec- banques sont à cet égard des partenaires prédestinés. D'une tif d'améliorer les compétences financières des jeunes et de part, parce que la gestion de l'argent est leur activité princi- mettre à la disposition des écoles suisses un jeu éducatif digi- pale. Les banques traditionnelles – comme les Banques Can- tal accompagné de matériel didactique. Depuis son lance- tonales – entretiennent des relations étroites avec leur cli- ment, ce moyen didactique a déjà été adopté par plus de entèle. Cette proximité avec les clients permet aux banques 400 écoles, et ce nombre augmente sans cesse. À travers leur de donner à chaque personne des repères généraux pour les engagement pour FinanceMission, les Banques Cantonales questions financières et des conseils en toute transparence et contribuent à ce que les jeunes apprennent très tôt à gérer de transmettre leur savoir-faire. D'autre part, les établisse- leurs ressources financières. C’est indispensable, car gérer ments financiers profitent aussi du fait que leur capital le plus son argent est une préoccupation quotidienne et les compé- important, c'est-à-dire la relation client, se trouve renforcé et tences financières sont un important facteur de réussite pour qu'ils ont des clients plus actifs et plus performants dans le do- les êtres humains et l'économie. maine financier. Les compétences financières regroupent bé- néfice social et avantage entrepreneurial. Cela offre par con- séquent des opportunités pour des partenariats public-privé. 13
Feedback et renseignements : Éditeur : Union des Banques Cantonales Suisses Union des Banques Cantonales Suisses Marilena Corti Wallstrasse 8, Case postale Chef de projet Affaires publiques CH-4002 Bâle, Suisse Téléphone +41 (0)61 206 66 21 Téléphone +41 (0)61 206 66 66 m.corti@vskb.ch E-Mail vskb@vskb.ch www.banquecantonale.ch Questions des médias : Union des Banques Cantonales Suisses Le bulletin d’information « Regard sur la Session » de Centre médias l’Union des Banques Cantonales Suisses est disponible en Téléphone +41 (0)61 206 66 18 langues allemande et française. En cas de litige, la version E-Mail medien@vskb.ch originale en allemand fait foi. Février 2020
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