La SOA, votre informatique
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E n q u ê t e La SOA, va mettre en pièces votre informatique Depuis quelques années, les grands éditeurs de logiciels d’entreprise, que ce soit les ERP ou les WMS, ne jurent que par elle. Les cabinets de consultants lui prédisent un bel avenir. Elle, c’est la SOA, l’architecture orientée services, censée faire gagner en flexibilité et en réactivité non seulement l’informatique, mais surtout les activités métiers et la logistique. Comment ? En assemblant entre eux des composants issus d’applications différentes, comme des briques de Lego, pour coller au mieux aux processus métier de l’entreprise. Pourtant, la majorité des cadres opérationnels n’en ont jamais entendu parler. Et les mises en œuvre dans le domaine de la logistique sont rares, en tout cas dans l’Hexagone. mieux aligner les ressources informa- tiques avec les besoins métiers, d’au- 44 tomatiser les échanges et les proces- sus, y compris dans la chaîne logis- tique, et même lorsque certains maillons sont externalisés. Le tout en masquant aux utilisateurs la com- plexité sous-jacente du système d’in- formation. Une nouvelle approche de conception Première certitude : la SOA n’est pas un produit, ni un logiciel comme peut l’être une solution d’EAI (Entreprise Application Integration), qui est conçue pour connecter entre elles P « our nos clients Supply doute pour ne pas fâcher ses parte- diverses applications (ERP, WMS, Chain, la SOA c’est un peu naires éditeurs de logiciels. Car ces TMS, etc.) et sur laquelle peut de la science-fiction. Per- derniers en revanche, SAP, Microsoft d’ailleurs s’appuyer un projet de sonne n’a de projet en cours ou Oracle en tête, ne ménagent pas SOA. C’est une nouvelle approche de actuellement ». Ce témoi- leurs efforts pour affirmer haut et fort conception des applications qui rend gnage ne provient pas d’un obscur qu’une petite révolution est en leurs différentes fonctionnalités consultant réticent aux nouvelles marche dans le domaine de l’infor- accessibles sous formes de services, avancées de la technologie mais d’un matique avec la SOA (Service qu’on appelle généralement des ser- grand cabinet de conseil, qui préfère Oriented Architecture), l’architecture vices web. Contrairement aux appli- toutefois garder l’anonymat, sans orientée services qui permettra de cations monolithiques, on peut ainsi N°20 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - DÉCEMBRE 2007
www.entrepotonline.com + 33 (0)1.41.79.77.77 12 500 m² France Ile de France Nord Pas de Calais Valls Seine-Maritime 150 000 m² PACA Aquitaine gq Pays-Bas 32 000 m² Belgique Longueil Ste Marie - 60 18 500 m² Les Plates-Formes logistiques y 10 700 m² au coeur de vos marchés St Witz- 95 22 700 m² Miramas - 13 22 510 m² 20 000 m² 39 500 m² 45 000 m² 23 900 m² Houplines - 59 Le Havre - 76 Ethainus - 76 Châtres - 77 St Fageau Pont Thierry - 95
envisager qu’une application comme spécifique, mettre ce module prise de la gestion des stocks puisse faire commandes à disposition de ses nou- appel à un service proposé par une veaux partenaires, par exemple sur le autre application, comme l’ERP, pour web. C’est ce qu’on appelle la réutili- remplir une commande client par sation de services. exemple. L’objectif de cette approche : fabriquer des applications composites Orchestrer ses flux qui utilisent des services issus de en fonction de ses clients diverses applications afin de coller le En allant encore plus loin, avec une plus finement et le plus rapidement architecture SOA du sol au plafond, possible aux processus métiers de ce spécialiste des pièces détachées l’entreprise. Dans ce cas, on parle automobiles pourrait adapter sa logis- souvent d’orchestration de services et tique (flux tirés ou poussés) suivant le de processus. type de client : première monte, deuxième monte, grande distribution. Trop important pour En fait, les processus sont différents, les seuls informaticiens mais les composants métiers utilisés Avec la SOA, l’idée est donc de sont identiques : prise de commande, découper les applications en fonc- gestion des emplacements, prépara- tions autonomes, mises à la disposi- tion de commandes, chargement des tion des partenaires internes ou véhicules, etc. Seule change la externes. Plus besoin de construire manière dont le flux va être orchestré : des interfaces dédiées, l’intégration en flux tiré, la commande est trans- s’effectue via un dialogue entre com- mise au module de gestion du trans- posants logiciels qui peuvent résider Jean-Marie Le Bizec, port (l’impératif étant de livrer à en charge de l’urbanisation sur des systèmes différents, en utili- des systèmes d’information l’heure dite) avant de passer à la ges- sant des protocoles standard. Grâce à chez Geodis tion d’entrepôt, qui fait remonter les une nouvelle catégorie d’outils, les « Pour la première fois, informations de préparation de com- ESB (Enterprise Service Bus), qui les responsables métiers mande ; tandis qu’en flux poussé, jouent le rôle d’intermédiaires entre seront capables de sans impératifs horaires précis, les 45 composants fournisseurs et consom- demander aux applications services du WMS sont d’abord mateurs de services. Mais contraire- de soutenir un processus consultés, pour optimiser la prépara- ment à l’EAI, l’objectif n’est ici pas métier et non de lancer un tion de commandes, la préparation de purement technique. « La SOA, c’est processus métier en jouant palettes, le remplissage des camions, beaucoup trop important pour être sur les contraintes imposées avant de donner la main au TMS. Or, laissé aux mains des informaticiens. par les applications ». dans une architecture classique, faire C’est très intéressant pour les opéra- communiquer des applications est tionnels », souligne Jean-Noel Lefeb- très complexe, il faut développer des vre, fondateur d’Aera.aero Consul- charge de l’urbanisation des systèmes interfaces, et surtout assurer leur tants. Pourquoi ? Parce que l’on peut d’information chez Geodis. Ima- maintenance à chaque changement désynchroniser le service métier, qui ginons le cas d’un fournisseur de de version d’une application. Avec un parle à un responsable logistique, de pièces détachées automobiles, qui ESB, l’intégration est plus simple. l’ensemble des composants informa- traitait uniquement avec des gara- Quand une commande est reçue, tiques sous-jacents, qui relèvent du gistes et s’apprête à travailler égale- l’ESB, souvent associé à des outils domaine du directeur informatique. ment avec la grande distribution, en d’orchestration, active les bons Que se cache-t-il derrière ce jargon intégrant donc une toute autre chaîne composants en fonction de règles technico-marketing ? « Pour la pre- logistique. Aujourd’hui, sa gestion de prédéfinies. mière fois, les responsables métiers commandes est incluse dans son logi- seront capables de demander aux ciel de gestion commerciale, qui n’est Des catalogues applications de soutenir un processus utilisable tel quel que dans le cadre de services web métier et non de lancer un processus de son activité avec les garagistes. Cette vision idyllique ne deviendra métier en jouant sur les contraintes Si demain ce logiciel est basé sur pas réalité avant quelques années, imposées par les applications », une architecture SOA, le fournisseur tout du moins en France. Ce qui résume Jean-Marie Le Bizec, en pourra alors, sans développement n’empêche pas la plupart des éditeurs DÉCEMBRE 2007 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°20
E n q u ê t e nomenclature complètement standar- Quand SOA rime disée », reconnaît-t-il par ailleurs. Autrement dit, le bénéfice pour le avec gestion des aléas client n’est ici pas tellement lié à l’in- Pour de nombreux observateurs, la SOA rendra plus facile la gestion tégration avec un service d’une autre en temps réel des aléas (en anglais, SCEM, Supply Chain Event application, mais à la facilité de Management). En effet, le déclenchement d’une alerte sur la chaîne modifier ses processus sans changer logistique, par exemple une grève dans un port, doit pouvoir entraî- d’application. ner une replanification du schéma logistique selon des règles prééta- blies, pour trouver automatiquement une alternative en termes de Les processus métier doivent transports ou bien en termes de fournisseur. C’est ce que pourrait per- être bien documentés mettre la SOA, en facilitant le dialogue entre les différentes couches Tout cela est alléchant, mais nécessite du système d’information, des lecteurs de code barres aux systèmes de s’offrir le dernier cri, estampillé centraux, et en orchestrant les processus en fonction de règles métier. SOA, en matière de progiciel. Or il reste dans l’entreprise une grande par- tie d’applications « monolithiques » se prévalant d’une architecture SOA qui ne seront sans doute pas aussi comme SAP, Red Prairie, Manhattan faciles à intégrer dans la nouvelle ou High Jump, de proposer dès à pré- architecture. « La SOA permet d’au- sent de véritables catalogues de ser- tomatiser une partie des processus vices web, avec des composants de métier, à condition qu’ils existent gestion des ordres, des entrepôts, du préalablement et qu’ils soient docu- transport… En théorie, cela permet, à mentés », souligne Marc Carrel, l’aide d’outils d’orchestration adé- Responsable de l’activité intégration quats, d’aller choisir certaines fonc- SOA chez Accenture. Autre difficulté tionnalités pour les intégrer dans un pour faire communiquer les applica- processus particulier, comme la prise tions entre elles : un référentiel com- de commande par exemple. En pra- mun de données, qui peut représenter tique toutefois, les possibilités sem- un énorme travail. « C’était déjà le 46 blent pour l’instant se limiter à leur gros challenge avec les ERP, mais là, propre portefeuille de produits ou à en logistique, c’est très difficile, car la quelques partenaires, à moins de faire chaîne de partenaires est très éten- appel à une plate-forme d’un éditeur due, et il n’y a pas de norme de réfé- tiers pour orchestrer et assembler les rentiel », explique Jean-Marie Le différents composants. « Pour un édi- Bizec. De quoi freiner sans doute un teur de progiciels, avoir une stratégie peu l’ardeur des informaticiens pour SOA, c’est pouvoir faire des projets la mise en place de gros projets SOA. où l’on est capable de satisfaire à « J’observe une méfiance accrue de 100 % les besoins client sans toucher nos clients vis à vis de la technologie. à la programmation. L’avantage Chez certains, la déception et la frus- client, c’est que les processus seront tration par rapport aux attentes sont très bien adaptés à ses besoins, avec énormes vis à vis des ERP et des APS. des coûts zéro de mise à niveau Le pire, c’est qu’il y a de vrais gains contrairement aux logiciels clas- avec la SOA, mais si les discours des Fabrice Corbières, siques avec des développements spé- qui dirige le pôle Supply Chain éditeurs restent centrés sur la techno- cifiques. L’architecture SOA est 50 % chez Cap Gemini Consulting logie, cela n’intéressera personne », moins chère en coût de possession « La SOA peut notamment met en garde Jérôme Courgeon, qu’une solution traditionnelle », pré- être intéressante dans Directeur de l’activité Supply Chain cise Ottavio Rivelli, Directeur du un grand groupe pour faire chez PEA Consulting. développement Europe de High dialoguer plus Jump Software. « Notre WMS peut facilement, en quasi temps Surtout pas de Big Bang échanger des données avec d’autres réel, un progiciel Comme pour toute nouvelle techno- applications sous forme de services de planification centralisé ». logie, il est fortement recommandé de web, même si il n’y a pas encore de réaliser un projet pilote sur une petite N°20 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - DÉCEMBRE 2007
E n q u ê t e partie du système d’information, en comme Manugistics ou i2, avec la interne. Et de se focaliser sur un pro- couche d’exécution, qui peut être blème concret (concernant la prise de constituée d’une multitude d’ins- commande, ou le suivi des marchan- tances de logiciels hétérogènes dans dises par exemple) que les applica- chaque filiale nationale. « Avec les tions actuelles ne peuvent pas solutions classiques, il faut dévelop- résoudre. Par ailleurs, il faut penser à per autant d’interfaces qu’il y a de réutiliser des couches existantes plu- logiciels de gestion commerciale tôt que de tout modifier d’emblée, dans chaque pays, alors que la SOA auquel cas la direction informatique permet de ne développer l’interface devra se métamorphoser en labora- qu’une seule fois entre le processus toire de techniciens de pointe. Pour de planification et un ESB, vers Ottavio Rivelli, Fabrice Corbières, qui dirige le pôle Directeur du développement Europe lequel les logiciels de chaque pays Supply Chain chez Cap Gemini de High Jump Software enverront des requêtes pour savoir si Consulting, la SOA peut notamment « L’architecture SOA est tel ou tel produit est disponible à la être intéressante dans un grand 50 % moins chère en coût commande », explique-t-il. On peut groupe pour faire dialoguer plus de possession qu’une aussi avoir recours à la SOA et aux facilement, en quasi temps réel, un solution traditionnelle ». services web pour connecter son sys- progiciel de planification centralisé, tème à celui de ses partenaires. Pernod renonce à la SOA, En 2004, Pernod se lance dans un projet d’orchestration de pro- Vincent cessus pour améliorer avec succès la réactivité de sa logistique. Bonnet, Mais trois ans plus tard, en préparant la migration de son ERP, le DSI de l’entreprise se rend compte que l’ouverture promise par la SOA Pernod n’est pas au rendez-vous. En tout cas, dans des délais et des coûts 48 raisonnables pour une PME de 820 personnes. L « a SOA, on s’est rendu compte (Movex pour la gestion de stocks et qu’on pouvait faire sans ». C’est Genacode pour la prise de commandes le constat amer que fait aujour- et la tarification) et est incapable de d’hui Vincent Bonnet, le DSI de recalculer la facture si la livraison ne Pernod, trois ans après la mise en correspond pas exactement à la com- place d’une plate-forme d’orchestra- mande effectuée. Il faut alors se recon- tion de processus. L’entreprise de necter, annuler puis repasser la com- 820 personnes réalise 340 millions de mande dans Genacode, ce qui peut chiffre d’affaires répartis entre les faire perdre une journée entière. Cette activités de fabrication (Pastis 51, absence de réactivité est d’autant plus Suze, etc) et de distribution en dommageable que Pernod est soumis à France de produits d’autres filiales la Régie des alcools, ce qui l’oblige du groupe Pernod Ricard (Aberlour, d’une part à tenir un registre particu- Mumm, Zubrovska...). En 2004, la DSI lier, dit de comptabilité matière sur les cherche à résoudre plusieurs pro- entrées et sorties en équivalent alcool blèmes liés à l’obsolescence de son pur, et d’autre part, à remettre aux outil informatique Log3, développé chauffeurs de camions lors de chaque en interne et utilisé dans ses dépôts expédition un document d’accompa- ainsi que sur sa plate-forme logis- gnement qui doit mentionner le mon- tique de Créteil. Son principal défaut : tant des droits de douane correspon- il ne se connecte que deux fois par dant exactement à la livraison, sous jour par modem au back office peine de lourdes amendes. Autre pro- N°20 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - DÉCEMBRE 2007
« Contrairement à l’EDI, les services web ne nécessitent pas préalable- ment que les deux parties se mettent d’accord. La SOA devrait permettre de fournir un service de traçabilité des livraisons par exemple », argu- mente Jérôme Courgeon. Partager ses processus avec ses partenaires En se projetant un peu dans le futur, on peut également envisager des pro- cessus partagés entre plusieurs entre- prises, au niveau comptable, finan- cier, de la gestion client ou de la gestion des stocks. Eric Daubié, Directeur marketing Europe de en plus vers une logique de collabo- nements : il s’agit de partager un l’Ouest de Sterling Commerce, y ration. Prenez l’exemple de la GPA, business en commun ». De fait, pour croit dur comme fer : « On va de plus la gestion partagée des approvision- Sterling Commerce, la SOA s’envi- faute de temps blème : Log3 ne sait pas gérer la traça- l’installation des progiciels eux-mêmes. nous demandait de changer de ver- bilité, c’est pourquoi Pernod choisit le Cela commence par la description fine sion pour tel ou tel composant, et WMS de l’éditeur français Shelly. Ce des processus métier (commande, ordre même de modifier à la marge le logiciel présente aussi l’avantage de de distribution, d’achat, etc.) et leur tra- connecteur déjà développé pour pouvoir travailler nativement avec duction en termes d’orchestration entre Shelly ». Durant trois mois, l’équipe l’ERP JDE, retenu au niveau du groupe les différentes applications. « Il fallait travaille d’arrache-pied avec les édi- 49 Pernod Ricard, et devant remplacer définir les événements que POM devait teurs alors que la migration vers JDE chez Pernod d’ici à janvier 2008 à la fois détecter pour en déduire telle ou telle doit commencer en juillet. « En mars, Movex et Genacode. Par ailleurs, action », explique Vincent Bonnet. Le j’ai dit stop. On ne pouvait pas concernant la gestion du droit des côté technique, lui, est nettement plus prendre le risque de faire exploser le alcools, Pernod choisit également de ardu pour l’équipe informatique de budget ERP pour des seules raisons s’adresser à un éditeur (ID Systèmes et Pernod. Il s’agit de développer des d’interface », lance Vincent Bonnet. son logiciel Régie Plus), plutôt que de connecteurs pour Shelly et Régie Plus. Il Finalement, c’est l’EAI interne de poursuivre sur des développements n’empêche que POM est opérationnelle Shelly, P2P qui sera utilisé pour faire spécifiques. à la mi-2005. Et elle apporte un réel pro- le lien temps réel avec JDE et avec grès : quand un camion est chargé, la RegiePlus. POM, le chef d’orchestre facture et le document d’accompagne- Et le 14 janvier 2008, quand Gena- Dans ce contexte, le recours à un outil ment, avec les bonnes quantités, lui par- code et Movex seront arrêtés, POM d’orchestration, en l’occurrence l’EAI viennent désormais dans les deux subira le même sort. « Organiser les BizzTalk 2004 de Microsoft, semble s’im- minutes qui suivent. processus est un bon concept, mais il poser. Movex et Genacode seront rem- faut une année de développement placés par JDE, il n’y aura donc pas à Trois mois de cauchemar devant soi et une équipe informa- refaire l’interfaçage autour de Shelly et Mais c’est début 2007 que sonne le tique très affutée, ce n’est pas à la Régie Plus. C’est le concept de réutilisa- coup de grâce, quand il s’agit de portée d’une PME. Même encore en bilité que l’on trouve dans la SOA. connecter JDE avec POM. Après avoir 2007, cela ne fonctionne que si on a Assistée par la société Vistali, la mise en fait un essai non concluant avec un les bons composants et les bonnes oeuvre de l’outil, baptisé en interne connecteur « sur étagère » d’un éditeur versions, dans un équilibre somme POM (Plate-forme d’Orchestration tiers, la DSI décide de s’y atteler elle- toute assez précaire », conclut Métier), s’effectue en même temps que même. « Ça a été un cauchemar, on Vincent Bonnet. ◆ DÉCEMBRE 2007 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°20
E n q u ê t e sage surtout au niveau multi entre- prises. L’idée est de pouvoir s’adapter à tout changement externe (nouvelle Jérôme Courgeon, référence, nouveau client, nouvelle Directeur de l’activité Supply Chain manière de travailler, nouvelle régle- chez PEA Consulting. mentation), en ne changeant que la « J’observe une méfiance partie service en question. Une entre- accrue de nos clients vis à vis prise peut ainsi multiplier ses réseaux de la technologie. de distribution (grandes surfaces, Chez certains, la déception magasins spécialisés, web, détaillants et la frustration par rapport via grossistes, etc.) en tenant compte aux attentes sont énormes à chaque fois des contraintes de vis à vis des ERP chaque acteur, des façons de passer et des APS. » les commandes (une fois par semaine ou par mois, règlement à 30 ou 60 jours, par virement), des formats d’échange utilisés (Edifact, Ansi x12, Commerce, qui est à la fois un opéra- bon de livraison, facture), etc. teur de réseau et un éditeur de logi- « Gentran Integration Suite, est une ciel, pourrait être tenté d’étendre cette couche d’agilité qu’on place entre logique Saas à d’autres secteurs que l’interne et le monde extérieur et qui le transport, en distribuant des briques s’adapte : elle fournit les fondamen- applicatives liées à la logistique au taux de l’approche SOA : ESB et ges- travers d’un écosystème, dans le tion de processus. Rien besoin d’im- cadre d’un processus partagé par un poser à vos partenaires, et en interne, autre que l’évolution de la passerelle ensemble de partenaires. vos applications restent ce qu’elles Sterling Integrator, remise au goût du sont », affirme-t-il. En fait, GIS n’est jour de la SOA. En revanche, Sterling Des prestataires logistiques semble se préparer à un changement peu concernés plus important, initié par le rachat de En attendant ces services d’un nou- 50 Nistevo, et qui pourrait préfigurer un veau type, les prestataires logistiques, nouveau type de prestataire basé sur eux, ne sont pas encore tous la SOA, le Saas ou Software as a conscients des bénéfices de la SOA, Service. Nistevo est une plate-forme loin s’en faut. Norbert Cohen, Vice- de gestion des transports aux Etats- président exécutif de l’Aslog expli- Unis à laquelle sont abonnés des cen- que pourquoi. « La réalité, c’est qu’il taines de transporteurs. Lorsqu’un n’y a pas d’ERP pour les presta- donneur d’ordre s’adresse à Nistevo, taires, soit il y a des développements la plate-forme redistribue les ordres spécifiques, soit des briques métiers auprès de ses abonnés, qui appliquent telles que le WMS, le TMS, etc. La tous le même processus. Sterling logique voudrait que l’on passe par une démarche SOA, orientée proces- sus pour faire des offres transversales au lieu de travailler de manière cloi- sonnée, mais chez les prestataires, Norbert Cohen, tous ces modules sont très faiblement Vice-président exécutif de l’Aslog interconnectés aujourd’hui car la « La réalité, c’est demande transverse de logistique est qu’il n’y a pas d’ERP pour assez rare. Les appels d’offres portent les prestataires, soit il y a sur de petits segments, le transport des développements express, le lot, la messagerie, l’over- spécifiques, soit des briques seas, l’entreposage, etc. ». Le chan- métiers telles que le WMS, tier de la SOA ne fait visiblement que le TMS, etc. » commencer. Jean-Luc Rognon N°20 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - DÉCEMBRE 2007
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