LA TRADUCTION AUTOMATIQUE - LE MAGAZINE D'INFORMATION DES LANGAGIERS
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LE MAGAZINE D’INFORMATION DES LANGAGIERS Numéro 117 • Automne 2012 www.ottiaq.org L A T R A D U C T I O N AU TO M AT I Q U E Envoi de publication canadienne convention numéro 1537393
Une formation offerte aux trois cycles : - Baccalauréat en traduction - Diplôme d’études supérieures spécialisées en traduction et terminologie - Maîtrise en traduction et terminologie — avec stage et essai - Maîtrise en traduction et terminologie — avec mémoire - Doctorat en linguistique avec concentration en traductologie. INFORMEZ-VOUS DÈS MAINTENANT www.fl.ulaval.ca Manuel Fresnais Propriétaire de Édi-Science UN PR un PR c’est Un pro, c’est un langagier dont les compétences sont reconnues et vérifiées par l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec. W W W .O T T I A Q. O R G
POUR COMMENCER Qui a peur de la traduction automatique ? N O 117 AUTOMNE 2012 Sur le vif 4 On traduit dans l’Estrie/ Betty Cohen, trad. a. Translation in the Townships, une manifestation langagière à deux volets tenue dans un cadre idyllique. J e reprends ici le titre du premier article de notre dossier, car s’il est un aspect de notre métier dont nous nous méfions tous, c’est bien celui-là. Que nous veulent donc tous À l’ordre du jour 6 ces mordus de technologie qui ont décidé que la langue — Réal Paquette : un président cette langue si belle et si rebelle en même temps — pouvait engagé et rassembleur. entrer dans un moule ? Pensent-ils qu’une machine pourra un jour remplacer ce merveilleux mécanisme qu’est le cerveau humain ? Y sont fous ces technos ! Notes et 8 contrenotes La bibliothèque idéale Il suffit néanmoins de lire de plus près pour constater à quel point ces nouveaux du traducteur. outils pourraient nous être utiles. Lorsque les documents se répètent d’une fois à l’autre, lorsque le domaine est spécialisé, lorsque le style est particulier au domaine et — surtout — lorsque les délais rétrécissent comme peau de chagrin, ne Dossier 9 La traduction automatique voudrait-on pas pouvoir au moins générer en quelques minutes une traduction semble connaître un regain « révisable » et laisser tout le temps au réviseur pour la peaufiner ? Lorsqu’on pense de popularité. Circuit a fait appel à des spécialistes du domaine efficacité et rentabilité, cette solution serait idéale… dans certains domaines et pour recueillir et transmettre le plus d’information possible certaines circonstances bien entendu. sur le sujet. Mais chaque étape de progrès vient avec son lot de changements, bienvenus ou non. Une telle évolution signifierait une transformation des processus et métiers de la Des livres 24 traduction. Comme les mémoires ont créé le « paratraducteur » — pas encore tout à Lexique de cooccurrents. Bourse et conjoncture fait né d’ailleurs —, la traduction automatique créera peut-être des réviseurs-éditeurs économique : la mise à jour d’une valeur sûre. D’après dont la tâche consistera à améliorer la production de la machine pour l’amener à un Cities in Translation, réflexion niveau honorable. Et, qui sait, ce métier-là sera peut-être plus prisé que celui de sur un espace culturel montréalais méconnu. Garner’s Dictionary paratraducteur. Car c’est de qualité de la langue qu’il s’agit avant tout. of Legal Usage. Les nouveautés. Cependant, allons-nous une fois de plus laisser des non-professionnels s’emparer de ces outils pour nous couper l’herbe sous le pied ou serons-nous cette fois plus Des mots 28 prêts à intégrer ce changement et à le gérer nous-mêmes, par nous-mêmes, pour TermWiki, un outil terminologique libre et ouvert. nous-mêmes et dans l’intérêt de nos clients. S’approprier ou subir ? Là est toute la question. C’est ce que les pages qui suivent m’ont inspiré comme réflexion. Quoique très Des revues 29 techniques, elles donnent un aperçu des possibilités et limites de la traduction Terminologie, traduction automatique et multilinguisme. automatique, de « l’état de l’art » et de ce nous pouvons en faire. Mieux informés, nous pouvons mieux réagir. C’est pourquoi Circuit a tenu à présenter ce dossier. Pages d’histoire 30 Nous vous souhaitons donc bonne lecture et bonne réflexion. La traduction a occupé une place non négligeable dans les activités littéraires et les préoccupations esthétiques d’André Gide.
SUR LE VIF Publié quatre fois l’an par l’Ordre des traducteurs, CHRONIQUE DIRIGÉE PAR BETTY COHEN terminologues et interprètes agréés du Québec Depuis quelques années se déroule chaque été un événement à la fois professionnel et bucolique, langagier 2021, avenue Union, bureau 1108 et amical, en français et en anglais. Montréal (Québec) H3A 2S9 Tél. : 514 845-4411, Téléc. : 514 845-9903 Courriel : circuit@ottiaq.org Site Web : www.ottiaq.org Vice-présidente, Communications — OTTIAQ Linda Caron Le cercle des irréductibles lexicophiles, ou Directrice Betty Cohen comment les traducteurs créatifs s’obstinent… Rédactrice en chef Certains diraient qu’ils moyen de méthodes de traduction pratiques Gloria Kearns sont fous, ces traducteurs, et académiques, tirées aussi bien d’une ex- Rédaction Philippe Caignon (Des mots), d’autres, qu’ils font preuve périence dans le monde du commerce avec Pierre Cloutier (Pages d’histoire), Lucille Cohen d’un professionnalisme une reconversion « sur le tas » vers la traduc- (secrétaire), Stéphan Gervais (Des techniques) Marie-Pierre Hétu, Solange Lapierre (Des livres), exemplaire. Alors que le tion, que de l’enseignement de la traduction à Nils Lovgren, Barbara McClintock, Éric Poirier, Eve grand public perçoit souvent la traduction l’université. Et surtout, en démontrant ces Renaud (Sur le vif) comme un métier en voie de disparition vu le méthodes avec des exemples concrets, ce qui Dossier Stéphan Gervais et Philippe Caignon développement de technologies en « équa- permet vraiment d’internaliser les procédés Ont collaboré à ce numéro tions interlinguales » (ou officiellement, tra- et approches variées de chaque expert en la Diego Bartolome, Sonia Corbeil, Arianne DesRochers, duction automatique…), une centaine de matière. Patricia Godbout, Pierre Isabelle, Margaret Jackson, Barbara Inge Karsh, Richard Kittredge, Anne-Marie traducteurs français-anglais dévoués se sont Le troisième ingrédient paraîtra peut-être Mesa, Benoit Paré, Marc Pomerleau, Nadia Price, réunis du 18 au 22 août pour perfectionner négligeable. Pourtant, il est impossible de Indra Sāmīte, Lisa Sheppard, Louise Thériault, Ágnes Varga leurs compétences langagières lors de la travailler et d’apprendre de manière interac- Direction artistique, éditique, prépresse et impression conférence On traduit dans l’Estrie, organisée tive avec un grand groupe. Le nombre de par- Mardigrafe par Anglocom. Pour ces professionnels insa- ticipants pour chaque volet (moins de 80 si Publicité Karine Gélinas, OTTIAQ tiables, quelle est la recette d’une conférence je ne m’abuse) est idéal pour permettre une Tél. : 514 845-4411, poste 225 • Téléc. : 514 845-9903 réussie ? atmosphère professionnelle, mais aussi Droits de reproduction Le premier ingrédient est bien sûr un cadre amicale, une participation active de chacun Toutes les demandes de reproduction doivent être acheminées à Copibec (reproduction papier). idyllique, favorable au remue-méninges et aux (en petits groupes ou directement avec des Tél. : 514 288-1664 • 1 800 717-2022 échanges. Le deuxième ingrédient pour satisfaire séances de questions/réponses) et une ébul- licenses@copibec.qc.ca cette faim : des conférenciers intéressants, ex- lition d’idées guidée par nos orateurs. Ce for- Avis de la rédaction La rédaction est responsable du choix des textes périmentés et divertissants, comme François mat permet aussi d’apprendre à connaître ses publiés, mais les opinions exprimées n’engagent que Lavallée, Réal Paquette, Dominique Jonkers et collègues après chaque séance ou lors des les auteurs. L’éditeur n’assume aucune responsabilité en ce qui concerne les annonces paraissant dans Circuit. Rachel Martinez, qui font passer pauses-santé, ou de conti- © OTTIAQ huit heures de présentations nuer les débats et les dis- Dépôt légal - 4e trimestre 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec comme une lettre à la poste. cussions sur le thème abordé Bibliothèque et Archives Canada ISSN 0821-1876 Comment ? Avec des notes d’hu- On laisse mijoter le tout à Tarif d’abonnement mour sur le nombre trop impor- feu doux pendant deux à Membres de l’OTTIAQ : abonnement gratuit. tant de seins (non, pas les trois jours et on obtient des Non-membres au Québec : 1 an, 45,99 $; 2 ans, 86,23 $. Au Canada, à l’extérieur du Québec : 1 an, nombreuses villes saintes du traducteurs avertis, et prêts 42,00 $ ; 2 ans 78,75 $. À l’extérieur du Canada : Québec, mais bien « sein ») à affronter le quotidien avec 1 an, 50,00 $; 2 ans, 90,00 $. Toutes les taxes avec la traduction systématique une nouvelle énergie. Au sont comprises. Chèque ou mandat-poste à l’ordre de « Circuit OTTIAQ » (voir adresse ci-dessus). de « within » par « au sein de » quotidien, le traducteur est Cartes de crédit American Express, MasterCard, sans aucune retenue (ce qui est seul face aux obstacles du Visa : www.ottiaq.org/publications/circuit_fr.php tout de même choquant…). En métier ; lors d’une confé- Deux fois lauréat du Prix de la meilleure nous interpellant avec des rence comme celle-ci, il est publication nationale en traduction de la Fédération internationale des traducteurs. mots d’action forts qui font de encouragé par ses pairs et la traduction un art martial (et reçoit l’assurance qu’il n’est de ce fait, ces méthodes sont à tout jamais gra- pas fou de se poser tant de questions et de vées dans nos mémoires) comme « sabrer » mettre en doute chaque article, adverbe, Complice de votre réussite depuis 20 ans (ça fait mal !), « scinder » (ça passe ou ça préposition. Il fait simplement preuve de la Circuit • Automne 2012 casse…), « compacter », « substantiver », rigueur, du perfectionnisme et de l’assiduité 100 % PC « croiser », « oser/faire preuve d’audace », exigés par sa profession. Imprimé sur papier recyclé 100 % postconsommation, fabriqué avec des « supprimer », « remettre en place ». Au Nadia Price fibres désencrées sans chlore, à partir d’une énergie récupérée, le biogaz. Originaire de l’Alsace, Nadia Price habite depuis 10 ans en Caroline du Sud et après 7 ans dans la gestion de projets de traduction et 2 ans dans le marketing, elle s’adonne à l’interprétation téléphonique et à la traduction de l’anglais vers le français à plein temps. 4
En 2012, il s’intitulait Translate in the Townships et Traduire dans l’Estrie. Notre chronique propose donc deux comptes-rendus, par deux profesionnelles, dans les deux langues. “Translate in the Townships”: A Newcomer’s Perspective It was with a fair amount of trepidation complemented the essence of that I registered for “Translate in the Ros’s earlier presentation on Townships,” the third in a series of confer- editing for musicality. ences organized by Anglocom’s president, In both her talks, Chris Grant Hamilton. My apprehension did not Durban generously shared her stem from doubts about the conference knowledge with real-life exam- itself; on the contrary, what I questioned ples of her high-profile con- was my place in it. Would I, a tenderfoot tracts and anecdotes from her translator, who’d entered the field just over extensive experience. Always at a year ago, have something to gain from the heart of her discourse was this event aimed at “premium-market the belief that translators who translators”? It seemed a daunting and have taken the trouble to be- exclusive title. come sought-after profession- Maybe no one needs to know, I consoled als—through genuine special- myself as I packed my bag. I’ve got my ization—and increase their freshly printed business cards, right? And visibility through unconven- besides, doesn’t it stand to reason that tional marketing techniques— one with less experience would have the will inevitably gain access to the most to learn? premium market and a fulfilling, Determined to make the most of the lucrative career (more on this event, I attended every workshop on the in her book The Prosperous French-to-English track. Speakers included Translator). four prominent personalities in the transla- Impassioned speaker David tion industry who shared their passion and Jemielity took us behind the scenes expertise and imparted tips for becoming for a look at the processes involved better translators, with writing and style as in translating “image-critical” texts an underlying theme. for the CEO at Banque Cantonale Grant Hamilton gave two hands-on work- Vaudoise (Lausanne). His words shops: “Quick and Dirty Strategies for Hard of advice extended beyond the to Translate French Terms”—for all those field of financial translation and words we’ve come to know and hate, like in- are still ringing in my ears: “project tervenant, dynamique, pertinent, engoue- expertise.” He really brought home ment—and “Putting the Zing Back Into Ads”, the importance of knowing your with expert advice on turning advertising language inside out, having texts into precise, punchy, crafted copy that the confidence to emerge from gets noticed. anonymity, always being ready to Ros Schwartz’s session on literary trans- explain your choices, meeting with lation gave us a unique opportunity to work your clients, anticipating their with author and translator François questions and being prepared to Lavallée. We picked his brains about what offer alternatives. he believed were the important elements to Helped by the green vistas, a healthy inspiration and guidance on how to steadily retain when translating one of his short sto- dose of clean Orford air, and several full cir- bridge the gap between the premium market Circuit • Automne 2012 ries. In this case, he opted for sound and cuits in the spa, I am happy to report that and me (though I may have a longer road beauty of language over a “correct” trans- my pre-conference jitters were completely ahead that most other attendees). lation almost every time. The session nicely appeased. The event gave me a wealth of Lisa Sheppard Lisa Sheppard is a Spanish/French-to-English translator. She is the 2012 winner of the Translate in the Townships translation contest. 5
À L’ORDRE DU JOUR CHRONIQUE DIRIGÉE PAR BETTY COHEN Réal Paquette : un président engagé et rassembleur Par Anne-Marie Mesa, trad. a. Réal Paquette, trad. a., a récemment été élu au poste de président de l’Ordre par son conseil d’administration. Circuit a rencontré ce passionné de littérature et d’enseignement et a recueilli les propos d’un homme engagé. doctorat que le Collège universitaire de Saint- communications en 2011 et enfin président en Boniface, à Winnipeg (Manitoba), lui offre la di- juin dernier. « Pour moi, être membre, c’est rection de sa toute nouvelle École de traduc- s’engager, je trouverais inconcevable de ne pas tion, où il enseigne de 1984 à 1988. La direction, participer à la vie de l’organisme dont je suis l’enseignement et l’engagement auprès de ses membre », affirme-t-il. Il s’engage d’ailleurs étudiants auront raison de sa thèse de docto- aussi auprès des étudiants puisqu’il est ac- rat, qu’il ne terminera pas. Mais cet homme de compagnateur officiel aux Jeux de la traduction terrain n’a aucun regret à ce chapitre. De retour de 2006 à 2011, et auprès des futurs membres, à Montréal en 1988, il pratique la traduction à ayant agi à titre de mentor d’une demi-dizaine son compte tout en continuant à enseigner de candidats. cette discipline à l’Université de Montréal, où il exerce encore à titre de chargé de cours au- Ce sens de l’engagement, il a bien l’intention de jourd’hui. « Quand on enseigne une matière, on le communiquer aux étudiants afin qu’ils de- doit se renouveler, se questionner sur ses fa- viennent membres dès la fin de leurs études. çons de faire et éviter les automatismes. C’est « Faire partie de l’OTTIAQ, c’est se positionner ’est C au cours de ses études de lettres au Cégep de Maisonneuve que Réal Paquette tombe littéralement amoureux de la langue es- la même chose pour les traducteurs. Si on ne se pose plus de questions, on régresse, surtout si on est en pratique privée, seul, sans révision et comme un professionnel à part entière reconnu par ses pairs et par le public, et donc valoriser son titre, ce qui permet d’exiger des conditions pagnole. À la fin du cégep, il part un an en sans collègues pour commenter son travail. On d’exercice dignes d’un professionnel, qu’on soit Europe et en Amérique latine pour contribuer à doit constamment chercher à améliorer sa pra- travailleur autonome ou salarié, débutant ou des causes humanitaires et perfectionner sa tique », dit-il. Après avoir traduit plusieurs mil- chevronné, et ça doit commencer quand on est connaissance de cette langue. À son retour, il lions de mots depuis le début de sa carrière, il jeune », clame-t-il. Il souhaite donc que toutes s’inscrit au baccalauréat spécialisé en études prône encore la remise en question afin de livrer les activités de l’Ordre comprennent un volet hispaniques à l’Université de Montréal. « Mes un texte le plus parfait possible. « Avant d’ap- axé sur la relève. études m’ont appris à découvrir le monde, les puyer sur la touche Envoi, j’ai toujours des pa- autres cultures et leur vision de ce qui nous en- pillons dans l’estomac. Le jour où je n’en aurai Son rêve le plus cher ? Devoir réserver une salle toure, j’ai adoré la littérature », déclare-t-il avec plus, je cesserai de traduire », explique-t-il. de 2 000 places pour tenir l’assemblée générale passion. Il s’inscrit ensuite à la maîtrise en tra- annuelle. En attendant, ce passionné de Don duction, puis au doctorat en littérature compa- Un sens profond Quichotte reste tout de même réaliste et invite rée. Son premier sujet de spécialité est l’ana- tous les membres à participer aux comités de l’engagement lyse sociocritique des traductions françaises du « pour changer les choses » et aux activités de célèbre roman de Cervantes, El Ingenioso En 1988, il devient traducteur agréé par la l’Ordre, à suivre des cours de formation conti- Circuit • Automne 2012 Hidalgo Don Quijote de la Mancha. Son Société des traducteurs du Québec (STQ), où nue et surtout, à aller droit à la source lorsqu’ils deuxième sujet est le réel merveilleux dans la il participe à plusieurs comités. Membre de ont une question ou un commentaire : « Ma littérature hispano-américaine. l’Ordre depuis sa création il y a 20 ans, il se porte virtuelle est toujours ouverte. N’hésitez joint au Comité des communications en 2009, pas à m’écrire à presidence@ottiaq.org. » Il rap- Si la littérature l’émerveille, le réel le rattrape devient vice-président aux affaires profes- pelle d’ailleurs qu’il a la chance d’être très bien rapidement : il a à peine terminé sa scolarité de sionnelles en 2010, puis vice-président aux entouré par un comité exécutif compétent et 6
engagé et par une directrice générale qui est Et cette valorisation, les membres en ont bien Réal Paquette conseille également de se une gestionnaire chevronnée et ouverte au dia- besoin. C’est d’ailleurs ce à quoi l’Ordre s’at- spécialiser dans des domaines de pointe ou logue (pour la joindre : direction@ottiaq.org). tachera au cours des prochaines années avec dans des types de traduction qui ont une in- son ambitieux plan de communications et les fluence sur le marketing de l’entreprise Réal Paquette souhaite tisser des liens avec les travaux de son Groupe de travail sur la valori- cliente ou sur son chiffre d’affaires : « Le membres, mais aussi avec les associations de sation des professions, dans la continuité du client ne voudra pas d’un rapport annuel mal langagiers comme l’Association des travailleurs Plan stratégique et du Plan d’action 2009-2014. fait, ni d’une monographie pharmaceutique autonomes et micro-entreprises en services lin- erronée ou mal traduite », ajoute-t-il. « La guistiques (ATAMESL), qu’il ne considère abso- On ne peut pas parler de valorisation sans évo- “walmartisation” ne tue pas nécessairement lument pas comme une concurrente. Il s’est quer le spectre de la mondialisation. En réponse les commerces spécialisés, il y a de la place d’ailleurs déjà entretenu avec sa présidente, à ceux qui se sentent menacés par la « “walmar- pour les boutiques qui vendent des produits Mélodie Benoit-Lamarre : « C’est une association tisation” de la traduction », pour reprendre les du terroir, tout comme il y a un avenir pour les sœur qui est complémentaire à l’Ordre et nous al- propos du nouveau président, ce dernier conseille traducteurs qui visent les créneaux spéciali- lons faire des choses ensemble », déclare-t-il. de se démarquer et de promouvoir fièrement sa sés ou haut de gamme. » valeur ajoutée, notamment par le rôle-conseil. Valorisation contre « C’est le devoir de chacun d’expliquer à ses Mais encore faut-il prendre conscience de sa clients son rôle de conseiller linguistique. Il faut valeur et se considérer soi-même comme un mondialisation aller plus loin que la “simple” traduction des professionnel tout à fait habilité à offrir des Il invite aussi les traducteurs non membres à se mots, se permettre, par exemple, d’intervenir sur conseils. Une chose est sûre, notre président joindre aux rangs de l’OTTIAQ : « L’Ordre n’est le texte original lorsqu’on pense qu’il y a une er- a bien l’intention d’affirmer la valeur des trois pas une police, c’est un organisme qui permet reur ou une façon de dire les choses plus adap- professions sur toutes les tribunes et compte de faire valoir sa plus-value à titre de profes- tée au public ciblé. Quand le client se rend compte sur les membres pour faire leur part. « Tout sionnel. L’inspection et la formation continue qu’il en a pour son argent, il ne rechigne pas sur seul on va plus vite, ensemble on va plus doivent être considérées non comme pas les tarifs. Et quand il comprend bien notre rôle, il loin », rappelle-t-il. comme des contraintes, mais comme des cesse de faire faire ses traductions à bas prix à moyens de valoriser la profession », soutient-il. l’étranger. » Circuit • Automne 2012 7
NOTES ET CONTRENOTES CHRONIQUE DIRIGÉE PAR EVE RENAUD e r e n a u d @ e r e n a u d i n c . c o m La bibliothèque idéale du traducteur Eve Renaud, trad. a. Traité de géométrie hyperbolique appliquée à la traduction, pour la traduction de ce qui est écrit entre R écemment, quelqu’un a opposé un simple site Internet à mes longues recherches sur le genre à les lignes (la géométrie hyperbo- lique repose en effet sur le postulat que par un point donné, il passe une donner en français à un mot sans- infinité de parallèles à une ligne crit. À mon décompte un/une, la/le donnée). patiemment établi à partir d’Uni- versalis, du Grand Larousse Univer- Section juridique sel, d’ouvrages d’art (puisqu’il s’agissait de décrire une statue de Du droit de facturer la traduc- bouddha) et même de Google, en tion des articles et de ne pas tou- dernier recours, cette personne a jours les employer (tout en les fac- répliqué par un hyperlien sur turant) : pour ce cas que j’avais fini lequel j’ai cliqué d’un doigt trem- par croire apocryphe mais qui s’est blant, déjà honteuse de ne pas être vraiment présenté à moi il y a parvenue toute seule à l’éveil. Sur- quelque temps, quoique sous une prise : il s’agissait du site… d’une forme un peu différente. clinique d’acupuncture lyonnaise. Le mot s’y trouvait, enfoui dans Section technologique quelque mantra traduit un peu à la manière de ces blagues qui circu- Drag-On – Unnaturally Speaking : lent par courriel. À ses yeux, mon mode d’emploi des logiciels dits de argumentaire était insuffisant. Cas Section générale reconnaissance vocale. exceptionnel peut-être, mais qui Compendium des cas de conjonc- Interface extractive des mots sur m’a donné l’idée de constituer la Grand dictionnaire d’absolu- tion disjonctive et de disjonction le bout de la langue. bibliothèque idéale du traducteur. ment tout. conjonctive : il ne s’agit pas d’un Le Cooccurrentiel : logiciel de Pour opposer à mon tour des choix ouvrage médical mais bien d’un cooccurrents universels. Il suffit et des explications imparables. Section linguistique texte qui indique clairement quand d’activer la commande unique et, à Vous constaterez que ces ouvrages il y a lieu de traduire « ou » par partir des deux mille premiers mots restent encore à écrire. Libre à vous Arguments et raisonnement visant « et » et « et » par « ou » ou l’un du texte, le logiciel est en mesure de les rédiger et de proposer en- et concernant l’élimination et la réduc- ou l’autre par « et/ou » ou par « l’un de traduire le texte entier. Pour la suite votre œuvre à un éditeur. Du- tion des doublons répétitifs : il arrive et l’autre » ou les deux et vice versa veille des vacances, quand il reste culot me semble particulièrement en effet qu’une explication antithé- (ou vice-versa). encore 1 500 mots à traduire, 15 fac- approprié. tique soit plus efficace que le direct. Exercices pour permettre de pou- tures à faire, le message télépho- voir éliminer l’auxiliaire « pouvoir » nique à changer, le ménage du bureau et le superfétatoire « permettre ». à faire et ses acomptes provisionnels Guide de rafistolage des idées à payer. Pour d’évidentes raisons, ce décousues. dernier logiciel ne doit pas être porté Manifeste pour la réhabilitation à la connaissance des « donneurs des mots français qui ont le tort de d’ouvrage » pour que ceux-ci conser- ressembler aux mots de la langue vent leur nom. source. Et nous savons tous qu’il ne Manuel de bienséance à l’usage peut pas exister de Traduction pour de l’adjectif : pour des adjectifs tou- les nuls. Circuit • Automne 2012 jours à leur place. Eve Renaud, trad. a. Précis du flou : pour rendre toute l’essence de ce qu’un auteur introu- vable ne voulait pas dire, n’a pas dit Merci à Myriam Paquet-Gauthier, ou semble avoir tenté de dire. future théoricienne de la traduction. 8
DOSSIER LA TRADUCTION AUTOMATIQUE La traduction automatique D epuis quelques mois, on note un regain d’intérêt pour la traduction automatique . À preuve, une journée complète lui a été consacrée au dernier congrès de GALA (Globalization and Localization Association) tenu à Monaco en mars dernier. De plus, plusieurs conférences du memoQfest (congrès des utilisateurs de memoQ) qui a eu lieu à Budapest en mai dernier portaient sur ce même sujet. Cet engouement n’est pas sans rappeler la vogue des mémoires de traduction il y a 15 ans. Ce numéro est le fruit de rencontres, certaines récentes et d’autres plus anciennes, avec des passionnés du domaine de la traduction automatique qui connaissent bien la technologie et les enjeux de ce domaine. Ágnes Varga tente de répondre à la question « Devons-nous avoir peur de la traduction automatique ? ». Diego Bartolome raconte les premiers pas de la traduction automatique. Pour sa part, Pierre Isabelle brosse un tableau très intéressant des approches qui sous- tendent cette technologie. Son article permettra d’ailleurs de comprendre pourquoi la traduction automatique connaît un tel regain de popularité. Indra Sāmīte dévoile les résultats de recherches menées en Lettonie touchant la traduction automatique. Vous verrez, ses constats sont des plus intéressants ! Pour les nostalgiques, Richard Kittredge se remémore les belles années de TAUX-MÉTÉO, un des grands succès Stéphan Gervais, trad. a. de la traduction automatique reconnus mondialement. Barbara Inge Karsch rappelle l’importance de la gestion terminologique lorsque des systèmes de traduction automatique sont employés. Les articles ont été écrits dans le but de transmettre de l’information et non de soulever des polémiques. Car, il ne faut pas se le cacher, ce sujet suscite de vives émotions. Les lecteurs comprendront toutefois à la lecture de ce dossier que le travail des traducteurs n’est nullement en danger. Cependant, il faudra sans Circuit • Automne 2012 doute revoir la façon de le faire… 9
DOSSIER LA TRADUCTION AUTOMATIQUE Who’s afraid of machine translation? The research R esearchers in the field of machine translation (MT) now have a pragmatic, practical point-of- view about what can and cannot be done, and they Hungarian being a Finno-Ugric, agglutinative lan- guage (expressing grammatical relations with affixes) with free word order, MT quality to and from Hungarian are trying to take one step at a time. Of course, might be considerably different (worse) than that, for into machine people in industry don’t always promote what MT is example, for French-English and English-French MT. translation has not able to do, and people in the media don’t always promote what it can do. We also have to admit that certainly had its lay-people (non-researchers) do not read research What is a machine translation like? ups and downs in papers very often, so public opinion is usually not very realistic about machine translation. Expecta- When examining the quality of MT, I mostly con- centrated on acceptability and understandability, and the past 70 years. tions are high, and disappointment is bitter. Readers a little bit on readability. A text, regardless of its qual- expect miracles: they want to save time and/or ity, has to be accepted in a situation even in order to There were high money on translation, and they want a perfect, be read, but the quality also affects acceptability. hopes, then no human-like result immediately. This, at the moment, I carried out informal interviews on general opin- is not achievable. ions about MT, a survey-based research focusing on hope, and now we This is true for translators, too, but they are more the understandability of MT, and I also created an au- have arrived more afraid of, than expecting miracles. During my PhD re- search, I came across opinions of professional transla- tomatic measuring method to measure acceptability objectively. or less at reality. tors directly and indirectly and, with very few exceptions, In the interviews, it turned out that most people they were apprehensive and cautious about MT. I think (and most of them without any previous experience one reason is that professionals have higher expecta- with MT) expected something very similar to human tions of quality; another might be that they are afraid translation. Consequently, people also gave similar an- that MT will take away their jobs and their livelihood. swers in the survey: their opinions were 74% negative Similar things have already happened in the past, and I toward MT. But when examining how much they un- do not intend to say that it might not happen again. derstood from the texts, it turned out that the level of According to interviews with people working for pro- general understanding was much better than even the fessional translation companies, price has such a high readers themselves had thought: a little higher than priority that quality is more and more fading into the 60% of the answers were correct. By Ágnes Varga background, and this gives more space to MT. The automatic method measures acceptability by But everything is constantly changing, and in the measuring the similarity of a machine-translated text world of business and money – perhaps unfortunately to human-made texts. The results showed that the ac- – we don’t have any option other than to accommo- ceptability of MT is very low, especially compared with date. Just like everyone else, translators and profes- the results of understandability. sional linguists will only be able to keep up with the I also did further research on post-edited MT flow if they keep up with technological developments texts with minimal post-editing, which means that and get familiar with them. only those errors that were absolutely necessary for understanding were corrected, while errors in word order, and style, for example, were not. These texts But what is machine translation? were almost perfectly well understood (90%). This The term ‘machine translation’ can cover a wide kind of post-editing requires little effort, less than range of technologies, from machine-aided human a human translation. Full post-editing (when the text translation through interactive translation to com- is corrected so that it is like human translation) is pletely automatic machine translation with or with- as much understood as the human translation, but out pre/post-editing. But I will use the term in a nar- this kind of post-editing is more time-consuming Circuit • Automne 2012 rower sense: just for the process of translating an and, from my experience, it is also difficult to detach original, human-made text completely automatically the mind from the MT text’s style, word order and with a computer program. Since I have not done any vocabulary. research in languages other than English-Hungarian, From all these measurements, my conclusion is I can only write about my results and experiences that MT texts are less accepted than they could be, concerning MT in these two languages. With and that people’s expectations and attitudes are 10 Ágn es Varga is a senior lecturer at the Department of Information Technology at the Széchenyi István University in Győr, Hungary. She holds a PhD in machine translation.
generally somewhat misconceived and negative. If cially in the case of technical or monotonous texts, MT is used in its right place, it can be very useful. or where superior translation quality is not needed. In informal situations, minimal post-editing is also What is a machine often enough. If time can be saved with MT, trans- lators can spend more time on more interesting and translation good for? challenging tasks. Raw MT can be used in situations where no human Translators and professional linguists have a special translation is available, or would cost too much time or responsibility concerning MT. If MT is not used properly, money, or where the most important thing is just to ob- it can regatively affect translations, the translation in- tain general information. For example, it’s useful when dustry, as well as public opinion. Promoting the correct browsing on the Internet for news, timetables, etc., or use of MT and enlightening readers about its usefulness for reading emails, or about catastrophic situations, etc. might stop this tendency. But users should not take it as human translation, and My conclusion is that we need to have an open should always be cautious. mind about MT, get as familiar with it as possible, use Translators can also use MT along with post- its merits whenever possible, and always keep our eyes editing to speed up the translation process, espe- wide open. Terminology Do it once and save on editing time, over Management and MT and over again. I n early July, Microsoft made another splash in the translation world, when the company offi- cially launched the Microsoft Translator Hub. The Key concepts Before we tie in MT and terminology work, let’s de- program allows users to upload translation memo- fine the most important concepts. The official ISO defi- ries for use in machine translation (MT), thus refin- nition for terminology work is “work concerned with the ing the MT output. MT output is vastly improved, systematic collection, description, processing and pre- according to Microsoft, when MT engines can use sentation of concepts and their designations.”1 To es- company-specific TMs, since they contain the right tablish terminology for a project, we collect concepts By Barbara Inge Karsch terminology. and terms, research and document them in a terminol- It seems logical that terminology work and MT go ogy management system (TMS), and then distribute and together and that the right terms would improve MT use the data in many different applications. One of these output. But how can MT users actually make the most applications could be an MT system. It is important to of their terminology stock? This article will give a brief note that at the centre of terminology work is the con- Circuit • Automne 2012 introduction to important concepts and then use a cept, which we have to understand before we can name scenario to connect MT and terminology. It will also it in a source and/or target language. describe several terminology best practices that have Machine translation can be defined as a process in a particular impact on terminology data consumption which natural language content in a source language by computers and conclude with a remark on the re- is translated into content in a target language using ▼ turn on investment from terminology management. computers and without human intervention. The focus Barbara In ge Karsc h has been a passionate terminologist for over 14 years, initially at J.D. Edwards and Microsoft. Now, as consultant and trainer for BIK Terminology, she 11 is assisting clients with terminology projects and teaches at NYU and Lessius University College. She is a US delegate to TC 37 and writes about terminology issues at www.bikterminology.com.
DOSSIER LA TRADUCTION AUTOMATIQUE point here is the transfer of content. MT engines trans- Scenario fer content from one language to another by looking at text segments and their words and terms in a source Let’s assume you have a high need for transla- text and then matching them to words and terms used tion which is likely to even increase in the future. in a target language. The process does not involve the You are already using a CAT tool and have a good detour, if you will, via the concept. In other words, MT volume of translation memories for a particular sub- stays on the linguistic level and does not go into the ject area. You also have a small set of terminology realm of meaning. in a concept-oriented TMS. Now you start working Another key idea is that of translation memories with MT and would like to optimize the process. In the (TMs). Memories are often considered to be terminol- following section, we will take a look at the two dif- ogy, and the difference between TMs and MT is also ferent approaches you might take, based on whether frequently unclear. TMs are databases that contain the you will work with a statistical MT system or a rules- result of the translation process carried out by humans based system, and what needs to happen with regard and in computer-assisted translation (CAT) tools, to terminology. such as Trados Workbench or memoQ. These data- Because statistical MT is a black box, that you fill bases hold aligned source and target-language seg- with your source text and TMs, preferably yours, the ments. Once the translation project is over and edits terminological approach is initially no different from are entered, TMs are not often subject to a mainte- what you would do if you didn’t use MT: You use your nance process. Terminology, on the other hand, is doc- TMS to make sure that your source and target lan- umented and stored in a TMS and then constantly guage texts contain consistent terminology. Then you used and improved or maintained. As the term says, feed your consistent TMs into the MT system. terminology is managed in these systems. Statistical MT does not deal well with ambiguity; so, While TMs are incorporated into the MT process, the more consistent your TMs, the better your MT they are not the same. TMs are the product of a trans- output. If 50% of your memories deal with a source lation process that involves both computers and hu- term in one way, and 50% in another, then the engine mans; they serve as input material for MT, which is a will have a problem. So, the best terminological ad- process. During this process, TMs are used to auto- vice is: Prepare your terminology for human con- matically match source content text to target text. MT sumption, use it during your authoring and transla- output is used or discarded, but not maintained. tion processes, and leave the rest up to post-MT There are three types of approaches for MT: editing. The fewer the inconsistencies, the less the • Statistical time needed for post-editing. • Rules-based For rules-based systems, your dictionary is key. It • Hybrid must contain all the right data in a consumable format. Hybrid and rules-based systems are based on the What is the right data? Of course, source terms and creation of rules to improve the matching of source their correct target-language equivalents are a good and target language input into the process. They also start. But there might be a lot more important data, es- allow the use of electronic dictionaries, which, filled pecially if your TMS is used to serve other processes be- with subject- and/or organization-specific terminol- yond MT (e.g. source-text authoring). The rules defined ogy, can greatly improve the outcome of machine in the MT system might influence what other metadata translation. should be provided. Ideally, a terminologist and the MT Statistical MT engines, such as the one behind the expert work together in selecting metadata categories, Translator Hub or Google Translate, on the other hand, while you are building up both systems. Weigh the ben- achieve better quality, based solely on the volume of data efits of having a particular set of data categories (DCs) available. The more consistent the data, the better the and adding data to those fields in the TMS: While set- output of these statistical systems. However, unlike ting up terminological entries with a variety of DCs is rules-based or hybrid systems, there is as yet no (easy) time-consuming, it is only done once. If you don’t sup- way to work with input from a term base. ply the data via a terminological entry, you might have Here, in this chart, is a simple overview of impor- to fix an MT error many times in the translation. tant concepts and their critical distinctions: Tool used Level of Focus Time maintenance investment Terminology data Terminology High Concept Highest management system Circuit • Automne 2012 Translation memory data Computer-assisted Low Text segments High translation tool MT data (rules-based) MT engine Low Text segments, Low words, terms MT data (statistical) Very low Text segments Very Low 12
Data exchangeability, i.e. the lossless flow While the MT dictionary is very likely not of data from the TMS into the MT dictionary, is cru- concept-oriented, but rather term- or word-focused, cial. Your TMS should be set up to be TBX-compliant to do terminology work well, you must use a concept- (TBX is the TermBase eXchange format defined by oriented approach. Once you have your terminologi- ISO 30042) and contain standardized fields, also cal entries, you can export them in a bilingual format known as DCs. If you are not sure what DCs to choose, and import them into the MT dictionary. It will there- take a look at ISOcat. ISOcat is a metadata registry, in fore pay off if your initial terminology work is concept- other words, it is a database that contains all possi- oriented. ble types of data categories that database creators of linguistic databases have found helpful in their work. (See ISO TC 37 Terminology and Other Language and Data elementarity Content Resources.2) Some of these DCs are part of One of the most frequent errors in terminology terminology standards, such as TBX. Others come databases are Term fields that contain multiple terms, from linguistic experts who work with machine appli- such as the one in the table below. Here is a small cations, such as MT. example. A machine encounters the following English sentence: Source: The decibel (dB) is a logarithmic unit that Terminology best practices indicates the ratio of a physical quantity (usually In their LISA Best Practice Guide, Dillinger and power or intensity) relative to a specified or implied Lommel wrote: “MT systems come standard with a basic reference level.4 dictionary for the language pairs covered, but this basic It has the following dictionary information avail- dictionary will not reflect company- or industry-specific able where the principle of data elementarity is vio- terminology that is critical to quality translation. lated in the French column: Investing in such terminology greatly increases the English Term French Term value of an MT system and can help improve accuracy decibel décibel (dB) and usability of translated text.”3 When you are setting up a TMS or filling it with data, you should follow at least dB dB the following four best practices for terminology work It will produce something like this: that have an impact on MT output: concept orientation, data elementarity, documentation in canonical form, MT: Le décibel (dB) (dB) est une unité logarith- and term autonomy. mique qui indique le rapport d’une grandeur physique (généralement la puissance ou l’inten- sité) par rapport à un niveau de référence spécifiée Concept orientation ou implicite.5 This principle represents not only the main difference The principle of data elementarity instructs us to put between terminology work, TMs and MT, it also allows only one “thing” of a kind into a database field. In this us to achieve the accuracy and consistency we need case, an entry in the terminology database would have in order to improve our translation outputs. For that one full form in the source (decibel) corresponding to matter, focusing on the concept, naming it well, and one full form in the target language (décibel) and the then using names and terms consistently is also same for the abbreviated forms. ▼ one of the more important strategies of creating MT-suitable source docu- ments. Concept orientation means: Think about the things (=concepts) that are part of your company’s or organization’s products or services and define them in your TMS. Then document all possible source and target terms in the same terminological entry, along with the important meta- Circuit • Automne 2012 data. Here is a graphic that shows how terminology work has the concept at the centre and how lexico- graphical work is focused on the word. 13
DOSSIER LA TRADUCTION AUTOMATIQUE Canonical form customized dictionaries, they do perform much better when the translation memories they are fed are termi- Very similar problems are problems caused when nologically consistent. In the case of the Microsoft terms are not entered into the TMS in their most rudi- Translator Hub, users can use special tools “to prevent mentary or canonical form. For example, if the source key branding terminology from being translated at all term is a singular term—and most of our terms are and can dictate specific translations for key vocabu- nouns in their singular form—then the target term lary.”7 Terminology matters whether you work with a should also be in singular. If it was accidentally entered statistical or a rules-based system: One consumes con- in plural, the machine will enter the plural and then sistent terminology via human- translated TMs, the there is one more thing to fix during post-editing. Even other is fed with terminology from your TMS. more common in English is that terms are incorrectly To make the most of your terminology process for entered in uppercase, although they would not be so machine translation, set up a suitable TMS that con- used in context or they are not proper nouns. The ma- tains the most valuable data categories for your en- chine is very good at using the terms just as we entered vironment. Document terminology following best them in the TMS. So, the term will be in uppercase, practices. Then use it for both authoring and trans- whether that is correct or not. lation processes to achieve consistent TMs for your Here are some hints on adding various parts of statistical MT engine or export it into your rules- speech to a TMS in their canonical forms. While the based MT system. True, terminology work takes time rules are for English, they can be derived for French and effort. But don’t forget that one entry set up cor- and many Western European languages. rectly can not only help you translate one sentence Term autonomy Finally, your TMS must allow you to manage all terms “autonomously.” In other words, we must be able to document the same set of data categories for each term in a database. If you add two terms to the same Term field, for exam- ple, violating the principle of data elementarity, you are also violating term au- tonomy, because you can- not document the metadata for both terms. Say that one term, for example, is to be used as the preferred term; then the other should be re- jected and not used. If term autonomy is not ascribed, once, it allows you, your machines, and many other then other information cannot be documented, espe- processes to use your good data as often as the cially the status information, but also metadata such as source term comes up in your texts. The return on in- product or client information. That must be clearly doc- vestment is thus measured in the greatly reduced umented for each term in a terminological entry so that time saved in producing translations as well as in the the correct subset of terms can be exported and fed into need for post-editing. the MT system. You would not want the MT to use failed terms or terms that were entered for another client, which might be the competitor of the project on which 1. ISO TC 37 Terminology and Other Language and Content Resources. you are working. So each term must get its own set of 2. ibid., includes Data Category Registry, Max Planck Institute for Psycholinguistics, Nijmegen, The Netherlands. critical data categories. 3. Dillinger, Mike, and Arle Lommel. “LISA Best Practice Guide: Implementing Machine Translation.” Ed. Rebecca Ray. Geneva: Localization Industry Standards Association and Mike Dillinger, 2004. Conclusion 4. Sample sentence taken from http://en.wikipedia.org/wiki/Decibel. Circuit • Automne 2012 5. Translation produced by http://translate.google.com and modified to The addition of correct company- and domain- reflect the error. 6. Dillinger, op.cit. specific terminology to MT dictionaries is perhaps the 7. Microsoft Corporation. Lionbridge: Language Solution Provider single most critical task in implementing an MT system Expands Opportunies with Translation Technology. July 9, 2012 2012. Electronic article. Microsoft: http://www.microsoft.com/casestudies/ for a particular company (Dillinger and Lommel).6 Bing/Lionbridge/Language-Solution-Provider-Expands-Opportunities- While statistical MT systems do not allow us to add with-Translation-Technology/710000001102. July 29, 2012. 14
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