Lancement du double diplôme ESSEC Global BBA - IFP M2 Médias, Information et Communication - Master Communication et Multimédia
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FORMATION
INFORMATION - COMMUNICATION
Lancement du double diplôme ESSEC Global BBA -
IFP M2 Médias, Information et Communication.
Cultures et compétences croisées au bénéfice des étudiants.
Étudiants de la première promotion du double diplôme ESSEC Global BBA-IFP M2 Médias, Information et Communication : de gauche à
droite, Leith, Alicia, Hibat, Soufiane, Léa et Andréa.
Photo D. M.
Les professeurs Valérie Devillard, Di- nous la devons à Marc Éline, maître
rectrice de l’IFP, et Cécile Méadel, Di- de conférences en anglais de l’écono-
rectrice du CARISM, ont rendez-vous miue, qui a eu là une belle intuition. À
ce jour pour un débriefing avec la l’issue de nos échanges avec Hugues
première promotion d’étudiants sélec- Levecq, Dean du GBBA de l’ESSEC,
tionnés, tous titulaires d’un Master 1, l’IFP et l’ESSEC ont signé un accord
qui suivent actuellement la première de coopération pour la création d’un
année du cursus à l’ESSEC avant de double diplôme permettant à dix étu-
retrouver les bancs d’Assas l’an pro- diants de pouvoir être sélectionnés par
chain. Ambiance libre et joyeuse mais un jury conjoint ESSEC-IFP, pour bé-
les enjeux sont importants. néficier de deux années de scolarité,
Responsable du Master 2 Recherche dont la première, exonérée des frais
et Professionnel Médias, publics et d’inscription de l’école de commerce,
cultures numériques, Valérie Devil- se déroule intégralement à l’ESSEC et
lard rappelle le cadre du partenariat. la deuxième, à l’IFP au sein de l’Uni-
« L’inspiration première de ce rappro- versité Panthéon-Assas. A l’issue de
chement entre nos deux institutions, ces deux ans, et sous réserve qu’ils sa-
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FORMATION
tisfassent aux conditions requises, les
étudiants se voient délivrer un double
diplôme Global BBA de l’ESSEC et
Master 2 Médias, Information et Com-
munication de l’IFP / Université Pan-
théon-Assas. »
Cécile Méadel, responsable du Mas-
ter 2 Professionnel Communication et
multimédia complète : « La première
promotion d’étudiants a déjà commen-
cé à suivre sa scolarité de première
année à l’ESSEC, la seule obligation
qu’ils ont à notre égard consiste en un
mémoire qu’ils doivent nous rendre ; Les professeurs Valérie Devillard et Cécile Méadel.
pour le reste, tous les enseignements Photo Emmanuel Lacroix.
de cette année se déroulent à l’ES-
SEC, sur le campus de Cergy-Pontoise, sont la garantie de mon insertion pro-
avant de revenir au centre Assas, avec fessionnelle. »
leurs camarades de l’ESSEC cette fois- Les profils sont variés, même si la dy-
ci, l’an prochain. » namique d’ensemble est évidente et
« La dimension parisienne et centrale palpable. Economie, littérature, droit,
de l’université Panthéon-Assas n’a pas science politique... tous ont en com-
échappé à l’ESSEC, souligne Valérie mun de considérer que l’hybridation
Devillard, non plus que notre excellent proposée ne peut qu’ajouter un plus
référencement en termes de qualité de à leur CV et faire la différence dans Le label ESSEC
nos formations. Il est évident que ce des secteurs très concurrentiels. Pour
partenariat a vocation à être gagnant Leith, la proposition a par ailleurs cor-
sur mon CV en
pour tout le monde, dont les deux par- respondu quasi miraculeusement à un sus d’un Master 2
tenaires, mais avant tout évidemment moment d’interrogation sur l’orienta- d’une université
pour les étudiants. » tion qu’il souhaitait donner à son par- d’excellence sont
Ceux-ci se montrent visiblement ra- cours de formation. « J’avais commen- la garantie de
vis de l’expérience, même si certains, cé à passer des concours d’entrée dans mon insertion
telle Léa, ont d’abord cru à un canular des écoles de journalisme mais n’étais
téléphonique quand on leur a propo- pas très certain d’avoir trouvé là ma
professionnelle.
sé de candidater au double diplôme. voie. La télévision, le monde de la pro- Léa
« Ma formation littéraire ne me prédis- duction audiovisuelle m’ont toujours
posait absolument pas à prétendre in- énormément intéressé ; ce double
tégrer une école de commerce un jour, diplôme conciliait parfaitement cette
encore moins la prestigieuse ESSEC. double aspiration à laquelle jusque-là
Mais, une fois assurée qu’il s’agissait aucune formation ne me semblait vrai-
d’une proposition très sérieuse, je n’ai ment répondre. »
pas hésité longtemps avant de saisir De son côté, sortant d’une Licence
ma chance. Désireuse de travailler Sciences économiques - Gestion, Ali-
dans la communication culturelle, je cia a eu beau survoler avec aisance
m’étais toujours posée la question du la première semaine d’intégration et
passage que je pressentais être difficile de remise à niveau obligatoire pour
dans mon domaine entre formation tous les nouveaux étudiants entrants
académique et monde professionnel. à l’ESSEC et qui, en mathématiques et
Le label ESSEC sur mon CV en sus d’un économie, en a fait peiner plus d’un,
Master 2 d’une université d’excellence elle mesure cependant la différence de
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perspective entre les deux formations. treprise est totale et permanente, avec
« Mon parcours universitaire a été très une dimension internationale très pré-
théorique et j’ai désormais la chance, gnante également. Sur le campus de
à l’ESSEC d’aborder les choses d’une Cergy, quasiment un étudiant sur deux
manière beaucoup plus pratique et vient de l’étranger. » Hibat, qui vit sur
concrète. » le campus, acquiesce : « Ce sont fina-
Car le véritable choc n’est peut-être lement les étudiants étrangers de l’ES-
pas que téléphonique. Venant de for- SEC qui nous ont accueilli avec le plus
mations académiques, tous ont vécu de spontanéité et de chaleur ; là-bas,
les premières semaines de cours à tout le monde est habitué à cette di-
l’ESSEC comme une acculturation né- mension internationale. »
cessaire. Andréa sourit : « C’est une En sus des cours, à choisir dans un cata-
Étudiants à l’ESSEC.
Photo D. R.
logue dont la variété fait rêver, les étu-
culture totalement différente de celle diants bénéficient des infrastructures
à laquelle nous sommes habitués et de l’ESSEC ainsi que de son réseau.
qui est très complémentaire des for- « La véritable opportunité, pour nous,
mations à dominante théorique dont est aussi là », explique Léa. L’image de
nous avons pu bénéficier à l’Universi- marque de l’ESSEC c’est aussi et sur-
té. Ici, on nous apprend à développer tout son extraordinaire réseau. Tous
nos soft skills, à gérer nos relations in- décrivent, bien évidemment, les bu-
terpersonnelles, à être un bon mana- reaux d’aide à la recherche de stages,
ger, l’ouverture sur le monde de l’en- la quasi obligation fraternelle des
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anciens d’aider les jeunes diplômés Pour Soufiane, ce type de double di-
dans leur insertion professionnelle, plôme correspond par ailleurs à une
à concurrence d’un esprit corporate vision d’avenir. Dans un monde inter-
disent-ils, très « école de commerce », national et complexe, la diplomation
qui les amuse mais ne séduit pas for- ne peut plus être pensée de manière
cément totalement ces jeunes intellec- seulement additionnelle, mais doit
tuellement formés à l’Université et qui être vue comme relevant de logiques
disent eux-mêmes qu’ils ont plus été plus transversales. « La vraie valeur
habitués à « parler politique et refaire ajoutée ce n’est pas de collectionner
le monde » qu’à organiser des fêtes et des diplômes juxtaposés mais de dé-
des activités sportives. Croisement de cloisonner, dans la formation même,
cultures là encore... les compétences et les savoirs. »
Pour Soufiane, diplômé de l’IEP de Reste à se donner rendez-vous dans
Grenoble, l’adaptation est le maître quelques mois, lorsque les étudiants
mot. C’est avec un calme très philoso- de l’ESSEC viendront à leur tour se
phique qu’il défend l’enrichissement frotter à cette culture universitaire qui
mutuel et se félicite du double label leur sera forcément un peu étrange car
d’excellence qui figurera sur son CV. étrangère...
« La différence que je ressentais au Nos étudiants s’en réjouissent aussi.
début entre nos méthodes de travail, « Bénéficier d’un regard neuf sur son
La vraie valeur
notre perception des choses, j’ai ap- environnement, confirment Léa et An- ajoutée ce n’est pas
pris à composer avec. Je me suis rendu dréa, est toujours intéressant. » Sou- de collectionner
compte également que notre vision fiane ajoute : « C’est vrai que, grandes des diplômes
leur apportait beaucoup. Ils ont une écoles de commerce et Université, juxtaposés mais de
méthode, c’est certain, ils sont plus à nous n’avons pas nécessairement le décloisonner, dans
l’aise à l’oral, meilleurs que nous en même objectif ; les uns se soucient de
anglais ou en négociation, ils déve- l’entreprise, l’autre peut-être plus du
la formation même,
loppent des savoirs-être et des com- monde ou de la société. » On imagine les compétences et
pétences sur lesquelles l’Université, sans peine les débats passionnants qui les savoirs.
en général, mise moins ; mais nous en naîtront, chez ces futurs profession- Soufiane
leur apportons des concepts, des ré- nels.
férences, une culture, des lectures, À terme, Valérie Devillard reposi-
qu’ils n’ont pas forcément. » tionne aussi, pour les étudiants, les
« C’est vrai, confirme Leith, cela crée bénéfices d’un tel partenariat. « Les
d’ailleurs des dynamiques intéres- débouchés professionnels de nos mas-
santes dans les groupes entre nous ters sont tous excellents ; avec la la-
tous. Et je pense que c’est sur cela bellisation ESSEC en plus, ils ont non
aussi que les initiateurs du double di- seulement l’assurance de trouver un
plôme ont voulu parier. » emploi dans les six mois suivants leur
Cécile Méadel le confirme, la variété diplôme dans le secteur qu’ils auront
des profils retenus parmi les étudiants choisi, mais d’avoir en outre des pré-
présentés a séduit l’ESSEC, dont beau- tentions salariales bien supérieures.
coup d’étudiants, diplômés en sortie Nous sommes heureux de pouvoir
au niveau BAC + 4 sont désireux de proposer cette complémentarité à nos
poursuivre jusqu’en Master 2. « Nous étudiants, sachant qu’ils ont déjà tous
leur offrons cette opportunité, précise bénéficié d’une excellente formation
Valérie Devillard, dans une université de départ. »
de très grande attractivité et au cœur Dorothea Marciak
d’un campus parisien que beaucoup
nous envient. »
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FORMATION
PARTENARIAT ESSEC - IFP
Le mot de Hugues Levecq, Dean du Global BBA ESSEC.
Parmi les éléments qui ont motivé notre
désir de créer ce partenariat avec l’IFP,
il y a assurément de notre part une vo-
lonté constante de décloisonner notre
enseignement et permettre à nos étu-
diants d’aller passer un peu de temps
dans d’autres institutions qui enseignent
d’autres disciplines et les enseignent
différemment, afin d’enrichir leur for-
mation, leur spectre de compréhension
et de connaissance. Du côté de l’ESSEC,
nous sommes ainsi intéressés en général
à construire des partenariats qui offrent
à nos étudiants la chance de suivre des Photo D. R.
parcours transdisciplinaires.
gieuse sur un CV, et le croisement des
L’objectif du programme Global BBA est cultures et des méthodologies fécond.
assez généraliste, il vise à donner une Nous avons déjà de premières réactions
vision globale du monde de l’entreprise des étudiants de l’IFP qui suivent leur
et du monde des affaires. Il ne s’agit pas première année à l’ESSEC. Ils nous ont
d’offrir une formation spécialisée mais fait part de leur étonnement et de leur
une structure de base sur laquelle les intérêt pour la manière avec laquelle,
uns et les autres vont pouvoir construire en école de commerce, on aborde tout
ensuite un parcours de formation plus ce qui a trait au développement person-
spécifique. Et comme dans toute archi- nel, à l’aisance comportementale, à la
tecture, la qualité de l’ensemble de la présentation orale, à la communication
construction dépend beaucoup de la non verbale. Mais, au-delà du béné-
qualité des fondations. fice pour eux de découvrir une autre
culture, nous étions nous-mêmes égale-
Le positionnement de ce partenariat, en ment très intéressés par le regard neuf
frontière de BBA et Master 2, est intéres- qu’ils portent sur notre environnement,
sant pour nous ; il permet de créer pour ainsi que par l’apport incontestable de
nos étudiants une passerelle naturelle leur formation académique sur nos étu-
vers un M2 prestigieux en Communica- diants. Il sera évidemment intéressant
tion et Médias. C’est un domaine dans de recueillir le témoignage des étudiants
lequel nos étudiants sont très deman- de l’ESSEC suite à leur découverte, à
deurs ; nous l’avons constaté, lors des ré- leur tour, du monde universitaire, en
unions d’information il y avait une réelle deuxième année du programme.
appétence pour cette nouvelle offre.
Je crois que, si la relation entre l’IFP et
La double labellisation par nos deux l’ESSEC s’est faite de manière si natu-
établissements est évidemment presti- relle, c’est aussi parce que nous parta-
38 Panthéon-Assas n°10 - Mars 2019 - FormationFORMATION
gions des valeurs communes et qu’il y
a eu assez naturellement un respect de
ce que chacun entendait comme étant
une formation de qualité. Nous sommes
tous convaincus que la dimension de la
connaissance et des savoirs est fonda-
mentale. Mais nous savons aussi que
nos étudiants vont devoir s’intégrer
dans des univers professionnels où les
choses évoluent très rapidement et où
ce que l’on apprend de manière théo-
rique est moins directement applicable,
quand les métiers de demain n’existent
pas encore. En revanche, l’ouverture Le campus de l’ESSEC à
transdisciplinaire et multiculturelle qui Cergy-Pontoise.
a toujours été importante est devenue face des choses, mais de s’ancrer dans Photo D. R.
désormais essentielle. Offrir aux étu- l’histoire d’une discipline et d’approfon-
diants les clefs de leur adaptation au dir la réflexion. Le fait d’accueillir des
changement, aux transformations qui étudiants de l’Université va nous aider
vont les affecter demain, c’est leur of- à aller davantage encore dans ce sens.
frir non seulement la capacité de com-
prendre ce qui se passe autour d’eux, Nous allons en tous cas offrir aux étu-
mais également celle de l’anticiper. diants de ce double diplôme une forma-
Ne pas subir, mais anticiper les chan- tion originale et enrichissante qui leur
gements, quitte à les provoquer parfois sera précieuse et utile quoi qu’il en soit.
pour qu’ils arrivent dans le bon sens. Je crois qu’ils l’apprécient déjà dans le
On formait autrefois les gens pour la temps du cursus ; ils en découvriront
vie, avec des perspectives d’insertion certainement aussi les mérites plus tard,
dans un monde professionnel qui était dans leur vie professionnelle et dans
globalement stable ; aujourd’hui, tout tout ce qu’ils entreprendront.
l’enjeu est de développer leurs capaci-
tés d’adaptation. En ce sens, le croise- Un dernier mot peut-être pour remer-
ment de nos deux cultures est déjà une cier nos interlocuteurs de l’IFP au sein
première bonne expérience. de l’université Panthéon-Assas. La réus-
site de ce montage doit beaucoup à
Il me semble intéressant aussi d’insister l’appétence avec laquelle le projet a été
sur le fait que, Université et grande école embrassé des deux côtés. La première
de commerce, nous sommes com- session commune de recrutement des
plémentaires. Nous avons la chance étudiants en a attesté. Une formation de
à l’ESSEC d’avoir un corps professo- qualité est aussi indéniablement teintée
ral très académique, qui s’inscrit aussi de la personnalité des porteurs de pro-
dans cette perspective de faire avancer jets. Université et école de commerce,
la connaissance. Pour être diplômés du nous nous sommes écoutés dans nos
BBA, tous nos étudiants ont l’obligation besoins mutuels et respectés dans nos
de rendre un mémoire de recherche qui aspirations au bénéfice des étudiants.
obéit à des contraintes proches des exi- Quels meilleurs auspices peut-on sou-
gences académiques. Je crois que nous haiter au lancement de ce double di-
partageons avec l’Université cette vo- plôme !
lonté de ne pas être seulement dans le Propos recueillis par
temps de la réaction immédiate, à la sur- Dorothea Marciak
Panthéon-Assas n°10 - Mars 2019 - Formation 39Vous pouvez aussi lire
