LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis

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LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
ESSENTIEL’IMMO

       LE COMMERCE
 EN PLEINE MUTATION

          1 ER S E M E S T R E 2 0 1 9
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
SOMMAIRE
L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE                                                           03

•   L’économie résiste en dépit d’un climat incertain
•   De belles embellies pour le commerce physique

L’ACTUALITÉ DES ENSEIGNES                                                        08

•   La Grande Distribution chahutée
•   La déferlante des enseignes bio
•   Les flops / Les tops des Enseignes

L’IMMOBILIER COMMERCIAL                                                          12

•   Exemples de locations significatives au S1 2019
•   Une économie impactant les projets commerciaux
•   L’investissement

LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES CENTRES COMMERCIAUX                          16

•   Progression du e-commerce et stabilité de l’activité des drives
•   La Grande Distribution dans la tourmente
•   Trop de centres commerciaux en Île-de-France
•   Une métamorphose nécessaire

RETAILS PARKS, SHOPPING PROMENADES, UN MODÈLE EN PLEIN ESSOR                     23

•   De Villebon 2 à aujourd’hui, 20 ans d’alternatives aux centres commerciaux
•   Des objets urbanistiques et architecturaux
•   S’y implanter, choix stratégique pour nombre d’enseignes

LA MUTATION DU COMMERCE PHYSIQUE                                                 28

•   Les élus à la rescousse du commerce en centre-ville
•   Le magasin physique, indispensable pour la vitalité des enseignes
•   Le digital au service de l’expérience client

ZOOM : LE COMMERCE REPREND LA MAIN DANS LES GARES                                32

•   Le commerce de gare, aubaine tant pour la SNCF que pour les enseignes
•   Un retour réussi et de nombreux projets en développement
•   De nombreuses contraintes
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ
ÉCONOMIQUE
               3
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

    L’économie
    résite
    en dépit
    d’un climat
    incertain.

4
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
La croissance trimestrielle au début 2019 reste as-
                                sez stable (+0.3%), preuve d’une bonne résistance
                                de l’économie française face aux évènements qui
                                ont marqué l’actualité comme la crise des gilets
                                jaunes ou encore les tensions commerciales sino-
                                américaines.

                                La situation du commerce extérieur et le ralentisse-
  1,3 %                         ment des exportations ont influencé négativement le
                                PIB et le déficit commercial français.
  Croissance du PIB en 2019
  Source : Insee                Le taux de chômage poursuit sa baisse (-0.1 pt au T1
                                2019) et la création d’emplois salariés reprend des
                                couleurs, toutefois, cela ne permettra pas d’enrayer
                                le ralentissement de la croissance du PIB, revue à la
                                baisse : 1,3% en 2019 (contre 1,7% en 2018).

                                En dépit des mesures prises par le Gouvernement

- 0,1 PT                        pour donner rapidement plus de pouvoir d’achat aux
                                ménages, les français restent prudents et privilégient
                                l’épargne. La Banque de France ne projette pas d’em-
Taux de chômage au T1 2019
Source : Insee                  bellie de la consommation avant 2020.

                                L’augmentation de la consommation des ménages
                                reste donc très mesurée : +0,4 % en mai 2019. Pour
                                inciter les ménages à consommer et par-là mini-
                                miser la menace d’une déflation, les taux d’intérêts
                                continuent de baisser.
99                              Le magasin physique dans tous ces formats ne par-
Indice de confiance             vient pas à enrayer la baisse de sa fréquentation, la
des ménages en mai 2019         multiplication des fermetures de magasins et donc la
Source : Insee                  hausse de la vacance commerciale.

                                                Evolutions des Indices de loyers
                                                             source : INSEE

+ 0,4 %                       116
                              115
Consommation des              114
ménages en mai 2019           113
Source : Insee
                              112
                               111
                              110
                              109
                              108
                              107
                                     0          5        10               15   20   25

                                         ILAT          ILC

                                                                                         5
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE

    Quelles
    perspectives
    pour le
    commerce
    physique ?

    Les consommations de commerce de détail augmentent légèrement au cours du premier trimestre (+0,3 %) :
    +1,5 % pour les magasins spécialisés, +0,7 % pour le commerce hors magasin, -1,4 % pour les magasins non spé-
    cialisés.

    La reprise amorcée sur les 3 premiers mois et le mois de mai ne parviennent pas à faire oublier un mois d’avril très
    mauvais. De janvier à mai 2019, l’activité du commerce spécialisé est légèrement négative : -0,6 % (source PROCOS
    / -2,7 % sur la même période en 2018).

    Le mois de mai s’achève sur une croissance de 2,1 % de l’activité (PROCOS). Les importantes différences
    sectorielles constatées en 2018 sont toujours très présentes. A l’instar de certains secteurs, comme le sport, l’op-
    tique, les loisirs ou encore la restauration, qui ont affiché de très belles performance, d’autres secteurs, comme
    l’équipement de la personne, suivent une tendance négative.

    Evolution en % du CA magasin par secteur du commerce spécialisé
    Mai 2019 vs Mai 2018                                                          Optique
    source Procos
                                                                                   11,4                    Sport
                                                                                                           10,1

                                                                         Loisir
                                                                                            Restauration
                                                                         5,6                                         Total
                                                                                                5,3
        Alimentaire                                                                                                commerce
         spécialisé                                                                                                spécialisé
            2,3                                                                                                       2,1

                        -0,7                     -0,6
                      Chaussure                Equipement     -2,1
                                                  de la
                                                 maison     Equipement
                                                               de la
                                                             personne

                                    -6,6
                                  Décoration
                                   cadeaux

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LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
En parallèle de cette croissance de l’activité des magasins, les ventes sur internet continuent de progresser
(+ 16 %, source PROCOS). Les enseignes en ligne continuent de gagner des parts de marché.

Evolution comparée des CA magasins et internet en %
Mai 2019 vs Mai 2018
source Procos

                                                      20,8
                17,9
                                 16,6                                16
                                                                                                Magasin

                                                                                                Web
       2,3                                                    2,1
                          -0,6                 -2,1
        Alimentaire       Equipement            Equipement       Total
         spécialisé       de la maison             de la       commerce
                                                 personne      spécialisé

                                                                            + 1,3 %
                                                                            Vente de commerce de
                                                                            détail au T1 2019
                                                                            Source : Banque de France

                                                                            + 0,9 %
                                                                            Prix à la consommation
                                                                            en mai 2019
                                                                            Source : Insee

                                                                                                                7
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ DES
         ENSEIGNES
8
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ DES ENSEIGNES

La Grande
Distribution
chahutée.

Les enseignes de grandes distributions doivent faire       croître en affichant une politique discount. A contra-
face à la concurrence du commerce en ligne et des          tio, le groupe Casino (en particulier Casino et Leader
chaînes spécialisées. Pour y faire face, elles sont con-   Price), Carrefour et Auchan sont en péril. 21 magasins
traintes de se restructurer et de développer davan-        Auchan devraient fermer, et ce chiffre serait de plus
tage de services, par exemple le drive et la livraison     d’une dizaine pour Carrefour.
à domicile. L’argument du low-cost reste de plus un        Cette situation est le résultat d’une adaptation trop
atout majeur.                                              tardive, ayant causé le besoin de vastes restructura-
                                                           tions.
Avec le plus grand chiffre d’affaire dans le e-com-
merce en 2018 (3045 millions €), E. Leclerc a bien saisi   A côté de ces grandes enseignes, la grande distribu-
ce tournant. Elle s’est même récemment installée à         tion « low cost » poursuit son ascension, le succès de
Paris sous la forme d’un point relais.                     Lidl en étant l’exemple le plus parlant.
Les groupes Intermarché et U continuent aussi de

                                                                                                                    9
LE COMMERCE EN PLEINE MUTATION - 1ER SEMESTRE 2019 - Evolis
L’ACTUALITÉ DES ENSEIGNES

     La
     déferlante
     des enseignes bio.
     Le bio, jusqu’alors confiné à quelques rayons dans   Naturalia, Bio c’ Bon, La Vie Claire, Biomonde,
     les grandes enseignes de distribution, prend de      Biocoop, des enseignes traditionnellement im-
     l’ampleur et présente désormais des canaux de        plantées dans les grandes métropoles commen-
     distribution propres.                                cent à étendre la couverture de leurs réseaux d’im-
                                                          plantation.
     Depuis quelques années maintenant et pour
     suivre une nouvelle tendance de consommation,        La forte concurrence dans ce secteur conduit les
     on voit se multiplier les ouvertures d’enseignes     marques à peaufiner de nouveaux concepts.
     spécialisées dans ce domaine.

10
L’ACTUALITÉ DES ENSEIGNES

Les tops /
Les flops
des
enseignes.

                      LES TOPS                              LES FLOPS

                      E. LECLERC :                          GROUPE CASINO :
   GRANDES SURFACES   E. Leclerc a pour la première fois    Le groupe Casino, endetté, a dû céder
   ALIMENTAIRES       atteint une part de marché de 21,9%   6 magasins.
                      en Mai 2019.

                      FNAC DARTY :                          CASTORAMA :
   SURFACES                                                 Castorama fermera 9 magasins avant
                      Le groupe ouvrira 60 magasins en
   SPÉCIALISÉES                                             novembre 2020.
                      2019.

                      PRIMARK :                             C&A :
   HABILLEMENT        La solidité de son modèle se con-     Après 8 magasins fermés C&A en 2017,
                      firme, causant d’importantes pertes   14 subiront le même sort en 2019.
                      à des enseignes comme H&M ou
                      encore Kiabi.

                                                                                                    11
L’IMMOBILIER
     COMMERCIAL
12
L’IMMOBILIER COMMERCIAL

Exemples de location
significatives
au 1er semestre 2019.

Libellé                     Ville           Contrat    Surface    Preneur

11 RUE TRONCHET             PARIS 08        Location   5 059 m²   LEROY MERLIN

ZONE TIVANO                 ATHIS MONS      Location   2 500 m²   GRAND FRAIS

ZAC DU CARRE                LIEUSAINT       Location   610 m²     FIVE GUYS FRANCE

FORUM DES HALLES            PARIS 01        Location   520 m²     VICTORIA’S SECRET

47 RUE D’ESTIENNE D’ORVES   BOIS COLOMBES   Location   460 m²     LA VIE CLAIRE

                                                                                  source : EVOLIS

                                                                                               13
L’IMMOBILIER COMMERCIAL

     Une
     économie
     impactant
     les projets
     commerciaux.

     Le volume de projets sur les 5 prochaines années se
     stabilise autour de 5 millions de m², conséquence de
     la baisse des autorisations données par les CDAC et les
     CNAC. Ainsi de nombreux projets ne parviennent pas à
     démarrer faute d’obtention des autorisations.

     Le volume des autorisations tombe sous la barre des 1,34
     millions de m², niveau historiquement bas. Ainsi fin 2018,
     le volume de surface de plancher commercial autorisé
     représente 4,22 millions de m².

     Le secteur de l’alimentaire est celui qui a vocation à se
     développer le plus dans les années à venir, détenant 31
     % des surfaces autorisées. Viennent ensuite, le bricolage
     (13 %), la jardinerie, l’équipement de la maison, les sol-
     deries et l’équipement de la personne.
     Si le volume d’autorisations a baissé, la nature des pro-
     jets connaît également une évolution. Les créations
     représentent toujours la majorité des dépôts de dossier
     (52 %), mais les transferts et extensions prennent de
     l’ampleur, représentant désormais 40 % des surfaces au-
     torisées, contre 29 % un an plus tôt.

     En effet, on constate aujourd’hui que les foncières, ados-
     sées à des groupes de distribution alimentaire repensent
     leur stratégie en ciblant leurs investissements sur des
     projets de rénovation et de modernisations de leurs en-
     sembles commerciaux.

     Les surfaces en projet se concentrent à hauteur de 85 %
     en périphérie, principalement dans des parcs d’activités
     commerciales (2,38 millions de m²) et dans les centres
     commerciaux (1,72 millions de m²). Les projets de cen-
     tres commerciaux de centre-ville progressent, mais ne
     représentent que 5,8 % des projets.

14
L’IMMOBILIER COMMERCIAL

L’investissement.

Répartition des montants investis en commerce            Au 1er semestre 2019, les montants investis en
             au 1er semestre 2019                        commerce en Ile-de-France (hors portefeuille
                                                         régionaux) atteignent 293 M€, en baisse sig-
                  Parc d'activité
                                                         nificative par rapport à l’année précédente
                  commerciales                           (plus de 800 M€ au 1er semestre 2018). Les in-
                       2%                                vestisseurs ont délaissé les centres commer-
              Centre                                     ciaux ou les retails parks pour se concentrer
            commercial                                   sur les boutiques de centres-villes. Ainsi, le
               35%
                                                         nombre de transactions est en hausse mais
                      Boutique pieds                     porte sur de petites acquisitions, générale-
                       d'immeubles
                           63%                           ment inférieures à 10 millions d’euros.

                                       source : EVOLIS   Même si ce secteur est en pleine mutation,
                                                         plusieurs phénomènes peuvent également
                                                         expliquer la prudence des investisseurs.
                                                         Les nombreuses manifestations des « gilets
                                                         jaunes », empêchant les consommateurs
                                                         d’accéder aux commerces, et cela depuis plu-
                                                         sieurs mois, pourrait inquiéter les acteurs.
                                                         Surtout, les tensions économiques et la va-
                                                         cance importante de certains centres com-
                                                         merciaux sont des raisons majeures. Les in-
                                                         vestisseurs se sont reportés vers les actifs de
                                                         bureaux ou la logistique.

                                                         Il est à noter toutefois l’acquisition du cen-
                                                         tre commercial à Cormeilles en Parisis par
                                                         Aberdeen pour 49,9 M€ ou celle du retail park
                                                         aux Ulis dédié à l’équipement de la maison
                                                         pour 6,7 M€. L’année 2018 avait été animée
                                                         par quelques investissements sur des actifs
                                                         prime parisien à plus de 500 M€, ces deals
                                                         sont absents du marché de ce 1er semestre
                                                         2019.

                                                         Les investisseurs sont, pour la plupart,
                                                         français, à l’exception de quelques acquisi-
                                                         tions d’investisseurs britanniques. Les taux
                                                         de rendement sont restés faibles. Le taux
                                                         prime pour des commerces s’établit à 2,50%.

                                                         Le 2nd semestre 2019 pourrait être plus fa-
                                                         vorable, en raison des différentes mesures
                                                         pour le pouvoir d’achat des ménages. Certes,
                                                         ces derniers ont préféré l’épargne par pru-
                                                         dence au 1er semestre, mais les acteurs
                                                         économiques attendent un rebond de la
                                                         consommation dans les prochains mois, ce
                                                         qui pourrait rassurer les investisseurs.

                                                                                                           15
LES DIFFICULTÉS
       RENCONTRÉES
                 PAR
        LES CENTRES
      COMMERCIAUX
16
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
PAR LES CENTRES COMMERCIAUX

Progression
du e-commerce et
stabilité de
l’activité des drives.

En 2018, les ventes en ligne ont encore progressé (92,6 milliards d’euros en 2018, soit 3 fois plus en l’espace
de 8 ans), signe que les consommateurs sont en quête de solutions rapides, affichant désormais leur vo-
lonté de gagner du temps sur les routines quotidiennes.

La bonne dynamique du e-commerce se maintient, notamment en lien avec le contexte politique et le
mouvement des gilets jaunes qui ont contraint les consommateurs à changer leur mode de consommation.

Bien que le montant moyen des transactions opérées soit en baisse, les achats se font plus fréquents,
permettant ainsi le bon développement des résultats des sites de ventes sur internet.

La grande distribution est directement impactée par ces nouvelles tendances, et la transformation des
courses du quotidien est loin d’être achevée. Les grandes enseignes ont rapidement su monter dans le
train lancé par l’ère internet, et ont toutes lancé aujourd’hui un service de commande en ligne avec livrai-
son à domicile ou du moins avec retrait de commande en magasin.

Le drive n’est pas une tendance éphémère, mais c’est désormais un moyen de consommation ancré dans
le quotidien d’un consommateur toujours plus désireux de gagner de précieuses minutes à allouer à sa
vie de famille et à ses loisirs.

La France a connu un essor très rapide des drives. En 2019, on ne compte pas moins de 5 100 sites répartis
sur toute la France. Leurs chiffres d’affaires progressent chaque année, si bien que le drive représente
désormais 5,7 % des ventes de grande consommation. Plus de 22 % des ménages ont adhéré aux drives.
Les chiffres de ventes des drives s’envolent : + 7 % en 2018 (sources FEVAD).

                                                                                                                  17
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
     PAR LES CENTRES COMMERCIAUX

     La
     Grande
     Distribution
     dans la
     tourmente.
     En parallèle du développement des drives et de la vente en ligne, la grande distribution
     s’est vu directement impactée. Les grandes enseignes souffrent particulièrement depuis
     plusieurs années maintenant. Les plans de licenciement, les fusions, les fermetures de sites
     apparaissent fréquemment dans l’actualité, faute d’avoir pu rapidement s’adapter aux nou-
     veaux modes de consommation.

     S’il y a 50 ans, l’ouverture du premier hypermarché français Carrefour à Sainte Geneviève
     des Bois (91) a révolutionné le secteur du commerce, en concentrant dans un même espace
     de vente de produits alimentaires et de non alimentaires, ce modèle ne fonctionne plus. On
     observe depuis plusieurs années maintenant un net ralentissement des volumes de ventes
     du non alimentaire, fortement concurrencées par la montée en puissance du e-commerce et
     la multiplication des magasins spécialisés et de destockage.

     Le nombre de grands hypermarchés se réduit chez tous les distributeurs, et beaucoup se
     lancent dans une refonte de l’aménagement de leurs magasins. La surface accordée au
     non alimentaire se réduit fortement voire même disparaît, et cède sa place à de nouveaux
     rayons dédiés aux tendances de consommation actuelle, à savoir les rayons bio, le frais, les
     rayons libres-services ou les rayons ethniques et le non-alimentaire est relégué aux ensei-
     gnes spécialisées du groupe.

     Des groupes comme Carrefour se sont lancés dans le transfert en location-gérance pour les
     hypermarchés déficitaires, et travaillent actuellement sur de nouveaux concepts, dont un
     concept low cost « Essentiel ». Après avoir rationnalisé leurs implantations en fermant les
     établissements les moins rentables, Leclerc ou encore Auchan se lancent dans des formats
     de magasins plus réduits et surtout localisés en cœur de ville. Le Groupe Casino connaît lui
     aussi d’importantes difficultés, allant jusqu’à la mise sous protection du tribunal de com-
     merce de Paris.

     Jusqu’alors, la grande surface alimentaire jouait le rôle de locomotive pour les centres com-
     merciaux, permettant de garantir un flux important de consommateurs, leurs difficultés fi-
     nancières et le report des consommateurs vers d’autres modes de consommation soulèvent
     de nouvelles questions et poussent les propriétaires des centres commerciaux à trouver
     une nouvelle locomotive pour maintenir leur fréquentation.

18
19
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
     PAR LES CENTRES COMMERCIAUX

     Trop
     de centres
     commerciaux
     en Île-de-France !

     Plus de 220 centres commerciaux en Île-de-France en 2018
     source : EVOLIS IAU IdF

20
Depuis l’apparition du premier centre commercial il y a 50 ans, pas moins de 24 nouveaux centres commerciaux
ont été créés en Ile-de-France depuis 2010, soit plus de 800 000 m² de nouvelles surfaces commerciales.

Les centres commerciaux franciliens se livrent une concurrence forte, ce qui ne fait que renforcer les inquiétudes
sur la pérennité des centres anciens, même si parmi les ouvertures récentes, le bilan n’est pas toujours positif.
En effet, le Millénaire à Aubervilliers (93), So Ouest à Levallois Perret (92) ou encore One Nation Paris aux Clayes-
sous-Bois (78) peinent à atteindre leurs objectifs.

L’heure n’est plus à la création de nouveaux centres, mais bien à la rationalisation de l’existant. Ainsi, le volume
d’autorisations de nouvelles surfaces commerciales a fortement baissé sur la période 2010-2016, puis a connu
une légère reprise, mais il s’agit davantage de permettre l’extension de centres existants que de nouvelles
ouvertures. La part de création des centres commerciaux passe ainsi de 65 % en 2000 à 40 % en 2019, au profit
de la valorisation des sites existants.

Il y a une véritable standardisation de l’offre dans les centres commerciaux. D’un centre à l’autre, le consom-
mateur n’est jamais perdu puisqu’il retrouve quasiment les mêmes enseignes, alors pourquoi se rendre dans un
centre plus éloigné que son lieu de vie ?

Indices de fréquentation des centres commerciaux (sur 12 mois glissants)
source : CNCC

 99

98,5

 98

97,5
  mars-17       juin-17   sept-17   déc-17   avr-18   juil-18   oct-18     févr-19   mai-19

Pourtant, les centres commerciaux restent des lieux incontournables du weekend.

Leur fréquentation résiste, malgré les bons résultats de la vente en ligne. Pour un français sur trois, le centre
commercial reste sa destination préférée pour le shopping (étude menée pour le compte d’Hammerson fin 2018).

                                                                                                                        21
LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
     PAR LES CENTRES COMMERCIAUX

     Une
     métamorphose
     nécessaire.

     Face aux nouveaux modes de consommation et aux             arrivent désormais de vrais restaurants orchestrés par
     grands hypermarchés en perte de vitesse, les centres       des chefs de renommée. Le mot d’ordre pour les cen-
     commerciaux ont déjà commencé à se réinventer, se          tres commerciaux est désormais la différenciation !
     muant en de véritables lieux de vie. Une chose est
     sûre, les foncières propriétaires et les gestionnaires     Le développement rapide des réseaux sociaux a égale-
     de centres commerciaux en ont bien conscience              ment fortement impacté les centres commerciaux.
     et lancent d’importants travaux d’extension et de          Les gestionnaires ont rapidement perçu les effets de
     modernisation de leur patrimoine.                          levier que constituent les réseaux sociaux, qui permet-
                                                                tent de toucher rapidement une clientèle beaucoup
     Le consommateur est aujourd’hui guidé par une vo-          plus large. Les centres commerciaux misent beaucoup
     lonté d’acheter, se divertir voire même travailler         sur l’organisation d’évènements et d’animations.
     au même endroit. Dopées par des consommateurs
     toujours plus exigeants, les foncières cherchent au-       Le centre commercial se dote de tous les outils possi-
     jourd’hui à réduire l’espace commercial alloué à la        bles pour suivre et analyser le comportement de ses
     mode, secteur en déclin et se concentrent sur les          visiteurs, se donnant ainsi les moyens de s’adapter
     pôles restauration et loisirs.                             beaucoup plus rapidement aux changements. Chaque
                                                                centre a sauté sur l’opportunité de développer sa
     Si l’implantation d’un cinéma n’induit pas toujours la     propre application permettant au consommateur de
     réussite du centre commercial, celui-ci permet tout        trouver son chemin, de se tenir informé des promo-
     de même d’attirer de nombreux consommateurs. En            tions, mais permettant surtout au centre commercial
     effet, on estime qu’un cinéma permet de générer 10         de fidéliser sa clientèle.
     à 15 % de la fréquentation d’un centre commercial
     (sources : CNCC-Hammerson). Chaque centre fait de          En dépit des difficultés, le centre commercial est an-
     gros effort pour se différencier des autres, attirer des   cré dans la culture française, et le phénomène ne
     consommateurs plus nombreux. Escape game, cen-             semble pas enclin à s’essouffler. Parmi les Millénials
     tres aquatiques, skatepark, simulateur de chute libre,     (18-35 ans), 41 % se déclarent adeptes des grands
     organisation de concerts, les gestionnaires rivalisent     espaces commerciaux (source : étude menée par
     d’ingéniosité. Le maître mot pour sauver les centres       l’ObSoCo pour le CNCC). Les articles annonçant la fin
     commerciaux, faire vivre aux visiteurs une expérience      du centre commercial se multiplient, mais dans les
     client mémorable.                                          faits, le constat est tout autre !

     De gros efforts ont également été faits pour diversifier   Le centre commercial reste un temple de la consom-
     l’offre de restauration dans les centres commerciaux.      mation, mais plus uniquement de biens. Il devient un
     Fini le monopole des grandes chaines de restauration,      centre de vie, mêlant loisirs et shopping.

22
RETAILS PARKS,
     SHOPPING
 PROMENADES,
    UN MODÈLE
EN PLEIN ESSOR
                 23
RETAILS PARKS, SHOPPING PROMENADES,
     UN MODÈLE EN PLEIN ESSOR

     De Villebon 2
     à aujourd’hui,
     20 ans
     d’alternatives
     aux centres
     commerciaux.

     Il y a un peu plus de 20 ans ouvrait le premier retail    Depuis 2011, le rythme de création de nouveaux retails
     park Français Villebon 2. Aujourd’hui, le marché des      parks se stabilise, entre 400 000 et 500 000 m² par an.
     retails parks périphériques ne manque pas de dy-
     namisme. Une cinquante de projets est en cours de         Pour perdurer, le modèle du retail park a dû lui aussi
     développement à l’échelle nationale. On estime aujo-      se moderniser et s’imposer ainsi comme un complé-
     urd’hui à environ 7 millions le volume de m² de retails   ment de l’offre commerciale du centre-ville ou du
     parks en France (source : CDAC).                          centre commercial. Le CNCC a également joué un rôle
                                                               important dans cette transformation, avec la mise en
     Apparu à la fin des années 90, le format alors appelé     place du label Valorpark qui donne un véritable gage
     parcs d’activités commerciales de périphérie, et nom-     de qualité au retail park. Avec ce label, le CNCC entend
     mé aujourd’hui retails parks, a connu un essor ful-       valoriser la démarche esthétique et qualitative des
     gurant. De 1998, date du lancement de Villebon 2 à        projets développés. Cela permet à la fois de valoriser
     2006, période où le modèle a commencé à prendre en        le patrimoine immobilier des foncières détentrices de
     France, 1,3 million de m² répartis sur une centaine de    retails parks mais aussi de donner des garanties de
     projets ont été développés. Entre 2007 et 2010, le parc   qualité aux enseignes qui s’y implantent. L’obtention
     a doublé de taille : 2,3 millions de nouveaux m² sur      de ce label est conditionnée par certains critères : être
     200 projets environ. Une période qui incarne le haut      un ensemble commercial à ciel ouvert d’au moins 5
     du cycle de production, avec une moyenne annuelle         cellules commerciales, avoir une surface de plancher
     de 575 000 m².                                            supérieure à 3 000 m². A ce jour, on recense 23 retails
                                                               parks labélisés.

24
VALEURS LOCATIVES MOYENNES OBSERVÉES
                          DANS LES RETAIL PARKS
                          (sources : CNCC, AGORABIZ)

Surface en               Loyers en                     Loyers en
location                 Ile De France                 Province

300 – 500 m²             200 – 250 € / m² / an         180 – 220 € / m² / an

500 – 1 000 m²           180 – 200 € / m² / an         150 – 160 € / m² / an

> 2 500 m²               100 – 130 € / m² / an         70 – 100 € / m² / an

                                                                               25
RETAILS PARKS, SHOPPING PROMENADES,
     UN MODÈLE EN PLEIN ESSOR

     Des
     objets urbanistiques
     et
     architecturaux.

     En l’espace de 15 ans, les locaux commerciaux ont rap-     pour consommer, pour se divertir, pour se restaurer,
     idement proliféré aux entrées de ville, de manière as-     avec pour objectif de garder les consommateurs le
     sez anarchique, ce qui a fait émerger de nombreuses        plus longtemps possible sur place en répondant à
     critiques sur ce modèle commercial, un sujet dont les      tous ses besoins.
     élus ont dû rapidement s’emparer et montrer leur vo-
     lonté d’organiser les marges périphériques.                Plans d’eau, aires de jeux pour les enfants, anima-
                                                                tions, expositions artistiques, pôles services ont cassé
     Les élus locaux deviennent des moteurs dans les pro-       l’image du parc d’activités commerciales pour faire du
     jets, en permettant la libération de fonciers et en in-    retail park un espace de promenade à ciel ouvert, une
     scrivant dans les plans locaux d’urbanisme des zones       Shopping Promenade. On y implante même des hô-
     dévolues à la mixité des usages.                           tels, des espaces de coworking ou encore des centres
                                                                médicaux dans une seule optique, enrichir et diversi-
     La question environnementale s’impose également            fier l’offre pour que le consommateur s’y sente bien,
     dans le secteur du commerce. Elus comme habitants          aime y prendre le temps de flâner et revienne.
     veulent des beaux projets, s’intégrant dans l’envi-
     ronnement comme dans la ville. Les enjeux archi-
     tecturaux et urbanistiques deviennent déterminants
     dans le choix des projets, même si cela augmente les
     coûts. La Compagnie de Phalsbourg estime ce surcoût
     à 7 %.

     Les promoteurs se livrent également une concurrence
     acharnée pour sortir des projets toujours plus spec-
     taculaires et imposant chacun leur vision du retail
     park : Altarea et son Family Village, Frey et ses Green-
     centers…

     Tout comme dans les centres commerciaux, les pro-
     moteurs cherchent à créer de véritables lieux de
     vie, où les consommateurs viennent pour vivre une
     expérience. Il ne s’agit plus d’agréger en même lieu
     différents points de vente, mais de créer des espaces

26
RETAILS PARKS, SHOPPING PROMENADES,
UN MODÈLE EN PLEIN ESSOR

S’y implanter,
choix stratégique
pour
nombre d’enseignes.

 Côté enseignes, le retail park présente de nombreux         restent conditionnées par la possibilité d’y trouver de
 avantages. Les loyers pratiqués sur les cellules com-       grandes cellules, ce que les premiers retails parks ne
 merciales y sont plus stables que dans les centres          proposaient pas. C’est ainsi que l’on a vu arriver les
 commerciaux ou dans les boutiques de centre-ville.          jardineries Truffaut, l’enseigne de bricolage Castora-
 Seules les charges sont plus élevées. Le taux d’effort      ma ou encore l’enseigne de puériculture et textile en-
 demandé aux enseignes reste raisonnable.                    fant Orchestra-Prémaman.

 Les flux et les chiffres d’affaires générés par le lance-   Les promoteurs réservent d’importantes surfaces
 ment de nouveaux projets sont une bonne compen-             dans leur projet au pôle restauration, représentant en
 sation. Une implantation en retail park permet aux          moyenne 10 % du projet. Les acteurs sont multiples
 enseignes de se positionner dans un bassin de con-          et certains grands groupes ont focalisé leurs réseaux
 sommation plus large, bénéficiant d’une excellente          sur les retail parks, comme La Pataterie, Au bureau ou
 desserte, sur des cellules plus vastes et permettant        encore Memphis Coffee. Les promoteurs cherchent
 des aménagements flexibles. Les enseignes n’hésitent        également à promouvoir l’installation d’acteurs de la
 plus à se positionner bien en amont des livraisons de       restauration plus haut de gamme, pour essayer d’at-
 projet.                                                     tirer aussi des clientèles plus aisées. Pour exemple,
                                                             la périphérie lyonnaise fait l’objet d’une expérimen-
 Récemment, on a également vu arriver dans les retail        tation d’une enseigne développée par Paul Bocuse de
 parks les grands noms du discount, comme Stock-             restauration haut de gamme, Ouest Express.
 omani, Action ou encore Gifi, contribuant à l’essor du
 modèle et devenant peu à peu de vraies locomotives,         Les enseignes ont rapidement saisi l’enjeu de se po-
 un phénomène que les promoteurs et commercialisa-           sitionner sur tous les modèles commerciaux, en di-
 teurs ont bien perçu, et qui les poussent à attirer ces     versifiant et développant différents formats adaptés
 enseignes pour s’assurer du succès de leur projet.          à chaque modèle, signe du repositionnement des en-
                                                             seignes et d’efforts pour répondre à la segmentation
 En parallèle, s’y implantent également des enseignes        des profils des acheteurs et aux différentes tailles des
 plus habituées des centres villes et des centres com-       zones de chalandise.
 merciaux, comme Célio, Camaïeu, Vertbaudet ou en-
 core Mango. On voit également s’installer dans les re-
 tails parks des enseignes qui jusque là s’implantaient
 dans des grandes cellules indépendantes situées en
 marge des centres commerciaux. Leurs implantations

                                                                                                                        27
LA
         MUTATION
     DU COMMERCE
         PHYSIQUE
28
LA MUTATION DU COMMERCE PHYSIQUE

Les élus
à la rescousse du
commerce en
centre-ville.

Pour faire face à la concurrence des centres commerci-     l’ouverture de nouveaux projets commerciaux.
aux et des retails parks, mais également du commerce       Ce plan a également permis de renforcer les outils à
en ligne, de nombreuses réflexions ont été menées          disposition des villes pour la promotion de l’attractiv-
pour trouver des solutions viables pour maintenir le       ité commerciale :
commerce de centre-ville.
L’Etat ainsi que les collectivités locales se sont         • la création du fonds de soutien aux activités com-
également emparées du sujet. Le 27 mars 2018 a été         merciales (FISAC),
lancé le plan « Action Cœur de ville », dont l’objec-      • la mise en place de foncière commerces et activités
tif premier était d’améliorer les conditions de vie        dans chaque région,
des habitants des villes moyennes et conforter leur        • la création du poste de managers du commerce de
rôle de moteur du développement du territoire.             centre-ville, dont la mission sera d’accompagner tous
                                                           les porteurs de projet dans leur implantation
Il s’agit d’un programme de revitalisations des centres
villes, financé par la Banque des territoires, la Caisse   Ce plan traduit la volonté politique d’accompagner la
des dépôts et l’ANAH à hauteur de 5 milliards d’euros      redynamisation du commerce de centre-ville.
sur 5 ans.
                                                           Les premiers retours constatés sur les villes qui ont
Ce plan affiche des ambitions en matière de dévelop-       bénéficié de ce plan sont encourageants. Sur Mul-
pement commercial, via la définition d’« Opérations        house par exemple, les premières mesures ont permis
de revitalisation de territoire », qui ont vocation à      de baisser significativement la vacance commerciale
renforcer les complémentarités entre l’offre com-          de 44 % (source Rapport Action Cœur de ville). Cer-
merciale du centre-ville et celle de sa périphérie.        taines mesures ont également permis de maintenir les
                                                           loyers des boutiques de centre-ville et ainsi contrer le
Ces opérations s’appuient sur la simplification des rè-    développement du e-commerce en accompagnant la
gles et des procédures s’appliquant à la création et à     mutation du commerce physique.

                                                                                                                      29
LA MUTATION DU COMMERCE PHYSIQUE

     Le magasin physique
     indispensable pour la
     vitalité des enseignes.

     En parallèle de cette impulsion donnée par l’Etat, on ne peut négliger la volonté du consommateur de se rendre dans
     des enseignes physiques. Le e-commerce est loin d’avoir enterré les boutiques. Le consommateur français y reste fer-
     mement attaché. Le rapport de Publicis Media, « Future of Retail » publié en 2018, a permis de montrer que 83 % des
     acheteurs pensent que les magasins sont importants car ils permettent de toucher, voir et sentir un article physique,
     expérience qui fait défaut au e-commerce.

     Les consommateurs du e-commerce sont au final frustrés de ne pouvoir essayer les produits avant leur achat, et sou-
     haiteraient que les marques qui ne distribuent qu’en ligne puissent ouvrir des points de vente physiques.

     Ces limites du e-commerce ont permis aux boutiques de résister,
     et rares sont les marques qui ont choisi d’arrêter la distribution
     en boutique pour se consacrer à internet, mais pour résister à la
     concurrence, les boutiques vont devoir se démarquer et surtout
     se renouveler.

     Pour maintenir la fréquentation des magasins, les marques
     doivent renouveler plus rapidement les stocks et les collections,
     pour que le consommateur puisse à chaque visite découvrir de
     nouveaux produits.

     Le climat politique de la fin d’année 2018 et du début 2019, nota-
     mment avec le mouvement des gilets jaunes, a permis de ramen-
     er des consommateurs dans les boutiques de centre-ville. A cela
     s’ajoute, une remise en question des modèles de consommation.
     La grande distribution ne répond plus aux attentes des consom-
     mateurs, désireux de consommer autrement, d’avoir du bio, du
     local.

     On a également vu en ce début d’année l’arrivée de plusieurs
     grandes enseignes, traditionnellement implantées en périphérie.
     C’est le cas par exemple avec l’implantation d’Ikea place de la
     Madeleine à Paris ou encore de Leroy Merlin dans le Marais pa-
     risien. Les enseignes renouent avec le commerce de centre-ville,
     principalement dans les zones à forte densité d’habitations et de
     bureaux, sur des emplacements à forte visibilité, ce qui leurs per-
     met de limiter les risques.

30
LA MUTATION DU COMMERCE PHYSIQUE

Le digital
au service
de l’expérience client.

A l’heure du digital et de la vente en ligne, la boutique physique joue un nouveau rôle : faire vivre aux consomma-
teurs une expérience. Les enseignes font tout pour que leurs boutiques se démarquent d’internet.

Concept stores, pop-up stores, magasins éphémères, les marques rivalisent d’ingéniosité pour séduire leurs cli-
ents. Mais bien plus qu’un moyen pour la marque d’accroître ses ventes, le pop-up store est devenu un objet de
communication et d’expérience client. Ces magasins éphémères ont vocation à générer de l’engouement pour la
marque, d’en accroître sa notoriété, le tout s’appuyant sur le pouvoir des réseaux sociaux. Selon le sondage Star-
Front, les marques choisissent d’ouvrir un pop-up store à hauteur de 63 % pour se lier avec ses clients et à 46 %
pour présenter un nouveau produit.

               L’ouverture d’un magasin est guidée par la volonté de donner une meilleure expérience au client,
               de faire une meilleure présentation des produits et d’offrir un service client personnalisé. Pour
               cela, les marques multiplient les applications et les gadgets pour connaître plus finement les at-
               tentes des consommateurs et pouvoir ainsi s’adapter à chacun d’entre eux.

               Le magasin physique est devenu un format hybride qui s’appuie sur tous les développements
               technologiques, et qui se veut mêler le magasin en ligne tout en gardant les grands standards du
               magasin physique. Le développement du click and collect dans de nombreuses enseignes en sont
               le signe, combinant le « en ligne » et le « hors ligne ».

               Le secteur de la mode reste très à la pointe des nouvelles technologies. Miroirs intelligents qui per-
               mettent aux clients de parcourir les tenues et de les tester en 3D sur soit, cabines intéractives qui
               permettent de demander une taille différente, mise en place de système de cartographie du ma-
               gasin avec application mobile qui permettent de voir l’inventaire et surtout de trouver facilement
               un article. Tout est fait pour faciliter la vie du consommateur et l’amener toujours plus rapidement
               vers l’étape ultime : l’achat.

               Les espaces dévolues à la vente pure se réduisent au profit d’espaces dédiées à la présentation et
               surtout à l’expérimentation des produits, l’achat pouvant se dérouler a postériori sur une applica-
               tion ou sur le site internet de la marque directement accessible dans un coin du magasin.

               Tout comme les centres commerciaux et les retails parks, les enseignes introduisent la notion de
               bien-être dans les boutiques. Elles ont opté pour l’installation de salons de repos, de coins pour
               enfants, d’espaces de restauration, ajoutant ici et là des fonds sonores discrets ou encore des
               parfums d’ambiance.

               Côté animation, les boutiques physiques ne sont pas en reste, et les enseignes se lancent aussi
               dans la course : Naturalia et ses pauses yoga, Sephora et ses cours de maquillage, Nature & Décou-
               verte et ses ateliers astronomie… Une fois encore, l’expérience client s’impose comme la clé de la
               renaissance du commerce.

                                                                                                                        31
ZOOM
       LE COMMERCE
           REPREND
            LA MAIN
     DANS LES GARES
32
ZOOM
  LE COMMERCE REPREND LA MAIN
  DANS LES GARES

  Le commerce de gare,
  aubaine tant pour la
  SNCF que pour
  les enseignes.

Entre 2016 et 2017, la fréquentation des gares française     rien qu’à l’entretien du patrimoine. Les petites gares
a augmenté de 3% (SNCF Open Data). Cette croissance          ne sont en outre pas rentables. Ce sont donc les plus
se concentre dans de grandes gares, comme la gare du         grandes qui compensent les pertes accumulées dans
Nord, qui accueille en moyenne 700 000 voyageurs par         les autres gares. Ces constructions ainsi que d’autres
jour, un nombre qui devrait s’élever à 900 000 en 2030.      programmes d’incitation à la consommation intra-gare
                                                             permettraient d’augmenter le montant des redevances
Le marché du travel retail, loin d’être nouveau, pourrait    des commerces, compensant donc par-là la diminution
en effet connaître une forte croissance. Son chiffre d’af-   des redevances délivrées par les transporteurs (-5,06%
faire du devrait passer de 5 milliards en 2014 (dont 30%     sur la période 2014-2017), l’entretien du patrimoine et le
pour le commerce de gare, et 50% pour le commerce en         coût des gares moins rentables.
Aéroport) à 8 milliards en 2020. De plus, une augmen-
tation de la part du commerce en gare est clairement         De plus, le commerce de gare a lui-même un potenti-
envisageable, car le nombre de voyageurs ne cesse            el inattendu. Selon la SNCF, un tiers des visiteurs des
d’augmenter.                                                 trente premières gares françaises entraient dans un
                                                             commerce en 2015. La même année, parmi ceux qui en-
Le développement du commerce de gare permettrait de          traient dans un commerce, entre 60 et 75% effectuaient
répondre à deux besoins :                                    un achat. Si ces chiffres sont inférieurs à ceux des cen-
                                                             tres commerciaux, ils restent corrects, d’autant plus que
• Faire de la gare le centre de la ville, allant même        les centres commerciaux sont en perte de vitesse. Le
jusqu’à employer le terme de « villages urbains », cette     chiffre d’affaire des boutiques en gare s’élève ainsi à 1,5
opportunité étant permise par le fait que des millions       milliard d’euros. En outre, les rendements offerts par
de voyageurs entrent dans les gares SNCF chaque jour.        une boutique seraient deux fois supérieurs par rapport
                                                             aux commerces classiques. Un commerce en gare a en
• Rénover un patrimoine important tout en restant fi-        effet beaucoup de visibilité accordée par l’importance
nancièrement viable. Les dépenses de SNCF sont en            du nombre de voyageur, si bien que des enseignes com-
effet très élevées, 700 millions d’euros étant investis      me Burger King, Monoprix, ou Relay n’hésitent pas à
dans les moyennes et petites gares entre 2018 et 2020        privilégier ce type de localisation.
et 70% des investissements de SNCF étant alloués

                                                                                                                           33
ZOOM
              LE COMMERCE REPREND LA MAIN
              DANS LES GARES

           Un
           retour réussi et
           de nombreux projets
           en développement.

     Par conséquent, de nombreux projets voient le jour. La      cilien, offrant ainsi encore plus de clients potentiels aux
     gare ne serait donc plus seulement un espace destiné        commerces de gare. Si les espaces commerciaux et les
     à se rendre à une destination, mais aussi une zone de       bureaux ne seront pas directement implantés au sein
     commerce, de travail, de crèche, de spectacle et même       des gares, ils seront principalement situés au sein de ce
     d’ateliers d’art.                                           qu’on appelle les « quartiers de gare » (quartiers dans
                                                                 un périmètre de 800 mètres autour de la gare). Ainsi,
     La RATP et la SNCF sont à l’œuvre pour rénover mod-         dans les quartiers de gare de la ligne 15 Sud, environ
     erniser les stations du RER et du métro dans la Capitale.   171 800 m² d’activités sont programmés. A Bobigny ou-
     Via le programme « Renouveau des Gares », la quasi-to-      vriront dans le quartier de sa gare un supermarché, des
     talité des gares seront équipées d’espaces commerci-        restaurants, une salle de sport, des boutiques de ser-
     aux et/ou de services. Après la gare Saint-Lazare et la     vices et un cinéma. Le projet du Grand Paris favorise
     gare de l’Est, Montparnasse, Austerlitz ou encore la gare   d’ailleurs cette tendance du commerce en gare, car
     du Nord vont entamer leur mue, et renforcer ainsi leur      plus de 40% des gares du grand Paris seront reliées aux
     offre commerciale de 50 000 nouveaux m².                    grandes gares commerciales.

     Des projets n’ont pas manqué de se faire remarquer, en
     particulier le changement du visage de la Gare du Nord
     pour les Jeux Olympiques de 2024. StatioNord, une so-
     ciété mixte appartenant à 66% à Ceetrus, et au reste à
     SNCF Gares & Connexions, est en charge d’opérer des
     travaux qui devraient porter la surface de cette gare de
     36 000 m² à 110 000 m². Sa surface commerciale passera,
     elle, de 10 000 à 50 000 m². La gare du Nord sera de plus
     équipée de panneaux solaires, d’une crèche et d’espac-
     es de co-working et sera même décorée d’espaces verts
     et d’ateliers artistiques.

     Le Grand Paris va également jouer un rôle moteur dans
     le développement du commerce de gare. Le nombre
     d’usagers des transports en commun devrait fortement
                                                                                   © SNCF - CEETRUS - VALODE & PISTRE ARCHITECTES
     augmenter avec le meilleur maillage du territoire fran-                                             LA FUTURE GARE DU NORD

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ZOOM
LE COMMERCE REPREND LA MAIN
DANS LES GARES

Des
programmes
d’aménagement et
d’accompagnement.

Comme indiqué précédemment, l’objectif de SNCF
Gares & Connexions est de faire de la gare le cen-
tre de la ville. Ce ne sont donc pas seulement des
espaces de commerces qui sont ouverts, mais de
nombreux autres services.

Par exemple, des espaces de bureaux ont été
aménagés. Le programme « Work & Station »,
lancé en 2016 et en 2018 dans 150 gares, a pour
vocation de proposer aux salariés et aux étudiants
des espaces de travails équipés. 2 200 m² d’espac-
es de coworking ont aussi été aménagés à Paris
Saint-Lazare, dans le cadre d’un accord avec Mul-
tiburo.

En outre, des services sont proposés par SNCF pour
encourager la consommation en gare. Par exemple,
l’application dénommée « En Gare », permettant
de commander en ligne un repas, de réserver
une place de parking ainsi qu’être informé des
dernières réductions. La présence de points relais
favorise d’ailleurs cette dimension de la gare com-
me village urbain.

SNCF Gare & Connexions est ouvert aux nouveaux
concepts de magasins qui attirent l’attention sur
son modèle, comme le magasin « bi-concept »
Marks & Spencer Food et Fnac, ouvert à la gare
Montparnasse en 2018 dans le cadre d’un accord
entre les deux enseignes. D’autres exemples évo-
cateurs peuvent être cités, comme « Ruches Qui
Dit Oui » (offrant la possibilité d’acheter des bi-
ens à des producteurs locaux) ou des commerces
éphémères et les évènements commerciaux.

                                                      35
ZOOM
     LE COMMERCE REPREND LA MAIN
     DANS LES GARES

     De
     nombreuses
     contraintes.
     Toutefois, le commerce en gare souffre de nombreuses contraintes. En effet, un commerce installé en gare doit
     être ouvert à des tranches d’horaires plus larges, il doit respecter les normes de sécurités liées aux risques d’at-
     tentat, s’adapter aux conditions de livraisons parfois plus difficiles, et s’installer dans des espaces de ventes de
     taille réduite.

     Juridiquement, les conditions d’occupation sont très particulières, puisque les gares font partie du domaine
     public et sont donc régies par le Code général de la propriété des personnes publiques. Ainsi, l’occupation des
     locaux se fait dans le cadre d’un contrat de concession concédant une occupation temporaire (d’en moyenne 7
     ans). Il ne s’agit pas d’un bail commercial, si bien que personne ne peut prétendre à un renouvellement ou une
     quelconque indemnité liée à un non-renouvellement. Pour obtenir un accord, les procédures restent lourdes
     puisqu’il faut répondre à un appel d’offre. C’est une redevance, proportionnelle au chiffre d’affaire, qui doit être
     payée.

     Les contraintes sont enfin culturelles, car les clients ne sont pas identiques à ceux des centres commerciaux ou
     des commerces de pied d’immeuble. Dans les gares, la plupart des voyageurs n’ont pas le temps d’attendre et
     ont des besoins spécifiques auxquels il faut former les employés. C’est pour cette raison qu’une grande partie
     des magasins sont de la restauration ou encore certains services (banques, téléphonie, …).

     Néanmoins de nombreuses enseignes ont fait le pari de s’y implanter : Nespresso, Kayser, L’Occitane, Fnac… Si
     la gare ne constitue pas une destination commerciale à part entière, elle n’en reste pas moins un espace qui
     rapporte pour des enseignes qui souffrent.

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145                                                                 + 10 %
                                                             DE CHIFFRE D’AFFAIRES
 COLLABORATEURS                                                            EN 2018

                                                                      943
               5                                                      TRANSACTIONS EN 2018
      METIERS

                            12
                            IMPLANTATIONS LOCALES
                            EN IDF, À BORDEAUX, AMIENS ET MONTPELLIER

                       5 DÉPARTEMENTS

        AGENCE                             COMMERCE                  TRAVAUX & AMENAGEMENT
Préconisations de valeurs           Préconisations de valeurs             Aménagement
    Etudes de marché                    Etudes de marché                    Rénovation
   Commercialisation                   Commercialisation                  Space planning
  Recherche de locaux                Recherche de boutiques            Conduite de chantier
                                                                             Mobilier

                      INVESTISSEMENT                    GESTION LOCATIVE
                    Valorisation des actifs           Property Management
                    Conseil en acquisition            Négociation des baux
                   Vente de biens occupés             Maîtrise des dépenses
                         Value added                     Suivi budgétaire
              Vente de biens aux professionnels         Gestion technique

                                       www.yourcompany.com                                37
                                          www.evolis.fr
L a ure COR M ONT                      C in dy E M O N D
D i r. Et ud es                        Dir. Etu de s
Tel: 01 81 72 00 00                    Tel: 01 81 72 00 00
Email: lcormont@evolis.fr              Email: cemond@evolis.fr

Kevin COR R EIA                        Gu illau m e PET I T
D i r. Et ud es                        Dir. Comm un i c a ti o n
Tel: 01 81 72 00 00                    Tel: 01 81 72 00 00
Email: kcorreia@evolis.fr              Email: gpetit@evolis.fr

D e nny ABDUL PEÑA                     Micha el C R O SS
D i r. Communication                   Dir. Comm e rce
Tel: 01 81 72 00 00                    Tel: 01 81 72 00 00
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