LE MARCHE DE L'INVESTISSEMENT D'IMPACT EN AFRIQUE DE L'OUEST - Etat des lieux, tendances, opportunités et enjeux actuels - The GIIN

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LE MARCHE DE L'INVESTISSEMENT D'IMPACT EN AFRIQUE DE L'OUEST - Etat des lieux, tendances, opportunités et enjeux actuels - The GIIN
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D’IMPACT EN AFRIQUE
DE L’OUEST
Etat des lieux, tendances, opportunités
et enjeux actuels

                                   AVEC SOUTIEN DE
LE MARCHE DE L'INVESTISSEMENT D'IMPACT EN AFRIQUE DE L'OUEST - Etat des lieux, tendances, opportunités et enjeux actuels - The GIIN
REMERCIEMENTS                                                                              ACRONYMES

Ce projet a été financé avec l’aide du gouvernement du Royaume-Uni, à travers               ADEPME   Agence de Développement et d’Encadrement             GIPC     Ghana Investment Promotion Center
la mise en œuvre du Programme d’Impact élaboré par le Département pour le                  		        des Petites et Moyennes Entreprises
                                                                                                                                                          GVEP     Partenariat pour l’énergie du village planétaire
Développement International. Le Programme d’Impact vise à impulser le marché               AIE       Agence Internationale de l’Energie
de l’investissement d’impact en Afrique Subsaharienne et en Asie du Sud.                                                                                  I&P      Investisseurs et Partenaires
                                                                                           AMSCO     African Management Services Company
                                                                                                                                                          IDE      Investissement Direct Etranger
www.theimpactprogramme.org.uk
                                                                                           APC       All Progressives Congress
                                                                                                                                                          IDH      Indice de Développement Humain
Ce rapport a été établi grâce à la collaboration de nombreuses personnes, tant             APIX      Agence pour la Promotion des Investissements et
en Afrique de l’Ouest qu’ailleurs. Nous souhaitons tout d’abord, remercier toutes                                                                         IFD      Institution Financière de Développement
                                                                                           		        des Grands Travaux
les personnes interviewées lors de cette étude, qui ont offert de leurs temps,                                                                            IFU      Fonds d’industrialisation pour les pays en
                                                                                           ASG       Actifs sous gestion
organisations et savoir-faire. Vos différents apports ont considérablement aidé éclairer                                                                  		       développement
un sujet complexe. Nous remercions également les membres de l’équipe du GIIN               ASS       Afrique Sub-saharienne
                                                                                                                                                          IMF      Institutions de Microfinance
pour leurs précieux conseils, reçus tout le long du processus d’élaboration du présent     AT        Assistance Technique
                                                                                                                                                          IPRES    Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal
rapport. Nous tenons enfin à remercier Jessica Johnson et Aida Ndiaye pour leurs           BAD       Banque Africaine de Développement
brillantes participations à la recherche et à la collecte de données.                                                                                     LAN      Lagos Angel Network
                                                                                           BCEAO     Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest
                                                                                                                                                          MCF      Medical Credit Fund
                                                                                           BIO       Société belge d’Investissement pour les pays en
                                                                                                                                                          MENA     Moyen-Orient et Afrique du Nord
Équipe Consultative du GIIN                                                                		        Développement
                                                                                                                                                          MEST     Meltwater Entrepreneurial School of Technology
                                                                                           BMN       Bureau de Mise à Niveau
Amit Bouri, abouri@thegiin.org                                                                                                                            NFSP     Programme national de sécurité alimentaire
                                                                                           BOAD      Banque Ouest Africaine de Développement
Susan Balloch, sballoch@thegiin.org                                                                                                                       OCI      Organisation de la Conférence Islamique
                                                                                           BoP       Base de la Pyramide
                                                                                                                                                          OHADA    Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du
Abhilash Mudaliar, amudaliar@thegiin.org                                                   CACS      Commercial Agriculture Credit Scheme
                                                                                                                                                          		       Droit des Affaires
Hannah Schiff, hschiff@thegiin.org                                                         CEDEAO    Communauté économique des États de
                                                                                                                                                          ONG      Organisation Non-Gouvernementale
                                                                                           		        l’Afrique de l’Ouest
Laura Gustafson, lgustafson@thegiin.org                                                                                                                   OPIC     Société de promotion des investissements privés
                                                                                           CNCAS     Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
                                                                                                                                                          		       à l’étranger
                                                                                           CR        Capital risque
                                                                                                                                                          PIB      Produit Intérieur Brut
Équipe de Rédaction de Dalberg                                                             CTIC      Conseil en Technologies de l’Information et
                                                                                                                                                          PME      Petite et Moyenne Entreprise
                                                                                           		        de la Communication
                                                                                                                                                          PNUD     Programme des Nations Unies pour le
Naoko Koyama, naoko.koyama@dalberg.com                                                     DEG       Société Allemande d’Investissement et de
                                                                                                                                                          		       Développement
                                                                                           		        Développement
Carlijn Nouwen, carlijn.nouwen@dalberg.com                                                                                                                PSE      Plan Sénégal Émergent
                                                                                           ESG       Environnement, Social and Gouvernance
Matthew MacDevette, matthew.macdevette@dalberg.com                                                                                                        R&D      Recherche et Développement
                                                                                           FCFA      Franc de la Communauté Financière Africaine
Julia Shen, julia.shen@dalberg.com                                                                                                                        RH       Ressources Humaines
                                                                                           FinTech   Financial Technology
John Bazley, john.bazley@dalberg.com                                                                                                                      SFI      Société Financière Internationale
                                                                                           FMI       Fonds Monétaire International
                                                                                                                                                          SIG      Système d’Information de Gestion
Mark Burke, mark.burke@dalberg.com                                                         FMO       Société Financière Néerlandaise pour le
                                                                                           		        Développement                                        SMEDAN   Agence pour le développement des petites et
                                                                                                                                                          		       moyennes entreprises au Nigéria
                                                                                           FONGIP    Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires
                                                                                                                                                          TIC      Technologies de l’Information et de la
                                                                                           FONSIS    Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques
                                                                                                                                                          		       Communication
                                                                                           GAIN      Ghana Angel Investor Network
                                                                                                                                                          TRI      Taux de Rentabilité Interne
                                                                                           GIIN      Global Impact Investing Network
                                                                                                                                                          UEMOA    Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
                                                                                           GIMPA     Ghana Institute of Management and Public
JUIN 2016                                                                                  		        Administration
LE MARCHE DE L'INVESTISSEMENT D'IMPACT EN AFRIQUE DE L'OUEST - Etat des lieux, tendances, opportunités et enjeux actuels - The GIIN
AVANT-PROPOS
                                                                    CHERS LECTEURS,

                                                                    Le Global Impact Investing Network (GIIN) est ravi de publier le présent rapport
                                                                    intitulé « Le marché de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest ». Il a été établi
                                                                    en collaboration avec Dalberg Global Development Advisors et avec le soutien du
                                                                    gouvernement du Royaume-Uni dans le cadre de la mise en œuvre du Programme
                                                                    d’Impact du Département pour le Développement International.
                                                                    Troisième parmi ceux élaborés sur les marchés régionaux, ce rapport fournit une analyse
                                                                    du paysage de l’investissement d’impact et couvre quinze états d’Afrique de l’Ouest. Trois
                                                                    d’entre eux ont fait l’objet de chapitres spécifiques : le Nigéria, le Ghana et le Sénégal.
                                                                    Les précédents rapports concernent des études menées dans les régions d’Asie du Sud
                                                                    et d’Afrique de l’Est, portant sur la même problématique. Ils sont disponibles sur thegiin.
                                                                    org. A travers ces études, le GIIN cherche à collecter le plus de données possibles sur
                                                                    l’investissement d’impact dans les économies émergentes.
                                                                    Notre coopération avec Dalberg Global Development Advisors, un cabinet de conseil
                                                                    mondial bénéficiant d’une présence en Afrique de l’Ouest, nous a permis de faire un
                                                                    état de la situation qui prévaut dans la région cible. Le rapport traite des investissements
                                                                    effectués à ce jour, des défis et opportunités présents pour les investisseurs, des besoins
                                                                    des entreprises, des principaux freins à leur accès aux capitaux, mais également, de
                                                                    l’impact de la réglementation en vigueur.
                                                                    L’Afrique de l’Ouest est la seconde zone économique en forte croissance du continent.
                                                                    Cet état de fait est dû à l’expansion économique du Nigeria et du Ghana. Ces deux pays
                                                                    ont bénéficié de plus de la moitié des capitaux injectés dans la région Ouest Africaine.
                                                                    Par ailleurs, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont susceptibles d’attirer plus d’investisseurs
                                                                    dans les temps à venir, en raison respectivement, de la stabilité politique et de l’économie
                                                                    en croissance. Cependant, la région Ouest Africaine demeure sous-développée. Elle
                                                                    représente ainsi une opportunité à saisir par les investisseurs en vue de générer un impact
                                                                    significatif. D’ores et déjà, un certain nombre de secteurs attractifs ont été identifiés.
                                                                    L’énergie, les marchés financiers et l’agriculture en font partis.
                                                                    Nous souhaitons vivement faire naître, à travers ce rapport, un intérêt particulier pour la
                                                                    zone ciblée et pousser à l’investissement et à l’innovation. Les opportunités de placements
                                                                    substantiels restent nombreuses. Ces investissements généreront une productivité et
                                                                    une rentabilité qui, elles-mêmes, sous-tendront l’amélioration des conditions de vie
                                                                    des populations. En outre, les incubateurs, les fournisseurs d’assistance technique et les
                                                                    associations industrielles locales pourront soutenir le renforcement de l’écosystème de
                                                                    l’investissement d’impact.
                                                                    Nous espérons accentuer l’afflux de capitaux profitables aux populations grâce à cet état
                                                                    des lieux du marché de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest.
                                                                    Cordialement,
                                                                    Amit Bouri

                                                                    Directeur du Global Impact Investing Network
iv • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST
TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ       RÉSUMÉ ANALYTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

             1. INTRODUCTION, DÉFINITIONS, ET MÉTHODOLOGIE. . . . . . . . . . . 8

ANALYTIQUE
                   Introduction.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
                   Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
                   Méthodologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

             2. VUE D’ENSEMBLE AU NIVEAU RÉGIONAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
                   Bref contexte historique et politique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
                   Structure et Performances Économiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
                   Climat des Investissements et Moteurs des Investissements
                   Directs Etrangers.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
                   Taux d’Intérêt et Inflation.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
                   Facilité à Faire des Affaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

             3. OFFRE DE CAPITAUX D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT. . . . . . . . . . . 18
                   Estimation des Capitaux d’Impact Mobilisés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
                   Principaux Obstacles et Opportunités en Matière de Mobilisation
                   des Capitaux d’Impact.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
                   Approches et Outils de Mesure de l’Impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
                   Au-delà de l’Investissement d’Impact.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

             4. DEMANDE EN CAPITAUX D’INVESTISSEMENT D’IMPACT. . . . . . . 42
                   Contexte de Développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
                   Types et Répartition des Acteurs de la Demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
                   Difficultés Rencontrées par les Acteurs de la Demande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

             5. ÉCOSYSTÈME DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
                   Politiques et Règlements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
                   Efforts Visant à Soutenir le Marché de l’Investissement d’Impact. . . . . . . . . . . 48

             CONCLUSION : POSSIBILITÉS D’INTERVENTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

             ANNEXE: LISTE DES PERSONNES INTERVIEWÉES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

                                                                                                                                                                                      RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 1
TABLE DES FIGURES                                                                                                                                             RÉSUMÉ ANALYTIQUE
        Figure i : Montant des investissements directs totaux des IFD par pays,                                                                                       À PROPOS DU PRESENT RAPPORT
          de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  5                 Ce rapport fournit des informations capitales sur le paysage de l’investissement
        Figure ii : Montant des investissements directs totaux des autres types                                                                                       d’impact en Afrique de l’Ouest. Il comporte quatre chapitres. Le premier traite des
          d’investisseurs que les IFD par pays, de Janvier 2005 à Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  6                                          différents constats et conclusions tirés des études menées, au niveau régional. Les
        Figure 1 : Contribution sectorielle au PIB de l’Afrique de l’Ouest, 2014. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  14                                         trois autres présentent les résultats spécifiques du Nigéria, du Ghana et du Sénégal.
                                                                                                                                                                      Ces chapitres sont articulés autour de quatre sections :
        Figure 2 : Les entrées d’IDE par pays en Afrique de l’Ouest, de 2004 à 2013. . . . . . . . . . . . . . . .  16
                                                                                                                                                                      1. «Aperçu»fournit un panorama du climat politique, économique et
        Figure 3 : Investissements d’impact directs des IFD en Afrique de l’Ouest par année,
                                                                                                                                                                         d’investissement de la région ou du pays.
          de 2005 à 2014 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  19
        Figure 4 : Répartition des investisseurs d’impact selon leur présence locale et leur type,                                                                    2. «Offre»présente les enseignements relatifs au volume des capitaux
          Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  21      d’investissement d’impact mobilisés et ventilés en fonction du secteur, des
                                                                                                                                                                         techniques utilisées et de l’ampleur des transactions. Les principaux obstacles
        Figure 5 : Montant des investissements directs totaux des IFD par pays,                                                                                          et opportunités identifiés et soulignés par les investisseurs d’impact interrogés
          de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  23                   dans le cadre de cette étude y sont également décrits. Cette section expose par
        Figure 6 : Montant des investissements directs totaux des autres types                                                                                           ailleurs, les différents indicateurs et méthodes en matière de mesure de l’impact et
          d’investisseurs que les IFD par pays, de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  24                                           d’établissement de rapports.
        Figure 7 : Répartition sectorielle des investissements directs des IFD,                                                                                       3. «Demande» décrit les principales caractéristiques des bénéficiaires
          de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  26                   d’investissements d’impact tout en relevant leurs besoins et les obstacles perçus
        Figure 8 : Répartition sectorielle des investissements directs des autres types                                                                                  vis-à-vis de l’accès aux capitaux.
          d’investisseurs que les IFD, de Janvier 2005 à Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  27                                  4. «Écosystème»décrit le cadre réglementaire de l’investissement d’impact et des
        Figure 9 : Montant total des investissements directs des IFD en fonction                                                                                         principaux acteurs impliqués dans l’appui aux entreprises et aux investisseurs.
          de l’importance de la transaction, de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  28
                                                                                                                                                                      Outre les principaux pays que sont le Nigeria, le Ghana et le Sénégal, des
        Figure 10 : Montant des investissements directs totaux des autres types d' investisseurs                                                                      informations sur quatre autres pays sont présentées dans le chapitre dédié à la région
          que les IFD en fonction de la taille de la transaction, de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . .  28                                                  de l’Afrique de l’ouest (Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) sous forme de
        Figure 11 : Montant total des investissements des IFD en fonction de l'instrument utilisé,                                                                    tableaux.
          de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  30                Le Marché de l’Investissement d’Impact en Afrique de l’Ouest est la troisième
        Figure 12 : Montant des investissements totaux des autres types d'investisseurs que les IFD                                                                   édition d’une étude de marchés régionaux publiée par le Global Impact Investing
          en fonction de l'instrument utilisé, de Janvier 2005 à Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  31                                      Network (GIIN). Cette étude vise à combler le manque de données disponibles sur
        Figure 13 : Comparaison entre les investissements directs totaux et les investissements indirects                                                             l’investissement d’impact dans les économies émergentes. La première édition de ces
          des IFD, de Janvier 2005 à Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  34                      rapports a traité de l’Asie du Sud, la deuxième, de l’Afrique de l’Est et la prochaine
                                                                                                                                                                      traitera de l’Afrique australe.
        Figure 14 : Comparaison entre les investissements directs totaux et les investissements indirects
          des autres types d'investisseurs que les IFD, de Janvier 2005 à Juillet 2015 . . . . . . . . . . . . . . .  34
                                                                                                                                                                      PRÉSENTATION DE LA RÉGION CIBLÉE
        Figure 15 : Montant des investissements totaux provenant des autres types d’investisseurs d’impact
          que les IFD et des investisseurs d’impact secondaires, de Janvier 2005 à Juillet 2015. . . . . . .  42                                                      L’Afrique de l’Ouest compte 15 pays : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire,
        Tableau 1 : Indices de Développement Humain de l’Afrique de l’Ouest en 2013 . . . . . . . . . . . . .  43                                                     Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Nigéria, Niger, Sénégal, Sierra
                                                                                                                                                                      Leone et Togo. Ces états forment la Communauté Economique des États de l’Afrique
        Figure 16 : Institutions de microfinance selon le nombre, les clients actifs et le portefeuille
                                                                                                                                                                      de l’Ouest (CEDEAO). Huit d’entre eux sont membres de l’Union Economique
          de prêts bruts, 2013. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  46
                                                                                                                                                                      Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)1 et partage ainsi une monnaie commune
        Figure 17 : Les acteurs de l’écosystème en Afrique de l’Ouest, Juillet 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . 49                                             arrimé à l’Euro.

                                                                                                                                                                      1   Les huit pays membres de l’UEMOA sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-
                                                                                                                                                                          Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

2 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                                                                                                                                                                          RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 3
La stabilité politique varie en fonction du pays. Néanmoins, une forte                                        la même période6, l’Afrique de l’Est a reçu, en termes d’investissements d’impact,
        amélioration a été notée dans la zone. Au cours de la dernière décennie, le Sénégal,                          un montant total estimé à 9,3 milliards de dollars. Pourtant, le PIB de cette région
        le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Gambie et le Togo ont tous                               d’Afrique est deux fois plus petit que celui de l’Afrique de l’Ouest7. En outre, on
        relativement joui d’une stabilité politique, entérinant ainsi tous accès de violence. Le                      estime à 97%, mobilisé par les IFD, du montant total des capitaux d’investissement
        Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire ont été récemment victimes d’une guerre                          d’impact en Afrique de l’Ouest. Depuis 2005, ces investissements des IFD ont connu
        civile. Par ailleurs, le Mali, le Niger, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Nigéria sont des                   un taux de croissance annuel composé de 18%, passant ainsi de 190 millions de dollars
        pays constamment confrontés aux risques d’insécurité liés soit à la violence politique,                       en 2005 à 852 millions de dollars en 2014.
        soit au terrorisme.
                                                                                                                      Plus de la moitié (54%) des capitaux d’investissement d’impact sont injectés
        L’Afrique de l’Ouest constitue la deuxième économie du continent avec une                                     au Nigéria et au Ghana.Le Nigéria, représente à lui seul 80% du PIB de la région,
        croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de la région, estimée de 6% en 2014.2                              et a bénéficié de la plus grande part de capitaux d’investissement d’impact (29%).
        Les pays tels que le Nigéria et le Ghana restent stables économiquement. Le                                   L’attrait majeur de ce pays pour les investisseurs réside en l’accès à un large marché,
        Burkina Faso, le Niger, le Libéria et la Côte d’Ivoire devraient, selon les prévisions,                       facilement exploitable et en forte croissance. Le Ghana capitalise presque autant d’
        occuper une place économique de plus en plus importante. D’ailleurs, la Côte                                  investissements d’impact (25%) que Le Nigéria bien qu’il ne représente que 5% du
        d’Ivoire atteindra en 2016, le troisième rang dans le classement des pays à croissance                        PIB de l’Afrique de l’Ouest. Cette situation est due aux politiques et règlements mis
        économique rapide en Afrique.3                                                                                en place dans le pays, propices aux échanges commerciaux. Le Sénégal et la Côte
                                                                                                                      d’Ivoire ensemble, regroupent 21% des capitaux d’investissement d’impact mobilisés.
        La facilité à faire des affaires en Afrique de l’Ouest reste à améliorer. Des
        lacunes considérables sont notées en matière d’approvisionnement en énergie et
        d’infrastructures. Cette situation porte entrave à la mobilité des biens et des services
                                                                                                                FIGURE i : MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS TOTAUX DES IFD PAR PAYS, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015
        mais également à la productivité de la zone. Pour les investisseurs, le manque de
        ressources humaines rend difficile le recrutement de personnel local qualifié. Par                                                                                                                   Volume moyen
                                                                                                                                                                                                            des transactions
        ailleurs, les coûts élevés de la vie (notamment au Nigéria) empêche le maintien de                                                                                                               (en millions de dollars)
        leur présence dans ces pays. Néanmoins, la facilité à faire des affaires en Afrique de
        l’Ouest s’est quelque peu améliorée au cours des dernières années selon certains                              CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS)                                                             NOMBRE DE TRANSACTIONS

        indicateurs clés de mesure.4                                                                                       6 545                                                                  Total           16,6                                                        394
                                                                                                                                  1 860                                                         Nigéria           20,2                                                   92
                                                                                                                                      1 615                                                     Ghana             27,8                                    58
        OFFRE DE CAPITAUX D’INVESTISSEMENT D’IMPACT
                                                                                                                                                       879                                Côte d’Ivoire           17,9                               49

        Le secteur de l’investissement d’impact sort à peine de sa coquille en Afrique de                                                                     535                              Sénégal            10,1                                 53

        l’Ouest, mais a un fort potentiel de croissance.On note 40 investisseurs d’impact                                                                          353                            Togo            16,1                     22

        actifs dans la région, dont 14 Institutions Financières de Développement (IFD)5. Ce                                                                            191                      Guinée            31,8           6

        rapport présente des informations relatives aux investissements d’impact directs                                                                                 121              Burkina Faso             7,5                16

        réalisés par 11 IFD et 26 autres investisseurs de différents types, installés dans la région                                                                     115                     Niger             8,2               14

        et ayant procédé à un investissement total de 6,8 milliards de dollars entre 2005 et                                                                             113                       Mali            5,6                    20

        mi- 2015 (voir figures I et II). Cette somme investie en Afrique de l’Ouest reste faible                                                                         111                     Bénin             5,8                    19

        en comparaison à celle dont l’Afrique de l’Est a bénéficié. En effet, cette dernière est                                                                          90                    Libéria           6,0                 15

        la seule autre région d’Afrique où l’investissement d’impact a pu être mesuré. Durant                                                                              54             Sierra Leone             4,9               11
                                                                                                                                                                             12               Cap-Vert             4,1         3
                                                                                                                                                                               3         Guinée-Bissau             1,1         3
                                                                                                                                                               493                       Non spécifiés*           37,9               13              n = 11 investisseurs
        2   “African Economic Outlook 2015: Regional development and spatial inclusion,” African Economic
            Outlook (2015). Disponible sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/           *Certains projets des IFD ont été regroupés dans la catégorie «Région de l’Afrique de l'Ouest» et n’ont pas précisé le pays.
            aeo/2015/PDF_Chapters/Overview_AEO2015_EN-web.pdf.                                                  Remarque : Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale aux capitaux mobilisés affichés divisés par la valeur des transactions. Les capitaux
                                                                                                                mobilisés sont arrondis au million le plus proche, sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le
        3   Statistiques, African Economic Outlook (2015). Disponible sur: http://www.africaneconomicoutlook.
                                                                                                                plus proche.
            org/en/statistics.
                                                                                                                Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des IFD
        4 “Doing Business: Measuring Business Regulations,” Banque Mondiale (2015). Disponible sur : http://
          www.doingbusiness.org/rankings.
        5 En raison du caractère unique et de la grande taille des institutions financières de développement
          (IFD), les auteurs de ce rapport ont analysé leurs activités séparément de celles des autres types          6 “The impact investing landscape in East Africa,” Global Impact Investing Network (2015). Disponible
          d’investisseurs d’impact, et présentent ces analyses distinctes le cas échéant.                               sur : http://www.thegiin.org/cgi-bin/iowa/resources/research/698.html.
4 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                      7   Ibid.                                                                                                                                  RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 5
Les principales opportunités d’investissement perçues résident dans les secteurs
   FIGURE ii : MONTANT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS TOTAUX DES AUTRES TYPES D’INVESTISSEURS QUE LES IFD PAR                                                                            clés de l’énergie, de la technologie financière8 et de l’agriculture. Géographiquement,
   PAYS, DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015                                                                                                                                               le Nigéria demeure un marché intéressant. Par ailleurs, le Sénégal et la Côte d’Ivoire
                                                                                             Volume moyen                                                                             attirent de plus en plus l’attention des investisseurs en raison respectivement, de
                                                                                            des transactions                                                                          la stabilité politique et d’une forte croissance. Certains investisseurs perçoivent
                                                                                         (en millions de dollars)
                                                                                                                                                                                      également des opportunités au Ghana, alors que d’autres restent assez perplexes,
              CAPITAUX MOBILISÉS (EN MILLIONS DE DOLLARS)                                                        NOMBRE DE TRANSACTIONS
                                                                                                                                                                                      du fait de l’actuelle instabilité économique. D’autres opportunités sont identifiées
                 221                                                                   Total          0,9                                                            252              à travers le renforcement des liens entre les investisseurs locaux et étrangers et les
                       79                                                            Nigéria          0,9                                                       89                    entreprises en vue d’attirer le plus de fonds possibles et de privilégier le financement
                        75                                                           Ghana            0,9                                                     84                      mixte (combinaison des fonds et des investissements subventionnés). Cette
                                                          16                        Sénégal           0,8                        21                                                   collaboration a pour but d’attirer des investissements privés.
                                                               11              Côte d’Ivoire          1,1                   10
                                                               10                     Bénin           1,0                   10
                                                                                                                                                                                      La mesure de l’impact social reste un défi, du fait de l’hétérogénéité notée dans la
                                                               10                       Mali          0,8                   12
                                                                                                                                                                                      région. Les IFD et les fondations fournissent des rapports généralistes. Concernant
                                                                    8          Sierra Leone           1,1               7
                                                                                                                                                                                      les autres investisseurs d’impact, leurs mesures sont plus spécifiques.
                                                                    5          Burkina Faso           0,8               7
                                                                        4              Togo           0,6               7                                                             LA DEMANDE D’INVESTISSEMENT D’IMPACT
                                                                        3             Niger           1,0           3
                                                                    0.6              Libéria          0,3          2                      n = 26 investisseurs                        L’Afrique de l’Ouest est une région certes en pleine croissance, mais encore sous-
                                                                                                                                                                                      développée. Selon l’Indice de Développement Humain (IDH), la plupart des pays
   Remarque: Il se peut que la valeur moyenne des transactions ne soit pas égale au montant des capitaux mobilisés divisé par la valeur des transactions. Les capitaux mobil-         de la région sont bien en deçà des moyennes mondiales et sont caractérisés par une
   isés sont arrondis au million le plus proche sauf si la valeur est inférieure à 1 million. Les valeurs moyennes des transactions sont alors arrondies au 100.000 le plus proche.   pauvreté et des inégalités généralisées.
   Trois transactions directes au Ghana dont le volume est inconnu, sont également incluses.
   Source: Analyses de Dalberg ; données des portefeuilles des autres types d’investisseurs que les IFD                                                                               Les entreprises sociales, souvent de petite taille, et les Petites et Moyennes
                                                                                                                                                                                      Entreprises (PME) ont de grands besoins en financement. La plupart de ces
                                                                                                                                                                                      entreprises ne sont pas assez informées sur les différentes options de financement
          Les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des infrastructures et des services                                                                                              existantes, répondent difficilement aux exigences des banques et des investisseurs,
          financiers ont attiré d’importants capitaux d’investissement d’impact. En effet, les                                                                                        manquent de mécanismes opérationnels et de gouvernance performants et
          IFD ont investi 65% des capitaux de leurs portefeuilles dans les secteurs de l’énergie,                                                                                     sont généralement confrontées à des coûts d’exploitation élevés, freinant ainsi la
          de l’industrie et des infrastructures. Les autres types d’investisseurs ont massivement                                                                                     rentabilité.
          investi dans le secteur des services financiers, notamment dans les institutions de
          microfinance.                                                                                                                                                               L’ÉCOSYSTÈME
          Les IFD et les autres types d’investisseurs injectent la majorité de leurs capitaux                                                                                         Bien que les barrières réglementaires ne constituent pas la plus grande
          sous forme de prêts. Cette forme d’investissements représente 84% des capitaux des                                                                                          préoccupation des investisseurs, certaines méritent toutefois d’être
          IFD et 60% de ceux des autres types d’investisseurs. Les IFD utilisent généralement                                                                                         soulignées. Ces barrières réglementaires sont occasionnées par un niveau élevé
          des fonds propres et des garanties (respectivement à hauteur de 6% et 7% des                                                                                                d’incertitude politique, une réglementation inadaptée de la faillite et des restrictions
          capitaux mobilisés) et utilisent dans une moindre mesure les quasi-fonds propres (3%                                                                                        en ce qui concerne les investissements institutionnels dans les fonds d’investissement
          des capitaux mobilisés). Les autres types d’investisseurs ont plus recours aux fonds                                                                                        privés.
          propres et aux quasi-fonds propres (respectivement à hauteur de 23% et 13% des
          capitaux mobilisés).                                                                                                                                                        L’écosystème des organisations d’appui aux entreprises et aux investisseurs est
                                                                                                                                                                                      dynamique, mais encore reste sous-développé. Au cours des dernières années,
          Les principaux obstacles perçus à l’investissement d’impact sont: une absence de                                                                                            cet écosystème a été marqué par une croissance et des investissements solides avec
          volonté d’investissement de la part des entreprises, une instabilité macroéconomique                                                                                        des incubateurs, des associations et des prestataires d’assistance technique. Il n’est
          et politique ainsi que des difficultés à lever des capitaux (pour les gestionnaires                                                                                         cependant pas suffisamment développé pour répondre aux besoins de la région.
          de fonds). En outre, la dénomination « investissement d’impact » suscite un fort                                                                                            Son expansion est entravée par une absence de sensibilisation des investisseurs et
          scepticisme en Afrique de l’Ouest ; de nombreux investisseurs considérant ces termes                                                                                        des entreprises, sur l’importance de la mise en place de mesures de soutien. Les
          comme étant une philanthropie d’un nouveau genre plutôt qu’un investissement à
          rentabilité financière.
                                                                                                                                                                                      8 La technologie financière fait référence à des combinaisons innovantes de services financiers alliés à
                                                                                                                                                                                        la technologie, tels que les paiements mobiles.

6 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                                                                                                                                                                                                 RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 7
investisseurs considèrent les systèmes de gestion d’entreprises peu développés,                           Du fait de la multitude d’opportunités y existant, l’Afrique de l’Ouest est une cible
        comme étant un réel frein à la mobilisation des capitaux. Il est alors essentiel                          attrayante pour les investisseurs cherchant à créer un impact social et environnemental
        d’augmenter le nombre d’incubateurs afin de soutenir la croissance du secteur de                          durable tout en générant une forte rentabilité financière. Néanmoins, il est difficile
        l’investissement d’impact.                                                                                pour ces investisseurs de mobiliser des capitaux suffisants pour la région. Ces
                                                                                                                  difficultés sont entre autres d’ordre structurel. Par exemple, l’on observe d’une
                                                                                                                  part que les principaux besoins en infrastructures et en énergie entrainent une

        1. INTRODUCTION,
                                                                                                                  augmentation des coûts d’exploitation ; d’autre part, l’incertitude de l’environnement
                                                                                                                  politique et les barrières réglementaires compliquent le processus d’investissement. Le

        DÉFINITIONS, ET
                                                                                                                  manque d’informations est également un facteur déterminant. L’Afrique de l’Ouest
                                                                                                                  n’est pas une zone aisément compréhensible. Les dynamiques culturelles, religieuses,
                                                                                                                  économiques et politiques varient considérablement d’un pays à un autre mais
        MÉTHODOLOGIE                                                                                              également au sein d’un même pays. De plus, comme rappelé précédemment, il existe
                                                                                                                  peu de données sur la situation actuelle et les potentialités ouvertes à l’investissement
                                                                                                                  d’impact dans la région.
                                                                                                                  L’un des principaux buts de ce présent rapport est de remédier à ce manque
        Introduction                                                                                              d’informations. En ce sens, il fournit des données très utiles relatives à
                                                                                                                  l’implémentation des investissements d’impact dans la région Ouest Africaine en
        L’investissement d’impact est une pratique qui connait de plus en plus de succès                          ciblant des secteurs en particulier et en présentant les différents instruments utilisés
        du fait des objectifs définis en vue de relever les principaux défis en matière de                        dans le déploiement d’une telle pratique d’investissement. Par ailleurs, ce rapport
        développement. Ces défis concernent le plus souvent le manque de possibilités                             expose les défis auxquels sont confrontés les investisseurs d’impact actifs dans
        d’investissements importants dans les marchés mal desservis.                                              la région ainsi que les opportunités qui leur sont offertes. Il présente également
        L’Afrique de l’Ouest représente l’exemple typique d’une région où les défis empêchent                     les principales caractéristiques et les perspectives des entreprises bénéficiaires
        l’exploitation correcte des opportunités. En effet, la région est confrontée à                            d’investissement tout en identifiant les différents acteurs engagés à l’appui effectif à
        d’importants problèmes liés à la pauvreté, à la santé, à l’éducation et à la nutrition. Les               ce type d’investissement.
        taux de pauvreté de la population de la région sont trois fois plus élevés que la
        moyenne mondiale9, tandis que ceux de mortalité des enfants de moins de cinq ans
        restent deux fois plus élevés que la moyenne mondiale.10 Pourtant, l’Afrique de l’Ouest                   Définitions
        est la deuxième économie régionale du continent et affiche une forte croissance de                                                                                                                                   Les investissements
        son PIB (6% en 2014)11 après l’Afrique de l’Est et abrite le pays le plus peuplé et à la                  OFFRE D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT                                                                           d’impact sont destinés
        plus grande économie de tout le continent, le Nigéria.12 Par ailleurs, les domaines de                                                                                                                               aux entreprises ou aux
        l’énergie, de la production agricole et des infrastructures nécessitent un investissement                 Le GIIN définit les investissements d’impact comme « ceux destinés
                                                                                                                                                                                                                             organisations visant à
        de taille, doublé d’une innovation poussée.13                                                             aux entreprises ou aux organisations visant à créer un impact social et
                                                                                                                                                                                                                             créer un impact social et
                                                                                                                  environnemental, tout en générant une rentabilité financière”.14 Les investisseurs
                                                                                                                                                                                                                             environnemental, tout en
                                                                                                                  d’impact présentent trois caractéristiques :
                                                                                                                                                                                                                             générant une rentabilité
                                                                                                                  1. prévision d’une rentabilité financière positive sur la durée de vie de                                  financière.
        9 Une moyenne de 46% de la population dans tous les pays en Afrique de l’Ouest vit avec moins de
          1,25 dollar / jour, par rapport à la moyenne mondiale de 15%. Dernières données disponibles utilisées
                                                                                                                     l’investissement ;
          pour chaque pays. “World Development Indicators” Banque mondiale (2015). Disponible sur : http://                                                                                                                  LE GLOBAL IMPACT
                                                                                                                  2. intention de créer un impact social et environnemental positif ;                                        INVESTING NETWORK,
          data.worldbank.org/data-catalog/world-development-indicators .
                                                                                                                                                                                                                             WWW.THEGIIN.ORG
        10 Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans en Afrique de l’Ouest est de 93 décès pour       3. engagement à mesurer et à suivre l’impact social et / ou environnemental.
           1000 naissances vivantes, par rapport à une moyenne mondiale de 46 décès. “World Development
           Indicators,” Banque mondiale (2015). Disponible sur : http://data.worldbank.org/data-catalog/world-    Les investissements d’impact sont réalisés dans un grand nombre de secteurs
           development-indicators.                                                                                et à l’aide de divers instruments. Plusieurs types d’investisseurs sont actifs dans le
        11 “African Economic Outlook 2015: Regional development and spatial inclusion,” African Economic          secteur de l’investissement d’impact en Afrique de l’Ouest, notamment les IFD15, les
           Outlook (2015). Disponible sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/              fondations, les entreprises familiales, les banques, les investisseurs institutionnels et les
           aeo/2015/PDF_Chapters/Overview_AEO2015_EN-web.pdf.
                                                                                                                  gestionnaires de fonds.
        12 “World Development Indicators,” Banque mondiale (2015). Disponible sur : http://data.worldbank.
           org/data-catalog/world-development-indicators.
        13 “Investing and Doing Business in West Africa: Key Drivers and Perspectives,” Ecobank (2012).           14 Le site web du Global Impact Investing Network, www.thegiin.org.
           Disponible sur : http://www.ecobank.com/upload/201310070945043375138jvpXfC2pg.pdf.
                                                                                                                  15 Les IFD sont définies comme des institutions financières soutenues par le gouvernement, et qui
                                                                                                                     accordent un financement au secteur privé (et dans certains cas au secteur public) en vue de réaliser
8 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                     des investissements favorisant le développement.                                                               RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 9
La définition précise d’une PME varie selon les pays. De manière générale, sont
    À PROPOS DES PORTEFEUILLES DES IFD                                                                                   dénommées PME, les entreprises qui comptent moins de 250 employés.17 Les
                                                                                                                         dirigeants de PME interviewées pour les besoins de cette étude ne précisent ni le
    La définition utilisée dans cette étude de l’investissement d’impact repose sur l’intention des investisseurs de
                                                                                                                         revenu, ni le nombre d’employés de leurs entreprises au cours des discussions. Il est
    générer des retombées positives pour les bénéficiaires. Les auteurs savent cependant, que cette intention
                                                                                                                         nécessaire de souligner que de nombreuses entreprises sociales sont des PME.
    peut se traduire par différentes stratégies d’investissement. Du fait du caractère unique et de la taille des IFD,
    les auteurs de ce rapport analysent leurs activités indépendamment de celles des autres types d’investisseurs        Les entreprises sociales et les PME sont les potentiels bénéficiaires d’investissement
    d’impact et font ainsi les analyses adaptées. (Ce rapport mettant l’accent sur le développement du secteur privé,    d’impact en raison de leur rôle primordial dans la création d’emplois et la fourniture
    les fonds accordés directement aux gouvernements ne sont pas pris en compte dans l’analyse.)                         de biens et services aux populations mal desservies. Cependant, elles font
                                                                                                                         face à d’importants obstacles pour accéder aux capitaux et pour générer de la
    Une segmentation des portefeuilles des IFD en “investissements d’impact” et en “autres investissements”
                                                                                                                         croissance. L’expérience de ces entreprises révèle donc les principaux obstacles à
    aurait pu être intéressante. Elle n’a malheureusement pas pu être adoptée pour cette étude. La perception
                                                                                                                         l’accès aux capitaux d’impact ainsi qu’à leur mobilisation.
    du portefeuille d’investissement des IFD a beaucoup évolué. D’aucuns considèrent tous leurs investissements
    comme étant à fort impact, d’autres segmentent leurs activités en plusieurs catégories. Toutefois, la majorité de
    ces IFD ne communique pas publiquement sur le caractère à fort impact ou non de leurs investissements. Vu            ACTEURS DE L’ÉCOSYSTÈME
    la diversité des opportunités de création d’impacts sociaux et / ou environnementaux, il a été jugé inapproprié
    pour cette étude de procéder à la segmentation des portefeuilles. En revanche, l’analyse en elle-même est            Les acteurs de l’écosystème de l’investissement d’impact soutiennent activement
    structurée de manière à permettre aux différents lecteurs du rapport d’interpréter les données dans leur             les investisseurs ou les entreprises. Il s’agit notamment des types d’organisations
    contexte.                                                                                                            suivantes :
                                                                                                                         • Incubateurs /accélérateurs 18
        Les investisseurs d’impact investissent à la fois directement dans des entreprises et                            • Prestataires d’assistance technique (y compris les prestataires de services en
        des projets et, indirectement par le biais d’intermédiaires financiers (par exemple,                               conseil)
        les gestionnaires de fonds). En effet, une proportion inconnue des investissements
                                                                                                                         • Services de notation de crédits
        indirects agit comme une source d’investissement direct et les données les concernant
        sont insuffisantes. Les intégrer pourrait résulter en un double emploi. Le rapport                               • Réseaux et associations d’industries
        présent met l’accent sur les investissements directs. Cependant, ces investissements                             • Institutions de recherche
        indirects sont traités de façon détaillée dans la section 2 du présent chapitre.
                                                                                                                         • Concours de plans d’affaires
        Seuls les capitaux mobilisés ont été pris en compte dans cette étude. Les fonds
        engagés mais non encore mobilisés ont été retirés de l’analyse. Toutes les références
        à « capitaux mobilisés » et « capitaux d’impact » renvoient à l’investissement d’impact,
        sauf indication contraire. Les données disponibles correspondent à la période 2005
                                                                                                                         Méthodologie
        à mi- 2015 ; toutes les références à « capitaux mobilisés à ce jour » renvoient à cette
                                                                                                                         Des informations ont pu être collectées durant cette mission grâce à plus de 50
        période.
                                                                                                                         entretiens physiques et téléphoniques avec des investisseurs d’impact, des acteurs
                                                                                                                         de l’écosystème, des entrepreneurs et des dirigeants d’entreprises en Afrique de
        DEMANDE D’INVESTISSEMENTS D’IMPACT                                                                               l’Ouest. Les entretiens physiques ont eu lieu dans les principaux pays cibles que
                                                                                                                         sont: le Nigéria, le Ghana et le Sénégal, tandis que les entretiens téléphoniques ont
        Les investisseurs d’impact touchent les grandes comme les petites entreprises. Les IFD
                                                                                                                         été réalisés avec des parties prenantes localisées en dehors de cette région ou actifs
        ont tendance à favoriser les grandes entreprises en raison de leur capacité à mobiliser
                                                                                                                         dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.19 La liste des personnes interrogées figure en
        et utiliser des capitaux importants. Cette section traite de la demande de deux
                                                                                                                         annexe.
        catégories d’entreprises : les entreprises sociales d’une part, et d’autre part, des PME16
        qui représentent 90% du tissu économique de la région.
        Dans le présent rapport, les entreprises sociales sont définies comme celles qui :                               17 “Micro, Small, and Medium Enterprises around the World: How Many Are There, and What Affects
                                                                                                                            the Count?” International Finance Corporation (2010). Disponible sur : http://www.ifc.org/wps/wcm/
        • expriment un objectif fondamental de créer un impact social ou environnemental                                    connect/9ae1dd80495860d6a482b519583b6d16/MSME-CI-AnalysisNote.pdf?MOD=AJPERES.
          positif, et                                                                                                    18 Les incubateurs permettent aux PME de s’installer et de se développer grâce à une combinaison de
                                                                                                                            services d’appui aux entreprises (par exemple : le mentorat, le coaching et la formation en gestion
        • cherchent à atteindre la viabilité et la pérennité financière.
                                                                                                                            comptable), au financement et à la mise à disposition d’un espace physique et / ou de machines. Les
                                                                                                                            incubateurs soutiennent les PME en phase de démarrage et celles en phase de croissance.

        16 Les entreprises sociales en Afrique de l’Ouest sont presque exclusivement des PME.                            19 Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Bénin, Burkina Faso, Cap - Vert, Gambie, Guinée, Guinée-
                                                                                                                            Bissau, Mali, Niger et Togo.
10 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                                                                                                                                 RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 11
Afin de compléter les renseignements tirés des entretiens, une recherche                                               sont membres de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)20 et
        documentaire a été menée sur les portefeuilles d’investissement d’impact et les                                        partage ainsi une monnaie commune, le Franc CFA (FCFA) arrimé à l’Euro. La
        dynamiques d’investissement en vigueur dans cette région. Cette recherche s’est                                        langue officielle des pays membres de l’UEMOA, qui est le Français, permet de les
        faite à travers l’exploitation d’études universitaires, de bases de données ouvertes                                   distinguer des autres pays frontaliers anglophones.21
        au public, d’anciens projets de Dalberg, de rapports des IFD et des investisseurs,
                                                                                                                               L’Afrique de l’Ouest regroupe des pays aux dynamiques linguistiques, religieuses et
        de rapports gouvernementaux ainsi que de sites web et de supports publicitaires
                                                                                                                               culturelles, etc. très variées. Au-delà même de ces divergences, les risques d’instabilité
        des entreprises. Les données présentées exposent généralement les transactions
                                                                                                                               politique diffèrent considérablement entre les pays et même parfois, au sein du
        effectuées par 13 IFD et 27 autres investisseurs d’impact.
                                                                                                                               même pays. Au cours de la dernière décennie, le Sénégal, le Ghana, le Bénin, le
                                                                                                                               Burkina Faso, le Cap-Vert, la Gambie et le Togo ont tous relativement joui d’une
                                                                                                                               stabilité politique, entérinant ainsi tous accès de violence. Le Libéria, la Sierra Leone
                                                                                                                               et la Côte d’Ivoire ont été récemment victimes d’une guerre civile. Par ailleurs, le

        2. VUE D’ENSEMBLE AU
                                                                                                                               Mali, le Niger, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Nigéria sont des pays constamment
                                                                                                                               confrontés aux risques d’insécurité liés soit à la violence politique, soit au terrorisme.

        NIVEAU RÉGIONAL                                                                                                        L’Afrique de l’Ouest fait face à d’importants défis en matière de développement et
                                                                                                                               de croissance économique. Les crises récentes survenues sur bien des plans ne lui
                                                                                                                               ont pas permis de les surmonter. En 2014, cette région d’Afrique a subi la plus grande
        Bref contexte historique et politique                                                                                  épidémie d’Ébola de l’histoire de l’humanité. La Guinée, la Sierra Leone et le Libéria
                                                                                                                               ont été particulièrement touchés. Près de 28 000 cas d’Ébola ont été noté faisant
                                                                                                                               plus de 11 000 morts.22 Cette épidémie a eu, en plus des pertes en vies humaines,
   LES PAYS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST                                                                                            des effets dévastateurs sur les systèmes de santé et de gouvernance déjà fragiles
                                                                                                                               de ces pays affectés. Elle a également catalysé d’importants investissements dans
                                 MALI                                                                                          la région Ouest Africaine. En guise d’exemple, une collaboration entre NetHope
   CAP-VERT                                                                                                                    (un consortium d’organisations humanitaires internationales) et Facebook a permis
                     SÉNÉGAL                                                                                                   de mettre sur pied des infrastructures permettant l’accès à une connexion internet
                                                                                                     NIGER                     convenable dans le but d’aider les intervenants dans les zones touchées par le virus
                                  BURKINA
                                  FASO                                                                                         Ébola en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. Ce genre d’événements met en
                                                                                                                               lumière le manque de réactivité des autorités de la région. L’épidémie a permet
                                                                                                                               aussi bien à ces derniers qu’aux investisseurs, de réfléchir à des solutions efficaces et
       GAMBIE                                                                                        Pays membres de l’UEMOA   durables en vue d’éviter la récurrence de pareils évènements. C’est dans ce cadre que
                                                                                                     Pays hors zone UEMOA      bon nombre d’infrastructures sanitaires ont été ou sont en cours de construction et
 GUINÉE-BISSAU                                                                                                                 d’implémentation, avec à leur disposition des dispositifs technologiques plus solides et
                                                                                                                               plus résistants.
              GUINÉE
        SIERRA LEONE
                                                                                               NIGÉRIA
                                                                                                                               Structure et Performances Économiques
                       LIBÉRIA                             TOGO
                                                                        BÉNIN
                               CÔTE D’IVOIRE                                                                                   Le Nigéria domine l’économie de l’Afrique de l’Ouest, représentant près de 80%
                                                      GHANA
                                                                                                                               du PIB de la région. Sur les 20% restants, le Ghana et la Côte d’Ivoire représentent
                                                                                                                               respectivement 5,4% et 4,8% du PIB régional suivi du Sénégal avec 2,2% et de la
                                                                                                                               Gambie avec 0,11%. 23
        L’Afrique de l’Ouest compte 15 pays : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire,
        Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Nigéria, Niger, Sénégal, Sierra
        Leone et Togo. Ces états forment la Communauté Economique des États de l’Afrique                                       20 Les huit pays membres de l’UEMOA sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-
        de l’Ouest (CEDEAO) qui facilite la libre circulation des biens et des personnes et                                       Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
        ainsi, la coopération économique entre ses États membres. Parmi eux, huit États                                        21 Sauf pour le Cap-Vert qui parle portugais.
                                                                                                                               22 “2014 Ebola outbreak in West Africa : Case counts,” Centre pour le contrôle et la prévention des
                                                                                                                                  maladies (2015). Disponible sur : http://www.cdc.gov/vhf/ebola/outbreaks/2014-west-africa/case-
                                                                                                                                  counts.html.
                                                                                                                               23 “World Development Indicators,” Banque Mondiale (2015). Disponible sur : http://data.worldbank.
                                                                                                                                  org/data-catalog/world-development-indicators.
12 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                                                                                                                                    RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 13
L’économie régionale repose sur le secteur des services qui compte pour près de 60% ​​                                                                           classement des pays à croissance économique rapide en Afrique.28 Les principaux
         du PIB (Figure 1). L’agriculture occupe une place très importante dans les économies                                                                             moteurs de la croissance sont : l’agriculture (Nigéria, Côte d’Ivoire et Sierra Leone), la
         de nombreux pays, notamment en Sierra Leone, au Mali, au Togo et en Guinée-                                                                                      production pétrolière (Ghana), les services (Nigéria et Côte d’Ivoire) et les
         Bissau. Ce secteur est le plus grand pourvoyeur d’emplois.24 Compte tenu de la forte                                                                             exportations de minerais (Sierra Leone). Le pétrole a été un facteur essentiel de
         dépendance de la région aux importations de produits alimentaires, notamment de                                                                                  croissance au cours des dernières décennies au Nigéria. Actuellement, ce secteur est
         riz, il est urgent d’améliorer la croissance et la productivité de ce secteur.25 Outre le                                                                        en déclin en raison du vol de gazoduc, de l’incertitude politique et des faibles niveaux
         secteur des services et de l’agriculture, les industries minières et extractives continuent                                                                      d’investissements.29
         à jouer un rôle important dans les pays tels que le Nigéria, le Ghana et la Guinée.
                                                                                                                                                                          Il convient de noter qu’une part importante de l’économie de l’Afrique de l’Ouest
         En effet, l’exploitation minière représente 26% du PIB de la Guinée et 95% de ses
                                                                                                                                                                          repose sur le secteur informel.30 Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données relatives
         recettes d’exportations. 26
                                                                                                                                                                          à ce secteur, tout porte à croire que les entreprises informelles (grandes comme
                                                                                                                                                                          petites) sont au moins aussi nombreuses que les entreprises formelles et constituent
   FIGURE 1: CONTRIBUTION SECTORIELLE AU PIB DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, 2014 *
                                                                                                                                                                          une part importante de la productivité et de l’emploi dans la région.31 Au Sénégal, par
                                                                                                                                                                          exemple, on estime que le secteur informel contribue à environ 40% du PIB du pays.32
  PIB en milliards
                               720           569       39      34       16       13      12       9        8       7        5       5       2        2         1     1
       de dollars
                                                                                                                           6%
          Industrie           21%           21%      30%      21%     24%      26%     23%      14%     20%
                                                                                                                 38%
                                                                                                                                   17%     16%      16%
                                                                                                                                                    8%
                                                                                                                                                           14%      14%
                                                                                                                                                                          Climat des Investissements et Moteurs des
                                                                                                                                                                          Investissements Directs Étrangers
                                                                                                                                                                    22%
       Agriculture            22%           20%              22%      17%                       36%                                        36%             44%
                                                     21%                       22%                       37%              62%     42%
                                                                                       42%                       20%

                                                                                                                                                                          L’Afrique de l’Ouest représente une part importante des Investissements Directs
           Services                         59%               57%     59%
                                                                                                                                                    76%             64%
                              57%
                                                     50%                       52%              50%
                                                                                                        44%      42%               41%
                                                                                                                                           49%
                                                                                                                                                           43%
                                                                                                                                                                          Étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne et y a attiré en moyenne 35% des flux
                                                                                       35%                                32%
                                                                                                                                                                          d’IDE entre 2004 et 2013.33 Le Nigéria regroupe environ la moitié de ces flux et est
                                                                                                                                                                          actuellement le troisième pays bénéficiaire d’IDE en Afrique subsaharienne (derrière
                                                                                                                                                                          l’Afrique du Sud et l’île Maurice).34
                                          ia

                                                   na

                                                                     e

                                                                      l

                                                                    so

                                                                                    ali

                                                                                              nin

                                                                                                      er

                                                                                                               ée

                                                                                                                       ne

                                                                                                                                o

                                                                                                                                          ria

                                                                                                                                                 t

                                                                                                                                                          au

                                                                                                                                                                   e
                                                                   ga
                           ion

                                                                                                                                                  er
                                                                  oir

                                                                                                                                                                   bi
                                                                                                                                g
                                        ér

                                                                                                       g
                                                                                   M
                                                                 Fa
                                                ha

                                                                                                                                                         iss
                                                                                                            uin

                                                                                                                                      bé

                                                                                                                                                -V
                                                                                                                      o

                                                                                                                             To
                                                                né

                                                                                          Bé

                                                                                                                                                               am
                                                                                                    Ni
                                        g
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                                                                                                                   Le
                                                               ’Iv

                                                                                                                                                    -B
                                              G

                                                                                                                                            ap
                                     Ni

                                                                                                                                    Li
                       Ré

                                                             ina

                                                                                                           G
                                                             Sé
                                                     ed

                                                                                                                                                           G
                                                                                                                                                                          Alors que les IDE avaient été multiplié six fois entre 2004 et 2011,35 passant de 3
                                                                                                                rra

                                                                                                                                                  ée
                                                                                                                                           C
                                                          rk
                                                    t

                                                                                                                                                 uin
                                                                                                               Sie
                                                 Cô

                                                       Bu

                                                                                                                                                                          milliards de dollars à 19 milliards de dollars, ils ont entre 2011 et 2013 diminué de 37%,

                                                                                                                                                G
    * Les données de l’année 2014 ne sont pas toujours disponibles : les chiffres de la Gambie datent de 2013, et ceux du Mali de 2012.
                                                                                                                                                                          passant de 19 milliards de dollars à 12 milliards de dollars (Figure 2). Ce déclin résulte
    Source: Indicateurs du Développement Mondial, Banque Mondiale (2015)
                                                                                                                                                                          en grande partie de la baisse des entrées d’IDE au Nigéria, même si les IDE dans
                                                                                                                                                                          presque tous les pays de la région ont également enregistré une baisse entre 2011 et
                                                                                                                                                                          2013 (à l’exception du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Ghana).36
         L’Afrique de l’Ouest constitue la deuxième économie du continent et affiche une forte
         croissance. La zone a enregistré une croissance annuelle moyenne de son PIB de 6,4
         % entre 2006 et 2010 et de 5,5% entre 2011 et 2014 (6% en 2014, malgré les                                                                                       28 Statistiques, African Economic Outlook (2015). Disponible sur: http://www.africaneconomicoutlook.
                                                                                                                                                                             org/en/statistics.
         conséquences de l’épidémie d’Ébola).27 Les pays tels que le Nigéria et le Ghana
                                                                                                                                                                          29 “African Economic Outlook 2014: Global Value Chains and Africa’s Industrialization,” African
         restent stables économiquement. Le Burkina Faso, le Niger, le Libéria et la Côte
                                                                                                                                                                             Economic Outlook (2014). Disponible sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/
         d’Ivoire devraient, selon les prévisions, occuper une place économique de plus en plus                                                                              uploads/aeo/2014/PDF/E-Book_African_Economic_Outlook_2014.pdf.
         importante. D’ailleurs, la Côte d’Ivoire atteindra en 2016, le troisième rang dans le                                                                            30 L’économie informelle est constituée d’entreprises et d’activités économiques qui ne sont pas
                                                                                                                                                                             réglementées et qui échappent à l’impôt.
                                                                                                                                                                          31 “The Informal Sector in Francophone Africa: Firm size, productivity and institutions,”
                                                                                                                                                                             Banque mondiale (2012). Disponible sur : https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/
                                                                                                                                                                             handle/10986/9364/699350PUB0Publ067869B09780821395370.pdf?sequence=1.
         24 “Regional Agricultural Policy for West Africa,” CEDEAO (2008). Disponible sur : http://www.                                                                   32 “Skills for Employability: The Informal Economy,” Dalberg and Results for Development (2012).
            diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/01_ANG-ComCEDEAO.pdf.                                                                                                              Disponible sur : http://www.resultsfordevelopment.org/sites/resultsfordevelopment.org/files/
         25 “Investing and Doing Business in West Africa: Key Drivers and Perspectives,” Ecobank (2012).                                                                     resources/Skills%20for%20Employability%20in%20the%20Informal%20Economy.pdf.
            Disponible sur : http://www.ecobank.com/upload/201310070945043375138jvpXfC2pg.pdf.                                                                            33 “World Development Indicators,” Banque mondiale (2015). Disponible sur : http://data.worldbank.
         26 “Guinea : Trade Policy Review,” OMC (2012). Disponible sur : http://www.wto.org/english/tratop_e/                                                                org/data-catalog/world-development-indicators.
            tpr_e/s251_sum_e.pdf.                                                                                                                                         34 Ibid. Dernières données à partir de 2013.
         27 “African Economic Outlook 2015: Regional development and spatial inclusion,” African Economic                                                                 35 La baisse en 2009 et 2010 peut vraisemblablement être attribuée aux répercussions de la crise
            Outlook (2015). Disponible sur : http://www.africaneconomicoutlook.org/fileadmin/uploads/                                                                        économique de 2008.
            aeo/2015/PDF_Chapters/Overview_AEO2015_EN-web.pdf.
                                                                                                                                                                          36 “World Development Indicators,” Banque Mondiale (2015). Disponible sur : http://data.worldbank.
14 • LE MARCHE DE L’INVESTISSEMENT D’IMPACT EN AFRIQUE DE L’OUEST                                                                                                            org/data-catalog/world-development-indicators.                                                      RÉSUMÉ ANALYTIQUE • 15
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