LEMANIPULATEUR D'IMAGERIE MÉDICALE ET DE RADIOTHÉRAPIE - AFPPE
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Le Manipulateur d’imagerie médicale et de radiothérapie mensuel n°191 - octobre 2010 La communication non verbale Le président national de l’AFPPE en Nouvelle-Calédonie Région géographiquement la plus éloignée du siège parisien, mais région qui enregistre le plus fort taux d’adhérents à l’échelle nationale : 90 % d’adhésion L’usure professionnelle Manipulateur : un sujet à risque ? Revue de l’Association française du personnel paramédical d’électroradiologie
>AL?RQOLI >ALSFPQ JJLI¥JI PLIRQFLK FKGB@Q>?IB 22260-0710- Bayer Santé - SAS au capital de 47 857 291,14 € - 706 580 149 RCS Lille GADOVIST 1,0 mmol/ml, solution injectable en seringue préremplie – COMPOSITION : Gadobutrol 604,72 mg (1,0 mmol) - Equivalent à gadolinium : 157,25 mg pour 1 ml de solution. Osmolalité à 37°C : 1603 mOsm par kg H2O. Viscosité à 37°C : 4,96 mPa.s. Indications thérapeutiques : Ce médicament est à usage diagnostique uniquement. GADOVIST est indiqué chez l’adulte, l’adolescent, et chez l’enfant de 7 ans et plus, pour le : rehaussement du contraste en imagerie par résonance magnétique (IRM) des territoires crâniens et rachidiens, rehaussement du contraste en imagerie par résonance magnétique (IRM) du foie ou des reins chez les patients avec une forte suspicion ou une présence évidente de lésions focalisées, afin de classer ces lésions comme bénignes ou malignes et pour le rehaussement du contraste en angiographie par résonance magnétique (ARM). Posologie et mode d’administration* : Informations générales : Administration en bolus par voie IV. L’IRM peut débuter immédiatement après l’injection. Contraste optimal pendant le premier passage artériel en angiographie et dans les 15 minutes suivant l’injection pour les indications du SNC. Si possible, allonger le patient lors de l’injection intravasculaire du produit de contraste et le surveiller pendant au moins 30 min après celle-ci. Instructions d’utilisation : Contrôle visuel avant utilisation. A ne pas utiliser si coloration importante, si présence de particules ou emballage défectueux. Doses recommandées : Adultes. Indications dans le SNC : 0,1 mmol/kg de poids, équivalent à 0,1 ml/kg de la solution à 1,0 M. Si forte suspicion clinique d’une lésion non confirmée à l’IRM ou si besoin d’informations plus précises, une seconde injection pouvant aller jusqu’à 0,2 mmol/kg au maximum peut être effectuée dans les 30 minutes suivant la première injection. IRM du foie et des reins : 0,1 mmol/kg de poids, équivalent à 0,1 ml/kg de la solution à 1,0 M. Angiographie : ARM : 7,5 ml pour un patient de moins de 75 kg, 10 ml pour un patient de 75 kg et plus (équivalent à 0,1-0,15 mmol/kg). Image de plusieurs champs d’acquisition : 15 ml pour un patient de moins de 75 kg, 20 ml pour un patient de 75 kg ou plus (équivalent à 0,2-0,3 mmol/kg). Population pédiatrique : Chez les enfants agés de 7 ans et plus et chez les adolescents : 0.1 mmol/kg de poids (équivalent à 0.1 ml/kg de poids) pour toutes les indications. Utilisation non recommandée chez les enfants de moins de 7 ans (données insuffisantes). Contre-indications : Hypersensibilité à l’un des composants. Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi*. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interaction*. - Grossesse et allaitement*. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Effets indésirables*. Surdosage*. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES. Propriétés pharmacodynamiques* : Produit de contraste paramagnétique. Code ATC : V08C A09. Propriétés pharmacocinétiques*. Données de sécurité préclinique*. DONNEES PHARMACEUTIQUES*. Conservation : Trois ans. Précautions particulières de conservation*. Nature et contenu de l’emballage extérieur* : 7,5 ml en seringue préremplie de 10 ml ; 15 ml en seringue préremplie de 17 ml. . Présentations, numéros d’AMM et Prix : Liste I - Médicament soumis à prescription MÎDICALEå!GRÎÎå#OLL å2EMBOURSÎå3ECå3OCååååsåå åå åMLåENåSERINGUEåPRÎREMPLIEåVERRE ååBOÓTEåDEåå0RIXåå åçåsåå åååMLåENåSERINGUEåPRÎREMPLIEåVERRE ååBOÓTEåDEåå0RIXåå åçåNon remboursé dans l’indication pédiatrie à la date du 30 juillet 2010 - demande d’admission à l’étude. AMM : 12 février 2003. Révision du texte : 25 janvier 2010 – Titulaire AMM : BAYER SANTÉ : 220 avenue de la Recherche. 59120 Loos – Standard 03.28.16.34.00. - Pharmacovigilance (N° vert : 0 800 87 54 54). *Pour une information plus complète, consulter le RCP disponible sur le site de l’Afssaps ou sur demande auprès de notre laboratoire. V01/10. Non remboursé chez l’enfant et l’adolescent à la date du 30 juillet 2010 - Demande d’admission à l’étude
édito L’affirmation de notre identité professionnelle Les précédents éditoriaux ont souligné l’importance de l’universitarisation de la for- mation avec son intégration dans le système européen LMD, ouvrant de nouvelles pers- pectives d’évolutions pour la profession. L’élaboration chronologique des référentiels d’activités et de compétences par le groupe de travail mixte AFPPE et Comité d’harmonisation s’est appuyée sur une véritable analyse, par des manipulateurs, des différents aspects de la fonction et des compétences mobilisées. Cette démarche induit, favorise, impose une accentuation de la réflexion sur notre identité pro- fessionnelle. Selon le sociologue Jacques Ion*, “l’identité professionnelle, c’est ce qui per- met aux membres d’une même profession de se reconnaître eux-mêmes comme tels et de faire reconnaître leur spécificité à l’extérieur”. Cette définition induit à la fois l’identification des liens qui nous unissent, quels que soient notre secteur d’exercice, notre spécialité, nos responsabilités et une volonté de promotion, de valorisation, de reconnaissance, de défense de notre profession. Parmi les éléments consti- tutifs de l’identité professionnelle figurent la qualification, les valeurs, la déontologie et les compétences. Prenons pleinement conscience de notre place réelle dans la chaîne des soins et des exi- gences de qualification qui en découlent. Dans le champ légal d’exercice, percevons toutes les dimensions de notre prestation auprès des patients et de nos propres devoirs envers eux. N’ayons aucun complexe pour réfléchir, échanger, communiquer sur tous ces thèmes qui nous concernent. Notre statut juridique “d’auxiliaires médicaux” ne nous interdit pas, même si cela soulève parfois des inquiétudes “externes”, d’affirmer notre identité profes- sionnelle. * Jacques Ion, Le travail social à l’épreuve du territoire, Paris, Dunod, 1996 Jean-Maurice Pugin Responsable commission Formation Vice-président de l’AFPPE < Comité de rédaction Après six années au sein de la rédaction, Véronique Ménard quitte la revue pour se consacrer à sa carrière professionnelle. Elle parle “de belles rencontres, de moments forts auprès de quatre rédacteurs en chef, de différents partenaires à la correction des articles scientifiques, puis des commissions et régions, et enfin du comité scientifique… une aventure professionnelle qui élargit les connaissances”. Merci à toi, Véronique… nous savons que tu resteras une fidèle lectrice et nous espérons que tu seras à ton tour auteur afin de nous conter tes prochaines amours ! Bon vent… Le Manipulateur n°191 3
les “bonus” < Thème de la question - réponse : Les voies d’injection de produit de contraste Question posée : Cadre de santé d’un service < exécutent sous la responsabilité et la surveillance d’imagerie, je suis à la recherche de textes sur les d’un médecin en mesure d’en contrôler l’exécution injections de produit de contraste. Je ne trouve rien et d’intervenir immédiatement […] “des actes pro- de précis : est-il légal d’injecter dans les voies fessionnels d’électroradiologie médicale, définis par veineuses centrales et les chambres implantables ? décret en Conseil d’État après avis de l’Académie de médecine” ; Réponse : la partie réglementaire du Code de la santé publique définit avec précision les actes que le manipulateur est Sous l’impulsion de l’AFPPE, le décret 84/710 du habilité à réaliser en vertu de l’article R.4351-2 (Décret 17 juillet 1984 a posé les bases réglementant l’exercice n°2005-840 du 20 juillet 2005, art. 11, 4e). professionnel du manipulateur d’électroradiologie mé- dicale, renforcées par le décret 97/1057 du 19 novem- Concernant plus particulièrement les injections dans bre 1997 relatif aux actes professionnels et à l’exercice les voies veineuses, l’alinéa c) indique : de la profession de manipulateur d’électroradiologie “Administration orale, rectale, en injections intra- médicale. La loi n°95-116 du 4 février 1995, a inscrit la musculaires, sous-cutanées et dans les veines super- profession de manipulateur au Code de la santé pu- ficielles, dans les montages d’accès vasculaires im- blique. De ce fait, l’exercice de la profession est régle- plantables et dans les cathéters centraux, y compris menté et protégé. des composés radioactifs, nécessaires à l’obtention d’une image…” Bien que les deux décrets précités aient été modifiés, puis abrogés et enfin intégrés dans le Code de la santé Sous réserve de respect des conditions clairement publique indiquant dans sa partie législative que les définies par le Code de la santé publique, et d’une for- manipulateurs d’électroradiologie médicale en réfé- mation adaptée, la réponse à la question est donc oui. rence à l’article L.4351-1 : < agissent en qualité d’auxiliaires médicaux ; Marc Chaput < exercent leur art sur prescription médicale ; Commission Réglementation et Imagerie médico-légale < Question-réponse Vous êtes nombreux à vous poser des questions sur divers sujets professionnels. Parmi vous, certains ont sollicité les membres des commissions de l’AFPPE. Ils ont trouvé, grâce aux précisions de ces “experts” en la matière, des réponses fiables et étayées sur les différents sujets qui les préoccupent. Peut-être y trouverez- vous, vous aussi, des réponses à vos propres problématiques, grâce à la publication de ces questions-réponses. N’oublions pas que les membres des commissions de l’AFPPE, qui répondent à vos questions, travaillent bénévolement au nom de l’Association. Or, l’AFPPE ne peut exister qu’au travers de vos adhésions ! Plus vous serez nombreux à soutenir l’AFPPE et plus l’association sera à même de vous accompagner tout au long de votre parcours professionnel. 4 Le Manipulateur n°191
sommaire actions - infos de l’AFPPE 3 L’édito LeManipulateurd’imagerie médicale et de radiothérapie Note du comité de rédaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3 I have a dream… yes we can ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6 Au programme des JFR’2010… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9 DEPuis 1966, Roger Husson en Nouvelle-Calédonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 10 rEvuE DE L’AssoCiATion FrAnçAisE Agenda 2010-2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 38 Du PErsonnEL PArAméDiCAL Bulletin d’adhésion et d’abonnement à l’AFPPE . . . . . . . . . . . . . p 38 D’éLECTrorADioLogiE technique et profession Siège social : 47 avenue Verdier - 92 120 Montrouge 14 Téléphone : 01 49 12 13 20 - Fax : 01 49 12 13 25 L’usure professionnelle Internet : www.afppe.com Manipulateur : un sujet à risque ? Association nationale déclarée conformément à la loi 1901 sous le n°ASS 29.731 20 La communication non verbale Le manipulateur et la relation avec le patient . . . . . . . . . . . . . . . . p 11 Courriel : revue-le-manipulateur@afppe.com Directeur de la publication : Roger Husson Rédactrices en chef : Roxane Sacuto - Cathy Thibaut Brèves du mois… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 18-28 Comité de rédaction - Actions - Infos de l’AFPPE : Fiche technique : Malte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 26 Josette Dubois - Brigitte Jean-Pierre Fiche n°9 MN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27 - Technique et profession : Véronique Bazile - Décès de Georges Charpak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 28 Sylvie Duret - Valérie Foloppe - Antoine Jardel - Béatrice Lemaire - Olivier Marie-Anne - Sophie Oliveres - Marcellin Raffy - Véronique Sans - régions et commissions Corinne Varin 30 - Régions et commissions : Christian Depenweiller Ce mois-ci : les commissions - Les “bonus” : Claire Costes - Marc Chaput - Christian Depenweiller - Dominique Ducout - Christophe Pizelle - Laurent Van Offel commission Radioprotection et Contrôle qualité . . . . . . . . . . . . . p 30 commission Cadre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 31 Publication mensuelle commission Relations internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32 Tirage : 3 500 exemplaires commission Réglementation et Imagerie médico-légale . . . . . . p 34 Éditeur délégué : Eding 37 rue de Fontenay - 92 220 Bagneux Tél. : 06 07 67 62 69 les “bonus” Secrétaire de rédaction : Émilie Charlannes 35 Imprimerie : Dridé 49 rue des Frères Lumières - 93 334 Neuilly-sur-Marne Tél. : 01 43 09 88 88 Cas clinique N°9 du Docteur Chelle Dépôt légal : 3e trimestre 2008 n°ISSN : 1763-8674 Commission paritaire : n°0310 G 87333 Question - Réponse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 Solution du cas clinique N°9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 36 L’AFPPE rappelle que les opinions exprimées dans les Annonces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 36 articles publiés dans la revue Le Manipulateur n’engagent que leurs auteurs et n’assume aucune responsabilité quant aux erreurs ou omissions qui pourraient se produire. Liste des annonceurs . Pige Medical page 10 La reproduction totale ou partielle des articles et des . Siemens Encart . Agfa page 19 informations publiés dans la revue Le Manipulateur est . Bayer Schering II couverture . MNH page 25 strictement interdite, sauf autorisation préalable et écrite . Fujifilm III couverture . Konica Minolta page 27 du président national de l’AFPPE ou, par délégation, du . Guerbet IV couverture . Bracco Imaging page 29 rédacteur en chef. . Siemens page 7 . Medical Professionals page 37 Le Manipulateur n°191 5
actions - infos de l’AFPPE i have a dream… yes we can ! Évolutions statutaires prévisibles dans la fonction publique Dans son éditorial, Jean-Maurice Pugin, comme ses prédécesseurs souligne “l’importance de l’universitarisation de la formation avec son intégration dans le système européen LMD, ouvrant de nouvelles perspectives d’évolutions pour la profession”. Celle-ci se traduit aussi dans la carrière professionnelle, et on peut évoquer cet avenir à la lumière des textes législatifs relatifs à la profession d’infirmière (JO du 30 septembre 2010) qui viennent de paraître. < Document de travail : on peut ainsi imaginer pour les manipulateurs… < Décret n°201x-xxxx du xx-xx-201x portant statut particulier Durée de services accomplis Situation dans du corps des manipulateurs en électroradiologie médicale avant le xx-xx-201x le premier grade de la fonction publique hospitalière. Au-delà de 21 ans 7e échelon 8e échelon Art. 1er - Le corps des manipulateurs en électroradiologie Entre 17 et 21 ans 6e échelon 7e échelon médicale est classé dans la catégorie A mentionnée à l’article 4 de la loi du 9 janvier 1986 susvisée. Entre 13 et 17 ans 5e échelon 6e échelon Les manipulateurs en électroradiologie médicale exercent Entre 11 et 13 ans 4e échelon 5e échelon leurs fonctions dans les établissements mentionnés à l’article 2 de la même loi. L’accès à ce corps est subordonné à la dé- Entre 9 et 11 ans 4e échelon 4e échelon tention d’un titre de formation ou d’une autorisation d’exer- cice délivrée par l’autorité compétente. Entre 6 et 9 ans 3e échelon 3e échelon Entre 3 et 6 ans 2e échelon 2e échelon Art. 2 - Le corps des manipulateurs en électroradiologie mé- dicale comprend deux grades, comportant chacun onze éche- Avant 3 ans 1er échelon 1er échelon lons. Art. xx - Les manipulateurs en électroradiologie médicale II. Les manipulateurs en électroradiologie médicale qui, à la qui, à la date de leur nomination dans le corps, justifient de date de leur nomination, justifient de services ou d’activi- services ou d’activités professionnelles accomplis avant les tés professionnelles accomplies postérieurement aux dates dates mentionnées dans les tableaux ci-dessous dans des mentionnées dans les tableaux figurant au I dans des fonc- fonctions correspondant à celles dans lesquelles ils sont nom- tions correspondant à celles dans lesquelles ils sont nom- més, sous réserve qu’ils justifient aussi de la détention des ti- més sont classés, selon le grade dans lequel ils sont re- tres de formation, diplômes ou autorisations exigés pour crutés, à un échelon déterminé sur la base de la durée l’exercice de ces fonctions, sont classés, selon le grade dans moyenne exigée pour chaque avancement d’échelon à l’ar- lequel ils sont recrutés, conformément aux tableaux ci-après. ticle 19, en prenant en compte la totalité de cette durée de services. I. Cf. Tableau suivant III. Les manipulateurs en électroradiologie médicale qui jus- tifient, avant leur nomination, de services ou d’activités professionnelles accomplis au titre du I et du II sont clas- sés de la manière suivante : 6 Le Manipulateur n°191
Le réflexe Formation La qualité de service est un maître-mot chez Siemens Healthcare. Pour répondre à vos attentes en matière de Formation, nous vous accueillons désormais au sein de la syngo Academy, une structure dotée des moyens technologiques et humains de pointe, que vous soyez manipulateur, radiologue, médecin nucléariste. Que ce soit sur site ou dans nos locaux, nous réservons une large place à l’interactivité entre participants, avec pour particularité, la constitution de petits groupes (maximum 8 personnes). Les fiches détaillées des formations, le planning, les modalités pratiques et tous les contacts sont à découvrir en ligne sur www.siemens.fr/medical. Answers for life.* C.G.Communication *Des réponses pour la vie
actions - infos de l’AFPPE 1- Les services ou activités professionnelles accomplis avant Situation dans les dates mentionnées dans les tableaux figurant au I sont le grade de Situation dans pris en compte selon les dispositions prévues au I. manipulateur Ancienneté le deuxième de classe conservée dans 2- Les services ou activités professionnelles accomplis au- supérieure du grade du corps la limite de la delà des dates mentionnées au 1- du III s’ajoutent au clas- des corps des durée de l’échelon manipulateurs sement effectué en vertu de l’alinéa précédent et sont pris manipulateurs de catégorie B en compte pour la totalité de leur durée. L’échelon de classement est ainsi déterminé en tenant 6e échelon 9e échelon Ancienneté acquise compte de la durée moyenne exigée pour chaque avance- ment d’échelon à l’article 19. 5e échelon 8e échelon Ancienneté acquise Art. xx 4e échelon 7e échelon Ancienneté acquise 3e échelon 6e échelon Ancienneté acquise I. Le droit d’option prévu par les dispositions de l’article 37 de la loi du 5 juillet 2010 susvisée est ouvert aux membres du 2e échelon 5e échelon Ancienneté acquise corps des manipulateurs régi par le décret du 30 novembre 1988 susvisé. Ce droit d’option est ouvert durant une pé- 1er échelon 4e échelon Ancienneté acquise riode de six mois à compter de la date de publication du pré- sent décret. Il est exercé de façon expresse par chaque agent. Le choix ainsi exprimé par l’agent est définitif. < Décret n°201x-xxxx du xx-xx-201x relatif au classement in- II. L’autorité investie du pouvoir de nomination notifie à diciaire du corps des manipulateurs en électroradiologie chaque agent concerné une proposition d’intégration dans médicale de la fonction publique hospitalière. le corps des manipulateurs, en précisant le classement qui résulterait d’une telle intégration. Art. 1er - À compter du xx-xx-201x, le classement indiciaire ap- plicable aux deux premiers grades du corps des manipula- III. Avec une date d’effet au xx-xx-201x, les personnels men- teurs en électroradiologie médicale de la fonction publique tionnés au I qui auront accepté la proposition d’intégration hospitalière est fixé ainsi qu’il suit (indices bruts) : prévue au II sont reclassés conformément aux tableaux de correspondance ci-après : xx-xx-201x xx-xx-201x xx-xx-201x Premier grade 361 - 680 370 - 680 379 - 680 Situation dans le grade de Situation dans Deuxième grade 439 - 685 439 - 700 444 - 730 Ancienneté manipulateur le premier conservée dans de classe normale grade du corps la limite de la du corps des des durée de l’échelon manipulateurs manipulateurs de catégorie B < Arrêté du xx-xx-201x fixant l’échelonnement indiciaire du corps des manipulateurs en électroradiologie médicale de 8e échelon 7e échelon Ancienneté acquise la fonction publique hospitalière. 3/4 de l’ancienneté 7e échelon 6e échelon acquise Art. 1er - L’échelonnement indiciaire applicable aux deux pre- 3/4 de l’ancienneté miers grades du corps des manipulateurs en électroradiolo- 6e échelon 5e échelon gie médicale de la fonction publique hospitalière est fixé acquise ainsi qu’il suit à compter du (grades et échelons - indice 3/4 de l’ancienneté 5e échelon 4e échelon brut) : Cf. les deux tableaux page suivante. acquise 4e échelon 3e échelon Ancienneté acquise Bien sûr, tout ceci n’est qu’une hypothèse d’école, mais le 2/3 de l’ancienneté 3e échelon 2e échelon schéma général est acquis. On le voit bien, les efforts menés acquise par l’AFPPE apporteront un plus aux manipulateurs. Il nous 1/2 de l’ancienneté 2e échelon 1er échelon faut continuer pour l’aboutissement de cette réforme. acquise 1er échelon 1er échelon Sans ancienneté Roger Husson, Président national AFPPE 8 Le Manipulateur n°191
actions - infos de l’AFPPE Deuxième grade xx-xx-201x xx-xx-201x xx-xx-201x Premier grade xx-xx-201x xx-xx-201x xx-xx-201x 11e échelon 685 700 730 11e échelon 680 680 680 10e échelon 668 685 696 10e échelon 654 657 658 e e 9 échelon 645 656 661 9 échelon 620 625 631 8e échelon 620 625 631 8e échelon 595 600 605 7e échelon 587 594 601 7e échelon 576 577 578 6e échelon 558 565 572 6e échelon 529 533 536 5e échelon 527 533 541 5e échelon 489 490 491 e e 4 échelon 500 506 512 4 échelon 453 456 459 3e échelon 477 480 486 3e échelon 420 428 433 2e échelon 457 457 460 2e échelon 379 388 401 er er 1 échelon 439 439 444 1 échelon 361 370 379 < Au programme des JFr’2010… Journées dédiées aux manipulateurs : vendredi 22, dimanche 24, lundi 25 et mardi 26 octobre En complément du programme scientifique et pédagogique des quatre journées dédiées aux manipulateurs, le comité scientifique des JFR propose tous les jours un parcours scientifique de formation ciblant des séances thématiques et pédagogiques du programme général pour leur intérêt dans notre pratique professionnelle. Nouveau : Inscription des manipulateurs à certains ateliers de scanner post-traitement. Renseignements et inscriptions sur place auprès des responsables de l’accueil des manipulateurs. Dans le “village institutionnel”, l’AFPPE vous attend sur son stand au niveau 1 de l’exposition technique, aux côtés de douze institutions ou organismes avec lesquels la Société Française de Radiologie entretient des relations anciennes et constructives. L’AFPPE participe à la couverture de ces journées dans le Quotidien des JFR, journal gratuit qui sera distribué deux fois par jour aux participants du congrès ou disponible aux points info. À lire : < vendredi 22 octobre : La profession au Québec, l’ordre des technologues. < dimanche 24 octobre : Reportage sur la séance thématique du samedi 23 octobre (16 h 00-17 h 30) Information du patient en imagerie : du manipulateur au radiologue. < lundi 25 octobre : Le développement professionnel continue (DPC). < mardi 26 octobre : Reportage sur le Retour de participation des manipulateurs aux ateliers de scanner post-traitement, une première cette année. Le Manipulateur n°191 9
actions - infos de l’AFPPE < AFPPE océanie-Pacifique - roger Husson en nouvelle-Calédonie En prolongement du Congrès mondial de l’ISRRT La manifestation s’est tenue à Nouméa, sur l’île Nou, (article à lire en page 32 de ce numéro) où il au bord de l’eau, dans une bâtisse chargée d’histoire représentait, avec Philippe Gerson et sous la et devenue depuis peu un établissement à la mode bannière de l’AFPPE, la France des manipulateurs et de la capitale calédonienne. des manipulatrices, le président national a fait un déplacement d’une semaine en Nouvelle-Calédonie. Roger, dans une forme des grands jours, a gratifié l’auditoire d’une prestation qui a permis d’aborder Ce voyage a été l’occasion pour Roger de visiter cette plusieurs thèmes professionnels d’actualité : région aux spécificités bien singulières. En effet et < Cursus LMD bien que la plus éloignée géographiquement du siège < Réingénierie de la profession manipulateur parisien, c’est pourtant celle qui enregistre le plus < Développement professionnel continu fort taux d’adhérents à l’échelle nationale. Un record < Évaluation des pratiques professionnelles de plus de 90 % d’adhésion qui dure de manière < Responsabilité juridique des manipulateurs constante depuis douze ans maintenant. < Nouveaux métiers en santé Le programme de ce séjour a été intense avec une visite des installations du centre hospitalier territorial Échanges et débats ont ponctué cette belle soirée qui de Nouvelle-Calédonie à Nouméa, l’animation d’une restera gravée comme un moment fort de l’histoire soirée avec le bureau départemental calédonien, et de l’association dans ce territoire français du bout du point d’orgue de ce déplacement : la rencontre avec monde. Encore merci Roger ! les adhérents de l’archipel néo-calédonien qui se sont déplacés au grand complet. Les adhérents de l’AFPPE en Océanie-Pacifique Présent aux JFR stand 215 B - niveau 2
technique et profession Le manipulateur et la relation avec le patient < Expérience dans le département d’imagerie médicale de l’institut Curie Françoise Egret et Anne Caillet - Manipulatrices Département d’imagerie médicale - Dr Sylvia Neuenschwander - Institut Curie - Paris Nous vous proposons une réflexion sur la relation avec le patient en cancérologie afin d’améliorer sa prise en charge. Nous commençons par l’analyse d’une formation interne à l’institut Curie, puis nous approfondissons un retour d’expérience de manipulateurs. Notre étude nous amène à considérer les points suivants : - le manipulateur est aussi un soignant ; - une bonne maîtrise technique reste indispensable ; - un climat de confiance passe par l’organisation du service autour du patient ; - un questionnement sur nos pratiques est indispensable ; - il n’y a pas une “bonne pratique” mais des attitudes à éviter et des aptitudes à développer. Notre expérience a été vécue avec intérêt au sein du service. Elle a permis de renforcer le lien entre manipulateurs et radiologues pour mieux prendre en charge le patient dans sa globalité. Elle montre l’importance du travail en équipe dans le département d’imagerie. < introduction < La démarche L’institut Curie (IC) fait partie des CLCC (Centres de lutte Dans le but d’établir une progression pédagogique, trois contre le cancer). Dans le domaine de la cancérologie, plus temps - ou modules - ont été élaborés et proposés. Pour per- encore que dans d’autres spécialisations, aucun examen n’est mettre le roulement des équipes et ne pas désorganiser le anodin pour le patient, avant tout, mais aussi pour les pro- fonctionnement du service, chaque module a été intégré fessionnels. Tous vivent - chacun à sa place - un impact émo- deux fois dans le planning, dans des horaires adaptés, autour tionnel fort. des plages de repas. Cette proposition s’inscrivait dans un ca- Depuis de nombreuses années, l’institution a privilégié la dre plus large de formations internes au service. qualité de l’accueil des malades. Dans le département d’ima- gerie médicale, une période de renouvellement de manipu- Le module 1 lateurs a renforcé l’attention de l’encadrement et de l’équipe Animé par une manipulatrice expérimentée, il a été réservé sur l’importance de la transmission du “savoir-faire” des aux manipulateurs nouvellement embauchés dans le dépar- “anciens” aux “jeunes diplômés”. Un temps commun consa- tement d’imagerie. Il a permis de reprendre concrètement les cré aux échanges d’expériences ne pouvait qu’améliorer en- expériences déjà vécues des professionnels, même s’il ne suite la qualité relationnelle de la prise en charge des patients. s’agissait que des premiers stages. Chacun pouvait ainsi réa- De ce constat, une proposition de formation et de réflexion à liser qu’il ne partait pas de rien mais apprenait à mettre en la relation “soigant-soigné” a pris forme. mots des ressentis déjà présents. Et chaque manipulateur Nous avons conscience que cet article reprend ce que beau- pouvait s’exprimer sur la manière dont il se situait dans la par- coup connaissent déjà et vivent au quotidien. La particularité, ticularité d’un travail au sein d’un centre spécialisé en cancé- dans notre service, a été le temps dédié que les manipula- rologie. Nous fonctionnons en permanence en pluridiscipli- teurs ont pu consacrer à réfléchir sur leur rôle et leur pratique. narité et un médecin “référent” est attribué à chaque patient. Un projet pédagogique a été monté et a permis de renforcer Nous sommes aidés par des outils informatiques mis à notre le dialogue entre manipulateurs et radiologues. Pour ce faire, disposition. Ils nous permettent de mieux connaître et com- une manipulatrice “expérimentée” et un médecin radiologue prendre le patient. Par exemple, il est courant qu’un patient ont contribué à l’élaboration du projet et à l’animation de la passe plusieurs heures dans l’institut entre un rendez-vous de formation. prise de sang, un examen de radiologie, un traitement de ra- Le Manipulateur n°191 11
technique et profession diothérapie, une consultation… Connaître son parcours en La connaissance de ces différences permet de mieux com- temps réel aide à améliorer sa prise en charge… C’est ce que prendre à quel moment la relation peut dévier par manque de nous permettent les différents liens informatiques que nous prise en compte de chaque situation. utilisons, en plus des informations médicales accessibles sur Le verdict du diagnostic de cancer est un choc émotionnel que le Dossier médical informatisé (DMI). chaque patient dans notre institution a eu à vivre au début de sa maladie. Il s’agit là d’un moment crucial qui fait souvent Le module 2 ressurgir chez les patients des images archaïques très fortes Préparé et animé par un médecin radiologue et par la mani- et morbides. pulatrice en charge du module 1, il a été proposé à l’ensem- ble des manipulateurs du département. Nous avons pu partager des moyens simples pour construire Repartant de la place du professionnel dans l’ensemble des une relation avec le patient : soins et traitements d’un patient à l’IC, ce module a élargi la réflexion sur les points suivants : Favoriser un climat de confiance : < les droits du patient ; < se présenter ; < des exemples tirés d’expériences de bonnes mais aussi de < s’excuser des retards ; moins bonnes pratiques de prises en charge ; < expliquer ; < des propositions d’outils de communication. < sourire. Le module 3 Respecter le patient : Ce dernier module préparé et animé par les mêmes per- < préserver sa pudeur ; sonnes que le module 2 a été proposé aux manipulateurs, aux < ne pas utiliser de termes familiers (mon petit Monsieur, Ma- médecins d’imagerie, aux assistantes médicales. mie…). Il reprenait des exemples tirés d’expériences à partir de “stan- dards” tels la prise en charge pédiatrique ou gériatrique, les Écouter la manière “d’être” : patients en essais cliniques… < regarder les attitudes (les mains qui s’agitent, les patients Le point fort de ce module a été une présentation d’expé- qui ne restent pas assis ou au contraire qui sont prostrés riences concrètes sous la forme d’études de cas. Ce sont les dans la salle d’attente) ; manipulateurs qui ont retransmis leur vécu relationnel lors de < entendre les expressions verbales (l’agressivité, le mu- la prise en charge d’un examen. Nous avons ainsi approfondi tisme, le surinvestissement). la réflexion par le partage des expériences de chacun. Apprendre la juste distance : < faire le tri entre nos émotions et celles du patient ; < Les apports de la formation < comprendre que l’attitude du patient n’est pas dirigée contre nous ; Nous avons mieux compris que l’amélioration de la prise en < pratiquer la reformulation pour permettre au patient de charge des patients passait par une meilleure connaissance s’exprimer dans le respect de ce qu’il peut intégrer ; du fonctionnement de l’institution et par une réflexion sur les < se comporter avant tout et toujours de manière profes- relations très particulières entre le personnel travaillant quo- sionnelle, volontairement ouverte et empathique et non tidiennement dans un hôpital et des personnes que la mala- pas en fonction de notre humeur, d’une relation subjective die contraint à y séjourner : de sympathie ou, au contraire, de rejet selon les réactions du patient. Le radiologue et le manipulateur : < vivent dans un contexte habituel ; Tous ces points sont des outils de base à expérimenter et à < possèdent une connaissance scientifique ; approfondir. Ils nous donnent des moyens simples et réali- < exercent dans une relation professionnelle, rationnelle, in- sables facilement dans notre exercice professionnel. dépendante. Le patient : < une étude de cas clinique présentée < vit une situation exceptionnelle ; dans le module 3 < ne peut pas avoir les mêmes connaissances que le profes- sionnel ; Après les deux premiers modules, il a été demandé aux ma- < est dans un état émotionnel le rendant subjectif et dépen- nipulateurs de faire remonter des expériences vécues. Ce fut dant. l’intérêt du 3e module. Nous présentons ici l’un des cas pro- 12 Le Manipulateur n°191
technique et profession posé où une patiente arrive à son examen d’IRM avec une mettre en mots des ressentis connus et d’approfondir en- demi-heure de retard. La manipulatrice en poste et la mani- semble les points suivants : pulatrice “expérimentée” ont travaillé ensemble, puis avec le < l’agressivité touche toute l’équipe au-delà des manipula- médecin radiologue. L’exemple fut relu avant présentation teurs : assistantes médicales, brancardiers, etc. ; par l’assistante médicale qui avait accueilli la patiente. < le stress se communique à l’équipe mais aussi aux autres patients dans les salles d’attente ; L’accueil : Dès l’arrivée de la patiente les secrétaires et les ma- < l’agressivité empêche le raisonnement. nipulatrices ressentent vivement l’agressivité de la patiente. Cette dernière est revendicatrice et nie son retard. Il nous a alors été permis : < D’approfondir les causes de l’agressivité (peur du résultat La prise en charge : C’est une jeune collègue manipulatrice d’examen allant jusqu’à l’angoisse, déni de la maladie, qui commence la prise en charge. Devant la difficulté, une ma- crainte à l’approche de la prochaine consultation, sans ou- nipulatrice plus ancienne propose son aide et tente le dia- blier les causes externes à l’hôpital telles que soucis fami- logue. La patiente ne répond pas aux questions, refuse l’aide liaux, difficultés professionnelles pendant la maladie, perte proposée, remet en cause les compétences du personnel. du statut social, de l’autonomie…). < De réfléchir à la manière de mieux savoir passer la main au- Un travail d’écoute à partir des mots clés prononcés : La ma- près d’autres collègues. nipulatrice qui a préparé ce cas a essayé de reconstituer les < De réaliser que l’expérience aide sans résoudre : il n’y a pas étapes du dialogue qui s’était établi. Les réponses de la ma- une seule bonne pratique mais des attitudes à éviter et des nipulatrice sont en italique. aptitudes à développer. < C’est inadmissible d’avoir attendu aussi longtemps. < De vivre l’expérience que la parole libère de la culpabilité. < Vous me prenez en retard, je prends mon temps, vous se- rez en retard. < C’est la dernière fois que je mets les pieds ici. < Conclusion Au moment de la préparation de la voie d’abord : < Vous n’y arriverez pas : il faut appeler les anesthésistes. Cette expérience a été vécue par l’ensemble du service avec < Le stress ne contribue pas à un bon examen. beaucoup d’intérêt et d’assiduité. Nous avons pu reformuler < Je me plains du personnel. la nécessité d’évoluer dans nos pratiques en apprenant un sa- < Calmez-vous. voir faire adapté à chaque cas. < Vous n’êtes pas suffisamment attentifs. Le travail en équipe pour ce faire est primordial ainsi que les < Vous ne pensez pas ce que vous dites. soutiens du chef de département et de l’encadrement. Nous Cette présentation montre la difficulté de cette prise en avons ainsi mieux perçu l’enjeu majeur de l’organisation du charge. Nous nous rendons compte que les termes qu’utili- service autour du patient. sent les professionnels spontanément sont souvent “norma- Cet ensemble nous permet de nous situer pleinement dans tifs”. Nous ne sommes jamais à l’abri, tout en souhaitant bien notre profession : “Technicien et Soignant”. faire, de faire “tourner en rond” l’angoisse du patient. De Il était également important de donner des suites à cette ex- même que le patient est pris aussi dans une spirale que lui- périence. même ne peut pas toujours résoudre sans aide. Nous dé- Deux voies ont été mises en place : couvrons que la prise en charge relationnelle a besoin d’être < La participation à un groupe de parole entre professionnels constamment travaillée. du département d’imagerie. < Une formation à la pratique de l’hypnose pour aider les pa- L’aide du médecin en poste : Cette aide a été importante tients aux moments d’actes intrusifs ou anxiogènes. pour l’équipe qui s’est sentie soutenue. Elle a permis de dés- Une voie est en projet : amorcer le processus sans surenchérir dans l’agressivité, de < Mise en place d’échanges avec les écoles de manipula- proposer à la patiente que l’examen se fasse en dehors de teurs. l’établissement… ce qu’elle a refusé. Il est important que ces échanges aient lieu devant témoin car on ne peut pas oublier les risques de plaintes ou de procès. < remerciements La réflexion pour aller plus loin : Ce type de cas, nous avons Nous remercions nos collègues et tous ceux qui nous ont per- conscience que toute équipe de radiologie le vit d’une ma- mis de réfléchir à la relation avec les patients, en particulier nière ou d’une autre et qu’il y a de multiples manières de le le Dr Liliane Ollivier, avec qui les modules ont été élaborés et résoudre. Ce qui a été important pour nous c’est de pouvoir qui a soutenu notre travail. Le Manipulateur n°191 13
technique et profession L’usure professionnelle Manipulateur : un sujet à risque ? Professeur Didier Truchot - Université de Franche-Comté Auteur de Épuisement professionnel et burnout, paru en novembre 2004 aux éditions Dunod Présentation d’Hervé Caous, cadre de santé au CHU de Nantes : L’évolution technologique, l’exigence croissante de qualité et de sécurité, les mutations du rapport social au travail, la pression budgétaire doivent faire interroger les cadres sur leur rôle. Qu’est ce manager sans avoir un regard sur l’autre, avoir le souci de l’autre ? Pour ce faire, savoir reconnaître la souffrance au travail est nécessaire. C’est sur ce thème qu’au niveau du Bureau régional AFPPE de la région Bretagne, lors d’une journée de formation, nous avons fait intervenir Monsieur Truchot, professeur, maître de conférences en psychologie sociale à l’université de Franche-Comté. Son étude L’usure professionnelle - Manipulateur : un sujet à risque ? part d’une intervention qu’il a présentée lors de cette Journée de formation régionale à Nantes. Il a enrichi son analyse par un questionnaire donné aux manipulateurs présents. Il analyse ainsi l’épuisement professionnel, ou burnout, des manipulateurs et le compare à celui d’autres professions soignantes. L’analyse montre que la profession de manipulateur en électroradiologie médicale est une profession à risque. Le burnout est la conséquence de deux types d’exigences : celles organisationnelles et celles venant des patients. Cela dit, des solutions-ressources existent : entourage personnel mais aussi soutient de la hiérarchie, et en particulier du cadre. < La souffrance au travail des manipulateurs : une recherche en région Bretagne La question de la souffrance au travail remplit aujourd’hui l’actualité. Les suicides chez Peugeot ou à France Télécom sont en grande partie la raison de cette médiatisation. Ils re- présentent des situations d’extrême souffrance que rencon- tre malheureusement un nombre grandissant d’individus. Mais par-delà ces cas qui nous laissent un profond senti- ment de sidération, d’autres professionnels peuvent être frap- pés par des formes moins extrêmes de la souffrance au tra- vail, en particulier par le phénomène de burnout, un stress occupationnel chronique qui, s’il ne conduit pas au suicide, a des répercussions nombreuses pour l’individu et son entou- rage. Le burnout a des conséquences physiques (maux de ventre, de tête, rhume chronique, troubles musculo-squelet- tiques, cholestérolémie élevée, diabète de type 2, problèmes cardio-vasculaires, troubles de la sexualité), psychologiques et comportementales (concentration difficile, difficultés d’en- dormissement, irritabilité, sensibilité exacerbée, conduites addictives, etc.). Le dessin humoristique de Laurent Van Offel ! 14 Le Manipulateur n°191
technique et profession Le burnout contribue à la détérioration des relations sociales estime, au vu des développements théoriques et empi- que ce soit au travail (conflits entre collègues) mais aussi au riques actuels, que cette attitude est une stratégie qui per- niveau de la vie privée (conflits au sein du couple). On sait met de faire face à l’épuisement émotionnel. Puisqu’il n’a qu’il a aussi des conséquences économiques : perte de pro- plus l’énergie pour répondre aux demandes de ses pa- ductivité, absentéisme, etc. tients, le professionnel “bloque” l’empathie qu’il peut avoir à leur égard. Qu’en est-il chez les manipulateurs ? Dans les lignes qui sui- vent, nous nous intéresserons au burnout des manipulateurs < Avec un accomplissement personnel réduit, la personne en présentant les résultats d’une recherche menée pour le bu- s’évalue négativement, ne s’attribue aucune capacité à faire reau région Bretagne de l’AFPPE. Nous avons distribué au avancer les choses. Son estime de soi diminue, son senti- cours d’une journée de formation organisée à Nantes, un ment d’auto-efficacité décline. Cette dimension est la consé- questionnaire qui comprenait une mesure du burnout, des quence des deux premières : étant épuisé émotionnelle- questions d’identification sociodémographiques (âge, genre, ment, n’ayant plus d’intérêt pour ses patients, etc.), des questions relatives au poste de travail (ancienneté, l’accomplissement personnel est logiquement au plus bas. etc.), et des questions permettant d’évaluer l’environnement psycho-social au travail : les exigences professionnelles, mais Aujourd’hui nous possédons un outil de mesure le MBI (Mas- aussi les ressources disponibles, en particulier le contrôle que lach Burnout Inventory) qui permet d’évaluer le degré de l’on a sur son activité, et le soutien dont on bénéficie de la part burnout des individus en donnant trois scores, un pour cha- de ses collègues, de son supérieur et de ses proches. cune des trois dimensions décrites ci-dessus. Un total de 163 personnes a répondu au questionnaire. Cet échantillon est composé de 78 % de femmes (n = 127), et < Le burnout des manipulateurs : 22 % d’hommes (n = 36). Une large majorité (77,3 %) vit en les résultats de l’étude “Bretagne” couple. La moyenne d’âge est de 37 ans et l’ancienneté pro- fessionnelle totale moyenne est de 15 ans. Par ailleurs, 75 % 1- Épuisement émotionnel des participants travaillent à temps plein. Le score moyen d’épuisement émotionnel des manipula- teurs est relativement élevé : 20,6. Pour situer ce score, nous l’avons comparé à celui d’autres groupes profes- < La notion de burnout sionnels réputés frappés par ce syndrome psychologique. Les résultats sont présentés sur l’histogramme suivant Avant d’aller plus loin, intéressons-nous à la notion de bur- (Graphique 1). nout. Ce terme désigne deux choses. D’une part un état, ce- Les analyses statistiques nous apprennent qu’en fait, les lui de l’individu usé professionnellement. D’autre part le pro- manipulateurs ont un épuisement émotionnel inférieur à cessus qui conduit à cet état. Maslach et Jackson proposent celui des médecins (un groupe particulièrement frappé de une définition sur laquelle la très grande majorité des cher- burnout), égal à celui des aides soignantes, mais supérieur cheurs s’accordent. Elles définissent le burnout comme : à celui des autres groupes comme par exemple les per- “Un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnali- sonnels de soins infirmiers. sation et de réduction de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués professionnellement 2- La dépersonnalisation chez les manipulateurs auprès d’autrui.” Chez les manipulateurs, la dépersonnalisation, c’est-à-dire la mise à distance du patient, qui est une façon de se dé- Le burnout est un syndrome qui comprend trois dimensions : fendre face à l’épuisement, est plus faible que chez les médecins. Toutefois, elle est identique à celle des sapeurs < L’épuisement émotionnel renvoie au fait que la personne pompiers. Et elle est très supérieure à celle observée chez est “vidée nerveusement”, a perdu tout entrain, n’est plus les aides soignantes, les travailleurs sociaux ou les infir- motivée par son travail. Cette dimension est souvent liée au mières. Il ne s’agit surtout pas de blâmer les manipulateurs stress et à la dépression. On considère que c’est par l’épui- pour cette mise à distance des personnes. sement émotionnel que s’enclenche le processus de bur- D’une part la dépersonnalisation est une façon de faire nout. face à l’épuisement émotionnel. Or nous avons vu qu’il était élevé. D’autre part, les conditions de travail où les re- < La dépersonnalisation correspond à un manque d’intérêt lations avec les patients sont souvent brèves et limitées à pour son travail, à des attitudes impersonnelles, négatives, des actes techniques. Elles ne favorisent pas un investis- détachées, cyniques envers les clients ou les patients. On sement relationnel. Le Manipulateur n°191 15
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