LES CAHIERS DU SECTEUR PUBLIC
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Les Cahiers du Secteur Public Juin 2010 # 6 - 19 E Les Cahiers du Secteur Public • Juin 2010 # 6 - 19 E • SPECIAL 11e Carrefour des Gestions Locales de l’Eau - Rennes, 27 - 28 janvier 2010 SPECIAL 11 Carrefour des Gestions e Locales de l’Eau Un événement En partenariat avec Rennes 27 - 28 janvier 2010
• environnement • Un contrat pour l’eau contribuer à atteindre le bon état écologique des eaux et des milieux aquatiques en 2015 Du partenariat au contrat Sur les principes de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE), la Région souhaite que les acteurs de l’eau s’engagent sur la base de leurs responsabilités. Aujourd’hui, sur ce principe, les territoires de SAGE couvrent 91 % de la Bretagne. Pour une politique de l’eau construite en transversalité La Région renforce la cohérence entre les politiques sectorielles afin de favoriser une approche transversale et globale de la gestion de l’eau. Pour une politique territoriale de l’eau construite Basée sur les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), la politique territoriale de l’eau permet aujourd’hui une gestion intégrée et durable de l’eau. bretagne.fr
11 CARREFOUR DES ème GESTIONS LOCALES DE L’EAU LES CAHIERS DU SECTEUR PUBLIC Juin 2010 # 6 - 19 € Édito Les Cahiers du Secteur Public • Juin 2010 # 6 - 19 € • SPECIAL 11e Carrefour des Gestions Locales de l’Eau - Rennes, 27 - 28 janvier 2010 D’année en année, le Carrefour des Gestions Locales de l’Eau rassemble SPECIAL de plus en plus de participants. La 11ème édition qui s’est tenue les 27 et 11 Carrefour des Gestions e 28 janvier 2010 n’a pas démenti cette progression. L’événement rennais Locales de l’Eau est unique ; il rassemble acteurs publics et privés, autorités locales et opérateurs, à partir des réalités de terrain, dans une approche concrète Un événement qui allie pragmatisme et innovation. En partenariat avec Le Carrefour des Gestions Locales de l’Eau a, à nouveau, accueilli en Rennes son sein un colloque scientifique. Pour la deuxième année, les Trophées 27 - 28 janvier 2010 Zéro Phyto ont été remis aux collectivités innovantes. Le succès du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau tient aussi à la force du partenariat noué entre les collectivités territoriales d’accueil, le Réseau IDEAL et IDEAL Connaissances, à la mobilisation de tous les acteurs, qui ont su faire de cet événement un rendez-vous majeur pour les politiques publiques environnementales. En partenariat avec Sommaire Ils ont dit 5 L’événement en images 6 Vu et entendu sur terre.tv 8 Les Trophées Zéro Phyto 9 Des SAGE pour mettre en œuvre le SDAGE 9 Eau et zone côtière, une complémentarité à articuler 14 Zones humides, de l’inventaire à la gestion 17 Partenaires collectivités d’accueil Littoral et eau de baignade, prolifération d’algues vertes, quels impacts et 18 quels moyens de lutte ? Offre multimétiers pour les eaux récréatives (OMER), 20 Prévision des pollutions du littoral Une gestion intégrée des barrages de la Haute Vilaine 23 pour optimiser la ressource en eau Morbihan, quel financement des projets locaux en 2010 ? 25 Conception durable, analyse de cycle de vie 26 et compteur environnemental Assainissement non collectif : objectif qualité 28 Auto-surveillance et sectorisation d’un réseau d’eau potable 30 Avec le soutien Amélioration des rendements de réseau d’eau potable des collectivités par sectorisation acoustique 32 H2S : maîtrise des odeurs et de la corrosion 34 dans les réseaux d’assainissement Ils étaient présents 36 Ils ont fait le débat 39 Cahier spécial édité en partenariat par Les Editions du Secteur Public (27, rue des Sablons 75116 PARIS – Tél. : 01 47 27 11 85 – www. editionsdusecteurpublic.fr) avec Réseau IDEAL et IDEAL Connaissances (93, avenue de Fontainebleau 94270 LE KREMLIN-BICETRE – Tél. : 01 45 15 09 09 – www.reseau-ideal.asso.fr – Directeur des événements IDEAL Connaissances: Luc Renaudin) • Prépresse- fabrication-impression RG Solutions (8, allée Georges Récipon 75019 PARIS – Tél. : 01 53 19 82 00). Cahier réalisé à partir des travaux du onzième Carrefour des gestions locales de l’eau qui s’est déroulé à Rennes les 27 et 28 janvier 2010. Imprimé en France dans une imprimerie respectueuse de l’environnement adhérente à la charte IMPRIM’VERT®. 3
CARREFOUR DES POUR VOIR VRAIMENT LA VIE EN VERT, TRANSFORMONS LES MOTS EN ACTES. Ensemble, préservons les bienfaits de l’eau. Protégeons la ressource et améliorons encore sa qualité. Rendons à la nature une eau qui respecte les milieux naturels et la biodiversité. Récupérons les eaux de pluie et recyclons les eaux usées. Apprenons à gérer l’eau à la goutte près. Grâce à l’eau, déployons des solutions innovantes de production d’énergie écologique. Avec Lyonnaise des Eaux, vous avez sous la main toutes les sources de solutions pour l’avenir de l’eau. S SOURCE TIONS DE SOLU VENIR POUR R L'A DE L'EAU Pour l’eau, pour vous, à chaque instant. ..................................................................................................................................................... .................................................................................................................... Pl d’informations Plus d’i f ti sur : LYONNAISE-DES-EAUX.FR
11 CARREFOUR DES ème GESTIONS LOCALES DE L’EAU Ils ont dit : Le Carrefour des ges- tions locales de l’eau fait avancer la poli- Gérard Mével, Vice-président tique de l’eau : nous avons de la région Bretagne, chargé de chacun à y contribuer. la qualité de vie, de l’eau, des Le SDAGE a été adopté après espaces naturels et des paysages une large concertation pré- cédée de très nombreuses économique, social, s’ajoute dé- réunions pour que les débats sormais celui de santé publique aient lieu. Ils ont été animés puisque la toxicité de ces algues et constructifs et beaucoup vertes est officiellement recon- d’événements se sont ajoutés nue. Nous sommes à un tournant à la propre logique du SDAGE. qui impose d’adopter un langage Le comité de bassin s’est donc L’adoption du SDAGE Loire- efforcé d’ajuster les proposi- Bretagne qui s’applique à de vérité, fut-elle dérangeante, tions, adoptées par 70 % des tous pour les six ans à venir et et de se garder de tout anathème les événements liés à la prolifé- et de toute stigmatisation, de la ration des algues vertes qui ont profession agricole notamment. secoué la région en 2009 nous Une mission interministérielle rappellent que la Bretagne n’en pour élaborer un plan d’actions n’a pas fini avec le défi de la re- a été créée. Les attentes sont conquête de la qualité de l’eau. fortes et rien ne serait plus ter- Le problème ne concerne pas que rible que de les décevoir. la Bretagne mais prend, d’année Ce 11e Carrefour, marqué par un en année, des proportions préoc- nombre croissant d’exposants, cupantes sur une partie du litto- est placé sous le signe de l’inno- ral Breton et au-delà. vation, du partenariat, de la for- Noël Mathieu, À cet enjeu environnemental, mation et de l’information. Directeur de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne membres. Le compromis est Christian Couët, jugé acceptable, insuffisant Vice-président du Conseil ou trop ambitieux. Mais les général d’Ille-et-Vilaine débats sont derrière nous, le cadre est fixé pour 6 ans. Les En participant au SDAGE, le dé- objectifs de résultats sont clairs partement d’Ille-et-Vilaine dé- et il ne nous reste plus qu’à les montre sa prise de responsabilité mettre en œuvre. 61% des cours et son engagement en matière d’eaux doivent être en bon état d’eau. Mais certaines disposi- à l’horizon 2015. Un document Le département est un ac- tions semblent trop ambitieuses, approuvé fixe les orientations teur essentiel de la sauve- d’autres pas assez. Deux ques- et les règles de travail qui doi- garde de la biodiversité grâce tions clés restent en suspens : la vent maintenant s’imposer à aux actions menées dans le maîtrise d’ouvrage et le finance- toutes les décisions administra- cadre de sa politique des es- ment. tives dans le domaine de l’eau paces naturels sensibles (ENS). L’eau interpelle aussi car elle et de l’urbanisme. Nous avons est source de développement et aussi révisé le programme de L’eau entre dans une gestion glo- d’aménagement au service des l’Agence pour tenir compte de bale des ressources naturelles ce qui s’est passé ces 3 der- et du développement durable. habitants. De lourds investisse- nières années ainsi que du Après 30 ans d’intervention, le ments pour lutter contre les pé- schéma. Malgré sa complexité, département va se doter d’un riodes de sécheresse et de crues le SDAGE doit être connu de schéma départemental des ENS répétées sur le bassin versant l’ensemble des acteurs. pour les 10 prochaines années. de la Vilaine ont été engagés. 5
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU L’événement en images Plus de 4 200 participants publics et privés, 50 conférences, organisées en séances plénières, ateliers et débats, colloque scientifique et une exposition réussie avec 170 exposants : tels sont les ingrédients de ce 11ème Carrefour des Gestions Locales de l’Eau. Deux journées denses alliant le partage d’expérience, l’expertise, la formation et l’information, mais aussi la convialité. 6
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU Vu et entendu sur terre.tv Comme chaque année, pendant toute la durée du Carrefour, la Web-TV, www.terre.tv, a relayé sur le net débats et points de vue d’acteurs de la gestion de l’eau du 11ème Carrefour des Gestions Locales de l’Eau Gérard Mével, Vice-président de la région Bretagne, chargé de la qualité de vie, de l’eau, des espaces naturels et des paysages « La reconquête de la qualité de l’eau est un défi qui est toujours devant nous. Nous auront la chance, en 2011, d’avoir la totalité du territoire breton recouvert par les SAGE » Jessica Lambert Chargée du dossier assainissement non collectif au MEEDDM (ministère de l’environnement) « La loi sur l’eau et les milieux aquatiques a donné une nouvelle impulsion à la politique d’assainissement non collectif en renforçant les compétences des communes et les obligations » des propriétaires Noël Mathieu Directeur général de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne « L’évaluation de la mise en application du SDAGE sera permanente, avec des rapports d’étapes annuels à faire remonter au ministère, interlocuteur de l’Europe» 8
Des SAGE pour mettre en œuvre le SDAGE F ortement critiqué, le SDAGE En terme de rôle, le SDAGE est l’outil d’un SAGE, dans l’idée du législa- Loire-Bretagne a été approuvé à principal de la mise en œuvre de la teur, devait se dérouler sur deux 71% des voix. Directive cadre sur l’eau; il définit ans. Il y a donc une dérive dans la Eric Muller, Chef du service écono- rivière par rivière, plan d’eau par durée. Des échéances et des ob- mie et gestion des eaux de l’Agence plan d’eau, l’objectif à atteindre en jectifs ayant été fixés, la rédaction de l’eau Loire-Bretagne, a présenté application de la directive. Il est éga- ne doit pas prendre trop de temps. la complémentarité entre ces deux lement destiné à apporter des ré- Ces documents sont en évolution outils de la planification de la ges- ponses aux principaux enjeux de la permanente. tion de l’eau que sont les SAGE gestion de l’eau à l’échelle de l’en- René Régnault, Président du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Ges- semble du bassin Loire-Bretagne. Rance-Frémur (Côtes-d’Armor et Ille- tion des Eaux) et le SDAGE (Schéma Les SAGE ont pour principale voca- et-Vilaine), précise quant à lui qu’il y Directeur d’Aménagement et de Ges- tion de mettre en œuvre le SDAGE. a une insuffisance de l’engagement tion des Eaux), ainsi que l’articula- C’est à dire le décliner, apporter des politique, une faiblesse de l’organi- tion entre le SDAGE Loire-Bretagne précisions et compléments pour le sation et de portage des SAGE. Un et les SAGE sur ce territoire. rendre opérationnel. tournant doit s’opérer car malgré les Niveau territorial, les SAGE com- Ainsi, le SDAGE forme une base mi- dispositions prises par l’Agence de prennent des sous bassins, des ri- nimum alors que le SAGE peut aller l’eau, comme les renforcements hu- vières, tandis que les SDAGE sont au-delà et apporter des éléments mains et financiers, des faiblesses composés de comité de bassins et complémentaires et des réponses à se font sentir lors de la mise en de commissions locales de l’eau. des problématiques locales. application des SAGE. « On ne peut Eric Muller ajoute que « Le SDAGE pas progresser si nous ne nous en- Opposabilité doit être revu tous les six ans. Il gageons pas tous ». Et d’insister vient d’être adopté et sera révisé en sur l’importance d’un document de aux tiers 2015. Il est donc fort probable que la majorité des SAGE doivent égale- suivi. Jean-Pierre Gérondeau, Président du ment être révisés tous les six ans ». SAGE de l’Huisne (Orne, Eure-et-Loir Plus des 3/4 du bassin Loire-Bre- et Sarthe) et Monique Bévière, Pré- Des documents en tagne sont couverts par des SAGE sidente du SAGE Nappe de Beauce dont les étapes de procédures sont (Essonne, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, très variables. La particularité des SAGE et du évolution permanente Loiret, Seine-et-Marne et Yvelines), se joignent à René Régnault pour SDAGE réside dans leur portée ju- insister sur le fait que l’adhésion de ridique. Un plan local d’urbanisme, Comme l’explique Serge Le Dafniet, l’ensemble des partenaires est né- tout comme une autorisation de Chef du service de l’eau à la DIREN cessaire pour établir un SAGE. prélèvement ou de rejet naturel, doit Bretagne, « Les acteurs locaux doi- Se fixer être compatible avec le SDAGE. Pour vent convenir ensemble de moyens ce qui est des SAGE, cette notion de d’actions et d’un règlement. Il y a compatibilité s’applique pour une seule partie des documents : le plan une nécessité d’obtenir l’adhésion de l’ensemble des partenaires pour un objectif clair d’aménagement et de gestion de la rédiger ce document ». Mais cette ressource en eau. Mais un poids juri- nécessité d’adhésion comporte un À ce sujet, Jean-Pierre Gérondeau dique plus fort a été accordé aux rè- risque : voir les débats se prolon- précise et va plus loin : « Pour que glements des SAGE depuis la loi de ger. Les documents ayant une du- notre SAGE soit mis en place, il a 2006 : l’opposabilité aux tiers. rée de vie de six ans, l’élaboration fallut cinq ans. Il me semble donc 9
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU … Des SAGE pour mettre en œuvre le SDAGE impossible de tenir le délai prévu de Pour Eric Muller, le temps passé à cours de mutation. Chacun, à sa deux ans. (…) La nécessité d’obtenir la mise en œuvre des SAGE n’est place, essaie de voir comment évo- le bon état des eaux pour 2015 est pas du temps perdu mais facilite et luer et de quelle façon atteindre les difficile à tenir ». aide à mettre en œuvre des actions objectifs ». « Sur la mise en application du concrète. Toutes ces institutions sont en effet SDAGE, poursuit Serge Le Dafniet, Pour Philippe Bonnin, Vice-prési- dans une phase d’évolution histo- il est évident que les délais de réa- dent de l’IAV (Institution d’aména- rique importante. Cela nécessite lisation tournent autour de cinq à gement de la Vilaine) et représen- d’avoir une approche à la fois terri- six ans... voire plus et il est difficile- tant de Bernard Cazeau, Président toriale et globale. De plus, mainte- ment concevable de les réduire. Il y de l’AFEPTB (Association Française nant que des progrès ont été faits a un délai de trois ans pour la mise des Etablissement Publics Territo- en faveur de la reconnaissance des en compatibilité des SAGE avec le riaux de Bassin) : « Notre paysage SAGE, une structure porteuse ayant SDAGE. Ce qu’il faut viser ce n’est est en mutation. Nous devons donc autorité juridique doit être mise à pas les marches mais le haut de l’es- avoir une nouvelle approche de la disposition. Enfin, la police de l’eau, calier. Il faut se fixer un objectif clair gestion de l’eau. L’administration compétence de l’État, doit être même si cela prend du temps ». des territoires est également en exercée. 10
Impact de la frange littorale et une activité humaine et économique très impor- du Grenelle de la mer tante y subsiste. Serge Le Dafniet rappelle d’ailleurs qu’un programme de contrôle est établi tous les ans en fonction des objectifs fixés dans le SDAGE. Et les moyens sont affectés en fonction des priorités. Toutefois, René Régnault précise que des problèmes liés à l’agricul- ture, en particulier à l’amont du territoire du SAGE Rance-Frémur, sont apparus. « Nous devons conci- lier une activité aquacole avec une activité agricole. Nous avons ap- pris à nous connaître, à aller nous reconnaître sur le terrain. Nous allons avoir une interrogation par rapport au problème de l’espace marin. » À ce sujet, les différents acteurs at- tendaient beaucoup du Grenelle de la mer car une difficulté importante s’est faite jour : essayer de régler des problèmes entre l’amont et l’aval. L’aval se termine bien au-delà 11
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU Les Trophées Zéro Phyto Lors de ce 11ème Carrefour, la Région Bretagne a remis, pour la seconde fois, les Trophées Zéro Phyto. Cette distinction a récompensé cette année 22 communes bretonnes qui n’utilisent aucun produit phytosanitaire pour entretenir leurs espaces publics, notam- ment après avoir signé Les villes lauréates 2010 : Arzon, Billiers, Cintré, Esquibien, Gahard, Guimaec, la charte de désherbage Guipel, Javené, l’Hermitage, La Nouaye, La Selle-en-Luitré, La Vicomté-sur-Rance, Lan- et mis en œuvre un plan gouët, Monterblanc, Moulins, Plouaret, Ploubezre, Saint-Gilles, Saint-Nolff, Saint-Samson- communal. sur-Rance, Sainte-Hélène et Talensac Un homme, une entreprise Éric Laporte, Directeur Général d’IDHESA Bretagne Océane, Institut Départemental d’analyse, de conseil et d’expertise en Hygiène alimentaire, Eau et environnement et Santé Animale Son coup de cœur L’actualité de son entreprise IDHESA, implanté en Finistère avec 150 collaborateurs, IDHESA a été agréé, le 20 octobre 2009, par le ministère dispose de moyens sophistiqués d’analyses. Accrédité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en matière COFRAC, nous proposons une large gamme de prestations de Crédit Impôt Recherche, ce qui intéresse ses clients qui dans le domaine de l’eau et de l’environnement : prélèvements, conduisent des travaux de R&D, puisqu’ils bénéficieront réalisation d’analyses et établissement de rapports d’études de réductions d’impôts. L’année 2010 est marquée par une pour les clients privés (industriels, traiteurs d’eau, bureaux intense campagne d’interventions dans le domaine des d’études) ou publics (syndicats des eaux, communes, …). analyses RSDE et sur les profils de plages et d’eaux de Notre préoccupation majeure, avec nos membres fondateurs baignade. que sont le Conseil Général du Finistère et Brest Métropole L’unité R&D mise en place au printemps 2009 contribue, Océane, est de participer à la maîtrise de la qualité de l’eau au travers de programmes de recherche nationaux ou continentale et des eaux littorales, dont les eaux de baignade, internationaux sur l’eau, à l’acquisition de nouvelles pour soutenir le développement économique et touristique du compétences pour répondre efficacement aux nouveaux territoire et garantir la santé publique. besoins des clients et de la réglementation. IDHESA, site de Brest : Technopôle de Brest-Iroise - BP 52 - 120, av. Alexis de Rochon - 29280 Plouzané - Tél. : 02 98 34 11 00 - Fax : 02 98 34 11 01 E-mail : eric.laporte@idhesa.fr – www.idhesa.fr 12
Avec l’agence de l’eau, une ambition renouvelée pour l’eau et les milieux aquatiques Conception-réalisation : agence de l’eau Loire-Bretagne / Mars 2010 Dans le bassin Loire-Bretagne, l’agence de l’eau s’engage aux côtés des élus et des usagers de l’eau pour mieux gérer les ressources en eau et préserver les milieux aquatiques Agence de l’eau Loire-Bretagne • Avenue Buffon BP 6339 • 45063 ORLEANS CEDEX 2 Tél. : 02 38 51 73 73 • Fax : 02 38 51 74 74 webmestre@eau-loire-bretagne.fr www.eau-loire-bretagne.fr
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU Eau et zone côtière : une complémentarité à articuler permet d’avoir une gestion globale et de créer une solidarité entre les bas- sins versants mais aussi en amont et en aval, dont le SDAGE et les SAGE sont les outils. Dans une perspective de dé- veloppement durable qui s’appuie sur l’opérationnel, une approche territo- rialisée a été mise en place dans une logique de gestion intégrée. Processus évolutif Pour la gestion intégrée des zones cô- tières, une démarche de concertation, nouvelle en terme de gouvernance, a été menée. La charte des espaces cô- tiers bretons a ainsi été rédigée et met en avant des chantiers et des projets importants comme la valorisation des patrimoines, la maîtrise de l’urbanisa- tion, une gestion des ressources et de l’espace, … Stéphane Pennanguer, Chargé de mission Mer au Conseil régional de Bretagne, précise que la zone côtière constitue toute la difficulté d’avoir une spécificité limitée dans l’espace, qui attire l’intérêt et sur laquelle se cô- E au et zone côtière, pourquoi ce économique. Il faut donc trouver une toient de plus en plus d’acteurs. thème ? s’interroge Gérard Mé- articulation entre ces deux gestions Cette zone côtière se définit en fonc- vel, Vice-président de la région à partir des outils mis à disposition. tion de la question et de l’enjeu posé. Bretagne, chargé de la qualité de vie, Mais comment, à partir des savoir- Les définitions peuvent être diffé- de l’eau, des espaces naturels et des faire, coordonner ces outils ? rentes en fonction du domaine d’appli- paysages. Pour lui, la gestion intégrée cation : eau, plaisance, urbanisation… Approche territorialisée de l’eau et de la zone côtière constitue La gestion intégrée de la zone côtière un enjeu stratégique majeur, tant sur n’est donc pas un outil mais une ma- le plan social, qu’économique ou envi- nière de faire pour apporter des ré- ronnemental. La Bretagne est une des Concernant la gestion intégrée de l’eau, ponses à un problème, une nouvelle toutes premières régions maritimes Gérard Mével précise que la Bretagne a façon d’appréhender ces questions d’Europe et son littoral constitue un la particularité d’avoir des cours d’eau pour intégrer toute sa complexité, ses atout et une responsabilité concer- dont les bassins versants s’inscrivent enjeux, toute la dimension maritime. nant la qualité de vie et l’activité dans le périmètre régional. Cet atout « La gestion intégrée de la zone côtière 14
il faut adhérer. La directive cadre européenne (DCE) est un système complet. Partant du principe qu’il n’y a pas d’échappatoire, elle est dans une approche intégrée de l’eau. Fin et moyens ne peuvent pas être dissociés. La DCE est avant tout un instrument de gouvernance. Sa logique est que nous partagions tous le même objectif et que chacun participe à la constitution du consensus. Influence du droit communautaire est un projet de société, un projet de communauté d’acteurs, vivant sur territoire, au service duquel on mobi- les mêmes territoires mais pas de la La DCE fonctionne comme toutes les lise un ensemble d’outils et on rentre même manière, devenant des commu- directives et textes qui émanent de dans un processus évolutif où les ac- nautés de projets. l’Union Européenne. Cette GIE doit teurs apprennent par la pratique », Pour Pierre-Yves Roussel, Animateur être incluse dans notre organisation précise-t-il. de l’association CAP 2000, « créer une administrative et fonctionnelle. charte c’est déjà avoir réalisé une dis- « Nous avons une approche de l’État Charte pour cussion, pouvoir mettre les mêmes mots qui est sectorielle. L’un des grands en- sur les mêmes notions et tomber d’ac- jeux est de transcender cette approche un projet de société cord sur des actions communes à mettre en place. » Démarré il y a bientôt dix ans sectorielle pour entrer dans une lo- gique de fabrication de consensus », avec des actions un peu informelles précise Guy Legrand. La charte des espaces côtiers, initiative pour des problématiques de qualité de Concernant la réglementation marine, de la région en 2005, partait du constat l’eau, petit à petit, un réseau de conchy- la DREAL indique que les problèmes qu’on ne manquait pas d’outils mais liculteurs, agriculteurs, pêcheurs, sur doivent être gérés par les institu- peut-être d’un projet d’avenir, de so- l’ensemble du littoral du Morbihan a été tions les plus proches de la réalité… ciété, au service duquel on pouvait mo- tissé dans le cadre d’un dispositif validé Et comment se positionne l’État, sa- biliser ces outils. On était dans une ges- par l’administration. Il tient d’ailleurs chant que c’est lui qui est compétent tion cloisonnée, par défaut, de la zone à préciser qu’on devrait parler d’une en mer ? Quelle est sa fonction ? Elle côtière. La charte était là pour définir ce eau bonne à vivre, plutôt que d’une est double à ce niveau : l’État est co- projet de société. Quelle zone côtière eau bonne à boire. Ainsi, les pêcheurs acteur, avec les collectivités, des poli- souhaitent les bretons pour l’avenir ? ligneurs se rendent compte au quotidien tiques publiques ; chacun dans les li- Une forme de gouvernance, s’appuyant des impacts des modifications du milieu mites de ses compétences. Et puis, parce sur des principes, des règles du jeu à et ont fait émerger de nouvelles problé- qu’on est en mer, dans une logique inté- respecter, a été proposée pour mettre matiques, de nouvelles attentes qui vont grée, l’État a un rôle de régulateur et de en œuvre ce projet. plus vers la reconnaissance de la place partage. C’est d’autant plus vrai en mer La conférence de la mer et du littoral des activités primaires sur le littoral. où il n’y a pas de propriété de l’espace. de mai 2009, co-présidée par le Préfet Chacun doit prendre conscience des en- De quelle manière peut-on partager de région, le Préfet maritime et le Prési- jeux des autres professions. la mer entre toutes les actions légi- dent du Conseil régional, qui réunit des La logique même du droit communau- times ? Des réunions dans tous les membres représentatifs de la zone cô- taire n’est pas seulement un ensemble départements ont permis de mettre tière Bretonne, est un exemple de dis- de normes. Guy Legrand, Responsable au point un outil commun et les résul- positifs de concertations mis en place. de la mission zone côtière et milieux tats de ce travail doivent déboucher Il est important de partager ce pro- marins à la DREAL de Bretagne, ex- à la proposition de zones auprès de jet dont l’idée est de créer une plique qu’il s’agit d’un objectif auquel Monsieur le Ministre. 15
CARREFOUR DES
Zones humides : de l’inventaire à la gestion L e constat est préoccupant. Sous 31 décembre 2012. Depuis 2002, 1 250 ha de zones humides et 370 km l’action de l’homme (construction le Conseil général a engagé, à la de cours d’eau ont ainsi été inven- de routes, urbanisation, création demande des acteurs locaux, la toriés. Stéven Kergoat, Animateur à de décharges sauvages, création de conduite d’un inventaire des zones l’association de Langazel, met en re- cours d’eau, drainage agricole,…), les humides du département. Le parte- lief, grâce à un exemple concret, ces zones humides sont menacées. Jean- nariat conclu entre le Conseil général enjeux environnementaux. Le projet Paul Le Roux, Vice-président délégué et le Forum des Marais Atlantiques a de création d’une décharge à Langa- aux politiques territoriales de l’eau et abouti à la réalisation d’outils adap- zel a nécessité la mise en œuvre de du logement au Conseil général du Fi- tés : un guide méthodologique et un mesures pour garantir la préservation nistère, précise dans son introduction logiciel dédié à la saisie, la consulta- d’un espace naturel remarquable. Les que le département est particulière- tion des données, et une cartographie objectifs de gestion sont : maintenir ment touché (10% du département des zones humides. la biodiversité et les sols pauvres, pour 3,4% à l’échelle nationale). Or, conserver les flux hydriques, rajeunir Un cadre précis les zones humides sont extrêmement la lande, entretenir les pâturages bo- importantes pour l’écosystème. Outre vins et les cultures, tout en maîtrisant les fonctions biologiques (diversité de la faune et de la flore) elles agissent pour des enjeux multiples les coûts. Enfin, la « non interven- tion » est aussi une façon de gérer le sur la régulation de l’eau (décryptage milieu. des crues, fonctions épuratoires). Les enjeux sont multiples : il s’agit Une trentaine d’années d’expérience C’est pourquoi il est aujourd’hui né- de mettre en place un mode de ges- sur site montre que la précision des cessaire d’adopter une gestion pu- tion efficace de la ressource en eau objectifs fixés garantit le bon dérou- blique de ce « patrimoine ». qui sauvegardent la biodiversité en lement des opérations. La mise en Le cadre réglementaire est fixé par la préservant le cadre de vie et l’activité place de partenariats est capitale pour Loi sur l’eau de 1992 et celle sur l’eau agricole du département. financer les expérimentations. Des ou- et les milieux aquatiques de 2005. Le Selon Jean-Christophe Gautier, Res- tils d’analyse et de suivi permettent de SAGE (Schéma d’Aménagement et ponsable de l’unité espaces naturels mesurer les impacts des actions me- de Gestion de l’Eau) a, par ailleurs, & aménagement à Brest Métropole nées et de convaincre les partenaires fixé une obligation d’inventaire au Océane, 5 000 ha d’espaces naturels, financiers. 17
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU LITTORAL ET EAU DE BAIGNADE Poluants, information et moyens de lutte ? Le problème des arlgues vertes P our Jean-Paul Le Roux, Vice-pré- Région Bretagne et l’Agence de l’eau) En outre, les riverains se plaignent des sident délégué aux politiques et les études menées en 2007 dans le fortes nuisances olfactives et de pro- territoriales de l’eau et du loge- cadre de la directive-cadre sur l’eau, blèmes sanitaires importants, dus à ment au Conseil général du Finistère, ont permis de collecter de nombreuses une teneur en hydrogène sulfuré (H2S) « il s’agit d’un sujet sensible car il a données et de mettre en évidence, no- très élevée sur certaines zones. pris une tournure particulière au vu tamment, l’importance des facteurs Selon Benoît Le Gaillot, de l’Agence des événements de l’été 2009 qui ont climatiques et de l’azote dans la pro- de l’eau Loire-Bretagne, des actions été fortement médiatisés ». Les enjeux lifération des algues vertes sur le litto- ont été menées par les partenaires sont nombreux : environnemental, ral breton. publics depuis 1994. Entre 2002 économique, réglementaire, finan- Les impacts sont importants : nom- et 2006, une charte nommée Pro cier, sociétal et politique. L’impact du breux dégâts sur la faune et la flore, Littoral a été signée entre l’Agence phénomène sur la santé publique est coût de ramassage des algues très éle- de l’eau, le Conseil régional et les préoccupant à tel point que les évé- vé (500 000 € à l’échelle de la région 4 départements de Bretagne. Ces dis- nements de l’été 2009 ont conduit à sur les dernières années). La pêche positions visaient à mettre en place la création d’une mission interminis- côtière est désertée sur une partie des bassins versants sur un certain térielle et au déplacement du Premier du littoral, le tourisme et l’économie nombre de baies. ministre dans les Côtes-d’Armor. pâtissent de la situation. L’accès aux Lutter en amont contre Le programme Pro Littoral (conduit plages est difficile et leur aspect visuel entre 2002 et 2006 et financé par dégradé. L’image ternie de la Bretagne les quatre départements bretons, la nuit aux ventes des produits locaux. la problématique des algues vertes Sylvain Ballu, Ingénieur au Centre d’étude et de valorisation des algues, identifie deux axes de lutte contre les marées vertes. Un axe préventif, seule réponse au phénomène sur le long terme. Et un axe curatif qui permet d’améliorer la qualité biologique et sa- nitaire des sites à court terme. Mais les outils et les moyens de ra- massage actuels sont insuffisants pour répondre au problème. Ce constat est confirmé par Yvette Doré, maire d’Hillion (Côtes-d’Armor, com- mune dont les plages sont propices 18
à la prolifération des algues vertes). également faire face au problème fermée. Une opération conjointe avec Le coût global du ramassage des al- de stockage des algues ramassées : des usines de traitement des ordures gues en 2009 s’élevait à 250 000 € la plate-forme à ciel ouvert, dispo- ménagères pourrait être une solu- (charge supportée en partie par le nible dans la commune, dégageait de tion viable et permettrait de traiter département) et la municipalité doit fortes émanations d’H2S et a donc été 20 000 tonnes d’algues. Gestion des cyanobactéries Wilfried Messiez-Poche, animateur une affaire de santé publique. « Elles développement. Cette technologie SAGE de la Baie de Saint-Brieuc (Côtes- peuvent influer sur la potabilité de l’eau permettra de détecter la proportion de d’Armor), rappelle que les problèmes et il n’est pas toujours possible de les clones toxiques dans une population liés à la gestion de l’eau dépassent le détecter car toutes les espèces ne pro- de cyanobactéries. cadre du seul problème de marée verte. duisent pas de toxines » souligne San- Influence des Les actions sont difficiles à définir, tout drine Pernet, Ingénieure d’études à la comme l’évaluation de leur efficacité. DDASS des Côtes-d’Armor. Le risque sa- La Commission locale de l’eau s’est fixé pour objectif d’établir un programme nitaire n’est donc pas évident à évaluer pour les populations qui se baignent ou phénomènes climatiques sur 10 ans visant à réduire de 30 % les qui consomment de l’eau. Une gestion flux d’azote dans la baie. Cette straté- du risque basée sur 3 niveaux d’alerte Extraction des sédiments, renouvelle- gie a été validée par les acteurs locaux. permet d’alerter les collectivités et de ment de l’eau, brassage par bullage, Jean-François Humbert, Directeur mettre en place des mesures adaptées. actions chimiques, actions biologiques, de recherches à l’Institut Pasteur/ Une surveillance active des plans d’eau sont autant de méthodes décrites INRA, fait ce constat : la prolifération est donc indispensable. Les évolutions par Luc Brient, Ingénieur d’études à des cyanobactéries augmente dans de la transparence et de la couleur du l’Université de Rennes 1, pour lutter la plupart des pays et semble croître plan d’eau montrent la présence de cya- efficacement contre le développement dans les écosystèmes aquatiques. Le nobactéries et des outils de détection des cyanobactéries. Les phénomènes réchauffement climatique pourrait en qui identifient toutes les molécules de climatiques jouent également un rôle être l’une des causes principales. En l’écosystème aquatique sont en cours important dans la prolifération des cya- effet, les études montrent qu’il existe d’implantation. Certaines méthodes nobactéries comme l’a montré un fait une corrélation entre la température semblent prometteuses. Par exemple, de 2001. Une crue exceptionnelle de la de l’eau et le développement des cya- des bouées prototypes équipées de Vilaine avait alimenté en algues et en nobactéries. Une eau chaude favorise capteurs enregistrent en continu les phosphore le plan d’eau d’Apigné. Mais le « relargage » du phosphore à partir données en provenance du milieu avec l’impact sur la baignade est irrégulier, des sédiments. Le phosphore est donc une précision exceptionnelle et un pro- ajoute Luc Brient, puisqu’il dépend de l’élément sur lequel il faut agir. gramme de conception de cartes à puce l’ampleur des efflorescences observées La lutte contre les cyanobactéries est de nouvelle génération est en cours de sur les plans d’eau. 19
11 GESTIONS CARREFOUR DES ème LOCALES DE L’EAU Offre multimétiers pour les eaux récréatives (OMER) Prévision des pollutions du littoral P ascal Kohaut, Responsable mar- à prendre en compte et impose de faire les baigneurs du risque sanitaire et keting ouest et chef de projet des recherches sur deux critères princi- sauvegarder l’activité touristique et OMER chez SAUR, expose l’offre paux : escherichia coli et entérocoques la renommée des stations balnéaires. multi-métiers de son groupe et les pro- instestinaux, avec des valeurs divisées Cette méthode d’évaluation des risques positions qui peuvent être faites aux par quatre. a permis de déterminer quatre niveaux collectivités pour répondre aux nou- de qualité pour l’eau. Selon ce mode Mesures préventives velles directives. Des outils spécifiques de mesure, une qualité d’eau insuffi- ont été déployés pendant l’été 2009 et sante pendant quatre années de suite huit sites dédiés permettent de réaliser rapidement des analyses et ainsi d’as- et correctives conduit, par exemple, à la fermeture de la plage. La mise en application de ce surer une gestion active des plages. système est prévue pour la saison bal- SAUR s’est d’ailleurs rapidement orien- La nouvelle façon de classer les plages néaire 2013. À noter que les premiers tée vers la problématique du littoral. nécessite une étude des données profils d’eaux de baignade devront Elle est déjà intervenue dans la mise en récoltées sur quatre années, ce qui être transmis au préfet du département place d’une méthodologie, dès 2003, permet de savoir si ces plages présen- pour le 1er décembre. Premières actions dans le cadre d’un programme euro- tent un problème sanitaire de façon à mener pour atteindre les objectifs péen à l’origine de la directive-cadre récurrente et prendre des mesures fixés : établir un état des lieux des de 2006. appropriées. plages (diagnostic), identifier et éva- La nouvelle directive, qui fait suite à la Une gestion active des plages a été luer les sources de pollution, dresser directive de 1976, simplifie les critères mise en place en 2009 pour protéger un plan de gestion avec des mesures 20
les activités de loisir (rejets des ca- ravanes et zones de camping) sont d’autres sources de pollution. Cer- tains facteurs comme la température ou les variations de la qualité de l’eau permettent aux agents contaminants de se développer. L’offre OMER propose des outils adap- tés à la maîtrise et à la gestion active de la qualité des eaux de baignade. Les méthodes microplaques (recom- mandées par la législation) impliquent des délais de réponse importants. Une gestion active des risques de pollution impose des délais de réaction très courts. Des outils à réponse rapide capables de détecter les facteurs de contamination bactérienne ont donc été mis en place. La méthode par impédancemétrie répond à ces exi- gences puisque la certification AFNOR préventives et correctives. Il est prévu être plus pertinents sur la protection validation l’a approuvée. Ces outils à de mettre en œuvre une campagne de l’environnement et la santé pu- réponse rapide complètent les mé- d’information du public dès 2011. blique. Le risque sanitaire lié à la bai- thodes officielles gérées par la DASS Évelyne Brionne, Responsable du gnade existe en eau de mer comme en (Direction des Affaires Sanitaires et laboratoire SAUR à Vannes, expose eau douce, en raison de la présence Sociales). trois techniques de gestion en vi- de micro-organismes qui ne sont mal- Pour Loïc Croissant, Ingénieur projet gueur : la méthode des microplaques, heureusement pas détectés par les chez SAUR, « Il est nécessaire de dis- normalisée en 1999 qui demande un outils d’analyse. Parmi les sources de poser d’un outil d’aide à la décision délai d’obtention des résultats de cette pollution microbienne marine, pour les collectivités qui permette de plusieurs jours. Or l’élément déter- il y a les apports, via les bassins ver- gérer au jour le jour les risques sur les minant en matière de gestion d’eaux sants, d’agents polluants (pollution eaux littorales ». Ainsi, il est possible de baignades est le temps. Le délai fécale des animaux drainés depuis de prédire à 48 heures la qualité sani- d’obtention des résultats par la mé- les pâturages par exemple). La mau- taire des eaux de baignade dans la ville thode des microplaques est de l’ordre vaise séparation des eaux pluviales, de Carnac. » de plusieurs jours. On préférera donc les deux autres méthodes : la mé- thode par duplication d’ADN ou PCR (réponse sous quatre heures) et l’im- pédancemétrie. Le délai nécessaire au transport des échantillons est en conséquence, également très impor- tant. C’est pourquoi, SAUR implante sur site les équipements nécessaires aux analyses. Les équipements ana- lytiques modernes ont l’avantage d’être peu encombrants et peuvent être facilement déplacés. Selon Frédérique Nakache-Danglot, experte en bactériologie chez SAUR, les objectifs sont clairement définis : 21
CARREFOUR DES ilaine : optimis e r la re ssourc e en eau Ille-et-V en place de nouveaux outils Le Département met pour optimiser la ressource en eau La modernisation des barrages L’Institut en Santé Le Département d'Ille-et-Vilaine assure la Agro-Environnement (ISAE) maîtrise d'ouvrage des trois barrages de Suivre la qualité des eaux naturelles, contrôler Haute-Vilaine. la potabilité et le fonctionnement des dispositifs En 2010, ces ouvrages font l'objet d'un d'épuration... autant de missions auxquelles l'ISAE ambitieux programme de modernisation : (Institut en Santé Agro-Environnement) contribue. • optimisation de la gestion hydraulique avec L'ISAE est agréé par les ministères chargés du un système de supervision moderne Développement durable et de l'Environnement, • travaux de sécurisation, de réhabilitation et de la Santé et de l'Agriculture. Il est accrédité par de modernisation le Cofrac (Comité français d’accréditions). • entretien des abords dans une logique de développement durable Contacts : Crédit photo : Richard Busch - E-DGSD-0210-003 Prélèvements des eaux et analyses microbiologiques catherine.loysance-paroux@cg35.fr Contact : Prélèvements des eaux, assainissement et analyses physico-chimiques Service de l’eau celia.brunel@cg35.fr patrice.pirot@cg35.fr Responsable stratégie industrielle et commerciale caroline.le-roux@cg35.fr Ille-et-Vilaine, la vie à taille humaine
Une gestion intégrée des barrages de la Haute Vilaine pour optimiser la ressource en eau L e Conseil général d’Ille-et-Vilaine une visite technique doit être réa- Une autre préoccupation que la sur- est propriétaire de trois barrages lisée sur les barrages tous les deux veillance est la gestion de l’eau qui ar- départementaux dans le pays de ans. Ceux-ci doivent être inspectés rive dans le bassin. Ludovic Lhuissier, Vitré, connus sous l’appellation « les tous les cinq ans et une étude des Responsable du pôle « Études France » barrages de Haute Vilaine ». Ces trois dangers doit être réalisée avant le à la Compagnie d’Aménagement des barrages, situés à l’est de Rennes, 31 décembre 2014. Coteaux de Gascogne, rappelle deux permettent de constituer des réserves problématiques : satisfaire les besoins Prévoir d’eau brute pour l’eau potable, d’as- en eau potable et limiter les rejets qui surer un débit minimum d’étiage et de proviennent de l’activité humaine (re- participer à la lutte contre les inonda- tions par écrêtement des crues. les apports en eau jets dus à l’exploitation des stations d’épuration par exemple). Les normes de sécurité sur le site Pour conclure, Samia Mejdi, Respon- sont bien sûr nombreuses. Christine Régis Bouvier, Technicien en charge sable des opérations chez DHI insiste Allain, Directrice de l’environnement des barrages au Conseil général d’Ille- sur les bénéfices induits par les outils au Conseil général d’Ille-et-Vilaine, et-Vilaine, revient sur les modes de d’aides à la décision qui permettent en rappelle les contraintes. Le cadre supervision appliqués au niveau des d’établir, en temps réel, un bilan des réglementaire est fixé par la directive barrages. Une surveillance en continu besoins et des ressources pour prévoir sur l’eau et la Loi sur l’eau et les mi- et en temps réel est effectuée sur le les apports en eau des barrages en lieux aquatiques déclinées au niveau site, notamment grâce à une liaison fonction des saisons et des conditions du SDAGE et des SAGE. Par ailleurs, Internet. climatiques. 23
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