Les ETI, leviers de la croissance en France - Cinq ans après leur création, quel bilan et quelles perspectives ?
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Les ETI, leviers de la croissance en France Cinq ans après leur création, quel bilan et quelles perspectives ?
Edito de Jacky Lintignat, Directeur Général de KPMG Alors qu’elle était encore inconnue il y a cinq ans, la notion d’Entreprise de Taille Intermédiaire a désormais sa place dans le débat public. Beaucoup de rapports ont été publiés ces dernières années sur ces entreprises souvent considérées comme le fer de lance de la compétitivité de notre pays. Pourtant, si la France a réussi depuis dix ans à créer un terreau favorable à la création d’entreprises, faisant d’elle le bon élève de l’Union européenne (le rythme de créations y a été multiplié par près de trois en 10 ans), elle peine toujours à faire grandir ses PME. Comme le montre cette étude, le groupe des ETI n’a pas crû depuis sa naissance officielle en 2008. A la frontière entre les PME et les grands groupes, les ETI n’ont pas été épargnées par la conjoncture et les contraintes de leur environnement concurrentiel. Mettre en place des actions spécifiques en faveur de leur développement est un véritable défi, tant il est complexe de saisir la réalité de cette catégorie très hétérogène et mouvante. Afin de mieux cerner leur(s) réalité(s), KPMG a réalisé en 2012 le panorama « Voyage au cœur des ETI : une stratégie de conquêtes ». A l’occasion des cinq ans de la Loi de Modernisation de l’Economie, quoi de plus logique pour notre cabinet, que de poursuivre ce travail et ces réflexions en collaboration avec ASMEP-ETI, qui a tant œuvré pour la reconnaissance de cette catégorie. Des initiatives ont été prises par les pouvoirs publics en faveur de ces entreprises et des actions émergent, ce dont nous nous réjouissons. Toutefois, gardons à l’esprit que le statut d’ETI ne doit pas constituer une fin en soi. Souhaitons à nos ETI d’aujourd’hui de devenir les grands groupes de demain, à dimension internationale. I3
Edito d’ Yvon Gattaz, Président d’ASMEP-ETI Il y a cinq ans les pouvoirs publics créaient, sur la suggestion de notre syndicat ASMEP, une nouvelle catégorie d’entreprises et donnaient enfin corps, en la nommant, à une réalité jusqu’ici ignorée : les Entreprises de Taille Intermédiaire (250 à 5 000 salariés). En cinq ans, grâce aux nombreux rapports, études, articles qui lui ont été consacrés, cette nouvelle catégorie d’entreprises dotées de solides atouts a progressivement trouvé sa place dans le débat public au point de s’imposer - dans les discours tout au moins - comme un véritable « actif stratégique » pour notre pays. Cet actif, il est urgent de le faire fructifier et ne pas le déprécier. Car le chemin parcouru dans les discours se heurte à la réalité implacable des faits. Cinq ans après leur création, comme l’illustre l’étude KPMG/ASMEP-ETI, le nombre d’ETI françaises n’a guère évolué. Malgré les superperformances des champions cachés, le paysage des ETI est marqué du sceau de la fragilité. En cause : la très forte exposition des ETI au déficit de compétitivité du site France. Face à une concurrence internationale toujours plus féroce, ces entreprises qui produisent, innovent, investissent et emploient dans notre pays se retrouvent plombées par leurs vertus. Confrontées à des perspectives assombries, se débattant dans un environnement réglementaire et fiscal toujours plus pesant, les ETI continuent, en bons soldats de l’économie, de résister. Mais pour combien de temps ? L’usure guette. Il est temps de redonner à ces entreprises un écosystème plus favorable et de construire un Mittelstand à la française. Alors, les ETI pourront exprimer tout leur potentiel au service de la reconquête industrielle, de la croissance et de l’emploi. Effectivement, les variations en nombre d’entreprises s’effectuent au bas de la catégorie où elles sont massées. Les fluctuations économiques font varier cette frontière. Mais les vraies ETI sont plutôt celles de 500 à 1 000 personnes, ces PME qui ont vraiment grandi, innové, exporté, et qui continuent de grandir vers 5 000 salariés tout en restant ETI. Ne nous inquiétons pas trop de ces statistiques de frontières effectivement fluctuantes. Il est surtout intéressant dans cette étude de considérer les ETI dites « récurrentes » dont l’effectif moyen est de 615 salariés. Remarquons enfin que la destinée d’une ETI n’est pas de devenir une GE (grande entreprise) car ces cas exceptionnels sont généralement dus à des concentrations financières, plutôt qu’à la croissance biologique normale de l’ETI, même de croissance. En réalité, les ETI sont assez grandes pour être fortes, innovatrices, exportatrices et investisseuses, et assez petites pour rester indépendantes et éviter le court-termisme de certains grands groupes financiers et boursiers. Elles ont souvent, pour leur capital, un caractère patrimonial, ce qui leur confère une vision du long terme, qualité exceptionnelle, à encourager pour la stabilité même de notre économie. Concernant la croissance externe des ETI, elle semble inférieure à celle du Mittelstand allemand, ce qui n’est pas étonnant compte tenu de la différence de performances entre les entreprises françaises et les entreprises allemandes depuis cinq ans. Il est certain que la croissance externe permet un développement plus rapide que la seule croissance interne, mais qu’elle exige un accompagnement financier pour les ETI, accompagnement plus facile en Allemagne qu’en France. Enfin, il faut classer cette intéressante étude dans le contexte de crise de ces dernières années, crise qui a frappé les ETI, même si celles-ci ont peut-être moins souffert que les autres catégories d’entreprises françaises. Les courbes d’évolution des chiffres d’affaires, des chiffres d’affaires export, et d’évolution des EBE (Excédents Bruts d’Exploitation) sont encourageantes pour nos ETI. I5
Sommaire Méthodologie Chapitre 1 Cette étude s’appuie sur plusieurs sources et rapports publiés récemment sur les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). En particulier, les travaux d’analyse reposent sur : Les ETI : une catégorie, plusieurs réalités ................................................ 8 • L’étude « Voyage au cœur des ETI : une stratégie de conquêtes », publiée par 1. Une catégorie volatile................................................................................................................. 9 KPMG en mars 2012 ; 2. Les ETI récurrentes, noyau dur d’une catégorie qui peine à croître .......................................... 11 • Les enseignements des rapports et ouvrages publiés sur les Entreprises 3. Des perspectives en demi-teinte............................................................................................... 12 de Taille Intermédiaire depuis cinq ans ; • Des sondages réalisés par OpinionWay en mars 2011, février 2012 et février 2013 auprès d’un échantillon de 250 dirigeants d’ETI de tous secteurs. Chapitre 2 La représentativité de l’échantillon a été assurée par un raisonnement et un L’ ADN des ETI ............................................................................................. 14 redressement en termes de secteur d’activité, de taille salariale et de région. L’échantillon a été interrogé par téléphone sur système CATI. 1. Le modèle gagnant du développement ..................................................................................... 15 • Une analyse quantitative, à partir des données disponibles dans la base 2. Un modèle à suivre : l’ETI surperformante ................................................................................ 17 Diane depuis 2003. 3. Le capital humain et la gouvernance : entre management familial et logique de grand groupe ........................................................................................................................ 19 Pour réaliser cette analyse, ont été exclues : • Les sociétés correspondant aux secteurs banque, assurance, agriculture et appartenant à l’Etat ; Chapitre 3 • Les entités dont la maison-mère ne répond pas aux critères des ETI (de facto, Le financement et l’écosystème des ETI .................................................. 20 exclusion des filiales des grands groupes) ; 1. Des financements peu diversifiés, voués à évoluer ................................................................... 21 • Les filiales d’entreprises étrangères ne répondant pas aux critères des ETI. 2. Etat des lieux des freins au développement et propositions ..................................................... 23 En revanche, les holdings dont le portefeuille de participations (essentiellement dans des PME) satisfait aux critères des ETI ont été inclues. La base Diane étant incomplète pour les données relatives à 2011, les chiffres précis sont issus de Annexes ................................................................................................................................... 26 la dernière année disponible de manière complète au moment de l’analyse, soit 2010. Les données de 2011 ont été intégrées pour identifier des tendances. 6I I7
1. Une catégorie volatile Chapitre 1 Les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) doivent Toutefois, toute entreprise respectant au moins deux Les ETI : répondre à un triple critère d’appartenance : de ces trois critères (effectif, chiffre d’affaires, total du bilan) est considérée comme une ETI. • Des effectifs compris entre 250 et 5 000 salariés ; une catégorie, plusieurs réalités • Un chiffre d’affaires qui se situe entre 50 millions Ainsi, avec moins de 250 salariés, une entreprise sera quand même une ETI si elle respecte les et 1,5 milliard d’euros ; critères de chiffre d’affaires et de bilan. La catégorie d’Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI) a été • Un total du bilan dont le niveau peut s’étager de introduite par la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) 43 millions à 2 milliards d’euros. en 2008, sous l’impulsion d’ ASMEP-ETI. Encore méconnues il y a quelques années, les ETI sont désormais perçues comme le moteur de l’économie française et le socle de Critères de définition des ETI selon la Loi de Modernisation de l’Economie la reconquête industrielle. Les ETI représentent 23 % de l’emploi salarié, 25 % de Effectif (nombre de salariés) la valeur ajoutée et 33 % des exportations de la France1. Chiffre d’affaires Total du bilan Mais que signifie et que regroupe vraiment cette catégorie ? Moins de 10 10 à 249 250 à 4 999 5 000 et + Moins de 2 M € Moins de 2 M € Micro-entreprises Moins de 2 M € Micro-entreprises 2 M € à 50 M € Petites Plus de 2 M € et moyennes Moins de 2 M € Micro-entreprises entreprises (PME) Entreprises 50 M € à 1,5 G € 2 M € à 43 M € de Taille Grandes Plus de 43 M € Intermédiaire entreprises (ETI) (GE) Moins de 2 M € Micro-entreprises 2 M € à 43 M € Plus de 1,5 G € 43 M € à 2 G € Plus de 2 G € G : milliards - M : millions Dans une étude publiée en mars 20122, l’Insee Lorsque l’on analyse la composition de cette recensait près de 4 600 ETI, soit 4,9 % du total catégorie d’entreprises, un constat s’impose : des entreprises en France. Cependant, si l’on ce groupe est marqué par une forte volatilité. fait abstraction des ETI implantées en France En moyenne, entre 2003 et 2011, 18 % de mais détenues par des groupes étrangers, on en la population des ETI fait son apparition dans dénombre 3 093 en 2010. la catégorie chaque année. 1 Les Cahiers du FSI n°4 : « Pour la croissance des ETI » - juillet 2012 2 Insee Première N° 1399 - mars 2012 : « Un tissu productif plus concentré qu’il ne semblait » 8I I9
La majorité des entrées s’effectue dans la première catégorie d’ETI en termes environ 5 % de cet effectif). Par ailleurs, l’industrie manufacturière (32 % des ETI) est 2. Les ETI récurrentes, noyau dur d’effectifs, c’est-à-dire dans le segment des 250 à 350 salariés. sous-représentée dans les entrées d’ETI (25 % des entrées). A l’opposé, le secteur d’une catégorie qui peine à croître des services présente le mouvement Celui des moins de 250 salariés constitue d’entrées le plus important (34 %), alors qu’il le deuxième groupe le plus important à ne représente que 28 % du total des ETI. Il Compte tenu de cette forte volatilité, 3 509 ETI sont • 347 ETI récentes, qui ont fraîchement rejoint la l’entrée. est intéressant de noter que les entrées de entrées et sorties de la catégorie des ETI plusieurs catégorie (depuis 2005) et ne l’ont plus quittée ; Il s’agit, dans ce cas, d’entreprises dont nouvelles ETI correspondent principalement fois entre 2003 et 2011. La population « stable » le nombre de salariés est inférieur au • 185 ETI surperformantes en 2010, qui représentent à un premier enregistrement dans cette des ETI dites récurrentes représente 61 % de plancher des ETI (250) mais qui ont connu les ETI les plus profitables (décile des entreprises catégorie : entre 2003 et 2011, les ETI qui la population totale des ETI en 2010. une croissance soutenue de leur chiffre dont le ratio « Excédent Brut d’Exploitation/Chiffre entrent dans le groupe sont en moyenne d’affaires, les propulsant au-dessus de la On identifie ainsi deux grandes catégories d’ETI selon d’affaires » est le plus élevé). 60 % à le faire pour la première fois. catégorie des PME. Très peu d’entrées se le critère du dynamisme et de la longévité sur Autrement dit, 40 % des sociétés entrantes 2. Les ETI volatiles (1 212 en 2010) représentent font par le haut : en général, moins de quatre la période 2003 à 2011 : ont déjà été comptabilisées comme ETI. les ETI qui ont « navigué » au moins deux fois entreprises par an entrent directement dans la catégorie « plus de 2 500 salariés » (soit 1. Les ETI récurrentes, qu’on peut classer en trois sur la période entre les statuts de PME et d’ETI, sous-ensembles selon leurs performances et leur et celles, beaucoup plus rares, qui ont quitté la stabilité : catégorie pour sortir « par le haut » et devenir de grands groupes, comme par exemple Boulanger, • Une majorité d’ETI permanentes (1 349 en 2010, Orpea, Isor… Les ETI entrantes par effectif (2010) soit 7 ETI récurrentes sur 10) qui se maintient dans la catégorie sur le long terme ; 120 110 100 Les différentes catégories d’ETI 80 64 60 57 ETI 38 40 23 20 11 0 0 ETI ETI
Evolution du nombre d’ETI de 2003 à 2011 Emploi total des ETI récurrentes (2003 = base 100) 3 500 615 3 232* 115 3 169 3 141 3 093 3 029 2 967 3 000 2 907 2 774 2 649 110 2 500 SALARIES EN MOYENNE 2 000 105 Emploi total France DANS LES ETI 1 500 100 Emploi total ETI récurrentes RECURRENTES 1 000 95 500 0 Source : Diane. 90 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Total ETI Entrées Sorties 1 881 ETI récurrentes *Source : Diane. Le nombre d’ETI pour 2011 ainsi que les entrées/sorties de l’année précédente sont des estimations Cette situation plus dégradée qu’il y a deux ans se des ETI en 2012. car la base Diane est incomplète pour 2011. retrouve dans les perspectives de profitabilité : si plus Avec 45 faillites comptabilisées dans cette catégorie, 44 % DES ETI PREVOIENT de la moitié (57 %) des ETI anticipe un maintien de la rentabilité à deux ans, elles ne sont plus que 29 % à prévoir une amélioration, contre 39 % en mars 2011. le taux de défaillances des ETI tend à s’accroître et à dépasser celui des PME. A la frontière entre la PME et le grand groupe, l’ETI subit les contraintes de son Dans son « Panorama des défaillances d’entreprises » environnement. UNE HAUSSE D’ACTIVITE 3. Des perspectives en demi-teinte paru début 2013, Coface met en avant la fragilisation Les perspectives d’évolution à deux ans : Selon de nombreux rapports, les ETI constituent le pilier du retour de la du chiffre d’affaires de la profitabilité compétitivité française, notamment par leur capacité à investir et à créer des emplois sur le long terme. Ce phénomène est à relativiser depuis Une forte 2007 car les ETI évoluent dans un contexte de fragilité économique augmentation 4% Une forte 1% augmentation national et international. Ainsi, interrogées en février 20133, plus de quatre (> 10%/an) 44% 29% CHIFFRE ETI sur dix (41 %) déclarent avoir augmenté leur activité et 36 % l’avoir D’AFFAIRES MOYEN maintenu, mais 23 % déplorent une baisse de leur activité. Une augmentation 40% Une augmentation 28% (< 10%/an) DES ETI RECURRENTES : S’agissant de leur avenir, les perspectives ne sont pas homogènes : 44 % 204 anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires dans les deux prochaines années (contre 56 % en mars 20114), et 10 % une baisse (contre 2 % en Un maintien 46% Un maintien 57% mars 2011). MILLIONS € Plus inquiétant encore, près du quart (24 %) des ETI qui ont connu une baisse de leur activité depuis deux ans anticipe la même tendance pour Une baisse 10% Une baisse 14% l’avenir. Sur le plan de l’emploi, si la majorité des ETI prévoit d’augmenter (15 %) ou de maintenir (68 %) les effectifs dans les deux prochaines années, 17 % Evolution du chiffre d’affaires moyen (K €) anticipent une diminution. Cela contraste avec la situation constatée en 2011, quand seules 5 % des ETI prévoyaient une baisse de leurs effectifs, 220 000 et 27 % une augmentation. 3 093 200 000 204 599 ETI* 182 957 180 000 164 164 160 000 Total ETI EN 2010, DONT 1 881 ETI récurrentes RECURRENTES 140 000 ETI surperformantes 120 000 *Hors filiales de groupes Source : Diane. 3 Sondage OpinionWay pour KPMG – février 2013 100 000 4 Sondage OpinionWay pour KPMG – mars 2011 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 12 I I 13
1. Le modèle gagnant du développement Chapitre 2 Si les ETI constituent un groupe hétérogène, leur compétitivité. Ainsi, les ETI constituent 18 % des L’ ADN des ETI modèle de développement présente des points communs. établissements des pôles de compétitivité. Ces dernières sont très tournées vers l’international et près de 95 % exportent leurs produits, contre Les ETI sont donc des PME… qui ont su grandir ! D’une part, les ETI actionnent 60 % pour les PME membres de pôles7. D’ailleurs, Non seulement elles savent utiliser les leviers « classiques » le levier de l’innovation. cette politique active de partenariats se retrouve dans de développement des entreprises performantes permettant le fort ancrage territorial des ETI, qui contribuent la croissance organique, mais elles actionnent également Celle-ci est perçue par 90 % des dirigeants d’ETI souvent au dynamisme de leur région. le levier de la croissance externe, créant un phénomène comme le principal vecteur de développement5. d’accélération. L’innovation doit être comprise au sens large et D’autre part, les ETI sont tournées se décliner dans plusieurs domaines : vers l’international et la majorité a une • L’innovation produit, bien sûr, qui est plébiscitée activité en dehors de nos frontières. par près de trois ETI sur quatre. Celle-ci doit apporter une amélioration permanente de la Cette présence peut prendre plusieurs formes : qualité, permettre l’élargissement de la gamme • L’exportation, première forme d’internationalisation ; de produits ou services, différencier l’offre par rapport à celle des concurrents… Selon le Fonds • L’implantation, le rachat ou la création de filiales ; Stratégique d’Investissement (FSI)6, les ETI • Les partenariats et les joint ventures. concentrent un quart des dépenses de Recherche & Développement en France. Les exportations annuelles par salarié des ETI sont 2,5 fois plus importantes que dans les PME. • L’innovation process permet d’améliorer l’efficacité Leur chiffre d’affaires à l’export a augmenté depuis et la rentabilité de l’entreprise et de son 2003, même si son poids sur l’activité totale a peu organisation pour la rendre la plus compétitive évolué, passant de 17 % en 2003 à 21 % en 2011. possible. Les ETI exportatrices sont majoritairement issues du • L’innovation commerciale, afin de mieux répondre secteur de l’industrie (huit sur dix)9. aux attentes des différents marchés auxquels les Selon la DGCIS10, l’Union européenne reste ETI s’adressent. la principale destination de l’activité • Les innovations sociales, pour rester attractif internationale des ETI françaises, même si ce et attirer les meilleurs talents. phénomène diminue : en 2011, environ 60 % du chiffre d’affaires à l’étranger est réalisé dans un pays Afin d’investir au mieux en matière d’innovation, de l’Union européenne. En termes d’implantations les ETI font appel très largement, pour plus de à l’étranger, 22 % des ETI étudiées par la DGCIS 70 % d’entre elles, à des partenariats. possèdent une filiale dans cette zone. Cette ouverture est assez spécifique des ETI. Toutefois, les chefs d’entreprise ont conscience que Les partenariats les plus fréquents sont noués avec le développement de leur ETI passe par la recherche des universités ou grandes écoles (32 % des ETI), de nouveaux marchés, particulièrement dans les avec des réseaux d’entreprises (23 %) ou avec leurs pays émergents, pour palier le manque de croissance clients ou sous-traitants (21 %). de l’économie hexagonale. Ainsi, 11 % des ETI Des partenariats existent également avec possèdent au moins une filiale en Asie et 4 % en les laboratoires de recherche et les pôles de Amérique latine. 5 Étude KPMG « Voyage au cœur des ETI : une stratégie de conquêtes » - mars 2012 6 Les Cahiers du FSI n°4 : « Pour la croissance des ETI » - juillet 2012 7 Rapport Oséo 2012 sur l’évolution des PME - référence AFIC 8 « l’emploi, l’emploi, l’emploi : les ETI s’engagent », Plateforme de propositions de ASMEP-ETI - 2012 9 Rapport Oséo 2012 sur l’évolution des PME - référence Douanes 10 Le 4 pages de la DGCIS n°20 - juin 2012 14 I I 15
Evolution comparée du chiffre d’affaires à l’export moyen La croissance externe constitue un facteur selon la catégorie (K €) d’accélération des leviers de développement classiques que sont l’innovation et l’international. LES ETI CONCENTRENT 45 000 INNOVATION Grâce à elle, les ETI peuvent notamment acquérir et 43 434 implanter des relais de production ou de distribution LE QUART 40 000 à l’étranger. Elle permet aux ETI de se positionner CROISSANCE DES DEPENSES EXTERNE sur de nouvelles innovations sans pour autant avoir à les développer elles-mêmes. C’est la logique DE R&D 35 000 34 686 de l’acquisition de nouvelles technologies ou de 30 000 nouvelles compétences détenues par une entreprise INTERNATIONAL rachetée. Symétriquement, les efforts d’innovation 25 000 conduits par les ETI les conduisent parfois à rechercher des opportunités de croissance externe, par exemple pour diffuser un nouveau produit. 20 000 Ce qui distingue donc les ETI des PME, c’est 15 000 leur capacité à absorber d’autres entreprises afin 22 % 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 d’atteindre un nouveau stade de développement. ETI récurrentes Total ETI DES ETI ONT UNE FILIALE DANS L’UNION EUROPEENNE Le levier de la croissance externe Si la croissance organique par l’internationalisation et l’innovation reste la voie naturelle du développement des entreprises, elle n’est pas suffisante 2. Un modèle à suivre : l’ETI surperformante pour faire émerger rapidement des ETI. La croissance externe représente le facteur discriminant pour passer du statut de PME à celui d’ETI. Ce phénomène de concentration s’est particulièrement vérifié en Allemagne pendant la période 1996-2006, décennie au cours de laquelle Les ETI surperformantes correspondent aux l’effectif total des ETI surperformantes a en effet 60 % sept entreprises sur dix ont racheté une PME ou procédé à une fusion. entreprises qui satisfont à la fois un critère de diminué de 11 %, quand l’effectif moyen diminuait Cette évolution est un des facteurs explicatifs de la plus grande taille longévité (elles ne sont sorties de la catégorie ETI de 9 %. A titre de comparaison, l’effectif moyen des moyenne des PME allemandes par rapport à leurs consœurs françaises. qu’une seule fois au maximum sur la période 2003 ETI récurrentes ne diminuait que de 3 % sur la même DU CHIFFRE D’AFFAIRES à 2011) et un critère de performance (être dans le période. Interrogées en février 201211, 29 % des ETI avaient réalisé une opération décile des ETI récurrentes les plus profitables14). Les ETI surperformantes se sont donc probablement DES ETI A L’ETRANGER de croissance externe dans les cinq années précédentes. Ce phénomène On en dénombre 185 en 2010. Qu’est-ce qui les adaptées au nouveau contexte économique en EST REALISE DANS concernait même 45 % des plus grandes ETI de plus de 1 000 salariés. différencie des autres ETI ? diminuant leurs effectifs. Toutefois, de 2010 à 2011, L’UNION Un an après, ce sont 17 % des ETI qui ont réalisé une opération de l’effectif moyen des ETI surperformantes a augmenté EUROPEENNE croissance externe dans les deux dernières années. Et 21 % prévoient Performance et taille : une corrélation de 14 %, ce qui peut laisser penser que cette d’en réaliser une autre d’ici deux ans12. positive ? décorrélation ne serait que passagère. Cette proportion grimpe à 59 % chez les ETI qui ont déjà réalisé des Ceci peut être mis en relation directe avec les opérations de croissance externe et à 32 % pour les entreprises qui sont Jusqu’en 2007, on pouvait identifier une corrélation positive entre la taille de l’ETI et sa performance. activités les plus représentées parmi les sociétés en croissance. surperformantes : en effet, le secteur de l’immobilier, La crise semble avoir changé ce phénomène, au Les principales motivations citées par les dirigeants sont les suivantes13 : profit des sociétés plus petites. Ainsi, en 2010, le location et services aux entreprises, qui est surreprésenté dans les ETI surperformantes aurait 59 % DES ETI QUI ONT FAIT DE • Augmenter le chiffre d’affaires et la part de marché (38 %) • S’implanter sur de nouveaux marchés (35 %) quart des ETI qui surperforment appartient à la catégorie 350-999 employés et 31 % sont dans la catégorie des moins de 250 salariés (contre 17 % pour l’ensemble des ETI). Sur la période 2007-2010, été moins victime de la perte de performance des entreprises, et nécessite par ailleurs des effectifs moins nombreux que pour l’industrie. LA CROISSANCE EXTERNE • Atteindre une taille critique et gagner en rentabilité (21 %) DANS LES 2 DERNIERES • Acquérir des compétences (17 %) ANNEES, EN PREVOIENT UNE AUTRE D’ICI 2 ANS 11 Sondage OpinionWay pour KPMG - février 2012 12 Sondage OpinionWay pour KPMG - février 2013 13 14 Etude KPMG « Voyage au cœur des ETI : une stratégie de conquêtes » - mars 2012 La profitabilité a été mesurée par le calcul du ratio EBE/CA (Excédent Brut d’Exploitation/Chiffre d’affaires). 16 I I 17
Une meilleure résistance à Le développement à l’international a tiré 3. Le capital humain et la gouvernance : la crise économique la croissance de ces ETI surperformantes. Celles-ci savent profiter des crises pour aller entre management familial et logique Les ETI surperformantes ont su résister à la chercher de nouvelles opportunités. La marge sur l’excédent brut d’exploitation de grand groupe crise : leur chiffre d’affaires total a augmenté de 9 % entre 2007 et 2010 (contre une des ETI surperformantes a, elle aussi, baisse de 14 % pour l’ensemble des ETI). augmenté de deux points entre 2007 Sur la même période, le chiffre d’affaires à et 2010. l’export augmentait de 22 %. La croissance n’est jamais le fruit du hasard et elle Deux formes de management coexistent au sein des commence souvent par la vision et la volonté d’un ETI françaises. La moitié des ETI ont un mode de entrepreneur. Le dirigeant, en porteur de projet, est gestion des ressources humaines très proche de le véritable chef d’orchestre du développement. celui des PME, avec des circuits de décision très Il insuffle l’esprit et la passion dans son entreprise. courts. Chiffre d’affaires à l’export (en % du chiffre d’affaires total) Pour cela, il lui faut prendre des risques en pleine Ce management s’inspire du management familial. conscience. Dans une enquête sur les dirigeants de Ce phénomène est à relier à la structure même 26% PME de croissance parue en 201015, parmi tous les des ETI. Selon la DGCIS, près des deux tiers des facteurs de développement, le plus discriminant est ETI nationales sont patrimoniales (le capital est 24% 24,02% l’obsession de la croissance. Dans cette étude, 80 % détenu de manière significative par une ou plusieurs des dirigeants de PME de croissance indiquaient personnes physiques) et 40 % sont familiales. 22% qu’ils avaient pris des risques, qu’ils l’acceptaient et 21,23% Pour l’autre moitié, le mode de management 20,78% qu’ils continueraient à en prendre dans le futur. 20% s’inspire du modèle des grandes entreprises. Cependant, le dirigeant d’une ETI doit s’entourer de Ces entreprises mettent en place des systèmes de compétences et savoir déléguer. A mesure que son rémunération élaborés : intéressement, participation, 18% entreprise grandit, le dirigeant prend conscience qu’il dividendes, association au capital… D’ailleurs, 48 % ne peut pas tout gérer. En particulier, il doit pouvoir des dirigeants d’ETI interrogés en 2011 affirment 16% s’appuyer sur des managers de confiance, impliqués avoir innové dans le domaine du management et des dans le développement de l’entreprise. ressources humaines au cours des trois dernières 14% années16. 12% 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 ETI surperformantes ETI récurrentes ETI volatiles Performance et segmentation On observe ici un changement dans le profil des entreprises surperformantes, qui étaient sectorielle jusqu’en 2009 dominées par l’industrie des Le secteur de l’immobilier, location et matières premières. Cette évolution est services aux entreprises est celui qui le reflet de celle de l’économie française, rassemble le plus d’ETI surperformantes toujours plus orientée vers les services et (43,5 % contre 28 % dans le total des ETI). moins vers l’industrie. 15 Les études KPMG « Les PME qui grandissent », éditions 2008 et 2009/2010, s’intéressent aux 2 000 PME qui génèrent une croissance quatre fois supérieure à la moyenne dans leur secteur d’activité sur cinq ans. 16 Sondage OpinionWay pour KPMG – mars 2011 18 I I 19
1. Des financements peu diversifiés, Chapitre 3 voués à évoluer Les ETI investissent plus que les PME ou les grandes ont été essentiellement actionnés au cours des deux Le financement entreprises. Leur taux d’investissement est de 25 % en moyenne contre 20 % pour les autres catégories18. années précédentes : l’autofinancement et le crédit bancaire. Près de huit dirigeants sur dix citent l’un ou et l’écosystème des ETI Comment financent-elles ces investissements ? l’autre en première position, loin devant toute autre solution. Déjà en mars 2011, lors d’une précédente Autofinancement et crédit bancaire, étude de KPMG sur le sujet, les résultats étaient De nombreux rapports pointent le manque d’ETI en France, principaux moyens de financement similaires. Près de trois ETI sur quatre reconnaissent notamment par rapport à nos voisins européens en Allemagne des ETI en 2013 que l’autofinancement à lui seul a constitué et au Royaume-Uni où l’on dénombre respectivement 12 000 leur première ou (leur) seconde source de et 8 000 ETI. Ainsi, le rapport Gallois, rendu au premier Ministre en S’il est un domaine où les ETI sont encore peu financement. novembre 201217, déplorait-il des freins au développement des ETI, friandes d’innovation, il s’agit de leurs modes de L’endettement bancaire représente 200 % de financement. De ce point de vue, elles restent la valeur ajoutée des ETI contre 100 % dans notamment le manque de fonds propres, les obstacles juridiques culturellement des « grosses PME ». Selon un les PME20. et fiscaux (fiscalité de la transmission d’entreprises sondage mené en 2013 auprès de 250 dirigeants et des plus-values, seuils fiscaux et sociaux multiples…), d’ETI19, il ressort que seuls deux leviers financiers le manque de soutien des donneurs d’ordre ou encore les réticences des entrepreneurs à prendre des risques face à la croissance de leur entreprise. Comment lever ces barrières et favoriser le développement Quels ont été vos principaux moyens de financement au cours des deux dernières années ?19 des ETI en France ? L'autofinancement 52% 72% L'emprunt auprès 26% 51% d'établissements financiers Les financements publics 12% 19% L'ouverture de votre capital à 2% 3% des associés ou employés L'ouverture de votre capital à 2% 3% des investisseurs extérieurs La cotation en bourse 1% 2% Autre 1% En 1er En 1er ou en 2nd Interrogées sur les sources de financement qu’elles Seules 8 % envisagent d’ouvrir leur capital à des mobiliseront dans les deux années à venir, les fonds d’investissement, 7 % à la famille ou à des ETI restent sur la même ligne, plaçant en n°1 les salariés et à peine 1 % parle d’introduction en financements bancaires (61 %). Bourse. 17 « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française » rédigé par Louis Gallois, Commissaire général à l’Investissement, pour le Premier ministre (novembre 2012). 18 Les Cahiers du FSI n°4 : « Pour la croissance des ETI » - juillet 2012 19 Sondage OpinionWay pour KPMG - février 2013 20 Source : Banque de France - avril 2012 20 I I 21
Quel(s) type(s) de financements allez-vous rechercher Ainsi, le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) Et parmi les dirigeants favorables, 47 % envisageaient dans les deux prochaines années ? a d’ores et déjà ciblé 742 ETI, dont 40 ont bénéficié d’y avoir recours. de participations en portefeuille pour un montant 236 Par ailleurs, le lancement d’une véritable Bourse total de 655 millions d’euros. La Banque Publique des PME-ETI, préconisée par le rapport Rameix- Des financements bancaires 61% d’Investissement (BPI) créée début 2013 a pour Giami, est attendu dans le courant de l’année 2013. objectif d’offrir aux entreprises, en priorité aux TPE, ETI SONT COTEES Des financements publics Une ouverture du capital à 8% 32% PME et ETI, un service de financements de proximité à l’aide d’une palette élargie d’instruments financiers et de conseils pour intervenir à tous les moments du Enfin, les premiers fonds obligataires mutualisés à destination des ETI émergent – à l’image du fonds Micado France 2018 qui ambitionnait de lever 300 des fonds d'investissement millions d’euros et s’est finalement contenté de 60. développement de l’entreprise. D’ailleurs, selon une La nouveauté du produit explique peut-être la frilosité Une ouverture du capital à étude publiée en octobre 201221, 83 % des dirigeants la famille ou à des salariés 7% des investisseurs, mais il ne fait aucun doute que le de PME/ETI se déclaraient favorables à la création futur du financement des ETI passera par Une cession ou transmission d’une Banque Publique d’Investissement. de votre entreprise 2% ce type d’innovations financières. Une introduction en bourse 1% 1 ETI Autre 7% 2. Etat des lieux des freins au développement SUR 3 VA RECHERCHER Aucun 23% et propositions Source : Sondage OpinionWay pour KPMG - février 2013 DES FINANCEMENTS Pour près de huit ETI sur dix (78 %), les principaux domestique, la très forte exposition des ETI PUBLICS DANS LES freins au développement sont liés à la conjoncture internationalisées au site France et à son déficit de DEUX ANS A VENIR économique et à l’environnement concurrentiel. compétitivité coût (travail, fiscalité, réglementation) Ce conservatisme s’explique sans trop de mal. Nombre d’ETI sont Ce dernier point met l’accent sur l’enjeu que constitue un frein majeur à leur développement. réticentes à ouvrir leur capital, de peur de ne plus être maîtres de leur constitue l’écosystème de compétitivité pour La hausse des coûts d’achat et des matières destin ou plus prosaïquement de s’engager dans un processus compliqué, les Entreprises de Taille Intermédiaire. Les ETI premières affecte également près d’une ETI sur nécessitant un fastidieux travail de communication, sans garantie de qui produisent, investissent et emploient en trois (32 %), tout particulièrement dans l’industrie pouvoir en ressortir aisément. Seules 236 ETI sont cotées sur les France peinent à se battre à armes égales, à (46 %). Sans surprise, le financement et la fiscalité compartiments B et C d’Euronext ou sur Alternext, selon le rapport annuel l’international, avec leurs concurrents étrangers. ressortent comme les principaux freins pour 2011 de l’Observatoire du financement des entreprises par le marché. Au-delà d’une conjoncture dégradée qui affecte respectivement 20 % et 12 % des ETI. 40 ETI ONT BENEFICIE D’UNE Ce nombre est non seulement faible, mais en baisse régulière, ce que déplorait le rapport Rameix-Giami en 2011. Une nécessaire évolution des financements des ETI les ETI traditionnelles positionnées sur le marché Quels ont été selon vous les principaux freins au développement de votre entreprise au cours PARTICIPATION DU FONDS STRATEGIQUE Pourtant, les méthodes traditionnelles de financement des ETI sont des deux dernières années ? D’INVESTISSEMENT appelées à évoluer. D’abord, pour financer les investissements et les opérations de croissance externe indispensables à leur bon développement. La conjoncture économique/ la concurrence 61% 78% Ensuite, parce que les nouvelles règles prudentielles qui affectent progressivement les banques (Bâle III) et les assurances (Solvency II) La hausse des coûts des achats/ 10% 32% vont modifier en profondeur les conditions auxquelles ces institutions, matières premières traditionnels soutiens des ETI, vont pouvoir continuer à les financer. Les financements 12% 20% Ce phénomène de désintermédiation bancaire, déjà amorcé, pousse les ETI à chercher des solutions alternatives sur les marchés financiers, et les ETI 8% qui se développent rapidement ont su se doter des bons outils financiers. Les obligations administratives 6% 15% En particulier, elles vont devoir recourir aux opérations de fonds propres En 1er comme alternative au financement par la dette. La fiscalité 3% 12% SEULEMENT DES En 1er ou en 2nd ETI ENVISAGENT A cet égard, les acteurs publics se sont emparés du sujet pour Un changement dans le capital/ 1% 3% D’OUVRIR LEUR renforcer leurs capacités d’intervention auprès des ETI. la gouvernance CAPITAL A DES FONDS Des fusions/acquisitions 2% D’INVESTISSEMENT Autre 2% 6% Source : Sondage OpinionWay pour KPMG - février 2013 21 Observatoire réalisé par OpinionWay en partenariat avec Challenges, i>Télé et la Banque Palatine 22 I I 23
Stabiliser l’environnement et alléger la fiscalité, De la pédagogie, du partage d’expériences et des Faciliter l’accès aux marchés financements adaptés sont nécessaires pour lever notamment en matière de transmission ces barrières ! financiers et diversifier les sources On constate que 15 % des ETI citent les obligations administratives de financement Le rapport Gallois préconise, par exemple, comme l’un des principaux freins à leur développement. la création de fonds sectoriels destinés à favoriser Selon l’enquête de conjoncture 2012 d’Oséo, En matière de fiscalité, 12 % jugent qu’elle constitue l’un des les rapprochements, tels que Aerofund dans 31 % des ETI déclaraient être pénalisées par le principaux freins à leur développement. Parmi eux, l’instabilité est l’aéronautique. resserrement des conditions d’accès au crédit, LES CAPITAUX déplorée à 77 % et le montant global de la fiscalité à 82 %. contre seulement 21 % un an plus tôt24. Une ETI sur PROPRES DES ETI = Stabiliser l’environnement fiscal et administratif des PME et ETI est donc Désacraliser et faciliter l’ouverture cinq estimait être freinée dans son développement 40 % un enjeu majeur. Des dispositifs tels que le Crédit Impôt Recherche (CIR) du capital faute de fonds propres ou d’endettement excessif. Les ETI sont confrontées à une nécessaire sur l’innovation doivent être pérennisés. Dans cet objectif, le pacte national DU BILAN pour la croissance, la compétitivité et l’emploi présenté par le Premier Ouvrir son capital, c’est faire entrer un investisseur qui devra être un partenaire de long terme et proche diversification de leurs financements. ministre Jean-Marc Ayrault en novembre 2012, propose 35 mesures pour En matière de marchés financiers, faciliter l’accès permettre à la France de redevenir compétitive à l’international. du terrain, au côté du dirigeant. Mais il existe encore de nombreuses barrières et réticences des dirigeants et simplifier les conditions d’utilisation d’une bourse En particulier, le pacte inclut un allégement des coûts des entreprises de dédiée aux PME et ETI doit passer par une meilleure 20 milliards d’euros par an via le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et d’ETI face à l’ouverture du capital, qui ont besoin de pédagogie. Au cours des deux dernières années, communication sur les modalités d’intervention des l’Emploi (CICE). Les entreprises bénéficieront du CICE sur leurs impôts au fonds d’investissement et sur les conditions d’accès titre de l’exercice 2013. Cela représentera une baisse des coûts pour les seules 7 % des ETI ont réalisé des opérations de rachat ou transmission de parts. Le plus à une bourse dédiée. entreprises d’environ 4 % en 2013, puis de 6 % de la masse salariale brute Pour être efficace, la future Bourse des PME-ETI devra en dessous de 2,5 du SMIC à partir de 2014. Dès 2013, les PME qui le souvent, il s’agit de rachats par des tiers extérieurs à l’entreprise. Près de 80 % des entreprises financées prendre en compte ces éléments. Interrogée en demanderont pourront en bénéficier sous forme d’avance de trésorerie. février 2013 concernant les mesures qui faciliteraient par le capital-investissement français en 2011 sont La fiscalité doit être également adaptée afin qu’elle ne soit pas un des PME et environ 20 % des ETI23. une entrée en bourse, plus de la moitié (52 %) des 69 % DES DIRIGEANTS D’ETI frein à la détention ou la transmission d’actions. Parmi les mesures qui peuvent être envisagées et qui ont été soumises à un panel de 250 dirigeants d’ETI22 : A ce titre, le rôle de la BPI et en particulier sa composante FSI (surtout dans sa dimension ETI plébiscite une simplification des formalités de publicité et la réduction des frais. 44 % seraient également favorables à la valorisation comptable SERAIENT FAVORABLES régionale) est essentiel. De ce savoir-faire dépendra de leur entreprise lors de sa transmission. Faciliter A L’INSTAURATION DE • 69 % des dirigeants d’ETI seraient favorables à l’instauration de la généralisation des ouvertures de capital des ETI le retrait de la cote semble être moins un enjeu, NOUVEAUX ABATTEMENTS nouveaux abattements sur les droits de mutation des parts avant françaises. puisque seulement un tiers des ETI y serait favorable. SUR LES DROITS DE 70 ans pour encourager le passage de relais dans les entreprises. MUTATION DES PARTS 19 % s’y déclarent même très favorables. Soutenir le développement des ETI En matière de financement, les ETI semblent AVANT 70 ANS ouvertes à de nouvelles voies de financement : • La conservation par l’usufruitier du droit de vote au sein de l’assemblée à l’international ainsi, 59 % d’entre elles se déclarent favorables générale permettrait également de faciliter la transmission anticipée des Selon l’enquête annuelle sur les ETI d’Oséo et à la possibilité d’émettre des obligations sur un entreprises. Les ETI y sont favorables pour 65 % d’entre elles. la DGCIS d’avril 2012, il ressort que les performances marché qui serait spécifiquement dédié aux ETI. • Enfin, 64 % plébiscitent un alignement du statut fiscal des actionnaires des ETI à l’international sont affectées par le climat non-dirigeants sur le régime des biens professionnels en matière récessif qui affecte l’Europe. d’ISF en contrepartie d’un engagement de conservation des titres sur En septembre 2012, Ubifrance a annoncé qu’il plusieurs années (huit ou dix ans). proposerait un programme de prospection et d’accompagnement pour 800 ETI identifiées comme Favoriser les mises en relation 82 % JUGENT QUE LE MONTANT et le rapprochement de PME et ETI La stratégie de croissance par acquisition d’entreprises est risquée et les « stratégiques » par le FSI. DE LA FISCALITE A chefs d’entreprise le savent. Pourtant, la croissance externe constitue un ETE UN FREIN A LEUR levier majeur du développement des ETI. Cependant, ce type d’opération DEVELOPPEMENT AU COURS DES DEUX se heurte à des barrières fortes, telles que : DERNIERES ANNEES • Le manque de moyens de financement ; • Une appréhension forte face aux risques ; • Les échecs rencontrés lors de précédentes opérations ; • La complexité à gérer les entreprises rachetées, associée au risque de ne pas obtenir les synergies attendues du fait du rapprochement ; • Dans certains cas, la difficulté de passer de l’affrontement à l’alliance, qui peut expliquer qu’un dirigeant préfère vendre sa société à un groupe étranger qu’à son concurrent. 23 Rapport Oséo 2012 sur l’évolution des PME – référence AFIC 22 24 Sondage OpinionWay pour KPMG – février 2013 Oséo/DGCIS : Enquête annuelle de conjoncture auprès des ETI – avril 2012 24 I I 25
Répartition sectorielle des ETI (2010) 2% 1,4% Annexes 4,1% Industrie manufacturière 29,8% Construction Commerce ; réparations automobiles et d'articles domestiques 28,5% Hôtels et restaurants Transports et communications Immobilier, location et services aux entreprises Santé et action sociale 3,6% Services collectifs, sociaux et personnels Autres secteurs 6,3% 22,9% 1,4% L’âge moyen et médian des ETI par catégorie 45 38,9 40 37,1 36 35 33 31,1 30 28,1 28 25 24 Age médian* 20 Age moyen 15 10 5 0 ETI ETI ETI ETI permanentes récentes surperformantes volatiles Source : Diane * L’âge médian correspond à l’âge tel que la moitié de la population considérée est moins âgée et l’autre moitié plus âgée. 26 I I 27
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