Les jeunes entreprises du secteur de la coiffure - Caractéristiques et besoins d'accompagnement - Institut ...
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Les jeunes entreprises du secteur de la coiffure Caractéristiques et besoins d’accompagnement
Cette étude a été réalisée à la demande de la Fédération Nationale de la Coiffure (FNC), avec le soutien de la Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS). Direction - Catherine Elie Rédaction et traitement des données - Sophie Botha Enquête - Cabinet SOS Phoning EDITION NOVEMBRE 2012 Les citations doivent néanmoins systématiquement mentionner la source. Copyright Les demandes de citations d’extraits doivent être adressées au préalable à : dir@infometiers.org ou contacter Mme Isabelle Roy isabelle.roy@fnc.fr 2
PLAN Introduction 5 1. Un secteur en forte mutation 5 2. L’étude dresse un portrait des entrepreneurs installés ces trois dernières années 6 Les créateurs-repreneurs d’entreprises de coiffure : caractéristiques et parcours professionnel 9 3. Un entrepreneuriat essentiellement féminin 9 4. 8 % des créateurs sont d’origine étrangère 9 5. L’âge moyen des dirigeants à l’installation est de 38 ans 9 6. Les entrepreneurs de coiffure sont des professionnels aguerris 10 7. 79 % des dirigeants formés par apprentissage ont un brevet professionnel 10 8. Les entrepreneurs sont majoritairement d’anciens salariés 12 9. Les investisseurs représentent 1 installation sur 10 13 Le parcours d’installation 15 10. 41 % des projets de création sont mûris durant l’enfance et la période de formation 15 11. La principale motivation des dirigeants est le désir d’indépendance 15 12. Le choix de localisation du salon tient de plus en plus compte de l’environnement économique 16 13. Les coûts moyens d’installation sont légèrement en hausse pour les salons indépendants 17 14. 69 % des entrepreneurs réalisent un emprunt bancaire 18 15. 40 % des projets d’installation bénéficient d’aides financières publiques 20 16. Les entrepreneurs mobilisent très peu les réseaux d’appui à la création d’entreprise 20 17. Formation : 78 % des entrepreneurs ont suivi le stage préalable à l’installation 21 18. Une entreprise sur cinq adhère à un syndicat professionnel 22 19. Parcours d’installation : ce qu’en pensent à posteriori les dirigeants 23 20. Les principaux besoins de conseil exprimés portent sur le montage financier 25 Le cas des reprises d’entreprises 27 21. La part des salons créés par reprise diminue 27 22. Les deux tiers des repreneurs sont externes à l’entreprise 28 23. Les repreneurs d’entreprise recherchent avant tout la sécurité 28 24. Deux sources d’information principales pour trouver une affaire : le bouche-à-oreille et les petites annonces sur Internet 29 25. Le coût moyen d’une reprise de salon est de 67 000 euros 30 26. Seule une affaire sur deux fait l’objet d’une évaluation financière et d’un diagnostic technique 30 27. 96 % des entrepreneurs sont très satisfaits de leur opération de reprise 32 Caractéristiques et modalités d’organisation des jeunes entreprises 33 28. La majorité des nouvelles entreprises sont constituées sous forme d’entreprise individuelle 33 29. L’implication du conjoint est faible 34 30. Les cas de gestion partagée avec un associé 34 31. La moitié des salons emploie un salarié au moins dès l’ouverture 34 32. 50 % des salons indépendants et 3/4 des salons franchisés sont engagés dans la formation de jeunes 35 3
33. Les salons travaillent majoritairement aux 35 heures et ferment en moyenne deux jours par semaine 36 34. Des dirigeants globalement très satisfaits de leur salon et de son équipement 36 35. L’usage des TIC tend à se développer 37 36. Une activité majoritairement axée sur des prestations de coiffure mixte « moyen de gamme » 38 37. Un succès croissant des prestations complémentaires (esthétique- manucure) 40 38. Face à la concurrence, l’action commerciale se renforce 41 39. La moitié des salons s’approvisionnent auprès d’une marque unique pour leurs produits 44 Le cas des auto-entrepreneurs 47 40. Des coiffeurs plus jeunes que la moyenne 47 41. Une motivation principale (64 %) : créer son propre emploi 47 42. Les principaux avantages perçus du régime sont les taux d’imposition et la gestion comptable simplifiée 48 43. 69 % n’auraient pas créé d’entreprise sans ce régime 49 44. 76 % exercent leur activité d’auto-entrepreneur à titre principal, majoritairement en coiffure hors domicile 50 45. Des professionnels qualifiés, mais un niveau de diplôme moins élevé 51 46. La maturation du projet intervient plus souvent suite à un changement survenu dans la vie professionnelle ou familiale 52 47. Le coût d’installation est nul pour un auto-entrepreneur sur deux 53 48. Une partie des auto-entrepreneurs avaient initialement un projet d’installation plus ambitieux 53 49. Des auto-entrepreneurs moins accompagnés et formés à l’installation 54 50. Positionnement commercial : une concurrence par les prix 55 51. Des auto-entrepreneurs moins approchés par les fournisseurs 56 52. Un chiffre d’affaires réduit 56 53. Les trois quarts des auto-entrepreneurs en activité envisagent de rester sous ce régime 56 Perspectives de développement et besoins d’accompagnement 59 54. Un chiffre d’affaires inégal selon le type d’activité 59 55. Une situation financière tendue 61 56. Des dirigeants pourtant globalement optimistes et confiants 61 57. Les difficultés de gestion varient selon le mode d’exercice 62 58. Les entrepreneurs partagent une même préoccupation : développer la clientèle 63 59. Des objectifs de développement contrastés 63 L’impact de la localisation sur les entreprises 65 60. Une présence inégale sur les territoires 65 61. Des dirigeants plus jeunes et davantage d’hommes dans les grandes villes 66 62. Les reprises sont plus nombreuses dans les petites villes et villes moyennes 66 63. Le coût à l’installation augmente avec la taille des aires urbaines… 66 64. …contrairement au chiffre d‘affaires, dont la croissance n’est pas linéaire 67 65. Les diversifications d’activité obéissent également à une logique territoriale 67 Synthèse des résultats 69 ANNEXE 1 : CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON 73 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE 75 ANNEXE 3 : BIBLIOGRAPHIE 85 4
Introduction 1. Un secteur en forte mutation Au 31 décembre 2011, 76 700 entreprises exerçaient une activité de coiffure. Ce tissu d’entreprises connaît depuis une dizaine d’années une fréquence élevée de créations et fermetures d’entreprises, avec un taux de renouvellement en progression, passant de 8 % en 2004 à 10 % en 2011. Le nombre d’immatriculations annuelles a ainsi augmenté de façon continue, la mise en place du régime de l’auto-entrepreneur en 2009 provoquant une nouvelle accélération des créations d’entreprise : leur nombre évolue ainsi de 3 088 en 2005 à 7 566 en 2009, atteignant un pic de 8 262 en 2010 (2011 semble marquer une stabilisation). Cette dynamique de l’entrepreneuriat s’inscrit dans un contexte de mutation de l’offre et des modalités d’exercice de la profession, avec notamment l’explosion de la coiffure à domicile, désormais majoritairement exercée sous le régime de l’auto-entrepreneur. Cette activité représente 18 % du stock d’entreprises, mais 50 % environ des immatriculations. On constate, parallèlement, une baisse du nombre des reprises d’entreprise (- 13 % entre 2008 et 2009). SOURCE : FNC 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Nombre total d’entreprises 60 305 61 211 62 717 65 990 66 124 70 342 74 536 76 658 Stock entreprises Coiffure 53 267 53 485 54 446 55 763 55 942 55 244 57 675 58 052 en salon Stock entreprises Coiffure 7 038 7 726 8 271 10 227 10 182 9 117 11 331 13 699 hors salon Stock entreprises 5 981 5 330 4 907 Type activité inconnu Total immatriculations 5 020 5 586 5 628 6 359 6 723 9 331 9 946 9 541 Total créations 2 826 3 088 3 543 4 441 4 703 7 566 8 262 7 783 Créations sous régime auto- 4 082 4 546 4 101 entrepreneur Taux de création* 56,2 % 55,3 % 62,9 % 69,8 % 69,9 % 81,1 % 83,1 % 81,6 % Total reprises 2 089 1 949 1 769 1 918 2 020 1 765 1 684 1 758 Reprises sous régime auto- 8 entrepreneur Taux de reprise* 41,6 % 34,9 % 31,4 % 30,2 % 30,0 % 18,9 % 16,9 % 18,4 % *Les taux de création et de reprise sont calculés en prenant en compte les créations et reprises (hors changement de statut juridique), rapportées au nombre d’immatriculations. 5
La coiffure à domicile est donc fortement motrice dans la dynamique d’évolution du secteur. La quasi-totalité des entrepreneurs y sont des indépendants. A noter qu’il existe également quelques enseignes1 : Viadom (ex-Philippe Bosc), leader incontesté, totalise près de 500 000 clients (seniors, personnes dépendantes, actifs pressés à leur domicile, près de 1 500 établissements de santé, hôpitaux ou maisons de retraite). La coiffure en salon (82% du stock d’entreprises et 50% des immatriculations) comprend les salons indépendants (90 % du tissu d’entreprises environ) et les salons franchisés (10 %), dont la part de chiffre d’affaires représente 25 à 30 % du total. Stock d’entreprises Part de marché Chiffre d’affaires Salon indépendant 90 % 60 à 65 % 82 % Salon franchisé 10 % 25 à 30 % Coiffure hors salon 16 % 15 % Estimations FNC 2. L’étude dresse un portrait des entrepreneurs installés ces trois dernières années Il était intéressant d’étudier dans quelle mesure ces mutations s’étaient accompagnées d’une évolution des profils de dirigeants. Cette étude dresse donc le portrait des entrepreneurs installés ces trois dernières années, avec les objectifs suivants : 1. Caractériser leurs profils et modalités d’installation, en fonction des trois modes d’exercice de la profession 2. Analyser les évolutions en cours (une étude, précédemment réalisée en 20082, permet de mesurer les changements intervenus) 3. Préciser les motivations des auto-entrepreneurs. Pour ce faire, une étude téléphonique a été réalisée auprès de 503 entreprises immatriculées entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 20113. Structure de l’échantillon : répartition par type d’activité 2008 2012 Effectifs % colonne Effectifs % colonne Echantillon total 503 100 % 506 100 % Salon indépendant 374 76 % 380 75 % Salon franchisé 60 9% 29 6% Coiffure hors salon 75 15 % 95 19 % 1 Mais dont le code d’activité diffère de celui de la coiffure. 2 ISM / FNCF, Les jeunes entreprises du secteur de la coiffure, caractéristiques et besoins d’accompagnement, juin 2009. 3 La méthodologie d’enquête est précisée en annexe. La structure de l’échantillon est comparable à celle de 2008. A noter : les modalités d’enquête (interrogation des seuls auto-entrepreneurs ayant effectivement démarré une activité, entretien téléphonique) ont conduit à une sous-représentation des coiffeurs hors salon. La part des créateurs de moins de 30 ans est également un peu inférieure à celle de la population globale des entrepreneurs de coiffure. 6
Différents thèmes ont été abordés, à travers une soixantaine de questions : le profil et le parcours des entrepreneurs, leurs motivations, le coût et le parcours d’installation, les modalités d’exercice de l’activité, les résultats et perspectives de développement de l’entreprise. Les résultats ont été analysés en fonction du type d’activité (salon, coiffure à domicile), des modalités d’installation (création pure ou reprise), et des caractéristiques du milieu d’implantation (rural, urbain). Pour ce qui concerne les auto-entrepreneurs, les résultats ont été complétés avec ceux de l’enquête « Système d’Information sur les Nouvelles Entreprises (SINE) »4 réalisée par l’INSEE. 4 Le dispositif SINE est un système permanent d’observation qui a pour objectif de suivre et d’analyser les conditions de développement et les problèmes rencontrés par les jeunes entreprises lors des cinq premières années de leur existence. Cinq générations ont été étudiées (1994, 1998, 2002, 2006 et 2010). L’ossature de ce système repose sur trois enquêtes directes par voie postale : er - la première enquête intervient dès les premiers mois de création d’entreprise (ici, 1 semestre 2010) ; - la seconde interrogation est réalisée la troisième année d’existence de l’entreprise (en 2013) ; - la troisième enquête est adressée cinq ans après la naissance (en 2015). er L’enquête SINE 2010 comporte deux volets : une première interrogation d’une cohorte d’entreprises créées au 1 semestre 2010 (hors auto-entrepreneurs) et une première interrogation d’une cohorte d’auto-entreprises créées au er 1 semestre 2010. Le premier échantillon (hors auto-entrepreneurs) a été choisi selon trois critères : la région d’implantation du siège de l’entreprise ; l’activité ; la présence ou non de salarié à la création. Il comporte 52 053 entreprises (dont une extension régionale à 12 153 entreprises). Le second échantillon (uniquement les créateurs sous régime d’auto-entrepreneur) a été choisi selon deux critères : la région d’implantation du siège de l’entreprise et l’activité. Il comporte 40 000 entreprises. Les données relatives aux entreprises relevant du champ de la coiffure ont pu être isolées (traitement DGCIS). 7
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Les créateurs-repreneurs d’entreprises de coiffure : caractéristiques et parcours professionnel 3. Un entrepreneuriat essentiellement féminin Le secteur de la coiffure est un secteur essentiellement féminin : 81 % des dirigeants sont des femmes (83 % en 2008)5. La part de femmes est encore plus élevée dans l’activité de coiffure à domicile (94 %). La présence des hommes en coiffure au domicile des clients y reste ainsi marginale (6 %). Répartition des activités en fonction du sexe du dirigeant Salon Salon Coiffure hors salon indépendant franchisé Homme 22 % 17 % 6% Femme 78 % 83 % 94 % Total 100 % 100 % 100 % ISM-FNC, 2012 4. 8 % des créateurs sont d’origine étrangère 8 % des créateurs d’entreprises de coiffure sont d’origine étrangère (2 % sont issus de l’Union européenne et 6 % hors Union européenne), sans grande différence pour les entreprises créées sous régime d’auto-entrepreneur. Cette part est sensiblement inférieure à la moyenne de l’artisanat (12 %). 5. L’âge moyen des dirigeants à l’installation est de 38 ans Les créateurs de moins de 30 ans L’âge moyen des dirigeants à l’installation est de 38 ans (34 ans en 2008). La profession reste Entrepreneurs du secteur coiffure : 27 % néanmoins très ouverte aux jeunes Ensemble de l’artisanat : 19 % entrepreneurs, comparativement aux autres Auto-entrepreneurs du secteur coiffure : 44 % secteurs de l’artisanat, puisque ¼ des Ensemble de l’artisanat : 12 % installations interviennent avant l’âge de 30 ans (un taux qui atteint 44 % parmi les auto- Source : INSEE, enquête SINE 2010 entrepreneurs). 5 A noter : l’enquête SINE/INSEE indique une plus forte proportion d’hommes parmi les entrepreneurs traditionnels (hors auto-entrepreneurs) : ils étaient ainsi 36 %. 9
Age des entrepreneurs au moment de leur installation (hors (ho auto--entrepreneurs) Ensemble artisanat Coiffure 50ans ou plus 18% 11% De 45 à moins de 50ans 13% 9% De 40 à moins de 45ans 17% 16% De 35 à moins de 40ans 17% 15% De 30 à moins de 35ans 16% 21% De 25 à moins de 30ans 14% 17% Moins de 25ans 5% 10% INSEE-SINE 2010 On constate néanmoins, comme pour l’ensemble de l’artisanat, une progression des seniors (plus de 50 ans), qui représentent près d’une d’ installation sur 10 (hors auto-entrepreneurs). auto 6. Les entrepreneurs de coiffure sont des professionnels aguerris 87 % des créateurs ont plus de 5 ans d’expérience professionnelle dans le métier au moment où ils s’installent, 47 % ont même plus de 15 ans d’ancienneté. Seuls 1 % s’installent sans expérience préalable. Il existe iste une corrélation naturelle entre l’âge du dirigeant et son expérience professionnelle préalable, la quasi-totalité d’entre eux réalisant l’ensemble de leur carrière dans le métier. Quelle était la durée de votre expérience professionnelle préalable dans d cette activité, au moment de votre installation ? Salon Salon Coiffure hors salon indépendant franchisé Pas d’expérience 1% 3% 1% Moins de 5 ans 13 % 10 % 9% De 5 à 14 ans 40 % 55 % 33 % Plus de 15 ans 46 % 31 % 57 % ISM-FNC, 2012 7. 79 % des dirigeants formés par apprentissage ont un brevet professionnel La quasi-totalité des dirigeants du secteur de la coiffure détiennent un diplôme, diplôme majoritairement le brevet professionnel, qu’ils exercent dans un salon indépendant (85 %) ou franchisé sé (76 %). On observe d’ailleurs une hausse des détenteurs de brevets professionnels depuis 2008 parmi les dirigeants de salons. salons 10
Nombre de dirigeants détenteurs d’un brevet professionnel 2008 2012 Salon indépendant 80 % 85 % Salon franchisé 59 % 76 % Domicile des clients 59 % 59 % ISM-FNC, 2012 Cette proportion est moindre pour l’activité de coiffure hors salon (59 %), pour laquelle la réglementation n’impose pas la détention d’un brevet. Ces dirigeants sont ainsi plus souvent diplômés d’un CAP (34 %) que la moyenne générale (11 %). Quel est votre diplôme le plus élevé ? Diplôme de l'Enseignement Supérieur (BAC + 3 ou plus) 2% 3% 4% 3% 3% 10% Diplôme de l'Enseignement 3% Supérieur (BAC + 2 ex : BTS, IUT) Bac 59% 85% 76% Brevet professionnel CAP ou BEP 34% 5% 10% Pas de diplôme BEPC Salon indépendant Salon franchisé Domicile des clients ISM-FNC, FNC, 2012 On note enfin que la proportion tion de diplômés de l’enseignement supérieur est bien en dessous des autres secteurs de l’artisanat où elle représente un entrepreneur sur quatre (ces derniers sont principalement à la tête de salons franchisés). franchisés Le nombre de « nouveaux entrants 6» est donc faible. Les voies d’accès à la profession demeurent exclusivement professionnelles, la détention du Brevet Professionnel étant une barrière à l’entrée efficace. 6 On dénomme ainsi les créateurs d’entreprises venant d’un autre horizon professionnel et dont le métier précédent différait de l’activité de leur entreprise. 11
En conséquence, l’apprentissage reste la voie principale pour accéder aux métiers de la coiffure. En effet, seule cette filière professionnelle permet la préparation du Brevet Professionnel (80 % des dirigeants sont formés par l’apprentissage et 80 % détiennent un brevet professionnel). A noter : seuls 2 % des entrepreneurs ont eu une vocation tardive et se sont formés à l’exercice du métier par le biais d’une reconversion professionnelle. Comment vous êtes-vous formé à l’activité principale de votre entreprise ? Salon Salon Coiffure hors indépendant franchisé salon Je me suis formé par la voie de l'apprentissage. 80 % 76 % 81 % J'ai préparé un diplôme en centre de formation dans le 11 % 10 % 12 % cadre de ma scolarité. J'ai préparé un diplôme en centre de formation dans le 2% 3% 2% cadre d'une reconversion professionnelle. Je n'ai pas suivi de formation spécifique. 2% 7% Autre 3% 3% 5% ISM-FNC, 2012 8. Les entrepreneurs sont majoritairement d’anciens salariés En salon ou à domicile, le parcours professionnel des entrepreneurs est quasiment identique par son modèle linéaire. L’ascension professionnelle se fait très nettement par le salariat : 79 % des nouveaux dirigeants sont d’anciens salariés (71 % l’étaient en 2008). 21 % de ces entrepreneurs ont connu une expérience préalable de la création ou reprise d’entreprises suivie d’un retour au salariat ou d’une période d’inactivité. De façon étonnante en ce contexte de crise, la part du nombre de demandeurs d’emploi parmi les créateurs baisse, notamment ceux exerçant à domicile. Toutes activités confondues, 33 % des créateurs-repreneurs bénéficiaient ainsi de l’ACCRE en 2008 ; ils ne sont plus que 25 % en 20127. Nombre de bénéficiaires de l’ACCRE parmi les créateurs-repreneurs en coiffure 2008 2012 Salon indépendant 30 % 25 % Salon franchisé 22 % 21 % Domicile des clients 51 % 23 % ISM-FNC, 2012 7 Les résultats de l’enquête SINE indiquent des taux de demandeurs d’emploi plus élevés : 38 % déclarent qu’ils étaient en situation de chômage avant de s’installer, mais cette proportion est en réalité plus importante, puisque 46 % ont bénéficié de l’ACCRE au moment de la création. 12
9. Les investisseurs représentent 1 installation sur 10 12 % en moyenne des entrepreneurs étaient, immédiatement avant leur nouvelle expérience d’entrepreneuriat, d’anciens chefs d’entreprise ayant opéré un acte de rachat-revente d’une entreprise ou ayant fait muter leur statut. Cette proportion devrait augmenter mécaniquement dans les prochaines années, du fait notamment de l’évolution de certains auto-entrepreneurs vers un autre statut juridique d’entreprise. Quelle était votre situation avant l’installation ? Salarié Domicile des clients 85% 7%4%3% Chef d’entreprise (salarié ou indépendant) Demandeur d’emploi : depuis moins d’un an Salon franchisé 79% 14% 3% 3% Demandeur d’emploi : depuis plus d’un an Etudiant/scolaire 1% Salon indépendant 78% 12%3%4%2% Sans activité ISM-FNC, 2012 13
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Le parcours d’installation 10. 41 % des projets de création sont mûris durant l’enfance et la période de formation Deux dirigeants sur cinq ont un projet d’installation dès l’enfance ou la période de formation. En proportions presque égales, 38 % des entrepreneurs élaborent leur projet de création- reprise au cours de leurs années de salariat. Pour près de 4 entrepreneurs sur 5, le choix de l’installation à son compte et de l’indépendance est donc un projet mûrement réfléchi. Depuis quand avez-vous l’idée de vous installer à votre propre compte ? Salon Salon Domicile des Total indépendant franchisé clients Dès l’enfance 18% 20% 15% 8% Pendant ma formation (y compris pendant 23% 38% 14% 24% l’apprentissage) En travaillant, en tant que salarié 38% 37% 42% 44% Suite à une perte d’emploi 7% 5% 18% Suite à un déménagement 1% 1% 1% Suite à un changement familial (mariage, enfant…) 3% 2% 8% Suite à une opportunité professionnelle 10% 12% 4% 5% Suite à la création du statut d’auto- entrepreneur 0% 2% Base répondants : 445 ISM-FNC, 2012 11. La principale motivation des dirigeants est le désir d’indépendance Interrogés par question ouverte sur leurs motivations au moment de l’installation, 75 % des dirigeants mettent en avant le désir d’indépendance. Etre autonome, devenir son propre patron restent des facteurs incitatifs forts. Cette motivation est moins présente chez les entrepreneurs hors salon, donc chez les auto-entrepreneurs : concernant ces derniers, l’étude SINE 2010 met en avant l’importance du projet d’auto-emploi. La volonté de créer son emploi (7 %) est donc probablement minorée par les entrepreneurs dans leurs déclarations. Les autres motivations énoncées spontanément sont : l’ambition et le désir de promotion professionnelle (3 %), la présence d’une opportunité (5 %). Les motivations financières ne sont exprimées que par 3 % des entrepreneurs (mais 14 % des dirigeants de salons franchisés). 13 % des entrepreneurs hors salon évoquent également le souhait de concilier vie familiale et vie professionnelle. 15
Quelle était votre principale motivation lors de votre installation ? Total Salon indépendant Salon Coiffure franchisé hors salon Etre indépendant, être son propre patron 75 % 77 % 71 % 66 % Travailler, retrouver un emploi 7% 7% 4% 10 % Ambition personnelle, promotion 3% 3% 4% - professionnelle L’occasion s’est présentée 5% 6% - 3% Pour allier vie familiale et vie 3% 1% - 13 % professionnelle Pour raisons financières 3% 1% 14 % 3% Par envie, par passion 3% 4% 4% 3% Pour avoir ma propre clientèle 1% 1% 4% 3% Base répondants : 435 ISM-FNC, 2012 12. Le choix de localisation du salon tient de plus en plus compte de l’environnement économique Dans le choix de localisation du salon, le critère du « bon emplacement » devient prépondérant (il est cité par 55 % des entrepreneurs en salon, contre 45 % en 2008). Ce critère, témoin de la saturation progressive du marché, est encore plus important dans les villes moyennes (70 %) et grandes villes de plus de 200 000 habitants (67 %). Ainsi, selon la FNC, avec un salon pour 847 habitants, « la coiffure représente l’une des activités commerciales les plus denses » de France. Ce choix indique également peut-être une prise de conscience progressive des impératifs économiques et commerciaux de la part de professionnels longtemps peu réceptifs à ces données. Qu’est-ce qui a motivé le choix de localisation de votre entreprise ? Total 2008 Total 2012 Salon indépendant Salon franchisé J’ai aménagé un local à mon 3% 3% domicile La proximité de votre 46 % 37 % 37 % 34 % domicile Le bon emplacement 44 % 55 % 56 % 45 % Le potentiel de clientèle 31 % 36 % 37 % 31 % La recherche de qualité de vie 11 % 11 % 11 % 7% La disponibilité de locaux 25 % 11 % 11 % 7% Autres 13 % Deux réponses possibles (uniquement entrepreneurs en salons) ISM-FNC, 2012 Base répondants en 2008 : 432- Base répondants en 2012 : 389 16
Les autres critères de localisation sont la proximité du domicile (37 % contre 46 % en 2008) et le potentiel de clientèle (36 %). 3 % des entrepreneurs en salons ont aménagé un local à leur domicile (7 % dans les communes rurales). La disponibilité de locaux semble plus problématique dans les petites villes de 10 000 à 19 999 habitants et dans l’agglomération de Paris. Choix de localisation de l’entreprise en fonction de la taille de l’unité urbaine J’ai aménagé un La proximité Le bon Le potentiel La recherche La local à mon de votre emplacement de clientèle de qualité de disponibilité domicile domicile vie de locaux Commune rurale 7% 42 % 51 % 36 % 8% 9% < de 5 000 hab. 3% 63 % 41 % 16 % 6% 9% 5000 à 9999 hab. 40 % 40 % 36 % 16 % 8% 10000 à 19999 hab. 3% 38 % 56 % 32 % 9% 18 % 20000 à 49999 hab. 34 % 72 % 34 % 13 % 9% 50000 à 99999 hab. 24 % 67 % 45 % 6% 9% 100000 à 199999 4% 28 % 48 % 48 % 12 % 4% 200000 à 1999999 2% 23 % 67 % 39 % 14 % 13 % Agglo de Paris 58 % 38 % 38 % 13 % 17 % Total 3% 37% 55 % 36 % 11 % 11 % Base répondants (uniquement les coiffeurs exerçant en salon) : 389 ISM-FNC, 2012 13. Les coûts moyens d’installation sont légèrement en hausse pour les salons indépendants Le coût d’installation est très variable selon l’activité choisie. L’installation dans un salon nécessite un investissement d’environ 54 000 € Investissements globaux dans la franchise en salon indépendant (52 000 € en 2008) et Thierry Lothmann : 35 à 80 000 € 107 000 € en salon franchisé, tandis que Camille ALBANE : 80 000 € (hors pas-de-porte) l’installation d’un coiffeur à domicile se compte Tchip Coiffure : 95 000 € (hors pas-de-porte) en quelques milliers d’euros (en baisse par Self’Coiff : 97 000 € VOG Coiffure : 115 000 € (hors pas-de-porte) rapport à 2008). Frank Provost : 120 000 à 220 000 € La mise de fonds nécessaire à l’installation en Source Observatoire de la Franchise coiffure à domicile est proportionnée à la faiblesse des investissements matériels nécessaires : les trois quarts des dirigeants choisissant ce mode d’exercice investissent moins de 2 000 €. Pour les salons indépendants également, plus des trois quarts des dirigeants ont des coûts d’installation compris entre 16 000 et 100 000 €. Pour les salons franchisés, 53 % des 17
installations exigent un investissement supérieur à 100 000 € (10 % dans le cas des salons indépendants). Combien a coûté votre installation ? Plus de 200.000 euros 4% 10% De 150.000 à 199.999 euros 2% 19% De 100.000 à 149.999 euros 4% 24% De 40.000 à 99.999 euros 29% 39% De 16.000 à 39.999 euros 2% 19% Domicile des clients 33% De 5.000 à 7.999 euros 1% Salon franchisé 1% De 8.000 à 15.999 euros 4% Salon indépendant 9% De 4.000 euros à moins de… 4% 3% De 2.000 euros à moins de… 12% 3% De 500 euros à moins de 2.000… 40% 1% Moins de 500 euros 36% 2% ISM-FNC, 2012 Cette question porte sur la mise de fonds totale (constitution de l’entreprise, fonds de commerce, travaux d’emménagement et d’équipements, emprunts compris) - Base répondants 410 Ce budget recouvre non pas tant le ticket d’entrée pour exercer en salon franchisé, que l’ensemble du matériel, de l’aménagement, de la formation auprès de l’enseigne, et de la mise aux normes. Etes-vous vous propriétaire du fonds ? Etes-vous vous propriétaire des murs ? 14 % 85 % Non Non 86 % 15 % Oui Oui ISM ISM-FNC, 2012 ISM-FNC, 2012 Base répondants (uniquement les salons) : 404 Base répondants (uniquement les salons) : 402 Plus de 85 % des dirigeants sont propriétaires du fonds commercial, ce qui permet de chiffrer la part des locataires-gérants gérants à 15%. 15 % sont également propriétaires des murs. 14. 69 % des entrepreneurs réalisent un emprunt bancaire Le choix de souscrire un emprunt, le montant de la mensualité à rembourser dépendent beaucoup du coût de l’installation. 87 % des coiffeurs à domicile autofinancent ncent leur installation, contre 20 % environ des coiffeurs en salon. 18
Le recours à l’emprunt devient ainsi majoritaire dès lors que le coût d’installation dépasse 8 000 € et les entrepreneurs en salons sont les principaux bénéficiaires de prêts pr bancaires (83 % des salons indépendants, 76 % des salons franchisés). Avez Avez-vous réalisé un emprunt bancaire ? Domicile des clients 13% 87% Oui Salon franchisé 76% 24% Non Salon indépendant 83% 17% ISM--FNC, 2012 Certains entrepreneurs semblent rencontrer des difficultés dans l’accès au crédit. 1/4 des entrepreneurs porteurs d’un projet de salon indépendant et 1/3 des entrepreneurs porteurs d’un projet de salon franchisé ont ainsi démarché plus de 5 banques (souvent (souven pour des projets d’un montant supérieur à 100 000 €). Curieusement, ce phénomène est également constaté pour les entrepreneurs hors salon : 64 % d’entre eux déclarent avoir démarché plus de 5 banques. Comment expliquer cette recherche de fonds, alors quee le coût d’installation en coiffure hors salon salon est très limité ? Sans doute ces entrepreneurs avaient-ilsils pour beaucoup à l’origine un projet d’installation différent, en salon. Faute de financements, ils se sont repliés sur la coiffure à domicile. Nombre de banques démarchées pour l’obtention d’un prêt par type d’activité Salon indépendant Salon franchisé Domicile des clients Aucune 4% 20 % 1 banque 41 % 31 % 13 % 2 banques 16 % 14 % 3 banques 11 % 10 % 3% 4 banques 3% 3% 5 banques 1% 3% Plus de 5 banques 23 % 38 % 64 % ISM-FNC, 2012 La durée moyenne de remboursement des prêts (pour 58 % des dirigeants interrogés) est de 7 ans. Sans surprise, le montant de la mensualité à rembourser augmente avec le coût de l’installation. Les dirigeants doivent en moyenne rembourser leur emprunt à hauteur d’une mensualité de 660 €. 19
Ce montant tend à s’élever à 880 € pour les acquéreurs de salons franchisés. Quant aux coiffeurs à domicile, la moitié d’entre eux dépensent moins de 250 € en frais de remboursement bancaire. Enfin, quel que soit le type d’activité, les entrepreneurs sont 70 % à être caution personnelle de leur prêt. 15. 40 % des projets d’installation bénéficient d’aides financières publiques 40 % des dirigeants ont bénéficié d’une aide financière publique au moment de leur installation. La principale aide mobilisée –par 25% des projets d’installation- est le dispositif ACCRE, qui exonère les créateurs d’emploi en situation de chômage ou en difficulté, du paiement des charges sociales pendant un an (33 % en 2008). Le nombre de dirigeants se débrouillant seuls, sans aide financière publique, augmente de près de 6 points depuis 2008 et frôle les 60 %. Avez-vous bénéficié d’aides publiques, lesquelles ? Salon Salon Coiffure indépendant franchisé hors salon ACCRE 25 % 21 % 23 % NACRE 1% 1% Microcrédit, prêt d’honneur 5% 7% Prêt à la Création d’Entreprise (PCE –OSEO) 3% 3% 2% Aide du conseil régional 5% 3% 1% Autre 3% 3% 2% Non, aucune 57 % 62 % 69 % Base répondants : 502 ISM-FNC, 2012 A noter : le nombre de prêts à la création d’entreprise (PCE) accordés aux professionnels de la coiffure semble avoir diminué par rapport à 2008 (mais c’est le cas pour l’ensemble des PCE depuis 2009). 16. Les entrepreneurs mobilisent très peu les réseaux d’appui à la création d’entreprise Les entrepreneurs mobilisent très peu les réseaux d’accompagnement dédiés aux projets de création d’entreprise. Seuls 4 % disent avoir fait appel aux services des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, 1 % aux Chambres de Commerce et d’Industrie ; aucun ne sollicite Pôle Emploi. 20
Les coiffeurs à domicile sont les plus nombreux à avoir sollicité et bénéficié du réseau des chambres consulaires : 7 % des auto-entrepreneurs citent ainsi les Chambres de Métiers et de l’Artisanat comme appui principal8. Comme pour la génération précédente interrogée en 2008, le principal soutien lors de l’installation reste la famille, citée par une entreprise sur deux, devant les fournisseurs spécialisés : 10 % s’appuient ainsi essentiellement sur leur comptable (ils étaient 22 % en 2008), 8 % sur leur banquier. Quel a été votre principal appui lors de l’installation ? Salon indépendant Salon franchisé Domicile des clients Mon entourage (notamment 57 % 54 % 43 % familial) Mon comptable 12 % 18 % 2% Mon ancien patron, des collègues, mes associés 4% 4% 2% Mes fournisseurs 1% 7% 1% La mairie 1% 1% La CCI 1% 1% La CMA 3% 4% 5% Le franchiseur 4% Le banquier 9% 18 % 2% POLE EMPLOI 0% Moi-même 19 % 21 % 38 % Autres organismes (boutiques de gestion, couveuses, etc.) 1% 2% 2 réponses au choix ISM-FNC, 2012 17. Formation : 78 % des entrepreneurs ont suivi le stage préalable à l’installation 78 % des nouveaux dirigeants ont suivi le Stage Préalable à l’Installation en 2012 (74 % en 2008), passage obligé pour toute entreprise qui s’inscrit en Chambre de Métiers et de l’Artisanat. 8 Il est probable que ces soutiens soient a posteriori minorés par les entrepreneurs (interrogés plus loin, les repreneurs d’entreprises sont ainsi beaucoup plus nombreux à citer l’appui des CMA). 21
Qu’est-ce que le SPI ? Depuis la loi n° 82-1091 du 23 décembre 1982, le Stage Préalable à l’Installation (SPI) est obligatoire et préalable à l’immatriculation au Répertoire des Métiers. D’une durée de 5 jours, il a pour objet de faire connaître au créateur ou repreneur d’entreprise les conditions de son installation et les techniques pour maîtriser les difficultés de financement, etc. A la fin du stage, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat qui anime le stage, délivre une attestation de suivi de stage permettant au futur artisan de s’inscrire au Répertoire des métiers. Seuls peuvent en être dispensés, sous certaines conditions, et suivant la décision du Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat : les personnes ayant déjà été immatriculées au Répertoire des Métiers ou au Registre du Commerce et des Sociétés pendant au moins 3 ans ; les personnes pouvant justifier d’un niveau équivalent à celui du stage (brevet de maîtrise, ou diplôme de niveau III comprenant une formation en économie et gestion d’entreprise) ; les auto-entrepreneurs. Concernant les auto-entrepreneurs, et même si leur présence au stage n’est pas toujours obligatoire, on constate qu’un sur deux (56 %) en a quand même bénéficié. Globalement, les cas de dispenses ont été moins nombreux (17 %) qu’en 2008 (26 %). Les dirigeants ayant suivi le SPI sont très majoritairement satisfaits du contenu du stage (65 % en 2012, contre 47 % en 2008). Les principales critiques formulées sont les suivantes : Contenu d’information insuffisant sur les aides publiques, les charges sociales et la comptabilité, trop éloigné des situations professionnelles ; Durée trop courte : certains stagiaires souhaiteraient un suivi du stage ; Stage trop commercial ; Stage inutile car proposé après l’ouverture de leur salon. Rares sont les entreprises qui complètent le SPI par une autre formation : 4 % des coiffeurs en salon et 6 % des coiffeurs à domicile. 18. Une entreprise sur cinq adhère à un syndicat professionnel 15 % des entrepreneurs sont adhérents à un syndicat professionnel (18 % en 2008). Les attentes envers les syndicats professionnels restent inchangées, mais l’ordre des priorités s’inverse par rapport à 2008 : en 2012, les dirigeants attendent davantage d’informations (39 %), même si l’attachement à la défense des intérêts de la profession reste important pour 27 % d’entre eux. Cette inversion des attentes est peut-être liée au nombre croissant de coiffeurs à domicile, plus rarement syndiqués (3 %, contre 18 % en salon indépendant et 10 % en salon franchisé). 22
Enfin, malgré les difficultés rencontrées dans ce domaine (cf. infra), les demandes liées à des formations en gestion, à une aide en gestion ou à des outils marketing sont faibles. A noter également, la baisse inquiétante de la fibre syndicale : 38 % des coiffeurs en salon indépendant, 29 % des coiffeurs en salon franchisé et 50 % des coiffeurs à domicile ne semblent pas concernés par les questions syndicales. Qu’attendez-vous d’un syndicat professionnel ? Je n'en attends rien 37% La promotion des entreprises du secteur… 1% Des propositions de formation et de… 3% Des possibilités d’échange avec d’autres… 3% Une aide en gestion 7% Des outils marketing 5% Des appuis et services individualisés (des… 8% Des informations 39% La défense des intérêts de la profession 27% ISM-FNC, 2012 Base répondants (total) : 417- 2 réponses au choix 19. Parcours d’installation : ce qu’en pensent à posteriori les dirigeants Avant leur installation, les entrepreneurs se font une certaine idée de la création et de la reprise d’entreprise et des difficultés qui les attendent, souvent en décalage avec la réalité des démarches à effectuer. Une question a donc été posée aux entrepreneurs, leur demandant de préciser les points qui leur avaient semblé plus difficiles ou plus faciles que prévu. Pour 37 % d’entre eux, rien n’a été facile : on peut donc estimer que le parcours de création est jugé compliqué par un tiers des entrepreneurs. Parmi les principales difficultés relevées, plus complexes que prévu, les coiffeurs en salon mentionnent les démarches administratives et la gestion de l’entreprise, problématiques que les professionnels exerçant à domicile ressentent comme moins contraignantes (mais la plupart sont auto-entrepreneurs). Ces derniers reconnaissent en revanche avoir sous-estimé les difficultés inhérentes à la création et à la fidélisation de la clientèle (21 % des coiffeurs à domicile, contre respectivement 7 % et 3 % en salon indépendant et en salon franchisé). Les questions logistiques (le temps de transport, le portage du matériel…) sont également apparues plus difficiles que prévu pour 9 % des entrepreneurs hors salon. 23
Par rapport à ce que vous imaginiez, qu’est-ce qui vous a semblé plus difficile que prévu ? Salon Salon Coiffure indépendant franchisé hors salon Rien n'a été plus difficile 32 % 21 % 43 % Les démarches administratives et le manque 22 % 21 % 6% d'informations La gestion, la comptabilité, les travaux 12 % 17 % 5% Se faire une clientèle 7% 3% 21 % Le financement, les relations avec les 6% 14 % 1% banques Les charges, les frais 6% 3% 1% Le travail en lui-même (horaires, etc.) 2% 1% La logistique (transport matériel) 9% Trouver le local 3% 17 % Tout a été plus difficile 3% 3% Autre 1% Question ouverte. Les réponses ont été regroupées selon les items les plus récurrents ISM-FNC, 2012 Appartenir à une enseigne reconnue ne facilite pas le parcours. Les entrepreneurs en salons franchisés reconnaissent un bénéfice fort à la franchise : le développement de la clientèle (jugé plus facile que prévu par un franchisé sur 5). En revanche, 14 % d’entre eux avouent avoir rencontré des difficultés inattendues dans le montage financier et la recherche d’un financement bancaire (mais le coût d’installation est pour ces derniers plus élevé). De même, le franchiseur imposant différentes conditions dans le cahier des charges concernant l’emplacement du salon, sa superficie et son aménagement, 17 % des dirigeants ont eu des difficultés à trouver un local. Par rapport à ce que vous imaginiez, qu’est-ce qui a été facile lors de la création ou reprise de cette entreprise ? Salon Salon Coiffure indépendant franchisé hors salon Rien n'a été facile 43 % 34 % 27 % Trouver la clientèle 19 % 21 % 18 % Tout a été facile 11 % 14 % 11 % Conforme à ce que j'imaginais 10 % 7% 18 % Les démarches administratives 4% 7% 27 % Gestion et organisation (comptabilité, GRH, 8% 14 % 6% développement commercial) Trouver les locaux 4% - Les relations avec les partenaires 2% 3% (comptables, banquiers) Question ouverte. Les réponses ont été regroupées selon les items les plus récurrents ISM-FNC, 2012 24
La franchise : qu’est-ce que c’est ? La franchise est « un accord par lequel une entreprise, le franchiseur, accorde à une autre entreprise, le franchisé, le droit de commercialiser des types de produits et/ou services, en échange d’une compensation financière directe ou indirecte (Livre blanc, Observatoire de la Franchise, mars 2011) Dans le secteur de la coiffure, les salons sous enseigne représentent 10 % des sociétés et environ 30 % du chiffre d’affaires du secteur. La franchise totalise près de 85 % de ces salons sous enseigne. En adhérant à un réseau, un salon traditionnel peut espérer augmenter son chiffre d’affaires de 25 % en moyenne. Quels avantages pour le franchisé ? La notoriété du réseau L’expertise du franchiseur et son savoir-faire (des formations complémentaires peuvent être dispensées aux membres d’un réseau de franchise. Saint-Algue a ainsi créé un centre de perfectionnement en 1986 et investit 600 000 € par an pour former ses équipes aux techniques en gestion, en marketing, etc.) la logistique du groupe pour l’approvisionnement et la livraison, etc. Quels inconvénients pour le franchisé ? Un investissement de départ souvent plus élevé que pour une création de salon indépendant (ticket d’entrée, redevances, etc. dont le coût est corrélé au prestige de la marque) Des contraintes sur le catalogue des produits (utilisation des produits de la marque) et services commercialisés Des contraintes concernant l’aménagement du salon ou l’emplacement du point de vente (cf. respect du cahier des charges imposé par le franchiseur), etc. Depuis 2010, le parc des salons de coiffure en franchise continue de s’étendre, mais à un rythme moins rapide qu’au début des années 2000. Ce ralentissement est non seulement dû au contexte économique actuel, mais également à la pression de nouveaux concurrents, comme les enseignes low-cost. La saturation croissante du marché (un salon pour 847 habitants) rend également de plus en plus difficile la recherche de local. 20. Les principaux besoins de conseil exprimés portent sur le montage financier Une question posée sur les besoins d’appui et de conseil permet de compléter l’analyse du parcours d’installation et de ses difficultés. Les besoins exprimés par les entrepreneurs en salons portent principalement sur les aspects financiers du projet, à savoir l’estimation des charges (10 % des indépendants et 24 % des franchisés), la recherche de prêts bancaires (9 % des indépendants et 14 % des franchisés) et le montage financier du dossier (9 % des indépendants et 10 % des franchisés). Dans ce domaine, l’activité de coiffure à domicile se démarque, en raison de la faiblesse des investissements en jeu (ces besoins ne sont exprimés que par 7 % des dirigeants). 7 % des entrepreneurs en salons franchisés font également ressortir des besoins d’accompagnement dans l’embauche et la gestion de personnel. Malgré l’appui de leur réseau, ils sont paradoxalement les plus demandeurs en accompagnement : 55 % ont manqué de conseil, contre 40 % en moyenne des autres entrepreneurs de coiffure. 25
Dans quel domaine les appuis et conseils vous ont-ils le plus manqué ? Salon Salon Domicile des indépendant franchisé clients Aucun 60 % 45 % 69 % Le montage financier du projet 9% 10 % 1% La recherche de prêt bancaire 9% 14 % 2% L'étude de marché 5% 3% L'estimation des charges 10 % 24 % 4% La réalisation des formalités d'immatriculation 3% 3% 4% L'embauche et la gestion du personnel 4% 7% 1% La démarche commerciale 4% 3% 4% La recherche de l'emplacement, la création de la clientèle 5% 3% 4% Autre 12 % 16 % Question ouverte. Les réponses ont été regroupées selon les items les plus récurrents ISM-FNC, 2012 26
Le cas des reprises d’entreprises 21. La part des salons créés par reprise diminue Selon les données de la FNC, les reprises représentent 18 % des immatriculations totales en 2011 (contre 9 % en moyenne dans l’artisanat). L’enquête SINE 2010 confirme ce chiffre. La part des reprises a commencé à baisser entre 2008 et 2011 (-10 %). Ce recul des installations par reprise est visible dans notre enquête. On constate ainsi un repli de la part des installations par reprise pour les salons indépendants (-10 %) et pour les salons franchisés (-17 %). Différentes explications peuvent être avancées : le stock des affaires à reprendre est stable et/ou insuffisant pour répondre à la demande des entrepreneurs en nombre croissant ; une part croissante des reprises se fait par rachat de parts sociales et échappe aux comptes statistiques ; ou bien, plus inquiétant, les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à se détourner de ce mode d’installation certes plus coûteux. Baisse des reprises de fonds de commerce : une tendance générale depuis 2008 La baisse des reprises dans le secteur de la coiffure s’inscrit dans une tendance générale. Selon le baromètre er Bodacc/Altares concernant les annonces de ventes et cessions de fonds de commerce publiées entre le 1 janvier 2008 et le 31 décembre 2011, le nombre de cessions-reprises en 2011, tous secteurs confondus, est inférieur à celui de 2008. Néanmoins, selon le baromètre, 74 % des 45 105 reprises de fonds réalisées en 2011 sont le fait de très petites entreprises (de moins de 3 salariés). Le nombre de reprises dans le secteur de la coiffure et de l’esthétique, qui représente environ 6 % du total des transactions effectuées en 2011, s’élèverait à 2 757, pour un prix fixé à environ 67 000 €. En revanche, et sans surprise, la problématique de la reprise ne s’applique quasiment pas à la coiffure hors salon. Le taux de reprise y reste très faible (4 %). Sans « murs » à reprendre, seul le fichier client peut intéresser un éventuel repreneur. Lorsque vous vous êtes installé, avez-vous repris une entreprise existante ? Salon indépendant Salon franchisé Domicile des clients Oui 51 % 41 % 4% Non 49 % 59 % 96 % ISM-FNC, 2012 27
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