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LE MAGAZINE DE BREST MÉTROPOLE ET DE LA VILLE DE BREST OCTOBRE 2021 - N°240 Habiter sur Brest métropole Les raisons d’un changement La métropole Entretien avec François Cuillandre La rencontre Sylvie Magnanon, vigie du végétal www.brest.fr
Point de vue Après le beau succès des dernières Goude berzh bras devezhioù europat Journées européennes du patrimoine, diwezhañ ar glad, 5vet dalc’h festival ar de la 5e édition du festival de bande bannoù-treset « Brest e Klogorenn » en dessinée Brest en Bulle aux Ateliers des Atalierioù ar Gabusined, hag ivez goude Direction de la publication Capucins, mais aussi de la program- programm sevenadurel an Hañv e Brest Bernadette Abiven mation culturelle de l’Été à Brest dans en holl garterioù eus hor c’humun, on Direction de la communication tous les quartiers de notre ville, je suis laouen o welet ez adkavimp plijadur FRANCK BETERMIN Sterenn Grall-Lavenir heureux de voir que nous retrouvons tamm-ha-tamm o kemer perzh en aba- Savboent Rédaction en chef Élisabeth Jard progressivement le goût de participer dennoù a ro lusk da vuhez hor c’humun. Rédaction aux événements qui rythment la vie de Bez’ eo, da’m soñj, unan eus palioù Damien Goret, Jean-Marc le Droff, François Cuillandre Yannick Sohier notre territoire. C’est à mes yeux un des bras ar mare a zo o tigeriñ. Kement-se a Photographes grands enjeux de la période qui s’ouvre. Président de Brest c’houlenn strivoù a-wechoù. Met goude Franck Betermin, Ivan Breton, Cela demande parfois un effort. Mais un enkadenn yec’hedel evel ma n’eus Julien Creff, Mathieu Le Gall métropole après une crise sanitaire inédite, qui a et maire de Brest ket bet biskoazh, ma oa bet ret deomp Design éditorial Traduction aimablement assurée par l’Office public de la langue bretonne Denis Pichelin imposé les confinements successifs et Prezidant Brest meurgêr chom kognet meur a wech ha ma bet Mise en page le gel de nombreuses activités collec- ha maer Brest astalet oberennoù a-stroll a-leizh, ez Jean-Pierre Gourmelon / Boréal tives, il est important de pouvoir nous eo pouezus gallout en em adkavout Impression Imaye Graphic - Laval retrouver pleinement. Nous avons enfin le plaisir de da vat. Plijadur hon eus, erfin, o vourrañ a-stroll gant Tirage : 117 000 exemplaires savourer collectivement les spectacles et concerts, les an ar vestoù hag ar sonadegoù, ar gweladennoù, ar Publicité visites, les festivals et tous ces temps de découvertes, festivalioù hag an holl vareoù-se evit dizoleiñ ha des- Agence Bergame, Brest, Tél. 02 98 46 05 17 d’apprentissage et d’émerveillement, proposés par les kiñ ha bamañ, kinniget gant ar frammoù sevenadurel, Distribution structures culturelles, les clubs sportifs, de nombreuses ar c’hluboù sport, kevredigezhioù a-leizh ha gant an Mediapost : à parution associations et par les équipements de quartier. Bien aveadurioù-karter. Evel-just, rankout a ra ar mareoù- ISSN 1143 - 2233 entendu, ces moments doivent se dérouler dans le res- se c’hoar vezout en ur zoujañ d’ar jestroù herzel en Renseignements Sillage pect strict des gestes barrières, et avec cette vigilance un doare strizh, ha gant evezh dibaouez da wareziñ CS 73826 continue qui nous protège face à ce virus. C’est à cette ac’hanomp diouzh ar virus. Evel-se eo e c’hallimp espe- 29238 Brest Cedex 2 Tél. 02 98 33 50 50 condition que nous pouvons espérer tourner la page de rout treiñ pajenn ar bandemiezh-se ha kenderc’hel da Mél : sillage@brest-metropole.fr cette pandémie et continuer de tisser ensemble notre si skoulmañ asambles hol liammoù sokial ken prizius, a précieux lien social, qui fait l’identité de notre territoire. ra identelezh hor c’hornad. Prochain n° de Sillage dans vos boites à partir du 8 novembre COUVERTURE : FRANCK BETERMIN à lire Le papier utilisé pour ce magazine est un papier 100% recyclé labellisé EUFlower et imprimé dans une usine certifiée ISO 14001 pour son management de l’environnement et labellisée Imprim Vert. FRANCK BETERMIN FRANCK BETERMIN SIMON COHEN Sillage, c’est aussi sur sillage.brest.fr 6 - Le dossier 14 - Métropole 22 - La rencontre Abonnez-vous à la newsletter, et recevez Habiter sur Brest Entretien avec Sylvie Magnanon, vigie du Sillage tous les mois dans votre boîte aux lettres électronique ! métropole : les raisons François Cuillandre. végétal. Vous résidez sur Brest métropole d’un changement. Le point sur les dossiers et vous ne recevez pas Sillage de rentrée. dans votre boîte aux lettres ? Signalez-nous ce problème par mail : reclamations.sillage@brest-metropole.fr Et aussi : Grand angle page 4 ; Vous avez l’œil page 12 ; Si on sortait page 17 ; En bref page 24 ; ou par téléphone : 02 98 33 50 50 Les tribunes page 27 Sillage octobre 2021 I 3
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AV E Z L’ O E I L - LA MÉTROPOLE - LA RENCONTRE - EN BREF - En parallèle de l’exposition sur les 60 ans de l’hôtel de ville de Brest (qui se poursuit jusqu’au 19 décembre), les Journées du patrimoine ont aussi donné l’occasion aux curieux de découvrir l’actuel bureau du maire. PHOTO JULIEN CREFF Le Patrimoine Du Fort du Questel au Fort Montbarey, découvertes historiques et poétiques au menu de ces Journées du patrimoine. PHOTOS MATHIEU LE GALL Carton plein pour Territoires Extra, avec le Centre d’art contemporain Passerelle à Gouesnou, à l’occasion des Journées du Patrimoine. PHOTO JULIEN CREFF 4 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AV E Z L’ O E I L - LA MÉTROPOLE - LA RENCONTRE - EN BREF - Comme un petit air de rétro du côté du Fort de Penfeld à Guilers, pour un Drive-in éphémère, à la veille des Journées du Patrimoine 2021. PHOTO JULIEN CREFF dans le rétro Le 17 septembre, élus, acteurs institutionnels et anciens combattants ont commémoré la Libération de Brest. PHOTO DAMIEN GORET Pour cette nouvelle édition du Brest en bulle, aux Ateliers des Capucins les 18 et 19 septembre, le 9e art a à nouveau fait le plein de passionnés de toutes générations. PHOTO FRANCK BETERMIN Sillage octobre 2021 I 5
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - Habiter sur Brest métropole Les raisons d’un changem Depuis quelques mois, les conditions d’habitat ont évolué sur Brest métropole. Confirmant une attractivité en hausse, le territoire a plus d’un atout dans sa manche pour concilier développement et maintien d’une qualité de vie désormais enviée de beaucoup ! C omment conjuguer l’arrivée de nouveaux ménages qui, l’accueil de nouveaux après les confinements, se sont lassés ménages sur un terri- des très grandes métropoles et ont toire dont l’attractivité se sauté le pas vers un territoire à échelle confirme chaque jour et plus humaine. « D’autres familles, qui la préservation d’une qualité de vie qui habitaient déjà ici, ont par ailleurs explique tout autant cette attractivité ? elles aussi souhaité passer à autre chose, de l’appartement à la maison », Nouveaux logements : une nécessité indique Anne-Hélène Cariou, à la direc- « Entre 2013 et 2018, le nombre de tion de l’habitat. Autant de facteurs qui ménages a augmenté de près de 4 000 ont contribué à tendre le marché, alors dans la métropole, soit une moyenne même que de nombreux chantiers de de 800 nouveaux ménages par an », construction neuve subissaient les rappelle Anne Férec, de l’Agence d’ur- aléas de la crise. banisme de Brest-Bretagne (Adeupa). Et ces arrivées sont « en progression Équation positive La situation du régulière ». À cela s’ajoute une vacance logement sur Brest métropole a donc des logements trop faible (6,2 %) pour changé. Mais la collectivité joue son donner de l’air au marché. D’où des rôle de régulateur, et de planificateur. « tensions palpables » sur l’immobi- Dans une philosophie positive car, lier local. Et une recommandation de si les difficultés actuelles sont bien l’Agence, « en faveur d’une production réelles, elles sont aussi un indicateur de logements supplémentaires soute- plus que positif de l’état de santé du nue ». territoire. « Le marché de l’emploi local était déjà attractif avant la crise sani- Adaptation Cela, la métropole l’a anti- taire, et semble avoir bien résisté », cipé, tout au moins en partie, depuis de note ainsi l’Adeupa. Avec un taux de longues années, avec une programma- chômage à 6,9 % au premier trimestre tion de production de logements éle- 2021, soit près d’un point en dessous vée largement réalisée grâce au renou- de la moyenne nationale, le bassin vellement urbain, dans une volonté d’emploi attire, et les employeurs, assumée de préserver les richesses en mal de main-d’œuvre, redoublent naturelles du territoire. Pour loger 800 d’efforts pour les retenir. Ajoutez à nouveaux ménages chaque année, la cela une crise sanitaire qui a boosté Depuis quelques production de logements est ainsi fixée la réputation de la région, et attiré de mois, les à 1 300 par an, afin de s’adapter aux nouveaux ménages… Et l’équation de conditions d’habitat ont évolutions de la société (séparations, l’attractivité locale s’affiche, pour le évolué sur Brest divorces… ). meilleur ! métropole, qui Malgré tout, la programmation n’est En savoir + : adeupa-brest.fr confirme une FRANCK BETERMIN pas une science exacte, et la crise attractivité sanitaire est venue, ces derniers mois, en constante augmentation. bouleverser sensiblement le jeu, avec 6 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - 2 QUESTIONS À ment Patricia Salaun- Kerhornou, Vice-présidente de Brest métropole en charge de FRANCK BETERMIN l’habitat. Les besoins en logements évoluent en permanence. Comment Brest métropole planifie-t-elle ces évolutions ? Nous disposons, depuis 30 ans, d’un programme local de l’habitat, qui permet d’anticiper les évolutions de la société. Ces orientations reposent notamment sur les tendances concernant le vieillissement de la population, la diminution de la taille des ménages et leur éclatement, mais aussi l’amélioration de l’attractivité du territoire. La crise sanitaire a cependant eu des effets imprévisibles, avec notamment, en 2020, une baisse ponctuelle des permis de construire délivrés, et des chantiers retardés. Nous devons aujourd’hui poursuivre nos efforts pour répondre à une demande d’habiter sur les huit communes de la métropole, dans une logique d’offre adaptée aux besoins et aux façons de vivre. C’est pour cela que des programmes variés sortent de terre chaque année : pour permettre à toutes et tous de trouver le logement qui leur corresponde. Mais répondre aux besoins ne se limite pourtant pas à la construction de nouveaux logements ? Non, bien sûr ! Nous nous sommes fixé pour engagement de proposer à toutes et tous un logement de qualité, dans un cadre de vie agréable. Ce qui passe par la protection des espaces naturels et agricoles, afin de préserver l’environnement des générations futures : entre 2017 et 2019, 74 % des logements se sont ainsi construits dans l’enveloppe urbaine. Et nous valorisons les espaces déjà urbanisés. À titre d’exemple, je veux citer Lambézellec. Un nouveau pan de ville est en train d’y sortir de terre, sur le site de l’ancien IFAC, où l’on trouvera des maisons individuelles, un Ehpad, des logements collectifs… tandis que de l’autre côté de la rue, plus de 400 logements sociaux gérés par Brest métropole habitat ont bénéficié d’une réhabilitation pour plus de confort, d’accessibilité, et une diminution des consommations énergétiques. Produire des logements, c’est bien. Mais il s’agit aussi d’adapter le parc existant aux enjeux de notre temps ! Sillage octobre 2021 I 7
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - Logement étudiant Des besoins réels UN TERRITOIRE EN PERPÉTUEL mais anticipés MOUVEMENT « Il nous faut à la fois répondre aux besoins de logements des nouveaux arrivants, prendre en compte ceux des ménages qui évoluent, tout en agissant sur l’offre du parc social », résume Tifenn Quiguer, vice-présidente de Brest métropole en charge de l’urbanisme. Face à ces enjeux, la collectivité a arrêté une ligne claire depuis de nombreuses années : « Dès la création de notre Plan local d’urbanisme, nous avions mis la barre haut, en nous fixant un objectif de production de logements à 50 % en renouvellement urbain. Et nous l’avons régulièrement dépassé, avec une moyenne de 80 % », complète Jean-Philippe Lamy, directeur du pôle développement économique et urbain de Brest métropole. Solidarité urbaine « Bien sûr, il faut aussi de nouveaux quartiers, mais nous les pensons dans la continuité urbaine, il n’y a pas Pour aider les nouveaux arrivants, de construction ex nihilo », souligne Tifenn Quiguer. Du port de le Clous propose commerce dans les années 90 à Pontanézen et Saint-Martin, un dispositif aujourd’hui Bellevue, Recouvrance ou encore République-Cerdan, DAMIEN GORET d’accompagnement la ville se régénère ainsi sur elle-même, offrant à la fois de des étudiants par nouveaux logements et prônant par ailleurs la rénovation des plus leurs pairs. anciens. « Fabriquer la ville et accompagner la transformation D urbaine est une équation complexe. Il nous faut garder l’identité ans les bureaux du Clous du Clous est actuellement en travaux. de nos quartiers et notre qualité de vie. Dans le même temps, de Brest, en ce jour de Sur le campus, le Clous met en œuvre nous devons répondre aux besoins et envies de tout un chacun. septembre, ils sont des des solutions innovantes à l’image du C’est aussi cela la solidarité urbaine. » dizaines à attendre leur dispositif d’accompagnement des étu- tour. Dans une salle voi- diants par leurs pairs, lesquels assurent sine, Kenza et Francis, deux étudiants notamment une veille sur les sites inter- embauchés par le Clous, accompagnent net de location. Sa plateforme Lokaviz leurs pairs nouvellement arrivés à Brest. propose par ailleurs des logements chez Pour la plupart, ils sont en quête d’un les particuliers, quand l’association logement. Si Brest reste une des villes Ailes a remis en route son opération étudiantes les moins chères, « depuis de cohabitation intergénérationnelle deux ans, la pression est presque similaire baptisée Tissages (lire page suivante). à ce qu’on observe à Rennes ou Nantes », + d’infos : www.crous-rennes.fr À Lambézellec, le pose Sophie Bon, directrice du Clous nouveau quartier de de Brest. Menez Bihan sort de FRANCK BETERMIN Les études de l’Adeupa confirment cette terre en lieu et place tendance : « La progression des effectifs de l’ancien institut de formation des apprentis. étudiants (+ 7 400 entre 2010 et 2021) participe à la tension actuelle du mar- ché, et se traduit par des difficultés plus grandes pour les étudiants à trouver un logement », confirme Anne Férec. Et les prévisions laissent entendre que cette Louez une chambre ! progression de la population estudian- Parce que solidaire rime avec universitaire, et que le territoire de Brest tine ne va pas s’arrêter de sitôt, « avec métropole cultive ces deux valeurs, les habitants qui posséderaient une une augmentation forte prévue jusqu’en chambre ou un studio vacants et qui seraient volontaires pour accueillir 2026 ». Les mises en service de plu- un étudiant peuvent se manifester auprès de l’association départementale sieurs résidences étudiantes l’an der- d’information sur le logement du Finistère (Adil), qui renseignera les Brest.fr nier et cette année aident, mais ne suf- Renseignement auprès de l’Age s et accompagnement habitants intéressés. Le centre local des œuvres universitaires, de son côté, accompagne les étudiants en quête de logement. nce départem individuel fisent pas encore totalement à répondre entale d’inf ormation sur le logem ent : au besoin, d’autant qu’une résidence www.adil29.org 8 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - Seniors Des besoins tous azimuts A ujourd’hui, quelque 50 000 fessionnels à cet enjeu de demain, seniors de plus de 60 ans, afin qu’ils le prennent en compte dès dont 20 000 de plus de 75 aujourd’hui pour leurs projets futurs. ans, habitent sur l’une La collectivité entend aussi accom- des 8 communes de Brest pagner au mieux les initiatives inno- métropole. Et cette part des aînés n’est vantes, visant à expérimenter d’autres pas près de s’orienter à la baisse : d’ici formes d’habitat pour les aînés (colo- 2040, la métropole devrait compter près cations, résidences sociales…). Tandis de 5 000 ménages supplémentaires de que, avec son partenaire Soliha, Brest plus de 80 ans. Des projections qui métropole et les communes du terri- poussent l’Adeupa à préconiser « la toire mènent une politique active de SHUTTERSTOCK poursuite et le renforcement, dans la maintien à domicile, en proposant aux décennie prochaine, de la politique de aînés un diagnostic de leur logement, développement de logements de taille qui peut mener à des travaux d’adap- intermédiaire et proches de services », à tation (mise en place d’une douche, destination de ces publics aux besoins de volets roulants, etc.), incluant des bitation. Des seniors, qui se retrouvent spécifiques. Dès 2023, neuf résidences aides de l’Agence nationale d’amélio- seuls dans des logements devenus trop seniors viendront déjà en partie ration de l’habitat pour les ménages grands, se montrent intéressés. Et les répondre à la demande. éligibles. jeunes sont en recherche de solutions et ouverts à ce type de réponse », sou- Innovation et maintien à domicile À Et si on cohabitait ? Soutenue par ligne Anne Gouez, responsable du Brest, dans le cadre de la démarche Brest métropole, l’association Ailes programme. Plusieurs formules sont Ville amie des aînés, un travail est a quant à elle remis en service Tis- proposées, avec des tarifs en dessous par ailleurs en cours, afin de mettre sages, un dispositif de cohabitation du marché, accessibles aux petits bud- en œuvre les conditions d’un habi- intergénérationnelle : « Au vu de la gets, tandis que les seniors y trouvent tat favorable au maintien à domicile difficulté pour les jeunes de trouver un un complément de revenu. des seniors, à la fois en adaptant les logement sur le territoire, nous avons + d’info : tissages@ailes.org ou 02 98 44 45 18 logements et en sensibilisant les pro- souhaité relancer ce dispositif de coha- EWAN LEBOURDAIS PROGRAMME LOCAL DE L’HABITAT, ÇA SERT À QUOI ? Depuis 30 ans, Brest métropole s’appuie sur une feuille de route claire dans le domaine de l’habitat : le Programme local de l’habitat (PLH). Ce document prévoit de réaliser 1 300 nouveaux logements par an (dont une part de logements abordables), afin de répondre aux besoins. « La collectivité ne construit pas, mais elle accompagne les acteurs publics et privés du secteur pour permettre à toutes et à tous de se loger dans l’avenir, même si nous n’avons pas de boule de cristal ! Mais on sait que les gens n’habiteront pas demain comme ils habitent aujourd’hui », précise Cédric Peinturier, directeur de l’habitat à Brest métropole. Ce PLH permet aussi de programmer une production variée, qui assure la fluidité des parcours résidentiels : en clair, s’assurer que chacun, à chaque étape de sa vie, trouve le logement qui lui corresponde, du logement étudiant à l’appartement de centre-ville pour les jeunes ménages, puis aux maisons pour les familles, et aux résidences et Ehpad pour les plus âgés qui le souhaitent. Le diversité de l’offre passe aussi par l’accompagnement de l’amélioration du parc existant. Enfin, parce que, et on l’a vu avec la pandémie de Covid-19, rien n’est jamais certain, la collectivité travaille en permanence avec les acteurs de l’habitat (UBO, bailleurs sociaux, agences immobilières, promoteurs…) au sein de la Conférence intercommunale de l’habitat, afin d’adapter au mieux les programmations aux évolutions de la société. Sillage octobre 2021 I 9
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - FINIR POUR Logement social Sur tous les fronts Fonds de solidarité F pour le logement aisant face, lui aussi, à une Une production intense « La ville de Depuis 2017, Brest métropole demande soutenue, le loge- Brest et toute la métropole jouissent d’une gère le fonds de solidarité pour le ment social n’échappe pas à image qui a bien changé, et s’adossent à logement. Un dispositif qui peut la pression qui touche le sec- une quantité de services attractifs, pour- être activé sur orientation d’un teur de l’habitat. « Une ten- suit Georges Bellour. Tout cela explique travailleur social ou directement sion se fait clairement jour sur la métro- également la conjoncture que l’on connaît auprès de Brest métropole, afin pole brestoise, observe Georges Bellour, aujourd’hui. » Pour y faire face, l’office d’ouvrir des aides financières directeur général de Brest métropole public de l’habitat suit un rythme de (sous condition de ressources) habitat (BMH), principal acteur du loge- production « extrêmement fort » : d’ici pour accéder au logement ment social sur le territoire. Le marché 2024, 1 400 logements seront livrés sur (paiement d’un dépôt de garantie) actuel, avec des prix en hausse, fait que Brest métropole (pour quelque 200 mil- ou aider au maintien dans le les locataires gardent ce qu’ils ont et que lions d’euros injectés dans l’économie logement (aides au paiement des la rotation est fatalement moins régu- locale), dont 400 dans le cadre des factures d’énergie…). lière. » opérations de renouvellement urbain Contact : service.fsl@brest-metropole.fr actuellement en cours. Des délais allongés Un argument que « Il nous faut à la fois entretenir le semble bien confirmer une étude de patrimoine existant et répondre Lutter contre l’Adeupa, l’agence d’urbanisme Brest à la demande, conclut le direc- l’habitat indigne Bretagne : là où, en 2018, les délais teur général de l’office. Nous Brest métropole et la ville de d’attente pour l’obtention d’un logement savons par exemple aussi que Brest appuient régulièrement social étaient de l’ordre de six mois, ils la population étudiante fait face des locataires en situation de atteignent désormais les 10 mois. à des difficultés pour se loger mal logement. Un droit souvent Le marché est en tension, et cela (lire page 8), et notre offre de mal connu des intéressés, mais concerne autant le locatif social que le 115 logements à venir en 2023, qui permet bien souvent, par privé. Riche de quelque 19 000 loge- du côté de l’Harteloire, pourrait l’intervention de la collectivité, ments sur le Pays de Brest, dont 17 000 apporter une relative bouffée de voir les propriétaires mener à sur la seule métropole, BMH ne ren- d’oxygène. » bien les travaux nécessaires. La contre qu’une vacance faible. collectivité a déjà, dans les cas les plus complexes, mené les Dans le quartier bailleurs au pénal. de Kerinou, à Contact : habitat@brest-metropole.fr Brest, Brest métropole habitat a livré les Trapèzes, Louer solidaire ensemble de L’agence immobilière à vocation 58 logements, sociale Alma à Brest accompagne au printemps dernier. les propriétaires pour mettre en location leur bien comme une agence classique, la solidarité en plus. Via Alma, il est possible de proposer l’accès au logement pour toutes et tous, ainsi qu’un parcours sécurisé pour les propriétaires, qui bénéficient en retour d’une aide de l’Etat. + d’infos sur : www.aivs-alma.bzh DAMIEN GORET Plus sur www.brest.fr 10 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - Le territoire de Brest métropole et du Pays de Brest vit aussi dans vos yeux, et par le biais de vos photos, que vous pouvez télécharger sur le site brest.fr. Chaque mois, la rubrique Vous avez l’œil du magazine Sillage met en lumière certaines de ces images, légendées par les photographes. Elles ont valeur de coup de cœur, et seront également reprises sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram de Brest métropole. Retrouvez aussi ces photos coup de cœur légendées en breton, avec l’aimable collaboration de l’Office public de la langue bretonne. Emañ tiriad Brest meurgêr ha Bro Brest o vevañ ivez en ho taoulagad, ha dre ho poltredoù, a c’hallit pellgargañ diwar al lec’hienn brest.fr. Bep miz, er rubrikenn « Lemm eo ho taoulagad », er gelaouenn Sillage, e vo taolet sklêrijenn ouzh darn eus ar skeudennoù-se, ha lakaet tammoù testennoù gant ar re o deus savet anezho. Kement-se a dalvezo ez int plijet deomp ken-ha-ken, ha skignet e vint ivez gant rouedadoù sokial Facebook hag Instagram Brest meurgêr. Un draig nevez : hiviziken e vo testennoùigoù brezhonek gant ar poltredoù-se a zo plijet deomp kalz ! Rendez-vous sur https://images.brest.fr et sur Instagram Au port Brest Le Queen Mary 2 sous ses plus belles lumières. Jacques Héliès Er porzh Brest Ar vag Queen Mary 2 sklêrijennet diouzh ar c’haerañ. Détails architecturaux Médiathèque des Capucins Un samedi matin aux Capucins. Julien Guiomar - Instagram - like_thewavesdown_onthebeach Munudoù savouriezh Mediaoueg ar Gabusined Ur Sadorn vintin er Gabusined. 12 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - Roses au Moulin-Blanc Brest Superbe réveil matin après une nuit au Moulin-Blanc. Josig Magueur Roz er Vilin Wenn Brest Un dihuner eus ar c’haerañ war-lerc’h un nozvezh er Vilin Wenn. Fin de partie de pêche Port de commerce Partie de pêche au port de commerce de Brest : moment de quiétude pour le pêcheur, et de contentement, lorsque cela mord. Bernadette Le Chapelain Echu an abadenn besketa Porzh-kenwerzh Un abadenn besketa e porzh-kenwerzh Brest : ur mare a sederded evit ar pesketaer, hag a blijadur pa vez ur pesk o pegañ en higenn. Sillage octobre 2021 I 13
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - perspectives Entretien avec François Cuillandre En ces temps encore bousculés par les conséquences de la pandémie de Covid-19, la vie sur Brest métropole a progressivement repris. L’occasion pour le président de Brest FRANCK BETERMIN métropole et maire de Brest, François Cuillandre, de faire le point sur quelques-uns des grands sujets qui vont occuper la collectivité dans les semaines et mois à venir. 1 Il y a un an et demi, la pandémie de Covid-19 mettait le monde à l’arrêt. Quel Une deuxième concertation sur le projet de développe- regard portez-vous sur cette période de crise qui dure ? ment des transports en commun de Brest métropole est Actuellement, les contaminations et les formes graves baissent, grâce notamment en cours. Pourquoi concerter à nouveau les habitants et à la vaccination. Chacune et chacun espère le retour à une vie relativement nor- les usagers, sur un projet d’ores et déjà lancé ? male, mais il nous faut encore rester vigilants, et continuer à respecter les gestes Lors de la première phase de concertation, menée d’avril barrières, car nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir. Il nous faut aussi à juillet 2019, ce projet a été largement approuvé sur ses tirer les leçons de cette période inédite. À ce sujet, je suis fier de l’attitude des grands principes : avec un tramway reliant la gare à l’Hôpital Brestoises et des Brestois face à la pandémie. Ils ont montré un bel esprit de de la Cavale Blanche en passant par Bellevue, un Bus à haut responsabilité et de solidarité. La crise n’a pas été sans conséquences, sociales niveau de service (BHNS) reliant la gare à Lambézellec et 2 et économiques, notamment pour les plus démunis, les associations et les petites une amélioration des connexions entre les communes de entreprises. C’est vers eux que notre attention s’est portée. Je tiens à remercier la métropole. Cette deuxième concertation va permettre aussi encore une fois tous les agents de notre collectivité, qui ont œuvré pour d’inscrire le projet dans la vie quotidienne des habitantes et maintenir des services publics de proximité pour toutes et tous. des habitants, de réfléchir à l’échelle du quartier, de la rue. Cette phase est très importante, elle permettra de détermi- ner l’emplacement précis des stations, de réfléchir à l’amé- nagement des espaces publics le long du tracé, ou encore de « La crise n’a pas été sans conséquences, déterminer la façon dont piétons, cyclistes, automobilistes et transports se partageront l’espace. Nous savons que les sociales et économiques, notamment pour travaux seront longs et d’envergure, et nous ferons tout pour les plus démunis, les associations et les faciliter la vie quotidienne des Brestoises et des Brestois petites entreprises. C’est vers eux que pendant cette période. Comme pour la première ligne de notre attention s’est portée. » tram, nous avons d’ailleurs signé avec la Chambre de com- merce et d’industrie une charte pour anticiper et prendre en compte les conséquences pour la vie économique. 3 La crise sanitaire a fortement impacté les finances publiques, est-ce qu’il y aura des conséquences sur le programme de la municipalité ? Au plus fort de la crise sanitaire, nous avons eu à faire des dépenses ponctuelles pour soutenir les plus démunis et les entreprises du territoire ; nous avons aussi subi des pertes de recettes notamment sur les transports collec- tifs et le stationnement. Pour autant, je suis confiant dans la solidité financière de nos deux collectivités. Notre ges- tion saine et équilibrée de l’argent public depuis plusieurs années nous permet de bien résister et de poursuivre nos engagements pour le mandat. Mais nous espérons aussi que l’austérité ne succédera pas au « quoi qu’il en coûte », avec des mesures gouvernementales qui conduiraient SIMON COHEN une nouvelle fois à diminuer les ressources et moyens des collectivités. 14 I Sillage octobre 2021
- GRAND ANGLE - LE DOSSIER - VOUS AVEZ L’OEIL - LA MÉTROPOLE - SI ON SORTAIT - LA RENCONTRE - EN BREF - La collectivité fait de plus en plus appel aux habi- À Brest, ville-centre de la métropole, comme dans de nom- tants, les incitant à s’engager dans la vie de la cité, à breux autres grands centres urbains en France, le senti- s’impliquer, à agir. Une nouvelle façon de redynamiser ment d’insécurité est souvent évoqué. Que peut faire la la démocratie locale ? collectivité ? Nous sommes confrontés à une évolution de la délinquance 4 C’était l’un de nos engagements. Je crois à la partici- et de la criminalité, à Brest comme partout en France, y pation citoyenne, à l’implication des habitantes et des compris des villes bien plus petites, à travers notamment habitants dans la vie de leur cité. Nous le proposons régu- le trafic de drogue. Face à cette évolution, les services de 5 lièrement à travers les concertations, qu’elles concernent l’Etat, police et justice, manquent de moyens. C’est pour- le transport ou l’urbanisme par exemple. Mais nous sou- quoi, dans le cadre du contrat local de sécurité, haitons aussi doter la ville de Brest d’outils permanents dans le respect du rôle de chacun, nous assu- de participation. Nous avons donc mené une refonte de « Une brigade mons notre responsabilité et travaillons avec notre pacte citoyen local : de nouvelles assemblées de de tranquillité ces services, en prenant en charge des actions quartier sont créées, avec des ateliers dédiés, des collec- et des équipements qui facilitent leurs actions, tifs animations seront présents sur chaque quartier pour urbaine sera comme par exemple les travaux que nous allons coordonner un calendrier d’actions et d’animations, nous bientôt créée. » réaliser en 2022 pour près de 700 000 euros pour élargissons le fonds de soutien aux actions citoyennes le service cynophile de la police, qui comprend dans nos quartiers. Nous avons aussi fait le choix d’expé- les chiens qui détectent les stupéfiants. Dans ce rimenter la pétition citoyenne, qui permettra de discuter, même esprit, nous avons choisi d’aller plus loin, et c’était au sein du conseil municipal, de propositions venues des un engagement pour ce mandat : une brigade de tranquillité habitants. Je rappelle aussi que la saison 3 du budget urbaine sera bientôt créée. Au côté de la police, elle permet- participatif, qui rencontre un beau succès, vient d’être tra d’assurer une présence renforcée sur les espaces publics lancée. J’invite les Brestoises et les Brestois à imaginer, et de rappeler les règles de vie collectives. et nous présenter des projets. « L’anniversaire des Fêtes maritimes nous donnera l’occasion de mesurer les évolutions qui ont marqué notre agglomération depuis 30 ans. » Le territoire de Brest métropole est de plus en plus attractif, rendant plus complexes les recherches de logement pour les habitants de longue date comme pour les nouveaux arrivants. Comment résoudre ce défi ? Nous sommes confrontés à une évolution profonde MATHIEU LE GALL 7 de notre société : les villes à taille humaine, comme Brest et particulièrement dans l’ouest de la France, sont de plus en plus attractives pour des personnes qui 2022 n’est plus très loin. Quelles sont vos grandes priorités pour l’année à cherchent avant tout un cadre de vie agréable. Nous venir ? attirons de plus en plus d’étudiants, de jeunes couples 6 D’abord, j’espère que nous pourrons sortir au plus vite de la crise sanitaire. Beau- avec enfants, je ne vais pas le déplorer ! Mais il est vrai coup de nos concitoyens ont souffert pendant cette période, et nous avons tous que cela a un réel effet sur la pression immobilière, et il besoin de perspectives d’avenir, et de confiance dans le futur. Nous avons des faut lutter contre les excès du marché. Tout est question projets très enthousiasmants pour le territoire, concernant les transports, je l’ai d’équilibre : d’un côté, nous améliorons l’offre avec la dit, en faveur des solidarités et de l’éducation aussi. Le secteur culturel a égale- construction de nouveaux logements (environ 1 300 par ment souffert de la crise sanitaire, mais aujourd’hui la rénovation du Quartz est an) privés et sociaux, la rénovation des logements dans lancée, le projet du Fourneau aux Capucins est sur les rails, La Carène retrouve les quartiers de renouvellement urbain, les aides au un rythme de croisière, les médiathèques peuvent à nouveau accueillir petits et maintien à domicile des personnes âgées et de l’autre, grands, l’accueil des graffeurs à la poste rue de Siam a été un beau succès. Je nous souhaitons préserver les espaces naturels et les suis persuadé que 2022 sera une belle année culturelle pour les Brestoises et les terres agricoles de notre métropole, indispensables Brestois. Nous fêterons notamment les 30 ans des premières Fêtes maritimes et pour la biodiversité. Cela nécessite donc de construire de la mise à l’eau de la Recouvrance. Je suis persuadé qu’en attendant les Fêtes en ville et de densifier certaines zones de notre terri- maritimes de 2024, cet anniversaire nous donnera encore l’occasion de mesurer toire, et là encore, nous associons autant que possible les évolutions qui ont marqué depuis 30 ans notre agglomération, et qui en font les habitantes et les habitants. désormais une terre de l’excellence maritime, reconnue internationalement. Sillage octobre 2021 I 15
OCTOBRE 2021 Projet éducatif et citoyen L’I NF O R M AT I O N D E L A VI L LE DE BREST La jeunesse brestoise au cœur des actions NACER HAMMOUMI pages II-III page IV page V page VI page VII page VIII Au sommaire Projet éducatif et Écoles de danse. Vie associative. L’hôtel de ville fête Budget participatif. Les Tréteaux citoyen. Il reste des places Brest’Assos, ses 60 ans ! C’est reparti ! chantants. La jeunesse pour les retardataires une journée pour Le souvenir brestoise au cœur s’engager d’une première fois des actions
II I Projet éducatif et citoyen La jeunesse brestoise au cœur des actions Fort de nombreuses spécificités, le projet éducatif et citoyen brestois vise, par un travail associant de nombreux acteurs et actrices locaux, à tout mettre en œuvre pour parvenir à l’épanouissement des plus petits et des jeunes. I l ne suffit pas de se proclamer éducatif et citoyen brestois est en passe ville éducatrice pour l’être. Il faut, d’être finalisé et servira de base de travail pour cela, se doter d’une approche commune à tous jusqu’en 2026. globale qui permette de toucher Pour y parvenir, plus de 200 personnes de au but. « Ce que la ville de Brest tous horizons (parents, professionnels de a décidé de faire il y a longtemps déjà, la culture, du sport, de l’éducation…) et avec un projet éducatif et citoyen qui des institutions diverses (ville et métro- voit large », expose Jean-Marie Cochet, pole, Éducation nationale, CAF, dépar- à la tête de la direction Éducations de la tement du Finistère…) se sont réunies ville de Brest. pour débattre. Des lignes directrices ont ainsi émergé autour de la citoyenneté, du Les jeunes et les enfants au dialogue entre parents et professionnels centre du projet et de la question centrale de l’épanouis- Document cadre servant de cap à suivre sement des enfants et des jeunes dans la pour la totalité des acteurs de la ville, et ville. Car, particularité brestoise, le projet derrière lequel, à force de concertations, éducatif et citoyen local est dédié aux ils se sont mis d’accord, le nouveau projet 0-30 ans, quand la plupart des autres villes se concentrent plutôt sur les 3-12 ans. Des actions concrètes éducatif et citoyen à la sauce brestoise Adossé à un budget dédié qui permet à se distingue de beaucoup d’autres : des des porteurs de projet de solliciter une référents sont présents dans les quartiers aide pour monter une action, le projet de la ville et accompagnent les projets éducatif et citoyen brestois a notamment identifiés afin, justement, d’y ancrer le permis de subventionner des séjours de projet éducatif et citoyen. vacances l’été dernier, ou d’appuyer, à « Une manière, là aussi, de voir les axes la même période, la compagnie Dédale définis dans le cadre du projet éducatif de clown dans sa volonté de proposer et citoyen déclinés dans chaque quar- des ateliers de cirque aux enfants des tier de la ville, à la lumière des besoins, quartiers (lire par ailleurs). « La chose qui qui ne sont évidemment pas les mêmes nous importe le plus est que les porteurs d’un secteur à l’autre ». Ainsi pourra se qui sollicitent une aide le fassent en par- construire un projet cohérent à l’échelle tenariat avec une école ou une structure de tout le territoire, et une politique édu- de quartier, par exemple. D’abord, pour cative dédiée à la jeunesse brestoise dans que tout le monde dialogue. Et pour que son ensemble. de ce dialogue naisse une cohérence édu- cative et pédagogique qui serve à la fois DAMIEN GORET les enfants, les jeunes et leurs familles », précise encore Jean-Marie Cochet. Et c’est aussi sur ce point-là que le projet
III I GUILLAUME SAUZEAU, DE LA COMPAGNIE DÉDALE DE CLOWN « POUR GARANTIR L’ACCÈS À LA CULTURE AU PLUS GRAND NOMBRE » Implantée dans le quartier de Recouvrance, la compagnie Dédale de clown compte parmi les animatrices de la vie éducative et culturelle brestoise. « On est à la fois compagnie d’art clownesque et école d’art du cirque, pose Guillaume Sauzeau, son directeur. Cet été, l’aide du projet éducatif et citoyen nous a permis de proposer des animations pour les enfants. » Ainsi, après une première expérience réussie avec les jeunes de Kerangoff en 2020, l’idée a été d’élargir la proposition. « Notre initiative a été très bien accueillie par les élus brestois et par les chargés de développement de la mairie des Quatre Moulins, notamment, qui nous ont orientés vers le projet éducatif et citoyen pour aider au financement d’une opération à plus grande échelle. » 300 enfants encadrés durant l’été Et cet été, Dédale de clown a donc vu plus grand, même si le projet initial a été freiné : « L’idée, c’était de créer une base de cirque dans un camping en bord de mer et de proposer des séjours avec nuitées. Bon… on n’a pas pu le faire à cause du contexte sanitaire, et on s’est rabattus sur le gymnase de La Pointe ». Là, durant trois semaines, ce sont 300 enfants de 6 à 14 ans et issus de plusieurs struc- tures de quartiers (PL Recouvrance, centre social Horizon, Planète loisirs…) qui ont prati- qué les arts du cirque. « Le projet éducatif et citoyen a permis de financer un bon quart de l’opération », cal- cule Guillaume Sauzeau, qui perçoit le dispositif comme « un levier qui peut garan- tir une culture accessible à tous, mais qui demande tout de même une bonne dose DAMIEN GORET DAMIEN GORET d’anticipation des projets ». www.dedale-cirque.fr 2 QUESTIONS À Quelles pourraient être les Par quelles actions concrètes ci répondent à des questions grandes lignes du nouveau pourraient se traduire ces que se posent les enfants sur projet éducatif et citoyen axes dans le quotidien des des thématiques qui touchent (PEC) brestois, qui devrait enfants et de leur famille ? à la vie de la ville. La force du voir le jour en fin d’année ? “Grandir en ville”, ce serait par PEC, c’est bien d’aboutir à des FRANCK BETERMIN Parmi les axes de travail qui exemple réfléchir à végétaliser actions quotidiennes concrètes. ont été identifiés, on devrait les cours d’écoles. Ce serait Une force qui tient aussi au fait retrouver des thématiques comme aussi repenser les parcs de jeux, que tous les acteurs et actrices “Grandir en ville” et la question de à l’image de ce qui a été très de la ville y sont associés. C’est Emilie Kuchel savoir comment transformer le bien fait au jardin Jegaden, où cette capacité à travailler tous Adjointe au territoire pour en faire un lieu où on voit toutes les générations ensemble qui nous a notamment maire de Brest les enfants et les jeunes peuvent se mélanger. La participation permis de maintenir une vraie en charge de s’épanouir plus sereinement. Leur citoyenne, elle, pourrait passer dynamique au profit de la la politique éducative locale participation citoyenne, en ces par des rencontres régulières jeunesse brestoise durant la crise temps de crise démocratique, entre des élèves des écoles sanitaire. nous semble également être un publiques, le maire de Brest et point à travailler. des élues et élus, afin que ceux-
IV I Écoles de danse Il reste des places pour les retardataires A u sortir d’une année perturbée par la crise sanitaire, les écoles de danse brestoises ont rouvert leurs portes pour une rentrée placée sous le signe de l’optimisme. Et si bon nombre de cours ont d’ores et déjà fait le plein d’élèves, il reste encore des places pour les retardataires. « Les adultes sont vraiment au rendez-vous, malgré le fait que l’on ait dû annuler des cours l’année dernière… C’est une très bonne nouvelle et ça fait plaisir de sentir qu’ils nous soutiennent. Mais il reste encore des places, notamment pour les ados », explique ainsi Rozenn Dubreuil, de la compagnie Les pieds nus, qui forme chaque année entre 150 et 200 élèves à la danse contemporaine. Même son de cloche au Studio E, spécialisé dans la danse classique et jazz : « Les cours se remplissent plutôt bien, mais il nous reste encore des places pour les ados et pour les cours du midi », confie Audrey Cornu, qui accueille chaque année plus de 400 élèves. « Les élèves se sont réinscrits massivement, et nous avons aussi quelques nouvelles recrues, ce qui est plutôt bon signe », abonde Fabienne Carney, dont l’école Sous le signe de la danse forme chaque année près de 400 élèves à la danse classique et modern’jazz. « On sent qu’ils ont hâte de reprendre les cours, car ils savent qu’on est désormais rodés en termes de gestes barrières… Et qu’on arrive à prendre du plaisir à danser, même avec un masque ! Mais certains cours Entrechats et ne sont pas encore complets, notamment en jazz. Et il reste aussi des rentrée : les écoles places pour nos stages durant les vacances de la Toussaint », poursuit de danse brestoise celle qui espère pouvoir fêter dignement les 60 ans de son association veulent reprendre le rythme. en juin à Brest arena. DR Portes ouvertes du sport : le public était au rendez-vous Le 11 septembre, plus d’une trentaine d’associations sportives soutenues par la ville de Brest ont organisé les « Portes ouvertes du sport » dans de nombreux équipements sportifs brestois pour faire découvrir leur pratique au public. Un événement attendu par beaucoup, si l’on en croit la fréquentation des différents sites tout au long de la journée. « Entre les habitués et les nouveaux, on a accueilli près de 80 jeunes », se félicite Victor Allain, chargé de communication au Brest Université Club Rugby. « On sent vraiment l’envie de tous de se retrouver après une saison perturbée par la DR crise sanitaire ». Même son de cloche chez Parkour Brest, nouvelle association née cet été : « Nous sommes ravis, les gens se sont passé le mot et on a enregistré une vingtaine d’adhésions », abonde Charles Bernard, son fondateur. « C’est une très bonne nouvelle : les adhérents sont bel et bien au rendez-vous, les méthodes sont désormais rodées pour pratiquer son sport en respectant les gestes barrières, et toutes les équipes encadrantes et bénévoles semblent très enthousiastes », résume Patrick Appéré, adjoint à la politique sportive.
V I Vie associative Brest’Assos, une journée pour s’engager 2 QUESTIONS À A Brest, le tissu associatif est lesquelles le Secours Populaire, la Ligue Eric Guellec particulièrement dense et contre le cancer, Roul’âge ou bien les Res- Adjoint au maire varié. Sur le territoire, on tos du cœur. Un espace ressources de la de Brest délégué à la dynamique FRANCK BETERMIN recense plus de 4 400 asso- vie associative délivrera également des associative ciations œuvrant dans des informations concernant les modalités domaines tels que le sport, la culture, de création ou de fonctionnement d’une l’action sanitaire et sociale, la protection association. L’accès aux différents ateliers de l’environnement, etc. Pour soutenir ce et animations se fera, sous chapiteaux, sur Pourquoi la ville de dynamisme, la ville de Brest et le mouve- présentation du passe sanitaire, au 6 rue Brest soutient-elle la vie ment associatif de Bretagne organisent de Pen Ar Créac’h à Brest. associative ? une rencontre, le samedi 16 octobre, à la La période que nous venons maison des associations brestoise. L’ob- de traverser a été difficile pour jectif de cette journée est de « lancer une les associations. Aujourd’hui, dynamique de coconstruction associative Une journée pour en apprendre plus sur le il est essentiel que les activités de la ville et de remobili- bénévolat et pourquoi reprennent, et que les ser les acteurs d’un secteur pas s’engager : ce bénévoles et les adhérentes et malmené par la crise sani- sera le 16 octobre ! adhérents reviennent dans les taire », précise Stéphane associations. Le dynamisme Chapalain, le responsable associatif que nous de la structure. souhaitons encourager grâce à nos actions, par exemple la Un après-midi dédié journée du 16 octobre, favorise au bénévolat la vitalité démocratique. Il Si la matinée est réservée participe de façon essentielle aux associations, un forum au bien-vivre à Brest. du bénévolat, animé par France Bénévolat, per- Quels sont les moyens mis à mettra, de 14 heures à disposition des associations par la collectivité ? SHUTTERSTOCK 17 heures de découvrir La ville de Brest subventionne les activités d’une quaran- les associations à hauteur de taine d’associations parmi 14 millions d’euros chaque année. Ces subventions de fonctionnement sont votées en conseil municipal et nous avons fait le choix ANNICK POSTOLLEC, BÉNÉVOLE À EAUX ET de les maintenir pendant la RIVIÈRES DE BRETAGNE crise sanitaire. La ville met Annick Postollec est adhérente à Eaux et Rivières de Bre- à disposition des locaux, tagne où elle « participe aux différentes activités de l’asso- des gymnases mais aussi ciation, aux animations et aux conférences ». Son intérêt du patrimoine qui accueille pour la protection de l’eau et la préservation de la biodi- et héberge les associations versité remonte aux années 1980, date à laquelle un projet comme la maison des de barrage sur l’Aulne avait suscité une vive opposition en associations qui est un lieu de centre-Bretagne. Un combat qui l’a marquée. Depuis, son ressources et d’hébergement engagement associatif n’a jamais cessé car il lui « apporte puisqu’on y trouve, au-delà la possibilité d’une action collective mais aussi des infor- des associations, un service YANNICK SOHIER mations et une formation pour mieux comprendre les enjeux de la ville pour favoriser le fait et les moyens d’agir ». associatif.
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