Les Traces du BAUHAUS dans le design aujourd'hui

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Les Traces du BAUHAUS dans le design aujourd’hui

- Qu’est-ce que le Bauhaus ?
Ecole d’art, fondée par Walter Gropius en 1919, en Allemagne, où fut développée pendant 14 ans, une très large part de
l’esthétique moderne en matière de design, de création graphique, de mobilier et d’architecture.
Littéralement, le Bauhaus signifie la maison de la construction.
Il se plaça dans la continuité des idéaux de réforme qui cherchaient à réconcilier l’art, l’artisanat et l’industrie, comme celui
de William Morris et le mouvement Arts and Crafts à la fin du XIXème siècle, et le Deutscher Werkbund en Allemagne en
1907.
Dans ce but, l’architecte Walter Gropius fit fusionner en 1919 deux écoles de la ville de Weimar (Kunstgewerbeschule et la
Hochschule für bildende Kunst) en une toute nouvelle, à laquelle il donna le nom de Staatliches Bauhaus im Weimar.
Il cite dans le Manifeste du Bauhaus, publié pour l’inauguration de l’école : « le but finale de toute activité créatrice est la
construction. Il n’existe aucune différence essentielle entre l’artiste et l’artisan. […] Nous formons une nouvelle
communauté d’ouvriers, sans distinction de classes. […] Nous concevons et créons ensemble le nouvel édifice de l’avenir
qui embrassera architecture, sculpture, et peinture en une seule unité et qui, s’élançant vers le ciel, surgira des mains de
milliers de travailleurs, comme le symbole de cristal d’une foi nouvelle. »

On discerne dans ce passage la sensibilité expressionniste adoptée par le Bauhaus à ses débuts, ce que confirme également la
personnalité des artistes dont Gropius s’entoura, à noter les peintres Lyonel Feininger, Johannes Itten, Oskar Schlemmer,
Georg Muche, Paul Klee, Lothar Schreyer et Wassily Kandinsky, et le sculpteur Gerhard Marcks. Leur enseignement
s’appuyait sur l’usage des formes et des couleurs et sur une perception analytique des éléments plastiques, ainsi que sur
l’apprentissage des propriétés constructives des matériaux, dans un objectif d’économie et de fonctionnalité. Cet
apprentissage se répartissait en plusieurs ateliers (du métal, bois, du verre, du tissu, de la céramique, de la photographie, de
la typographie, de la mise en scène) où était dispensé aux élèves apprentis, puis compagnons, un enseignement à la fois
théorique, avec un « maître de la forme » (formmeister), et pratique, avec un « maître-artisan » (werkmeister). -> les
professeurs étaient appelés les maîtres.

Au début, le Bauhaus comportait un caractère communautaire et spiritualiste notamment sous l’autorité d’Itten, qui avait
introduit au Bauhaus des habitudes inspirées de la doctrine mazdéenne. Les élèves devaient se raser la tête, porter des
vêtements amples, semblables à des robes de moines, tenir un régime végétarien, manger de grandes quantités d’ail
purificateur, jeûner régulièrement, pratiquer l’acuponcture et prendre des bains chauds. Cette tendance fut combattue par
l’arrivée d’influences constructivistes et par celle de Théo Van Doesburg, qui avait ouvert à Weimar un enseignement
concurrent, inspiré par le néoplasticisme de Mondrian.

En 1923, Gropius se sépara d’Itten et le remplaça par Laszlo Moholy-Nagy, qui accusa l’orientation du Bauhaus vers le
rationalisme et vers la production d’objets par l’industrie. Bientôt, cependant, des pressions politiques contraignirent le
Bauhaus à déplacer son activité dans la ville de Dessau. Ce fut l’occasion, pour Walter Gropius, de marquer la conduite
résolument moderne de l’école en la logeant dans un ensemble de nouveaux bâtiments, construits en 1925 et 1926. Ses
principales caractéristiques (implantation dynamique des trois corps de bâtiments « en hélice », plan libre, passerelle à deux
niveaux sur pilotis, mur-rideau spectaculaire par la surface couverte, aménagement intérieur conçu par les ateliers du
Bauhaus) en firent l’un des plus beaux manifestes de l’architecture fonctionnaliste de l’entre-deux-guerres.

Cette période du Bauhaus vit naître certaines des formes les plus représentatives de l’âge moderne, avec le mobilier tubulaire
de Marcel Breuer, la rénovation du design graphique et publicitaire par Moholy-Nagy lui-même mais aussi par Joost
Schmidt ou Herbert Bayer, la parution des livres du Bauhaus (Bauhausbücher) qui dressèrent un incomparable panorama de
la modernité artistique, les représentations théâtrales d’Oskar Schlemmer, etc.

En 1928, Hannes Meyer succéda à Gropius à la direction du Bauhaus et en orienta davantage l’activité vers la satisfaction
des besoins, répondant au slogan : « La demande populaire doit remplacer la demande de luxe. » Il appela Ludwig
Hilberseimer à la tête du département d’architecture, qui prit une importance croissante, confirmée sous la direction de
Ludwig Mies van der Rohe entre 1930 et 1933. Celui-ci ne parvint cependant pas à enrayer la succession de conflits
politiques engendrés par la radicalisation gauchiste de Meyer et par la prise de pouvoir des nazis à l’échelon local, qui
contraignirent le Bauhaus à trouver un dernier lieu d’accueil, dans un quartier industriel de Berlin (Berlin-Steglitz).

Ce dernier Bauhaus n’aura eu que six mois d’activité : fermé de force par la Gestapo et les SA, le conseil de l’école vota son
autodissolution le 20 juillet 1933. L’exil de ses professeurs et de ses anciens élèves continua cependant d’assurer l’influence
et le rayonnement international de l’esprit du Bauhaus ; dans les années 1930, Moholy-Nagy créa à Chicago un New
Bauhaus, Gropius et Breuer poursuivirent leur enseignement à l’université Harvard, Hilberseimer à l’Armour Institute et
Josef Albers au célèbre Black Mountain College en Californie du Nord.

- Introduction :
A travers cet exposé, nous verrons quelles réformes fondamentales sont à la l’origine du rayonnement du Bauhaus, et quelles
traces du Bauhaus reste-il aujourd’hui dans le design, quels ont été les mouvements/courants/artistes dans la tendance, ou au
contraire en contradiction avec le Bauhaus. Nous verrons aussi comment le Bauhaus a rénové le design pour en faire le
design que nous connaissons.

- 1ère Partie : réforme de l’enseignement
Ceux qui désiraient une réforme pédagogique en Allemagne formulèrent finalement deux revendications fondamentales. La
première était que tout enseignement artistique soit fondé sur la formation manuelle; la seconde que, puisque les étudiants
n’étaient pas autorisés à se spécialiser, les écoles couvrent autant d’activités que possibles.
Les arts plastiques devaient trouver leur place à côté des arts appliqués et également de l’architecture et de la mécanique. Le
terme de Hochschule für Gestaltung (institut de design) fut forgé pour définir ce nouveau genre d’établissement bien avant
que Gropius ne l’applique à la seconde incarnation de Dessau.
La plupart des novateurs étaient d’avis qu’une partie essentielle du programme devait se composer d’un cours préliminaire
où l’on ferait ressortir le talent artistique inné de l’étudiant, et où on lui fournirait la possibilité d’expérimenter autant de
moyens d’expression et de techniques que possible pour lui permettre de déterminer dans quel domaine il possédait les
meilleurs aptitudes.

Pour Gropius, le mot « professeur » avait un relent d’académisme et il ne le supprima pas seulement pour proclamer aux
yeux de tous que le Bauhaus était fier d’être antiacadémique ; en appelant ses enseignants « maîtres » et ses étudiants
« apprentis » et « compagnons », il voulait qu’il apparaisse clairement que l’apprentissage manuel, ancré dans le monde du
réel et du travail, se trouvait à la base de l’enseignement de son école.
Une période probatoire, suivie d’un cours rigoureusement structuré, permettait aussi que les étudiants soient un peu plus
conscients des réalités. Les élèves ne pouvaient rester que quatre ans au Bauhaus. C’en était fini l’époque où es étudiants
s’éternisaient, profitant à satiété de leur liberté et des facilités qui leur étaient offertes. Ceux qui s’étaient inscrits à
l’académie de Weimar bien avant la guerre et étaient fermement décidés à rester incrustés dans les meilleurs ateliers étaient
purement et simplement renvoyés par Gropius.
Au lieu des ateliers de peinture, c’étaient les ateliers de travaux manuels qui devaient constituer la base de l’enseignement
du Bauhaus. L’apprentissage en atelier était déjà un élément important des cours proposés par plusieurs écoles d’art et
métiers « réformées » ailleurs en Allemagne mais un système mixte d’ « ateliers-cours » allait démarquer le Bauhaus de tout
ce qui avait été tenté auparavant.
- 2ère Partie : Artistes, Mouvements, Tendances dans le prolongement du style
Bauhaus.
Cet enseignement révolutionnaire couplé à la personnalité des « maîtres », donna des réalisations qui restent des références
en matière de design comme le mobilier tubulaire de Breuer, ou encore les affiches de Joost Schmidt. On parle alors de Style
Bauhaus.
Ce style est à l’origine de bien de courants stylistiques du 20ème siècle en matière de design, par exemple :

   - Functionalism : années 1920/1930. Plutôt qu’un style, c’est d’abord une conception de l’architecture et du design qui
     s’efforce de résoudre les problèmes pratiques de la façon la plus logique et la plus efficace. On y retrouve les mobilier
     de Marcel Breuer, ou encore des créations de Wilhelm Wagenfeld, mais aussi de Jacobus Johannes Pieter Oud,
     Ludwig Mies van der Rohe, et Le Corbusier.
   - Anti-Design : rejette les préceptes rationnels du Mouvement Moderne, et s’efforce de valoriser l’expression créative
     individuelle dans le design.           - canapé Kandissi d’Alessandro Mendini (1978) pour Studio Alchimia.           -
     chaise/table Zabro d’Alessandro Mendini (1984) pour Zanotta.
   - International Style : cette appellation a été forgée en 1931 par Alfred H. Barr Jr., le directeur du Museum of Modern
     Art de New York. Il y voit un style universel dans l’œuvre de Modernistes comme Le Corbusier, Jacobus Johannes
     Pieter Oud, Walter Gropius et Ludwig Mies van der Rohe. L’expression Style International désigne spécifiquement
     les œuvres des architectes et designers du Mouvement Moderne qui combinent fonction, technologie et formes
     géométriques pour produire une esthétique moderne épurée. (Modern Movement : guidé par une idéologie
     progressiste et sociale dont les origines remontent au milieu du 19ème siècle. Il élimine l’ornement et insiste sur le
     fonctionnalisme. Il précéda le Bauhaus ; Mais ce dernier en fera parti)
   - Institute of Design Chicago : ou « New Bauhaus », comme le baptise Laszlo Moholy-Nagy, son créateur. Cette école
     n’a eu qu’une existence éphémère (1937-1938), l’Association of Arts and Industries qui la gère décide de lui couper
     les vivres, parce qu’elle trouve son programme trop expérimental.
   - Good Design : la notion du bon design renvoie à une conception rationnelle du porcessus de conception selon laquelle
     le produits sont crées selon certains principes esthétiques et techniques généralement associés au Mouvement
Moderne. A la fin des années 1940, D.J. De Pree, a fixé les critères du bon design : durabilité, unité, intégrité,
     inévitabilité et beauté. Ces vertus étaient défendues auparavant par les membres du Bauhaus.
   - Hochsule für gestaltung, Ulm : fondée en Allemagne en 1953, cette école avait pour objectif de redonner vie à
     l’enseignement d’inspiration sociale du Bauhaus. Ludwig Mies van der Rohe, Josef Albers, et Johannes Itten y
     avaient le statut de professeurs associés. On en retient son fonctionnalisme et son approche systématique du design
     fondée sur l’ingénierie.

Mouvements dans la rupture : Organic Design

Il est quasiment contemporain du Bauhaus, mais s’oppose complètement. Il adopte des courbes douces et fluides qui
s’opposent Style International rigide et géométrique. Il rejette les matériaux industriels comme le métal tubulaire, alors
privilégié par l’avant-garde des designers européens.

Conclusion :

Le style Bauhaus a contribué à un renouveau stylistique, et à une redéfinition voir une recréation du Design. En effet, le
design contemporain, aussi bien dans son apprentissage que dans sa perception, doit beaucoup aux réformes du Bauhaus.
Le Bauhaus, encore aujourd’hui, a beaucoup d’influence. Il reste source de création : c’est un incontournable en matière de
design, et pas que de design, puisqu’il reste encore une référence dans un bon nombre de domaine artistiques :
rééditions/architecture/graphisme (->Franz Ferdinand).
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