MADAGASCAR Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Lutter contre la faim dans le monde Bulletin conjoint publié au mois de décembre 2022 MADAGASCAR Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce Points saillants Grand Sud et Grand Sud-Est (BNGRC) • Les données de dépistage de la région Atsimo-Atsinanana montrent une situation très dégradée, en particulier dans le district de Befotaka (Proxy-MAG à 16.6%, en situation critique), des situations sérieuses à Farafangana et Midongy et à la limite de la phase sérieuse à Vondrozo. Les données sont en cours de traitement pour la région Fitovinany, mais la hausse des admissions dans certains districts (notamment Ikongo) laisse entrevoir une situation également inquiétante. La situation nutritionnelle demeure globalement préoccupante dans le Grand Sud de Madagascar, avec 7 district sur 11 en phase d’alerte (proxy-MAG entre 5 et 10%) et un district, Ampanihy, en phase sérieuse (10à 15%) alors que les enquêtes ont été faires hors période de soudure. • Le cumul de précipitation entre mi-novembre et mi-janvier 2023 indique des pluies largement supérieures à la normale dans le sud-Ouest et extrême Sud de Madagascar (Région Atsimo Andrefana et une partie de Androy) - allant jusqu’à plus de 180% dans les parties littorales d’Ampanihy et Beloha tandis que des déficits plus important (
Evolution de la saison pluviométrique, indice de sècheresse et NDVI Cumul de pluies sur 3 mois NDVI Indice de sécheresse SPI3 en Décembre 2022 Source: DGM, Janvier 2023 • Le cumul de précipitation entre mi-novembre et mi-janvier 2023 indique des pluies largement supérieures à la normale dans le sud-Ouest et extrême Sud de Madagascar (Région Atsimo Andrefana et une partie de Androy) - allant jusqu’à plus de 180% dans les parties littorales d’Ampanihy et Beloha tandis que des déficits plus important (
Démarrage de la campagne agricole L’arrivée de la pluie a commencé assez précocement pour cette saison agricole, la première précipitation utile est arrivée en novembre 2022 dans le Grand Sud. Cette situation permet aux ménages agricoles d’espérer une récolte plus prospère qu’avant. Des petites récoltes sont également envisageables à partir du mois de décembre et janvier étant donné que l’appui à la contre saison a été entreprise à temps par la distribution de semences de culture maraichère et de légumineuses accompagnées de distribution de cash. Nonobstant, les semences nécessaires pour la grande saison n’étaient pas vraiment disponible pour le démarrage rapide de la grande saison et profiter notamment des conditions en cours qui sont propices pour l’agriculture. Une hésitation des ménages agricoles étaient perceptible à l’arrivée des premières pluies. D’habitude, une longue période d’étiage séparer les premières pluies, ce qui pourrait gaspiller les semis précoces. Malgré tout, les agriculteurs commençaient à planter au mois de décembre en adoptant des intrants disponibles localement et suivant leurs propres moyens. Bon nombre d’agriculteurs ont adoptée des spéculations céréalières (maïs), des légumineuses (niébé, haricot, etc.) et des boutures de manioc et de liane de patate douce dont les qualités laissent à désirer. Les semences distribuées par les partenaires dans le cadre de l’appui aux renforcement des moyens d’existence n’étaient disponible qu’à partir de fin décembre. A l’instar de la FAO, les acteurs ont distribués des lianes de patate douce, des boutures de manioc, de semences céréaliers (sorghos, mil) , de légumineuses (arachides), de rejet de cactus inermes et de plantules d’agrumes aux ménages cibles. Pour le Grand Sud Est, des retards de pluie ont été observés. Cette situation a décalé le lancement de la grande campagne. Cependant, on a noté la récolte de riz en quantité moindre que d’habitude pendant le mois de décembre. On a noté également que la production de letchi a fortement diminué. Par ailleurs, la tombée de pluie est aussi favorable pour le développement et l’attaque des criquets et d’autres prédateurs ennemies de culture, donc le suivi de la situation acridienne est à préconiser afin d’envisager de récoltes potentielles. Nutrition pour le Grand Sud et Sud-Est (SSN T4 2022) (UNICEF CLUSTER NUT ) La situation nutritionnelle demeure globalement préoccupante dans le Grand Sud de Madagascar, avec 7 district sur 11 en phase d’alerte (proxy-MAG entre 5 et 10%) et un district, Ampanihy, en phase sérieuse (10à 15%) alors que les enquêtes ont été faires hors période de soudure. Ces taux encore relativement élevés de malnutrition aigue globale des enfants de 6 à 59 mois montrent que la population de ces régions reste encore très vulnérables. L’analyse par commune montre aussi des poches importantes de malnutrition avec des communes au dessus des seuils critiques. En ce qui concerne le Grand Sud Est, les données de dépistage ne sont disponibles que pour la région Atsimo-Atsinanana, et montre une situation très dégradée, en particulier dans le district de Befotaka (Proxy-MAG à 16.6%, en situation critique), des situations sérieuses à Farafangana et Midongy et à la limite de la phase sérieuse à Vondrozo. Les données sont en cours de traitement pour Fitovinany, mais la hausse des admissions dans certains districts (notamment Ikongo) laisse entrevoir une situation également inquiétante. Source: SSN Cluster Nutrition Bulletin Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce Décembre 2022
Contexte économique Suivi des Marchés dans les régions du Grand-Sud et Grand-Sud-Est Source: PAM Source: PAM Le prix du maïs et du manioc sec enregistrent une hausse moyenne respective de 19% et de 7% comparée au mois de no- vembre, mais il reste stable pour les autres aliments de base. Par rapport à la moyenne des prix des trois dernières an- nées à la même période, on constate une hausse pour le riz importé (+6%) et le riz local (+13%) tandis que la hausse est plus marquée pour le manioc sec (+29%), niébé (31%) et le maïs (+49%) à cause de l’épuisement des stocks, la période de semis, l’arrivée des pluies qui délabrent davantage les pistes rendant difficile l’approvisionnement des marchés, et la con- joncture internationale surtout pour les PPN dont l’huile importée. Le coût du panier est plus élevé dans les districts d’Ampanihy et moyen pour Amboasary, Tsihombe, Bekily et Betroka. Par rapport au mois de Novembre, il est stable. Cependant, le niveau est en hausse de 13% comparé à Décembre 2021. Plu- sieurs facteurs expliqueraient cette hausse : la baisse de la disponibilité issue d’une faible récolte en céréales et légumi- neuses, une demande toujours élevée en semence en période de semis, la hausse des coûts de transport suite à l’augmen- tation des prix du carburant, la difficulté d’accès avec l’état délabré des piste par la pluie ainsi que la période de fête. Au niveau national La hausse des prix au mois de novembre 2022 se résume à un taux d’inflation globale mensuel de 10,8% comparée aux prix enregistrés l’année passée à la même période. La hausse enregistrée au niveau des produits alimentaires et boissons non alcoolisés contribue le plus dans ce glissement. Cette inflation est expliquée en partie par la hausse des prix du car- burant engendrant des coûts supplémentaires sur les transports des denrées alimentaires à travers le pays. Source: INSTAT Taux de change L’Ariary connait une dégradation par rapport à l’euro et au Dollar Américain. A la fin de l’année 2022, l’ariary s’échangeait à 4643 pour 1 Euro et 4407 pour 1 USD. Cette dévaluation de l’Ariary aura des impacts sur les prix des denrées impor- tées notamment le riz, l’huile et les sucres. Bulletin Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce Décembre 2022
Sécurité alimentaire au niveau du Grand Sud à travers le mVAM/BNGRC Entre Décembre et Janvier 2023, environ 2 ménages sur 3 des régions Androy et Anosy auraient une consommation alimentaire limite ou pauvre. Ces ménages consomment gé- néralement des céréales ou tubercules pris avec des lé- gumes et feuilles vertes et quelque fois des fruits (mangue verte, pastèque, melon). Par contre, les ménages de la région d’Atsimo Atsinanana auraient pu bénéficier de quelque pe- tite récolte en décembre, seul un ménage sur 2 est concerné par ces catégories. Enfin, pour les ménages de la région Atsi- mo Andrefana, environ 4 ménages sur 5 auraient une con- sommation acceptable. Source: mVAM/BNGRC Cependant, en se référant aux stratégies alimentaires, on remarquerait que dans l’ensemble, les ménages des 3 ré- gions du Grand Sud seraient confrontés à un niveau de stress élevé en raison d’une pénurie alimentaire. Pour la ré- gion Atsimo Atsinanana, il s’agirait de 1 ménage sur 2. Ces ménages adopteraient fréquemment des stratégies alimen- taires diminuant à la fois la quantité (taille des portions, nombre de repas, diminution de la part des adultes pour donner aux enfants) et la qualité (moins préférés ou moins chers) de nourriture qu’ils consomment. Source: mVAM/BNGRC De même, l’indicateur Stratégie basée sur les moyens d’exis- tence montre qu’environ 1 ménage sur 4 des 3 régions du Grand-Sud adopteraient des stratégies d’urgence (vente de terre/maison, pratique d’activités illégales, migration) pour combler leur déficit alimentaire. Spécifiquement, pour la ré- gion Androy, 1 ménage sur 2 recourrait à des stratégies de crise (comme la vente d’actifs ou bétails productifs). Combiné avec le score de consommation alimentaire, le niveau de cet indicateur montre que les ménages recourraient davantage à des stratégies nuisant à leurs moyens d’existence pour pouvoir se nourrir. Source: mVAM/BNGRC Enfin, la perception de la faim dans les 3 régions du Grand Sud est élevée. Cette perception est surtout marquée pour la région Androy où plus de 80% des ménages ressentent la faim modérée ou sévère. Ceci témoignerait d’un niveau élevé de privation alimentaire dans cette région. Pour la région Atsimo Atsinanana, la majorité des ménages n’ont pas perçu la faim au cours du mois de décembre-janvier, probablement à cause de la petite récolte et la disponibilité de quelques fruits dans cette partie (mangue, litchi,…) Source: mVAM/BNGRC D’une manière générale, la situation dans le Grand Sud Est est nettement meilleure comparée à la situation du Grand Sud. Les indicateurs de consommation alimentaires montrent que pour le Grand Sud Est, 6 ménages sur 10 ont un score de consommation alimentaire normale. La perception de faim est également faible pour 8 ménages sur 10. Les stratégies alimentaires sont très utilisées par contre, montrant la fragilité de la situation et le lent rétablissement de la situation post-choc. Les stratégies basées sur les moyens d’existence sont peu adoptée. Pour le Grand Sud, la situation dans l’Androy est en contraste avec les autres régions. C’est dans cette région que la situation est la plus préoccupante. La région d’Atsimo Andrefana est mieux que la région d’Anosy en terme de consommation alimentaire. Cependant, les ménages d’Atsimo Andrefana, adoptent beaucoup plus de stratégies alimentaires et basées sur les moyens d’existence que les ménages de l’Anosy. La situation du Grand Sud Est s’explique par l’existence de récolte de riz et fruitières. Pour le Grand Sud, la présence de fruit, et la pluie expliquent la contraste entre les régions du Sud. Bulletin Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce Décembre 2022
Tendance pour les prochains mois vue à travers le Bulletin IPC Classification IPC AFI Nov22—Mars23 Le niveau d’insécurité alimentaire reste toujours critique même si on note une légère amélioration par rapport aux projections d’avril. Aucun district n’est en phase 4 urgence IPC. Des poches de vulnérabilité et de malnutrition persiste dans l’ensemble des zones d’analyse. Un relèvement lent de la situation post-cyclonique est attendu pour les zones du Grand Sud-Est impactées par les cyclones Emnati et Batsirai. Pour le Grand Sud, une amélioration est constatée comparativement à ce qui a été prédit durant l’analyse IPC du mois d’avril 2022. L’analyse IPC au mois de novembre 2022 a identifié 2. 23 M de personnes soit 36% en phase 3 et 4 dans les régions Grand du Sud et du Grand Sud-Est. Tendance pour les prochains mois Classification IPC AFI Avril 2023– Juillet 2023 L’amélioration de la situation envisagée en avril et juillet 2023 est conditionnée non seulement par une bonne pluviométrie mais surtout et également par l’accès aux semences, aux boutures, combinées avec la maitrise des déprédateurs, et un soutien de la population les plus vulnérables pendant le pic de soudure pour que ces ménages n’adoptent pas des stratégies d’adaptation négatives de crise et d’urgence. L’inflation, la recrudescence des maladies liées à l’eau et vectorielle, l’insécurité, et la dégradation voies d’accès sont autant de facteurs qui méritent un suivi accru durant le pic de soudure. Ces facteurs impactent non seulement sur la disponibilité alimentaire mais également sur les sources de revenus de nourritures des ménages ruraux. Save the date • 19 et 20 janvier 2023 : Evaluation de marché pré-post cyclonique • 27 janvier 2023 : Réunion sur la préparation de l’évaluation rapide SAMS : • 27 janvier 2023 : IPC CoP : What's new in IPC • 30 janvier 2023 : Réunion du comité SMART • HEA : niveau 2 Pour plus d’information, contacter: Nianja RAONIVELO, Chef de service ASO - CERVO/BNGRC, Président du Mada- gascar Vulnerability Assessment Committee (MVAC) : nraonivelo@gmail.com Food Security Cluster (fscluster.org) DataViz - Madagascar - Reports Explorer (wfp.org) Bulletin Sécurité Alimentaire Nutrition et Alerte Précoce Décembre 2022
Vous pouvez aussi lire