MEDECINE CONVENTIONNELLE VERSUS MEDECINE NATURELLE: la complémentarité gagnante
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les femmes qui souffrent de fibromes sont de plus en plus demandeuses de traitements alternatifs pouvant soulager les douleurs pelviennes chroniques et les saignements hémorragiques inhérents aux fibromes. Face à cette exigence des patientes de plus en plus grandissante, il nous a semblé utile de consacrer un dossier aux médecines naturelles. La demande de traitements alternatifs émanant des femmes qui souffrent de fibromes, s’explique entre autres, par la relative efficacité des traitements conventionnels existants et les nombreux effets indésirables de certains de ces traitements. Cette demande se justifie également par la spirale des interventions chirurgicales invasives généralement proposées aux patientes sujettes à récidives et le spectre de l’hystérectomie comme ultime solution. Le fibrome utérin représente la première cause d’ablation de l’utérus en France. Ce traitement radical se pratique depuis 1898 et à ce jour, il n’existe toujours pas de traitement curatif du fibrome. Le coût outrancièrement élevé des traitements hormonaux et anti-hormonaux des fibromes, au regard de leur efficacité limitée, pose problème. Les fibromes coûtent cher aux femmes dans tous les sens du terme. Les patientes aspirent désormais à des traitements non-invasifs et sans effets indésirables sur le métabolisme de la femme. Placébo ou remède de grands-mères ? Quel que soit l’avis des uns et des autres sur les médecines alternatives et complémentaires (MAC) comme le désigne si bien désormais leur nom générique, quelle que soit la terminologie employée ou l’utilisation faite de ces traitements naturels par les patientes, force est de constater que les médecines douces sont plébiscitées par les femmes qui souffrent de fibromes. Tout comme ces milliers de Français qui ont recours chaque année aux médecines alternatives et complémentaires, les femmes qui souffrent de fibromes sont en quête d’une médecine à l’écoute de la patiente, dans sa souffrance physique et morale. Le retour aux médecines naturelles semblerait être le rejet d’une médecine moderne déshumanisée. Emboîtant le pas à certains services de cancérologie, rhumatologie, cardiologie et pédiatrie, ayant intégré dans leur offre de services une approche thérapeutique complémentaire, quelques maternités et services de gynécologie-obstétrique commencent à s’ouvrir aux médecines douces, redonnant ainsi à la célèbre maxime d’Hippocrate, « la nature est le médecin du malade », ses lettres de noblesse. C’est le cas du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital la Pitié- Salpétrière, qui propose depuis 2011 l’acupuncture aux femmes enceintes pour soulager les douleurs liées à la grossesse. A l’hôpital Paris Saint-Joseph, outre les consultations d’acupuncture mises en place en 2013, des consultations de relaxation et sophrologie ont été ouvertes pour les femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques en lien avec l’endométriose et les fibromes. A l’hôpital du Kremlin Bicêtre, le service de gynécologie-obstétrique propose des séances d’acupuncture et d’ostéopathie aux femmes qui souffrent de fibromes. Menées conjointement par un gynécologue, un anesthésiste et une infirmière spécialisée en hypnose, des consultations spécifiques pour les douleurs psychosomatiques, peuvent être proposées aux femmes, par les équipes de gynécologie-obstétrique du CHU de Bordeaux.
De l’avis des médecins qui pratiquent l’acupuncture, en dehors du soulagement de la douleur, cette discipline traite les troubles fonctionnels et les syndromes de l’anxiété en lien avec la dépression. L’acupuncture est inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2010. Cette branche de la médecine chinoise vieille de 4 millénaires, se pratique en France par des médecins et sages- femmes ayant suivi une formation spécifique à cette discipline. Dans l’engouement désormais incontestable des patientes pour les médecines alternatives et complémentaires, la phytothérapie et l’aromathérapie ne cessent de gagner du terrain. De tout temps, l’humanité a eu recours à la pharmacopée végétale pour se soigner. Jusqu’au milieu du XXe siècle et plus exactement avant l’avènement de l’industrie pharmaceutique, les herboristeries avaient pignon sur rue et les plantes faisaient partie de l’arsenal de tout bon médecin. La phytothérapie moderne, à base de principes actifs de plantes consommables sous forme de gélules ou tisanes, s’appuie sur une expertise scientifique des effets bénéfiques et toxiques des végétaux : la pharmacognosie. La phytothérapie a été reconnue officiellement par le ministère de la santé comme une médecine à part entière en 1986. L’efficacité des médicaments de phytothérapie est liée à leur concentration en principes actifs. Il en est de même pour l’aromathérapie qui trouve son fondement dans les extraits de plantes médicinales. Le chimiste René-Maurice Gattefossé, père fondateur de l’aromathérapie, évite la gangrène en s’enduisant d’huile essentielle de lavande en 1920. Le Docteur Jean Valvet lui emboîte le pas quelques années plus tard, en démontrant les bienfaits des huiles essentielles sur la cicatrisation des blessés de guerre. Depuis, les effets analgésiques, antiseptiques, cicatrisants, antispasmodiques, mais aussi tonicardiaques et antidépressifs de l’huile essentielle de lavande sont reconnus. La douzième réédition de « La Bible des Huiles Essentielles » parue en 2007, témoigne de l’intérêt sans cesse grandissant des patients pour l’aromathérapie. Dans la liste des approches thérapeutiques complémentaires de plus en plus prisées par les femmes qui souffrent de fibromes et ayant désormais droit de cité en milieu hospitalier, les consultations de relaxation ont le vent en poupe. Le Pr Herbert Benson, cardiologue américain et chercheur dans la non moins prestigieuse université de Harvard, avait jeté un pavé dans la mare en publiant en 1975 son livre « Réagir par la détente ». Il démontre dans cet ouvrage devenu depuis best-seller, les bienfaits de la relaxation dans le traitement des effets physiques du stress, notamment en faisant baisser la tension artérielle et en ralentissant le rythme cardiaque. Le Pr Benson publie en 2009 les résultats d’une étude menée avec son équipe, sur les effets bénéfiques de la relaxation sur les patients. Les traitements alternatifs et complémentaires à l’instar de l’acupuncture, l’ostéopathie, la phytothérapie, l’aromathérapie ou l’homéopathie, pour ne citer que ceux-là, ont ceci d’intéressant, qu’ils agissent à la fois sur le symptôme et sa cause, notamment en rééquilibrant certains déséquilibres hormonaux. Les causes du fibrome utérin sont multi-factorielles et les symptômes de la maladie varient d’une patiente à l’autre. Les femmes qui souffrent de fibromes ne gagneraient-elles pas de ce fait à bénéficier de traitements prenant en compte l’histoire individuelle et le terrain de chaque patiente ?
De tous temps, notamment dans les sociétés traditionnelles, les femmes ont toujours bénéficié d’un accompagnement spécifique. Dans ce dossier, nous faisons un focus sur l’ostéopathie et l’homéopathie, en raison de l’apport que ces approches thérapeutiques peuvent avoir dans la prise en charge des pathologies de la femme à l’instar des fibromes, ou les troubles fonctionnels inhérents aux différentes phases de la vie d’une femme, notamment pendant la grossesse, après un accouchement ou une fausse couche, ou encore avant ou après un traitement chirurgical, ainsi qu’à la ménopause. Le Docteur Françoise Moreau, gynécologue obstétricienne homéopathe, répond à la fin de ce dossier, aux questions de Fibrome Info France sur les bénéfices et la complémentarité de l’homéopathie dans le suivi gynécologique ou obstétrique des femmes. Angèle MBARGA Focus sur l’ostéopathie L’ostéopathie est une thérapie naturelle, inspirée des civilisations ancestrales ; elle est autant une science thérapeutique basée sur une connaissance approfondie de l’anatomie, qu’un art thérapeutique et une philosophie au service du soin de l’être dans sa globalité. L’ostéopathie est fondée sur la capacité du corps à s’autoguérir, la prise en compte de l’individu dans sa globalité et le principe d’équilibre tissulaire. Quand toutes les parties du corps sont en ordre, le corps est en bonne santé. Quand une partie du corps est atteinte, le corps entier est déséquilibré et les maladies peuvent apparaître. C’est ce qu’on appelle une « lésion ostéopathique ». On assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour les médecines dites douces et naturelles. Cet engouement s’explique probablement par le fait que la médecine conventionnelle n’apporte pas toujours de solution satisfaisante aux attentes des patients. Parmi les médecines alternatives, l'ostéopathie occupe une place de choix. Elle conquiert chaque jour de nouveaux partisans en Europe et dans le monde. D’après Guy Roulier1, 3 millions de patients en France consultent un ostéopathe pour s’entretenir, effectuer un bilan ou traiter des affections pour lesquelles la médecine classique s’est avérée inefficace. Arrêt sur image sur cette méthode de soins originale et particulièrement sur ses indications gynécologiques. Quels sont ses principes de base ? Comment fonctionne-t-elle ? Pourquoi consulte-t-on ? Fondée aux Etats-Unis en 1874 par un médecin américain, le Dr Andrew Taylor Still, l’ostéopathie s'est développée et est arrivée en France dans les années 1950-60. Etymologiquement, le terme « ostéopathie » est formé par deux racines grecques « ostéon » qui signifie « os » et « pathos » qui veut dire « maladie, souffrance » dont la combinaison désigne l’influence des os en relation avec la maladie. 1 Ostéopathe, praticien de la santé durable, auteur de « Deux mains pour vous guérir », Editions Dangles, 2005
Selon l’OMS2, "l'ostéopathie consiste à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'en altérer l'état de santé." Tout le monde peut consulter un ostéopathe sans distinction d’âge ni de sexe : nourrisson, enfant, adolescent, adulte ou personne âgée. On peut consulter à titre préventif ou curatif. Le nombre de consultations nécessaires dans cette démarche somatique varie d’une à quatre, à un mois d’intervalle. Afin de détecter les lésions ostéopathiques, l'ostéopathe fait un bilan avec son patient : il l'interroge soigneusement sur ses antécédents familiaux et personnels. Préalable indispensable lors de la première consultation ostéopathique, ce bilan est très important car environ 60% des affections traitées par l'ostéopathie sont les conséquences récentes ou lointaines de traumatismes subis par l'organisme. Après cet interrogatoire, l'ostéopathe procède à un examen physique. Par des manipulations, des palpations, des étirements et des ajustements articulaires, il redonne une mobilité satisfaisante aux articulations. La suppression des lésions fait disparaître les symptômes et rétablit l'harmonie structurelle du corps. Les ostéopathes prennent en effet en charge, des problèmes aussi divers que les douleurs articulaires et fonctionnelles, les lombalgies, les troubles du sommeil ou digestifs, les colites, les cervicalgies, les suites chirurgicales et bien d’autres maux. L’ostéopathie peut ainsi apporter un soulagement aux patients présentant des dysfonctionnements au niveau de tous les grands systèmes du corps : musculo-squelettique, gynécologique, urinaire, digestif, et cardio-pulmonaire. La liste n’est pas exhaustive. Nous nous attarderons ici sur les applications ostéopathiques aux troubles gynécologiques. Particulièrement, pour les femmes souffrant de fibromes utérins, de douleurs pelviennes et autres symptômes localisés dans la zone du bassin de la femme. Applications ostéopathiques aux pathologies gynécologiques et obstétriques Peu de femmes le savent mais l’ostéopathie peut traiter certains troubles ou déséquilibres gynécologiques. De nombreux ostéopathes dans leurs pratiques quotidiennes sont confrontés à des patientes présentant des pathologies gynécologiques fonctionnelles. Pathologies souvent invalidantes, qui perturbent le quotidien de la femme dans sa vie la plus intime. Si la plupart des thérapeutiques proposées par la médecine conventionnelle pour des pathologies telles que les fibromes, sont souvent inefficaces et non dénuées d'effets indésirables, l'ostéopathie peut être une aide non négligeable, en tant que médecine manuelle et sans effets secondaires nuisibles. L’ostéopathe peut traiter ces troubles gynécologiques fonctionnels en agissant sur le système mécanique, mais aussi hormonal et nerveux. En réalisant notamment des ajustements au niveau du crâne, du système hormonal, du système circulatoire, des viscères et de l’appareil génital, à l’aide d’exercices externes de mobilisation des viscères. Tous les ostéopathes ne sont pas habilités à pratiquer l’ostéopathie gynécologique ; seuls les ostéopathes détenteurs d’un diplôme médical ou paramédical peuvent avec accord et consentement éclairé de la patiente, procéder à des ajustements intrapelviens. 2 Organisation Mondiale de la santé
L'ostéopathie gynécologique offre aux femmes une aide très précieuse en intervenant sur des troubles qui peuvent être liés à des dysfonctionnements mécaniques, tels qu'une baisse de mobilité de l'utérus, les antéversions ou les rétroversions utérines. Les mobilisations de l'utérus se font le plus souvent par voie externe. Les champs d’application de l’ostéopathie gynécologique sont nombreux : douleurs pelviennes, pesanteurs abdominales, dysménorrhées, aménorrhées, irradiation, suite de péridurale, de ponction lombaire, œdèmes, accompagnement des fausses couches, préparation pré-conceptionnelle, accompagnement pré et post-natal, épisiotomie, ligature de trompes, ménopause. L'ostéopathie gynécologique peut également être une aide en cas de blocages mécaniques, car toute mauvaise position ou déséquilibre du bassin tend les ligaments qui compriment les vaisseaux et les artères nourrissant les organes liés à la reproduction. Le bon fonctionnement des organes reproducteurs dépend de leur bonne vascularisation 3. Un ovaire immobile est un ovaire qui ne peut remplir ses fonctions, il est de ce fait inefficace. En effet, l’hypovascularisation de l’utérus rend la muqueuse moins apte à retenir l’embryon. Par conséquent, la nidation sera plus difficile, même si la fécondation a eu lieu. Le traitement ostéopathique va consister à redonner une mobilité au bassin et aux organes de reproduction et favoriser une meilleure vascularisation afin que l’ovulation soit de meilleure qualité et que la nidation puisse se faire. Dans le cas d’une immobilité utérine, par exemple, l’ostéopathe va traiter la cause et pourra le cas échéant, permettre à la femme de pallier un déséquilibre qui perturbe sa vie intime et/ou sa capacité à procréer. Cette manipulation se pratique par voie interne lorsque l’ostéopathe y est habilité. Une étude menée par le Collège d’Etudes Ostéopathiques de Montréal en 2012 a révélé que le soin ostéopathique aurait permis à des patientes de retrouver l’équilibre hormonal et émotionnel, indispensable au maintien de la grossesse grâce à la libération de l’utérus et des structures adjacentes. En pré et post natal, un suivi ostéopathique peut donc aider à mieux vivre la grossesse et l’accouchement ; permettant ainsi de conserver jusqu’au terme de la grossesse, une bonne mobilité du bassin, de l’utérus et du diaphragme, afin de faciliter l’accouchement. Notamment en trouvant un bon équilibre entre l’utérus qui prend en fin de grossesse, cinquante fois son volume, et toutes les structures autour qui sont malmenées (côlon, vessie, vaisseaux). Il serait intéressant de rappeler ici le témoignage de Claudine Ageron-Marque4, ostéopathe en gynécologie : une patiente est venue la voir en dernier recours de très loin, car elle souffrait d'une douleur constante dans le bas-ventre consécutive à un accouchement. Elle était sous antidépresseurs. Pendant l'examen ostéo-gynécologique, l’ostéopathe a constaté que le col de cette patiente avait été déchiré et comportait une bride de fixation. Son utérus était comme fixé sur cette cicatrice. En rendant de la mobilité à l'utérus, elle a permis à la douleur de s'estomper. 3 La vascularisation est l'ensemble des vaisseaux sanguins qui irriguent les régions de l'organisme, un organe ou un tissu correspondant à un ensemble de cellules. 4 Sage-femme de formation et aujourd'hui ostéopathe à Libourne
A tous les âges de la vie, de la jeune femme à la femme ménopausée, l’ostéopathie peut apporter des réponses aux troubles et dysfonctionnements hormonaux des femmes. En redonnant de la mobilité à l'utérus, aux viscères et articulations du petit bassin qui entraîne une stagnation sanguine, le praticien sera capable, par un ajustement ostéopathique de soulager les douleurs pendant les règles, voire les éliminer. Au travers de palpations manuelles, l'ostéopathie propose dans son approche globale, des réponses manuelles aux troubles fonctionnels les plus fréquents. L’ostéopathie peut de ce fait être un complément appréciable à la prise en charge thérapeutique des symptômes inhérents aux pathologies gynécologiques, à l’instar du fibrome utérin. Un suivi annuel préventif ou de contrôle est préconisé. Le coût de la consultation varie de 50 à 80 euros en fonction des ostéopathes. Les frais ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie ; mais peuvent l’être en fonction des mutuelles. Sans conteste la médecine de demain est celle qui reposera sur les équipes pluridisciplinaires plaçant la patiente au cœur de ses préoccupations. Avec les spécificités complémentaires des autres branches médicales, l’ostéopathie pourra permettre à la patiente de prendre son capital santé en charge dans une perspective d’autonomie et de responsabilisation pour un mieux-être au quotidien. Ainsi répondra-t-elle pleinement aux attentes et à un besoin réel de la population, dans l’intérêt unique des patientes. Gisèle ABOMO Focus sur l’homéopathie Entretien avec le docteur Françoise Moreau Gynécologue obstétricienne homéopathe et auteure du « Manuel pratique d’homéopathie en gynécologie obstétrique » Fibrome Info France : Il est communément admis que les hormones que sont les œstrogènes et la progestérone, lorsqu’elles sont secrétées abondamment, peuvent favoriser le développement de fibromes utérins : un traitement homéopathique personnalisé peut-il avoir un effet régulateur sur les problèmes hormonaux des femmes qui souffrent de fibromes? Dr Françoise Moreau : Oui, par l’utilisation d’hormones homéopathiquement diluées. Fibrome Info France : Pouvez-vous nous rappeler le principe de l’homéopathie ?
Dr Françoise Moreau : Le principe de l’homéopathie consiste à donner aux patientes des doses infinitésimales du mal que l’on souhaite soigner, en prescrivant notamment à chaque patiente en fonction de ses symptômes, la substance qui, si elle était donnée en dose pondérale à une femme en bonne santé, provoquerait les mêmes symptômes que ceux de la patiente malade. Les traitements homéopathiques sont issus des trois règnes (animal, végétal, minéral), et peuvent avoir un effet bénéfique sur l’équilibre hormonal, les perturbateurs endocriniens, la pollution, l’environnement, l’alimentation et le stress. En effet, en fonction de la symptomatologie des fibromes, celle-ci pouvant être différente d’une femme à l’autre, un traitement homéopathique personnalisé prenant en compte au cas par cas les symptômes de chaque patiente et son histoire dans sa globalité : contexte, environnement, alimentation, agressions extérieures entre autres, peut tout à fait permettre d’obtenir une régulation hormonale. Fibrome Info France : En complément du suivi gynécologique ou obstétrique, de quelle manière l’homéopathie peut-elle participer durablement au mieux-être des femmes sujettes à des pathologies utérines récidivantes et chroniques telles que les fibromes ? Dr Françoise Moreau : Essentiellement en améliorant la symptomatologie et en travaillant sur le déséquilibre hormonal et ses causes possibles. Le terrain de la patiente est prépondérant dans tout traitement homéopathique ; la globalité du contexte de chaque patiente, l’histoire personnelle, les facteurs déclenchant de la pathologie sont autant d’éléments qui entrent en compte dans la prescription du traitement qui permettra d’obtenir des résultats satisfaisants. Fibrome Info France : Pensez-vous qu’une hygiène de vie, notamment en ce qui concerne les habitudes alimentaires des femmes qui souffrent de fibromes, soit nécessaire? Dr Françoise Moreau : Oui bien sûr ; notamment dans le cadre d’un traitement homéopathique ; et de façon générale l’optimisation des habitudes alimentaires permettra une amélioration du terrain. L’amélioration des fonctions de détoxification du foie par des compléments alimentaires facilitera la neutralisation de certaines molécules toxiques issues de l’élimination des déchets du fonctionnement hormonal. La rééquilibration de la flore intestinale est également fondamentale pour le bon fonctionnement de l’organisme et par ricochet, du fonctionnement hormonal. Il est conseillé de limiter au maximum la consommation des produits laitiers issus du lait de vache, en raison des problèmes de digestion qu’ils peuvent occasionner. Fibrome Info France : Dans votre pratique, avez-vous des cas de femmes dont la régression des fibromes et/ou des symptômes a été constatée de manière efficiente après un traitement homéopathique ?
Dr Françoise Moreau : Des diminutions de grosseur, oui mais pas de disparition totale du fibrome; en revanche une stabilisation de la symptomatologie et de la croissance des fibromes ont été observées. Fibrome Info France : Il n’existe pas de traitement curatif du fibrome utérin : le taux de récidive des fibromes en fonction des traitements est estimé entre 10 et 51%. Compte tenu de l’inefficacité des traitements existants, quelle serait selon vous la valeur ajoutée d’un traitement homéopathique, pour les femmes qui souffrent de fibromes? Dr Françoise Moreau : Les perturbateurs endocriniens, l’alimentation, la pollution et le stress sont des facteurs à prendre en compte dans la prise en charge globale de la patiente. Chaque patiente étant différente, l’une des valeurs ajoutées de l’homéopathie est de proposer des traitements personnalisés à chaque femme, en fonction des caractéristiques propres à chacune ; ce qui permet généralement une amélioration de l’état de santé générale. Car outre les symptômes à traiter, l’homéopathie s’emploie à traiter les causes à l’origine des symptômes. Fibrome Info France : En l’absence de validité scientifique, que répondez-vous en tant que médecin et homéopathe, aux personnes qui doutent de l’efficacité des traitements homéopathiques ? Dr Françoise Moreau : Il y a des travaux de recherche qui sont faits par des laboratoires sur les symptômes de certaines pathologies ; et en recherche fondamentale sur l’action de hautes dilutions. L’observation est prépondérante dans les traitements homéopathiques et les résultats obtenus sont fonction de l’observation de l’amélioration des symptômes. La difficulté de prouver l’efficacité des traitements homéopathiques vient du fait que les traitements proposés sont personnalisés et non standards. Fibrome Info France: Aucune mesure d’accompagnement n’est prévue pour les femmes après une fausse couche : de quelle manière l’’homéopathie peut-elle accompagner les femmes confrontées à cette épreuve? Dr Françoise Moreau : La prise en charge de la douleur physique et morale après une fausse couche, et le traumatisme engendré peuvent tout à fait être envisagés par la prescription d’un traitement homéopathique personnalisé. Fibrome Info France : Quel est l’apport majeur que pourrait avoir l’homéopathie pour une femme en complément du suivi gynécologique ou obstétrique, pendant la grossesse ou à la ménopause ?
Dr Françoise Moreau : L’apport majeur d’un traitement homéopathique durant la grossesse réside dans l’absence d’effet secondaire aussi bien sur le fœtus que sur la future mère. Pendant la grossesse, l’homéopathie peut soulager efficacement les nausées, les vomissements et tous les troubles liés à la grossesse ; et être utile pour arrêter les contractions prématurées, mais également pour accompagner le travail et aider à la récupération après l’accouchement et l’allaitement. A la ménopause, l’homéopathie soulage efficacement les bouffées de chaleur et les autres troubles liés à la carence hormonale, inhérents à cette phase naturelle de la vie d’une femme. L’homéopathie aura un rôle complémentaire dans la prévention de l’ostéoporose. Fibrome Info France: Les traitements homéopathiques sont-ils remboursés par l’Assurance Maladie ? Dr Françoise Moreau : Ils sont en partie remboursés. Peu onéreux, les traitements homéopathiques représentent une part infime des dépenses de la sécurité sociale. Propos recueillis Par Angèle MBARGA
Vous pouvez aussi lire