MEDECINE CONVENTIONNELLE VERSUS MEDECINE NATURELLE: la complémentarité gagnante

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MEDECINE CONVENTIONNELLE VERSUS MEDECINE NATURELLE: la complémentarité gagnante
MEDECINE CONVENTIONNELLE
    VERSUS MEDECINE NATURELLE:
la complémentarité gagnante
Les femmes qui souffrent de fibromes sont de plus en plus demandeuses de traitements alternatifs
pouvant soulager les douleurs pelviennes chroniques et les saignements hémorragiques inhérents
aux fibromes. Face à cette exigence des patientes de plus en plus grandissante, il nous a semblé
utile de consacrer un dossier aux médecines naturelles. La demande de traitements alternatifs
émanant des femmes qui souffrent de fibromes, s’explique entre autres, par la relative efficacité
des traitements conventionnels existants et les nombreux effets indésirables de certains de ces
traitements. Cette demande se justifie également par la spirale des interventions chirurgicales
invasives généralement proposées aux patientes sujettes à récidives et le spectre de
l’hystérectomie comme ultime solution. Le fibrome utérin représente la première cause d’ablation
de l’utérus en France. Ce traitement radical se pratique depuis 1898 et à ce jour, il n’existe toujours
pas de traitement curatif du fibrome. Le coût outrancièrement élevé des traitements hormonaux
et anti-hormonaux des fibromes, au regard de leur efficacité limitée, pose problème. Les fibromes
coûtent cher aux femmes dans tous les sens du terme. Les patientes aspirent désormais à des
traitements non-invasifs et sans effets indésirables sur le métabolisme de la femme.

Placébo ou remède de grands-mères ? Quel que soit l’avis des uns et des autres sur les médecines
alternatives et complémentaires (MAC) comme le désigne si bien désormais leur nom générique,
quelle que soit la terminologie employée ou l’utilisation faite de ces traitements naturels par les
patientes, force est de constater que les médecines douces sont plébiscitées par les femmes qui
souffrent de fibromes. Tout comme ces milliers de Français qui ont recours chaque année aux
médecines alternatives et complémentaires, les femmes qui souffrent de fibromes sont en quête
d’une médecine à l’écoute de la patiente, dans sa souffrance physique et morale. Le retour aux
médecines naturelles semblerait être le rejet d’une médecine moderne déshumanisée.

Emboîtant le pas à certains services de cancérologie, rhumatologie, cardiologie et pédiatrie, ayant
intégré dans leur offre de services une approche thérapeutique complémentaire, quelques
maternités et services de gynécologie-obstétrique commencent à s’ouvrir aux médecines douces,
redonnant ainsi à la célèbre maxime d’Hippocrate, « la nature est le médecin du malade », ses
lettres de noblesse. C’est le cas du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital la Pitié-
Salpétrière, qui propose depuis 2011 l’acupuncture aux femmes enceintes pour soulager les
douleurs liées à la grossesse. A l’hôpital Paris Saint-Joseph, outre les consultations d’acupuncture
mises en place en 2013, des consultations de relaxation et sophrologie ont été ouvertes pour les
femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques en lien avec l’endométriose et les fibromes.
A l’hôpital du Kremlin Bicêtre, le service de gynécologie-obstétrique propose des séances
d’acupuncture et d’ostéopathie aux femmes qui souffrent de fibromes. Menées conjointement par
un gynécologue, un anesthésiste et une infirmière spécialisée en hypnose, des consultations
spécifiques pour les douleurs psychosomatiques, peuvent être proposées aux femmes, par les
équipes de gynécologie-obstétrique du CHU de Bordeaux.
De l’avis des médecins qui pratiquent l’acupuncture, en dehors du soulagement de la douleur, cette
discipline traite les troubles fonctionnels et les syndromes de l’anxiété en lien avec la dépression.
L’acupuncture est inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2010. Cette branche de la
médecine chinoise vieille de 4 millénaires, se pratique en France par des médecins et sages-
femmes ayant suivi une formation spécifique à cette discipline.

Dans l’engouement désormais incontestable des patientes pour les médecines alternatives et
complémentaires, la phytothérapie et l’aromathérapie ne cessent de gagner du terrain. De tout
temps, l’humanité a eu recours à la pharmacopée végétale pour se soigner. Jusqu’au milieu du XXe
siècle et plus exactement avant l’avènement de l’industrie pharmaceutique, les herboristeries
avaient pignon sur rue et les plantes faisaient partie de l’arsenal de tout bon médecin. La
phytothérapie moderne, à base de principes actifs de plantes consommables sous forme de gélules
ou tisanes, s’appuie sur une expertise scientifique des effets bénéfiques et toxiques des végétaux :
la pharmacognosie. La phytothérapie a été reconnue officiellement par le ministère de la santé
comme une médecine à part entière en 1986. L’efficacité des médicaments de phytothérapie est
liée à leur concentration en principes actifs. Il en est de même pour l’aromathérapie qui trouve son
fondement dans les extraits de plantes médicinales. Le chimiste René-Maurice Gattefossé, père
fondateur de l’aromathérapie, évite la gangrène en s’enduisant d’huile essentielle de lavande en
1920. Le Docteur Jean Valvet lui emboîte le pas quelques années plus tard, en démontrant les
bienfaits des huiles essentielles sur la cicatrisation des blessés de guerre. Depuis, les effets
analgésiques, antiseptiques, cicatrisants, antispasmodiques, mais aussi tonicardiaques et
antidépressifs de l’huile essentielle de lavande sont reconnus. La douzième réédition de « La Bible
des Huiles Essentielles » parue en 2007, témoigne de l’intérêt sans cesse grandissant des patients
pour l’aromathérapie.

Dans la liste des approches thérapeutiques complémentaires de plus en plus prisées par les
femmes qui souffrent de fibromes et ayant désormais droit de cité en milieu hospitalier, les
consultations de relaxation ont le vent en poupe. Le Pr Herbert Benson, cardiologue américain et
chercheur dans la non moins prestigieuse université de Harvard, avait jeté un pavé dans la mare en
publiant en 1975 son livre « Réagir par la détente ». Il démontre dans cet ouvrage devenu depuis
best-seller, les bienfaits de la relaxation dans le traitement des effets physiques du stress,
notamment en faisant baisser la tension artérielle et en ralentissant le rythme cardiaque. Le Pr
Benson publie en 2009 les résultats d’une étude menée avec son équipe, sur les effets bénéfiques
de la relaxation sur les patients. Les traitements alternatifs et complémentaires à l’instar de
l’acupuncture, l’ostéopathie, la phytothérapie, l’aromathérapie ou l’homéopathie, pour ne citer
que ceux-là, ont ceci d’intéressant, qu’ils agissent à la fois sur le symptôme et sa cause,
notamment en rééquilibrant certains déséquilibres hormonaux. Les causes du fibrome utérin sont
multi-factorielles et les symptômes de la maladie varient d’une patiente à l’autre. Les femmes qui
souffrent de fibromes ne gagneraient-elles pas de ce fait à bénéficier de traitements prenant en
compte l’histoire individuelle et le terrain de chaque patiente ?
De tous temps, notamment dans les sociétés traditionnelles, les femmes ont toujours bénéficié
d’un accompagnement spécifique. Dans ce dossier, nous faisons un focus sur l’ostéopathie et
l’homéopathie, en raison de l’apport que ces approches thérapeutiques peuvent avoir dans la prise
en charge des pathologies de la femme à l’instar des fibromes, ou les troubles fonctionnels
inhérents aux différentes phases de la vie d’une femme, notamment pendant la grossesse, après
un accouchement ou une fausse couche, ou encore avant ou après un traitement chirurgical, ainsi
qu’à la ménopause. Le Docteur Françoise Moreau, gynécologue obstétricienne homéopathe,
répond à la fin de ce dossier, aux questions de Fibrome Info France sur les bénéfices et la
complémentarité de l’homéopathie dans le suivi gynécologique ou obstétrique des femmes.

                                                                                                              Angèle MBARGA

Focus sur l’ostéopathie
L’ostéopathie est une thérapie naturelle, inspirée des civilisations ancestrales ; elle est autant une
science thérapeutique basée sur une connaissance approfondie de l’anatomie, qu’un art
thérapeutique et une philosophie au service du soin de l’être dans sa globalité. L’ostéopathie est
fondée sur la capacité du corps à s’autoguérir, la prise en compte de l’individu dans sa globalité et
le principe d’équilibre tissulaire. Quand toutes les parties du corps sont en ordre, le corps est en
bonne santé. Quand une partie du corps est atteinte, le corps entier est déséquilibré et les
maladies peuvent apparaître. C’est ce qu’on appelle une « lésion ostéopathique ». On assiste
aujourd’hui à un regain d’intérêt pour les médecines dites douces et naturelles. Cet engouement
s’explique probablement par le fait que la médecine conventionnelle n’apporte pas toujours de
solution satisfaisante aux attentes des patients. Parmi les médecines alternatives, l'ostéopathie
occupe une place de choix. Elle conquiert chaque jour de nouveaux partisans en Europe et dans le
monde. D’après Guy Roulier1, 3 millions de patients en France consultent un ostéopathe pour
s’entretenir, effectuer un bilan ou traiter des affections pour lesquelles la médecine classique s’est
avérée inefficace. Arrêt sur image sur cette méthode de soins originale et particulièrement sur ses
indications gynécologiques. Quels sont ses principes de base ? Comment fonctionne-t-elle ?
Pourquoi consulte-t-on ? Fondée aux Etats-Unis en 1874 par un médecin américain, le Dr Andrew
Taylor Still, l’ostéopathie s'est développée et est arrivée en France dans les années 1950-60.
Etymologiquement, le terme « ostéopathie » est formé par deux racines grecques « ostéon » qui
signifie « os » et « pathos » qui veut dire « maladie, souffrance » dont la combinaison désigne
l’influence des os en relation avec la maladie.

1
    Ostéopathe, praticien de la santé durable, auteur de « Deux mains pour vous guérir », Editions Dangles, 2005
Selon l’OMS2, "l'ostéopathie consiste à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les
dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'en altérer l'état de santé."
Tout le monde peut consulter un ostéopathe sans distinction d’âge ni de sexe : nourrisson, enfant,
adolescent, adulte ou personne âgée. On peut consulter à titre préventif ou curatif. Le nombre de
consultations nécessaires dans cette démarche somatique varie d’une à quatre, à un mois
d’intervalle. Afin de détecter les lésions ostéopathiques, l'ostéopathe fait un bilan avec son
patient : il l'interroge soigneusement sur ses antécédents familiaux et personnels. Préalable
indispensable lors de la première consultation ostéopathique, ce bilan est très important car
environ 60% des affections traitées par l'ostéopathie sont les conséquences récentes ou lointaines
de traumatismes subis par l'organisme. Après cet interrogatoire, l'ostéopathe procède à un
examen physique. Par des manipulations, des palpations, des étirements et des ajustements
articulaires, il redonne une mobilité satisfaisante aux articulations.

La suppression des lésions fait disparaître les symptômes et rétablit l'harmonie structurelle du
corps. Les ostéopathes prennent en effet en charge, des problèmes aussi divers que les douleurs
articulaires et fonctionnelles, les lombalgies, les troubles du sommeil ou digestifs, les colites, les
cervicalgies, les suites chirurgicales et bien d’autres maux. L’ostéopathie peut ainsi apporter un
soulagement aux patients présentant des dysfonctionnements au niveau de tous les grands
systèmes du corps : musculo-squelettique, gynécologique, urinaire, digestif, et cardio-pulmonaire.
La liste n’est pas exhaustive. Nous nous attarderons ici sur les applications ostéopathiques aux
troubles gynécologiques. Particulièrement, pour les femmes souffrant de fibromes utérins, de
douleurs pelviennes et autres symptômes localisés dans la zone du bassin de la femme.

Applications ostéopathiques aux pathologies gynécologiques et obstétriques
Peu de femmes le savent mais l’ostéopathie peut traiter certains troubles ou déséquilibres
gynécologiques. De nombreux ostéopathes dans leurs pratiques quotidiennes sont confrontés à
des patientes présentant des pathologies gynécologiques fonctionnelles. Pathologies souvent
invalidantes, qui perturbent le quotidien de la femme dans sa vie la plus intime. Si la plupart des
thérapeutiques proposées par la médecine conventionnelle pour des pathologies telles que les
fibromes, sont souvent inefficaces et non dénuées d'effets indésirables, l'ostéopathie peut être
une aide non négligeable, en tant que médecine manuelle et sans effets secondaires nuisibles.
L’ostéopathe peut traiter ces troubles gynécologiques fonctionnels en agissant sur le système
mécanique, mais aussi hormonal et nerveux. En réalisant notamment des ajustements au niveau
du crâne, du système hormonal, du système circulatoire, des viscères et de l’appareil génital, à
l’aide d’exercices externes de mobilisation des viscères. Tous les ostéopathes ne sont pas habilités
à pratiquer l’ostéopathie gynécologique ; seuls les ostéopathes détenteurs d’un diplôme médical
ou paramédical peuvent avec accord et consentement éclairé de la patiente, procéder à des
ajustements intrapelviens.

2
    Organisation Mondiale de la santé
L'ostéopathie gynécologique offre aux femmes une aide très précieuse en intervenant sur des
troubles qui peuvent être liés à des dysfonctionnements mécaniques, tels qu'une baisse de
mobilité de l'utérus, les antéversions ou les rétroversions utérines. Les mobilisations de l'utérus se
font le plus souvent par voie externe. Les champs d’application de l’ostéopathie gynécologique
sont nombreux : douleurs pelviennes, pesanteurs abdominales, dysménorrhées, aménorrhées,
irradiation, suite de péridurale, de ponction lombaire, œdèmes, accompagnement des fausses
couches, préparation pré-conceptionnelle, accompagnement pré et post-natal, épisiotomie,
ligature de trompes, ménopause. L'ostéopathie gynécologique peut également être une aide en
cas de blocages mécaniques, car toute mauvaise position ou déséquilibre du bassin tend les
ligaments qui compriment les vaisseaux et les artères nourrissant les organes liés à la reproduction.
Le bon fonctionnement des organes reproducteurs dépend de leur bonne vascularisation 3. Un
ovaire immobile est un ovaire qui ne peut remplir ses fonctions, il est de ce fait inefficace. En effet,
l’hypovascularisation de l’utérus rend la muqueuse moins apte à retenir l’embryon. Par
conséquent, la nidation sera plus difficile, même si la fécondation a eu lieu.

Le traitement ostéopathique va consister à redonner une mobilité au bassin et aux organes de
reproduction et favoriser une meilleure vascularisation afin que l’ovulation soit de meilleure
qualité et que la nidation puisse se faire. Dans le cas d’une immobilité utérine, par exemple,
l’ostéopathe va traiter la cause et pourra le cas échéant, permettre à la femme de pallier un
déséquilibre qui perturbe sa vie intime et/ou sa capacité à procréer. Cette manipulation se
pratique par voie interne lorsque l’ostéopathe y est habilité. Une étude menée par le Collège
d’Etudes Ostéopathiques de Montréal en 2012 a révélé que le soin ostéopathique aurait permis à
des patientes de retrouver l’équilibre hormonal et émotionnel, indispensable au maintien de la
grossesse grâce à la libération de l’utérus et des structures adjacentes. En pré et post natal, un suivi
ostéopathique peut donc aider à mieux vivre la grossesse et l’accouchement ; permettant ainsi de
conserver jusqu’au terme de la grossesse, une bonne mobilité du bassin, de l’utérus et du
diaphragme, afin de faciliter l’accouchement. Notamment en trouvant un bon équilibre entre
l’utérus qui prend en fin de grossesse, cinquante fois son volume, et toutes les structures autour
qui sont malmenées (côlon, vessie, vaisseaux). Il serait intéressant de rappeler ici le témoignage de
Claudine Ageron-Marque4, ostéopathe en gynécologie : une patiente est venue la voir en dernier
recours de très loin, car elle souffrait d'une douleur constante dans le bas-ventre consécutive à un
accouchement. Elle était sous antidépresseurs. Pendant l'examen ostéo-gynécologique,
l’ostéopathe a constaté que le col de cette patiente avait été déchiré et comportait une bride de
fixation. Son utérus était comme fixé sur cette cicatrice. En rendant de la mobilité à l'utérus, elle a
permis à la douleur de s'estomper.

3
  La vascularisation est l'ensemble des vaisseaux sanguins qui irriguent les régions de l'organisme, un organe ou un tissu
correspondant à un ensemble de cellules.
4
 Sage-femme de formation et aujourd'hui ostéopathe à Libourne
A tous les âges de la vie, de la jeune femme à la femme ménopausée, l’ostéopathie peut apporter
des réponses aux troubles et dysfonctionnements hormonaux des femmes. En redonnant de la
mobilité à l'utérus, aux viscères et articulations du petit bassin qui entraîne une stagnation
sanguine, le praticien sera capable, par un ajustement ostéopathique de soulager les douleurs
pendant les règles, voire les éliminer. Au travers de palpations manuelles, l'ostéopathie propose
dans son approche globale, des réponses manuelles aux troubles fonctionnels les plus fréquents.
L’ostéopathie peut de ce fait être un complément appréciable à la prise en charge thérapeutique
des symptômes inhérents aux pathologies gynécologiques, à l’instar du fibrome utérin. Un suivi
annuel préventif ou de contrôle est préconisé. Le coût de la consultation varie de 50 à 80 euros en
fonction des ostéopathes. Les frais ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie ; mais peuvent
l’être en fonction des mutuelles. Sans conteste la médecine de demain est celle qui reposera sur
les équipes pluridisciplinaires plaçant la patiente au cœur de ses préoccupations. Avec les
spécificités complémentaires des autres branches médicales, l’ostéopathie pourra permettre à la
patiente de prendre son capital santé en charge dans une perspective d’autonomie et de
responsabilisation pour un mieux-être au quotidien. Ainsi répondra-t-elle pleinement aux attentes
et à un besoin réel de la population, dans l’intérêt unique des patientes.

                                                                                   Gisèle ABOMO

Focus sur l’homéopathie
Entretien avec le docteur Françoise Moreau
Gynécologue obstétricienne homéopathe et auteure du
« Manuel pratique d’homéopathie en gynécologie obstétrique »

Fibrome Info France : Il est communément admis que les hormones que sont les œstrogènes et la
progestérone, lorsqu’elles sont secrétées abondamment, peuvent favoriser le développement de
fibromes utérins : un traitement homéopathique personnalisé peut-il avoir un effet régulateur sur
les problèmes hormonaux des femmes qui souffrent de fibromes?

Dr Françoise Moreau : Oui, par l’utilisation d’hormones homéopathiquement diluées.

Fibrome Info France : Pouvez-vous nous rappeler le principe de l’homéopathie ?
Dr Françoise Moreau : Le principe de l’homéopathie consiste à donner aux patientes des doses
infinitésimales du mal que l’on souhaite soigner, en prescrivant notamment à chaque patiente en
fonction de ses symptômes, la substance qui, si elle était donnée en dose pondérale à une femme
en bonne santé, provoquerait les mêmes symptômes que ceux de la patiente malade. Les
traitements homéopathiques sont issus des trois règnes (animal, végétal, minéral), et peuvent
avoir un effet bénéfique sur l’équilibre hormonal, les perturbateurs endocriniens, la pollution,
l’environnement, l’alimentation et le stress. En effet, en fonction de la symptomatologie des
fibromes, celle-ci pouvant être différente d’une femme à l’autre, un traitement homéopathique
personnalisé prenant en compte au cas par cas les symptômes de chaque patiente et son histoire
dans sa globalité : contexte, environnement, alimentation, agressions extérieures entre autres,
peut tout à fait permettre d’obtenir une régulation hormonale.

Fibrome Info France : En complément du suivi gynécologique ou obstétrique, de quelle manière
l’homéopathie peut-elle participer durablement au mieux-être des femmes sujettes à des
pathologies utérines récidivantes et chroniques telles que les fibromes ?

Dr Françoise Moreau : Essentiellement en améliorant la symptomatologie et en travaillant sur le
déséquilibre hormonal et ses causes possibles. Le terrain de la patiente est prépondérant dans
tout traitement homéopathique ; la globalité du contexte de chaque patiente, l’histoire
personnelle, les facteurs déclenchant de la pathologie sont autant d’éléments qui entrent en
compte dans la prescription du traitement qui permettra d’obtenir des résultats satisfaisants.

Fibrome Info France : Pensez-vous qu’une hygiène de vie, notamment en ce qui concerne les
habitudes alimentaires des femmes qui souffrent de fibromes, soit nécessaire?

Dr Françoise Moreau : Oui bien sûr ; notamment dans le cadre d’un traitement homéopathique ;
et de façon générale l’optimisation des habitudes alimentaires permettra une amélioration du
terrain. L’amélioration des fonctions de détoxification du foie par des compléments alimentaires
facilitera la neutralisation de certaines molécules toxiques issues de l’élimination des déchets du
fonctionnement hormonal. La rééquilibration de la flore intestinale est également fondamentale
pour le bon fonctionnement de l’organisme et par ricochet, du fonctionnement hormonal. Il est
conseillé de limiter au maximum la consommation des produits laitiers issus du lait de vache, en
raison des problèmes de digestion qu’ils peuvent occasionner.

Fibrome Info France : Dans votre pratique, avez-vous des cas de femmes dont la régression des
fibromes et/ou des symptômes a été constatée de manière efficiente après un traitement
homéopathique ?
Dr Françoise Moreau : Des diminutions de grosseur, oui mais pas de disparition totale du fibrome;
en revanche une stabilisation de la symptomatologie et de la croissance des fibromes ont été
observées.

Fibrome Info France : Il n’existe pas de traitement curatif du fibrome utérin : le taux de récidive
des fibromes en fonction des traitements est estimé entre 10 et 51%. Compte tenu de l’inefficacité
des traitements existants, quelle serait selon vous la valeur ajoutée d’un traitement
homéopathique, pour les femmes qui souffrent de fibromes?

Dr Françoise Moreau : Les perturbateurs endocriniens, l’alimentation, la pollution et le stress sont
des facteurs à prendre en compte dans la prise en charge globale de la patiente. Chaque patiente
étant différente, l’une des valeurs ajoutées de l’homéopathie est de proposer des traitements
personnalisés à chaque femme, en fonction des caractéristiques propres à chacune ; ce qui permet
généralement une amélioration de l’état de santé générale. Car outre les symptômes à traiter,
l’homéopathie s’emploie à traiter les causes à l’origine des symptômes.

Fibrome Info France : En l’absence de validité scientifique, que répondez-vous en tant que
médecin et homéopathe, aux personnes qui doutent de l’efficacité des traitements
homéopathiques ?

Dr Françoise Moreau : Il y a des travaux de recherche qui sont faits par des laboratoires sur les
symptômes de certaines pathologies ; et en recherche fondamentale sur l’action de hautes
dilutions. L’observation est prépondérante dans les traitements homéopathiques et les résultats
obtenus sont fonction de l’observation de l’amélioration des symptômes. La difficulté de prouver
l’efficacité des traitements homéopathiques vient du fait que les traitements proposés sont
personnalisés et non standards.

Fibrome Info France: Aucune mesure d’accompagnement n’est prévue pour les femmes après une
fausse couche : de quelle manière l’’homéopathie peut-elle accompagner les femmes confrontées
à cette épreuve?

Dr Françoise Moreau : La prise en charge de la douleur physique et morale après une fausse
couche, et le traumatisme engendré peuvent tout à fait être envisagés par la prescription d’un
traitement homéopathique personnalisé.

Fibrome Info France : Quel est l’apport majeur que pourrait avoir l’homéopathie pour une femme
en complément du suivi gynécologique ou obstétrique, pendant la grossesse ou à la ménopause ?
Dr Françoise Moreau : L’apport majeur d’un traitement homéopathique durant la grossesse réside
dans l’absence d’effet secondaire aussi bien sur le fœtus que sur la future mère. Pendant la
grossesse, l’homéopathie peut soulager efficacement les nausées, les vomissements et tous les
troubles liés à la grossesse ; et être utile pour arrêter les contractions prématurées, mais
également pour accompagner le travail et aider à la récupération après l’accouchement et
l’allaitement. A la ménopause, l’homéopathie soulage efficacement les bouffées de chaleur et les
autres troubles liés à la carence hormonale, inhérents à cette phase naturelle de la vie d’une
femme. L’homéopathie aura un rôle complémentaire dans la prévention de l’ostéoporose.

Fibrome Info France: Les traitements homéopathiques sont-ils remboursés par l’Assurance
Maladie ?

Dr Françoise Moreau : Ils sont en partie remboursés. Peu onéreux, les traitements
homéopathiques représentent une part infime des dépenses de la sécurité sociale.

                                                                            Propos recueillis
                                                                           Par Angèle MBARGA
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