Miquel Barceló Grisailles - Thaddaeus Ropac
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Communiqué de presse Miquel Barceló Grisailles 8 octobre 2022—7 janvier 2023 Vernissage samedi 8 octobre 2022, 15—19h Thaddaeus Ropac Paris Pantin 69, Avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin Miquel Barceló, Taula goliàrdica, 2021. Mixed media on canvas. 235 x 295 cm (92,52 x 116,14 in). Grisailles est une exposition de peintures de l’artiste XVIIe siècle et du bodegón espagnol pour proposer une majorquin Miquel Barceló, consacrée à sa nouvelle nouvelle interprétation de la nature morte, ancrée dans sa série de natures mortes à grande échelle où figurent propre relation à la mer, à la notion de subsistance et au créatures marines, fleurs et ossements puisés dans une cycle de la vie. Reprenant les codes traditionnels du genre, palette monochromatique. L’exposition, qui se tiendra il bissecte ses toiles avec des tables grandeur nature, dans l’espace de Pantin de la galerie, sera ponctuée de invitant les visiteurs à participer au curieux banquet qui se peintures de taureaux et d’animaux sauvages dans des tient devant eux, à travers lequel ils pourront questionner couches de couleur translucides qui rendent hommage à leur relation à l’abondance. la tradition de la peinture en grisaille. Connu pour les surfaces sédimentées et richement La pratique de Barceló, l’un des artistes contemporains texturées de ses œuvres, Barceló adopte une approche espagnols les plus reconnus, est influencée par son différente dans cette exposition, utilisant une variation environnement majorquin, ainsi que par sa connaissance de la technique traditionnelle de la grisaille, par laquelle approfondie de l’histoire de l’art. Dans la série présentée une couche de couleur translucide est appliquée sur dans l’exposition, il s’inspire de la peinture hollandaise du une sous-peinture monochrome. En résulte un groupe 1
de peintures plus aérées que les précédentes natures mortes de l’artiste, laissant apparaître le grain de la toile derrière les fines couches d’encre et d’acrylique rouge, rose, bleu ou jaune. L’absence de relief et les contours flous des objets représentés par l’artiste donnent un air de mystère et d’intemporalité aux tableaux, qui semblent suspendus entre rêve et réalité. Comme une rémanence, elles évoquent, selon Barceló, « une table de Pompéi [...] ou des cendres gelées de choses ». Des musiques de fêtes lointaines, des banquets Miquel Barceló, El cabrón, 2022 d’aujourd’hui et ceux d’il y a longtemps, sur la Mixed media on canvas. 235 x 375 cm (92,52 x 147,64 in). même très longue table. — Miquel Barceló les victuailles sur la table. « C’est une combinaison aussi bizarre que le mélange rhum-Coca-Cola » déclare Parmi les objets et créatures présentés figurent un Barceló, qui a toujours refusé de donner une explication certain nombre d’éléments hautement symboliques qui définitive à l’utilisation d’animaux comme sujets dans son rappellent le genre de la vanité, qui s’est répandu pendant œuvre. Telles des armoiries fantastiques porteuses d’une la Renaissance comme mise en garde contre les excès. multitude d’associations mystérieuses, ils complètent le Des coquillages vides, des crânes et des livres ouverts festin d’abondance, tout en bousculant la présomption font office de memento mori, rappelant aux spectateurs selon laquelle une nature morte représenterait des objets leur propre mortalité. Ils sont contrastés par les éléments inanimés. « Il est évident que les deux éléments semblent végétaux que l’on trouve sur les tables : des bouquets de bien vivants », déclare Barceló à propos du zèbre et de fleurs et des feuilles de palmier séchées, qui symbolisent la l’espadon entrelacés. vie et la re-naissance. Dans les œuvres exposées, le festin est peuplé de créatures que l’artiste pêche lui-même sur Barceló compare l’acte de peindre au fait de « insuffler » l’île où il vit et travaille. Anguilles et pieuvres, crevettes et ses toiles. Bien que moins chargées de matière et homards - ils relient la scène à la nature, suggérant une stratifiées que son travail précédent, ce souffle infuse la réflexion sur la précarité de la plénitude et sur la valeur matérialité délicate des grisailles. Alors que ce qu’il décrit d’un lien profond avec la terre. comme le charbon de bois « poussiéreux et grésillant » se mêle au pigment vibrant soufflé directement sur la toile, À différents moments dans l’exposition, des associations ailleurs, un empâtement délicat s’accumule comme de improbables de créatures exotiques, comme des léopards l’écume de mer ou du lichen dans la sous-couche blanche. et des crocodiles, des zèbres et des espadons, remplacent La présence s’équilibre avec l’absence, la couleur avec le monochrome, l’abondance avec le manque, la vie avec la mort. Invitant le spectateur à entrer dans cette suspension, les natures mortes de Barceló nous incitent à réfléchir au renouvellement et à la décomposition qui sont au cœur de questions parmi les plus pressantes de la vie contemporaine. L’exposition sera accompagnée d’un catalogue avec un essai original d’Alberto Manguel. Grisaille à l’espadon (2022), issu de la nouvelle série de natures mortes de l’artiste, sera présenté au Louvre à partir du 12 octobre 2022, dans le cadre de l’exposition inédite Les Choses consacrée au genre. Miquel Barceló, Bodegón groc, 2021. Mixed media on canvas. 190 x 240 cm (74.8 x 94.49 in). 2
Miquel Barceló dans son atelier. Photo : François Halard. À propos de l’artiste L’artiste majorquin Miquel Barceló est connu pour ses des Beaux-Arts de Palma de Majorque, avant d’intégrer peintures en techniques mixtes en relief, ses sculptures l’Académie royale des Beaux-Arts de Barcelone. En en bronze expressives et ses céramiques. Nomade 1976, il participe aux happenings et aux protestations artistique, sa fascination pour le monde naturel inspire de Taller Llunatic, un groupe conceptuel d’avant-garde. des toiles richement texturées qui évoquent la matérialité Malgré son lien profond avec l’Espagne, il s’inspire du terreuse de l’Art informel, ainsi que des compositions qui temps passé dans divers endroits, ayant vécu et travaillé étudient les effets de la lumière et les couleurs toujours à Barcelone, au Portugal, à Palerme, à Paris, à Genève, changeantes de la mer. Sans cesse en quête de matériaux à New York, dans l’Himalaya et en Afrique occidentale. non traditionnels tels que les cendres volcaniques, la Il obtient une reconnaissance internationale après sa nourriture, les algues, les sédiments et les pigments participation à la Biennale de São Paulo (1981) et à la faits maison, ses œuvres portent les traces de l’énergie Documenta 7 de Kassel (1982). En 2009, il représente farouche qui anime son processus créatif. l’Espagne à la 53e Biennale de Venise. Au milieu des années 1980, Barceló commence à éliminer Ses œuvres ont été exposées au Centre Pompidou, les éléments narratifs de ses œuvres, créant un espace Paris (1996) ; au Museo Nacional Centro de Arte Reina de plus en plus irréel ponctué de trous, de fissures et de Sofía, Madrid (1999) ; au Musée du Louvre, Paris, où transparences. Ce processus de simplification culmine il a présenté plus de 300 dessins illustrant la Divine en 1988, année au cours de laquelle il voyage à travers Comédie de Dante (2004) ; au Museo Rufino Tamayo, le Sahara et crée ses peintures blanches. S’inspirant Mexico (2005) ; au Museo d’arte della Svizzera italiana de la diversité culturelle et géographique, son séjour Lugano, Suisse (2006) ; à l’Irish Museum of Modern Art, au Mali, où il a établi un atelier, a été une expérience Dublin (2008) ; au CAC Málaga (2008) ; au Bank Austria fondamentale. Pour Barceló, la peinture est un moyen Kunstforum Wien, Vienne (2012) ; à la Bibliothèque viscéral d’entrer en relation avec le monde, et son art nationale de France, Paris (2016) ; et au Musée Picasso, se rattache ainsi à l’ensemble de l’histoire de l’art, de la Paris (2016). En 2021, son exposition Métamorphose préhistoire à nos jours. Il repousse les limites techniques s’est tenue au Museo Picasso Málaga, suivie d’une de la représentation, tout en restant ancré dans la grande rétrospective au National Art Museum, Osaka, qui a tradition de la peinture, suivant les traces de Picasso ou voyagé à travers le Japon. Les commandes publiques de Goya lorsqu’il représente des scènes de corrida, ou de Barceló comprennent des installations sculpturales des peintres baroques lorsqu’il réalise une commande à grande échelle pour la chapelle Saint-Pere de la pour la cathédrale de Palma de Majorque. cathédrale de Palma de Majorque (2001-06) et la Salle des droits de l’homme et de l’alliance des civilisations au Né en 1957 à Felanitx, Majorque, Barceló vit et travaille siège des Nations unies à Genève (2008). entre Paris et Majorque. En 1974, il est admis à l’école 3
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