Monde animal - Revue de presse - La Liberté, 15 octobre 2017 - Blaise Hofmann
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d’alphabet qui composent les mots comédie du même nom; jeudi Britten Le Viol de Lucrèce, pour vent), qui retournera en mai à romand achèveront de «last shot»!» Trêve d’amertume en- dernier, c’est une cérémonie commencer en septembre, et Las Shakespeare avec Roméo et Juliette. dialogues à la dernière jouée, le programmateur peut, hindoue qui attendait les abonnés Piaffas de Serge Valetti, comédie Quant au camarade Valentin d’une direction férue d avant d’ajouter sa touche conclusive passés, présents et futurs. iconoclaste d’après Les Oiseaux Rossier, il s’inscrit au programme saison naturellement d au tableau, se féliciter d’avoir à la «Namasté», répétait à travers une d’Aristophane, en février. De en montant une pièce de Fabrice deux disparus qui ont t fois renfloué les caisses de son théâ- fumée d’encens un Rundi Batchi même qu’on retiendra les deux Melquiot, Lisbeths, dans laquelle il pour faire de ce théâtre tre, réduit les dépenses de celles du interprété par le chaplinesque projets du compagnon de route jouera, face à Marie Druc, la moitié son ancien capitaine Be chômage en dégainant un nombre David Valère, engagé pour Eric Salama: La Ballade du soldat d’un couple aux contours flous. Meister et son chef tech croissant de productions locales, et relancer le discours du maître de Bardamu, adaptée du Voyage au Cette sélection partielle ne saurait toujours, Jean-Michel B surtout doublé les chiffres de sa fré- céans – et lui faire avaler que «rien bout de la nuit de Céline (avec enfin omettre l’apport d’Elidan quentation, passés, sous son égide, n’est permanent, il faut accepter Polier dans le rôle-titre), en Arzoni, qui s’attaquera à La grande Théâtre du Grütli Progr de 6000 à 12 000 spectateurs. ce qui est».Tribune de Genève, 7 juin 2017. novembre, suivi, en avril, d’une à et fabuleuse histoire du commerce, billetterie, www.grutli.ch PUBLICITÉ Portraits d’animaux en gravures et en mots lui, il représente des animaux qu’il l’affût nocturne devant un terrier Nature observe lui-même, de manière à la de blaireaux, à la recherche de La Maison de la fois réaliste et stylisée. Comme lui, l’hermine près des ruines du châ- littérature expose les il utilise la technique de la gravure teau de Rouelbeau, ou admirant le planches et les textes du sur bois en dégradés, dans une bouquetin au lac de Lovenex, non gamme délicate de couleurs. La loin du Grammont. A chaque fois, livre «Monde animal» texture du papier leur donne une c’est une petite aventure… «Font chier, font qu’à bouger…» A douceur toute particulière. L’auteur explique également sa manière très personnelle, l’écri- Quant aux textes, véritables comment travaille le peintre ani- vain Blaise Hofmann raconte les petits tableaux, ils apportent de la malier sur le motif: en ébauches observations des animaux faites vie aux images. Beaucoup de vie. successives, «âme de la gravure à aux côtés du dessinateur Pierre L’hermine vue par le graveur Ecrivain voyageur, lauréat du Prix venir», qui déterminent peu à peu Baumgart. Les textes et gravures Pierre Baumgart. PIERRE BAUMGART Nicolas Bouvier, Blaise Hofmann la position de l’animal et les détails qui en sont issus ont donné nais- décrit ici une Suisse romande si de son corps. Après des heures sance à un livre, Monde animal, en mois de juin. Et c’est tant mieux, familière qu’on n’y fait plus atten- d’observation, restent des semai- 2016. Et font actuellement l’objet car les œuvres sont belles. Le petit tion. Loin de tout exotisme, ces nes de travail pour graver, encrer d’une exposition à la Maison de espace d’exposition au rez-de- excursions à la recherche d’un les bois et les imprimer. De quoi Rousseau et de la littérature. chaussée n’abrite qu’une dizaine monde sauvage invitent à porter apprécier encore plus le résultat! Pourquoi ce lieu? Parce que de gravures, mais elles suffisent un regard nouveau sur notre ca- Muriel Grand l’institution genevoise a organisé, pour mesurer le talent des deux dre naturel et les animaux qui le en mai, trois rencontres sur les auteurs. peuplent. «Monde animal» jusqu’au 30 juin à ponts entre écologie et littérature. L’artiste genevois Pierre Bau- On suit ainsi dessinateur et la Maison de la littérature, La manifestation finie, l’exposi- mgart marche clairement sur les écrivain aux Bains des Pâquis Grand-Rue 40, ouverte du mardi au tion demeure jusqu’à la fin du traces de Robert Hainard. Comme pour immortaliser la foulque, à dimanche de 11 h à 17 h 30. Gratuit. Contrôle qualité Le Matin Dimanche, 2 octobre 2016.
radicaux sur elle-même et ses intellectuelle qui promettait sitaires entre eux, les exigences proches, voir Les Confessions d’être étincelante. En tout cas de la recherche. Peut-être aussi d ’u n e rad i n e , L a Hai n e selon la mère éprise de ce fils à Le mensuel que son art de la procrastination de la famille ou Une éducation qui elle reproche de la décevoir: révèle«Hara-Kiri» a la peur de se confronter à catholique. il est recalé deux fois à l’examen la réalité, connu de seun révéler médiocre Dans L’autre qu’on adorait, la d’entrée à l’Ecole normale supé- (un courage que Catherine Cusset romancière s’adresse à Thomas rieure que réussissent ses prolongement revendique pour elle-même). Tant en le tutoyant, parcourant pour copains «moins intelligents». Le hebdomadaire: qu’il n’a pas publié, il peut tou- elle et pour nous le chemin pavé voilà d’emblée déclassé dans le jours croire en son génie. Elle, qui Genre | Roman «L’hebdo Hara- Auteur | Catherine Cusset de faillites qui a abouti à cette fin monde universitaire français le côtoie aux Etats-Unis où elle pathétique, sur le campus d’une obsédé par la carrière et la réus- Kiri», qui enseigne aussi, le montre débor- Titre | L’autre qu’on adorait Editeur | Gallimard université américaine. Elle cite site. Il se replie sur l’Université, paraissait dant d’idées, drôle etleséducteur, Pages | 296 Beckett: «Déjà essayé. Déjà commence une thèse sur Proust, mais totalement dépourvu d’em- lundi. Cette Etoiles | ✶✶✶✶✶ Le Temps, 12 novembre une2016. signée Wolinski date du 27 octobre LE DOUX BESTIAIRE DE BLAISE HOFMANN 1969. Chaud devant! DR Guetter les mots au détour des pages, longer sur mon carnet.» Comment par- duire plus au nord.» Ce lointain résonne comme on guette l’animal au coin des ler de la nature sans être «un touriste, avec les propres voyages de l’auteur chemins un randonneur, pire, un sportif»? D’au- (notamment ses souvenirs du zoo de partagera les balles, et tant que le monde animal cle.» aEt étéçalarge- Kaboul) payait royalet ses aspirations, lui qui se mière épouse. iser. Il avait rencontré PAR JULIEN BURRI t @BurriJulien ment réaménagé et discipliné comme pour parles retrouve meubles à l’étroit dans notre société des femmes Genre | Récits Auteur | Blaise l’homme. Pire: il devient un objet de victime de «troubles hyperactifs» et lus tôt, grâce à sa mère Hofmann ◗ Apercevoir «la rosalie des Alpes», tourisme pour des hordes Darnal. de Un de ses natura- ticspar minée estle «vide existentiel». C’est l’époque emiserie à Fontenay- Illustrations | coléoptère considéré comme le «graal listes et de curieux. C’est de l’amitié nouée deux se croquer Chercher fois à surprendre le lynx, qà lau ’ à ç a d dessinateur l’avait Pierre en- Baumgart des entomologistes», ou découvrir un avec le graveur animalier dans le mêmePierre dessin, nuit tombée, en après avoir passé le coll du e manteau Titre | Monde silure tapi au fond du Rhône, à quelques Baumgart qui permet, dirait-on, à l’au- Marchairuz, ressemble au travail de y a eu l’armée, dix- animal centimètres des baigneurs genevois? petiteBlaise teur de continuer à écrire. bite Hof- de jeune dessi-qui guette les mots. Blaise l’écrivain vert. A propos des Editeur | ésert atomique du côtéD’autre part Guetter le gypaète barbu, plus grand mann suitneuxl’artiste eteten raconte vieuxses traques goguenard Hofmann venuattend un signe, qui prendra «Elles consolent le guerre d’Algérie. Pages | 165Dimanche oiseau d’Europe, et Paris près de Match. Loèche-les- Quand on lui patientes. chapitrer S’ils laissent l’écriture le petiot. Un didac- plutôt lesàtraits d’un oiseau. Ainsi, autre consiste à essoufflements d Etoiles | ✶✶✶✶✶ Bains, ou l’hermine blanche, camouflée tique, ou journalistique, prendre le des- Genève, «se concentrer sur l’œil d’un rédactions: Wolinski a faisait remarquer qu’il avait bien sur fond de neige, dans les marais changé, de s’imaginer au-dessus d’une falaise, de sus, ses textes remettent le lecteur en cygne». En pleine «capitale mondiale hélas, souven sont, rlie Hebdo, celui qui a il se défendait: Sionnet? C’est«C’est pas de à ce genre moi qui ai rencontre face ou question, luitournant le dos àau donnent matière vide, dégoisant: penser du négoce pétrolier», l’auteur se livreagréable. «à Qu’un ées 80. Il a dirigé Char- changé,que nous c’est invite Blaise Hofmann, 38 ans, l’époque…» et le «Leséduisent bonheur paret leur le mélancolie. malheur c’est Le pareil» une séance ou d’animalisme urbain», qu’un regret con colibrettiste de la prochaine Fête des chant nuptial du tétras émerveille méditant sur «notre lointain petit-cou- a période où il a scéna- Il fautvignerons dire que le fumeur de havanes avec Stéphane Blok. Monde «Pendant la sinistrose, la vente continue». encore. sin». L’oiseau laissera peut-être une jusqu’à la fin de l Pichard. Il a dessiné des avait déjà déboussolé animal* ses potes réunit ainsi de gauche dix courts récits On l’a aperçu dans les romans-photos de plume, comme proclamé: «Les je une invite pour qu’il Action. Plus tard, il s’est en acceptant sur notredesrapport pubs… aux bêtes. dès 1965 pour Cygne Choron. Il a écrit et scénarisé des continue, films,obstinément, de noircirnous ses on flirtait. L L’appel de la nature a toujours été pré- C’est l’ailleurs qui parle à travers les carnets. Avec une foi renouvelée. ■ ne de l’Humanité, qu’il l’éditeursent genevois Skira. Après Mai 68, il chez l’auteur de l’Estive (Prix Nico- citons Le roi des cons. On bêtes. Ainsi, les sphinx du liseron, ces l’a vu dans Lui, il rées, les hommes u gouvernement Mau- succombe aux avances las-Bouvier chocolatées 2008), mais on le découvre du est passé papillons parne de nuit, Libération. se retrouvent en * Cet ouvrage constitue l’édition courante «vieux con» de fan and) qui avait nommé directeur doutant de son pouvoir artistique de Mars. d’écrivain. «Je «J’ai donc Suisse qu’en «escale». «Ils viennent du livre d’art «Impressions», tiré Reste l’humour os. Impossible donc de fait une note sériecedeque je sais plutôt que ce que je dessins, mais trop appli- sens. La nature résiste, refuse de s’al- d’Afrique, ils ont traversé la Méditerra- à 28 exemplaires, réalisé par l’Atelier Encre A propos des charmantes née, les Alpes, ils cherchent à se repro- & Plomb à Chavannes-près-Renens (VD). avoir tout appris ch es socialos! Puis il est qués, je voulais bien faire. Il m’a dit que Malgré sa relation tenace et enflammée confession imagina mplaçant Reiser, avant non, il voulait les dessins comme je faisais avec Maryse, il passe pour un coureur, le dessin s’apparen cher par le Journal du d’habitude. En fait, il voulait que je bâ- ce qu’il a été après la mort de sa pre- fesse avoir détenu 24 Heures, 10 janvier 2017. C M Y K Repéré pour vous in d’œil Selon O e à Genève. La suite, par contre, Pour accompagner la faune - donne quelques pistes pour dé- Littérature - couvrir la HeK, maison des arts Blaise Hofmann aime geant dans la nature, L’écrivain tchèq e électroniques de Bâle sur un site voyager, de l’Afghanis- Hofmann fait mine de toujours avec le e industriel reconverti en pôle mu- tan aux Marquises, dont découvrir toute la faune dangereuses, jo - séal ou Furkart, un sommet bien il a fait le portrait l’an avec la précision d’un entre comique e sûr, mais aussi le seul endroit au dernier. Le Vaudois aime naturaliste des temps e monde où l’on «peut faire griller raconter simplement, modernes, au fait des Impossible de se d e son cervelas dans une sculpture comme ce livret de la statistiques précises et mour très particu t de Max Bill.» Il y a encore les flux Fête des Vignerons qu’il connecté à Wikipédia. Il Ourednik, écrivain - énergétiques et les forces spiri- bichonne avec Stéphane y a toujours la patte de en France qui pour à tuelles de l’Emma Kunz Museum Blok. Dans Monde ani- l’écrivain et sa facilité à où son esthétique s aménagé dans les carrières de mal, ce petit et élégant conter des histoires, il y a sert de miroir bris e Würenlos en Argovie ou cette éta- ouvrage, le Morgien arpente des aussi sa patience à laisser le temps un monde qui ne l’ - ble du Baselbiet dans les collines voies plus proches, qui vont du se faire. David Moginier Remarqué il y a - du Jura, passage initiatique avant Jardin botanique de Genève aux d’années avec Eu - d’assister au mariage entre l’art, le cavités naturelles du Jura, sur les Monde animal brève histoire du X e paysage et l’agriculture. Les cartes pas de l’illustrateur animalier Blaise Hofmann qui retournait le ga e sont distribuées, reste à les abat- Pierre Baumgart. A la manière illustrations de Pierre Baumgart officielle au hacho o tre… F.M.H. d’un explorateur citadin s’immer- Ed. D’autre Part, 166 p 59 ans se projette d VC2 Contrôle
vœu de Toujou pour ses 30 ans HANDENS «Un terrain d’amitiés li Par Benoît Cornut e en 1986, dothèque ETOY ❘ LIVRE SUR LES QUAIS handens souhaite Journal de Morges, 21 octobre 2016. voir disposer de veaux locaux pour La célèbre auteure gir ses activités. québécoise Marie Laberge s’est vœu d’anniversaire serait uvoir disposer de locaux rendue à la C’est toujours un daptés pour permettre une rencontre de énorme plaisir de ntation des activités.» Ce été formulé par Cathy Pa- jeunes lecteurs revenir à Morges. i qui, depuis 2009, préside othèque Toujou d’Echan- dans une classe J’aime ce lac, C’était à l’occasion du à Etoy. j’aime ces croisières niversaire que l’institution a littéraires, j’aime C’ refuge de la Côte le samedi est dans le cadre la curiosité mbre. d’un partenariat des Romands e de créer une ludothèque L’équipe des bénévoles avec, au premier plan, la présidente Cathy entre le festival ndens a été émise en 1983. Paganuzzi. Hermann Livre sur les quais st concrétisée trois ans plus et l’école privée GEMS à Etoy que âce à l’appui de la Munici- quel Cathy Paganuzzi est entourée subventions accordées par les nous avons rencontré Marie La- qui a mis à disposition les de Monique Barraud, secrétaire, communes d’Echandens et ses berge. Entretien avec une femme e protection civile du nou- d’Antoinette Marciano, caissière, voisines (Denges, Lonay, Brem- à la personnalité et au verbe très ollège. de Claire-Lise Paquier, responsa- blens). vivants. ble des achats. Ces bénévoles assu- «La présence de jeux diversifiés – C’est votre troisième partici- jeux et jouets rent la permanence tous les mar- dans notre vie reste importante pation au Livre sur les quais, cture répond à un besoin dis de 15 h 30 à 17 h et le premier pour un développement sain et quel rapport entretenez-vous e quelque 1200 enfants samedi du mois de 10 h à midi. Il harmonieux des enfants mais avec Morges et son festival? équentée au cours de ces s’agit d’assurer la gestion de 800 aussi dans la vie quotidienne des – La première fois que je suis Et cela grâce au dévoue- jeux et jouets loués 1 ou 2 franc(s) adultes, affirme la présidente. No- venue à Morges, je pensais que d’environ 70 bénévoles. El- pour une durée de trois semaines. tre ludothèque est une belle res- je n’étais personne et j’ai été t actuellement neuf à assu- gestion, dont les quatre es d’un comité au sein du- Plus d’un millier de francs est affecté annuellement à l’acquisi- tion de nouveautés. Ceci grâce aux source pour la communauté. Il faut l’utiliser et encourager d’autres à en profiter.» G.H. surprise de voir que beaucoup de monde s’intéressait à mes œuvres! C’est toujours un plai- sir d’y revenir. J’aime ce lac, ■ Un grand privilège La visite de Marie Laberge dans une classe s’est faite dans le cadre CITÉ j’aime ces croisières littéraires, d’un partenariat entre le Livre sur les quais et l’école privée GEMS. Marie Laberg j’aime la curiosité des Romands. «Nos enseignants prennent contact avec le festival et les élèves élèves du col C’est un événement que j’appré- travaillent sur l’auteur choisi pendant l’été. On essaie de choisir des cie beaucoup, un terrain d’ami- artistes hétéroclites, afin que ce soit stimulant pour tous les âges, geons la nord explique Gaylene Pomeroy, la directrice des ventes et du marke- erts * tiés littéraires. Il y a une familia- des romans s ting. C’est important pour nous de nous impliquer dans la culture CHF 50 off rité qui me ravit. – Que pensez-vous de l’invité régionale. Recevoir des artistes comme Marie Laberge, c’est un le froid, on se neige. J’ai hât grand privilège pour les élèves et pour notre institution.» d’honneur de cette édition, la C’est la troisième fois que GEMS s’associe avec la manifestation rencontrer ce Scandinavie? morgienne, ce qui est aussi une occasion pour l’école d’ouvrir ses – Comment a – C’est une très grande littéra- entrevue avec ture et elle est extrêmement Journal de Morges, 9 septembre 2016. portes et de mieux se faire connaître auprès du public. Cette année, elle a notamment accueilli John Boyne, Insa Sané et Fanny Joly. cette école? proche de la nôtre. Nous parta- – C’était 45 m Le fruit d’un émerveillement La cr VERNISSAGE ❘ MÉLANGE D’UNIVERS ÉCHANG Lors du Livres sur les pétuer l’art de la typographie croque dans son carnet les ani- Intitulé «C Quais, Pierre d’hier. Là, un deuxième coup de maux avant de les graver dans le mauvaise cœur s’opère entre les hommes et bois, puis de procéder à une lon- Baumgart, Blaise les machines qui débouche sur gue succession d’impressions, se- bons livre Hofmann et Encre l’idée d’une collaboration avec, en lon la technique de Robert Hai- entre Joa Plomb ont verni leur ligne de mire, l’objectif d’impri- nard. L’écrivain, lui, doit rivaliser Mathias M livre d’art aux mer leurs créations sur les ancien- d’ingéniosité pour que ses écrits rempli d’h multiples impressions. nes presses. ne dépassent pas les mille caractè- M Durant plusieurs mois, Blaise res imposés par la taille des cases D ans un beau livre, Hofmann va suivre Pierre Bau- de plomb de la machine Heidel- sorti des presses de mgart au grand air. «Nous avions berg. «La démarche se veut atem- l’atelier Encre envie de sortir des ghettos pour porelle», résument les deux com- Plomb, le graveur nous nourrir chacun de l’univers plices qui ne tarissent pas d’éloges Joann Sfar, m RP Jeune naturaliste genevois Pierre Bau- de l’autre», raconte ce dernier. sur le travail final des trois compa- de Dionysos Un revenu pour mgart et l’écrivain morgien Blaise Mouettes, chauves-souris, sala- gnons d’Encre Plomb. Et d’ajou- zieu – c’est ce Hofmann content leurs escapades mandres font partie de leurs ren- ter: «La transversalité du projet, le Livre sur l réaliser ses rêves dans la nature romande. «Impres- contres fortuites qu’ils racontent c’est aussi ce qui en fait sa force.» pour les invite sions» rassemble douze gravures chacun à leur manière. L’artiste Marie Goy du sort qui l originales et autant de textes im- l’écriture. Chez Retraites Populaires, vous pouvez épargner pour vos enfants, primés et reliés artisanalement en En plein to petits-enfants, neveux ou filleuls. Avec RP Jeune *, vous décidez 28 exemplaires seulement. Un se- apprend la mo du montant et de la fréquence des versements. A l’âge convenu, cond livre, «Monde animal», pu- un récit sous f il ou elle choisira entre une rente ou un capital. blié aux éditions d’Autre Part, «Comment tu Contactez-nous au 021 348 26 26 permet d’offrir au grand public il raconte sa r ou consultez www.retraitespopulaires.ch/jeune un autre regard sur l’aventure. nier et son pa Mathias M | Fait de hasards par une malad En novembre 2014, dans une li- sa moelle osse braire, Pierre Baumgart fait la être cloisonné * Si vous optez pour RP Jeune, Retraites Populaires vous offre connaissance de Blaise Hofmann, Pour ne pas p une participation de CHF 50 pour tout versement initial d’un montant égal ou supérieur à CHF 200. RP Jeune est réservé ou c’est peut-être l’inverse. Pre- malade, il écr aux Vaudois et habitants du canton de Vaud. mier coup de cœur entre les deux vampire en py personnalités créatrices. Le pre- Il est surpr Votre avenir, notre mission. mier invite le second à son vernis- point les traje sage à l’Atelier-Musée Encre sont croisées. Plomb à Chavannes-près-Renens passionnant d où des passionnés s’attellent à per- Pierre Baumgart, Bernard Nock et Blaise Hofmann. Picard conter des his Contrôle qualité JM5
La Gruyère, 22 décembre 2016. Par Eric Bulliard. Cette nature si proche qu’on ne sait plus voir L’aventure, cette fois-ci, se trouve au coin de la rue. Ou du bois. Après de nombreux périples au bout du monde (racontés dans Billet aller simple, Notre mer, Les Marquises), Blaise Hofmann se penche sur cette nature que l’on ne sait plus voir. Parce qu’elle nous est trop proche, trop familière. Au côté de Pierre Baumgart, peintre et graveur animalier genevois, l’écrivain vaudois s’émerveille en observant les chauves-souris «délicates, féeriques, antédiluviennes et futuristes», le butor étoilé («Je ne connaissais alors que l’écrivain Michel Butor et Le butor étoilé de Jacques-Pierre Amée»), le blaireau, la rosalie des Alpes… Une fois de plus, Blaise Hofmann se distingue par la pertinence de son regard, la justesse de sa plume. Pas question d’extase béate ni de leçons de morale, mais une honnêteté sans faille: il ne cache pas, par exemple, sa déception à l’issue d’une visite en compagnie d’ornithologues, sur le Léman («J’ai détesté cette excursion»). A la fois hommage à l’œuvre de Pierre Baumgart (dont sont reproduites une vingtaine d’illustrations) et à la nature de nos contrées, Monde animal invite à aiguiser notre regard, comme un retour à l’essentiel. «Il m’a fallu trente-huit ans pour lever enfin les yeux au ciel et saluer ces cigognes noires qui passaient chaque année en dessus de ma tête.» Blog de Julien Sansonnens, 11 novembre 2016. Monde animal Le dernier livre du voyageur Blaise Hofmann s’ouvre sur un cheminement nocturne dans la neige par -15 degrés, quelque part dans le Jura vaudois. La nature, disons l’environnement immédiat, s’invite dans le récit dès les premières lignes: sensation de la glace sous les semelles, sapins, brindilles, le froid contre le visage. L’homme finira par atteindre une grange, quelques planches mal fixées, dans laquelle il passera une nuit pénible. Un feu, l’air, la terre, comme symboles de cette quête d’une certaine authenticité rustique. Car cet ouvrage retrace une quête. Aux quatre coins de la Suisse romande, le narrateur semble rechercher les traces, au sens propre comme au figuré, d’un monde animal sauvage, disons aussi inaltéré, dénaturé par l’homme que possible. Vaste projet, forcément voué à l’échec ! Le narrateur le reconnaît d’ailleurs, qui s’interroge sans illusions : “que reste-t-il de sauvage en Suisse ?” L’une des forces du livre consiste justement à exposer ce “business du sauvage”, cette vente lucrative d’un mythe et d’un fantasme à une population de plus en plus urbaine et étrangère
au vivant. Si l’on pense bien entendu aux safaris africains et autres voyages organisés au milieu de vastes réserves artificielles, l’auteur met le doigt sur un commerce du même acabit, nettement moins connu, sévissant sous nous latitudes. Le monde de l’ornithologie semble particulièrement concerné: la description d’un voyage organisé sur le Léman est particulièrement saisissante. Afin d’attirer un oiseau rare dans les viseurs des photographes, les organisateurs déversent quantité de pain autour de l’embarcation, jusqu’à créer un nuage de mouettes, lequel sera ensuite gentiment déplacé jusqu’au milieu du lac, afin d’attirer le précieux volatile. D’autres exemples illustrent combien le sauvage est chez nous régulé, encadré, organisé, que l’on pense à l’observation du gypaète barbu en Valais, touristiquement intéressante: afin d’amener le rapace près de l’arrivée d’une télécabine, on hésitera pas à amener des carcasses d’animaux déposées aux endroits les plus photogéniques. On devrait toujours publier côte-à-côte la photo de l’animal et celle du photographe en situation. On verrait alors un peloton serré de naturalistes à torse nu, qui sirotent des bières tièdes. En fond, la station d’arrivée de la télécabine et le bassin turquoise des Walisser Alpentherme… Notre cabine s’ouvre. Deux cent mètres, c’est ce qu’il faut marcher pour atteindre le bord de la falaise, un cirque rocheux que le gypaète utilise comme ascenseur thermique. La commune de Loèche y a récemment tendu un câble de sécurité. Plusieurs panneaux interdisent de jeter des détritus. L’ambition pédagogique de l’ouvrage, mais sans que le ton ne soit professoral, est très appréciable. En peu de pages, on apprend beaucoup: nidifications d’oiseaux, vies d’insectes, histoire de la réintroduction du gypaète barbu en Suisse en provenance du zoo de Kaboul, dentition du silure… A lire Hofmann on se remémore des souvenirs d’enfance, une forme d’émerveillement naïf et touchant dans la découverte d’un univers proche et vaguement inquiétant, en tous les cas mal connu. On a apprécié tout autant le souci des lieux, du terroir local: chaque observation est située, avec un intérêt pour la géologie, le sol, le relief et l’histoire. Cet ancrage dans le local permet d’en souligner la spécificité. Pas besoin de faire des milliers de kilomètres: un monde inconnu et hautement diversifié s’offre à nous, à deux pas. Un monde gratuit et qui, fort heureusement, ne “sert à rien”. Un monde menacé aussi, à l’image du drame vécu par ces espèces dont il ne reste plus qu’une poignée d’individus, à l’image de l’Ibis chauve, en danger critique d’extinction. Il n’était sans doute pas facile d’écrire un tel livre, toute la difficulté résidant dans le fait d’exprimer un amour, un respect du monde animal, sans tomber dans la niaiserie ni la banalité. Comment raconter la nature, comment la dire ? Blaise Hofmann, en écrivain talentueux, y est parvenu magnifiquement. Alors bien sûr, on peut parfois percevoir au travers du récit quelques restes de bons sentiments, mais la justesse du propos et la beauté de l’écriture l’emportent. Ce petit ouvrage, joliment illustré, est une véritable réussite, un livre intelligent qui nous parle de la Suisse romande sous un angle original, qui évoque l’état de notre monde sans prêcher ni moraliser. L’auteur nous donne à voir du pays, c’est un récit très suisse aux genres pluriels, ni tout à fait témoignage, ni tout à fait manifeste. Véritable éloge du local, Monde animal nous invite à ouvrir les yeux: c’est déjà beaucoup.
Le Phare (revue du CCS à Paris), 15 janvier 2017. Paris Match, 2 février 2017.
Radio 27.07.2017, Chouette, Nancy Ypsilantis, RTS La 1ère 13.11.2016, Culture au Point, RSR La 1ère 10.05.2017, Premier rendez-vous, Pauline Vrolix, RTS La 1ère 27.10.2016, Versus, Espace 2 21.9.2016, Détours, RTS1 TV Actualités Culture, La Télé, 19.10.2016 Passe-moi les Jumelles, RTS1, 18.3.2016
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