"MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE" "VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" - CYCLES I À III, LYCÉES ET HES
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"MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE" & "VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" DU 1E JUILLET AU 30 SEPTEMBRE 2018 DOSSIER PÉDAGOGIQUE CYCLES I À III, LYCÉES ET HES
SOMMAIRE 1. INFORMATIONS GÉNÉRALES 2 2. MÉDIATION CULTURELLE - ATELIERS & ÉVÉNEMENTS 3 3. PLANS ET VUES DE L'EXPOSITION 4-5 4. "MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE" 6-7 5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS 8-14 6. "VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" 15-16 7. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS 17-18 8. SOLUTIONS 19-23 9. POUR ALLER PLUS LOIN : REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES ET FILMOGRAPHIQUES 24-25 10. CRÉDITS 25 1
1. INFORMATIONS GÉNÉRALES Ce dossier pédagogique met à disposition des enseignants les ressources utiles à la compréhension de l'exposition d'un public des cycles 1 à 3, lycées et des écoles supérieures, notamment les écoles d'art. Naturellement, les enseignants du cycle 1 pourront également trouver des pistes réadaptables pour faire découvrir l'exposition à leurs élèves. Les textes des salles, reproduits, enrichis et illustrés, permettent une compréhension en profondeur de l'exposition, alors que les différentes activités proposées permettent aux élèves et étudiants d'interroger leur compréhension des œuvres et d'affûter leur regard critique et leur sens de l'observation. Ce support se veut le plus efficace possible pour les enseignants et responsables de groupes. Pour tout besoin complémentaire au sujet des ressources pédagogiques, contactez : Sophie Vantieghem, conservatrice assistante Sophie.vantieghem@ne.ch ou 032 967 65 64 TARIFS Entrée au musée : CHF 10.- / réductions CHF 7.- Gratuité jusqu'à 16 ans et le dimanche matin (10h-12h) L'entrée au musée est gratuite pour : - les enseignants et leurs élèves des établissements scolaires neuchâtelois - les étudiants des Ecoles d'art, les étudiants en histoire de l'art et arts visuels VISITES COMMENTÉES Pour élèves, étudiants, apprentis d'écoles publiques suisses en semaine uniquement et sur réservation préalable : CHF 60.- Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h Rue des Musées 33 • CH- 2300 La Chaux-de-Fonds • Suisse T +41 32 967 60 77 • www.mbac.ch • mba.vch@ne.ch 2
2. MÉDIATION CULTURELLE VISITES COMMENTÉES DIMANCHE 09 SEPTEMBRE 2018 À 11:15 Visite guidée par David Lemaire, directeur-conservateur Suivie par un brunch et des projections au cinéma ABC à 14h: FRASER, Andrea, May I help you, 1991, 19 min., et LÉVY-KUENTZ, François, Yves Klein, la révolution bleue, 2006, 52 min Toutes les informations sur : www.mbac.ch DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2018 À 11:15 Visite guidée par Sophie Vantieghem, conservatrice assistante Entrée libre (sans inscription) EN PARALLÈLE ATELIERS POUR ENFANTS DIMANCHE 09 SEPTEMBRE 2018 À 11:15 "Le jeu des couleurs !" Atelier de découvertes de couleurs fascinantes et création de monochromes, par Elisa Janner DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2018 À 11:15 "Mais où sont donc passés les personnages des tableaux ?" Parcours ludique à la découverte des œuvres et des artistes contemporains, par Elisa Janner ATELIERS POUR ENFANTS MARDI 10 ET MERCREDI 12 JUILLET 2018, DE 11:30 À 13:00 "Des couleurs à croquer ! Crée et grignote un repas monochrome", visite ludique des expositions suivie par un petit atelier de cuisine, par Priska Gutjahr MERCREDI 29 AOÛT ET MERCREDI 26 SEPTEMBRE 2018, DE 14:00 À 15:30 "De toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, viens choisir tes préférées !", visite ludique des expositions suivie par un atelier créatif, par Priska Gutjahr Ateliers pour les 6-10 ans, CHF 15.- à régler sur place. Délai d'inscription : le vendredi précédant l'atelier. Inscriptions : mba.vch@ne.ch ou 032 967 60 77 3
3. PLAN ET VUES DES EXPOSITIONS SALLES 1-4 : MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE SALLES 5 & 7 : VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER 4
4. MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE PRÉSENTATION DE L'EXPOSITION Il y a un siècle, Malevitch peignait son Carré blanc sur fond blanc. Peinture iconoclaste ou en quête d'absolu, le monochrome n'a cessé, depuis, d'inspirer autant de fascination que d'interrogations. L'occasion de cet anniversaire est donc aussi celle d'observer comment la peinture monochrome est devenue une part constitutive de l'identité du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds. D'Yves Klein à Steven Parrino, en passant par Marcia Hafif, les œuvres de nos collections scandent en effet plusieurs épisodes importants de ce genre pictural depuis la fin des années 1950. En écho, les travaux d'une dizaine d'artistes travaillant en Romandie montrent comment une peinture monochrome peut tour à tour se révéler virtuose (F. Gygi) ou adextre (C. Cuccu), érudite (J. Hentsch, I. Anüll) ou charnelle (A. Bianchini, A. Huck), ironique (S. Fleury), optique (S. Kropf), lyrique (R. Levi), voire métaphysique (P. A. Ferrand), se mêlant même de musique ou d'architecture (S. Croci-Torti, F. Gabioud). Cet échantillonnage des pratiques monochromes pointe le paradoxe que la perceptibilité minime d'une peinture presque uniforme a toujours pour effet d'aiguiser l'acuité des regards. Alexandre Bianchini, No Nails, 2018, scotch sur toile Henry Codax, sans titre, non daté, acrylique sur toile Collection de l'artiste Collection de l'artiste 6
RETOUR SUR LES COLLECTIONS DU MUSÉE Le programme d'expositions temporaires du Musée ouvre la voie à l'art contemporain international dès 1948, avec l'arrivée de Paul Seylaz à la direction de l'institution, qui présente des figures emblématiques de l'art contemporain, comme, entre de nombreux autres : Max Bill, Angel Duarte, Robert Jacobsen, Alfred Manessier, Georges Mathieu, Pablo Palazuelo, Arnaldo Pomodoro, Giuseppe Santomaso. Non seulement ces expositions ont permis au Musée de se profiler comme une institution résolument contemporaine, mais elles ont également permis d'enrichir les collections du Musée d'œuvres importantes, dont des monochromes, alors que les soutiens économiques étaient encore substantiels. Cette brèche, ouverte par Paul Seylaz, a été poursuivie et développée par Edmond Charrière qui a focalisé sa programmation sur des artistes emblématiques de l'abstraction géométrique, de l'art concret et des nouveaux médias, comme la photographie, la vidéo et l'infographie. Ainsi ce sont de nombreux artistes, tels que Günther Förg, Camille Graeser, Joseph Kosuth, François Morrelet, Olivier Mosset, entre autres, qui ont été présentés au Musée et dont les œuvres ont pu intégrer, dans le cadre d'acquisitions ou de donations, ses collections. Olivier Mosset, sans titre, 1977, acrylique sur toile, Camille Graeser, Permutation, 1974, acrylique sur toile Musée des beaux-arts, La Chaux-de-Fonds Musée des beaux-arts, La Chaux-de-Fonds Achat de la Société des Amis du Musée des beaux-arts Fondation Camille Graeser, Zurich 7
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.1. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Une toile de l'exposition a été réalisée à partir des dimensions de la fenêtre du premier étage et des encadrements de porte. Pars à sa recherche. Qui est l'auteur de cette œuvre ? Indice : tu peux la voir depuis le parc ! 2. Identifie et explique sa particularité 8
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.2. OBJECTIF Découvrir la pratique monochrome du contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Observe le tableau de Claude Monet intitulé Effet de neige à Giverny ci- contre et compare-le à un monochrome blanc de l'exposition. 2. Quelles différences/ressemblances peux-tu déceler ? 3. En quoi le tableau de Monet peut-il être considéré comme précurseur du monochrome ? 9
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.3. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Observe les monochromes de Claude Rutault. En quelques mots, comment définirais-tu sa pratique du monochrome ? 2. Pourquoi pouvons-nous parler de tableaux qui voyagent dans le temps et l'espace ? 3. Quel est l'intérêt de déléguer la réalisation d'une œuvre à celui qui la possède? 10
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.4. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Que signifie l'acronyme IKB ? 11
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.5. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Contemple les œuvres de l'exposition. On parle souvent de "peinture monochrome", pourtant, d'autres techniques sont utilisées. Peux-tu en citer deux ou trois ? 2. Comment expliques-tu ce choix ? 3. Selon toi, pourquoi l'artiste a-t-il opté pour cette technique? Quels effets visuels engendre-t-elle ? 4. Peut-on y voir des références à des mouvements de l'histoire de l'art? 12
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.6. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Retrouve et identifie l'œuvre de Stephen Prina. Que représente chacun des éléments de ce diptyque ? 2. Comment expliques-tu le titre de cette œuvre: The Exquisite Corpse : The Complete Paintings of Manet ? 13
5. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LE MONOCHROME" 5.7. OBJECTIF Découvrir la pratique du monochrome contemporain et ses interactions avec d'autres œuvres, le lieu où l'œuvre est présentée et l'évolution de ce genre. 1. Observe l'œuvre de l'américaine Joan Waltemath. 2. Arrives-tu à identifier la situation politique à laquelle l'artiste fait référence ? 14
6. VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER PRÉSENTATION DE L'EXPOSITION L'architecte Erwin Oberwiler (1935-2017) fut avant tout un infatigable arpenteur de l'art de son temps. Depuis 1958, il a suivi avec fidélité artistes et galeristes suisses, rassemblant une collection qui témoigne autant des orientations esthétiques de son propriétaire que de la vivacité et de la diversité des scènes artistiques romandes et alémaniques. Franchisseur allègre des frontières linguistiques, Oberwiler ne s'arrêtait pas non plus aux frontières stylistiques. Il collectionnait des œuvres d'abstraction géométrique portant l'héritage de l'art concret aussi bien que des travaux proches du renouveau expressionniste bourgeonnant dès le début des années 1980. Il achetait essentiellement des œuvres sur papier, à un large nombre d'artistes, souvent jeunes, et suivait certains d'entre eux jusqu'à rassembler un corpus représentatif de l'ensemble de leur travail. En collaboration avec le MAMCO, le Musée des beaux-arts a recueilli cette collection et la conserve désormais en un fonds dédié à la mémoire d'Erwin Oberwiler. De ce fonds de plus de 1000 œuvres, l'exposition ne peut montrer qu'une petite part. Il s'agit donc d'une excursion dans un demi- siècle d'art helvétique, comparable aux nombreuses excursions au fil desquelles Oberwiler partait à la découverte d'expériences artistiques toujours renouvelées. ARTISTES EXPOSÉS : Ian Anüll, John Armleder, Jean Arp, Anette Barcelo, Stéphane Brunner, François Burland, Claudia Comte, Caroline Corbasson, Remi Dall'Aglio, Karin Daan, Philippe Decrauzat, Sonia Delaunay, Franz Eggenschwiler, Hans Fischli, Christian Floquet, Susanne Fankhauser, Sol LeWitt, Massimo Furlan, Hans Jörg Glattfelder, Camille Graeser, Michel Grillet, Mireille Gros, Fabrice Gygi, Sidney Thomas Guberman, Alex Hanimann, Rut Himmelsbach, Thomas Huber, Alain Huck, Jean-Michel Jaquet, Aloïs Lichtsteiner, Richard- Paul Lohse, Verena Loewensberg, Jean-Luc Manz, Genêt Mayor, Joseph Felix Müller, Aurélie Nemours, Karim Noureldin, Guido Nussbaum, Jean Otth, Pascal Landry, Raymond Pettibon, Markus Raetz, Rolf Rappaz, Didier Rittener, Julie Rrap, Hans Schärer, Annelies Strba, Hugo Suter, André Thomkins, Miriam Tinguely, Christa Van Santen, Sonja Vincent, Franz Eckhart Walther, Franz Wanner, Rolf Winnewisser. 15
ERWIN OBERWILER – RETOUR SUR LE PARCOURS DU COLLECTIONNEUR Originaire de Saint-Gall, Erwin Oberwiler a poursuivi une formation de dessinateur-architecte et a successivement mené sa carrière professionnelle dans différents bureaux d'architecture à Bâle, puis à Genève, où il s'installe définitivement dès 1959. C'est d'ailleurs dans les années 1950 que l'architecte posera la première pierre de sa collection d'art contemporain, avec l'acquisition de ses premières œuvres sur papier d'artistes tels que Jean Arp ou Sonia Delaunay. A sa mort en 2017, sa collection comprenait plus d'un millier d'œuvres. A Genève, ville qu'il ne quittera plus, il travaille aux côtés de Paul Waltenspühl, puis devient son associé en 1985. Suite à la croissance démographique exponentielle que connaît la ville, les deux architectes sont mandatés pour la réalisation de nombreux édifices publics, selon une déclinaison de systèmes modulaires systématiques, tels que le complexe scolaire des Palettes de Lancy (Genève), Architecture & Construction © P.Guillemin, Marcel Kultscher ainsi que la rénovation de l'école de La Plaine (Genève). C'est dans ce cadre qu'Erwin Oberwiler, sous l'impulsion et l'enthousiasme de Paul Waltenspühl, a l'occasion de mettre le pied à l'étrier à de jeunes artistes suisses en intégrant certaines de leurs œuvres monumentales (fresques, sculptures) au projet architectural des écoles qu'il construit. Toute sa vie durant, Erwin Oberwiler collectionna des œuvres. Enfin, la boucle s'est bouclée pour l'architecte-collectionneur lorsqu'il fut mandaté pour rénover et réhabiliter en musée l'actuel MAMCO, l'ancienne Société genevoise d'instruments de Physique (SIP). D'avril à septembre 1994, les travaux d'aménagement furent réalisés pour inaugurer ce nouvel écrin aux œuvres modernes et contemporaines de l'institution. Deux ans plus tard, en 1996, la Ville de Lancy recevait une donation de l'architecte comprenant une quarantaine d'œuvres d'artistes intervenus sur les complexes scolaires et présentés dans le cadre de l'exposition "Gestes mesurés" à la Villa Bernasconi. Puis en 2005, ce fût au tour du Kunstmuseum d'Olten de lui rendre hommage avec l'exposition "Schnittstelle" ("Points de jonction"). En 2018, suite à la nomination du nouveau directeur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, David Lemaire, précédemment conservateur-adjoint au MAMCO, et d'entente avec le directeur de ce dernier, Lionel Bovier, ainsi qu'avec la famille d'Erwin Oberwiler, la collection a été donnée dans son ensemble à l'institution muséale chaux-de- fonnière qui compte mettre en valeur ce fonds d'art suisse contemporain. 16
7. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" 7.1. OBJECTIF Découvrir l'histoire de la collection et la diversité plastique des artistes contemporains suisses qui y sont représentés. 1. En te promenant dans l'exposition, identifie cette œuvre. De qui s'agit-t-il ? 2. Pour quelles raisons évoque-t-on des "voyages en zigzag" ? 17
7. PISTES PÉDAGOGIQUES & ACTIVITÉS "FOCUS SUR LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" 7.2. OBJECTIF Découvrir l'histoire de la collection et la diversité plastique des artistes contemporains suisses qui y sont représentés. 1. Quel est le rapport entre Erwin Oberwiler, l'architecture et la fresque représentée ? 2. Dans l'exposition, trouve des œuvres qui se rapprochent esthétiquement de celle ci-dessus. 18
8. SOLUTIONS "MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE" 5.1. Réponse : 1. Frédéric Gabioud, Miobrill, acrylique, 203 x 227.5 cm 2. Le châssis de l'œuvre est chanfreiné (il s'agit des petites arrêtes biseautées présentes sur les parties extérieures encadrant l'œuvre). Ce procédé est utilisé par l'artiste pour pouvoir moduler la couleur de l'œuvre par la lumière. Pour aller plus loin… Frédéric Gabioud développe une pratique autour de l'hybridité de l'œuvre d'art. En accordant autant d'attention à la construction rigoureuse de ses châssis qu'à l'application de la peinture sur la toile, il donne littéralement une épaisseur supplémentaire à son travail. Sculpter la structure de ses œuvres lui permet d'en moduler la forme et de jouer sur les effets de lumière, voire d'in-situ. C'est le cas avec Miobrill puisque cette œuvre a été conçue spécialement pour l'exposition, reprenant les dimensions de la fenêtre de la salle et les largeurs des boiseries encadrant les portes. 5.2. Réponse : 2. L'œuvre de Claude Monet peut être mise en comparaison avec Plante de Pierre André Ferrand, ou encore Me Mine Me de Matthew Mc Caslin. Ressemblances : Les nuances de blancs utilisées, l'ombre et la lumière créés par les angles, les reliefs et les contours des châssis des œuvres contemporaines. D'un point de vue subjectif, un sentiment presque spirituel, harmonieux et apaisant se dégage de ces trois peintures. Différences : La touche lisse en aplats des œuvres contemporaines, alors que celle de Monet laisse apparaître une couche picturale en relief. Les couleurs : les œuvres de Ferrand et Mc Caslin sont radicalement monochromes, seul le blanc est utilisé, tandis qu'Effet de neige à Giverny présente une riche palette de blancs allant jusqu'aux plus subtiles nuances de bleus. 3. Monet utilise une touche qui est proche de l'abstraction, il choisit des couleurs pures dans une variation de teintes presque uniquement monochromes. A ce titre, il peut être considéré comme un précurseur de la peinture monochrome. 19
5.3. Réponse : 1-3. La démarche artistique de Claude Rutault consiste en une redistribution des rôles entre l'artiste et le propriétaire de ses œuvres. En 1973, il définit un protocole pictural selon lequel une toile, tendue sur châssis, doit être peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. Il en fera découler plus de 650 "définitions/méthodes" dont celle- ci qui adjoint à la toile sa "légende muette", de même couleur et accrochée à la place d'un cartel. Le format de l'œuvre reprend quant à lui celui d'un monochrome blanc d'Olivier Mosset que Rutault avait repeint, pour une exposition en 2008, de la même couleur que le mur… 5.4. Réponse : 1. A partir de 1954, l'artiste Yves Klein créé et fait breveter, auprès de l'Institut national de la propriété industrielle, cette couleur bleue qui lui est propre et qu'il utilisera durant toute sa carrière. Vibrant et profond, l'IKB (acronyme d'International Klein Blue) est utilisé sous forme de peinture ou de pigment poudreux pur, comme c'est le cas ici avec La Terre bleue. Cette nuance outremer deviendra sa marque de fabrique, reconnaissable au premier coup d'œil. 5.5. Réponse : 1. On peut citer notamment des matériaux comme de la fausse fourrure pelucheuse (Sylvie Fleury, Cuddly painting), du plâtre (Allan Mc Collum, Plaster Surrogate),du scotch jaune (Alexandre Bianchini, No Nails), un miroir (Bertrand Lavier, sans titre), des panneaux perforés (John Armleder, sans titre) ou enduits de laque de voiture (Adrian Schiess, sans titre). 2-3. Avec le développement de l'art moderne (au début du XX e siècle), de nouveaux matériaux, utilisés parallèlement à la peinture, ont fait leur apparition: objets du quotidien bidet (on pense notamment à "La Fontaine" de Marcel Duchamp, de 1917), ou des journaux, entre une multitude d'autres matériaux. Cette évolution et diversification a continué en s'amplifiant avec l'art contemporain (dès la fin de la Seconde Guerre mondiale), dès lors les matériaux utilisés, très divers, participent à l'expressivité de l'œuvre et prennent souvent une dimension sculpturale en investissant la trois dimension. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir que des matériaux parfois surprenants sont utilisés par les artistes et détrônent la peinture ou d'autres techniques plus académiques. 20
Pour aller plus loin… Sylvie Fleury (1961, Genève) Cuddly painting est emblématique de l'utilisation récurrente, par l'artiste, de la technique du capitonnage de différents supports, tels que des châssis, mais encore des fusées, des socles ou encore des murs. Ce matériau duveteux, la fausse fourrure synthétique, est une référence directe de l'artiste à la culture populaire, à la customisation, ainsi qu'au design et au monde de la mode. L'utilisation de matériau de la vie quotidienne, issus de la production industrielle et empreint d'une touche féminine, est une pratique courante de l'artiste qui se joue, avec humour, de la rigueur de l'abstraction, tout en investissant ses œuvres d'une valeur sentimentale. Alain Huck (1957, Vevey) Dans la deuxième moitié des années 1990, Alain Huck poursuit en peinture des réflexions autour du corps. Ses Greffes explorent l'idée de la peinture comme peau : de la laque est versée dans un bac et, lorsqu'une pellicule s'est formée à la surface, elle est retirée et "greffée" sur une toile à laquelle, imparfaitement sèche, elle colle. Les Larmes blanches ou Lisse and sleepy fonctionnent aussi avec des laques qui coulent jusqu'à ce qu'elles sèchent, figeant alors des excroissances fragiles, dérisoires stalactites de peinture qui stimulent par la vue le sens du toucher. Allan McCollum (Los Angeles, USA, 1944) Dès 1978, McCollum initie la série des Plaster Surrogates, ou substituts en plâtre, qui pose la question de l'original et de la copie dans l'art. Ses moulages, clin d'œil à la tradition de la copie d'œuvres en plâtre dans l'histoire, produits et présentés en série, représentent de manière générique les éléments constitutifs d'une œuvre : le cadre, le passe-partout et pour finir l'image. Ces accumulations d'œuvres vidées de leur substance, presque identiques et disposées en groupe, fonctionnent comme mise en scène parodique de l'œuvre d'art par l'artiste. Il pose un regard critique sur le principe de l'unicité dans l'art et s'efforce de le rendre obsolète grâce à un mode de production systématique et artisanal. Adrian Schiess (Zurich, 1959) Les "travaux à plat" d'Adrian Schiess sont souvent présentés en séries de plusieurs œuvres identiques. Horizontales, gisant sur le sol sans socle, ces œuvres échappent volontairement à toute classification, soit picturale, soit statuaire. Elles laissent deviner la genèse de leur création et les matériaux utilisés: panneaux de bois et peinture laquée dont les coulures sont encore apparentes sur la tranche. Brillantes et lisses comme un miroir, ces plaques de peintures réfléchiraient le ciel, n'était leur couleur sombre qui les installe indiscutablement – selon l'artiste – dans le champ sémantique de la nature. 21
4. En effet, on peut y voir des références à certains mouvements: - La peinture au scotch romande des années 1980 - Le travail d'Allan Mc Collum, et ses moulages caractéristiques en plâtre qui permettent une large diffusion des œuvres et posant naturellement la question de l'unique dans l'art et de la reproduction. Pour aller plus loin… La question des moulages, les Plaster Surrogate, de Mc Collum feront l'objet d'une projection au cinéma ABC, le 9 septembre 2018, à 14h: FRASER, Andrea, May I help you, 1991, 19 min., précédée par: LÉVY-KUENTZ, François, Yves Klein, la révolution bleue, 2006, 52 min Informations complémentaires: www.mbac.ch et www. abc-culture.ch 5.6. Réponse : 1-2. Dès les années 1980, l'œuvre de Stephen Prina s'inscrit dans le prolongement de l'art conceptuel, initiant un processus de reproductions sérielles. Exquisite Corpse : The Complete Paintings of Manet, reproduit à l'échelle 1:1 l'ensemble de l'œuvre peint de Manet en évacuant le contenu figuratif des toiles. La lithographie de gauche représente, sous la forme d'un index, le premier catalogue raisonné de Manet. Alors qu'à sa droite se trouve la reproduction de l'une de ses cinq-cents œuvres, réalisée par Stephen Prina : un monochrome sépia, variante vidée de l'œuvre de Manet, dont seules les dimensions demeurent. 5.7. Réponse : 2. Les monochromes de Joan Waltemath jouent sur des effets de contrastes délicats entre différentes valeurs de peinture blanche, que l'artiste rehausse de pigments réfléchissant la lumière. Cold War évoque le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch dont certains angles entre la forme et le fond sont repris. Mais le carré est remplacé par un pentagone qui évoque l'infrastructure d'espionnage américain. Peint l'année de la mise en place de la Perestroïka, ce petit tableau inscrit l'intérêt personnel de l'artiste pour les constructions géométriques fondamentales dans un commentaire léger sur la politique mondiale. 22
8. SOLUTIONS "VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" 7.1. Réponse : 1. Il s'agit d'une œuvre de l'artiste australienne Julie Rrap, Resistance N° 142, 1993, photo- émulsion sur verre et acrylique sur toile. Cette œuvre est un portrait de l'architecte et collectionneur Erwin Oberwiler (1935-2017), dont la collection, comprenant environ 1'000 œuvres, a été donnée au Musée au début de cette année. C'est une sélection d'œuvres de cette récente donation que les visiteurs peuvent découvrir dans l'exposition "Voyages en zigzag. La collection d'Erwin Oberwiler". 2. Les "voyages en zigzag" sont un double clin d'œil. Tout d'abord aux nombreux déplacements d'Erwin Oberwiler, qui a arpenté l'ensemble de la Suisse à la découverte de nouveaux artistes. Sa collection est le témoin de ses découvertes et pérégrinations. De plus, le titre de l'exposition fait allusion à l'ouvrage éponyme "Voyages en zigzag" de l'un des pionniers de la bande dessinée genevois: Rodolphe Töpffer (1799-1846) 7.2. Réponse : 1. Originaire de Saint-Gall, Erwin Oberwiler a poursuivi une formation de dessinateur- architecte et a successivement mené sa carrière professionnelle dans différents bureaux d'architecture à Bâle, puis à Genève, où il s'installe définitivement dès 1959. C'est d'ailleurs dans les années 1950 que l'architecte posera la première pierre dans la constitution de sa collection d'art contemporain. A Genève, ville qu'il ne quittera plus, il travaille au côté de Paul Waltenspühl, puis devient son associé en 1985. Suite à la croissance démographique exponentielle que connaît la ville, les deux architectes sont mandatés pour la réalisation de nombreux édifices publics, selon une déclinaison de systèmes modulaires systématiques, tels que le complexe scolaire des Palettes de Lancy (Genève), ainsi que la rénovation de l'école de La Plaine (Genève). C'est dans ce cadre qu'Erwin Oberwiler, sous l'impulsion et l'enthousiasme de Paul Waltenspühl, a l'occasion de mettre le pied à l'étrier à de jeunes artistes suisses en intégrant certaines de leurs œuvres monumentales (fresques, sculptures) au projet architectural des écoles qu'il construit. Toute sa vie durant, Erwin Oberwiler collectionna des œuvres. 23
7.2. Réponse : 2. Entre autres réponses, tu peux citer les œuvres des artistes d'art concret suivants : KARIN DAAN Bon à savoir! Sans titre, 1975 Sérigraphie sur papier L'art concret L'art concret puise sa source dans le manifeste d'un artiste néerlandais de l'abstraction, Theo van Doesburg (1883- 1931), fondateur du mouvement De Stijl et proche du constructivisme ainsi que du Bauhaus. HANS JÖRG GLATTFELDER Sans titre, 1971 C'est l'artiste et designer suisse Max Bill qui Sérigraphie sur papier s'inspire de ce manifeste pour théoriser le mouvement de l'art concret qui s'est principalement imposé en Suisse alémanique et dans la région zurichoise, caractérisant une œuvre d'art abstraite qui ne dérive pas de la nature mais RICHARD-PAUL LOHSE représente une réalité autonome. Sans titre, 1977 Composées d'éléments géométriques Sérigraphie sur papier alliées à une polychromie généralement, les œuvres d'art concret sont conçues comme des objets destinés à un usage spirituel. VERENA LOEWENSBERG Sans titre, 1970 Sérigraphie sur papier ROLF RAPPAZ Papillon 1, 1971 Acrylique sur toile 24
9. POUR ALLER PLUS LOIN : REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES ET FILMOGRAPHIQUES OUVRAGES GÉNÉRAUX – "MONOCHROMES. L'AFFAIRE DU SIÈCLE" RIOUT, Denys, La Peinture monochrome, Paris: Gallimard, collection Folio Essais : 2006 Disponible à la boutique du musée LEMAIRE, David, Alain Huck. La Symétrie du saule, Genève: MAMCO, 2015 Disponible à la boutique du musée MALEVITCH, Kasimir, "Du cubisme et du futurisme au suprématisme. Le nouveau réalisme pictural" (1916), In : Harrison, Charles et Wood, Paul, Art en théorie. 1900- 1900 Monochromes, Paris : Artstudio, 1990 Olivier Mosset et Steven Parrino. Deux ou trois choses que nous savons d'eux, conversation entre Robert Nickas et Catherine Queloz, Genève : Galerie Pierre Huber, 1990 REZA, Yasmina, "Art", Paris : Edition Magnard, collection Classiques & contemporains n°40, 2002 ROSE, Barbara, Le Monochrome de Malevitch à aujourd'hui, Paris : Editions du Regard, 2004 POUR LES TOUT PETITS DRUVERT, Hélène, Un petit tour avec Mary Poppins, Paris : Editions Gautier-Languereau, 2016 LIONNI, Leo, Petit-Bleu et Petit-Jaune, Paris : Edition Ecole des Loisirs, collection Les Lutins, 1979 TULLET, Hervé, Couleurs, Paris : Bayard Jeunesse, 2014 Disponible à la boutique du musée 25
FILMOGRAPHIE FRASER, Andrea, May I help you, 1991, 19 min. LÉVY-KUENTZ, François, Yves Klein, la révolution bleue, 2006, 52 min. REZA, Yasmina, Art, 1998, adaptée de la pièce éponyme, de Yves-André Hubert, avec Pierre Arditi, Fabrice Lucchini et Pierre Vaneck OUVRAGES GÉNÉRAUX – "VOYAGES EN ZIGZAG. LA COLLECTION D'ERWIN OBERWILER" Ville de Lancy. Art et architecture: un cas d'école (une histoire et un inventaire 1965-2016, Fonds d'arts visuels (Ville de Lancy), 2016 Avec des illustrations des fresques d'artistes contemporains dans les espaces architecturaux créés par l'agence d'architecture Waltenspühl et Oberwiler. Disponible à la boutique du musée au prix de CHF 20.- 10. CRÉDITS COMMISSARIAT David Lemaire, directeur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds TEXTES DE SALLE David Lemaire, Pauline Santschi, Sophie Vantieghem ACCROCHAGE, MONTAGE, TRANSPORT ET CONDITIONNEMENT DES ŒUVRES Nicole Hovorka, Yannick Lambelet, Maude Mathez, Pauline Santschi, Malou Siegfried GRAPHISME Onlab (Vanja Golubovic, Thibaud Tissot) RELATIONS PUBLIQUES, RÉSEAUX SOCIAUX, SITE WEB, ORGANISATION DU VERNISSAGE Romy Cattin, Priska Gutjahr, Joël Rappan MÉDIATION CULTURELLE Priska Gutjahr, Elisa Janner, David Lemaire, Pauline Santschi, Sophie Vantieghem DOSSIER PÉDAGOGIQUE Pauline Santschi, Sophie Vantieghem PARTENAIRES Université populaire neuchâteloise 26
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