Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran - Eric-Emmanuel Schmitt Récit philosophique
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Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran Eric-Emmanuel Schmitt Récit philosophique © Cassandre Sturbois 76, Avenue Coghen B-1180 Bruxelles contact@panachediffusion.com Tél +32 (0)2.340.93.30 Fax +32 (0)2.340.93.31 www.panachediffusion.com
Le Spectacle Deuxième volet du Cycle de l'Invisible (aux côtés de « Milarepa », « Oscar et la Dame Rose » et « l’Enfant de Noé ») Le comédien et le metteur en scène, se penchent, en complices, sur cette belle histoire d’amitié. A Paris, dans les années soixante, Momo, un petit garçon juif de 12 ans, devient l'ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier, n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas Bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif. Second opus de la trilogie de l’Invisible d’Eric-Emmanuel Schmitt, ce récit retrace le parcours de Momo qui, entraîné par ce vieux soufi, cheminera jusque sur les routes du Croissant d’Or. Texte: Eric-Emmanuel Schmitt Mise en scène: Olivier Massart Assisté de Marie Biron Avec : Michel Kacenelenbogen Lumière : Laurent Kaye Scénographie : Olivier Waterkeyn Musique : Quentin Dujardin Durée: 1H30’ 1 comédien sur scène 3 personnes sur la route Créé à Fleurus à la Ferme Martinrou (Belgique) le 19 mars 2006 Une Production du Théâtre Le Public
Commentaire de l’auteur sur le spectacle « Il est presque miraculeux de voir à quel point Michel Kacenelenbogen s’absente pour laisser naître un enfant, un vieillard, et surtout nous laisser nous, spectateurs, recevoir l’histoire au cœur. Il faut beaucoup de maturité et d’exigence pour arriver à ce point de générosité discrète : du grand art ! Une des plus belles représentations de Monsieur Ibrahim qu’il m’a été donné de voir. » Eric-Emmanuel Schmitt
Michel KACENELENBOGEN Monsieur Ibrahim Né en 1960, Michel Kacenelenbogen a obtenu le Premier Prix d’Art Dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles dans la classe d’André Debaar en 1980. Il Fonde le Théâtre Le Public en 1994 et en assure la direction depuis sa création. Dès 1979, il interprète de nombreux rôles au théâtre sur les scènes du Théâtre Le Public, du Théâtre National, du Rideau de Bruxelles, de la Compagnie des Galeries et d'un grand nombre de jeunes compagnies et notamment dans :Le Mariage de Figaro de Beaumarchais ; La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux ; Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier ; Le Conte d’hiver de William Shakespeare ; Les Amours de Jaques le Fataliste de Diderot; Hasard du coin du feu de Crébillon et fils et Un Caprice d’Alfred de Musset, mises en scène de Pietro Pizzuti ; Variations énigmatiques de Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène de Patricia Houyoux ; Une liaison pornographique de Philippe Blasband, mise en scène de Patricia Houyoux ; Othello de William Shakespeare mis en scène par Pierre Laroche ; Mais n’te promène donc pas toute nue et On purge bébé de Georges Feydeau, mise en scène de Frédéric Dussenne. Petits crimes conjugaux de Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène de Patricia Houyoux. Il réalise également de nombreuses mises en scène dont : Maison de poupées d’Ibsen; Qui a peur de Virginia Woolf ? de Edward Albee ; Mort d’un commis voyageur de Arthur Miller ; Le Misanthrope de Molière ; Après la répétition de Ingmar Bergman ; Fin de Partie de Bertold Brecht ; Kean d’après Alexandre Dumas ; Chaos debout de Véronique Olmi ; Un tramway nommé désir de Tennessee Williams ; La Cerisaie de Anton Tchekhov ; Traces d’étoiles de Cindy Lou Johnson ; La Danse de mort de August Strindberg ; Des souris et des hommes de J. Steinbeck ; Un mois à la campagne de Tourgueniev ; Le Libertin d’Eric-Emmanuel Schmitt, Le Candidat de Claude Semal ; Mathilde de Véronique Olmi ; La Tectonique des sentiments de Eric-Emmanuel Schmitt (Saison 2005-2006) Une journée particulière d’après le film de Ettore Scola (Saison 2005-2006) ; Un mari idéal de Oscar Wilde ; Pygmalion de Bernard Shaw, , L’Atelier de Jean-Claude Grumberg, Bord de mer de Véronique Olmi, Scènes de la vie conjugale de Ingmar Bergman, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Il montera prochainement Le Dieu du carnage de Yasmina Reza et Dom Juan de Molière On le retrouve également au cinéma et à la télévision dans « Le Bonheur d’en face », soap opera ; « La Rivale » de Alain Nahun ; « L’Enfant de la nuit » de Marion Hanwerker ; « Les Monos » de Luc Boland ; « Un honnête commerçant » de Philippe Blasband ; « La Torpille » de Luc Boland ; « Le Prix de l’honneur » de Gérard Marx ; « Petits crimes conjugaux » d’Eric-Emmanuel Schmitt, Antigone Production.
Olivier MASSART Metteur en scène Premier prix d’art dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles. Olivier Massart, a joué une quarantaine de rôle parmi lesquels : pour le Théâtre de Poche, l’homme laid dans L’homme laid de B. Fraser ; Danton dans Pauvre Bitos de J. Anouilh pour la Comédie C. Volter. Pour Del Diffusion, Laërtes dans Hamlet de W. Shakespeare et Henry IV dans La Reine Margot de A. Dumas. Pour l’A.D.A.C, Claude Gueux de V. Hugo. Au Théâtre le Public, le Prince de Galles dans Kean de Dumas-Sartre, Stanley Kowalsky dans Un tramway nommé Désir de T. Williams, Lennie dans Des souris et des hommes de J. Steinbeck (*), Zanetto et Tonino dans Les jumeaux vénitiens de C. Goldoni (**), Théâtre sans animaux de J-M. Ribbes, Gabriele dans Une journée particulière d’après Ettore Scola. (*) Et (**) Prix du Théâtre 2003, meilleur comédien. On le retrouve également à la mise en scène de : Platonov de A. Tchékhov au Théâtre de l'Escalier, Quelques fleurs... et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’E-E Schmitt au Théâtre Le Public, Le juste milieu (création collective) au Théâtre de la Toison d’Or. Une pucelle pour un gorille de F. Arrabal pour la Compagnie Chéri-Chéri. Il a joué également dans plusieurs films et téléfilms Le nez au vent de D. Guerrier, H.S de J-P. Lilienfeld, Petite misère de P. Boon et L. Brandenbourger, Ketchup de M. Coeman et Y. Goldschmidt, Loin des yeux de S. Mirzabekiants, Miss Montigny de M. Van Hogenbemt ; rôle dans Nestor Burma, le R. I. F., Profiler… Olivier Massart est également auteur d’une pièce de théâtre intitulée Quelques fleurs… créée au Théâtre Le Public, et co-auteur de Ketchup de M. Coeman et Y. Goldschmidt ; Noces de vent pour le théâtre Loyal du Trac et Le juste milieu au Théâtre de la Toison d’Or.
Commentaires de l’auteur sur la pièce Qui sont Momo et Monsieur Ibrahim ? Deux êtres auxquels personne ne prête attention. Momo, enfant solitaire, n'a plus qu'un père qui mérite à peine ce nom tant son état dépressif l'empêche de prendre soin de son fils, de l'éduquer, de l'instruire, de lui transmettre l'envie de vivre et ses principes. Quant à Monsieur Ibrahim, on lui demande juste de rendre la monnaie correctement. Ces deux êtres vont modifier leurs vies en se regardant. Cette rencontre va les enrichir comme jamais. On a beaucoup glosé sur le fait que l'enfant est juif et l'épicier musulman. On a raison. C'est très intentionnel de ma part. Par là, j'ai à la fois voulu témoigner et provoquer. Témoigner car dans de nombreux lieux de la terre, il y a une cohabitation harmonieuse d'êtres ayant des origines différentes, des religions différentes. A Paris, dans la rue Bleue où se passe cette histoire, une rue que j'ai habitée et qui n'est définitivement pas bleue, j'avais le sentiment de vivre dans un lieu riche et foisonnant, où les cultures se rencontraient, s'intéressaient les unes aux autres, plaisantaient de leurs différences, comme par exemple le vieux médecin juif qui expliquait à l'épicier musulman qu'il ne fêterait le Ramadan que s'il vivait en Suède, là où il fait nuit dès trois heures de l'après midi. Or l'actualité journaliste ne se fait l'écho qui de ce qui ne va pas, jamais de ce qui fonctionne bien. Ainsi réduit-elle de façon pernicieuse le rapport juif-arabe au conflit israëlo-palestinien, négligeant les plages d'entente et de cohabitation pacifique, accréditant l'idée d'une opposition irrémédiable. Sans nier le tragique du conflit, il ne faut cependant pas confondre le véritable bruit du monde avec une partie du monde, ni avec le fracas journalistique et politique. Il me semblait important de raconter une histoire heureuse de fraternité. Un de mes plus grandes fierté fut de découvrir que, par exemple, en Israël, les partisans de la paix, arabes, chrétiens et juifs, se servent de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran pour tenter de propager leurs espoir, le faisant jouer dans le même théâtre en alternance, un soir dans sa version arabe, un soir dans sa version hébreu… Ma provocation fut de donner une image positive de l'Islam au moment où les terroristes défiguraient cette foi en se livrant à des actes immondes. Si actuellement l'islamisme insulte l'Islam, si l'islamisme infecte la planète, il nous faut d'urgence distinguer l'Islam et l'islamisme, arracher de nos coeurs cette peur irrationnelle de l'Islam et empêcher que l'on confonde une religion dont la sagesse millénaire guide des millions d'hommes avec la grimace excessive et mortifère de certains agitateurs. Les histoires ont leur rôle à jouer dans notre vie intellectuelle, même les petites histoires qui présentent de petits personnages. L'amour qui unit Monsieur Ibrahim et Moïse, parce qu'il advient simplement dans des êtres de chair et de sang dont les sentiments nous sont proches, abolit notre peur de l'autre, cette peur de ce qui ne nous ressemble pas. Monsieur Ibrahim apprend des choses essentielles à Momo : sourire, converser, ne pas trop bouger, regarder les femmes avec les yeux du cœur, pas ceux de la concupiscence. Il l'emmène dans un univers plus contemplatif et lui fait même accepter l'idée de la mort. Tout cela, Monsieur Ibrahim l'a appris de son Coran. Il aurait pu l'apprendre ailleurs mais lui l'a appris de son Coran. " Je sais ce qu'il y a dans mon Coran " dit-il sans cesse. Lorsqu'il récupérera son vieil exemplaire, Momo découvrira ce qu'il y avait dans le Coran de Monsieur Ibrahim : des fleurs séchées. Son Coran, c'est autant le texte que ce que Monsieur Ibrahim y a lui-même déposé, sa vie, sa façon de lire, son interprétation. La spiritualité ne consiste pas à répéter mécaniquement les phrases à la lettre, mais à en saisir le sens, à en comprendre l'esprit, les nuances, la portée… La spiritualité vraie ne vaut que par un mélange d'obéissance et de liberté. Voici donc enfin l'explication qu'on me demande toujours, l'explication de ce mystérieux titre, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. Belgique, Bruxelles, 16 novembre 2004 Eric-Emmanuel Schmitt
Fiche technique Établie le 04/05/2006, modifiée le 14/09/06 Direction Technique : Dominique Maertens Tél. +32 473.49.74.54 Mail : maertens.dominique@gmail.com 1. Dispositif scénique • Descriptif : l’aire de jeu est constituée d’un plancher circulaire d’un diamètre de 6m en multiplex 18mm posé sur le plateau à +/- 50 cm du bord de scène : aux deux-tiers du plancher est posée une colonne Morris d’une hauteur totale de 3m50, coiffée d’une toiture rappelant la forme de minaret et munie d’un dispositif de rotation motorisé ; un banc en forme de croissant de lune également motorisé tourne autour de la colonne - télécommande par transmission infrarouge en régie Au lointain, deux plans de tissus suspendus d’une largeur 12m50 et d’une hauteur de 5m espacés l’un de l’autre de +/-50cm : tulle gris placé à 50cm à l’arrière de l’aire de jeu et fond gris • Profondeur aire de jeu : 8,00m (réductible à minimum 6m50) • Largeur minimale aire de jeu : 6,00m Idéalement avec dégagements cour et jardin d’environ 1m Les entrées et sorties se font par l’arrière du décor côté jardin ou cour • Hauteur minimum (pour le décor) sous perches : 3m50 • Tissus de scène : boîte noire autour du dispositif scénique et derrière les deux plans de tissus • Pas de rideau de scène • Accès camion : 17m3 - dimensions ext. L: 6m80 x l: 2m20 x h: 2m95 2. Lumière & Son • liste du matériel lumière : voir plan de feu au paragraphe 5 - filtres couleur fournis par la production pupitre à mémoires et gradateurs pour 48 circuits de 2kw • table de mixage et amplification suivant : - 1 lecteur MD - HP : un plan plateau au lointain derrière fond gris Un plan de façade au cadre de scène Renforcement vocal éventuel dans les très grandes salles (PZM ou suspensions) 3. Equipe artistique et technique • un acteur • deux régisseurs (lumière/son et décor/plateau) • 1 administrateur de tournée 4. Loges • Loge pour un comédien avec miroir, lavabo et douche avec eau chaude • Eau minérale en loge et en coulisse • Planche et fer à repasser 5. Planning montage & Plan lumière PLANNING MONTAGE TOURNEE " IBRAHIM" HORAIRE DECOR LUMIERE RACCORDS SPECTACLE REMARQUES PERSONNEL SOUHAITE 9h/13h déchargement/montage 4 plateau / 3 électros 13h/14h pause (cintrier si nécessaire) 14h/18h finitions & plateau/pointage 2 plateau / 2 électros 18h/19h conduite/réglages techniques/raccord 1* plateau+électro+habilleuse-repasseuse 19h/20h pause permanence suivant vos habitudes 20h/22h30 ouverture des portes et spectacle 20h30 durée spectacle 1h45 22h30/0h30 démontage/chargement (cintrier si nécessaire) 4 plateau / 2 electros
Lieu de création et calendrier des représentations Création en Belgique à la Ferme Martinrou à Fleurus le 19 mars 2006 177 représentations Saison 2008-2009 du 7 au 18 octobre 2008 Théâtre de Namur (Belgique) 13 janvier 2009 Accord Nouveau Théâtre Châtellerault (France) 23 janvier 2009 CRACS centre culturel de Sambreville (Belgique) 30, 31 janvier 2009 Théâtre du Passage Neuchatel (Suisse) 1er avril 2009 – Maison de la Culture de Namur (Belgique) du 4 au 7 juin 2009 Théâtre de la Tête d’Or Lyon (France) du 10 au 25 juin 2009 Théâtre de Poche Genève (Suisse) Saison 2006-2007 du 19 au 25 mars 2006 Ferme Martinrou Fleurus (Belgique) du 30 mars au 23 avril 2006 Théâtre de La Valette Ittre (Belgique) du 10 mai au 30 juin Théâtre Le Public Bruxelles (Belgique) 30, 31 août 2006 Festival Bruxellons Château du Karreveld Bruxelles (Belgique) 17, 18 janvier 2007 Centre culturel de l’arrondissement de Huy (Belgique) 25 janvier 2007 Grand Théâtre Verviers (Belgique) 26 janvier 2007 Le Forum Liège (Belgique) 27 janvier 2007 Théâtre de Binche (Belgique) 13 au 15 février 2007 Centre culturel de Bertrix (Belgique) Saison 2007-2008 5,6 novembre 2007 Maison de la Culture Arlon (Belgique) 8 novembre 2007 Centre Culturel Régional de Dinant (Belgique) 11 novembre 2007 Maison de la Culture Tournai (Belgique) du 13 au 30 novembre 2007 Atelier de Théâtre Jean Vilar Louvain-la-Neuve (Belgique) du 2 au 22 décembre 2007 Théâtre de Vidy Lausanne (Suisse)
Presse
LE SOIR 04 avril 2006 Théâtre / « Monsieur Ibrahim » à Ittre et à Bruxelles Schmitt au pays du croissant d’or VOUS AVEZ AIME « Oscar et la dame Rose » ? Vous aimerez « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ». ––––––CRITIQUE–––––– Moïse, dit Momo, entame le – récit de son enfance, à Paris, Le nom d’Eric Emmanuel dans le quartier juif des Schmitt est dorénavant gage années 60. A l’époque, de succès. Larguant les Momo a 13 ans et vit seul amarres du catholicisme avec son père, avocat pour aborder l’islam, ce acariâtre et dépressif. Sa deuxième volet du cycle de mère les a quittés quand il l’invisible nous sert le même était bébé avec son grand philtre d’amour et de frère Popol. Affligé par sa tolérance : une histoire grise vie, Momo cherche le d’amitié entre un adulte et réconfort auprès des un adolescent sur fond de prostituées de la rue du spiritualité, des tirades bien- Paradis, et de Monsieur pensantes qui valent tous les ibrahim, l’épicier arabe du catéchismes, des aphorismes coin, qu’il prend plaisir à au kilo, de la tendresse et de défier sur ses coutumes et sa l’émotion pour inonder les religion avant de découvrir mouchoirs les plus sensibles. que le vieil homme a bien Avec Schmitt, c’est plus à lui offrir que les l’élévation spirituelle quelques conserves assurée sans mettre un pied chapardées quotidiennement. en lieu saint. Mis en scène Peu à peu, les préjugés vont par Olivier Massart, tomber. Au contact Monsieur Ibrahim apaise d’Ibrahim, Moïse fera nos bobos et rend heureux. l’apprentissage de la vie et Une petite douceur qui ne se du soufisme pour finalement refuse pas, en ces temps trouver la paix. âpres et intransigeants. Raconté sur le mode du Un caramel moulé à la conte philosophique, avec bonté zeste d’humour et pincée Michel d’esprit, ce solo joliment Kacenelenbogen navigue peuplé par Michel entre les rôles avec Kacenelenbogen nous simplicité, générosité et MOMO RACONTE son enfance, les prostituées et ses fluidité. Dans une mise en emmène d’une petite rue rencontres avec Monsieur Ibrahim. Bleue de Paris aux PHOTO CASSANDRE STURBOIS scène qui ne cache pas ses virevoltants derviches du grosses ficelles (colonne à Croissant d’Or, de la effets de surprises, banc naissance d’une complicité téléguidé) pour animer le improbable à la monologue, le comédien se consolidation d’une relation délecte de ce récit aussi doux espiègle et tendre entre un qu’un caramel moulé à la musulman soufi et un jeune bonté humaine. Comment juif. dès lors ne pas se sentir bien Assis sur un banc devant dans la si confortable place une colonne Morris, l’air de spectateur que nous offre sage et les yeux rieurs, Schmitt et son message d’espoir pour la réconciliation des commu- nautés ? CATHERINE MAKEREEL
LA LIBRE BELGIQUE le 12 mai 2006 « M. Ibrahim », antidote à l'intolérance Michel Kacenelenbogen fait palpiter la rencontre entre Momo et Monsieur Ibrahim, l'épicier musulman. Un seul en scène plein d'humour et d'émotion. Philip Tirard Au-delà de la beauté classique de sa langue, Eric-Emmanuel Schmitt doit certainement son phénoménal succès à l'authenticité de l'humanisme chrétien qui imprègne ses pièces, ses récits et ses romans. Le public lui sait gré d'une espérance militante, d'une croyance viscérale dans la possibilité de communiquer, au coeur d'une époque sceptique et déprimée où l'on constate chaque jour les ravages du mépris, de l'arrogance, de l'indifférence et de l'intolérance. Mercredi soir, au terme de la première bruxelloise de «Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran» - le spectacle s'est déjà donné Photo Cassandre STURBOIS pendant trois semaines le mois dernier, dans une scénographie réduite, au Théâtre de la Valette à Délaissé par un père qui noie sa dépression dans Ittre -, les spectateurs ont ovationné le seul en l'étude livresque, un enfant du quartier juif de scène de Michel Kacenelenbogen et se sont levés Paris s'attache à un épicier musulman adepte du pour applaudir l'auteur. Visiblement, une part de soufisme, tendance mystique de l'islam l'opinion occidentale veut encore croire à une remontant au VIIIe siècle, encore vivace possible tolérance entre les trois aujourd'hui, notamment dans la pratique des monothéismes... derviches tourneurs. Entre le vieil homme et «Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran» se l'enfant, dans le Montmartre des années 60, naît présente en effet comme un antidote contre un une amitié et s'instaure la transmission d'une irrespirable air du temps où s'opposent, sans religiosité intérieure. alternative et sans merci, terrorisme islamiste et tentations de l'extrême droite. Ecrit et publié Don d'enfance bien avant l'attentat new-yorkais du 11 Mis en scène par Olivier Massart, dans une septembre 2001, ce récit n'était pas destiné au scénographie dépouillée mais puissamment théâtre, mais se rattache à ce «cycle de allusive d'Olivier Waterkeyn l'invisible» dans lequel l'auteur range également - un plateau circulaire agrémenté d'une colonne Morris «Milarepa» ou «Oscar et la dame rose». et d'un banc en forme de croissant de lune - Michel Kacenelenbogen fait palpiter cette histoire «Il y a des textes qu'on porte si naturellement simple et belle avec un don d'enfance qu'on ne en soi qu'on ne se rend même pas compte de lui avait pas encore vu en scène. Capté dès les leur importance, commente l'écrivain sur son site premières syllabes, le public ne décroche plus Internet. On les écrit comme on respire. On les pendant cette heure et demie au cours de expire plus qu'on ne les compose.» Et c'est tout laquelle Momo entre dans sa vie d'homme et aussi «naturellement» que «Monsieur Ibrahim» Monsieur Ibrahim arrive au terme de la sienne. s'est trouvé traduit en de nombreuses langues, Belles mais ô combien fragiles, ces fleurs du joué au théâtre depuis 1999 et adapté au Coran méritent assurément qu'on les admire et cinéma, avec Omar Sharif dans le rôle titre. les respire.
LE VIF/L’EXPRESS le 02 juin 2006 L’acteur et l’enfant Michel Kacenelenbogen triomphe dans son théâtre Le Public avec un monologue d’Eric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran/ Justesse et émotion Michèle Friche C’est l’émeute au par Monsieur Ibrahim ici de beaucoup un musulman soufi : Théâtre Le Public… et les fleurs du Coran d’humour, et cette initiation à pour arracher une (l’une des pièces du inimitable l’apprentissage du place pour l’une cycle de l’invisible, ferveur à croire qu’un bonheur de vivre, à la des trois pièces à avec Milarepa et Oscar monde bon est tolérance, à la mort. l’affiche, dont deux et la Dame Rose). possible…. Presque trop beau… reprises créées et Or, les ingrédients Ainsi s’écoute la fable mais diablement fêtées au théâtre de sont philosophique de émouvant ! l’Ancre, Forfanteries, semblables à d’autres Momo, gamin juif Son interprète Michel d’Olivier Coyette, et œuvres de l’écrivain : délaissé qui se trouve Kacenelenbogen, Cosmétique de un verbe qui chatoie un ami puis un y est pour beaucoup, l’ennemi, d’après en alignant les nouveau père en subtilement mis en Amélie Nothomb, aphorismes, une Ibrahim, l’épicier scène par Olivier servies par de sentimentalité baignée arabe Massart : un homme formidables de la rue, en fait, seul sur un plateau comédiens. rond et dépouillé, des Dans la grande salle, silences dosés et la une bonne partie du simplicité d’un conteur public trépigne au seul (à plusieurs voix). nom d’Eric-Emmanuel Mi-roublard, mi-naïf, Schmitt, son Momo a le poids et comptabilisant avec l’émotion de l’enfance gourmandise ses blessée. Ce n’est certes pièces passées et à pas la première venir au Public… fois que le patron du Un vrai phénomène ! Public monte sur scène, Ceux qui se laissent mais on l’a rarement vu moins charmer par aussi juste, aussi son art sont prêts à fragile, débarrassé du se résigner… et se jeu de retrouvent, eux aussi, Photo C. STURBOIS la séduction ou piégés de la conviction.
La Meuse Isabelle Debroux
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