MOVE 2018 DANSE PERFORMANCE IMAGE EN MOUVEMENT 7 - 24 JUIN 2018 - Centre Pompidou
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SOMMAIRE AVANT-PROPOS • Avant-propos, p. 3 Au cours des récentes années, la performance a suscité un intérêt croissant du public en France • MOVE, p. 4 comme à l’étranger. Elle peut être spectaculaire, comme minimale, énigmatique voire insaisissable. Elle sonde notre relation au temps, à l’espace et au corps. Elle crée une relation dynamique entre • Exposition, p. 6 le regardeur et le performeur. • Vidéodanse, p. 12 • Performances en salle, p. 22 MOVE propose une réflexion sur les croisements multiples entre danse contemporaine, performance et images en mouvement en présentant des projets à l’intersection des arts visuels • Conférences, p. 28 et de la performance dansée, au cœur du projet transdisciplinaire du Centre Pompidou. • Agenda, p. 34 Pour cette seconde édition, c’est la thématique du « corps critique » qu’aborde MOVE. • Informations pratiques, p. 35 Relation du corps à l’institution, aux modes de vie, comme aux questions d’exclusion, de réparation et de résistance. Le projet de Liz Magic Laser questionne notre relation aux hommes politiques, à leur discours et la façon dont nous y répondons. S’appuyant sur les théories du linguiste américain George Lakoff HARUN FAROCKI PAR LUI-MÊME qui a comparé la nation à une famille et les grands partis politiques à l’imaginaire du père de famille nourricier ou disciplinaire, l’artiste propose Handle/Poignée, un projet combinant performance, installation vidéo et atelier. Avec STAGING : Solo#2, l’artiste Maria Hassabi – qui a déjà exposé au MoMA de New-York, au Walker Art Center de Minneapolis et au K20 de Düsseldorf – s’empare du Forum -1 et présente une performance méditative jouant sur un ralentissement des gestes en déployant la grande étendue d’un tapis rose vif, comme une réponse précise à l’architecture et à la vie de cet espace En collaboration avec particulier du Centre Pompidou. Vidéodanse regroupe cette année captations de spectacles et films d’artistes autour de la notion de danse comme pratique de résistance. Une soirée consacrée notamment à la pratique du voguing apporte un éclairage sur cette danse née à la fin des années 1960 à Harlem et sa puissance libératoire. Avec le soutien de Enfin, un riche programme de performances dans les salles proposées par Paul Maheke, Laëtitia Badaut Haussmann ou Pedro Barateiro permet aux visiteurs de découvrir la pratique d’artistes posant le corps et le geste à la fois comme outil critique et poétique et force émancipatrice. Le séminaire « Performer les savoirs/Performing Knowledge » (voir p 31) bénéficie du Je remercie la Fondation Calouste Gulbenkian et Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise soutien de l’Université Paris Lumière, du Labex Arts-H2H, de la Maison des sciences Galeries Lafayette pour leur soutien précieux et leur accompagnement dans ce projet. de l’homme Paris-Nord et des laboratoires EA 1573 Scènes du Monde, HAR et CRAE. Serge Lasvignes Président du Centre Pompidou En couverture : Maria Hassabi, STAGING : Solo #2, 2017, Vue d’intallation au K20, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, 8/12/2017 - 21/01/2018. Performeur : Oisín Monaghan. Courtesy l’artiste ; Koenig & Clinton, New York ; The Breeder, Athènes. Photo © Thomas Poravas © Centre Pompidou, Direction de la communication et des partenariats, Christian Beneyton, 2018. 2 3
MOVE MOVE, manifestation annuelle lancée à Paris Elle permet de poser également la question une forme d’étrangeté qui produit un outil os par os. Pedro Barateiro interroge notre en 2017 s’inscrit aux croisements de la danse, des gestes dissidents, de la performance analytique sur ces conditions de vie. système de vie sur la planète, utilisant de la performance et de l’image en mouvement comme pratique de résistance et d’émancipation Face à ces traumas individuels et collectifs, une voix manipulée, mi-humaine mi-machine, en imaginant un espace et un temps de qui mine une vision dominante d’un corps il est également question de réparation et de pensée comme vecteur d’un message à la fois réflexion sur les modes d’exposition du corps : dansant, idéal et normé. Ici le corps, site soin, de revendication et de réappropriation de poétique, écologique et politique. dans la durée, avec la participation des publics recelant traumatismes divers, collectifs comme son corps par l’action physique ou de danse et dans des espaces traditionnellement non personnels, se penche sur l’histoire des thérapie et de gestes qui soignent. boychild + Jack Halberstam présentent une dévolus au live. En exposant la performance résistances, aux prises avec les transformations lecture-performance déconstruisant le travail dans ces nouveaux lieux, MOVE questionne et questionnements sociétaux qui font vaciller Parmi les temps forts de l’édition 2018, de boychild sous la forme d’une interprétation la chorégraphie sociale de l’institution muséale, les représentations du monde excluant Maria Hassabi présente STAGING : Solo #2. intime et stylistique évoquant ses influences, ses codes, ses mouvements, ses usages. systématiquement certains corps et certaines Jouant sur la lenteur et la précision des gestes de la danse Butoh au théâtre queer. expériences. des performeurs, elle questionne notre rapport La première édition interrogeait la place de au spectacle et à la mise en scène de corps Enfin, plusieurs prises de parole rythment l’amateur dans la chorégraphie contemporaine Kathryn Weir performatifs dans l’espace muséal. la manifestation ; l’organisation d’un séminaire et celle du public dans l’art actuel, des participants Directrice du Département du conçu par Marion Boudier et Chloé Dechery qui créent l’œuvre dans le cadre d’une développement culturel Avec Handle/Poignée consistant en une avec l’université Paris 8 et le théâtre Nanterre interaction sociale, comme dans The School of Directrice artistique performance, un film et des workshops qui Amandiers sur les notions de « performer Narrative Dance de Marinella Senatore présentée apportent une vue critique sur les codes du les savoirs », ou une rencontre autour de MOVE 2018 MOVE 2018 en 2017. Autre point fort de MOVE 2017, discours public et des gestes des politiciens, « L’Observatoire des passions » entre Philippe l’artiste taiwanais Lee Mingwei a mis en scène une chorégraphie méditative de balais CORPS CRITIQUE Liz Magic Laser propose une performance interactive avec le public. Mangeot, Paul B. Preciado et Volmir Cordeiro sur la passion d’être un(e) autre. Pour cette deuxième édition, MOVE propose et de graines de riz calligraphiées dans des œuvres qui abordent la question du corps Our Labyrinth. MOVE a aussi eu une édition Dans le Forum -1, Vidéodanse, regroupant Caroline Ferreira critique au sein d’un monde où il semble de de préfiguration au Centre Pompidou Málaga films de danse et films d’artistes, rythme Chef du Service manifestations, art et société, plus en plus urgent pour les artistes de se en 2016, avec la présentation de l’exposition la manifestation en posant la question de Département du développement culturel, confronter aux enjeux actuels marqués par des Hips don’t lie mettant en scène les approches la danse comme pratique de résistance commissaire de MOVE 2018 crises politiques ou identitaires, ainsi qu’aux critiques, artistiques et performatives et celle d’un corps critique, remettant en Sarina Basta conditions néolibérales de vie et de production. du baladi (dite « danse du ventre »), par la suite question une représentation normée du corps. Commissaire associée présentée à Paris. De la critique institutionnelle exercée par En salle, un programme de performances des corps aux gestes ralentis, à une évocation MOVE 2018 s’associe à la Fondation Calouste Gulbenkian Pour MOVE 2018, c’est la thématique regroupe Laëtitia Badaut Haussmann, critique du discours et de la gestuelle à Paris qui traite des questions de résilience et de réparation du « corps critique » lu en traversant danse, Pedro Barateiro, Hannah Black, Bonaventure dans son exposition « Talismans – le désert entre nous n’est des politiciens, à des corps se confrontant que du sable » (jusqu’au 1er juillet 2018). performance et image en mouvement qu’aborde et Ebba Fransen Waldhör, boychild + aux traumas en abordant des questions sa commissaire, Caroline Ferreira. Relation du Jack Halberstam et Francisco Tropa. identitaires évoquant dans le même temps corps à l’institution, aux modes de vie, comme mémoires ou récits personnels, MOVE présente aux questions d’exclusion, de réparation et de Parmi ces propositions, Paul Maheke travaille différentes propositions d’artistes opérant résistance. Cette exploration du corps critique les questionnements à l’œuvre autour une forme de « singularité » (selon le critique amène de nouvelles potentialités pour l’énoncé des imaginaires du corps noir ou queer, André Lepecki) et réagissant aux différents d’autres imaginaires moins visibles en ouvrant Francisco Tropa apporte un regard plus rapports de domination et systèmes d’oppression la voie aux discours de « l’autre », à une histoire existentiel sur le corps avec la performance à l’œuvre. En produisant des pratiques et une expérience plurielles. Géant où l’intégralité d’un squelette humain, inattendues, cette singularité porte en elle moulé en bronze, est reconstitué précisément 4 5
EXPOSITION MARIA HASSABI L’artiste s’adapte toujours à un espace particulier et ses caractéristiques formelles et sociales, Maria Hassabi, née à Chypre, est une artiste en jouant de son aspect transitionnel et chorégraphe installée à New York. et de la relation se nouant avec le public. Au fil des années, elle a développé une pratique Sa pratique consiste en une déstabilisation recourant à la lenteur et à l’immobilité de l’institution ou des apparatus théâtraux dans des chorégraphies qui oscillent entre ainsi que de l’acte de mise en scène de corps danse et sculpture, sujet et objet, corps performatifs au sein de ces espaces. vivant et image fixe. Les performances et les Les dispositifs à la fois simples et tendus installations de Maria Hassabi sont présentées soulignent les mécanismes de pouvoir et de internationalement dans des théâtres, contrôle inscrits dans les corps, tout comme festivals, espaces publics, musées, et galeries, la fragilité de la proposition chorégraphique. tels que la Documenta14, Kassel (2017) ; Son langage chorégraphique joue sur le Walker Art Center, Minneapolis (2017) ; la précision de gestes lents, effectués de façon le Museum of Modern Art, New York (2016) ; répétitive, méthodiquement tenus. Le public le Hammer Museum, Los Angeles (2015) ; EXPOSITION, FORUM, FORUM -1 entre dans une zone de temps différente, une le Stedelijk Museum, Amsterdam (2015) décélération suspendue du corps et de l’esprit. ou la 55e Biennale de Venise (2013). STAGING : Solo #2 reprend ce langage chorégraphique axé sur la lenteur des gestes. STAGING : SOLO#2 2017 Celui d’un seul performeur effectuant Danseurs : Maria Hassabi, Mickey Mahar, une séquence chorégraphique de deux heures, Oisín Monaghan métamorphosant l’appréhension que le public Composition : Marina Rosenfeld a de son corps, à la fois organisme vivant Ingénieur du son : Stavros Gasparatos Costumes : Victoria Bartlett et image fixe. L’étendue de tapis rose sur Production : Natasha Katerinopoulos lequel les visiteurs peuvent s’asseoir, combinée STAGING : Pink Floor (2017), Carpet Style ZA948 à un paysage sonore, produit un espace commun BRILLIANT STAR, Color DIVA à la fois vibrant et intime dans lequel Courtesy l’artiste, Kœnig & Clinton, les spectateurs peuvent se perdre. New York et The Breeder, Athènes Forum -1, 11h-21 h Maria Hassabi occupe une position médiane comme artiste opérant à la fois dans le cadre fermé du plateau de théâtre et celui des installations live présentées pour des musées, centres d’art ou biennales, dans des espaces publics, halls d’entrée ou lieux in situ inhabituels. Les œuvres de l’artiste se caractérisent par leur physicalité sculpturale, leur silence et leur tranquillité, agissant contre notre appréhension du temps qui, dans la culture contemporaine, semble s’accélérer inexorablement. 6 7 Maria Hassabi, STAGING: Solo #2, 2017, Vue d’intallation au K20, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, 8/12/2017 - 21/01/2018 Performeur : Maria Hassabi. Courtesy l’artiste ; Koenig & Clinton, New York ; The Breeder, Athènes. Photo © Thomas Poravas
LIZ MAGIC LASER avant les rencontres entre dirigeants mondiaux ont également servi de références. Liz Magic Laser travaille la performance et la vidéo. Ses œuvres sont souvent exposées Avec Lise Benoit, Carisa Bledsoe, Yun-Chen Chang, dans des espaces semi-publics (vestibules Célia Chauvière, Fabiana Gabanini de banques, cinémas, salles de rédaction, et Martina Musilova. Développé à travers des ateliers etc.) et impliquent la collaboration de divers de danse thérapie donnés par France Schott-Billmann et Mandoline Whittlesey ; et avec le conseil participants ; acteurs, danseurs, chirurgiens chorégraphique de Cori Kresge. Directeur de ou membres de gangs de motards. Dans ses la photographie : Spencer Wolff. Costumes par travaux récents, elle s’approprie les techniques Slow and Steady Wins the Race. Scénographie et les stratégies d’influence d’opinion issues du et costumes réalisés grâce au généreux soutien de monde médiatique et politique comme Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. les méthodes de coaching ou de thérapie Handle/Poignée est coproduit par le Centre Pompidou, cognitive et comportementale. Paris, la Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, Son travail a été montré au Swiss Institute (2016) ; et le Confort Moderne, Poitiers. Développé en partenariat au Whitney Museum of American Art (2015) ; avec ACTS / École de danse contemporaine de Paris® et Micadanse. à la Biennale Performa 11, New York (2011) ; ou au MoMA PS 1, New York (2010). Mary Ping (Costumes) HANDLE/POIGNÉE 2018, performance et installation vidéo, 15' Mary Ping est une créatrice installée à New York. EXPOSITION, FORUM, FORUM -1 EXPOSITION, FORUM, FORUM -1 Courtesy l’artiste, de Wilfried Lentz, Rotterdam Liz Magic Laser, Handle/Poignée, répétition au Centre Pompidou, 2018, © Liz Magic Laser En 2002 elle lance sa ligne conceptuelle, et Various Small Fires, Los Angeles Slow and Steady Wins the Race. Elle a remporté Performance : Forum, 14h-19 h George Lakoff dans lequel il utilise un modèle Une vidéo d’instruction présentée au Forum -1 les prix du 18e National Design Award Vidéo, : Forum -1, 11h-21 h familial pour analyser les dynamiques entre fournit aux visiteurs un espace de pratique. et de l’Ecco Domani Award, UPS Future of Fashion. « Nous avons vu émerger l’an dernier la montée politiciens et citoyens. Ils y sont guidés au travers de quatre séquences Son travail fait partie des collections permanentes de la figure du politicien outsider et un d’exercices accompagnées de commentaires du Victoria and Albert Museum, du Museum renversement de rôles dans le type de En entrant dans le Forum du Centre Pompidou, faisant références aux tests de personnalité at F.I.T., R.I.S.D. Museum, de la Fondation personnalité de nos nouveaux leaders. certains visiteurs sont évalués sur la base de utilisés par les entreprises pour maximiser Deste, et de Lafayette Anticipations - Fondation Alors que le politicien a traditionnellement joué leur poignée de main et sur d’autres indices l’efficacité de la communication entre salariés. d’entreprise Galeries Lafayette. le rôle d’un parent mature, il prend désormais non verbaux. Les performeurs agissent comme Cette vidéo explore les bénéfices et les risques le rôle de l’enfant. » Liz Magic Laser des thérapeutes somatiques en proposant des potentiels qu’implique l’utilisation de tests Le design de Slow and Steady Wins the Race formes de mouvement comme véhicules pour psychométriques, en faisant écho aux révélations est une recherche constante sur les éléments Au Forum et au Forum -1, Liz Magic Laser l’accomplissement personnel et l’amélioration. récentes sur l’utilisation des questionnaires que nous portons, comment nous les portons, présente Handle/Poignée consistant en Une fois les diagnostiques posés, les visiteurs de personnalité par Cambridge Analytica. et pourquoi. Chaque collection porte également une performance, un film et des ateliers qui sont guidés vers un décor souple réalisé à En amplifiant son travail de thérapie politique un commentaire sur l’anthropologie culturelle proposent une cosmologie politique pour partir d’un diagramme de Venn représentant à la sphère kinesthésique, Liz Magic Laser a de la mode moderne, en se concentrant sur les appréhender et réhabiliter les relations entre trois domaines d’expérience : le foyer, le travail collaboré avec deux thérapeutes du mouvement, caractéristiques fondamentales du design dans libéraux et conservateurs. Cette performance et la politique, ainsi que la relation de chaque France Schott-Billmann et Mandoline Whittlesey, une garde-robe. Le travail vise à donner interactive se pense comme un centre personnalité à ces sphères. L’ensemble inclut ainsi qu’avec un groupe de danseurs professionnels. à la mode ses éléments les plus indispensables d’analyse et de traitement de la personnalité des éléments talismaniques destinés Ils ont développé ensemble une chorégraphie et empiriques. Slow and Steady Wins the Race où le public peut apprendre le mouvement aux exercices d’activité thérapeutique de en travaillant à partir de différentes pratiques est sans âge, interculturel, durable et illimité. thérapeutique développé pour sa typologie : Liz Magic Laser : des accessoires en mousse de thérapie du mouvement dont l’Authentic le parent disciplinaire, le parent nourricier, qui rappellent un lit, une chaise et un podium. Movement – une approche de la thérapie par la l’enfant obéissant et l’enfant rebelle. Les interprètes utilisent ces objets pour danse développée par Mary Starks Whitehouse Cette typologie développée par l’artiste est présenter des séquences de mouvements dans les années 1950, le Body-Mind Centering®, inspirée des archétypes de l’ouvrage thérapeutiques développés pour valoriser ou encore des méthodes fondées sur la danse Moral Politics : Comment les libéraux chaque type de personnalité. tribale et chamanique. L’analyse psychologique et les conservateurs pensent (1996) du linguiste et l’élaboration de stratégies mises en place 8 9
Lili Reynaud-Dewar, My Epidemic (Teaching Bjarne Melgaard’s Class), 2015, Courtesy l’artiste et Audain Gallery, Vancouver © Blaine Campbell LILI REYNAUD-DEWAR MY EPIDEMIC (TEACHING BJARNE MELGAARD’S CLASS) Lili Reynaud-Dewar travaille à partir de 2015, 6’59, vidéo HD couleur matériaux autobiographiques ou empruntés Courtesy l’artiste et Clearing, New York à des figures transgressives de la production Forum -1 culturelle du 20e siècle, comme Joséphine EXPOSITION, FORUM, FORUM -1 EXPOSITION, FORUM, FORUM -1 Baker, Guillaume Dustan, Bjarne Melgaard, TEETH GUMS MACHINES FUTURE SOCIETY Cosey Fanni Tutti… Elle s’intéresse à l’histoire (ONE BODY TWO SOULS) Paul Maheke, Mutual Survival, Lorde’s Manifesto, 2015, 17'50, vidéo HD, © l’artiste et la galerie Sultana, Paris des émancipations raciales et sexuelles, 2017, 4’34, vidéo HD couleur Courtesy l’artiste et Clearing, New York PAUL MAHEKE MUTUAL SURVIVAL, LORDE’S MANIFESTO 2015, 17’50, vidéo HD à la circulation et l’interprétation des œuvres, aux motifs biographiques dans la production Forum -1 Paul Maheke vit et travaille à Londres. Courtesy l’artiste et la galerie Sultana, Paris Lili Reynaud-Dewar a initié en 2011 cette série culturelle, à la figure mouvante de l’artiste Ses recherches actuelles, Becoming a Body of Installation, Forum -1 de vidéos où elle danse seule et nue, le corps dans un monde globalisé. Son travail a été Water, partent des réflexions de la philosophe L’installation Mutual Survival, Lorde’s Manifesto entièrement recouvert d’une couleur qui peut exposé notamment, à la Kunsthalle de Bâle Luce Irigaray sur l’hydrofeminisme reprises montre sur deux écrans posés au sol varier de noire, à rouge en passant par différentes (2010) ou au New Museum de New York (2014), par Astrida Neimanis et imaginent le corps la danseuse Jamila Johnson-Small et la troupe versions argentées. Conçues au départ dans au Witte de With de Rotterdam (2011, 2014). comme une archive utilisant ses propres «eaux» du Tropical Isles Carnival Dance Group répétant son atelier, ces vidéos ont ensuite été réalisées Elle a fait partie des artistes sélectionnés pour comme des voies de transmission de savoir leur performance pour le Notting Hill Carnaval. dans ses propres expositions ou dans celles, la 56e Biennale de Venise (2015), la Biennale de et d’information. Cette investigation occupe Ce carnaval fut initié à Londres dans les collectives, auxquelles elle participe. Parfois Lyon (2013) et la 5e Biennale de Berlin (2008). un espace métaphorique où le corps résonne années 1960 par la communauté noire issue tournées dans des espaces vides, parfois et fait écho au contexte géographique, des Caraïbes. Cette pièce raconte les subjectivités dans les expositions adjacentes d’autres sociopolitique et historique qui l’a engendré. noires à travers des images de la danseuse artistes comme celle de Pierre Huyghe Avec une attention particulière portée à la danse, Jamila Johnson-Small associées à un manifeste au Centre Pompidou ou de Bruno Gironcoli il tente de désamorcer les rapports de pouvoir composé de plusieurs textes d’Audre Lorde, à Clearing (Bruxelles). Ces vidéos constituent qui façonnent les imaginaires occidentaux poétesse noire, lesbienne et militante féministe. ainsi un journal dansé de son travail et des lieux et de reformuler les représentations du corps La puissance à la fois désespérée et déterminée dans lequel il se déploie. Puisant ses origines queer racisé qui en découlent, en interrogeant des mots, les mouvements de Jamila dans différentes influences, des chorégraphies l’histoire par le biais de subjectivités et les vibrations de la basse nous insufflent de Joséphine Baker à la gestuelle de non-humaines. Son travail a été montré l’énergie féroce du carnaval. Cosey Fanni Tutti, ses œuvres témoignent récemment à la Chisenhale Gallery, Londres d’une forme de résistance féministe, oscillant (2018), Tate Modern, Londres (2017), au CA2M, entre pratique d’empowerment, critique Madrid (2017) et à la South London Gallery, institutionnelle et position de vulnérabilité. Londres (2016). 10 11
VIDÉODANSE Vidéodanse regroupe films de danse et films d’artistes en posant la question de la danse comme pratique de résistance. Évocations des émeutes de Watts de 1965 en faveur des droits civiques (Anna Halprin), des traumatismes de la colonisation (Robyn Orlin, Latifa Laâbissi) ou des formes de pouvoir qui s’exercent sur le corps noir ou queer (Juliana Huxtable), ces films interrogent également les aspects autoritaires du ballet classique (Klara Lidén) remettant en question une représentation normée du corps dansant (Cecilia Bengolea, Frédéric Nauczyciel). ANNA HALPRIN RIGHT ON/CEREMONY OF US 1968, 30’ « Avec Yvonne Rainer, et Simone Forti, Anna Réalisation : Anna Halprin Halprin a fortement influencé le Judson Dance Interprétation : San Francisco Dancer’s Workshop Theatre de New York, l’une des pépinières de 11h30, 14h30, 17h35, Forum -1 la danse postmoderne. » (Merce Cunningham). Dans le contexte de protestations multiples contre la violence raciste dans les États-Unis VIDÉODANSE, FORUM -1 Défiant les notions traditionnelles de la danse, Anna Halprin a étendu ses limites pour aborder des sixties et notamment des émeutes de LES FILMS des problèmes sociaux, construire une Watts, Anna Halprin décidait d’entreprendre communauté, favoriser la guérison physique un projet de création tout à fait novateur et émotionnelle, et connecter les gens et éminemment politique. Un long processus, à la nature. En réponse à l’agitation raciale pendant lequel un groupe de danseurs afro- des années 1960, elle a réuni un groupe de américains et un groupe de danseurs blancs danseurs noirs et un groupe de danseurs blancs se retrouvaient dans le même studio après une dans une performance collaborative, Ceremony période d’entraînement suivi indépendamment of Us. Elle a ensuite formé la première compagnie avec la chorégraphe, a donné lieu à une de danse multiraciale, axée sur les thèmes de performance (Ceremony of Us) dans le centre- la justice sociale. Pionnière dans l’utilisation ville où le public était invité à rejoindre des arts expressifs pour la guérison, elle a les danseurs. On y entrevoit les fragments cofondé l’Institut Tamalpa avec sa fille Daria d’un espace de liberté et de puissance en 1978. émancipatrice fondamentalement généré par une nouvelle conception de la danse. V.S. 12 13 Anna Halprin, Right On/Ceremony of Us, © Anna Halprin
Juliana Huxtable, A Split during Laughter at the Rally, courtesy l’artiste et Reena Spaulings Fine Art, New York/Los Angeles Frédéric Nauczyciel, Red Shoes, Kendall Miyake Mugler, © Frédéric Nauczyciel et House of HMU JULIANA HUXTABLE A SPLIT DURING LAUGHTER AT THE RALLY 2017, 21’41, vidéo couleur, son FRÉDÉRIC NAUCZYCIEL M. AGAINST THE WORLD, HONEYSHA KHAN 2014, 12’21, vidéo couleur, son VIDÉODANSE, FORUM -1 VIDÉODANSE, FORUM -1 Juliana Huxtable est une artiste, poète, Courtesy l’artiste et Reena Spaulings Fine Art, NY/LA Frédéric Nauczyciel vit à Paris et travaille entre Courtesy House of HMU et l’artiste interprète et DJ qui utilise souvent son propre 12h, 15h, 18h05, Forum -1 Paris et Baltimore. Depuis 2011, il déploie des 12h20, 15h25, 18h30, Forum -1 corps et l’identité comme sujet principal. Dans A Split during Laughter at the Rally, installations vidéo, des photographies et des Elle travaille sur sa transition de genre et relie un groupe de manifestants défile dans Bushwick performances qui relient les ghettos noirs de RED SHOES, KENDALL MIYAKE souvent sa propre évolution physique à scandant « Non à Trump, pas de KKK, pas Baltimore et la périphérie parisienne, puisant MUGLER 2015, 4’17, vidéo couleur, son un discours proche de celui de l’avatar, de fascisme aux USA ». Ils se réunissent dans la force de langages performatifs tels Courtesy House of HMU et l’artiste de la science-fiction, des mouvements radicaux le voguing, les fanfares déambulatoires ou 12h35, 15h35, 18h40, Forum -1 également dans un café pour échanger noirs et queer, et des tribus aborigènes, la langue des signes. Ses projets en cours Production House of HMU/Frédéric Nauczyciel, et performent ensemble usant de leurs mains entre autres phénomènes sociaux. Elle travaille sont des récits mettant en jeu la langue, Centre Pompidou, le département de et de leur corps pour produire un rythme, régulièrement avec la photographie, utilisant la trans-communauté et la traversée des lignes Seine-Saint-Denis, le CNCD Châteauvallon. qualifié à la fois de forme de communication le portrait pour aborder son « attachement de partage. Il développe l’idée d’un « endroit de Avec l’allocation de recherche du Centre et d’outil libératoire appartenant à la culture blessé aux fantasmes d’une aristocratie afro- confiance », un espace libre d’assignation où la national des arts plastiques. afro-américaine. américaine » et les attentes de la politique de Entrecoupant ces images, on aperçoit un gros singularité de chacun existe sans labellisation. genre. Son travail a été montré au MoMA PS1, Il a exposé au Mac/Val (2012), au festival House of HMU est une série de films performances plan sur les lèvres peintes en bleu de l’artiste, New York (2014) ; au Whitney Museum of d’Avignon (2013) et au Palau de la Virreina, co-écrits avec les performeurs, chorégraphiés évoquant l’héritage du rythme comme American Art, New York (2014) ; à Frieze Projects, Barcelone (2010). Ses films ont été montrés du point de vue de l’image. House of HMU communication révolutionnaire au sein Londres (2014) ; et à la Triennial : Surround aux Rencontres internationales Paris/Berlin, explore une house conceptuelle qui puise de l’activisme afro-américain ainsi que Audience, New Museum, New York (2015) au festival Distrital à Mexico City, ou au Palace dans la force performative du voguing son usurpation par les « agendas vanille », ou à l’ICA de Boston (2018). Festival à Chicago. et le déplace dans l’espace de l’art. C’est une notamment dans le cadre des manifestations trans-communauté artistique qui relie Paris Post-Occupy, et les mêlant avec des fictions et Baltimore. spéculatives combinant des militants d’extrême droite à la tentative de contrôle de la vie nocturne à New York. 14 15
NADIA BEUGRÉ QUARTIERS LIBRES 2012, 17’ Nadia Beugré fait ses premiers pas dans Réalisation : Boris Hennion la danse au sein du Dante Théâtre où elle 12h40, 15h40, 18h45, Forum -1 explore les danses traditionnelles de Côte L’engagement de Nadia Beugré en impose. d’Ivoire. Elle accompagne Béatrice Kombé Et son solo Quartiers libres témoigne en actes dans la création de la compagnie Tché-Tché de son langage et de ses motivations. L’artiste en 1997. Récompensée par plusieurs prix ivoirienne incite à l’émancipation sous toutes internationaux, la compagnie se produit ses formes. Quartiers libres, solo-manifeste, et donne des ateliers dans de nombreux pays. est un véritable plaidoyer, sous forme d’alerte Nadia Beugré crée ensuite le solo Un espace poétique, contre les problèmes de l’eau vide : Moi présenté en Angleterre, en France, et de la pollution. Performeuse d’exception, au Burkina Faso, en Tunisie et aux États-Unis. Nadia Beugré investit le plateau et tient Elle intègre en 2009 la formation artistique le public en haleine dès son apparition, Ex.e.r.ce - Danse et Image (direction artistique par sa seule présence. I.F. de Mathilde Monnier) au Centre chorégraphique de Montpellier où elle commence à travailler sur son solo Quartiers libres (2012). En août 2015, elle crée sa première pièce de groupe Legacy, au festival La Bâtie de Genève et récemment Tapis Rouge en 2017. En tant qu’interprète, Nadia Beugré a collaboré VIDÉODANSE, FORUM -1 avec Seydou Boro, Alain Buffard, Dorothée Munyaneza et Boris Charmatz. Robyn Orlin, Beautés cachées, sales histoires, © Philippe Lainé ROBYN ORLIN BEAUTÉS CACHÉES, SALES HISTOIRES 2005, 26’ Anticonformiste, le travail de Robyn Orlin Interprétation : Gerard Bester, Rodney Buyeye, appréhende la scène chorégraphique dans Richard Mananela, Toni Morkel, Neli Xaba son rapport au monde. Si la chorégraphe manie 12h55, 16h, 19h05, Forum -1 les genres – arts plastiques, vidéo, performance, « J’aime voir les Zoulous danser. » À partir théâtre et danse – avec maestria, c’est avant de cette assertion essentielle, la chorégraphe tout la réalité complexe de l’Afrique du Sud sud-africaine Robyn Orlin entreprend de qui l’intéresse. Humour décapant, générosité détourner ou de recycler d’anciens films et et forte conscience politique imprègnent autres documentaires d’actualité sud-africains ses spectacles qui traitent avec beaucoup qu’elle retravaille avec humour en y insérant d’intelligence de l’identité, de l’intolérance toutes sortes de trucages et de jeux situationnistes. et de l’émancipation tant du point de vue Tous les clichés et les styles télévisés d’hier artistique que du côté des phénomènes de à aujourd’hui s’y retrouvent, joyeusement société. I.F. et férocement caricaturés. Jusqu’à ce que cet étrange film s’approche d’un véritable manifeste d’art plastique. I.F. 16 17
LATIFA LAÂBISSI Pièces, installations, conférences performées, collaborations pluridisciplinaires : mêlant les genres, réfléchissant et redéfinissant les formats, le travail de Latifa Laâbissi cherche à faire entrer sur scène un hors-champ multiple ; un paysage anthropologique où se découpent des histoires, des figures et des voix. Les codes de la danse y sont bousculés par des corps récalcitrants, des récits alternatifs, des montages de matériaux par où s’infiltrent les signes de l’époque. SELF PORTRAIT CAMOUFLAGE 2006, 26’ Réalisation : Sophie Laly 13h35, 16h40, 19h45, Forum -1 Dans un dispositif réalisé par la scénographe Nadia Lauro, Latifa Laâbissi expose sa nudité sans retenue ni pudeur. Elle est allongée sur un sol blanc, derrière des cordelettes VIDÉODANSE, FORUM -1 Latifa Laâbissi, Self portrait camouflage, © Nadia Lauro de musée, éclairée par quatre rangées de quatorze projecteurs. Coiffée d’un couvre-chef VIDÉODANSE Julien Creuzet avec l’association Afro Carribean sioux, le visage grimaçant, elle soumet lentement Jo’School de Noisy-le-Sec, la chorégraphe son corps à des contorsions surprenantes Ana Pi et la sociologue et performeuse Fannie et invraisemblables. Dans ce solo audacieux, Sosa. politique, c’est l’image de l’empire colonial Julien Creuzet, Bodies-women, me-women, pelvis’ movements (…) archive of Opera-archipelago, pagan dances and critical bodies, ©Julien Creuzet Cette performance proposait aux membres de et des grands discours qu’elle écorche. l’association un atelier de réflexion et de danse La touche de burlesque, c’est son admiration questionnant les mouvements du bassin dont pour Buster Keaton. M.G. JULIEN CREUZET à la 11e Biennale de la photographie de Bamako (2017) ou à la 14e Biennale de le twerk est une des formes les plus actuelles, Artiste plasticien, vidéaste, performeur et avec Rihanna pour icône. L’hypothèse serait Lyon (2018). Récemment, des expositions poète, Julien Creuzet explore les géographies que la gestuelle du twerk et des danses urbaines personnelles lui ont été consacrées et les héritages caribéens. À travers des afro-caribéennes seraient les héritières d’un à la Fondation Ricard (2018) et à Bétonsalon, environnements constitués d’ensembles long processus de créolisation, suivant une centre de recherche à Paris (2018). composites tels que des objets et matériaux généalogie puisant dans des danses d’esclaves divers, des sculptures, des photographies, et des danses africaines. Ces danses aux BODIES-WOMEN, ME-WOMEN, des vidéos, des compositions sonores postures outrées peuvent apparaître aussi PELVIS’ MOVEMENTS (…) ARCHIVE OF et des poèmes, il organise des passerelles comme des lieux d’expression d’une forme OPÉRA-ARCHIPEL, DANSES PAÏENNES ET entre les imaginaires de l’ailleurs, les réalités de résistance et de performativité d’identités CORPS CRITIQUES [OPERA-ARCHIPELAGO, sociales de l’ici et les histoires minoritaires stigmatisées. PAGAN DANCES AND CRITICAL BODIES] oubliées. La vidéo est employée au sein de 2016, 13’02, vidéo couleur, son ses environnements à la fois comme élément Courtesy l’artiste plastique et sculptural. Elle est souvent 13h20, 16h25, 19h30, Forum -1 le résultat de poèmes écrits, chantés ou Bodieswomen, me-women, pelvis’movements… énoncés, de rencontres inattendues ou de est une vidéo réalisée à la suite d’une collaborations. Son travail a été présenté conférence-performance proposée par 18 19
VIDÉODANSE, FORUM -1 VIDÉODANSE, FORUM -1 To Dance To Remember, © Cecilia Bengolea Klara Lidén, Warm-up : State Hermitage Museum Theater, 2014, courtesy l’artiste et Neu Gallery, Berlin, © Klara Lidén CECILIA BENGOLEA TO DANCE TO REMEMBER 2017, 26’, vidéo couleur son, courtesy l’artiste KLARA LIDÉN WARM-UP : STATE HERMITAGE MUSEUM THEATER Née à Buenos-Aires, Cecilia Bengolea se forme 14h, 17h05, 20h10, Forum -1 Klara Lidén est née en 1979 à Stockholm. 2014, 4’20, vidéo, couleur, son aux danses urbaines et poursuit des études de Cecilia Bengolea a filmé To Dance to Remember Elle vit et travaille à Berlin. Son œuvre a fait Courtesy l’artiste et Galerie Neu, Berlin danse anthropologique auprès d’Eugenio Barba ces quatre dernières années à Kingston, l’objet de nombreuses expositions 14h25, 17h30, 20h35, Forum -1 avant d’étudier la philosophie et l’histoire en Jamaïque. Elle a invité El Traidor y los Pibes, monographiques de la Serpentine Gallery Klara Lidén apparaît généralement seule dans de l’art à l’Université de Buenos-Aires. En 2001, groupe légendaire de cumbia, à composer live de Londres, au WIELS à Bruxelles, au Moderna des vidéos où elle se filme dans différentes elle s’installe à Paris et suit la formation une bande son pour son film. Ce genre musical Museet de Stockholm ou au New Museum de situations, escaladant le mobilier urbain, Ex.e.r.c.e. à Montpellier, dirigée par Mathilde est né au 17e siècle en Colombie et s’est ensuite New York. Lidén a reçu une mention spéciale effectuant une danse maladroite dans le métro, Monnier. Cecilia Bengolea performe la danse répandu dans toute l’Amérique Latine. pour sa participation à la 54e Biennale de un moonwalk le long de l’autoroute ou bien comme une sculpture animée, avec la possibilité To Dance To Remember combine moments Venise. encore dans Warm Up : State Hermitage Museum de devenir objet et sujet en même temps. de danses performées dans la rue de manière Theater participant à un échauffement du corps Elle a collaboré avec les artistes Dominique assez brute et extraits de la performance de ballet de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg, Gonzalez-Foerster, Monika Gintersdorfer, Dub Love réalisée avec François Chaignaud essayant d’imiter les corps graciles et Knut Klassen ainsi qu’avec les artistes à la Dia Beacon. Pratique souvent employée surentraînés des danseuses et leurs gestes spécialistes du dancehall Damion BG Dancerz dans leurs spectacles, la danse avec les pointes techniques. La vidéo souligne immédiatement et Joan Mendy. En collaboration avec l’artiste allie élégance et légèreté tout en rappelant les efforts et les difficultés de l’artiste à anglais Jeremy Deller, elle co-réalise le film le ballet classique et la contrainte pesant sur s’intégrer à ce groupe et marque la différence RythmAssPoetry, commissionné par la Biennale le corps, se transformant ainsi en « arme de entre son propre corps et celui des danseurs d’art contemporain de Lyon en 2015. Ensemble, résistance confrontant plaisir de danser et défi habitués à la rigueur et à la discipline du ballet ils tournent leur second film en Jamaïque, de la douleur ». classique. Bombom’s Dream. 20 21
PERFORMANCES EN SALLE PERFORMANCES, PETITE SALLE, FORUM LES FILMS boychild et Jack Halberstam, dance of darkness: une performance, une conversation, une répétition pour le futur, D.R. BOYCHILD + JACK HALBERSTAM of Gender Variance (University of California Press). Halberstam travaille actuellement boychild est une artiste dont la pratique de Francisco Tropa, Géant, 2013, Courtesy collection privée, Canada, © Palais de Tokyo, 2013 sur plusieurs projets dont un livre intitulé la performance se fonde sur l’improvisation Wild Thing: Queer Theory after Nature sur comme mode de survie et de construction GÉANT d’un monde. Son travail se situe au point liminal l’anarchie queer, la performance et la culture FRANCISCO TROPA 2017 de protestation à l’intersection entre l’animalité, Francisco Tropa est né en 1968 à Lisbonne. Courtesy l’artiste et galerie Jocelyn Wolff, Paris et performatif entre devenir et représentation. l’humain et l’environnement. Sa pratique combine un travail d’installation, Samedi 9 juin, 17h, Forum L’expérience vivante de la performance visuelle de sculpture et de performance infusée de Depuis 2005, Francisco Tropa développe une série est cruciale dans son travail. L’intérêt de l’artiste BOYCHILD + JACK HALBERSTAM EN références littéraires et philosophiques. intitulée Géant consistant en une sculpture se porte sur la façon dont le mouvement de CONVERSATION : DANCE OF DARKNESS: Ses recherches portent sur le corps, la matière, (un moulage en bronze de l’ensemble des os la forme peut communiquer ce qui demeure UNE PERFORMANCE, UNE CONVERSATION, la nature et le paysage en soulignant les notions du corps humain) ainsi qu’une performance impénétrable dans les images et à travers le UNE RÉPÉTITION POUR LE FUTUR d’apparatus au cœur du travail et la nature qu’il définit comme une intention et qui langage. Ses performances ont été présentées 2017 secrète des objets. Il a exposé à la Verrière, se regroupe en un ensemble. Ces pièces sont au MoMA PS1 (2014), au San Francisco Museum Samedi 9 juin, 18h, Petite salle Bruxelles, au Musée régional d’art contemporain à la fois présentées comme sculpture en espace of Modern Art (2017), au Museum of Contemporary « En conversation » est une série collaborative de Sérignan ou récemment au Grand café à d’exposition ou comme dispositif pour des Art Chicago (2015), au MoCA Los Angeles (2014), qui se place dans la tension des espaces entre Saint Nazaire. films ou performances. La performance est MoMA Varsovie (2014) ou ICA Londres (2015). deux. Dance of Darkness est à la fois une la reconstitution os par os de ce squelette, conférence et une performance qui se penche comme un acte de classement du vivant par Jack Halberstam est professeur d’études de notamment sur les fondements du Butô, l’artiste, accentuant ainsi la portée existentielle genre et de littérature comparée à l’université une danse née au Japon après la seconde d’un geste à la beauté singulière, à la fois de Columbia. Il est l’auteur de six livres dont Guerre mondiale, le théâtre queer simple et complexe. The Queer Art of Failure (Duke UP, 2011) Gaga et la pratique de lipsynching (playback). Feminism et Trans* : A Quick and Quirky Account 22 23
PERFORMANCES, PETITE SALLE, FORUM PERFORMANCES, PETITE SALLE, FORUM Hannah Black, Bonaventure (Soraya Lutangu) et Ebba Fransén Waldhör, Anxietina (The Situation), 2017. Paul Maheke, Seeking after the fully grown dancer *deep within*, © Henry Chan, 2017 Production : Chisenhale Gallery, Londres. Photo © Sam Nightingalex HANNAH BLACK, BONAVENTURE Ebba Fransén Waldhör est une artiste et une designer basée à Berlin, formée au design PAUL MAHEKE A FAMILIAR FAMILIAL PLACE OF CONFUSION (CHANNEL) ET EBBA FRANSÉN WALDHÖR textile et au design d’espace. Son travail Paul Maheke vit et travaille à Londres. Ses recherches actuelles, Becoming a Body of 2018 Hannah Black vit et travaille à New-York. explore différents modes de perception Dimanche 10 juin, 17h30, Petite salle Water, partent des réflexions de la philosophe Pour MOVE, Paul Maheke propose Ses écrits et ses œuvres traitent, entre autres, et les formes matérielles qu’ils prennent. Luce Irigaray sur l’hydroféminisme reprises une performance alliant danse, vidéo de questions liées au trauma politique, Elle collabore avec d’autres artistes, écrivains par Astrida Neimanis et imaginent le corps et composition sonore dans la continuité au système de classes, à la culture pop et chorégraphes, et développe également comme une archive utilisant ses propres «eaux» de ses recherches autour de la notion du corps et à la géopolitique. Ces dernières années, son des concepts spatiaux et des plateformes comme des voies de transmission de savoir comme archive et son articulation avec travail a été montré au New Museum Theater, de performance. et d’information. Cette investigation occupe la mémoire et l’identité. Questionnant les New York (2016) ; à la Kunsthalle de Vienne (2017) ; un espace métaphorique où le corps résonne rapports de pouvoir ou de contrainte qui à The Kitchen, New York (2017), au MoMA PS1, ANXIETINA V et fait écho au contexte géographique, s’exercent sur le corps noir et queer, il explore New York (2017) au MoCA, Los Angeles (2017) 2018 Dimanche 10 juin 17h, Petite salle sociopolitique et historique qui l’a engendré. les formes de représentation, usant de et à la Chisenhale Gallery de Londres (2017). ANXIETINA V est une performance croisant Avec une attention particulière portée à la danse, références visuelles allant de Michael Jackson musique et texte créée en collaboration avec il tente de désamorcer les rapports de pouvoir aux cosmologies Bantu. Bonaventure (Soraya Lutangu) utilise la musique la musicienne Bonaventure (Soraya Lutangu) qui façonnent les imaginaires occidentaux comme outil de recherche identitaire associé et l’artiste et designer Ebba Fransén Waldhör. et de reformuler les représentations du corps à des initiatives pratiques et spéculatives Le texte et la performance reposent sur queer racisé qui en découlent, en interrogeant pour connecter ses racines africaines et une constellation de points de référence dont l’histoire par le biais de subjectivités non- européennes et enquêter sur les relations une figure nommée Anxietina concentrant humaines. Son travail a été montré récemment humaines. Elle est membre de l’association les flux collectifs d’un âge de l’anxiété et à la Chisenhale Gallery, Londres (2018), intercontinentale du label et réseau social travaillant des concepts tels périphérie/centre, Tate Modern, Londres (2017), au CA2M, Non Worldwide, et a sorti son premier EP Free le pardon ou la réparation. Madrid (2017) et à la South London Gallery, Lutangu en 2017 sur le label new-yorkais PTP. Londres (2016). 24 25
Laëtitia Badaut Haussmann, Repeat (détail), 2017, D.R. LAËTITIA BADAUT HAUSSMANN dans le cadre d’IN PROCESS. Light my Lucky, seconde redonne voix aux premiers textes PERFORMANCES, PETITE SALLE, FORUM PERFORMANCES, PETITE SALLE, FORUM Laëtitia Badaut Haussmann poursuit une de la revue Playboy, rédigés par Hugh Heffner, recherche au croisement de plusieurs champs sur le concept du penthouse dont une des visées dont la domesticité, la psychologie et le fût la dé-féminisation de l’espace domestique féminisme. Sa pratique porte essentiellement Pedro Barateiro, The Opening Monologue, co-produit par l’artiste et Netwerk Aalst courtesy l’artiste D.R. ainsi que la dé-domestication de la féminité sur le design et son histoire comme expression pour reprendre les termes de Paul B. Preciado. sociale et politique. Elle travaille autant PEDRO BARATEIRO HOW TO MAKE A MASK 2011 l’installation, la sculpture, la performance Ce nouvel espace a été pensé comme zone de chasse, donc de camouflage : « l’appartement Né en 1979 à Almada (Portugal), Pedro Barateiro Dimanche 17 juin 18h30, Petite salle que la photographie et le graphisme. Les pour célibataire est, certes, une scène vit et travaille à Lisbonne. Il a participé à How to Make a Mask est un monologue références et matériaux mobilisés témoignent hétérosexuelle, mais, rempart contre la menace plusieurs biennales internationales (São Paulo, scénarisé accompagné de projections d’images d’une profonde inclination envers une matrimoniale, il doit également être un territoire Berlin, Sydney, Busan…) et son travail a fait qui mettent en jeu divers modes de subjectivité. esthétique moderniste sans toutefois en méticuleusement ségrégué en termes de genre. l’objet de nombreuses expositions personnelles Le texte se penche sur le rôle de l’individu en devenir le sujet. Elle est lauréate du prix […] l’espace post-domestique du play-boy est ou collectives dans le monde entier. En France, situation sociopolitique collective usant de AWARE 2017 (Archives of Women Artists, une niche technicisée et ultra-connectée à après une résidence au Palais de Tokyo références éclectiques, des théories théâtrales Research and exhibitions). son travail a des réseaux de communication, consacrée à en 2008-2009, il a notamment participé aux tutoriels de maquillage. Cette performance fait l’objet de nombreuses expositions, la production du plaisir = travail = loisir = capital. à l’exposition « Ça & là » à la Fondation renvoie à l’exposition croissante de l’individu, personnelles ou collectives, comme à la […] il suffit que l’invitée pénètre dans le penthouse d’entreprise Ricard, Paris, en 2012. à travers ses données accumulées sur Passerelle, Brest (2015) ou au Palais de Tokyo, pour que chaque meuble et chaque objet de les réseaux sociaux, leurs manipulations Paris (2012). design se réveille et fonctionne comme un piège THE OPENING MONOLOGUE par les grandes sociétés, ainsi que destiné à faciliter la jouissance de ce que 2017 les conséquences biopolitiques qu’elles ont LIGHT MY LUCKY, SECONDE Dimanche 10 juin 18h, Petite salle 2018 le magazine appelle le sexe instantané ». The Opening Monologue est un récit circulaire, sur les acteurs humains et non humains. Courtesy l’artiste et galerie Allen, Paris Le magazine ne se contenta pas d’illustrer non hiérarchique, un flot de mots qui tentent Dimanche 17 juin 19h, Petite salle le design, il en fit sa source motrice, comme de résister aux forces colonisatrices du son Light my Lucky, seconde est une performance le souligne Nikola Jankovic dans l’Univers et de l’image. Écrit comme un poème, le texte qui s’inscrit dans la recherche de Laëtitia Playboy. La performance, séquencée par est dit par une voix manipulée, quelque part Badaut Haussmann sur le design, une iconographie de recherche et fondée sur entre l’humain et la machine, recouverte de l’architecture et le genre au cœur de l’univers un collage de textes de différentes sources, sons d’ambiance, de bruits de manifestations Playboy. Il s’agit d’une nouvelle version d’un sonde la résonance contemporaine de et d’un événement sur tapis rouge. projet polyphonique présenté à la FIAC en 2015 l’idéologie des premiers playboys. 26 27
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