Demande à la poussière - (ask the Dust)

 
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PARAMOUNT CLASSICS en association avec CAPITOL FILMS et SND
                               Présentent

    Colin Farrell                                           Salma Hayek

                    Demande à la poussière
                        (ask the Dust)

                           Un film de Robert Towne

                               avec Donald Sutherland

                               Scénario : Robert Towne

           Directeur de la photographie : Caleb Deschanel, ASC
                         Décors : Dennis Gassner
                   Montage : Robert K. Lambert, A.C.E.
                         Costumes : Albert Wolsky

                       D’après le roman de John Fante

                         Une production Cruise/Wagner

                                    Durée : 1h59
                                Sortie : 30 août 2006

               Photos téléchargeables sur www.snd-films.com

Distribution                                                             Relations presse
SND                                                                        PERSONALITY
114 avenue Charles-de-Gaulle                                              Etienne Lerbret
92575 Neuilly sur seine                                             Tél : 01 44 29 23 13
Tel : 01 41 92 66 66                                               Fax : 01 42 27 93 86
Fax : 01 41 92 79 07                                     email : elerbret@personality.fr
L’HISTOIRE

       Los Angeles a toujours été la ville de tous les rêves. Même dans les années
trente, alors que les Etats-Unis sombraient dans la grande Dépression, chacun s’y
pressait, venu de tous les horizons, en espérant y saisir une chance de bonheur ou la
fortune. Alors que le pays basculait dans la misère, la ville paraissait plus dorée que
jamais…
       Pour la très belle Camilla Lopez, le seul moyen d’échapper à sa condition est
d’épouser un riche américain ; mais sa rencontre avec Arturo Bandini, fils
d’immigrants italiens, va tout compliquer. Pour sa part, il rêve de devenir un
romancier célèbre et d’épouser une superbe blonde…
       Elle, mexicaine, et lui, américain, voient leurs communautés prêtes à
s’affronter pendant qu’ils se heurtent, combattant leur époque, la ville et leurs
propres limites, à la poursuite de leur destin…

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NOTES DE PRODUCTION

TRENTE ANS DE PASSION

       Pour le réalisateur et scénariste Robert Towne, DEMANDE A LA POUSSIERE
marque l’accomplissement d’un rêve né il y a trente ans. C’est en faisant des
recherches pour écrire le scénario de CHINATOWN qu’il a découvert le roman de
John Fante, « Demande à la poussière ». Les deux hommes sont devenus amis et
cette amitié a duré jusqu’à la mort de l’écrivain en 1983. Ils parlaient souvent
ensemble de la forme que pourrait prendre une adaptation du roman au cinéma. Au
milieu des années quatre-vingt-dix, vingt ans après avoir été séduit par le livre,
Robert Towne a écrit un scénario sans aucune garantie, du jamais vu pour un
scénariste de son envergure. Il l’a présenté à la veuve et éditrice de Fante, Joyce
Fante. Sa réaction a été bouleversante : « Je suis profondément triste que John ne
soit pas avec nous pour le lire, a-t-elle dit, il en aurait été très fier. »
       Adapter le livre n’était qu’un début : Robert Towne a passé les dix années
suivantes à monter le projet et à chercher comment le financer.

       La passion de Towne a convaincu les producteurs Tom Cruise et Paula Wagner
de s’embarquer avec lui dans ce voyage d’une décennie. Paula Wagner raconte :
« DEMANDE A LA POUSSIERE a été l’un des premiers films que Tom et moi avons
achetés avec notre société, C/W Productions. Nous avions tous deux travaillé avec
Robert Towne par le passé : j’étais son agent chez CAA avant de devenir productrice,
et Tom avait tourné plusieurs films écrits par Robert. En outre, Tom et moi avions
produit son film WITHOUT LIMITS. En faisant DEMANDE A LA POUSSIERE, Robert a
réalisé son rêve, et Tom et moi sommes heureux d’avoir pu l’aider. Ce fut une longue
aventure, mais les meilleurs projets exigent toujours du temps. »

       Robert Towne explique : « Adapter ce roman au cinéma est devenu une
passion absolue pour moi parce que le livre touche à ce que je ressens pour Los
Angeles et pour mon travail d’auteur. On trouve dans cette histoire de la légèreté, un
vrai parti pris, de la colère et de la sensualité ; il y a tout ce qu’un adolescent doit
affronter face à son avenir. En fait, le roman parle de Los Angeles quand la ville était
adolescente, une ville qui se trouve juste un peu au-delà de mes souvenirs. C’était
formidablement attrayant, parce que j’avais l’impression de lire quelque chose sur
ma propre enfance, sur des choses que j’avais aimées et qui n’existaient plus. »
       « En outre, le roman parle d’un écrivain qui se sent négligé, qui n’est pas
apprécié à sa juste valeur, un auteur qui a tantôt l’impression d’être le meilleur du
monde, tantôt celle de n’avoir aucun talent. Quel écrivain ne ressent pas cela ?
Comment ne pas s’identifier ? »
       Robert Towne poursuit : « Los Angeles est une ville d’illusions et de rêves.
Tous les auteurs sont des rêveurs, ils ont une vision et essaient de lui donner vie
concrètement. Un film lui-même n’est rien d’autre que le rêve que quelqu’un a

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ressenti fortement, qui l’a suffisamment obsédé pour mener d’autres personnes à
partager cette vision et essayer de lui donner naissance ensemble. »
      Paula Wagner commente : « Les mots, dans ce film, sont ceux de la poésie de
Robert Towne. C’est son hymne à Los Angeles. »

L’ODYSSEE D’UN RÊVE

        « Je doute qu’il existe une meilleure œuvre de fiction sur Los Angeles », confie
Robert Towne à propos du livre. « C’est une histoire d’amour interdit et de passion
enflammée, qui a su capter l’histoire de la ville de manière unique. »
        Dans une interview réalisée en 1989 par American Film, Towne se souvenait
comment le livre de John Fante faisait surgir cette réalité, ce mélange d’émotions et
de sensations : « C’est comme si vous pouviez lever le voile posé sur le passé et le
voir exactement tel qu’il était. »
        Paula Wagner précise : « Le livre de Fante est aussi une fascinante étude de
personnages. C’est un monologue intérieur qui nous entraîne à travers l’esprit et
l’âme du personnage d’Arturo Bandini. Nous faisons l’expérience de son état
émotionnel, de sa notion du monde, de ses peurs, de son obsession d’atteindre le
rêve américain en écrivant le Grand Roman Américain, et d’avoir une épouse
séduisante et blonde et une grande maison sur une colline. Mais le rêve américain
qu’il découvre n’est pas celui qu’il attendait… »
        Le roman de John Fante a tout de suite fasciné Robert Towne par ses thèmes,
sa forme, la profondeur de ses protagonistes et la manière dont l’auteur faisait de la
ville de Los Angeles à l’époque de la Dépression un personnage en soi. C’est alors
qu’il a décidé de le porter à l’écran. Cette épopée longue de trente ans, qui s’est
transformée en une passion dévorante, a commencé par une inscription de l’auteur
sur la première édition du roman acquise par Towne : « Dans l’espoir que tu
emporteras ce livre dans des contrées lointaines ». Effectivement, réaliser son rêve a
entraîné Robert Towne dans un périple à travers les années et les pays, et a attiré
certains des plus grands talents du cinéma contemporain.

LES PERSONNAGES

       Colin Farrell interprète Arturo Bandini, l’alter ego de John Fante. Robert
Towne commente : « Colin dégage quelque chose d’extraordinaire, il apporte tout
son charisme à Arturo. Son charme agit aussi bien sur les hommes que sur les
femmes. Je me souviens de la fois où il est venu à la maison pour notre première
rencontre. Une amie de ma femme était là. Elle m’a dit : « Je ne sais pas qui c’est,
mais quoi qu’il veuille, donne-le lui ! » »
       Colin Farrell explique : « Dans DEMANDE A LA POUSSIERE, il est question de
trouver sa place dans le monde et de se trouver soi. Cette histoire parle de passion
et du chemin qu’il y a à parcourir entre le fait d’avoir un rêve et d’aller le chercher. »

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Cette passion pour la vie, véritable combat contre l’apathie, est parfaitement
illustrée par la répulsion première entre Arturo et Camilla. Colin Farrell note :
« Arturo et Camilla se ressemblent beaucoup. Ils cherchent désespérément une place
acceptable dans la vie, ils se cherchent aussi, et ils se préoccupent également
beaucoup du regard que le monde porte sur eux. »

       Salma Hayek, l’interprète de Camilla, observe : « John Fante a placé Arturo
et Camilla au cœur d’une fracture sociale et politique. Il ne craint pas de présenter
les relations entre Anglo-Américains et Latinos comme une marmite sous pression
prête à exploser. La vie n’était pas tendre, dans les années trente, pour les gens
comme Arturo et Camilla. Lui rêve d’une épouse blonde aux yeux bleus, et tout ce
qu’elle veut, c’est épouser un riche Américain pour que ses enfants aient les chances
qu’elle n’a pas eues. Arturo et Camilla n’espèrent pas une idylle, mais lorsqu’ils se
rencontrent, leur attirance l’un pour l’autre balaie tout… »
       Robert Towne commente : « Salma insuffle le feu de la vie à Camilla. Elle
brûle de l’intérieur. Elle a le même esprit vivant et vibrant que le personnage. »
       Le réalisateur poursuit : « La relation palpable qui liait Salma et Colin à l’écran
se retrouvait aussi lorsqu’ils n’étaient pas devant la caméra. Ils sont devenus très
proches, ils travaillaient ensemble sur un projet qui avait un sens pour eux. On les
voyait souvent marcher côte à côte en parlant du film ou de la prochaine
séquence. »

        Parmi les rôles secondaires figurent Donald Sutherland, qui joue Hellfrick,
l’ancien soldat souffrant de psychose traumatique, voisin de Bandini ; Dame Eileen
Atkins qui interprète sa logeuse ; Idina Menzel, lauréate du Tony Award pour
« Wicked », qui joue Vera Rifkin, une femme torturée. Justin Kirk (« Angels in
America ») fait également partie de la distribution.
        Paula Wagner observe : « L’immense culture de Robert a joué un rôle
essentiel dans ce portrait de Los Angeles. Il a mené des recherches extrêmement
approfondies, il était capable de dire où se trouvaient tous les bâtiments de l’époque,
à quoi ils ressemblaient, ce que l’on voyait quand on se tenait sur Bunker Hill et
qu’on regardait la ville en contrebas. Il faisait aussi très attention aux petits détails
de la vie quotidienne : par exemple, au début du film, Bandini écoute une émission
de radio très précise sur laquelle Robert connaissait tout. Il a su intégrer les faits et
l’esprit d’une époque.»
        Paula Wagner poursuit : « Robert présente les gens durant la Dépression
comme des hommes et des femmes fiers décidés à paraître sous leur meilleur jour.
Même ruiné, un homme mettait son plus beau costume et se coiffait avec soin. Une
serveuse arborait toujours un uniforme blanc soigneusement amidonné, même si elle
avait des chaussures très usées. Sa coiffure restait impeccable. Tout le monde luttait
contre ce concept de dépression, non seulement la dépression économique ou la
chute de la culture, mais aussi la dépression humaine. »

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JOHN FANTE ET ARTURO BANDINI

        Si l’auteur de « DEMANDE A LA POUSSIERE », n’a pas été reconnu de son
vivant pour sa contribution à la littérature Américaine, il est considéré aujourd’hui
comme l’un des plus grands romanciers américains du XXème siècle.
        Né en 1909 dans le Colorado, John Fante était fils d’un maçon italien immigré.
Après une enfance pauvre, passée à endurer les préjugés contre les Italiens, il part
pour la Californie en 1929 et écrit ses premières histoires pour le magazine The
American Mercury de H. L. Mencken. En 1936, il créait Arturo Bandini, le personnage
qui allait devenir son alter ego dans quatre romans englobant la saga de sa vie. Son
premier roman, « Bandini », est publié en 1938 – il sera adapté au cinéma en 1989.
La saga se poursuit avec « Demande à la poussière », « Rêves de Bunker Hill » et
« La route de Los Angeles », publié à titre posthume. Fante y raconte l’histoire de sa
vie à travers un personnage tour à tour brillant et impulsif, jeune et mûr, généreux
et mauvais. C’est l’histoire de l’arrivée de l’auteur à la maturité, de son acceptation
de son origine familiale ouvrière, du façonnement de son individualité artistique, et
de sa découverte d’un compromis entre son profil italo-américain et son désir
d’assimilation.
        Vicki Fante Cohen, l’une des trois enfants survivants de l’auteur décédé,
commente : « Beaucoup d’écrivains s’identifient à leurs personnages, mais mon père
consignait pratiquement jour après jour son expérience quotidienne lorsqu’il est
arrivé à Los Angeles. Comme Bandini, il avait une personnalité très forte et un ego
développé - il fallait sacrément croire en soi pendant la Dépression, surtout si vous
vouliez devenir écrivain… Je suis convaincue que son énergie et sa concentration sur
son objectif sont non seulement ce qui fait la force de ses livres, mais aussi la raison
de son succès final. »
        Paula Wagner ajoute : « Le film est une véritable adaptation, en ce sens qu’il
s’éloigne de l’œuvre écrite, mais reste fidèle à l’esprit du roman. Qui plus est, il
résulte de la relation spéciale qu’entretient Robert avec l’auteur. Robert était
finalement la seule personne qui puisse adapter le livre. Il était très proche des
Fante. Le troisième acte emmène l’histoire dans un autre lieu que le livre, mais c’est
un endroit que la famille a approuvé pleinement. »

DANS LA TOURMENTE

        La relation explosive entre l’aspirant écrivain italo-américain et la serveuse
mexicaine passionnée est au centre de DEMANDE A LA POUSSIERE. Cette relation
reflète le microcosme des problèmes affrontés par les habitants de Los Angeles dans
les années trente : l’immigration, les tensions raciales, et une pauvreté extrême
côtoyant une richesse inimaginable.
        Robert Towne explique : « Arturo Bandini a une bonne nature, mais il est
maniaco-dépressif, comme la plupart des écrivains. Colin a cette intensité, il est
capable de jouer les hauts et les bas les plus extrêmes. Il a l’intelligence, la
gentillesse, le cran et l’impudence du personnage. »

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Colin Farrell commente : « Bandini est arrivé à Los Angeles déterminé à écrire
le Grand Roman américain, un livre sur les gens et leurs rêves. Mais il est coincé
dans sa chambre d’hôtel et fauché lorsqu’il rencontre Camilla. Elle lui rappelle tout ce
dont il a peur : de ne pas être vraiment américain, de ne pas réussir sa vie. A cause
de ça, même s’il tombe amoureux d’elle, il ne peut que se montrer cruel. Arturo est
parfois fou et mauvais. »
        Colin Farrell a été attiré par ce personnage complexe écrit avec une maîtrise
remarquable de l’univers dans lequel il évolue. « Chaque personnage est dépeint
avec une minutie extrême, remarquablement défini et précis. Fante est un écrivain
hors pair dans les personnages comme dans les dialogues. J’ai lu « DEMANDE A LA
POUSSIERE » de nombreuses fois, et j’ai lu aussi toute la saga d’Arturo Bandini.
J’aime faire des recherches et approfondir mes rôles, mais le scénario reste toujours
l’esquisse première. »
        « J’ai étudié les films de John Garfield et de William Holden pour m’imprégner
du ton et de la diction. Holden avait une voix riche et magnifique. C’est de cette
caractéristique dont je me suis le plus inspiré. »
        Paula Wagner note : « Colin Farrell a rejoint le projet avant même la sortie de
son premier film américain. Robert et moi l’avions rencontré et avions été frappés
par sa présence et sa force en tant qu’acteur – nous avons vu TIGERLAND peu de
temps avant qu’il ne sorte. Robert disait qu’il était Bandini, qu’il y avait quelque
chose d’incroyablement authentique chez lui. A l’époque, il était encore inconnu,
mais Robert et moi le voulions vraiment et avions confiance en son talent. Plus tard,
il est devenu la star très recherchée que l’on sait, mais son enthousiasme pour notre
projet n’a jamais fléchi. Il était toujours aussi passionné par son rôle. Je l’admire et le
respecte pour cette ténacité. »

        Colin Farrell confie : « Mon incarnation du personnage s’est encore
développée grâce à Salma Hayek. Elle est stupéfiante, et travailler avec elle a été un
pur bonheur parce que nous rebondissions l’un sur l’autre, exactement comme
Bandini et Camilla. Salma est intelligente et dure, comme son personnage, et elle
apporte une vraie fragilité au rôle. Je suis certain que Fante aurait apprécié son
travail sur ce film. »
        Salma Hayek dit pour sa part : « Colin et moi sommes totalement entrés dans
nos personnages. Robert nous a laissé l’espace nécessaire pour habiter nos rôles
comme nous l’entendions. Je m’appuyais sur l’énergie de Colin, sur sa vibration, et il
m’a poussée à explorer plus profondément mon personnage. »
        Paula Wagner commente : « Comme toutes les grandes actrices, Salma Hayek
s’est immergée dans le personnage, et elle lui apporte une extraordinaire vitalité.
Mais au-delà de son rôle, Salma porte également énormément d’attention au film
dans sa globalité. Elle a une grande intelligence, et elle s’engage passionnément
dans chacun des films qu’elle fait. »
        C’est la profondeur du personnage qui a attiré Salma Hayek. « Tous les
personnages de ce film ont une vie intérieure très riche, mais Camilla et Arturo en
particulier sont des êtres blessés, ce qui se traduit souvent par de la rage. »
        « La relation entre Camilla et Bandini est teintée par la haine raciale que l’on
sent bouillir sous la surface. Camilla est serveuse, et c’est le meilleur travail qu’elle
puisse espérer. Il n’y avait pas d’opportunités pour les gens n’étant pas caucasiens.

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Tout ce qu’elle espère, c’est épouser un Américain pour que ses enfants puissent
avoir plus de chances qu’elle et une vie meilleure. Bandini ne correspond pas à cela.
Il est dans une situation similaire. Au début de leur relation, leurs préjugés raciaux
l’un envers l’autre mettent le feu aux poudres. Ce bouillonnement est aussi
l’expression d’une attirance très forte qu’ils ne comprennent pas. »

       Donald Sutherland joue quant à lui Hellfrick, un vétéran de la Première Guerre
Mondiale traumatisé par la guerre. Ne portant jamais qu’un vieux peignoir usé, il
vient toujours frapper à la porte de Bandini, lui empruntant un peu d’argent, parlant
des rêves et des fantasmes qui hantent leurs vies.
       Donald Sutherland explique : « Hellfrick est l’incarnation des vers de W.B.
Yeats dans « La traversée vers Byzance » : « un homme âgé est une chose
misérable, un manteau en loques sur un bâton….»
       L’acteur était heureux de retrouver Robert Towne, avec qui il avait travaillé sur
WITHOUT LIMITS. Il avait déjà abordé cette période de l’Histoire après son rôle
mémorable dans LE JOUR DU FLEAU.

L’AMOUR FACE AUX TENSIONS

       Robert Towne précise : « La relation entre Arturo et Camilla, telle quelle est
décrite par Fante, symbolise en fait les rapports entre les Anglos et les Mexicains à
Los Angeles. Bandini devient littéralement obsédé par Camilla, mais il ne peut pas
oublier pour autant ses préjugés. C’est là que réside le paradoxe de cette histoire.
Ces gens veulent quelque chose de la vie à une époque où ils croient fermement –
en Amérique en général et à Los Angeles en particulier - que cette promesse pourra
se réaliser. »
       Durant les premières années du XXe siècle, la Californie connaît un afflux
constant de Mexicains espérant une vie meilleure. En 1930, un résident de Los
Angeles sur six est d’ascendance mexicaine : 200 000 personnes sur une population
totale de 1,2 million.
       En 1930, l’Etat commence à renvoyer des milliers de gens au Mexique. Un
demi-million de personnes seront expulsées de Californie durant les années trente, et
la population de Mexicains en Californie ne remontera pas avant les années
quarante. Les journaux de l’époque dépeignent la jeunesse mexicano-américaine
comme « des gangsters à peine civilisés ». En 1942, 12 jeunes Mexicano-Américains
sont accusés du « Meurtre de Sleepy Lagoon », malgré le manque de preuves de
leur culpabilité et le soupçon que l’homme retrouvé mort n’a même pas été assassiné
(la condamnation sera d’ailleurs annulée par la suite par un juge fédéral).
       En 1943, les tensions nourries pendant des décennies explosent, et la ville est
le témoin des pires émeutes raciales de son histoire, les émeutes de Zoot Suit, un
affrontement entre des militaires américains stationnés à Los Angeles et la jeunesse
locale. Des centaines de Mexicano-Américains battus sont arrêtés pour avoir
« troublé l’ordre public ». Beaucoup mourront en prison faute d’avoir reçu un
traitement médical pour leurs blessures. De nombreux autres seront accusés de
crimes qu’ils n’ont pas commis. Seuls neufs marins américains seront arrêtés, et huit

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seront relâchés libres de toute charge. Les émeutes se poursuivront jusqu’à ce que
les militaires déclarent Los Angeles interdite à ses personnels.
        Les tensions continueront à exister pendant tout le XXe siècle, et ne
commenceront à se relâcher que dans les années quatre-vingt-dix avec l’élection des
premiers représentants du gouvernement latinos depuis des décennies…

LE TOURNAGE

       Robert Towne s’est entouré d’une équipe comprenant certains des meilleurs
techniciens d’ Hollywood : le directeur de la photo Caleb Deschanel, nommé cinq fois
à l’Oscar, le monteur primé Robert K. Lambert, le chef décorateur oscarisé Dennis
Gassner, et le chef costumier Albert Wolsky, qui a reçu l’Oscar à deux reprises.
       Paula Wagner explique : « Chacun des membres de l’équipe partageait la
volonté de Robert de faire renaître une époque. Pour lui, il s’agissait de trouver une
limite délicate entre l’authenticité brute et la magnificence, le romantisme. »

        Le Los Angeles des années trente a disparu depuis longtemps. L’équipe l’a
donc recréé sous le ciel ensoleillé de l’Afrique du Sud… Le producteur Don Granger
explique : « Le quartier de Bunker Hill, cadre principal du film et personnage
important dans l’histoire, n’existe plus. L’architecture de cette époque telle que nous
en avions besoin a disparu. L’Afrique du Sud nous offrait la possibilité de construire
tout un quartier dans une région où nous n’avions pas à craindre que quelque chose
ne défigure l’horizon. »
        « C’était extraordinaire de voir reconstruit le funiculaire, Angel’s Flight, qui
emmenait les gens au sommet de Bunker Hill. C’est la magie du cinéma : nous
pouvons nous rappeler comment c’était et faire revivre des choses oubliées ou
perdues. »
        Dennis Gassner, le chef décorateur, s’est référé à d’anciennes photos de
l’époque pour créer ses décors. Il commente : « Nous n’aurions jamais pu trouver en
Californie notre décor de Main Street, celui de la Third Street au centre de Los
Angeles. Il y aurait forcément eu des constructions modernes dans le fond. Nous
avons donc décidé de construire entièrement notre Main Street sur un terrain de
football appartenant à un lycée de la ville du Cap. Le résultat final est ainsi bien plus
réaliste.
         « L’architecture des immeubles que nous avons construits est un mélange
d’architecture victorienne et contemporaine. Los Angeles était sur le déclin dans les
années trente, et nous voulions montrer le caractère unique de cette époque. »

       Pour la scène où la ville de Long Beach est secouée par un tremblement de
terre – un événement qui s’est réellement produit le 10 mars 1933, avec une
secousse de 6,5 sur l’échelle de Richter qui a fait 120 morts – Robert Towne a choisi
une petite ville à l’extérieur du Cap. Dennis Gassner a recréé le trottoir le long du
célèbre parc d’attractions de la ville, mais le parc lui-même a été créé par un autre
département.

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Gassner commente : « Il n’existe en réalité aucune structure physique, aucun
parc d’amusement lorsque le trottoir se met à onduler sous les pieds d’Arturo. C’était
un matte painting… Tout ce que le département effets spéciaux a eu à détruire, c’est
la passerelle de bois qui mène à l’océan. »

        Le directeur de la photographie Caleb Deschanel a élaboré avec Robert Towne
un style visuel qui plonge immédiatement les spectateurs dans les années trente.
« Nous avons choisi des tonalités chaudes, en rapport avec l’époque et le climat
californien. En fait, la seule touche de couleur vive est la fleur rouge de Camilla.
Comme pour tout film d’époque, nous nous sommes efforcés de saisir l’esprit de la
période historique, mais la chose la plus importante restait la lumière solaire.
        « La qualité de la lumière du Karoo, une région désertique située à 7 ou 8 km
au nord du Cap, était remarquablement semblable à celle de Los Angeles. La seule
vraie difficulté que nous avons rencontrée était la course du soleil dans le ciel de
cette partie du monde… »
        « Le soleil se lève à l’est, comme partout, mais en Afrique du Sud, il se
déplace vers le nord, et non pas le sud, avant de se coucher à l’ouest. Nous avons
résolu le problème en faisant pivoter le décor pour qu’il fasse face au nord afin que
l’appartement de Bandini ait le soleil toute la journée. Le soleil est presque un
personnage dans le film, nous voulions donner l’impression qu’il est omniprésent.
C’est une façon de rappeler en permanence à Bandini que même s’il se trouve dans
ce qui semble être le paradis, il lutte toujours. »

        Le chef costumier Albert Wolsky a travaillé avec Caleb Deschanel et Dennis
Gassner, choisissant pour les costumes des couleurs pastel et discrètes. « Le
phénomène consistant à suivre la mode est récent, observe Wolsky. A l’époque, les
gens ne possédaient que trois ou quatre bons costumes, qui les définissaient. Par
exemple, l’uniforme de serveuse de Camilla établit sa position dans la vie. Quant à
Bandini, même s’il aime les vêtements, il ne peut s’offrir qu’un seul costume coûteux
qu’il porte pour montrer son succès. Personne n’avait assez d’argent dans les années
trente, et il n’était pas rare que l’on porte les mêmes vêtements toute la semaine. »
        Albert Wolsky se souvient : « Lorsque j’ai rencontré Colin Farrell pour la
première fois, il avait les cheveux longs et portait un de ces jeans grunge… Après
être passé à la coiffure et au maquillage, et avoir enfilé le costume que je lui avais
fait, il s’est transformé en un jeune homme des années trente avec une facilité
déconcertante. »

       Robert Towne conclut : « J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés les meilleurs
acteurs et la meilleure équipe technique que l’on puisse rêver. Ils ont tous lu et aimé
le scénario, ils savaient ce que je ressentais à propos de ce projet et ils sont venus
m’épauler. Ils l’ont fait pour la même raison que moi : pour l’amour de ce métier et
de cette histoire. »

                                          10
DEVANT LA CAMERA

COLIN FARRELL
Arturo Bandini

        Colin Farrell était récemment le capitaine John Smith, héros du film de
Terrence Malick LE NOUVEAU MONDE. On le retrouvera dans le film de Michael Mann
MIAMI VICE, d’après la très populaire série « Deux flics à Miami », dont il partage la
vedette avec Jamie Foxx. Il tourne actuellement PRIDE AND GLORY avec Ed Norton
sous la direction de Gavin O’Connor.
        Colin Farrell a joué précédemment dans ALEXANDRE d’Oliver Stone et LA
MAISON AU BOUT DU MONDE de Michael Mayer, et auparavant dans INTERMISSION
de John Crowley, S.W.A.T.- UNITE D’ELITE de Clark Johnson, avec Samuel L.
Jackson, LA RECRUE de Roger Donaldson, avec Al Pacino, MINORITY REPORT de
Steven Spielberg, avec Tom Cruise, DAREDEVIL de Mark Steven Johnson, avec Ben
Affleck, et MISSION EVASION de Gregory Hoblit.
        D’origine irlandaise, Colin Farrell a tourné son premier film américain avec
TIGERLAND de Joel Schumacher. Il a remporté pour son interprétation le Boston
Society of Film Critics Award du meilleur acteur. Il a retrouvé le réalisateur pour le
thriller PHONE GAME et pour un petit rôle dans VERONICA GUERIN, film dramatique
avec Cate Blanchett dans le rôle-titre.
        A sa filmographie figurent en outre le film d’action et d’aventures AMERICAN
OUTLAWS de Les Mayfield, et le film de gangsters de Thaddeus O’Sullivan
ORDINARY DECENT CRIMINAL, avec Kevin Spacey. C’est Spacey qui a suggéré son
nom pour le rôle après l’avoir vu dans « In a Little World of Our Own » au Donmar
Warehouse à Londres.
        Né à Castleknock, en République d’Irlande, Colin Farrell est le fils de l’ancien
footballeur Eamonn Farrell et le neveu du footballeur Tommy Farrell. Tous deux sont
connus pour avoir joué dans l’Irish Football Club Shamrock Rovers dans les années
soixante. Colin Farrell a étudié à la Gaity School of Drama de Dublin. Avant même
d’avoir achevé ses études, il a obtenu un rôle principal dans la minisérie de Deirdre
Purcell « Falling For A Dancer ». Il a ensuite tenu un autre rôle principal dans la série
de la BBC « Ballykissangel », avant de faire ses débuts au cinéma dans le premier
film de Tim Roth, THE WAR ZONE.

Filmographie

1999
THE WAR ZONE de Tim Roth
2000
ORDINARY DECENT CRIMINAL de Thaddeus O’Sullivan
TIGERLAND (id.) de Joel Schumacher

                                           11
2001
AMERICAN OUTLAWS de Les Mayfield
2002
MISSION EVASION (Hart’s War) de Gregory Hoblit
MINORITY REPORT (id.) de Steven Spielberg
PHONE GAME (Phone Booth) de Joel Schumacher
2003
LA RECRUE (The Recruit) de Roger Donaldson
DAREDEVIL (id.) de Mark Steven Johnson
VERONICA GUERIN (id.) de Joel Schumacher
S.W.A.T. – UNITE D’ELITE (S.W.A.T.) de Clark Johnson
INTERMISSION de John Crowley
2004
LA MAISON AU BOUT DU MONDE (A Home at the End of the World)
de Michael Mayer
ALEXANDRE (Alexander) d’Oliver Stone
2005
LE NOUVEAU MONDE (The New World) de Terrence Malick
2006
DEMANDE A LA POUSSIERE (Ask the Dust) de Robert Towne

SALMA HAYEK
Camilla Lopez

       Actrice et productrice de cinéma et de télévision, mais aussi réalisatrice, Salma
Hayek a été nommée à l’Oscar de la meilleure actrice pour son portrait de Frida
Kahlo dans le film de Julie Taymor FRIDA, dont elle était également productrice. Elle
a aussi été citée au Golden Globe, au SAG Award et au BAFTA Award.
       Elle était dernièrement l’interprète de BANDIDAS avec Penélope Cruz, écrit et
produit par Luc Besson, et de COUP D’ECLAT de Brett Ratner, avec Pierce Brosnan et
Woody Harrelson. Elle a tourné depuis LONELY HEARTS de Todd Robinson, face à
John Travolta et James Gandolfini, et tournera ensuite PAINT sous la direction de
Robert Altman, dans lequel elle aura pour partenaire James Franco.
       Salma Hayek a produit « THE MALDONADO MIRACLE », qui constitue
également sa première réalisation. Elle y dirigeait Peter Fonda, Mare Winningham et
Rubén Blades. « THE MALDONADO MIRACLE» a été présenté au Festival de
Sundance 2003 et diffusé sur Showtime. Sous la bannière de sa société de
production, Ventanarosa, elle a également coproduit et interprété le téléfilm « In the
Times of the Butterflies », pour lequel elle a été citée au Broadcast Film Critics
Association Award. Elle a produit le film mexicain PAS DE LETTRE POUR LE
COLONEL, réalisé par Arturo Ripstein, d’après le roman de Gabriel Garcia Marquez.
Le film a été sélectionné en compétition au Festival de Cannes 1999. Sa plus récente
réalisation est un clip pour Prince, « Te Amo Corazon ».
       Originaire de Coatzacoalcos, au Mexique, Salma Hayek a étudié les relations
internationales et l’art dramatique. Star très populaire en Amérique Latine – elle a été

                                          12
notamment la vedette de l’émission culte « Teresa » – elle ne parle pas un mot
d’anglais à son arrivée aux États-Unis, ce qui ne l’empêche pas de décrocher un rôle
dans MI VIDA LOCA, d’Alison Anders. Elle joue ensuite dans le programme télévisé
« Sinbad ». Elle est la partenaire d’Antonio Banderas dans DESPERADO de Robert
Rodriguez puis joue dans UNE NUIT EN ENFER du même réalisateur.
       Salma Hayek a partagé la vedette de FLED avec Laurence Fishburne et
Stephen Baldwin. Elle a également été la partenaire de Russell Crowe dans le film
indépendant BREAKING UP, adapté d’après sa propre pièce par Michael Cristofer,
lauréat du prix Pulitzer. Elle a en outre tenu un rôle principal dans FAIR GAME,
produit par Joel Silver.
       On l’a vue ensuite dans STUDIO 54, COUP DE FOUDRE ET CONSÉQUENCES,
CHAIN OF FOOLS avec Steve Zahn et Jeff Goldblum. Elle compte également à sa
filmographie des films comme WILD WILD WEST, DOGMA, avec Matt Damon et Ben
Affleck, TIME CODE, écrit, réalisé et produit par Mike Figgis, et HOTEL, la suite de
TIME CODE.
       Elle a joué plus récemment dans MISSION 3D : SPY KIDS 3, et dans IL ETAIT
UNE FOIS AU MEXIQUE : DESPERADO 2, avec Antonio Banderas et Johnny Depp,
pour lesquels elle a retrouvé Robert Rodriguez.

Filmographie

1993
MI VIDA LOCA d’Alison Anders
1995
DESPERADO (id.) de Robert Rodriguez
FOUR ROOMS de Robert Rodriguez
FAIR GAME d’Andrew Sipes
1996
UNE NUIT EN ENFER (From Dusk Till Dawn) de Robert Rodriguez
FOLLOW ME HOME de Peter Bratt
FLED de Kevin Hooks
1997
COUP DE FOUDRE ET CONSEQUENCES (Fools Rush In) d’Andy Tennant
BREAKING UP de Michael Cristofer
1998
STUDIO 54 (54) de Mark Cristopher
THE VELOCITY OF GARY de Dan Ireland
THE FACULTY (id.) de Robert Rodriguez
1999
DOGMA (id.) de Kevin Smith
PAS DE LETTRE POUR LE COLONEL
(El Coronel no tiene quien le escriba) d’Arturo Ripstein
WILD WILD WEST (id.) de Barry Sonnenfeld
2000
TIME CODE (id.) de Mike Figgis
CHAIN OF FOOLS de Traktor
LA GRAN VIDA de Antonio Cuadri

                                        13
2001
HOTEL (id.) de Mike Figgis
2002
FRIDA (id.) de Julie Taymor
2003
MISSION 3D : SPY KIDS 3 (Spy Kids 3D : Game Over) de Robert Rodriguez
IL ETAIT UNE FOIS AU MEXIQUE : DESPERADO 2
(Once Upon a Time in Mexico) de Robert Rodriguez
2004
COUP D’ECLAT (After the Sunset) de Brett Ratner
2006
BANDIDAS (id.) de Joachim Roenning et Espen Sandberg
DEMANDE A LA POUSSIERE (Ask the Dust) de Robert Towne

DONALD SUTHERLAND
Hellfrick
        Donald Sutherland est l’un des acteurs les plus prolifiques et les plus
éclectiques de sa génération. En une centaine de films - de la comédie, du film
d’action ou d’aventures au film à thèse politique - il n’a cessé d’étendre la palette de
ses personnages. Il était dernièrement à l’affiche de ORGUEIL ET PREJUGES de Joe
Wright, d’après Jane Austen, et travaille à présent sur la nouvelle série dramatique
« Commander-in-Chief », dans laquelle il est le porte-parole de la Maison Blanche,
Geena Davis étant la première Présidente de l’histoire américaine.
        On le retrouvera prochainement dans FIERCE PEOPLE de Griffin Dunne, avec
Diane Lane, LAND OF THE BLIND de Robert Edwards, avec Ralph Fiennes,
AMERICAN GUN d’Aric Avelino, avec Sissy Spacek, et AURORA BOREALIS de James
C.E. Burke, avec Louise Fletcher et Juliette Lewis.
        D’origine canadienne, Donald Sutherland est né en 1934 à Saint John, dans le
Nouveau-Brunswick. Passionné de théâtre, il se produit très tôt dans des spectacles
locaux. C’est d’ailleurs dans une production de « La Tempête » qu’il est remarqué par
Herbert Whitaker, célèbre critique, qui lui suggère d’aller parfaire sa formation à la
London Academy of Music and Dramatic Art. Donald Sutherland quitte donc le
Canada en 1958 et s’installe à Londres. Il s’inscrit à la célèbre école londonienne,
avant de rejoindre la troupe du Perth Repertory Theatre, puis celle du Royal Court,
où il travaille avec Rex Harrison et Rachel Roberts.
        C’est là que Warren Kiefer et Paul Maslansky viennent lui offrir en 1963 de
faire ses premiers pas devant la caméra, pour le film italien qu’ils produisent, LE
CHATEAU DES MORTS VIVANTS, aux côtés de Christopher Lee.
        Après ce premier film, Donald Sutherland choisit de poursuivre sa carrière au
cinéma. Il tourne dans un autre film d’épouvante, LE TRAIN DES ÉPOUVANTES, puis
joue dans des films comme AUX POSTES DE COMBAT ou UN CERVEAU D’UN
MILLIARD DE DOLLARS.
        C’est sa prestation dans LES DOUZE SALOPARDS de Robert Aldrich qui lui
permet de se voir confier par Robert Altman le rôle du médecin de M.A.S.H.. Avec ce

                                          14
personnage, puis celui de l’inspecteur de KLUTE, d’Alan Pakula, il s’impose
définitivement sur la scène internationale.
        Depuis, Donald Sutherland travaille sous la direction des plus prestigieux
réalisateurs. Au cours de sa carrière, il a composé des personnages aussi variés que
celui de l’architecte de NE VOUS RETOURNEZ PAS de Nicholas Roeg, le comptable
timide du JOUR DU FLÉAU de John Schlesinger, le fasciste de 1900 de Bernardo
Bertolucci, l’exterminateur de monstres de L’INVASION DES PROFANATEURS de
Philip Kaufman, le spécialiste de l’ouverture des coffres-forts de LA GRANDE
ATTAQUE DU TRAIN D’OR de Michael Crichton, sans oublier ses interprétations de
l’espion allemand de L’ARME À L’ŒIL de Richard Marquand ou du père de famille de
DES GENS COMME LES AUTRES de Robert Redford. Donald Sutherland était
également l’étonnant CASANOVA de Fellini.
        Il a par ailleurs tourné avec des réalisateurs français comme Claude Chabrol -
il incarnait l’inspecteur de police des LIENS DE SANG - et Louis Malle pour
CRACKERS.
        On l’a vu depuis dans des films comme LES MAITRES DU MONDE de Stuart
Orme, HARCÈLEMENT de Barry Levinson, ALERTE ! de Wolfgang Petersen, LE DROIT
DE TUER ? de Joel Schumacher, LE TEMOIN DU MAL de Gregory Hoblit, INSTINCT
de Jon Turteltaub, L’ART DE LA GUERRE de Christian Duguay, SPACE COWBOYS de
Clint Eastwood, ou encore BRAQUAGE A L’ITALIENNE de F. Gary Gray et RETOUR A
COLD MOUNTAIN d’Anthony Minghella.
        Donald Sutherland a obtenu l’Emmy et le Golden Globe pour ses prestations
dans « CITIZEN X » de Chris Gerolmo, et un second Golden Globe pour « PATH TO
WAR » de John Frankenheimer.

Filmographie écourtée

1967
UN CERVEAU D’UN MILLIARD DE DOLLARS (Billion Dollar Brain) de Ken Russell
LES DOUZE SALOPARDS (The Dirty Dozen) de Robert Aldrich
1968
ŒDIPE ROI (Oedipus the King) de Victor Saville
1970
M.A.S.H. (id.) de Robert Altman
DE L’OR POUR LES BRAVES (Kelly’s Heroes) de Brian G. Hutton
ALEX IN WONDERLAND de Paul Mazursky
1971
PETITS MEURTRES SANS IMPORTANCE (Little Murders) d’Alan Arkin
KLUTE (id.) d’Alan Pakula
JOHNNY S’EN VA-T-EN GUERRE (Johnny Got His Gun) de Dalton Trumbo
1973
NE VOUS RETOURNEZ PAS (Don’t Look Now) de Nicholas Roeg
1975
LE TONNERRE ROUGE (Alien Thunder) de Claude Fournier
1976
L’AIGLE S’EST ENVOLÉ (The Eagle Has Landed) de John Sturges
LE JOUR DU FLEAU (The Day of the Locust) de John Schlesinger

                                         15
LE JUGE ET SON BOURREAU (End of the Game) de Maximilian Schell
1900 (Novecento) de Bernardo Bertolucci
1977
HAMBURGER FILM SANDWICH (The Kentucky Fried Movie) de John Landis
LE CASANOVA DE FELLINI (Il Casanova di Federico Fellini) de Federico Fellini
1978
LES LIENS DE SANG de Claude Chabrol
L’INVASION DES PROFANATEURS
(Invasion Of The Body Snatchers) de Philip Kaufman
1979
LA GRANDE ATTAQUE DU TRAIN D’OR
(The First Great Train Robbery) de Michael Crichton
MEURTRE PAR DECRET (Murder by Decree) de Bob Clark
1980
L’ARME À L’ŒIL (The Eye Of The Needle) de Richard Marquand
DES GENS COMME LES AUTRES (Ordinary People) de Robert Redford
1985
CRACKERS (id.) de Louis Malle
1986
RÉVOLUTION (id.) de Hugh Hudson
GAUGUIN, LE LOUP DANS LE SOLEIL (Oviri) de Henning Carlsen
1989
UNE SAISON BLANCHE ET SÈCHE (A Dry White Season) d’Euzhan Palcy
HAUTE SÉCURITÉ (Lock Up) de John Flynn
1990
DOCTEUR NORMAN BETHUNE (Bethune, The Making Of A Hero) de Philip Borsos
1991
BACKDRAFT (id.) de Ron Howard
J.F.K. (id.) d’Oliver Stone
CARREFOUR DES INNOCENTS (The Road Home) de Hugh Hudson
1992
LE CRI DE LA ROCHE (Cerro Torre) de Werner Herzog
AGAGUK de Jacques Dorfmann
1993
SIX DEGRES DE SEPARATION (Six Degrees of Separation) de Fred Schepisi
1994
LES MAITRES DU MONDE (Robert A. Heinlein’s The Puppet Masters) de Stuart Orme
HARCÈLEMENT (Disclosure) de Barry Levinson
1995
ALERTE ! (Outbreak) de Wolfgang Petersen
1996
LE DROIT DE TUER ? (A Time to Kill) de Joel Schumacher
1997
CONTRAT SUR UN TERRORISTE (The Assignment) de Christian Duguay
LE TEMOIN DU MAL (Fallen) de Gregory Hoblit
1999
INSTINCT (Id.) de Jon Turteltaub
2000

                                     16
L’ART DE LA GUERRE (The Art of War) de Christian Duguay
SPACE COWBOYS (id.) de Clint Eastwood
2003
BRAQUAGE A L’ITALIENNE (The Italian Job) de F. Gary Gray
RETOUR A COLD MOUNTAIN (Cold Mountain) d’Anthony Minghella
2005
ORGUEIL ET PREJUGES (Pride & Prejudice) de Joe Wright
AURORA BOREALIS de James C.E. Burke
FIERCE PEOPLE de Griffin Dunne
AMERICAN GUN d’Aric Avelino
AN AMERICAN HAUNTING de Courtney Solomon
2006
DEMANDE A LA POUSSIERE (Ask the Dust) de Robert Towne
LAND OF THE BLIND de Robert Edwards

                                    17
DERRIERE LA CAMERA

ROBERT TOWNE
Réalisateur et scénariste

        Nommé quatre fois à l’Oscar, Robert Towne est connu pour être le scénariste
du film oscarisé de Roman Polanski, CHINATOWN.
        Né à Los Angeles, il a grandi à San Pedro, où il a été pêcheur de thon avant
d’étudier la philosophie au Pomona College de Claremont. Il débute dans la
profession comme comédien et scénariste pour le réalisateur-producteur Roger
Corman, et s’impose au cours des années soixante dix comme l’un des meilleurs
scénaristes d’ Hollywood. On lui doit entre autres les scénarios de MISSION
IMPOSSIBLE de Brian De Palma et MISSION IMPOSSIBLE 2 de John Woo, RENDEZ-
VOUS AVEC LE DESTIN de Glenn Gordon Caron, LA FIRME et YAKUZA de Sydney
Pollack, JOURS DE TONNERRE de Tony Scott, GREYSTOKE, LA LEGENDE DE TARZAN
de Hugh Hudson, SHAMPOO de Hal Ashby, et LA DERNIERE CORVEE de Hal Ashby. Il
a été nommé à l’Oscar pour ces trois derniers films et pour CHINATOWN.
        Robert Towne est également un script doctor réputé qui a contribué sans être
crédité à des films comme BONNIE AND CLYDE d’Arthur Penn, LE PARRAIN de
Francis Ford Coppola, U.S.S. ALABAMA de Tony Scott ou ARMAGEDDON de Michael
Bay.
        Robert Towne a porté à l’écran quatre de ses propres scénarios. En 1982, il a
fait ses débuts de réalisateur avec PERSONAL BEST, avec Mariel Hemingway et Scott
Glenn, et a écrit et réalisé ensuite en 1988 TEQUILA SUNRISE, avec Mel Gibson, Kurt
Russell et Michelle Pfeiffer, puis en 1998 WITHOUT LIMITS, un long métrage sur le
coureur de longue distance Steve Prefontaine, et enfin DEMANDE A LA POUSSIERE.

TOM CRUISE
Producteur

       Acteur et producteur, Tom Cruise s’est imposé comme l’une des plus grandes
stars de l’histoire d’ Hollywood. Il a été nommé trois fois aux Oscars et ses films ont
rapporté plus de six milliards de dollars dans le monde. Il retrouve ici Robert Towne
après avoir été producteur de son film WITHOUT LIMITS et avoir joué dans quatre
films écrits par Towne : les deux premiers MISSION IMPOSSIBLE, réalisés par Brian
De Palma et John Woo, JOURS DE TONNERRE de Tony Scott et LA FIRME de Sydney
Pollack.
       Né en 1962 à Syracuse, dans l’Etat de New York, Tom Cruise décroche son
premier rôle majeur en 1981 dans TAPS de Harold Becker. Il lui suffit de quelques

                                          18
films pour devenir un acteur de premier plan. Il tourne avec Coppola, dont il a suivi
les cours d’art dramatique à Los Angeles, dans OUTSIDERS. Il reçoit sa première
citation au Golden Globe pour RISKY BUSINESS de Paul Brickman en 1983. C’est TOP
GUN de Tony Scott et son interprétation de l’audacieux pilote Maverick qui lui
apportent en 1986 la gloire internationale. Le film reste l’un des plus grands succès
populaires des années quatre-vingt.
        Au cours des années suivantes, Tom Cruise accumule les réussites en tournant
sous la direction des plus grands cinéastes : il incarne un prodige du billard
adversaire de Paul Newman pour LA COULEUR DE L’ARGENT de Martin Scorsese ; le
frère de Dustin Hoffman dans RAIN MAN de Barry Levinson ; il est dirigé par Oliver
Stone dans NÉ UN 4 JUILLET ; par Ron Howard dans HORIZONS LOINTAINS, avec
Nicole Kidman ; par Rob Reiner dans DES HOMMES D’HONNEUR avec Jack
Nicholson, ou encore par Sydney Pollack dans LA FIRME avec Gene Hackman. Dans
un autre registre, il est aussi l’ambigu vampire Lestat d’ENTRETIEN AVEC UN
VAMPIRE de Neil Jordan, d’après le roman d’Anne Rice.
        Il a par la suite été l’interprète de EYES WIDE SHUT, dernier film de Stanley
Kubrick, LE DERNIER SAMOURAI d’Ed Zwick, MINORITY REPORT et LA GUERRE DES
MONDES de Steven Spielberg, COLLATERAL de Michael Mann. Il a joué dernièrement
dans MISSION IMPOSSIBLE 3 de J. J. Abrams.

       Au cours de sa carrière, Tom Cruise a accumulé bon nombre des récompenses
existantes. En 1989, il obtient sa première nomination à l’Oscar et remporte le
Golden Globe du meilleur acteur pour son portrait de Ron Kovic dans NÉ UN 4
JUILLET. En 1990, il obtient le People’s Choice Award de l’acteur favori. En 1991, il
se voit remettre l’American Cinema Award for Distinguished Achievement in Film.
Deux ans plus tard, il est nommé au Golden Globe pour son interprétation du
lieutenant J. G. Daniel Kaffee dans DES HOMMES D’HONNEUR, et obtient le
NATO/ShoWest Meritorious Achievement Award et le titre d’Acteur de la décennie du
Festival International du Film de Chicago. Son interprétation de l’agent sportif de
JERRY MAGUIRE de Cameron Crowe lui vaut en 1996 sa deuxième nomination à
l’Oscar du meilleur acteur et son second Golden Globe. Il a été nommé une troisième
fois à l’Oscar, du meilleur second rôle cette fois, pour MAGNOLIA de Paul Thomas
Anderson.

        MISSION : IMPOSSIBLE a été le premier film à être produit par Tom Cruise et
son associée Paula Wagner sous la bannière de leur société Cruise/Wagner
Productions, créée en 1993. Leur seconde production a été WITHOUT LIMITS de
Robert Towne. Ils ont ensuite produit MISSION IMPOSSIBLE 2, réalisé par John Woo,
SHATTERED GLASS de Billy Ray, NARC de Joe Carnahan, LES AUTRES d’Alejandro
Amenábar, et deux films de Cameron Crowe, VANILLA SKY, dont Cruise était
l’interprète, et RENCONTRES A ELIZABETHTOWN. En 1997, Tom Cruise et Paula
Wagner ont reçu le Nova Award for Most Promising Producers in Theatrical Motion
Pictures, et en janvier 2004, Variety les a nommés « Producteurs au milliard de
dollars ». Ils ont plus récemment reçu le Vision Award de l’UCLA/Producers Guild of
America.

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PAULA WAGNER
Productrice

        Paula Wagner s’est associée avec Tom Cruise en 1993 pour créer C/W
Productions, dont les bureaux sont installés chez Paramount Pictures depuis douze
ans. Wagner et Cruise ont produit huit films de genres variés : les blockbusters
d’action MISSION IMPOSSIBLE 1 et 2, réalisés respectivement par Brian De Palma et
John Woo, le thriller VANILLA SKY et la comédie romantique ELIZABETHTOWN
réalisés par Cameron Crowe, le thriller surnaturel LES AUTRES d’Alejandro
Amenábar, WITHOUT LIMITS, portrait du légendaire coureur Steve Prefontaine
réalisé par Robert Towne, et LE DERNIER SAMOURAI d’Ed Zwick, avec Tom Cruise.
Paula Wagner a été par ailleurs la productrice exécutive de LA GUERRE DES MONDES
de Steven Spielberg et la productrice de SUSPECT ZERO de E. Elias Merhige.
        Paula Wagner et Tom Cruise ont depuis travaillé sur la production de MISSION
IMPOSSIBLE 3 de J. J. Abrams.
        Elle travaille aussi avec de jeunes cinéastes : elle a été la productrice
exécutive de NARC de Joe Carnahan, avec Jason Patric et Ray Liotta, et du premier
film de Billy Ray, SHATTERED GLASS, avec Hayden Christensen, Peter Sarsgaard,
Chloë Sevigny, Steve Zahn et Hank Azaria.
        En 2001, Paula Wagner s’est vu remettre par le magazine Premiere le Women
in Hollywood Icon Award. Elle a été le sujet du documentaire « Women on Top » de
Bravo sur les femmes les plus influentes de l’entertainment. Elle a co-présidé le
Hollywood Film Festival 2003 et a rejoint ensuite le comité de direction de l’American
Cinematheque. Elle a également reçu le Nova Award de la Producers Guild.
        Avant de s’orienter vers la production, elle a travaillé pendant quinze ans chez
CAA et a été comédienne, jouant notamment au Yale Repertory Theater. Elle a co-
écrit la pièce « Out of Our Father’s House ».

DON GRANGER
Producteur
       Don Granger travaille dans l’industrie cinématographique depuis plus de dix-
huit ans. De 1987 à 1988, il a été chargé de création chez Weintraub Entertainment
Group, puis est entré chez Touchstone Pictures, dont il est devenu par la suite
directeur de la production des longs métrages. Il a travaillé sur des films comme
PRETTY WOMAN de Garry Marshall, TELS PERES, TELLE FILLE d’Emile Ardolino et LE
DOCTEUR de Randa Haines.
       Il a été vice-président exécutif de la production des longs métrages chez
Paramount Pictures de 1996 à 2001, menant à bien des films d’action et d’aventures
à gros budget et travaillant avec les plus grands réalisateurs. Il a supervisé entre
autres les franchises MISSION IMPOSSIBLE et STAR TREK, ainsi que JEUX DE
GUERRE, SLIVER, DANGER IMMEDIAT et LE SAINT de Philip Noyce, LE
COLLECTIONNEUR de Gary Fleder, LA SOMME DE TOUTES LES PEURS de Phil Alden

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