Murs de Fresnes Un projet transmedia sur la prison de Fresnes pendant l'occupation
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Murs Dossier pédagogique de Fresnes Un projet transmedia sur la prison de Fresnes pendant l’occupation Une proposition de Judith Depaule © [photographie de presse] / Agence Meurisse Mabel Octobre Direction artistique Judith Depaule Administration et production Pauline Besnard – pauline@mabeloctobre.net 102 rue des Poissonniers —75018 Paris +33 9 81 98 60 61 – www.mabeloctobre.net 1/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
Résidence au Équipe Production Théâtre Le Prisme d’Élancourt Conception, mise en scène Mabel Octobre Judith Depaule Conventionnée par Assistanat artistique DRAC Ile-de-France et la Région Ile-de-France Matthieu Dandreau Avec Jeu l’aide aux projets numériques solidaires 2017 de Raphaël Bocobza la Fondation Afnic, l’aide à l’écriture du Fonds Conception visuelle d’Expériences Interactives de Pictanovo, l’aide Jean-Michel Pancin aux projets patrimoniaux et culturels du Coordination de projet multimédia Ministère de la Défense, l’aide de la Scam dans Loïc Horellou le cadre de la bourse Brouillon d’un rêve et du Designer interactif dispositif La Culture avec la Copie Privée, l’aide Anna Tolkacheva à l’action culturelle et langue française de la Développement et interaction DGLFLF, le programme Cité internationale des Sébastien Courvoisier arts Paris 2017 de l’Institut Français, le SPIP 94 Développement 3D « Service Pénitentiaire et de probation du Adrien Tison Val-de-Marne » dans le cadre du parcours Développement graphique culturel d’insertion, l’École Régionale d’Acteurs Studio des formes de Cannes et le Fonds d’Insertion pour Jeunes Conception lumières Artistes Dramatiques Bruno Pocheron Soutenu par Conception sonore les Archives départementales du Val-de-Marne, Julien Fezans la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Écriture de plateau le Musée de la Résistance Nationale à Geoffrey Mandon Champigny-sur-Marne, le Mont Valérien - Haut Travail vocal lieu de la mémoire nationale, l’Ecole Supérieure Jeanne-Sarah Deledicq, Valérie Joly d’art de Cambrai Travail corporel Résidences Tamara Milla Vigo Accessoires Fanie Lumbalumba, Mehdi Yarmohammadi, Patricia Audo Avec la participation de Léo Baqué, Paul Lajus, Iannis Japiot Consultants historiques Thomas Fontaine, Antoine Grande Recherches et documentation Guillaume Mulot Production Pauline Besnard ––Le Grand Parquet — Théâtre Paris Villette du 15 au 28 janvier 2018 ––Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi du 23 avril au 5 mai 2018 ––Le Prisme - Théâtre d’Élancourt du 17 septembre au 29 septembre 2018 2/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
Murs de Fresnes Un projet transmedia Murs de Fresnes est un projet transmedia séquence. Ce sont des univers 3D dans qui part du livre d’Henri Calet, Les murs de lesquels l’internaute interagit en cliquant sur Fresnes, publié en 1945, rassemblant les des zones actives (supports : smartphones, graffitis laissés par les détenus sur les murs tablettes, ordinateurs). des cellules de la prison de Fresnes pendant l’Occupation. Haut lieu d’enfermement de la Résistance, prison de la Gestapo à partir de Une séquence VR 1943. Une séquence au casque VR de 7 à 10 min est proposée au spectateur avant et après Un spectacle interactif les représentations, ou de façon autonome Le public est placé devant une cellule (musées de la résistance, lieux de mémoire). matériallisée par une boîte en tulle de L’utilisateur est pensé comme un archéologue, mêmes dimensions que la cellule originelle. placé au milieu d’une cellule, qui essaie de Tous les soirs des récits de vie d’anciens faire parler les murs. résistant.es, passée.es par Fresnes sont Le dispositif immersif est une expérience piochés au hasard. Des séquences de en location based, l’utilisateur porte un casque chaque récit et des actions au plateau sont de réalité virtuelle et peut se déplacer dans un déclenchées en direct par les spectateurs espace défini pour explorer la cellule et révéler via leur smartphone. Elles sont interprétées une suite de fragments d’histoires qui se par un comédien « augmenté » qui reçoit des déploie selon une continuité narrative. « commandes » via une oreillette. L’expérience est plus large que celle de Le développement narratif du spectacle Fresnes et emprunte aux archives des autres dépend de l’interaction avec la salle. prisons passées sous domination allemande. Le site web Un carnet à publier Le site (http://murs-de-fresnes.fr/) se scinde Durant la représentation, le comportement en une expérience immersive et une base de des spectateurs et le parcours du comédien données informatives. Celle-ci permet de sont archivés dans un carnet généré au fur documenter l’ensemble du projet et et à mesure du spectacle : commandes d’apporter un complément scientifique et passées, déclenchements d’évènements et pédagogique. Elle renseigne aussi bien sur de séquences médias, texte énoncé sur les actualités du spectacle et sur les ateliers scène et déplacements du comédien sont de médiation culturelle, que sur les autres retranscrits, enrichis de documents parties du projet et permet d’en prolonger historiques et d’archives, formant une édition l’expérience. unique à commander sur le web à l’issue de chaque représentation. Une expérience immersive Le spectateur est invité à s’immerger de Graphisme façon intuitive dans une expérience Les univers de l’immersion sur le web, sensorielle. Il refait le parcours d’un détenu : l’interface d’interaction et le site web sont le voyage en fourgon cellulaire depuis le très épurés, reprenant les croquis de siège de la Gestapo jusqu’à la prison, l’architecte de la prison de Fresnes, l’arrivée à la grande grille qui mène aux Henri Poussin, passés en négatif : des traits divisions, l’exploration d’une cellule chez les blancs sur fond noir pour signifier hommes ou chez les femmes. Un dernier l’enfermement. espace de réminiscence conclut la 3/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
© Henri Calet, Les murs de Fresnes Graffitis de Louis Jaconelli (division II - cellule 35) Croisements avec les Programme programmes scolaires L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) ––3e – histoire-géo : La France défaite et Les questionnements soulevés dans Murs occupée. Régime de Vichy, collaboration, de Fresnes croisent différents programmes Résistance. du collège et du lycée, de la troisième à la Information, communication, citoyenneté terminale en histoire-géographie et dans les Enseignements pratiques interdisciplinaires en enseignements pratiques interdisciplinaires. lien avec l’histoire, la géographie, l’enseignement moral et civique, l’histoire des arts, les arts plastiques et l’éducation musicale ––3e : La littérature et les régimes totalitaires (entre réalisme et métaphores). ––3e : Les deux guerres mondiales et la littérature : poésie engagée, résistance fabrication d’une anthologie poétique, mise en voix et mise en scène... État et société en France de 1830 à nos jours ––1ères pro – histoire-géo : De l’État français à la IVème République (1940- 1946) La guerre et les régimes totalitaires ––1ères S – histoire-géo : « La Seconde Guerre mondiale ». La France et la République ––1ères STMG et ST2S – histoire-géo : introduction à l’année 1940 ––1ères ES/L– histoire-géo : « Une République, trois Républiques » Le rapport des sociétés à leur passé ––Terminales ES, L et S – histoire-géo : l’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France Concours national de la Résistance Ouvert aux élèves de troisième, des lycées d’enseignement général et technologique, des lycées professionnels et des lycées polyvalents, publics et privés sous contrat d’association avec l’État. http://eduscol.education.fr/cid45607/concours-national-de-la- resistance-et-de-la-deportation.html https://www.reseau-canope.fr/cnrd/ 4/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
Dates clés 1939 1943 23 août : pacte de non-agression germano- 26 janv. : fusion des mouvements Combat, soviétique Franc-Tireur et Libération en Mouvements 1er sept. : invasion de la Pologne (début de Unis de la Résistance (MUR) la guerre) 2 fév. : l’armée allemande capitule à Stalingrad 1940 27 mai : première réunion du Conseil 10 mai : invasion de la France National de la Résistance (CNR) 17 juin : Le maréchal Pétain, président du 21 juin : arrestation de Jean Moulin conseil, appelle à cesser le combat déc.: fusion des MUR avec les mouvements 18 juin : appel du général de Gaulle à de la zone nord pour constituer le poursuivre le combat aux cotés des alliés Mouvement de Libération Nationale (MLN) britanniques - naissance de la France libre 22 juin : armistice franco-allemand - 1944 instauration d’une ligne de démarcation qui 3 juin : Gouvernement Provisoire de la divise la France en plusieurs zones République Française (GPRF) dirigé par de 10 juil. : Pétain - chef d’état français Gaulle 30 juil. : bataille d’Angleterre 6 juin : débarquement en Normandie 24 oct. : rencontre de Montoire entre Pétain 10 juin : massacre d’Oradour-sur-Glane. et Hitler - début de la collaboration 15 août : débarquement en Provence 11 nov. : premier acte de résistance : 18 août : libération de la prison de Fresnes manifestation patriotique d’étudiants 25-26 août : libération de Paris - de Gaulle parisiens (distribution de tracts et des descend les Champs-élysées premières feuilles clandestines) 1945 1941 27 janvier : Libération par l’Armée rouge d’ mars : structuration du mouvement Franc- Auschwitz, plus grand camp d’extermination Tireur et de concentration mai-juin : création du mouvement de 4-11 fév. : conférence de Yalta résistance communiste Front National avril : libération par les Américians des juin : les communistes rentrent dans la camps d’Ohrdruf, Nordhausen, Buchenwald, résistance Dachau, Mauthausen et par les Britanniques 22 juin : invasion de l’URSS - répression de Bergen-Belsen renforcée à l’égard des militants 16 avril - 2 mai : bataille de Berlin communistes par le régime vichyste et les 30 avril : libération par l’Armée rouge du nazis camp de Ravensbrück nov. : naissance du réseau Combat (dirigé par 8 mai : capitulation allemande Henri Frenay et Bertie Albrecht) 6 - 9 août : envoi de bombes atomiques sur 1er déc. : création du mouvement de Hiroshima et Nagasaki résistance Libération 18 août : libération du camp de Drancy, 7 déc. : attaque japonaise de Pearl Harbor utilisé comme lieu d’internement des juifs - entrée en guerre des états-Unis avant déportation 2 sept. : capitulation japonaise 1942 janv. : application de la « Solution finale » 1948 28 mars : naissance des Francs-Tireurs et 6 août : loi n°48-1251 « statut définitif des Partisans déportés et internés résistants » 16 -17 juil. : rafle du Vel d’Hiv 4 sept. : établissement du Service de Travail Obligatoire (STO) - une partie des réfractaires rejoint le maquis oct. : Le général Delestraint nommé à la tête de l’Armée Secrète 8 nov. : débarquement allié en Afrique du Nord déc. : début de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A) hiver 42/43 : bataille de Stalingrad 5/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
Le devoir de mémoire Le devoir de mémoire est une notion qui est traduisent le refus de la domination apparue au lendemain de la Seconde Guerre allemande. Cette presse clandestine permet mondiale afin que plus jamais d’horreurs de révéler les horreurs du nazisme, de semblables ne se reproduisent. Mettant stimuler les populations frileuses, légitimement l’accent sur la Shoah, d’encourager les sympathisants, de soutenir l’injonction au devoir de mémoire exprime les combattants et de développer chez la aussi l’inquiétude de voir la mémoire population occupée, une hostilité envers submergée par l’oubli. Aujourd’hui élargi à l’envahisseur nazi. Ils servent à contrecarrer d’autres épisodes tragiques de l’Histoire, ce la propagande du gouvernement de Vichy et sentiment qui pousse au souvenir peut et celle de l’occupant. Le mouvement de doit s’appliquer aussi aux actes héroïques résistance Franc-Tireur est né du journal du de la Seconde Guerre mondiale, en même titre (tiré à 165 000 exemplaires) tout particulier la Résistance. comme Combat. La radio était un outil essentiel de la Résistance, une arme à part La Résistance entière. Elle transmet des consignes La Résistance Intérieure française, appelée d’actions à une masse d’auditeurs et envoie en France La Résistance, désigne aux mouvements et réseaux de résistance l’ensemble des mouvements, opérations et des instructions sous la forme de messages réseaux clandestins qui, durant la Seconde codés. Guerre mondiale, ont poursuivi la lutte contre Les grèves, menées en dépit de l’Axe et ses relais collaborationnistes. Cette la violence de la répression, sont aussi des lutte a commencé à l’Armistice du 22 juin actes de résistance utilisés durant 1940 et s’est achevée lors de la Libération l’Occupation, au même titre que la non- en 1944. exécution des ordres et des circulaires dans À l’été 40, malgré le traumatisme de la les administrations. guerre et la défaite de l’armée française, un Parallèlement, la Résistance organise aussi petit pourcentage de femmes et d’hommes une filière d’évasion, en particuliers pour refusent de voir leur pays se soumettre à les aviateurs dont l’avion a été abattu ou l’Allemagne et se faire démanteler. Ces pour les juifs — le réseau Comète, dirigé de personnes sont issues de toutes les familles Belgique par Andrée de Jong. Dans le même de pensées politiques, religieuses ou temps, attentats et sabotages se multiplient philosophiques. Elles vont s’engager, dans toute l’Europe. En France, le groupe de souvent sans moyen, dans un nouveau type Missak Manouchian réalise près de d’affrontement : la résistance. Des étrangers 70 attentats de juillet à octobre 1943. combattent à leurs côtés : antifascistes Des maquis s’organisent, notamment en italiens, antinazis allemands, républicains montagne. espagnols réfugiés en France, immigrés Une résistance caritative vient polonais et arméniens, juifs apatrides… également en aide aux persécutés du Tous sont volontaires, engagés dans la lutte nazisme en leur apportant secours et clandestine, risquant à tout moment d’être protection — les juifs, mais aussi les familles dénoncés, arrêtés, torturés, emprisonnés, de résistants arrêtés ou déportés. On leur exécutés ou déportés. Souvent jeunes, voire apporte des vêtements, de l’argent ou on les très jeunes, ils représentent une petite aide à se cacher. Des prêtres délivrent de minorité courageuse, qui s’est transformée à faux certificats de baptême, des filières de la fin de l’Occupation en un mouvement de médecins clandestins s’organisent pour les contestation beaucoup plus vaste, entraînant juifs dissimulés et les résistants blessés… l’adhésion de la majorité des Français. La Résistance doit surmonter nombre de La Résistance, considérée comme une divisions en interne : d’abord par force occasionnelle, n’est pas incluse dans la cohabitation parfois conflictuelle entre une stratégie élaborée par les Alliés. communistes, non communistes et Pourtant, elle mène un combat sur tous les anticommunistes, entre partisans du général fronts : politique, militaire, intellectuel, de Gaulle et antigaullistes, mais aussi à économique et social. La Résistance part de cause de désaccords sur le plan stratégique rien, il lui faut donc innover et trouver des entre ceux qui préconisent le sabotage et la formes d’actions variées : graffiti, journaux, lutte armée et les autres qui privilégient le tracts, renseignement, manifestations, renseignement, la propagande et l’aide aux sabotage, lutte armée… prisonniers évadés — entre une « résistance Les résistants se regroupent et les organisée » et une « résistance civile ». noyaux initiaux deviennent des mouvements Considéré comme le discours fondateur dont l’action se focalise sur l’information par de la Résistance, l’appel du 18 juin 1940 du la réalisation de journaux clandestins qui général de Gaulle depuis Londres (diffusé 6/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
par la BBC, puis repris dans la presse et par du Conseil National de la Résistance, lieu de des radios étrangères) encourage la prise débat et de négociation permettant de des armes et à ne pas cesser le combat, et maintenir la cohérence au sein de l’Etat mondialise le conflit : « […] Le dernier mot clandestin, qui apporte son soutien au est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? général de Gaulle. L’arrestation de Jean La défaite est-elle définitive ? Non ! […] Car Moulin, le 21 juin 1943, ne remet pas en la France n’est pas seule ! Elle n’est pas cause cette fusion. seule ! Elle n’est pas seule ! […] ». Cet appel La Résistance a participé au succès de aura pour conséquence l’engagement d’un la stratégie alliée bien que son efficacité soit plus grand nombre de personnes dans la difficilement quantifiable. Il est certain que résistance. sans les résistants, la libération de la France à compter de cette date, le régime de la et la défaite de l’ennemi en Europe France libre est fondé, et la Résistance occidentale auraient été plus tardive et le Extérieure française mise en place. Le nombre de pertes plus élevé. Déraillements général de Gaulle incarne la France qui ne de trains, charges explosives, autant plie pas, de nombreux citoyens et soldats d’actions qui causèrent la mort de soldats évacués notamment de Dunkerque allemands, l’empêchement de livraisons cherchent alors à le rejoindre à Londres d’armes ou la libération de prisonniers pour poursuivre le combat au sein des transférés vers l’Allemagne. Certaines Forces françaises libres (FFL), qui actions furent spectaculaires, d’autres moins comprend aussi les forces navales et directes ou plus discrètes : mise hors service aériennes libres. Ce même été 1940, de de lignes haute tension alimentant des nombreux jeunes tentent de venir à Londres usines, sabotage des transformateurs pour continuer le combat et le général de alimentant les centrales électriques, Gaulle décide de leur donner une formation destruction de locomotives, introduction de d’officier, en février 1941 naît alors l’École limaille dans les boîtes à graisse des freins, des Cadets de la France libre. déboulonnage des rails, sabotage des En 1941, les mouvements de résistance écluses afin de paralyser les transports de la Zone Sud (Liberté, Mouvement de fluviaux, disparition simultanée d’une pièce Libération nationale et Libération-Sud) essentielle de telle machine et du stock des donne mandat à Jean Moulin, ancien préfet pièces de rechange, sabotage des câbles révoqué par Vichy en novembre 1940, téléphoniques… En 1942, on dénombre d’obtenir des moyens de Londres. Le 25 environ 60 actions de sabotages par mois, octobre 1941, ce dernier rencontre le on passe à 136 au premier semestre 1943 général de Gaulle, et repart avec la mission puis 514 au second, pour arriver à de rallier les mouvements et de créer une 1080 actions au début de l’année 1944. armée unifiée. Coordonnant les L’expression « prendre le maquis » mouvements de la zone sud, le 27 apparaît à la fin de l’année 1942, quand le novembre 1942, Jean Moulin réunit un gouvernement de Vichy instaure le Service comité qu’il préside avec le général du Travail Obligatoire (STO), suscitant une Delestraint (chef de l’armée secrète), Frenay vive émotion dans la population et poussant (chef du mouvement Combat), d’Astier de la jeunesse à être réfractaire à ce service. La Vigerie (chef du mouvement Libération Certains d’entre eux (ceux ne pouvant pas Sud) et Levy (chef du mouvement Franc- se cacher ou le plus souvent par réflexe Tireur). Pierre Brossolette est chargé de patriotique) deviendront des « maquisards ». créer un comité de coordination des La Résistance s’occupe d’eux et prend en mouvements de zone nord. charge ces jeunes qui viennent grossir ses Début 1943 — évènement historique rangs. Elle leur fournit des faux papiers, les dans l’histoire de la résistance intérieure cache, les ravitaille et les encadre. La française —, les chefs des différents Résistance se développe, gagne en mouvements décident d’établir une direction importance avec l’arrivée de ces nouveaux unique et d’unir leurs forces. C’est Jean venus, et affirme ainsi sa légitimité au sein Moulin qui en prend la tête. Le 27 mai 1943, de la population. à Paris, Jean Moulin réunit 8 mouvements de résistance (3 de zone sud : Combat, Libération sud, Franc-Tireur ; 5 de zone nord : l’Organisation civile et militaire - OCM, Libération Nord, Ceux de la résistance - CDLR, le Front national), 6 tendances (communistes, socialistes, radicaux, démocrates populaires, l’Alliance démocratique, la Fédération républicaine) et 2 syndicats (CGT et CFTC). C’est la création 7/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
Résistance et communication Le graffiti Le graffiti sert aussi de moyen de Le graffiti est probablement le geste de communication. On mentionne ses contestation le plus simple à réaliser et partenaires, son réseau, ses partenaires de vraisemblablement la première et plus détention, on s’indigne, on écrit une dernière ancienne forme de résistance spontanée. fois les noms des êtres aimés. On calomnie Durant la Seconde Guerre mondiale, sa une dernière fois l’ennemi et celui qui vous a pratique prend de l’ampleur, dans les villes dénoncé. L’écriture et les mots deviennent et les villages français les « Vive De Gaulle » des armes, un acte de résistance. Les mots ou les « À bas Pétain » fleurissent entre les des uns et des autres se chevauchent et, croix de Lorraine (symbole de la résistance) sans se répondre directement, sont pourtant et les « V » de la victoire. Si bien que les tous liés. Ils racontent l’Histoire. Allemands stipuleront sur leurs affiches : « l’altération de la présente affiche sera Les chants considérée comme un acte de sabotage et Les chants permettent la communion et puni des peines les plus sévères ». le partage, ils passent à travers les murs et La France occupée utilise ce mode de permettent aux prisonniers d’exprimer leurs communication pour résister. Dans la rue, émotions, de se sentir unis et de ne faire sur les murs des villes et les affiches de plus qu’un. propagande allemande, on trouve les Chant patriotique de la Révolution premières traces du refus de l’Occupation. française, la Marseillaise est devenue par Dans les lieux d’enfermement, les la suite l’hymne nationale de la France. résistants enfermés continuent d’utiliser ce L’hymne, interdit en zone occupée durant moyen d’expression. Ils signent de leurs l’Occupation, s’épanouira dans la France noms ou d’un pseudonyme les murs de leurs libre et dans la Résistance. Les otages, cellules, laissant ici ou là une date (souvent les prisonniers, les condamnés à mort d’exécution), un message pour les proches reprenaient tous en cœur la Marseillaise. encore en vie ou un dernier élan d’espoir Symbole de la liberté, elle tient un rôle (« vive la France »). Ce mode de important. Dans certaines prisons, les communication devient une manière pour résistants enfermés chantent tous les jours à ces femmes et ces hommes de poursuivre la même heure l’hymne national ou pour leur combat, même entre les quatre murs exprimer leur soutien à ceux qui vont se faire d’une cellule de prison, et de laisser des exécutés. Malgré l’interdiction des Allemands traces pour la postérité. de chanter, malgré la torture, la prison Peu étudiés, ces graffitis, porteurs chante. Quand un camp de concentration d’émotion et d’enseignement, sont autant de sera libéré, c’est bien souvent la Marseillaise témoignages intimes au plus proche de que l’on entendra. C’est aussi la Marseillaise la vie de ces détenus. Durant leur qui ponctue les annonces en langue incarcération, beaucoup ont éprouvé française de la BBC. le besoin d’écrire ou de dessiner sur les La Résistance française trouve son murs et le mobilier de leur lieu d’internement. hymne dans le Chant des Partisans, écrit au Faisant d’abord fonction de calendrier, ces printemps 1943 par Joseph Kessel et inscriptions font avant tout mention de soi. Maurice Druon sur une musique composée La solitude et l’isolement agissent par Anna Marly en 1941. Pour les français différemment selon les individus. Signer de qui le découvrent, c’est une mélodie son nom, du bout d’une cuillère aiguisée ou synonyme d’espoir qui glorifie la Résistance. à l’aide d’une mine récupérée clandestinement, sur un bout de mur, pour attester de sa présence. 8/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
1 4 3 2 Moyen de communication à l’intérieur d’une cellule Radio Fresnes 1- Bouche de chaleur ou ascenseur Une radio de prison désigne, le réseau communication avec les cellules d’au-dessus et d’en de communication clandestin mis en place dessous. Possibilité de se servir de la technique de l’ascenseur pour faire monter ou descendre (un contenant par les détenus entre eux et avec l’extérieur. fixé à une ficelle) des objets d’une cellule à l’autre. Communiquer malgré les portes, les murs, 2- Canalisations les grilles, les gardiens et le règlement, c’est communication avec la cellule mitoyenne résister à l’intérieur de la prison. Tous les 3- Cloisons moyens sont bons pour activer ce réseau de communication avec les cellules de gauche et de droite résistance appelé « Radio ». 4- Vasistas On descelle un carreau du vasistas pour communication par l’extérieur avec les autres cellules et appeler les autres à l’extérieur (bâtiment en avec l’extérieur. Possibilité de recourir à la balancoire (un contenant fixé à une ficelle) pour faire passer des objets face, cellules plus éloignées, la campagne), d’une cellule à l’autre. on décloue le chambranle de la fenêtre avec Autres communications possibles des outils de fortune et on utilise pendant les douches, les promenades, les interrogatoires ou « la balançoire » (un contenant fixé à une les procès ; lors de la livraison des repas, des visites, par l’intermédiaire des colis. ficelle) pour se faire passer des missives, des objets ou de la nourriture ; on grimpe sur l’étagère pour parler aux cellules au-dessus « Les voix de Fresnes et en-dessous par la bouche de chaleur et traversaient les murailles, utiliser « l’ascenseur » (un contenant fixé à une ficelle qui passe par le tuyau de couraient le long des chauffage) ; on parle à la cellule mitoyenne façades, donnant, grâce en collant sa bouche au mur ou en parlant aux derniers entrants, les par les canalisations ; on frappe sur les murs et le sol pour entrer en contact avec les nouvelles de la guerre, autres cellules. réconfortant celles et ceux Les détenus trouvent, selon la qui étaient “au secret” dans configuration des lieux d’enfermement, de nombreux moyens de communication et les caches humides et profitent de toutes occasions pour échanger sombres des étages quelques mots : durant la distribution des inférieurs, rendant compte repas, pendant la douche, à travers les colis qu’ils recevaient, et on renvoie son linge sale des interrogatoires, à sa famille (via la Croix Rouge) qui passant des consignes. » contiennent des messages cachés. Témoignage de Jeannette L’Herminier (archives BDIC) 9/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
© ECPAD - Les amis de Franz Stock Exécution au Mont Valérien, photo du sous-officier Clemens Ruther Le parcours d’un prisonnier Lieu d’enfermement Lieux d’exécution Pendant l’Occupation, les lieux Le Mont Valérien d’enfermement sont nombreux en Île-de- Situé à Suresnes dans le département des France : Hauts-de-Seine, forteresse militaire, c’est ––La prison de la Santé, dans laquelle sont l’un des sites principaux d’exécution de détenus et fusillés des militants résistants et d’otages en France par communistes. Située dans le 14e l’armée allemande. De 1941 à 1944, 1008 arrondissement de Paris, elle est hommes y sont exécutés. actuellement en travaux et fermée jusqu’en Les condamnés, transportés en 2019. fourgon depuis les prisons francieliennes, ––La prison du Cherche-Midi, utilisée pour sont d’abord enfermés dans une petite interner des opposants politiques et des chapelle en attendant leur tour (certains y résistants. Fermée définitivement en 1950, gravent un dernier message), puis elle est démolie en 1966. escortés jusqu’à la « clairière des ––La prison de Fresnes, dernière étape pour fusillés », située en contrebas, entourée de de nombreux résistants avant l’exécution hauts talus à l’abri des regards, où se ou la déportation. À partir de 1943, elle dressent cinq poteaux d’exécution. Pour enferme les détenus importants de la que le lieu ne devienne pas un symbole du Gestapo. martyre de la Résistance, les corps sont ––La prison pour femmes de la Roquette, où disséminés anonymement dans les sont internées 4 000 résistantes entre cimetières de la région parisienne. 1940 et 1944. Fermée en 1974, elle laisse Dès le 18 juin 1945, le général de place à un square. Gaulle vient rendre hommage aux ––Le camp de Drancy, plaque tournante des « massacrés et fusillés ». Le 11 novembre déportations juives en France. Le site 1946, 15 dépouilles de combattants de la abrite aujourd’hui un grand ensemble seconde guerre mondiale sont inhumées d’habitations. dans une crypte (un seizième corps sera ––Le camp de Royallieu à Compiègne, camp ajouté en 1952). Haut-lieu de la mémoire de transit avant la déportation. nationale, le mémorial de la France ––Le Fort de Romainville, réquisitionné par combattante qui l’habite rend compte de les Allemands en 1940 comme un camp cette histoire. La crypte accueille les corps d’internement. de 11 militaires (dont 2 tirailleurs d’Afrique du Nord, 2 tirailleurs d’Afrique noire et 3 membres des Forces françaises libres), ainsi que 5 résistants intérieurs (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise) : 10/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
––1. Diasso Kal Boutie (1919-1940), Le stand de tir de Balard soldat au 16e régiment de tirailleurs sénégalais, tué à l’ennemi le 28 mai 1940 à Fouilloy (Somme) ; Situé dans le 15e arrondissement de Paris, le stand de tir de Balard est initialement destiné ––2. Edmond Grethen (1898-1945), inspecteur en chef de la garde indochinoise, fusillé par les à la Police Nationale pour les entraînement Japonais le 16 mars 1945 à Thakhek, Laos ; de tir. Dès juin 1940, il est réquisitionné par ––3. Raymond Anne (1922-1944), les Allemands et devient, dans le plus grand sergent FFI, dit « Filochard », tué à l’ennemi le 21 juillet secret, un lieu de tortures et d’exécutions. 1944 à Vassieux-en-Vercors, Drôme ; Découvert à la Libération, détruit en 1964, il ––4. Maboulkede (1921-1944), n’en reste aucune trace aujourd’hui. soldat au 24e bataillon de marche (BM 24) de la 1re division française libre (1re DFL), tué à l’ennemi le 22 août 1944 à Les témoignages relatent : des poteaux La Garde (Var) ; d’exécution ; un mur recouvert d’amiante ––5. Berty Albrecht (1893-1943), avec des centaines de traces de mains ; des résistante, torturée, s’est suicidée à la prison de Fresnes cercueils contenant chacun plusieurs corps ; en mai 1943 ; des fours alimentés au gaz destinés à brûler ––6. Maurice Debout (1914-1944), les corps des martyrs, qui n’ont jamais été prisonnier de guerre, fusillé le 13 mars 1944 à Oberhonau (Bavière) pour refus d’obéissance ; retrouvés, une chambre à gaz. Le premier massacre a lieu le 6 juillet ––7. Pierre Ulmer (1916-1940), militaire au 4e régiment de dragons portés, tué à l’ennemi 1942. 143 personnes y sont torturées et le 24 mai 1940 pendant la campagne de France à la ferme fusillées. Parmi les victimes, figurent de Berthonval (Pas-de-Calais) ; 5 lycéens du lycée Buffon (Jean-Marie ––8. Georges Brière (1922-1944), Arthus, 17 ans - Jacques Baudry, 20 ans - matelot au 1er régiment de fusiliers marins, tué à l’ennemi le 25 novembre 1944 à Giromagny (Territoire de Belfort) ; Pierre Benoît, 17 ans - Pierre Grelot, 19 ans - Lucien Legros, 18 ans), le réseau de ––9. Caveau vide, réservé au compagnon de la Libération qui va s’éteindre le dernier ; renseignement et d’action de Robert Beck, des Francs-Tireurs et Partisans français, des ––10. Alfred Touny (1886-1944), résistant, fusillé en avril 1944 à Arras (Pas-de-Calais) ; Franc-Tireur - Main-d’oeuvre immigrée (FTP-MOI) qui ont donné leur vie pour leur ––11. Jean Charrier (1920-1944), soldat au 152e régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 26 patrie d’adoption, des gaullistes, des décembre 1944 à Courtelevant (Territoire de Belfort) ; résistants Nacht und Nebel non identifiés. ––12. Allal Ould M’Hamed Ben Semers (1920-1944), soldat au 1er régiment de tirailleurs marocains, tué à Déportation l’ennemi le 6 octobre 1944 à Briançon (Hautes-Alpes) ; On estime à un peu plus de 85 000 le ––13. Mohamed Amar Hedhili Ben Salem Ben Hadj (1913-1940), nombre de résistants déportés durant la soldat au 4e régiment de tirailleurs tunisiens, tué à l’ennemi le 16 juin 1940 à Aunay-sous-Auneau (Eure-et-Loir) ; Seconde Guerre mondiale. La moitié n’en reviendra jamais. À partir de 1941, l’échec ––14. Henri Arnaud (1907-1944), commandant la 4e escadre de chasse, tué à l’ennemi le des formes traditionnelles de répression et 12 septembre 1944 à Roppe (Territoire de Belfort) ; notamment des fusillades d’otages entraîne ––15. Maurice (Marius) Duport (1919-1944), l’instauration systématique de la déportation. sous-lieutenant au 22e bataillon de marche nord-africain Un flux régulier de déportés est envoyé vers (22e BMNA) (1re DFL), tué à l’ennemi pendant la campagne d’Italie, le 14 mai 1944 à San Clemente, Italie; les camps de concentration du IIIe Reich, sans savoir où ils sont emmenés. ––16. Antonin Mourgues (1919-1942), caporal-chef au bataillon d’infanterie de marine et du L’application du décret NN (Nacht und Nebel Pacifique (BIMP), tué à l’ennemi le 1er novembre 1942 à El / Nuit et brouillard) — nom de code « des Mreir (Égypte), au cours de la seconde bataille d’El Alamein ; directives sur la poursuite pour infraction contre le Reich ou les forces d’occupation » ––17. Renée Lévy (1906-1943), résistante, décapitée le 31 août 1943 à la prison de — du 7 décembre 1941, porte à son comble Cologne (Allemagne). cette logique. Le décret prévoit la déportation secrète sur le territoire du Reich de toute personne représentant « un danger pour la sécurité de l’armée allemande ». Internées dans un camp de concentration, dans l’attente théorique d’un jugement, les victimes sont vouées à disparaître sans laisser de trace. 11/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
Carte postale représentant la prison de Fresnes Prison de Fresnes Construit de 1895 à 1898 par l’architecte incarcérés. Pierre Laval et Robert Brasillach, Henri Poussin, l’ensemble rompt avec une qui y consacre un cycle de poèmes, y sont conception traditionnelle en étoile, au profit exécutés en 1945. Durant la guerre de longs bâtiments placés parallèlement les d’Algérie, ce sont de très nombreux uns aux autres et séparés par de larges membres du FLN, les futurs dirigeants espaces. Il répond à la double nécessité, algériens et des « porteurs de valise » qui y d’une part, d’instaurer un régime cellulaire sont enfermés. Inversement quand permettant de soustraire le condamné à l’indépendance de l’Algérie est proclamée, ses codétenus, et, d’autre part, de c’est au tour de l’OAS, de généraux et de remplacer les vieilles prisons parisiennes nombreux militaires français d’en peupler les par un établissement « modèle », situé en cellules. Depuis octobre 2014, le dehors de la capitale. Il s’agit de nettoyer regroupement des islamistes y est testé : les Paris de ses « rebus » avant l’exposition éléments « radicaux » sont rassemblés dans universelle de 1900. Hygiénique et la même partie de la prison afin de les fonctionnel, le nouvel établissement fut empêcher de recruter au sein des autres longtemps considéré détenus. comme trop luxueux. Aujourd’hui, Fresnes regroupe une Triste miroir, la population de Fresnes a maison d’arrêt d’hommes, le centre national toujours suivi l’actualité française et son d’observation (CNO), une maison d’arrêt de histoire. Pendant la Seconde Guerre femmes et l’établissement public de santé Mondiale, elle est le symbole du joug national de Fresnes (EPSNF) installé dans allemand et de la répression vichyste. l’ancienne infirmerie centrale. C’est, après Beaucoup de résistants sont passés par Fleury-Mérogis, le second établissement Fresnes, sans en revenir, qu’ils aient été pénitentiaire français par sa taille et le torturés à mort, fusillés ou guillotinés, nombre de personnes incarcérées (plus de déportés en Allemagne ou en Pologne. 2000 pour 1700 places). « Une sorte de gare de triage, d’où l’on partait pour l’inconnu ». Après la Libération, durant l’épuration, des collaborateurs y sont 12/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
? Philippe Letailleur 10 individus surveille. Devenu agent du Komintern, il dirige un réseau secret chargé de 10 noms ont été retenus parmis les 40 qui transmettre des informations aux services ont été identifiés dans le livre de Calet : secrets soviétiques et de détruire des sites agricoles réquisitionnés par les Allemands. Bertie Albrecht Arrêté par la police allemande le 2 juillet Née en 1893 à Marseille, infirmière durant la 1942, emprisonné à Fresnes et à la Santé, il première guerre mondiale. Mariée à un est condamné pour « activité de Franc- banquier hollandais qui lui donne deux Tireur, espionnage et aide à l’ennemi ». Il enfants, elle réside en Hollande puis en essaie de mettre fin à ses jours en prison Angleterre. Elle s’intéresse à la condition pour éviter de parler sous la torture, il est féminine, et de retour à Paris en 1931, milite fusillé au Stand de Tir de Balard le 6 février pour le contrôle des naissances et le droit à 1943 À vous et à la vie, lettres de fusillés du Mont-Valérien l’avortement. Elle vient en aide aux réfugiés (1940-1944), Editions Tallandier et ministère de la Défense, victimes du nazisme, devient surintendante 2010 [dernière lettre de Robert Beck à ses enfants et à ses amis] d’usine et entre aux établissements Fulmen Web : https://drive.google.com/drive/folders/0BycvH011Lic_ de Vierzon. Elle fait passer la ligne de V2Z5b3NPNjdHWlE [sur Robert Beck et le stand de tir de Balard] démarcation à des prisonniers évadés, crée aux côtés d’Henri Frenay le Mouvement de Frédéric Dejongh libération nationale qui devient par la suite le Né en 1897 à Bruxelles, il est enseignant et mouvement Combat. Arrêtée en avril 1942, directeur d’école primaire. Pendant la guerre, condamnée à 6 mois de prison, elle simule il s’occupe de l’intendance de la la folie pour être transférée dans un asile dissimulation d’aviateurs en Belgique. En psychiatrique d’où elle est libérée par un avril 1942, il vient s’occuper d’opérations de commando et l’aide de son médecin et de sa sauvetage à Paris dans le cadre du réseau fille. Arrêtée de nouveau en mai 1943, elle Comète, filière d’évasion et d’acheminement est torturée et incarcérée à la prison de de militaires alliés vers l’Angleterre, fondé Montluc à Lyon, puis à Fresnes, où elle se par sa fille Andrée. Interpellé en juin 1943 pend dans sa cellule. Élevée au titre de par la police allemande, il est emprisonné à compagnon de la Résistance, elle est Fresnes, condamné à mort « pour inhumée dans la crypte du mémorial du Mont intelligence avec l’ennemi » et fusillé le 28 Valérien. mars 1944 au Mont Valérien. Sa fille, née en Albrecht Mireille, Les oubliés de l’ombre, Éditions du Rocher, 2007 1916, est une des rares femmes chefs de Albrecht Mireille, Vivre au lieu d’exister. La vie exceptionnelle de Berty Albrecht, Compagnon de la Libération, Éditions du réseau de résistance. Arrêtée en mars 1943, Rocher, 2015 [monographie par sa fille] elle est également incarcérée à Fresnes puis Fresnay Henri, La vie finira, Éditions Robert Laffont, 1973. [mémoires du fondateur de Combat] déportée à Ravensbrück et Mauthausen dont Granet Marie et Michel Henri, Combat, Histoire d’un elle revient vivante. mouvement de Résistance, PUF, 1957. d’Udekem d’Acoz Marie-Pierre, Andrée De Jongh. Une vie Missika Dominique, Berty Albrecht, Perrin, 2005. de résistante, Racine, 2016. [monographie] Jouan Cécile (Suzanne Wittek-de Jongh), Comète : histoire Polack Emmanuelle, Femmes en résistance, Casterman, d’une ligne d’évasion, Veurne, 1948. 2015 [bande dessinée dont une partie est consacrée à B. Web : http://www.cometeline.org/ [le réseau Comète] Albrecht] « Berty Albrecht par sa fille Mireille », http://www.dailymotion. com/video/x1b5l0t Robert Delattre Numéros du journal Combat sur le site de la BNF : http:// gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34501455d/date Né en 1914 à Boulogne-sur-Mer, aide- chimiste, il est mobilisé pendant la guerre. Robert Beck Capturé et interné, il réussit à s’évader et à Né en 1897 à Arpajon, il entre au PCF en rejoindre Londres. Recruté par Bureau 1925, en est « exclu » en 1935 afin de central des renseignements et action de la brouiller les pistes de la police qui le France libre, il devient opérateur radio. Il 13/17 Dossier pédagogique Mabel Murs de Fresnes Octobre 18 février 2019
travaille aux côtés du Colonel Remy. au Mont Valérien. Parachuté en Franc, il s’occupe de récupérer des chargements et des hommes ou de les Philippe Letailleur faire partir. Arrêté en mai 1942, il est Né en 1920 à Louviers. Avec sa bande, incarcéré à Fresnes, où il décède à la suite il participe à plusieurs vols. Le groupe se des tortures endurées le 13 mai 1943 à livre en janvier 1944 au braquage de la paie l’infirmerie de la prison. Son frère Pierre, des salariés de l’entreprise de téléphonie arrêté en juin 1942, est également enfermé à SAGEM à Argenteuil et se fait arrêter Fresnes et meurt en déportation. quelques semaines plus tard pour « vol à Remy, Mémoires d’un agent secret de la France Libre, Editions France-Empire, 1946-1961, 3 tomes. main armée » par la police nationale. Les membres du groupe prétendent agir pour la Paul Docquois Résistance au nom du réseau « Libre Né à Calais en 1916, il travaille à la Patrie », mais travaillent pour leur compte. Compagnie des chemins de fer du Nord puis Condamnés à mort pour « vol et à la SNCF. Après l’appel du 22 juin, il rejoint banditisme », ils sont emprisonnés à Fresnes la lutte clandestine au sein de la résistance et exécutés le 20 juin 1944 au Stand de tir ferroviaire et de différents réseaux. Il diffuse de Balard. des journaux clandestins, renseigne, distribue des faux-papiers, se met en lien Annick Pizigot avec une filière de parachutage d’armes. Il Née en 1924 à Locminé, elle travaille dans rentre en contact avec L’intelligence Service l’hôtel-restaurant de ses parents. Elle devient et Résistance-Fer. Arrêté en mars 1944 par très jeune membre des Forces françaises la Gestapo, condamnée deux fois à mort intérieures (FFI) et agent de liaison du pour « aide à des parachutistes et Bureau des opérations aériennes du intelligence avec l’ennemi », il est libéré le 18 Morbihan, pour lequel elle transmet des août 1944 à la libération de Paris. Il tient un messages et des armes. Arrêtée en avril journal sur sa détention à Fresnes. Après la 1944, elle est emprisonnée à Locminé, à guerre, il est envoyé en Allemagne au Vannes puis à Fresnes. Condamnée à mort, détachement d’occupation des chemins de sa peine est commuée aux travaux forcés, fer français. A son retour, il devient conseiller elle est déportée à Ravensbrück, puis à municipal de Deuil-La Barre. Il meurt en Mauthausen. Libérée le 24 avril 1945 par la 1991. Croix Rouge, elle meurt en Suisse le 26 novembre 1945 des suites de sa déportation. Docteur Devau, Jour d’épreuves dans le Morbihan, Louis Jaconelli dit Le Valeureux Imprimerie Kapp, 1945. Né en 1926 à Aubervilliers, Jaconelli travaille chez un électricien. En 1943, approché par Huguette Prunier dite Juliette des militants communistes, il rentre à l’âge Née en 1913 à Paris, Huguette Prunier dit de 17 ans chez les Francs-Tireurs et Juliette, sténodactylo au Secours Rouge, Partisans, dans le groupe Paul Vaillant s’engage dans les Francs-Tireurs et Couturier d’Aubervilliers. Arrêté le 12 avril Partisans français en 1940. Elle est arrêtée 1944 par la Police française, les Brigades le 2 août 1943 par la Gestapo avec son mari Spéciales II, il est condamné pour « Robert Blache, journaliste à l’Humanité et à participation à un groupe terroriste ». Il entre la Défense, pour « propagande communiste le 17 avril 1944 à Fresnes. Le 14 août 1944, ». Le couple cache un poste de TSF dans il part de Compiègne pour Buchenwald, puis leur pavillon à Raincy pour le compte du Dora-Ellrich où il meurt le 3 mars 1945 réseau soviétique de l’orchestre Rouge. durant l’acheminement d’un convoi de Condamnée à mort par un tribunal allemand malades vers Mauthausen. le 13 janvier 1944, elle est enfermée à Fresnes et mise au secret. Elle meurt André Lamarre exécutée le 5 août 1944 à un endroit non Né en 1926 à Paris, mousse-mécanicien renseigné. dans la marine nationale. Il s’engage en Bourgeois Guillaume, La Véritable histoire de l’orchestre rouge, Nouveau monde éditions, 2015. janvier 1943 dans les FTP Alsace Lorraine. Hany-Lefèvre Noémi, Six mois à Fresnes, Ernest Il participe à une expropriation punitive chez Flammarion, 1945. [témoigne de la présence de Juliette] un boucher (qui avait dénoncé des réfractaires au STO), à un vol de textile à la gare d’Austerlitz et au désarmement de gardiens d’une usine de la Compagnie des eaux de Gentilly. Il transporte des armes, participe à un déraillement d’un train. Arrêté en décembre 1943 par les Brigades spéciales, puis livré aux Allemands, il est incarcéré à Fresnes et fusillé le 5 avril 1944 14/17 Mabel Dossier pédagogique Octobre Murs de Fresnes 18 février 2019
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