NEUROSCIENCES CLINIQUES - 2015 . Volume 15 . Numéro 1 - CMA Neurosc site officiel
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M O U V E M E N T S Mars 2015 M O U V E M E N T S Publication officielle du Club des Mouvements Anormaux (ASBL – Loi 1901) Revue trimestrielle 2015 – Volume 15 – Numéro 1 Rédacteur en Chef Editeur Responsable M. Gonce (Liège) M. Gonce Rue Sainte-Marie, 38 – B/4000 Liège Comité de Rédaction F. Durif (Clermont-Ferrand), Adresse pour correspondance P. Jedynak (Paris), M. Vidailhet (Paris) Rue Sainte-Marie, 38 – B/4000 Liège – Tél. : 04 222 38 57 – cma@cma.neurosc.be Responsable des rubriques – www.cma.neurosc.be Revue Générale : M. Gonce (Liège) Faits et Opinions : Avertissements P. Damier (Nantes), P. Krack (Grenoble) Les avis, opinions et articles publiés dans Images et Commentaires : « Mouvements Neurosciences Cliniques » M. Anheim (Strasbourg), P. Jedynak (Paris), n’engagent que les auteurs. En raison de A. Doe de Maindreville (Paris) l’évolution des sciences médicales, l’éditeur Revue de Presse : recommande une vérification des attitudes A.Marques (Clermont-Ferrand), D. Gayraud diagnostiques ou thérapeutiques proposées. (Aix-en-Provence), A. Eusebio (Paris) Ceci est particulièrement vrai lorsque les traitements ne correspondent pas strictement aux articles de l’AMM (Autorisation de Comité de Lecture Mise sur le Marché). Tous droits de Y. Agid (Paris), M. Borg (Nice), traduction, d’adaptation et de reproduction E. Broussolle (Lyon), P. Damier (Nantes), par tous procédés réservés pour tous pays. A. Destée (Lille), B. Dubois (Paris), A. Durr (Paris), M.C. Mouren-Simeoni (Paris), G. Fenelon (Paris), P. Pollak (Genève), O. Rascol (Toulouse), F. Tison (Bordeaux), C. Partenariat Tranchant (Strasbourg), M. Verin (Rennes), Lundbeck/Teva – Medtronic – Allergan – F. Viallet (Aix-en-Provence), D. Zegers de Merz – Eusa – Ipsen – UCB - Orkyn Beyl (Bruxelles) 2 Secrétariat L. Giroux
sommaire Revue Générale Orientation des investigations biologiques devant un mouvement anormal M. del Mar Amador, F. Sedel, D. Grabli 5 ………………………………………………………………………………… Images et Commentaires M. Anheim CMA du 01 octobre 2014 CMA du 19 novembre 2014 23 ………………………………………………………………………………… Revue de Presse A. Marques 33 ………………………………………………………………………………… Agenda 2015 45 Remerciements aux sponsors : Lundbeck/Teva – Medtronic – Allergan – Merz – Eusa – Ipsen – UCB - Orkyn 30
M O U V E M E N T S Mars 2015 LE CMA REMERCIE SES FIDELES PARTENAIRES 3
M O U V E M E N T S Mars 2015 4 5
M O U V E M E N T S Mars 2015 revue générale ORIENTATION DES INVESTIGATIONS BIOLOGIQUES DEVANT UN MOUVEMENT ANORMAL M. del MAR AMADOR, F. SEDEL, D. GRABLI Bien que les « mouvements antécédents personnels et de prises anormaux » occupent une place un médicamenteuses qui pourraient ou peu particulière en Neurologie, la être impliquées dans la genèse, ou démarche diagnostique devant ce être intriquées avec la symptôme ne diffère pas de celle symptomatologie analysée, ainsi adoptée face à d’autres que par la recherche systématique manifestations neurologiques. Pour d’antécédents familiaux avec au cette raison, la question des mieux la réalisation d’un arbre examens biologiques pertinents généalogique. Par la suite, et devant un mouvement anormal se comme toujours en médecine, le pose au terme d’une démarche recueil de l’âge de début des signes, diagnostique orientée par la mode d’installation et évolution clinique au sens large et par dans le temps est très informatif. l’imagerie cérébrale, complément L’examen neurologique, même s’il aujourd’hui indissociable de la est souvent rendu difficile par les clinique devant des tableaux mouvements anormaux, doit être complexes et atypiques. Dans le cas systématique et détaillé à la des mouvements anormaux, l’étape recherche d’une éventuelle déterminante pour la poursuite des symptomatologie neurologique investigations est la caractérisation associée. En effet, ces signes du type de mouvement à partir associés permettent, en enrichissant d’une une analyse sémiologique le tableau clinique, de réduire les fine. La démarche diagnostique possibilités diagnostiques et s’appuie également sur d’orienter les examens l’interrogatoire détaillé des complémentaires. La présence de 5
M O U V E M E N T S Mars 2015 certaines anomalies à l’imagerie mais il faut garder à l’esprit que cérébrale est parfois spécifique d’autres diagnostics différentiels d’une étiologie ou type de exceptionnels pourraient être pathologie en particulier. La discutés si l’ensemble du bilan caractérisation électrophysiologique étiologique venait à être négatif. (enregistrement polygraphique des Pour ces derniers, il s’agit dans la mouvements anormaux ou des plupart des cas de situations mouvements oculaires) est utile rapportées de façon anecdotique lorsque l’examen clinique n’est pas dans la littérature, elles ne seront univoque. Dans certains cas, ces pas considérées dans cette revue. études permettent de préciser des Les mouvements anormaux peuvent éléments de physiopathologie du être sous-tendus par une grande mouvement anormal comme c’est variété de mécanismes étiologiques le cas pour l’enregistrement des (génétiques, dysimmunes, myoclonies qui détermine leur métaboliques, infectieux, toxiques). générateur. Le but de cet article est de proposer Devant un mouvement anormal, la une trame permettant, face à une porte d’entrée diagnostique doit situation précise, d’avoir une vue être le symptôme dominant le d’ensemble sur les étiologies les tableau clinique. La classification plus fréquentes pouvant être phénoménologique classique des discutées dans le but de hiérarchiser mouvements anormaux permet, le les examens biologiques. plus souvent en association aux données de l’imagerie, de raisonner en privilégiant d’une part les Syndrome parkinsonien étiologies les plus fréquentes et Le syndrome parkinsonien est d’autre part les étiologies pouvant constitué par la triade akinésie, être sanctionnées par une tremblement de repos et rigidité intervention thérapeutique. Dans le plastique. Dans la maladie de cas des maladies génétiques, Parkinson le syndrome l’intérêt majeur du diagnostic, au- parkinsonien est qualifié de delà de mettre fin à une errance typique, c’est-à-dire s’il est diagnostique parfois longue et unilatéral ou nettement difficile pour les patients et les asymétrique, répondant au familles, est celui du conseil traitement dopaminergique et se génétique. Nous avons orienté cette présentant de façon isolée. Cette revue en fonction de ces critères, situation permet d’arrêter les 6
M O U V E M E N T S Mars 2015 explorations. Cependant chez le étiologique. Les syndromes sujet jeune (en particulier de moins parkinsoniens atypiques les plus de 30 ans) ou en cas d’histoire fréquemment rencontrés sont familiale, des explorations d’origine iatrogène (neuroleptiques) génétiques peuvent être proposées, ou neurodégénérative chez les même si la place du diagnostic sujets au de delà de 40 ans. Dans génétique reste limitée le plus ces cas le diagnostic est porté par souvent au cadre de la recherche. un faisceau d’arguments ne faisant La prudence dans la réalisation de pas intervenir les examens certains tests génétiques s’impose biologiques. En dehors de ce cadre, d’autant plus que le conseil et en particulier devant un génétique, au-delà de ses limites syndrome parkinsonien du sujet « classiques » en raison de la jeune, l’IRM cérébrale s’avère variabilité de la pénétrance de la indispensable. Devant un syndrome maladie (par exemple pour parkinsonien atypique, c’est parfois LRKK2), est en difficulté face à l’association à une autre atteinte d’autres gènes plus récemment neurologique qui permettra de décrits, qui posent le problème de la guider les explorations. Ainsi large variabilité phénotypique qui l’étude des mouvements oculaires, leur est associée. Cette difficulté l’électromyogramme, la liée au diagnostic moléculaire est consultation d’ophtalmologie ou le illustrée par le gène prototypique bilan neuropsychologique devront C9ORF72, découvert en 2011, être réalisés en fonction de la responsable de démences fronto- clinique. Enfin la scintigraphie au 123 temporales, de sclérose latérale I-FP-CIT (DAT-Scan*) permet amyotrophique mais aussi de uniquement de répondre de manière syndromes parkinsoniens et de univoque à la question de phénocopies de la maladie de l’existence ou non d’une Huntington. De façon générale, la dénervation dopaminergique. Le présence d’atypies au cours d’un résultat ne permet le plus souvent syndrome parkinsonien doit pas d’apporter des éléments conduire à poursuivre le bilan d’orientation étiologique. 7
M O U V E M E N T S Mars 2015 Situations Causes Tests biologiques Syndrome parkinsonien typique isolé - - Maladie de Parkinson idiopathique - Aucun Sporadique (> 40 ans) - Début - Mutations Parkine - Tests génétiques précoce - Mutations PINK1 et DJ1 pas en routine (< 40 ans) Si allure sporadique, la rentabilité du - Hérédité diagnostic génétique décroit à partir de 30 autosomique ans récessive - Hérédité - Mutations LRRK2 - Tests génétiques autosomique (en routine seulement G2019S) dominante - Mutations du gène de l’α-synucléine (rares) - Mutations hétérozygotes de GBA (formes sévères) Syndrome parkinsonien atypique ou peu dopa sensible - Début - Maladie de Wilson - Cuprémie, Cuprurie précoce (< des 24 heures, 40 ans) Céruloplasmine - A tout âge Pathologies hérédo-métaboliques : - (1) Mesure de si signes - Ralentissement des saccades horizontales : l’activité de la spécifiques Maladie de Gaucher (1) glucocérébrosidase associés - Ralentissement des saccades verticales : - (2) Test à la filipine Niemann-Pick C (2) (biopsie de peau) - Antécédents familiaux de démence - (3) biopsie de frontotemporale ou sclérose latérale l’amygdale, 14-3-3 amyotrophique : dans le LCR Mutation C9ORF72 - (4) Dosage de la - Neuropathie périphérique : progranuline Mutation POLG plasmatique - Paraparésie spastique et corps calleux fin : - (5) Dosage des Mutations SPG11, SPG15 biomarqueurs dans le - Paraparésie spastique, troubles de LCR l’oculomotricité, troubles psychiatriques : - (6) Dosage du 8
M O U V E M E N T S Mars 2015 Mutations PLA2G6, FBXO7, AT13A2 cholestanol (Kufor-Rakeb Syndrome) - (7) Dosage du - Myoclonies, troubles cognitifs (syndrome manganèse cortico-basal-like) : - Tests génétiques Maladie de Creutzfeld Jakob (3), Mutation progranuline (4), Maladie d’Alzheimer (5), Mutation MAPT (histoire familiale) - Avec atrophie ponto-cérébelleuse (atrophie multisystématisée-like) : Mutations SCA2 et SCA3, FXTAS - Cataracte, diarrhées, xanthomes tendineux : Xanthomatose cérébrotendineuse (6) Pathologies acquises : - Hypersignal T1 des noyaux gris centraux : Hypermanganesémie (7) Dystonie maladie de Wilson doivent être La dystonie est caractérisée par une évoqués également de façon contraction musculaire involontaire systématique. La sémiologique de et tonique, souvent par co- la dystonie est toutefois activation du muscle agoniste et déterminante car les dystonies antagoniste. Cette contraction focales classiques (dystonies anormale est à l’origine de isolées) ne nécessitent pas de la mouvements involontaires ou des réalisation d’autres examens postures anormales. Comme pour le paracliniques, alors que syndrome parkinsonien, ce sont les l’association à d’autres signes atypies du tableau qui doivent faire neurologiques (dystonies pousser les explorations. Dans tous combinées), l’atteinte de les cas, les étiologies pouvant l’extrémité céphalique et en bénéficier d’un traitement doivent particulier la présence d’une être recherchées en priorité. Ainsi, dysarthrie ou d’une atteinte du un test thérapeutique à la Dopa doit tronc doivent faire poursuivre les être systématiquement proposé explorations à la recherche d’une (dystonies sensibles à la dopa). Le cause. En première intention sera déficit intracérébral en folates et la réalisée une IRM cérébrale, 9
M O U V E M E N T S Mars 2015 permettant la mise en évidence, ou permettra encore une fois d’orienter pas, d’anomalies au niveau des les explorations. noyaux gris centraux, dont l’aspect Situations Causes Tests biologiques Dystonie cliniquement isolée (pas d’autres signes neurologiques, IRM cérébrale normale) - Dystonies Génétiques non identifiées/ - Aucun focales idiopathiques - Blépharospasme, torticolis spasmodique, dystonies de fonction - Dystonie - Dystonie généralisée : Mutation - Tests génétiques étendue ou TOR1A, THAP1 à début - Dystonie cervicale : Mutation CIZ1 précoce - Dystonie craniocervicale : Mutation (< 20 ans) GNAL, ANO3 - Avec dysphonie : Mutation TUBB4 Dystonie atypique, IRM normale (pas d’anomalie des noyaux gris centraux à l’IRM) - Dystonie - Gangliosidoses à GM1 (1) et GM2 (2) - (1) Activité non - Maladie de Nieman-Pick type C (cf. sd enzymatique de la beta améliorée parkinsonien) galactosidase par la dopa - Maladie de Lesch-Nyhan (sexe masculin) - (2) Activité (3) enzymatique des - Homocystinurie (4) hexosaminidases - Ataxie par déficit en Vitamine E (AVED) - (3) Activité (5) hypoxanthine-guanine - Déficit en guanidinoacétate phosphoribosyl- méthyltransférase (GAMT) (retard transférase développemental ou déclin cognitif, - (4) Chromatographie épilepsie) (6) des AA plasmatiques, - Ataxie télangiectasie (AT) (7) homocystéine - ARCA2 (ataxie lentement progressive, - (5) Dosage de la épisodes stroke-like, coenzyme Q10) (8) vitamine E - Maladie de Huntington (MH) et MH-like - (6) Activité (cf. chorées) enzymatique de la - Mutation ALS2 (tétraparésie spastique, GAMT (biopsie de 10
M O U V E M E N T S Mars 2015 début dans l’enfance) (8) peau) - (7) Alpha-Foeto Protéine, caryotype - (8) Mutation ADKC3 Dystonie atypique, IRM anormale - Hypersignaux T2 : - (9) chromatographie Orientation - Maladie de Wilson (cf. syndrome des acides organiques en fonction parkinsonien) urinaires de - Acidurie hydroxyglutarique (9) - (10) Lactates, l’anomalie Hypersignal T2 ou nécrose des noyaux pyruvates, biopsie de IRM gris centraux : muscle, étude de la - Cytopathie mitochondriale (syndrome de chaîne respiratoire, Leigh) (10) génétique - Déficit en pyruvate déshydrogénase - (11)Activité (PDH) (11) enzymatique PDH - Déficit en coenzyme Q10 (12) - (12) dosage du - Encéphalopathie sensible à la biotine (13) coenzymeQ10 - Déficit en sulfite oxydase (14) - (13) Mutation Hyposignal T2* (dépôts ferriques) : NBIA SLC19A3 (Neurodegeneration with Brain Iron - (14) Recherche de Accumulation) : sulfites dans les urines - PKAN (Pantothenate Kinase-Associated (bandelette réactive) Neurodegeneration) (le plus fréquent, - (15) Mutation dépôts ferriques pallidums centrés d’un PANK2 hypersignal=œil du tigre) (15) - (16) Ferritine, - Acéruloplasminémie (dégénérescence de mutation CP la rétine, diabète) (16) - (17) Ferritine, - Neuroferritinopathie (autosomique mutation FTL dominante) (17) - (18) Mutation - PLAN (PLA2G6-Associated PLAG2G6 Neurodegeneration) ou dystrophie neuro- - (19) Mutation axonale (18) C19ORF12 - MPAN (Mitochondrial-membrane - (20) Mutation Protein-Associated Neurodegeneration) WDR45 (19) - (21) Mutation FA2H - BPAN (Beta-propeller Protein-Associated - (22) Mutation Neurodegeneration) (20) ATP13A2 11
M O U V E M E N T S Mars 2015 - Hypersignaux T2 : - (9) chromatographie Orientation - Maladie de Wilson (cf. syndrome des acides organiques en fonction parkinsonien) urinaires de - Acidurie hydroxyglutarique (9) - (10) Lactates, l’anomalie Hypersignal T2 ou nécrose des noyaux pyruvates, biopsie de IRM gris centraux : muscle, étude de la - Cytopathie mitochondriale (syndrome de chaîne respiratoire, Leigh) (10) génétique - Déficit en pyruvate déshydrogénase - (11)Activité (PDH) (11) enzymatique PDH - Déficit en coenzyme Q10 (12) - (12) dosage du - Encéphalopathie sensible à la biotine (13) coenzymeQ10 - Déficit en sulfite oxydase (14) - (13) Mutation Hyposignal T2* (dépôts ferriques) : NBIA SLC19A3 (Neurodegeneration with Brain Iron - (14) Recherche de Accumulation) : sulfites dans les urines - PKAN (Pantothenate Kinase-Associated (bandelette réactive) Neurodegeneration) (le plus fréquent, - (15) Mutation dépôts ferriques pallidums centrés d’un PANK2 hypersignal=œil du tigre) (15) - (16) Ferritine, - Acéruloplasminémie (dégénérescence de mutation CP la rétine, diabète) (16) - (17) Ferritine, - Neuroferritinopathie (autosomique mutation FTL dominante) (17) - (18) Mutation - PLAN (PLA2G6-Associated PLAG2G6 Neurodegeneration) ou dystrophie neuro- - (19) Mutation axonale (18) C19ORF12 - MPAN (Mitochondrial-membrane - (20) Mutation Protein-Associated Neurodegeneration) WDR45 (19) - (21) Mutation FA2H - BPAN (Beta-propeller Protein-Associated - (22) Mutation Neurodegeneration) (20) ATP13A2 - FAHN (Fatty Acid Hydroxylase- - (23) Mutation associated Neurodegeneration) (21) DCAF17 / C2ORF37 - Kufor-Rakeb Syndrome (syndrome - (24) Mutation parkinsonien, paralysie supranucléaire COASY verticale) (22) - Woodhouse-Sakati Syndrome (alopécie, 12 diabète, surdité, dysfonction endocrinienne) (23) - CoPAN (COASY protein-associated
M O U V E M E N T S Mars 2015 Myoclonus–dystonia Mutation du gène ε-Sarcoglycan (DYT11) - Test génétique Dystonies paroxystiques, IRM cérébrale normale (pas de lésion focale) - En - Déclenchées par l’effort : - (26) Rapport du fonction du Mutations GluT1 (26) glucose LCR/sang facteur Déficit en PDH (27) - (27) cf. dystonie déclenchant Dystonie dopa sensible (voir ci-dessus) - (28) Mutation - Dyskinésies familiales avec myokimies ADCY5 faciales (28) - (29) Mutation PRT2 - Dyskinésies paroxystiques kinésigéniques - (30) Mutation MR1 (29) - (31) Anticorps anti- - Dyskinésies paroxystiques non LGI1 kinésigéniques (30) - Crises dystoniques (31) Chorée cérébrale ou d’autres signes La chorée est caractérisée par des neurologiques à l’examen qui vont mouvements brusques et aléatoires, permettre de hiérarchiser les intéressant plusieurs territoires explorations biologiques. Ceci est corporels avec une prédominance d’autant plus important que distale, présents sur un fond l’éventail de causes possibles est hypotonique. Leur présence doit très large et que nombre faire rechercher de façon d’étiologies possibles sont systématique une étiologie sous- génétiques, ce qui nécessite de bien jacente. Les antécédents personnels cibler les demandes pour éviter de et familiaux du patient sont de couteux examens inutiles. grande importance, ainsi que la présence d’anomalies à l’IRM Situations Causes Tests biologiques Chorée isolée. A orienter en fonction du terrain et du contexte - IRM Auto-immune/maladies de système : - (1) Ac anti- normale (ou - Chorée paranéoplasique/ dysimmunitaire (1) neuronaux, Ac atrophie des - Antiphospholipides (2) anti-neuropile noyaux - Neurolupus (3) (sang et LCR) 13
M O U V E M E N T S Mars 2015 caudés) - Maladie coeliaque (*) (4) (anti-Hu, anti-Yo, - (*) - Sarcoïdose (*) (5) anti-CRMP5, étiologies - Chorée post-streptococcique de Sydenham anti-LGI1, anti- rares (rare dans les pays occidentaux) (6) CASPR2), Hématologiques (7) : marqueurs - Maladie de vaquez tumoraux, Ac - Thrombocytémie anti-TPO, anti- Endocriniennes/ioniques/métaboliques (8) : TG, anti- - Hyperglycémie sans cétose / Hypoglycémie récepteur de la - Hypo/hypernatrémie (*) TSH - Hyperthyroïdie, hypoparathyroïdie, - (2) Ac anti- hypocalcémie (*) cardiolipine, anti- - Insuffisance rénale (*) β2-GP1, - Chorée gravidique (*) anticoagulant - Déficit en vitamine B12 lupique Infectieuses (9) : - (3) Facteurs - Syphillis antinucléaires, - SIDA (*) Ac anti-ADN - West Nile virus natif, Ac anti-Sm Hérédo-métaboliques (10) : - (4) Ac anti- - Maladie de Huntington (MH) transglutaminase, - MH-like : Ac anti- - Mutations PRNP (HDL1) endomysium, Ac - Mutations JPH3 (HDL2) anti-gliadine - SCA17 (mutation TBP, HDL4) - (5) ECA - Mutation C9ORF72 - (6) Ac anti- - Neuroacanthocytose : streptolysine O, - Chorée acanthocytose (11) Ac anti- - McLeod syndrome (lié à l’X, streptokinase myopathie, neuropathie périphérique) - (7) NFS, (12) plaquettes, - Chorée bénigne héréditaire, mutation TITF1 mutation JAK2, (Brain, Thyroid, Lung, début dans l’enfance) biopsie - Homocystinurie (cf. dystonie) ostéomédullaire - Gangliosidose à GM2 (cf. dystonie) - (8) Glycémie, - 3-methylglutacoric aciduria type III (atrophie ionogramme optique) (13) sanguin, TSH, 14
M O U V E M E N T S Mars 2015 T4, PTH, calcémie, fonction rénale, vitamine B12, βHCG - (9) TPHA- VDRL, sérologie HIV, sérologie/ PCR West Nile Virus - (10) Tests génétiques - (11) Recherche d’acanthocytes, CPK, mutation VPS13A - (12) Phénotypage érythrocytaire Kell/ Kx, recherche d’acanthocytes, CPK, mutation XK - (13) chromatographie des acides organiques urinaires, mutation OPA3 - Tests génétiques - Anomalies Pathologies acquises (14) : - (14) dosage de de signal des - Intoxication aux CO (lésions nécrotiques ou l’HbCO, bilan ganglions de calcifications des pallidums) hépatique, la base en - Insuffisance hépatocellulaire (hypersignaux glycémie IRM T1 des pallidums : manganèse) 15
M O U V E M E N T S Mars 2015 - Hyperglycémie sans cétose (hypersignaux T1 des pallidums) Pathologies génétiques : - Maladie de Wilson (cf. syndrome parkinsonien atypique) - NBIA (cf. dystonie) - Déficit en pyruvate déshydrogénase (cf. dystonie) Chorée avec troubles cognitifs associés Infectieuses : - (15) biopsie de - Creutzfeld Jakob (nouveau variant) (15) l’amygdale, - Encéphalopathie HIV (16) protéine 14.3.3 Hérédo-métaboliques: dans le LCR - Maladie de Huntington (MH) - (16) sérologie - MH-like (cf. chorée isolée) VIH - Neuroacanthocytose (cf. chorée isolée) - Niemann Pick type C (cf. dystonie atypique) Chorée dans le cadre d’une pathologie neurologique complexe (voir - Neuroacanthocytose (cf. chorée isolée) - (17) Mutation descriptions - Ataxie-télengiectasie (AT) (cf. dystonie APTX dans Cardoso atypique) et AT-like - (18) Mutation et al., 2006 et - AOA 1 (17) et 2 (18) (atrophie cérébelleuse, SETX Sedel et al., neuropathie périphérique) - (19) Expansion 2008) - DRPLA (démence, myoclonies, épilepsie) CAG ATN1 (19) - (20) Expansion - SCA2 (syndrome parkinsonien, dystonie) CAG ATXN2 (20) - (21) - SCA17 (ataxie, démence, dystonie) (cf. Chromatographie chorée isolée) des acides - LRKK2 (syndrome parkinsonien, chorée, organiques athétose) urinaires, - Déficit en GLUT1 (enfant) (cf. dystonie) chromatographie - Acidurie propionique (21) des acides aminés - 3-methylglutacoric aciduria type III (cf. plasmatiques chorée isolée) - Homocystinurie (cf. dystonie) - Gangliosidoses à GM2 (cf. dystonie) 16
M O U V E M E N T S Mars 2015 - Cytopathies mitochondriales (cf. syndrome parkinsonien) Chorée paroxystique - Choréo athétose paroxystique kinésigénique - (22) Mutation (22) PRRT2 - Hyperglycinémie sans cétose (contexte - (23) d’encéphalopathie) (23) Chromatographie - Déficit Glut1 (enfant) (cf. dystonie) des acides aminés - Pseudohypoparathyroïdie (24) - (24) Dosage de - Encéphalopathie de Hashimoto (25) la PTH, calcémie, gène GNAS - (25) Ac anti- TG, anti-TPO, anti-récepteur de la TSH Dyskinésies faciales - Encéphalite paranéoplasique avec anticorps - (26) Ac Anti- anti-NMDA (26) NMDA sang et - Neuroacanthocytose (cf. chorée isolée) LCR - Whipple (myorythmies oculo-masticatrices) - (27) PCR (27) Whipple Myoclonies les mouvements choréiques, les Les myoclonies sont caractérisées myoclonies doivent être par des secousses musculaires considérées comme l’expression brèves, involontaires, responsables d’une maladie sous-jacente qui d’un déplacement unique et visible, devra toujours être recherchée. sous-tendu par une contraction L’exception est constituée par les musculaire (myoclonies positives) myoclonies physiologiques ou par la suspension brusque de la (myoclonies d’endormissement, contraction (myoclonies négatives). induites par le stress ou l’exercice S’il existe des myoclonies et le hoquet). Ces dernières ne essentielles, ces dernières sont non justifient pas d’explorations évolutives et il s’agit là d’un neurologiques, ainsi que d’autres diagnostic d’élimination. Tels que formes rares mais classiques 17
M O U V E M E N T S Mars 2015 (myoclonies du voile, tremblement (myoclonies corticales) et ne seront orthostatique primaire, pas évoquées dans cette revue. géniospasme héréditaire). Dans Dans les autres cas le bilan d’autres cas, les myoclonies diagnostic sera à orienter en tenant s’intègrent dans le cadre d’une compte essentiellement de l’atteinte pathologie neurodégénérative neurologique associée (ataxie, corticale ou d’une maladie encéphalopathie, dystonie). épileptique souvent connue Situations Causes Tests biologiques Myoclonus isolé évolutif Auto-immunes : - (1) PCR Whipple - Paranéoplasique/ dysimmunitaire (cf. dans le LCR chorée) sérologie HIV - Maladie coeliaque (cf. chorée) - (2) Dosage de Infectieuses : l’activité de la - Maladie de Whipple (1) neuraminidase (déficit - Syphilis (cf. chorée) enzymatique isolée - Infection HIV (cf. chorée) sans déficit de la bêta Hérédo-métaboliques: galactosidase), - Sialidose de type 1 (tâche rouge cerise mutation NEU1 rétinienne, 2) Ataxie myoclonique progressive Auto-immunes : - (3) Mutation EPM1 - Paranéoplasique/ dysimmunitaire (cf. - Tests génétiques chorée) - Maladie coeliaque (cf. chorée) Infectieuses: - Maladie de Whipple (1) - Maladie de Creutzfeld Jakob (cf. syndrome parkinsonien) Hérédo-métaboliques: - MERRF/ cytopathies mitochondriales (cf. dystonie atypique) - Unverricht-Lundborg (3) - Niemann-Pick type C (cf. syndrome parkinsonien) 18
M O U V E M E N T S Mars 2015 - Sialidose type 1 (2) - Dégénérescences spinocérébelleuses (SCAs, maladie de Friedreich, DRPLA etc.) Encéphalopathie myoclonique Troubles de la Auto-immunes : - (4) Urée, créatinine, vigilance, - Paranéoplasique/ dysimmunitaire (cf. bilan hépatique confusion, chorée) complet, gaz du sang, surcharge lente - Maladie coeliaque (cf. chorée) ionogramme sanguin, sur l’EEG Métaboliques acquises (4) : calcémie, PTH - Insuffisances rénale, hépatique, - (5) anticorps respiratoire, troubles antirougeoleux dans le hydroélectrolytiques, hypercalcémie LCR Infectieuses : (cf. ci-dessus) - (6) Recherche de - Encéphalite HIV toxiques : plomb, - Maladie de Whipple mercure, manganèse, - Maladie de Creutzfeld Jakob aluminium, bismuth, - Panencéphalite sclérosante subaigüe cyanide (antécédent d'infection par le virus de la rougeole, ondes lentes symétriques et bisynchrones de haut voltage et intervalle de répétition long à l’EEG) Toxiques : - Intoxication aux métaux lourds (anomalies de signal à l’IRM) (6) Myoclonus-dystonia Hérédo-métaboliques : - Mutation du gène ε-Sarcoglycan (cf. dystonie) - Gangliosidose à GM2 (cf. dystonie) - Niemann-Pick C (cf. syndrome parkinsonien) Opsoclonus myoclonus Infectieuses (8) : - (8) Sérologies - HIV, CMV, Lyme, mycoplasme, spécifiques streptocoque Paranéoplasiques 19
M O U V E M E N T S Mars 2015 - Paranéoplasique/ dysimmunitaire (cf. chorée) Myoclonies du voile (palatal Hérédo-métaboliques : - (9) Mutations GFAP tremor) - Maladie d’Alexander (ataxie, retard développemental, syndrome pyramidal, crises convulsives, anomalie de dignal IRM à prédominance frontale) (9) - Neuroferritinopathie (hyposignal T2* des noyaux gris centraux) (cf. dystonie) Tremblement postural tremblement de repos fait partie du Le tremblement est un motif syndrome parkinsonien, le fréquent de consultation en tremblement d’action est souvent à neurologie. Il est défini par une intégrer au cours d’un syndrome activité rythmique et involontaire, cérébelleux. Les tremblements responsable d’une oscillation associés à un autre mouvement régulière d’une partie du corps anormal (parkinsoniens ou autour d’un point d’équilibre. Il dystoniques) seront abordés dans s’agit d’un mouvement anormal les sections correspondantes. Nous pouvant être rencontré au cours nous limiterons donc ici à l’étude diverses étiologies, dont des tremblements posturaux, l’orientation est largement facilitée pouvant constituer les diagnostics par les caractéristiques différentiels du tremblement sémiologiques du tremblement. essentiel. L’imagerie cérébrale est Celui-ci est à classer en fonction de indiquée notamment chez le sujet la condition d’activation jeune (< 40 ans) présentant un prédominante : soit au repos tremblement atypique de par sa (tremblement de repos), c’est-à-dire localisation (unilatérale) ou de par survenant en l’absence de son association à d’autres signes contraction musculaire volontaire, neurologiques. En fonction de soit en action, c’est-à-dire au cours l’examen clinique, d’autres du maintien postural (tremblement examens paracliniques pourront postural) ou lors de la réalisation de être contributifs comme c’est le cas mouvement ciblés (tremblements de l’électromyogramme à la d’action cinétiques). Le recherche d’une neuropathie 20
M O U V E M E N T S Mars 2015 périphérique associée. Une mouvements anormaux, toujours à étiologie iatrogène médicamenteuse éliminer en première intention. est, comme pour tous les Situations Causes Examens Tremblement postural isolé « type essentiel » - Exagération du tremblement - Dosage de la TSH physiologique : Hyperthyroïdie Tremblement postural associé à d’autres syndromes neurologiques « type essentiel » - Neuropathie périphérique : - (1) Recherche de Neuropathie avec Anti-MAG (1) gammapathie En fonction des CMT1A (2) monoclonale, activité signes associés, - Ataxie : anti-MAG âge de début, Maladie de Friedreich (3) - (2) Duplication PMP22 histoire familiale AVED (cf. dystonie atypique) FXTAS (cf. syndrome - (3) Mutation Frataxine parkinsonien atypique) Tremblement complexe Notamment sujets Pathologies hérédo- - (4) Dosage de la jeunes < 40 ans métaboliques : vitamine B12, acide Maladie de Wilson (cf. syndrome methylmalonique dans les parkinsonien atypique) urines, homocystéine, Gangliosidoses à GM1 et GM2 éventuellement (cf. dystonie atypique) holotranscobalamine Pathologies acquises : Carence en vitamine B12 (4) Tremblement myoclonique et astérixis (voir aussi la Métaboliques acquises : - cf. encephalopathie section - Insuffisances rénale, hépatique, myoclonique myoclonies) respiratoire, troubles hydroélectrolytiques, hypercalcémie Références : 21
M O U V E M E N T S Mars 2015 Albanese A, Bhatia K, Bressman S, DeLong M, Fahn S et al. Phenomenology and classification of dystonia : a consensus update. Mov Disord 2013;28:863– 73. Fung V, Jinnah HA, Bhatia K, Vidailhet M. Assessment of Patients with Isolated or Combined Dystonia: an Update on Dystonia Syndromes. Mov Disord 2013;28:889–98. Lohmann K, Klein C. Genetics of Dystonia : What's known? What’s new? What’s next? Mov Disord 2013;28:899–905 Sedel F, Saudubray JM, Roze E, Agid Y, Vidailhet M. Movement disorders and inborn errors of metabolism in adults : a diagnostic approach. J Inherit Metab Dis 2008;31:308-18. Shibasaki H, Thompson P. Milestones in myoclonus. Mov Disord 2011;26:1142–81. Stamelou M, Quinn N, Bhatia K. “Atypical” atypical parkinsonism : new genetic conditions presenting with features of progressive supranuclear palsy, corticobasal degeneration or multiple system atrophy - a diagnostic guide. Mov Disord 2013;28:1184–99. Woollacott I, Mead S. The C9ORF72 expansion mutation : gene structure, phenotypic and diagnostic issues. Acta Neuropathologica 2014;127:319–32 Adresse pour correspondance : Maria del Mar AMADOR, Frédéric SEDEL1, David GRABLI2 - Département des Maladies du Système Nerveux - Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière – 1 Centre de Référence « maladies neurogénétiques » - 1 Centre de Référence « maladies lysosomales » - 47-83 Boulevard de l’Hôpital – FR/75651 Paris Cedex 13 – Email : david.grabli@psl.aphp.fr 22
M O U V E M E N T S Mars 2015 images et commentaires M. ANHEIM CMA DU 01 OCTOBRE 2014 (Paris) Cas n°1 : élargissement de la racine du nez, O. COLIN, I. BENATRU, J.L. pectus légèrement excavé, alopécie) HOUETO (Poitiers) ainsi qu’un tremblement d’attitude Vidéo : fluctuant au membre supérieur Il s’agit d’un patient de vingt-six droit, d’allure fonctionnelle. Il ans consultant pour l’apparition existe une amimie faciale, avec une rapidement progressive de bradykinésie bilatérale prédominant tremblements aux quatre membres, à gauche ainsi qu’une rigidité prédominants au membre supérieur axiale. droit dans un contexte anxieux L’enregistrement électrophysiologique majeur. On note dans les confirme la nature fonctionnelle des antécédents des difficultés tremblements. Les imageries d’apprentissage scolaire, un épisode cérébrales par TDM et IRM de convulsions dans l’enfance et montrent des calcifications une chirurgie pour cataracte bilatérales du noyau lenticulaire au bilatérale sous capsulaire sein des globi pallidi, ainsi que des postérieure. Il ne prend pas de noyaux dentelés, évoquant un traitement, ne consomme pas de syndrome de Fahr. Le bilan toxiques. Il n’y a pas d’antécédents biologique montre une familiaux, en dehors d’une anorexie hypocalcémie associée à une chez sa sœur. hyperphosphorémie, avec une PTH L’examen clinique retrouve des effondrée en faveur d’une éléments dysmorphiques (œdème hypoparathyroïdie. sus palpébraux, fentes palpébrales orientées en haut et en dehors, Diagnostic : 23
M O U V E M E N T S Mars 2015 L’ensemble de la symptomatologie également présents chez ce patient, clinique (éléments dysmorphiques, ainsi qu’une prédisposition à des psychiatriques et antécédent de pathologies infectieuses et auto- convulsion dans l’enfance) associée immunes. Ce n’est que récemment à une hypoparathyroïdie a fait qu’il a été montré que le fait d’être évoquer une forme mineure du porteur d’une microdélétion 22q11 syndrome de Di Georges, multiplie par 70 le risque d’avoir confirmée par la réalisation d’un une maladie de Parkinson. Il s’agit caryotype sanguin montrant une d’un syndrome parkinsonien microdélétion 22q11. typique d’une maladie de Parkinson sur le plan moteur avec Discussion : la particularité d’un début précoce L’originalité de cette observation vers l’âge de 40 ans. Dans cette réside en l’association trompeuse observation, il est difficile de savoir d’un tremblement fonctionnel à un si le syndrome parkinsonien est le authentique syndrome parkinsonien fait de la pathologie génétique elle- dans le cadre d’une microdélétion même ou des conséquences des 22q11. calcifications intra-cérébrales dont on sait également qu’il s’agit une MA : cause de syndrome parkinsonien. Il s’agit d’une très belle Le message pratique est qu’il observation de ce syndrome convient de rechercher la polymalformatif cardiaque (70% microdélétion 22q11 en cas de des cas avec communication inter- maladie de Parkinson précoce et/ou auriculaire ou interventriculaire, lorsqu’elle est associée à un retard tétralogie de Fallot ou mental ou à un syndrome transposition des gros vaisseaux), polymalformatif et/ou à des ORL (70%), dysmorphie faciale calcifications intracérébrales. avec hypertélorisme, racine nasale large, nez bulbeux, microstomie, retrognathie, petites oreilles, helix CAS N° 2 : épais, doigts effilés, scoliose, reins G. CARRE, O. LAGHA- de petite taille, polydactylie, BOUKBIZA, M. MALLARET, malformation du larynx, avec M. ANHEIM, C. TRANCHANT retard mental. Il peut s’y associer (Strasboug) des troubles psychiatriques et Vidéo : endocriniens (hypoparathyroïdie) Il s’agit d’une patiente âgée de 32 24
M O U V E M E N T S Mars 2015 ans et qui ne présente aucun génétique du gène NPC1 a décelé antécédent personnel ni familial. Il une hétérozygotie composite du n’y a pas eu de souffrance NPC1 confirmant le diagnostic de néonatale ni de trouble du maladie de Niemann Pick de type développement psychomoteur. La C. symptomatologie a débuté en 2005 avec un syndrome dépressif. Par la suite sont apparus des troubles CAS N° 3 : moteurs, avec des mouvements H. EL OTMANI (Casablanca) anormaux des quatre membres et Vidéo : des chutes secondaires à des Patiente de 32 ans qui a présenté il troubles de l’équilibre. De façon y a six ans un accès maniaque traité concomitante, la patiente a présenté par neuroleptiques (Haldol° et des épisodes de chute lors des accès Largactil°). Il a été vu en de rire pouvant correspondre à une consultation de neurologie trois ans cataplexie sans qu’il existe après le début d’une dystonie d’arguments pour une narcolepsie. cervicale. L’examen a retrouvé une Elle présente aussi depuis plusieurs posture cervicale importante et années une détérioration cognitive fixée en latérocolis droit et d’aggravation progressive. torticolis gauche autorisant Récemment, des troubles de la seulement quelques degrés de parole avec une dysarthrie se sont rotation de la tête. Le patient a installés associés à des troubles de rapporté que cette posture était la déglutition. initialement mobile, devenant de plus en plus fixée et douloureuse, Commentaire : persistant pendant le sommeil et La vidéo révèle une ataxie non précédée d’un traumatisme ou cérébelleuse associée à une d’une manipulation cervicale. Le dystonie généralisée avec une reste de l’examen neurologique dysarthrie complexe (cérébelleuse était normal de même que l’IRM et dystonique) et une paralysie encéphalique. supra-nucléaire verticale du regard. Un diagnostic de dystonie tardive a été retenu et le patient traité (en Diagnostic : plus de l’arrêt des neuroleptiques) Le test à la filipine s’est avéré par des injections de toxine pathologique avec un aspect de botulique (500 UI Dysport réparties phénotype variant. L’analyse entre le splénius gauche et le SCM 25
M O U V E M E N T S Mars 2015 droit). Aucun effet positif n’a été (amyotrophie des extrémités des obtenu malgré le doublement des membres supérieurs, troubles doses de Dysport. Une TDM génito-sphinctériens, troubles de la cervicale avec reconstruction marche) d’un patient ayant une osseuse a mis en évidence une dystonie cervicale justifie fusion en rotation de l’articulation d’effectuer une IRM cervicale à la atloidoaxoïdienne par une recherche d’une myélopathie membrane ossifiée expliquant le cervicarthrosique. caractère fixé de cette dystonie et l’absence totale de réponse à la toxine botulique. Le patient a été CAS N° 4 : confié en neurochirurgie. D. GAYRAUD, F. VIALLET (Aix-en-Provence) Diagnostic : Vidéo : « Dystonie fixée » suite à une L’histoire de la pathologie fusion atloïdoaxoïdienne. neurologique a commencé par un syndrome de Meige ou dystonie MA : crâniale depuis au moins huit ans. Dans cette histoire, on peut dire Celle-ci a été traitée en que le patient et le neurologue sont ophtalmologie à Marseille par tous les deux tombés sur un os. toxine botulinique au niveau Retenons qu’en cas de dystonie, il palpébral, au départ tous les trois convient d’effectuer une IRM mois puis tous les cinq à six mois. cérébrale lorsqu’il s’agit d’une Plus récemment, depuis quatre ans hémidystonie, qu’elle est environ, survenait de façon rapidement évolutive et fixée, que le progressive un tremblement de reste de l’examen neurologique est repos, d’abord au membre supérieur anormal ou encore qu’il existe une droit puis bilatéral et plus histoire familiale. De même, les récemment (un à deux ans) une principales causes de dystonie fixée participation de la partie basse du sont les lésions médullaires visage et de la mâchoire. La (tumeur, syrinx), les traumatismes, particularité de ce tremblement était l’usage de neuroleptiques et les d’être résistant à tout traitement manifestations psychogènes. dopaminergique ainsi qu’à d’autres Rappelons également qu’a traitements (Neurontin°, Mysoline° contrario, l’apparition d’anomalies et anticholinergiques). Ce patient à l’examen neurologique présentait, par ailleurs, une 26
M O U V E M E N T S Mars 2015 polyarthrite rhumatoïde ancienne première étant la dopa-résistance traitée par méthotrexate, une des symptômes et la deuxième, la coronaropathie et une précession par une dystonie hémochromatose hétérozygote palpébrale du syndrome confirmée génétiquement avec une parkinsonien. Un autre élément surcharge en fer et une intéressant était l’existence d’une hyperferritinémie entre 1400 et pathologie générale avec une 1500 ug/L. Une IRM cérébrale de surcharge en fer (hyperferritinémie, 2012 évoquait une surcharge en fer hémochromatose). au niveau des noyaux gris centraux D’autres affections, en particulier et de la substance noire. Le héréditaires, ont été décrites comme syndrome de Meige était bien pouvant entraîner des équilibré par les injections manifestations extrapyramidales palpébrales de toxine botulique, de par surcharge en fer sous même que le tremblement l’acronyme de NBIA maxillaire (masséters, temporaux). (Neurodegeneration with Brain Iron Une nouvelle IRM était réalisée en Accumulation). Celle-ci comprend 2014 retrouvant des stigmates de de multiples entités, dont les PKAN surcharge modérée en fer sur les (Pantothenate Kinase-Associate séquences en écho de gradient. Un Neurodegeneration) qui sont les DAT-scan retrouvait une mieux connues. De façon dénervation dopaminergique intéressante, dans la littérature bilatérale. récente, quelques « case report » ont rapportés des observations de Discussion : NBIA de l’adulte avec une Ce dossier complexe posait un sémiologie extrapyramidale et questionnement particulier autour parfois une amélioration de ces de la surcharge en fer et son lien pathologies par des chélateurs du avec la sémiologie extrapyramidale. fer, en particulier la Défériprone°. De nombreuses problématiques neurologiques ont été liées dans la Référence : littérature à une surcharge en fer, en Hogarth P. New NBIA subtype: particulier la maladie de Parkinson. genetic, clinical, pathologic, and Cependant, chez ce patient, il radiographic features of MPAN. existait plusieurs atypies, la Neurology 2013;80:268-75 27
M O U V E M E N T S Mars 2015 CMA DU 19 NOVEMBRE 2014 (Paris) CAS N°1 : étaient normales. Devant ce tableau C. DELORME (Paris) de chorée généralisée subaiguë, une Vidéo : enquête immunologique a été Patient de 12 ans, d’origine réalisée : anticorps marocaine, sans antécédent antiphospholipides, anticorps personnel ni familial, a été antistreptococciques, antineuronaux hospitalisé pour bilan de ANCA négatifs. Les anticorps mouvements anormaux antinucléaires étaient positifs à d’apparition subaiguë. Son 1/320 avec une spécificité pour les entourage familial et ses anticorps anti Ro52 à 91 Ul/ml. La professeurs avaient noté biopsie des glandes salivaires l’apparition rapidement progressive accessoires retrouvait une de mouvements anormaux sialadénite de stade III. hyperkinétiques des membres, qui s’aggravaient rapidement sur Diagnostic : quelques semaines avec un Le diagnostic de chorée auto- retentissement majeur sur la vie immune satellite d’un syndrome de quotidienne. La symptomatologie Gougerot-Sjögren a été retenu. La survenait en l’absence de tout symptomatologie s’est améliorée contexte particulier, notamment sous traitement symptomatique par infectieux. L’entourage rapportait Tétrabénazine, sans nécessité de également de discrètes recourir à un traitement modifications comportementales immunosuppresseur. avec une certaine indifférence affective et des rires immotivés. MA : L’examen clinique retrouvait des La chorée est le mouvement mouvements choréiques impliquant anormal pour lequel une cause est les quatre membres, le tronc, le le plus souvent retrouvée, même si chef et la sphère orofaciale, sur un c’est au prix d’un bilan parfois fond d’hypotonie. L’examen exhaustif. L’apparition subaiguë de neurologique était par ailleurs la symptomatologie pouvait normal. L’IRM cérébrale et la orienter vers une cause infectieuse ponction lombaire (incluant une ou post-infectieuse, auto-immune recherche de bandes oligoclonales) ou inflammatoire voire 28
M O U V E M E N T S Mars 2015 paranéoplasique. Les principales étant de savoir s’il s’agit d’une causes de chorée sporadique étant manifestation neurologique vasculaire (habituellement aiguës), centrale d’un syndrome de médicamenteuses et/ou toxiques, Goujerot (qui est le plus souvent infectieuses, métaboliques, responsable d’une ganglionopathie, génétiques (Huntington, neuro- ou encore de myélite), ou s’il existe, acanthocytose), auto-immune, et en plus du syndrome sec avec post-infectieuse (chorée de sialadénite, une autre pathologie Sydenham). Ici, l’existence auto-immune non encore identifiée d’anticorps antinucléaires confère et qui serait responsable de la une ambiance auto-immune, et la chorée. L’avenir le dira. Ou pas. spécificité anti-Ro achève d’orienter vers un syndrome de Goujerot. La biopsie des glandes CAS N°2 : salivaires accessoires reste un C. EWENCZYK (Paris) support crucial pour le diagnostic, Vidéo : en plus d’être un critère majeur. Patiente âgée de 52 ans. Son Mis à part le Goujerot, les histoire a débuté à 46 ans avec une principales affections auto- dysarthrie, puis des chutes à immunes ou inflammatoires à répétition. Son état s’aggrave rechercher devant une chorée sont rapidement, avec perte complète de les suivantes : lupus érythémateux la marche à 52 ans. Examinée au lit, disséminé, syndrome des anti- elle présente des mouvements des phospholipides, thyroïdite de jambes à type de pédalage, lors de Hashimoto, maladie coeliaque, sollicitations pour différentes tâches Beçhet, polyarthrite rhumatoide, motrices ou cognitives et à moindre Churg et Strauss, panartérite degré au repos. On observe aussi noueuse, purpura Henoch- des mouvements de balancement du Schonlein et sarcoidose ainsi que la tronc, des bras ou d’ouverture- SEP. L’intérêt de trouver une telle fermeture des mains. Les cause est entre autre de proposer, mouvements sont partiellement si nécessaire (ce n’est pas le cas contrôlés par la volonté et ici) un traitement spécifique de distractibles. Il n’y a pas de l’affection en plus du traitement sensation interne de tension qui symptomatique de la chorée, qui précède les mouvements qui sont peut reposer sur la tétrabénazine. quasi continus lors de l’examen. La question dans le cas présent Cliniquement, elle a par ailleurs un 29
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