Cancer : relever les défis au travail - Un guide pour les employés et les employeurs - Boutique de la ...

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Cancer : relever les défis au travail - Un guide pour les employés et les employeurs - Boutique de la ...
Cancer : relever
les défis au travail
Un guide pour les employés
et les employeurs

Un guide de la Ligue contre le cancer
pour les personnes touchées, leurs proches, les employés et
les employeurs
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Les ligues contre le cancer en Suisse :
proximité, soutien individuel,
confidentialité et professionnalisme
Vous et vos proches pouvez vous appuyer sur les activités de conseil et
soutien proposées gratuitement près de chez vous. Près de 100 profession-
nels, répartis sur plus de 60 sites en Suisse, offrent un suivi individuel et
confidentiel pendant et après la maladie.
En parallèle, les ligues cantonales développent des actions de prévention
auprès de la population. Objectif : diminuer les facteurs de risque qui pré-
disposent au développement de la maladie.

Impressum
Nous remercions la Ligue vaudoise contre le           Caroline Gisin, responsable du service Conseil et
­c ancer, éditrice de la version originale, de nous   soutien de la Ligue vaudoise contre le cancer
 avoir autorisés à reprendre le manuscrit pour        Filip Grund, chef du service du personnel de l’État
 l’adapter à l’échelon suisse.                        de Vaud
                                                      Pierre Hoesli, oncologue aux Établissements
Éditrice
                                                      hospitaliers du Nord vaudois et membre du comité
Ligue suisse contre le cancer
                                                      de la Ligue vaudoise contre le cancer
Effingerstrasse 40, case postale,
                                                      Isabelle Erard Honorez, sous-directrice et cheffe
3001 Berne, tél. 031 389 91 00,
                                                      du département Réinsertion et rentes de l’Office
info@liguecancer.ch, www.liguecancer.ch
                                                      de l’assurance-invalidité pour le canton de Vaud
Direction du projet                                   Marc Hubacher, responsable des ressources
Cristina Blanco, spécialiste Cancer et travail,       humaines du Centre patronal
Ligue suisse contre le cancer                         Valérie Jaggi Wepf, municipale à la Ville
Nicole Bulliard, spécialiste Publications, ­          d’Yverdon-les-Bains
Ligue suisse contre le cancer                         Catherine Lazor-Blanchet, spécialiste en médecine
Collaborateurs de la Ligue contre le cancer           du travail, médecin-cheffe de l’unité Médecine du
Chantal Diserens, directrice de la Ligue v­ audoise   personnel et d’entreprise du CHUV
contre le cancer                                      Eric Monnard, adjoint au directeur des ressources
Erika Gardi, responsable Accompagnement,              humaines du CHUV
Ligue suisse contre le cancer                         Révision de l’édition originale
Erika Karlen-Oszlai, spécialiste Cancer et travail,   Cristina Blanco, spécialiste Cancer et travail,
Ligue suisse contre le cancer                         Ligue suisse contre le cancer
Patricia Mueller, spécialiste Conseil juridique,      Marianne Blondel
Ligue suisse contre le cancer                         Eusebio Bochons
Relecture                                             Anita Droz, ancienne directrice, Ligue vaudoise
Evelyne Carrel, Arzier                                contre le cancer
                                                      Romina Garruso
Rédaction de l’édition originale                      Yves Hochuli, juriste, adjoint de direction,
Christine Bitz, swisstain                             Ligue vaudoise contre le cancer
Béatrice Tille, Ligue vaudoise contre le cancer       Thierry Lepinette
Relecture de l’édition originale                      Cristina Martínez, spécialiste Traduction
Christine Theumann-Monnier, conseillère en            et ­r évision, Ligue suisse contre le cancer
relations publiques, rédactrice et traductrice        Patricia Mueller, spécialiste Conseil juridique,
indépendante                                          Ligue suisse contre le cancer
                                                      Françoise Pellet
Conseils scientifiques pour l’édition originale       Nathalie Restani, assistante sociale, service
Brigitta Danuser, Prof. Dr med., spécialiste FMH      Conseil et soutien, Ligue vaudoise contre le cancer
en médecine du travail, directrice du pôle Santé à
l’Institut universitaire romand de santé au travail   Photos
Chantal Diserens, directrice de la Ligue vaudoise     Couverture : Shutterstock
contre le cancer                                      pp. 4, 8, 10, 16, 32, 38 : Shutterstock
Françoise Favre, cheffe de l’Instance juridique       pp. 22, 28 : iStock
chômage et cheffe adjointe du service de l’emploi     Conception graphique
de l’État de Vaud                                     Ligue suisse contre le cancer, Berne
Léa Fazenda, responsable de l’unité Prévention et
appui social du service de prévoyance et d’aide       Impression
sociales de l’État de Vaud                            Jordi AG, Belp

Cette brochure est aussi disponible en allemand et en italien.

© 2019, Ligue suisse contre le cancer, Berne

LSC | 9.2019 | 2000 F | 021830012111
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Sommaire

Avant-propos5

L’essentiel en bref                                     6
Les conséquences physiques,
psychiques et sociales du cancer                        6
Absence de longue durée : un défi de taille             9

Annonce de la maladie et communication                 11
Que dire du diagnostic ?                               11
Créer un climat de confiance réciproque                11

Maintien de l’activité professionnelle
ou arrêt de travail                                   15
Poursuite de l’activité pendant les traitements       15
Arrêt de travail : certificat médical,
salaire et l­icenciement                              15
Les indépendants, un groupe
particulièrement vulnérable                           20
Assurance-invalidité et détection précoce             21

Fiches pratiques à détacher                           23

Reprise du travail                                    27
Préparer le retour                                    27
Reprise thérapeutique                                 27
Adaptation du poste et de l’activité                  29

Fin des rapports de travail                           31
Bénéficier d’une rente de l’assurance-invalidité      31
Licenciement pendant la maladie                       33
Recherche d’un nouvel emploi                          33
Démission et retraite anticipée                       34

Huit messages-clés en guise de conclusion             35
Ressources à disposition                              37
Sources39
Conseils et informations                              41

                                                   Cancer : relever les défis au travail   3
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Chère lectrice, cher lecteur,

Pour faciliter la   De plus en plus de personnes sur-       assurances sociales, les régle-
   lecture, nous
                    vivent au cancer. Cette évolution,      mentations en matière de droit
 n’utilisons par
 la suite que la    dont on ne peut que se réjouir, va      du travail et les ressources dispo-
 forme mascu-       à l’encontre des représentations à      nibles en Suisse.
  line. Nous re-    l’œuvre dans notre société, dans
  mercions nos
     lectrices de
                    laquelle le terme de cancer reste       Le dialogue est primordial pour
   leur compré-     encore trop souvent indissociable       une reprise réussie, qui est dans
        hension.    de celui de mort. Elle s’explique       l’intérêt de tous. Pour les em-
                    par les formidables avancées de         ployés, renouer avec le travail est
                    la médecine ces trente dernières        souvent synonyme d’un retour à
                    années. Mais elle entraîne dans         la normale, avec la restauration
                    son sillage un défi de taille pour      d’un rôle, de liens sociaux, d’une
                    la collectivité, celui du retour à la   routine et d’un revenu. Pour les
                    vie active d‘un nombre croissant        employeurs, poursuivre la colla-
                    d‘anciens malades.                      boration après un diagnostic de
                                                            cancer permet de conserver un
                    L’enjeu est double : l’employeur        savoir-faire au sein de l’entreprise.
                    doit pallier l’absence de son col-      C’est aussi donner un message
                    laborateur qui, de son côté, peut       positif de soutien, de responsabi-
                    craindre de perdre pied sur le mar-     lité et d’engagement à l’ensemble
                    ché de l’emploi – un défi auquel        du personnel et à la personne at-
                    ces deux partenaires ne sont pas        teinte dans sa santé.
                    toujours préparés.
                                                            Cette brochure ne peut répondre à
                    Cette brochure vise à donner des        toutes les questions : chaque situa-
                    clés pour favoriser le maintien         tion reste singulière. N’hésitez pas
                    de l’activité professionnelle et        à nous solliciter si vous avez besoin
                    le retour au travail. Employeurs        de renseignements complémen-
                    et employés y trouveront des            taires ( voir pp. 46 et 47 ). Nous vous
                    informations sur la maladie, ses
                    ­                                       souhaitons une agréable lecture.
                    répercussions sur la sphère pro-
                    fessionnelle, les prestations des             Votre Ligue contre le cancer

                                                                  Cancer : relever les défis au travail   5
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L’essentiel en bref

Les conséquences                            la radiothérapie, la chimiothérapie,
­physiques, psychiques et                   l’immunothérapie, l’hormonothéra­
                                            pie et les thérapies moléculaires
 sociales du cancer                         cib­lées. Elles sont en constante évo-
Les progrès réalisés dans la lutte          lution, grâce aux progrès de la re-
contre le cancer se reflètent dans les      cherche. Les patients ne répondent
statistiques. Aujourd’hui en Suisse,        cependant pas tous de la même ma-
près de 70 % des patients sont en-          nière à la thérapie qui leur est propo-
core en vie cinq ans après le diagnos-      sée. Certains traitements sont lourds
tic (toutes localisations cancéreuses       à supporter et accompagnés de nom-
confondues), ce qui correspond à            breux effets secondaires.
une diminution de la mortalité d’en-
viron un tiers depuis les années 1980.      Les personnes en rémission peuvent
                                            présenter des séquelles physiques
En rémission, reprendre le cours de         qui se manifestent même après la fin
sa vie à l’identique ne constitue tou-      des traitements. Les suites de cer-
tefois pas la norme. Plusieurs années       taines opérations mammaires, par
après la maladie, une grande partie         exemple, peuvent fragiliser l’usage
des personnes soignées pour un can-         d’un bras, et une opération du sys-
cer font encore état de séquelles ou        tème digestif peut altérer le transit
se plaignent des répercussions des          intestinal. Certaines chimiothérapies
traitements. Les problèmes de santé         modifient durablement la sensibi-
sont, dans les grandes lignes, aussi        lité ou peuvent occasionner une hy-
fréquents que les difficultés non           persensibilité au froid.
médicales, qui peuvent être d’ordre
psychologique, social ou financier.         La majorité des effets secondaires
Ces complications ont un impact             disparaissent rapidement après l’ar-
sur la qualité de vie et, dans certains     rêt des traitements et sont nettement
cas, sur la capacité à reprendre le         mieux contrôlés aujourd’hui. Il n’en
travail dans la même configuration          reste pas moins que certaines sé-
qu’avant la maladie.                        quelles peuvent limiter la reprise de
                                            l’activité professionnelle, imposer
Un corps guéri, mais pas toujours           une adaptation du poste de travail
indemne                                     ou parfois même une reconversion.
Le traitement du cancer se fait « au
cas par cas ». Différentes formes de        De nombreux patients rapportent
thérapie peuvent être combinées ou          également une fatigue persistante
non. Les principales sont la chirurgie,     en cours de traitement, mais aussi

6   Cancer : relever les défis au travail
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au terme de celui-ci. Cette fatigue,      de l’expérience que la personne a
contre laquelle le repos n’est que        faite de sa propre fragilité.
partiellement efficace, peut elle aussi
avoir des répercussions sur l’organi-     Déstabilisants, tous ces éléments
sation de la vie quotidienne des pa-      mènent le plus souvent les person­
tients et leur retour au travail.         nes en rémission à réévaluer leurs
                                          valeurs et leurs priorités, qu’elles
Une profonde remise en question           soient d’ordre privé ou profession-
Ces manifestations physiques se           nel. Le rapport au travail n’est, dans
doublent de difficultés psycholo-         bien des cas, plus le même après la
giques. La maladie suscite une large      maladie.
palette de sentiments, du stress à la
peur en passant par l’impuissance.        Répercussion sociales
Parfois, la dépression s’immisce          Gérer les conséquences physiques
dans la vie des personnes chez qui        et psychiques du cancer nécessite
un cancer a été diagnostiqué.             une grande capacité d’adaptation. Il
                                          en va de même pour faire face aux
Ces émotions, qui évoluent au gré         répercussions sociales de la mala­­-
de l’état de santé, sont tout à fait      die. Le quotidien prend un autre
normales. La maladie constitue une        visage pendant le traitement. Des
rupture biographique marquante.           aménagements sont requis dans
Elle provoque une profonde remise         l’organisation familiale (garde des
en question, pousse à s’interroger        enfants, transports vers les lieux
sur les perspectives d’avenir et sou-     de soins, etc.). Un nouvel équilibre
lève des questions existentielles. Les    doit être trouvé avec les proches et
patients doivent trouver d’autres re-     l’entourage, déstabilisés eux aussi
pères, un nouvel équilibre et, dans le    par l’irruption de la maladie dans
cas de chirurgies mutilantes, faire le    leur vie.
deuil d’une partie d’eux-mêmes.
                                          Le cancer, c’est aussi parfois des
Une fois les traitements terminés, il     errances administratives lorsqu’il
arrive donc fréquemment que des           s’agit d’entreprendre des démarches
patients se sentent totalement diffé-     auprès des assurances sociales. La
rents, physiquement et psychique-         maladie peut également mener à la
ment. À ce changement vient sou-          précarisation à la suite de la perte de
vent s’ajouter la peur de la récidive,    la capacité de travail, momentané-
qui découle de la confrontation à une     ment ou à plus long terme.
maladie potentiellement mortelle et

                                                  Cancer : relever les défis au travail   7
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8   Cancer : relever les défis au travail
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Absence de longue durée :                   Des situations variables
un défi de taille                           Le cancer ne constitue jamais une
                                            trajectoire linéaire. Les situations
Le cancer constitue, avec les mala-         varient d’un cas à l’autre. La re-
dies cardio-vasculaires, la t­roisième      prise professionnelle dépend ainsi
cause d’absence de longue ­durée au         de nombreux facteurs, comme le
travail, après les troubles ­mus­culo-      type de cancer, le traitement, mais
squelettiques et les problèmes psy-         aussi le métier exercé. En principe,
chiques. Le défi est de taille pour les     il est plus facile de réaménager les
entreprises, qui doivent gérer des ar-      postes de travail dans un bureau
rêts de travail aux conséquences or-        que sur un chantier, par exemple.
ganisationnelles évidentes et opérer        La taille de l’organisation joue éga-
des changements au cas par cas.             lement un rôle important. Les pos-
                                            sibilités d’adaptation et de réinser-
Éviter la double peine                      tion sont généralement plus faibles
L’enjeu est également primordial            dans les entreprises de moins de
pour les employés fragilisés par le         250 employés, a fortiori dans celles
sort. Chaque année en Suisse, plus de       de moins de 50 salariés et dans les
15 000 personnes en âge de travailler       micro-entreprises. D’autres facteurs,
apprennent qu’elles sont malades.           tels la culture d’entreprise, le climat
Un peu plus de 60 % des personnes           de travail, la communi­  cation ou le
atteintes d’un cancer sont à nouveau        management, sont aussi détermi-
actives professionnellement un an           nants. Les ressources personnelles
et plus après le diagnostic. Pour les       des collaborateurs touchés – ressour­
autres, la peine est double : en plus       ces psychologiques, soutien de l’en-
d’être frappées par la maladie, elles       tourage, âge, formation, etc. – jouent
se voient éloignées du marché du            également un rôle prépondérant.
travail.

Pour limiter ces effets, il convient
d’être au clair sur la protection offerte
par les assurances sociales ainsi que
sur les possibilités d’aménagement
du poste de travail et de l’activité en
vue d’une éventuelle reprise.

                                                    Cancer : relever les défis au travail   9
10   Cancer : relever les défis au travail
Annonce de la maladie
et communication

Que dire du diagnostic ?                  et ce d’autant plus si les absences
                                          sont de longue durée ou répétées.
La maladie relève de la sphère privée.
Le travailleur n’a aucune obligation      Lorsque le climat se prête au dia-
de dire à son employeur qu’il a un        logue, celui-ci ne peut être que po-
cancer. Ce dernier peut uniquement        sitif. S’il fait le choix de parler de sa
exiger des informations concernant        maladie au sein de l’entreprise, l’em-
la durée prévue de l’arrêt de travail     ployé devra définir précisément à
et la cause de cet arrêt (accident, ma-   qui il souhaite annoncer la nouvelle
ladie ou grossesse). Dans le cas où       et sous quelle forme il souhaite le
l’arrêt de travail ne serait pas total,   faire. Cette étape est importante : elle
l’employeur peut également exiger         influencera les relations de travail à
de savoir si des limitations ou des       venir.
restrictions sont à prévoir au niveau
des tâches assumées par l’employé.
                                          Créer un climat de
La décision d’annoncer ou non le dia-     confiance réciproque
gnostic est difficile à prendre pour
l’employé : il peut craindre un licen-    La manière d’affronter la maladie et
ciement ou des réactions négatives.       de communiquer est propre à cha-
Employeur, supérieurs, RH et collè-       cun. La valeur accordée au travail est
gues peuvent, de leur côté, se sentir     également relative et individuelle.
démunis face à cette nouvelle. Un         Il est essentiel qu’employé et em-
manque de transparence ou d’infor-        ployeur explicitent leurs besoins et
mation peut cependant, en fonction        attentes respectifs.
de la situation, avoir un impact né-
gatif sur les relations entre les di-     La garantie d’un échange constructif
verses personnes impliquées (par ex.      passe par l’organisation d’entretiens
confiance, entraide, empathie, etc.),     réguliers, à commencer par un pre-

  Le saviez-vous ?
  Certaines ligues cantonales et régionales contre le cancer interviennent
  dans les entreprises sur demande ou sur mandat de l’AI. Il existe égale­
  ment une offre de coaching téléphonique pour toute question à ce sujet :
  0848 114 118, www.liguecancer.ch.

                                                   Cancer : relever les défis au travail   11
mier entretien entre le collaborateur,         motivation et le bien-être des colla-
le service des ressources humaines             borateurs. L’organisation du travail,
ou le supérieur, ainsi que le méde-            la structuration des tâches, l’enca-
cin du travail si l’entreprise en em-          drement, l’ergonomie et l’aména-
ploie ou mandate un. Un suivi et une           gement du poste de travail sont
bonne communication entre parte-               autant d’éléments sur lesquels il est
naires contribuent à créer un climat           possible d’agir au cas par cas si né-
de confiance qui facilitera les choses         cessaire pour parvenir aux objectifs
quand il s’agira de déterminer com-            précités. Ces facteurs peuvent égale-
ment s’organiser si la personne                ment jouer un rôle crucial lorsqu’un
touchée peut continuer à travailler            collaborateur est atteint de cancer.
pendant son traitement ou de pla-              Que l’on travaille dans le domaine
nifier un retour au travail si elle doit       public ou privé, il est donc conseillé
s’absenter. Ce constat est d’autant
­                                              de se renseigner auprès de son em-
plus vrai au sein des petites entre-           ployeur pour savoir s’il propose un
prises. De manière générale, la trans-         dispositif de soutien interne et de
parence incite également les collè-            convenir conjointement de mesures
gues susceptibles de voir leur charge          à mettre en place en fonction des
de travail augmenter à faire preuve            ­besoins.
d’une certaine compréhension.
                                               Fiche à détacher en milieu
Les grandes entreprises disposent              de ­brochure
en principe d’un système de gestion
de la santé en entreprise (GSE), dont
l’objectif est de favoriser la santé, la

     Le saviez-vous ?
     Les collaborateurs des ligues cantonales et régionales contre le cancer
     apportent conseils et soutien aux personnes atteintes de cancer et à
     leurs proches. Ils les épaulent notamment sur les plans social, adminis-
     tratif et financier. La Ligue suisse contre le cancer complète ces disposi-
     tifs en assurant un soutien par téléphone et par voie électronique :
     www.liguecancer.ch.

12     Cancer : relever les défis au travail
En pratique
Employé : solliciter un entretien et le préparer
Avant l’entretien
• Aborder avec l’oncologue ou le médecin traitant les questions qui
  ont un impact sur l’activité professionnelle (durée du traitement,
  ­pronostic, absence à envisager ou non, limitations à prévoir, etc.).
• Exprimer son ressenti à des personnes de confiance.
• Déterminer l’information qui sera donnée au sein de l’entreprise
   (qui, quoi, par qui, quand, comment, etc.).
• Se préparer à une certaine réserve de la part de l’entourage profes-
   sionnel : l’annonce de la maladie peut déstabiliser.
Pendant l’entretien
• Exprimer ses incertitudes face à la situation.
• Se renseigner sur les ressources mises à disposition par l’entreprise
  et les conditions-cadre (assurances sociales, durée du versement du
  salaire, etc.).
• Expliciter ses besoins ou souhaits concernant la manière de ­garder
  contact et de communiquer durant la maladie (interlocuteur(s),
  ­fréquence et forme des contacts, etc.).

                                                   Cancer : relever les défis au travail   13
Employeur, supérieurs, RH : ­
 organiser et mener l’entretien avec l’employé
 Avant l’entretien
 • Prévoir suffisamment de temps pour préparer, puis mener l’entretien.
 • Choisir un endroit calme pour l’entretien.
 • S’assurer de ne pas être dérangé pendant l’entretien.
 Pendant l’entretien
 • Écouter le collaborateur avant de proposer son aide.
 • Faire preuve d’empathie et d ­ ’authenticité.
 • Accepter les silences et les émotions qui peuvent survenir.
 • Déterminer les besoins du ­collaborateur (communication, informa-
   tions sur les assurances sociales, etc.).
 • Présenter le soutien offert par l’entreprise, mais aussi les besoins de
   celle-ci pour gérer l’absence.
 • Ne rien promettre qui ne puisse être tenu.
 • Éviter les formules toutes faites (par ex. « ça va aller », « ça pourrait être
   pire » ou « ça va s’arranger »).
 • Prendre la mesure de ce que ressent l’employé et de ce que l’on
   ressent soi-même.
 • Éviter de comparer les situations et se concentrer sur la personne et
   ses besoins.
 • Oser poser des questions.
 • Reporter la discussion si nécessaire ou fixer un nouvel entretien.

 Informer l’équipe
 • S’entendre en amont avec le collaborateur sur l’information à donner
    (quoi, comment, quand, etc.).
 • Si le collaborateur l’autorise, communiquer ouvertement sur la
    ­maladie et ses conséquences sur le travail.
 • Écouter les inquiétudes, peurs et problèmes des autres collaborateurs.
 • Chercher des solutions ensemble (répartition du travail, remplace-
     ment(s), communication, etc.).
 • Valoriser les élans de solidarité.
 • Faire régulièrement le point et surveiller l’évolution du climat de
     travail.

Fiche à détacher en milieu de ­brochure

14   Cancer : relever les défis au travail
Maintien de l’activité professionnelle
ou arrêt de travail

Poursuite de l’activité                    ment valables pour les personnes
­pendant les traitements                   qui maintiennent leur activité pro-
                                           fessionnelle durant la maladie. Il est
Parfois, le travailleur arrive à pour-     primordial qu’une bonne communi-
suivre son activité professionnelle        cation soit établie entre l’employeur
parallèlement au traitement. De            et l’employé, que l’ambiance de tra-
mieux en mieux ciblées, certaines          vail soit favorable, que les horaires
thérapies le permettent, car elles         restent flexibles et que le poste de
présentent des effets secondaires          travail et l’activité soient réadaptés
moindres et mieux tolérés.                 si nécessaire. Bien entendu, tous
                                           ces aspects doivent faire l’objet
ll faut tout de même garder à l’esprit     de mûres réflexions, discussions
que chaque personne réagit diffé-          et « négociations » en fonction des
remment aux traitements et qu’une          possibilités et des besoins de cha-
thérapie peut provoquer des effets         cun (collaborateur, employeur, etc.),
qui varient d’une cure à l’autre. C’est    ainsi que des spécificités du poste et
notamment le cas pour les patients         de la fonction.
qui suivent une chimiothérapie. Leur
forme peut ainsi fluctuer rapide-
ment, avec des hauts et des bas im-        Arrêt de travail : certificat
portants.                                  médical, salaire et licencie-
Vivre « comme avant »
                                           ment
Ceux qui s’arrêtent le moins sont          Dans la majeure partie des cas, un ar-
les indépendants – pour des raisons        rêt de travail s’impose. L’irruption de
économiques évidentes –, les per-          la maladie, couplée à la nécessité de
sonnes qui ont des postes à respon-        débuter rapidement les traitements,
sabilité et celles à qui les traitements   bouleverse les repères de l’employé
le permettent. Si cela est possible,       et de l’employeur. De nombreuses
continuer à travailler pendant les         questions se posent : quelle sera la
traitements équivaut notamment à           durée de l’arrêt de travail ? Le salaire
maintenir une forme de normalité et        continuera-t-il à être versé et, si oui,
à garder le contrôle de sa vie.            pendant combien de temps ? Com-
                                           ment organiser la suite ? Quel sera
Une partie des conseils donnés dans        l’impact de la maladie sur le quoti-
cette brochure au chapitre « Reprise       dien et le travail ? Un éventuel licen-
du travail » (pp. 27–30) sont égale-       ciement est-il à craindre ?

                                                   Cancer : relever les défis au travail   15
Autant d’interrogations qui néces-           Droit au salaire
sitent que l’on soit au clair sur le fonc-   Le maintien ou non du salaire sur
tionnement des assurances sociales           la durée en cas de maladie dé-
et qui, une fois encore, présupposent        pend des dispositions prises par
qu’employeur et employé main-                les ­employeurs. En Suisse, la loi ne
tiennent le contact. Des échanges            les oblige pas à s’assurer contre ce
réguliers durant l’arrêt de travail per-     risque, mais, de manière générale,
mettent de rassurer l’employé sur sa         la grande majorité des entreprises
place dans l’entreprise. Du côté de          contractent une assurance perte de
l’employeur, ils permettent de com-          gain maladie.
muniquer de manière efficace à l’in-
terne, de garantir un bon climat de          Selon le type de contrat conclu, cette
travail ainsi que de maximiser les           assurance permet à l’employé at-
chances de retour de l’employé et,           teint dans sa santé de percevoir une
ainsi, de garder un savoir-faire pré-        indemnité journalière équivalant
cieux au sein de l’entreprise.               ­généralement à 80 % de son salaire
                                              durant 720 jours sur une période de
Certificat médical                            900 jours. Le versement intervient
En règle générale, l’employé doit             après un délai de carence prévu
fournir un certificat médical dès le          contractuellement.
quatrième jour d’absence. Dans cer-
tains cas, le certificat doit être délivré   Si l’employeur n’a pas souscrit une
dès le premier jour d’absence déjà.          telle assurance et n’a pris aucune
Il est donc essentiel de se référer au       autre disposition particulière, la ju-
contrat de travail et de respecter les       risprudence impose le versement
délais qui y figurent. En cas d’arrêt de     du salaire complet pendant une du-
longue durée, l’envoi de certificats         rée qui varie en fonction du barème
médicaux renouvelés est l’occasion           appliqué. L’ancienneté de l’employé
de prendre contact avec l’employeur.         est aussi déterminante. Il existe trois
Il est parfois possible de déterminer        types de barèmes différents, à savoir
approximativement la durée de l’ar-          l’échelle bâloise, l’échelle bernoise
rêt avec le médecin. Cela aidera l’em-       et l’échelle zurichoise. Le versement
ployeur à planifier au mieux le rem-         du salaire se fait selon le tableau à la
placement du collaborateur.                  page suivante.

                                                     Cancer : relever les défis au travail   17
Echelles bâloise     Echelle bernoise   Echelle zurichoise
                        BS, BL               BE, AG, OW, SG,    ZH, GR
                                             Suisse romande
 1er année              3 semaines           3 semaines         3 semaines
 de service
 2e année               2 mois               1 mois             8 semaines
 de service
 3e année               2 mois               2 mois             9 semaines
 de service
 4e année               3 mois               2 mois             10 semaines
 de service
 5e année               3 mois               3 mois             11 semaines
 de service
 6e année               3 mois               3 mois             12 semaines
 de service
 7e année               3 mois               3 mois             13 semaines
 de service
 8e année               3 mois               3 mois             14 semaines
 de service
 9e année               3 mois               3 mois             15 semaines
 de service
 10e année              3 mois               4 mois             16 semaines
 de service
 11e année              4 mois               4 mois             17 semaines
 de service
Source : Secrétariat d’État à l’économie (Seco), www.seco.admin.ch/seco/fr/home.html

18   Cancer : relever les défis au travail
Le barème le plus répandu est             Ce n’est qu’au terme du délai de pro-
l’échelle de Berne. Celle-ci prévoit      tection que l’employeur peut licen-
en principe le versement du salaire       cier un collaborateur, en respectant
pendant une durée croissante : trois      le délai de congé. Ce dernier varie
semaines dès la première année de         lui aussi en fonction de l’ancienneté
service au sein de l’entreprise ; un      dans le poste. Il est en principe d’un
mois durant la deuxième année de          mois durant la première année de
service ; deux mois durant la troi-       travail, de deux mois de la deuxième
sième et la quatrième année de ser-       à la neuvième année et de trois mois
vice ; trois mois de la cinquième à la    dès la dixième année. À noter que
neuvième année de service, et ainsi       d’autres délais peuvent être appli-
de suite. Il est donc important que       qués selon des dispositions prévues
l’employé s’informe sur la protec-        par accord écrit, par contrat-type ou
tion financière à laquelle il peut pré-   par le biais d’une convention collec-
tendre en cas d’arrêt maladie. Si les     tive de travail à laquelle l’entreprise
prestations de son employeur sont         adhère. Il convient donc de bien se
minimales, il peut conclure une as-       renseigner individuellement sur ses
surance perte de gain privée.             droits en consultant son contrat de
                                          travail.
Protection contre le licenciement
et délai de congé                         Protection contre le licenciement et
Un employé en arrêt maladie peut          droit au salaire ne vont pas de pair
être licencié, mais il bénéficie d’un     Il est important de distinguer la pro-
délai de protection qui varie selon       tection contre le licenciement du
la durée des relations de travail, à      droit au salaire. Bien qu’un employé
savoir, en principe : 30 jours dès la     malade ne puisse pas être licencié
première année de service, 90 jours       pendant le délai de protection, cela
de la deuxième à la cinquième année       ne signifie pas pour autant qu’il per-
de travail, 180 jours dès la sixième      cevra un salaire sur toute cette durée.
année. Tout renvoi signifié durant le     En effet, si l’employeur ne dispose
délai de protection est, en principe,     pas d’une assurance perte de gain
nul et non avenu. À noter que ces         maladie, les barèmes minimaux, tels
conditions diffèrent par exemple si       que l’échelle de Berne évoquée pré-
l’employé est en période d’essai, s’il    cédemment (p. 18), s’appliqueront
a un contrat à durée déterminée ou        (par ex. un mois de salaire versé si
s’il a commis une faute grave justi-      la personne est en poste ­depuis plus
fiant une résiliation immédiate.          d’un an).

                                                  Cancer : relever les défis au travail   19
Si l’employé continue à travailler           d’assurance perte de gain maladie.
pendant ses traitements, la maladie          Ils doivent alors compter sur leurs
ne lui garantit en principe aucune           économies pour pallier la perte de
protection particulière. Sauf excep-         revenu liée à l’incapacité de travail.
tion, il est alors susceptible d’être        Ils sont aussi contraints de trouver
licencié comme tout autre collabo-           des solutions pour maintenir leur en-
rateur.                                      treprise à flot pendant leur absence.

À noter que les règles et les droits         Aide sociale
en vigueur dans le secteur public            Les indépendants n’ayant en prin-
et privé peuvent être différents. Il         cipe pas droit aux indemnités de
est par conséquent recommandé                chômage, leur seul recours consiste,
de consulter les dispositions figu-          en dernier ressort, à soumettre une
rant dans le contrat de travail ainsi        demande d’aide financière au ser-
que dans le règlement du personnel           vice d’aide sociale de leur commune
(du canton, de la commune ou de la           ou de leur canton de résidence. Une
Confédération).                              telle aide financière, dont le mon-
                                             tant et les modalités peuvent diffé-
                                             rer d’un canton à l’autre ou d’une
Les indépendants, un                         situation à l’autre, est une prestation
groupe particulièrement                      sous condition de ressources. Cela
                                             signifie que, pour l’obtenir, il faut dé-
vulnérable                                   montrer n’avoir ni revenu (suffisant),
Les indépendants sont lourdement             ni fortune (au sens large du terme).
pénalisés par la maladie. Qu’ils tra-        Il faut encore noter que la mise en
vaillent seuls ou qu’ils soient à la         œuvre peut elle aussi diverger d’un
tête d’une microentreprise ou d’une          canton à l’autre, voire d’une com-
PME, toute absence est susceptible           mune à l’autre.
d’avoir une incidence sur la bonne
marche de leurs affaires.                    La conclusion d’une assurance perte
                                             de gain maladie auprès d’une assu-
Autre difficulté : les travailleurs indé-    rance privée – si cela est possible –
pendants sont généralement moins             constitue le meilleur rempart contre
protégés que les salariés contre les         la péjoration de la situation finan-
risques liés à la maladie. Une par-          cière du travailleur indépendant et
tie d’entre eux ne contractent pas           de sa famille.

20   Cancer : relever les défis au travail
Assurance-invalidité                      d’une activité professionnelle ne
et détection précoce                      sera pas envisageable.

En cas d’arrêt de travail prolongé, le    L’entretien de détection précoce qui
travailleur, l’employeur, l’assureur      suit vise à faire le bilan de la situa-
perte de gain maladie ou le médecin       tion médicale et professionnelle du
peuvent annoncer le cas à l’Office de     travailleur et à évaluer l’opportu-
l’assurance-invalidité dès 30 jours       nité d’une demande de prestations.
d’arrêt de travail, consécutifs ou iso-   Lorsque le dépôt d’une demande est
lés. Cette démarche est très fréquem-     indiqué, la phase d’intervention pré-
ment entreprise par l’assureur. Elle      coce qui succède permet à l’office AI
concerne la majorité des patients         d’entrer en contact avec l’employeur.
traités pour un cancer qui, souvent,
la perçoivent ou l’interprètent néga-  L’objectif est d’évaluer les possibili-
tivement.                              tés d’adaptation du poste de travail,
                                       de reprise progressive ou de reclas-
L’annonce ne suggère toutefois pas sement dans une autre activité au
que l’octroi de prestations de l’assu- sein de l’entreprise. Si une solution
rance-invalidité (AI) est imminent. interne n’est pas envisageable, l’of-
Elle vise uniquement à détecter fice AI examine les possibilités de
de manière précoce des situations soutien externes. Dans tous les cas,
complexes, dont les spécialistes de le but est de permettre à la personne
l’AI doivent être rapidement mis au de retrouver sa place dans le monde
courant. Elle peut aussi permettre au du travail et un maximum d’autono-
médecin de signaler à l’assurance-­ mie. Conformément au principe se-
invalidité des situations médicale- lon lequel la réadaptation prime la
ment très graves, dans lesquelles il rente, l’examen du droit à une rente
apparaît rapidement que la reprise AI est subsidiaire et n’intervient
                                       qu’en dernier lieu.

  Le saviez-vous ?
  Une personne en activité présentant un problème de santé qui compro-
  met ou rend difficile l’exercice de son métier peut bénéficier du soutien
  de l’assurance-invalidité afin de faciliter son insertion sur le marché du
  travail. Consultez l’office AI de votre canton (voir p. 37).

                                                  Cancer : relever les défis au travail   21
Fiche pratique à détacher
Récapitulatif des actions à entreprendre

Annonce de la maladie et communication
Pour l’employé : solliciter un ­entretien et le préparer

Avant l’entretien
• Aborder avec l’oncologue ou le médecin traitant les questions qui ont
  un impact sur l’activité professionnelle (durée du traitement, pronostic,
  absence à envisager ou non, limitations à prévoir, etc.).
• Exprimer son ressenti à des personnes de confiance.
• Déterminer l’information qui sera donnée au sein de l’entreprise
  (qui, quoi, par qui, quand, comment, etc.).
• Se préparer à une certaine réserve de la part de l’entourage
  ­professionnel : l’annonce de la maladie peut déstabiliser.

Pendant l’entretien
• Exprimer ses incertitudes face à la situation.
• Se renseigner sur les ressources mises à disposition par l’entreprise
  et les conditions-cadre (assurances sociales, durée du versement du
  salaire, etc.).
• Expliciter ses besoins ou souhaits concernant la manière de garder
  contact et de communiquer durant la maladie (interlocuteur(s),
  fréquence et forme des contacts, etc.).

                                                  Cancer : relever lesCancer
                                                                       défis au
                                                                             et travail   23
Fiche pratique à détacher
Récapitulatif des actions à entreprendre

Reprise de travail
Pour l’employé : identifier les ­besoins et les limitations

Avant l’entretien
• Se préparer intérieurement à la reprise.
• Déterminer ses besoins en termes de communication, par ex. :
  quels collègues informer ou non, quelles informations donner
  ­précisément.
• Identifier les limitations dues à la maladie et aux traitements.
• Informer l’employeur de ses limitations physiques ou psychologiques.
• Évaluer son énergie et sa productivité ; se laisser le temps.
• Le cas échéant, élaborer un plan de reprise avec l’employeur.

24   Cancer :etrelever
                 travailles défis au travail
Fiche pratique à détacher
Récapitulatif des actions à entreprendre

Annonce de la maladie et communication
Pour l’employeur, les supérieurs, les RH : organiser et mener l’entretien
avec l’employé

Avant l’entretien
• Prévoir suffisamment de temps pour préparer, puis mener ­l’entretien.
• Choisir un endroit calme pour l’entretien.
• S’assurer de ne pas être dérangé pendant l’entretien.

Pendant l’entretien
• Écouter le collaborateur avant de proposer son aide.
• Faire preuve d’empathie et d ­ ’authenticité.
• Accepter les silences et les é
                               ­ motions qui peuvent survenir.
• Déterminer les besoins du c­ ollaborateur (communication, informations
  sur les assurances sociales, etc.).
• Présenter le soutien offert par l’entreprise, mais aussi les besoins de
  celle-ci pour gérer l’absence.
• Ne rien promettre qui ne puisse être tenu.
• Éviter les formules toutes faites (par ex. « ça va aller », « ça pourrait être
  pire » ou « ça va s’arranger »).
• Prendre la mesure de ce que ressent l’employé et de ce que l’on ressent
  soi-même.
• Éviter de comparer les situations et se concentrer sur la personne
  concernée et ses besoins.
• Oser poser des questions.
• Reporter la discussion si nécessaire ou fixer un nouvel entretien.

Informer l’équipe
• S’entendre en amont avec le collaborateur sur l’information à donner
   (quoi, comment, quand, etc.).
• Si le collaborateur l’autorise, communiquer ouvertement sur la maladie
   et ses conséquences sur le travail.
• Écouter les inquiétudes, peurs et problèmes des autres collaborateurs.
• Chercher des solutions ensemble (répartition du travail, ­remplacement(s),
   communication, etc.).
• Valoriser les élans de solidarité.
• Faire régulièrement le point et surveiller l’évolution du climat de travail.

                                                  Cancer : relever lesCancer
                                                                       défis au
                                                                             et travail   25
Fiche pratique à détacher
Récapitulatif des actions à entreprendre

Reprise de travail
Pour l’employeur, les supérieurs, les RH : assimiler la situation et élaborer
des mesures en faisant preuve de souplesse

• S’informer sur les répercussions d’un cancer et les ressources à
    ­disposition.
• Prendre le temps de « digérer » la nouvelle et ses implications, ainsi que
     ses propres émotions.
• Faire preuve d’empathie, d’écoute et de patience.
• Informer l’équipe de la reprise, préparer l’accueil du collaborateur et
     organiser régulièrement des entretiens et séances.
• Si nécessaire, convenir d’une « reprise thérapeutique ».
• Établir avec le collaborateur un plan de reprise prévoyant un taux
  ­d’activité graduel.
• Autoriser des pauses et des absences (notamment pour les consultations
   médicales).
• Aménager le poste en termes de charge et d’horaires de travail
   ­(flexibilité).
• Adapter le cahier des charges pour supprimer les tâches particulièrement
    difficiles.
• Fractionner le travail en petites tâches.
• Ajuster le poste si nécessaire (ergonomie).
• Organiser un accompagnement en entreprise interne ou externe
    (si cela est possible).
• Penser à l’équipe, aux collègues de travail et prendre les mesures qui
    s’imposent.
• Garder en tête que les proches aidants vivent également une situation
    difficile et ont eux aussi des besoins.

26   Cancer :etrelever
                 travailles défis au travail
Reprise du travail

Préparer le retour                        Le travailleur en rémission va de-
                                          voir refaire sa place au sein de l’en-
Tout comme la maladie, la phase           treprise, celle-ci ayant poursuivi sa
de l’après-traitement peut être diffi-    marche durant son absence, avec les
cile à vivre. Le suivi médical intensif   changements et les nouveautés que
s’arrête. Les rendez-vous et contacts     cela implique. L’employé peut avoir
réguliers avec les professionnels de      gardé des séquelles plus ou moins
la santé laissent place à une forme       importantes de sa maladie et des
de vide, ce qui peut générer un sen-      traitements dont il faudra également
timent d’abandon, des angoisses,          tenir compte dans le cadre profes-
voire une dépression. En fonction de      sionnel.
la situation et des besoins, le colla-
borateur peut envisager de suivre un
programme de réadaptation oncolo-         Reprise thérapeutique
gique qui pourra avoir de nombreux
effets bénéfiques tels que la remise      Recommencer le travail au taux d’ac-
à niveau sur le plan physique (condi-     tivité initial après plusieurs mois
tion physique, force, souplesse, etc.),   de traitement est souvent irréaliste.
la réduction des limitations fonction-    C’est pourquoi le médecin traitant
nelles, l’amélioration de la santé psy-   peut prescrire une « reprise théra-
chique, la diminution de l’anxiété,       peutique », sans exigence de ren-
l’augmentation des compétences en         dement et couverte par l’assurance
santé et de l’autonomie, etc. Ces ef-     perte de gain maladie si l’employeur
fets facilitent notamment la reprise      en a contracté une. L’assureur doit
professionnelle.                          évidemment avoir donné son ac-
                                          cord. Cette phase permet à l’employé
La reprise du travail peut jouer un       de renouer avec son environnement
rôle majeur dans le rétablissement        professionnel, et ce de façon pro-
du collaborateur. Pour l’employeur,       gressive, puisqu’il travaille en suref-
le retour de l’employé est le signe       fectif. L’employeur, quant à lui, a ainsi
qu’il assume sa responsabilité so-        la possibilité de parer à d’éventuels
ciale et qu’il est capable de maintenir   problèmes si l’employé n’arrive pas
un savoir-faire au sein de l’entreprise   à suivre le rythme.
et de gérer des situations complexes.
Si elle est positive pour toutes les      Autre élément bénéfique : l’établis-
parties, cette reprise ne s’improvise     sement, avec le médecin et l’em-
pas. Mieux elle est préparée, meil-       ployeur, d’un plan de reprise pré-
leures sont les chances de réussite.      voyant un taux d’activité graduel,

                                                   Cancer : relever les défis au travail   27
plan qui devra être réévalué de ma-        L’accompagnement du travailleur par
nière périodique, idéalement toutes        un professionnel formé à la santé
les deux semaines.                         au travail (infirmier, médecin du tra-
                                           vail, etc.) contribue à favoriser la re-
                                           prise. Ces spécialistes sont à même
Adaptation du poste                        d’apporter appui et conseils tant au
et de l’activité                           travailleur qu’à l’employeur, et de
                                           jouer le rôle de facilitateurs. À noter
Les répercussions du cancer im-            que l’AI peut aussi mandater des job-
posent souvent une adaptation du           coaches.
poste et de l’activité, que cet ajuste-
ment porte sur l’ergonomie (poste de       Après la reprise
travail), sur le cahier des charges ou     Que la reprise de l’activité profes-
sur les modalités de travail (flexibi-     sionnelle soit « thérapeutique » ou
lité au niveau du temps et du lieu de      non, il est important qu’employeur
travail). L’assurance-invalidité peut,     et employé fassent régulièrement le
selon les cas, financer cette adapta-      point dans les semaines qui suivent
tion. De même, l’AI est habilitée à oc-    le retour au travail, au minimum une
troyer une mesure de reclassement          fois tous les quinze jours. Ce suivi
dans une autre fonction au sein de         permet, si nécessaire, de procéder
l’entreprise ou, si cette solution n’est   à des adaptations. Ces échanges
pas envisageable, à examiner les           peuvent ensuite être espacés (par ex.
possibilités qui se présentent à l’ex-     une fois par mois).
terne. Elle peut également financer
des mesures pour accompagner le
retour progressif à l’emploi.

 Le saviez-vous ?
 Des médecins du travail assurent des consultations spécialisées à
 l’intention des employés. Renseignez-vous auprès des ressources hu-
 maines de votre entreprise, de votre médecin traitant ou des o­ rganismes
 spécifiques actifs dans votre canton.
 Une démarche coordonnée entre les diverses personnes ou instances
 concernées (personne touchée par la maladie, employeur, assurance
 d’indemnités journalières en cas de maladie, assurance-invalidité, ser-
 vice de gestion de cas, médecins, etc.) s’avère décisive pour déterminer
 efficacement les étapes du retour au travail et les mesures ad hoc.

                                                   Cancer : relever les défis au travail   29
En pratique
 Employé : identifier les besoins et les limitations
 • Se préparer intérieurement à la reprise.
 • Déterminer ses besoins en termes de communication, par ex. : quels
   collègues informer ou non, quelles informations donner précisément.
 • Identifier les limitations dues à la maladie et aux traitements.
 • Informer l’employeur de ses limitations physiques ou psychologiques.
 • Évaluer son énergie et sa productivité ; se laisser le temps.
 • Le cas échéant, élaborer un plan de reprise avec l’employeur.
 Employeur, supérieurs, RH : assimiler la situation et élaborer des
 ­mesures en faisant preuve de souplesse
 • S’informer sur les répercussions d’un cancer et les ressources à
   ­disposition.
 • Prendre le temps de « digérer » la nouvelle et ses implications, ainsi
    que ses propres émotions.
 • Faire preuve d’empathie, d’écoute et de patience.
 • Informer l’équipe de la reprise, préparer l’accueil du collaborateur et
    organiser régulièrement des entretiens et séances.
 • Si nécessaire, convenir d’une « reprise thérapeutique ».
 • Établir avec le collaborateur un plan de reprise prévoyant un taux
    d’activité graduel.
 • Autoriser des pauses et des absences (notamment pour les consulta-
    tions médicales).
 • Aménager le poste en termes de charge et d’horaires de travail
    ­(flexibilité).
 • Adapter le cahier des charges pour supprimer les tâches particulière-
     ment difficiles.
 • Fractionner le travail en petites tâches.
 • Ajuster le poste si nécessaire (ergonomie).
 • Organiser un accompagnement en entreprise interne ou externe
     (si cela est possible).
 • Penser à l’équipe, aux collègues de travail et prendre les mesures qui
     s’imposent.
 • Garder en tête que les proches aidants vivent également une situation
     difficile et ont eux aussi des besoins.
Fiche à détacher en milieu de brochure

30   Cancer : relever les défis au travail
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