Nom du SOERE : ORAURE (Observations en Réseaux des Aérosols à Usage de Recherches Environnementales) - DSI
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Nom du SOERE : ORAURE (Observations en Réseaux des Aérosols à Usage de Recherches Environnementales). Nom du Responsable : Didier Tanré, DR, CNRS Laboratoire d’Optique Atmosphérique, UMR 8518 Bat.P5, Université Lille 1 59655 – Villeneuve d’Ascq Cedex Tél : 03 20 43 47 65 Mel : didier.tanre@univ-lille1.fr CV : Didier Tanré est directeur de recherche au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS). Il a été directeur du Laboratoire d'Optique Atmosphérique (LOA) de 2002 à 2007. Son activité est orientée sur les aérosols, le système climatique et la pollution particulaire. Cela passe par la caractérisation du cycle des aérosols, c’est-à-dire la localisation des sources et des puits et leur évolution au cours du transport et par la détermination de leurs propriétés optiques, radiatives et physiques à l’échelle de la planète. Il a participé à plusieurs expériences spatiales et a été impliqué dès son origine dans le réseau AERONET. Il est membre du “MODIS Science Team”, où il a assuré la responsabilité des produits aérosols au-dessus de l’océan. Il est membre du “CALIPSO (Cloud- Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder Satellite Observation) science team” et le PI de la mission PARASOL (Polarization and Anisotropy of Reflectances for Atmospheric Science coupled with Observations from a Lidar) mission. Il est l’auteur ou le co-auteur de plus de 120 publications scientifiques. Co-responsables : Paolo Laj, Physicien CNAP CV : Paolo Laj est physicien à l’Observatoire de Sciences de l’Univers de Grenoble et rattaché au LGGE depuis Octobre 2009. Il est le coordinateur scientifique du projet EUSAAR (FP6) et le co- coordinateur du projet ACTRIS qui débutera en Avril 2011 (FP7-2011-2015). Il a travaillé pendant 10 ans à l’Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand où il a assuré le développement de la station CO-PDD et le montage des SO BEAM et PAES. Il a participé à plusieurs projets EU depuis FP4 (ACE2, CHEMDROP, CIME, EUCAARI, MEGAPOLI, EUSAAR, ACCENT) sur la problématique des aérosols, de leurs sources d’émission, leur transformation dans l’atmosphère et l’interaction aérosols/nuages. Il est l’auteur de plus de 70 publications scientifiques dans le domaine. Il est membre du groupe d’expert aérosols de GAW et du projet GEOMON. Suite à sa mutation à l’OSUG, Paolo Laj a reçu le mandat de contribuer à l’organisation du suivi des aérosols (notamment à partir des mesures in-situ) en France et à leur intégration dans un contexte Européen. Jacques Pelon, DR, CNRS CV: Jacques Pelon est directeur de recherche au Laboratoire ATmosphère Milieux and Observations Spatiales (LATMOS), unité mixte du CNRS, de l’UVSQ et de l’UPMC. Il est co-principal investigateur de la mission spatiale CALIPSO développée en collaboration entre la NASA et le CNES, et membre de l’équipe scientifique PARASOL dans le cadre desquelles il travaille sur l’étude des propriétés des aérosols et de leur impact. Il a participé à plusieurs projets européens depuis FP4 (EUCAARI, AMMA, CLOUDNET, EARLINET, ACE2, …), et internationaux pour la caractérisation de l’impact radiatif des aérosols et l’étude des interactions aérosols-nuages. J. Pelon est ancien président du comité scientifique de l’IPSL et directeur-adjoint du LATMOS depuis 2009. Il est l’auteur et le co-auteur de plus de 100 publications dans des revues internationales avec référés. Il est co-responsable du projet IAOOS, retenu dans le cadre des projets d’excellence. 1
Laboratoire Porteur : LOA : Laboratoire d’Optique Atmosphérique, CNRS, Université Lille 1, Villeneuve d’Ascq Laboratoires impliqués dans le fonctionnement du SOERE : CGTD/ICARE : Centre de Gestion et de Traitement de Données, CNRS/INSU, CNES, Université Lille 1, Villeneuve d’Ascq. IPSL/SIRTA : Institut Pierre Simon Laplace, CNRS, Université de Versailles Saint- Quentin en Yvelines (UVSQ) et l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC), Paris-6. LA : Laboratoire d’Aérologie, CNRS, Université Paul Sabatier, Toulouse. LaCy : Laboratoire de l'Atmosphère et des cyclones, CNRS, Université de La Réunion, Météo-France, Saint Denis. LaMP : Laboratoire de Météorologie Physique, CNRS, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand. LATMOS/IPSL : Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales, CNRS, UVSQ) et UPMC, Guyancourt LGGE : Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement, CNRS, Université Joseph Fourier, Grenoble. LMD/IPSL : Laboratoire de Météorologie Dynamique, CNRS, École Polytechnique- Palaiseau, École Normale Supérieure, Université Pierre et Marie Curie, Paris. LSCE/IPSL : Laboratoire des Sciences du Climat et l'Environnement, CNRS, CEA Université de Versailles Saint-Quentin, Saclay – Gif sur Yvette. EMD : Ecole des Mines de Douai, Département Chimie & Environnement, Douai. OPE : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, Meuse et Haute Marne ___________________________________________________________________ OSU intervenant dans le fonctionnement du SOERE : OMP : Université Paul Sabatier, Toulouse OSU Nord Pas de Calais : Université Lille1, Villeneuve d’Ascq (en cours) OSU-Réunion : Université de la Réunion, Saint-Denis OPGC: Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand OSUG: Université Joseph Fourrier, Grenoble OSU Paris Centre: Université Pierre & Marie Curie/École Polytechnique, Palaiseau OVSQ: Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Guyancourt ___________________________________________________________ SO labellisé intervenant dans ORAURE: PHOTONS/AERONET SOERE intervenant dans ORAURE: OPE-ANDRA Réseau National associé : MERA Réseau Européen ou international associé: ACTRIS (réunissant EUSAAR et EARLINET), AERONET, EMEP, GAW, NDACC __________________________________________________________ industriels potentiellement intéressés dans le SOERE : CIMEL, LEOSPHERE, NUMTECH ___________________________________________________________ Commission d’évaluation scientifique thématique dans laquelle vous proposez que votre projet soit évalué : OA : Océan & Atmosphère 2
I. DESCRIPTION DU SOERE AVANT‐PROPOS : La présente demande a pour objectif de fédérer et d’harmoniser les observations des aérosols effectuées jusqu’à présent au niveau national par plusieurs approches et différentes institutions. Cette demande avait fait l’objet d’une lettre d’intention envoyée à l’INSU en Décembre 2009. Une incompréhension dans la procédure d’évaluation avait conduit une partie des partenaires à envoyer fin Janvier 2010, une proposition AEROTROP‐CARDYNAT focalisée principalement sur les mesures in‐ situ et les mesures lidar afin que ces observations non encore labellisées mais primordiales pour le SOERE soient préalablement évaluées. Le sens de cette étape intermédiaire n’a pas été compris par le comité d’évaluation qui, ayant jugé la proposition hors de son contexte, l’a trouvée insuffisante car ne prenant pas en compte l’ensemble des activités de la communauté française. La proposition ORAURE que nous resoumettons rétablit la situation et affiche clairement le souhait des différents acteurs à travailler sur un projet commun permettant de valoriser les investissements réalisés depuis une vingtaine années autour de la thématique “aérosols”. Elle a fait l’objet d’un avant‐projet dont le GT13 de l’alliance ALLENVI a estimé que «ORAURE en cours de constitution pourrait être un excellent incubateur d’une structuration nationale, en mesure d’élaborer un projet qui puisse être présenté au prochain appel d’offres SOERE prévu pour octobre 2010 ». Les moyens d’observation de la communauté française vont évoluer dans les prochains mois. De nouveaux SOERE, comme ROSEA (Réseau d'Observatoires pour la Surveillance et l'Exploration de l'Atmosphère) ou SECAO (Systèmes d’Observation et d’Expérimentation au long terme pour la Recherche en Environnement) sont proposés. IDAF (IGAC ‐ DEBITS – AFRIQUE) ou CESOA (cycle du soufre dans la zone australe) ont été labellisés ORE il y a déjà quelques années et d’autres projets émergent dans des régions climatiquement sensibles, comme le SDT (Sahelian Dust Transect), ou l’observation en Arctique et en Méditerranée. Il est difficile d’avoir une bonne vision de ce que va devenir le paysage autour de la thématique “aérosols” dans les mois qui viennent, mais ORAURE aura vocation à intégrer les mesures pertinentes de ces services s’ils sont retenus. 1. Système d’Observation ou d’Expérimentation Le SOERE est clairement identifié comme service aux utilisateurs. Il a pour vocation: • d’assurer la continuité, au sein d’une structure nationale durable, des mesures aérosols effectuées par des équipes du CNRS-INSU, leur mise à disposition pour la communauté scientifique via le centre de données et de services ICARE et d’assurer leur visibilité internationale via l’interfaçage des centres de données Français et Européens, • de permettre l’installation d’une instrumentation de base cohérente sur l’ensemble des sites de bases du SOERE et d’en assurer la maintenance, • d’assurer le niveau maximum de qualité des mesures et leur inter-comparabilité et/ou leur normalisation entre sites, • de développer, à des fins de recherche, des nouveaux produits utilisant les synergies instrumentales (sol/colonne/profil), • d’améliorer la restitution d’informations utiles à la validation de nouvelles données spatiales disponibles (A-Train, MSG, METOP,…) et à la réalisation de produits combinés, • de caractériser les propriétés optiques, chimiques et microphysiques des aérosols et les interactions aérosols/nuages dans une vision quasi-4D, 3
• de développer les outils nécessaires à la fournitures d’information dans le cadre de GMES Atmospheric Service notamment pour le transfert systématique des informations, en lien avec les travaux effectués dans le cadre des activités ICOS et MACC. • d’assurer les interfaces nécessaires avec les réseaux nationaux et internationaux à vocation complémentaire, pour lesquels les stations de base pourront accueillir des équipements nouveaux. • d’être la composante nationale du projet d’infrastructure Intégré Européen ACTRIS (Aerosol, Cloud and Trace gases Research InfrastuctureS) qui débutera en Mai 2011 pour une période de 4 ans visant à assurer la coordination Européenne des observations aérosols. Plusieurs structures cohabitent à l’heure actuelle, avec des labels différents : • le pôle thématique ICARE (aérosols-nuages et rayonnement) intégrant les centres d’expertises du LOA et de l’IPSL et le centre de données spatiales et de services ICARE à Lille, • le SO PHOTONS-AERONET qui permet des observations régulières des paramètres aérosols intégrés sur la verticale et bénéficie d’une reconnaissance nationale et internationale, • les sites instrumentés labellisés comme le SIRTA à l’IPSL ou le CO-PDD à l’OPGC, • les autres sites, assurant des analyses et des observations qui sont effectuées en dehors d’un cadre de réseau structuré au plan national, mais intégrées dans la plupart des cas au niveau européen ou international avec des procédures de contrôle de qualité dépendant de chaque réseau (EMEP, GAW, EUSAAR, EARLINET, etc), • des stations situées hors du territoire français ou dans les Terres Australes et Antarctiques Française (TAAF), labellisées par des organismes internationaux (GAW – Global Atmosphere Watch) et dont le fonctionnement est assuré en partie ou en totalité par des scientifiques français. C’est le cas des stations Amsterdam ou Nepal-Climate-Observatory-Pyramid (toutes deux station globales GAW), • ou dans le cadre des actions soutenues par l’ADEME, l’observatoire MERA de mesures et d’évaluation à long terme de la pollution atmosphérique (gaz, aérosols, précipitations) à longue distance, labellisé par l’EMEP et en cours de labellisation GAW. Ces structures ont acquis une expertise et une reconnaissance de la part de la communauté scientifique qui utilise plusieurs de leurs paramètres « aérosols » dits initiaux dérivés des mesures. Parmi ces produits existants un sous-ensemble de produits dits « matures » sera défini et centralisé au centre de données et services ICARE à Lille qui en assurera l’archivage et la distribution. Parallèlement, les développements algorithmiques seront poursuivis dans les laboratoires participant au SOERE afin soit d’améliorer les produits existants soit d’en proposer de nouveaux en utilisant les synergies instrumentales. Un deuxième ensemble de produits pourra être ainsi identifié pour la phase suivante et cette démarche sera poursuivie de la même façon par la suite, en intégrant de nouveaux moyens et acteurs. 2. Questions scientifiques, équipes de recherche, approches cognitives et/ou de modélisation agrégées autour des informations recueillies. Les aérosols atmosphériques jouent un rôle important sur le bilan radiatif de la terre mais les mécanismes par lesquels ils influencent le climat sont extrêmement complexes et mal appréhendés. Les effets directs et indirects des aérosols restent ainsi la source principale d’incertitude sur le forçage anthropique (IPCC, 2007). Les études récentes sur le forçage radiatif des 20 dernières années montrent que sur cette période de temps, l’impact des aérosols peut être supérieur globalement à celui des GES et les scénarii de mitigation du changement climatique intègrent actuellement plus ou moins correctement la composante aérosol. Les inconnues d’importance liées à ces questions restent la quantification des sources en particulier pour l’aérosol organique secondaire, la distribution verticale des propriétés microphysiques et radiatives de ces aérosols, la quantification des flux de masse entre la couche limite et la troposphère libre, l’activation des particules pour la formation des nuages et l’établissement de bilans à l’échelle régionale. Les politiques d’amélioration de la qualité de l’air et de mitigation du changement climatique se rejoignent ici. Les teneurs très élevées de particules fines dans l’atmosphère entraînent chaque année 4
en Europe des centaines de milliers d’hospitalisations et des dizaines de milliers de décès (CAFE, 2006). Au 1er Janvier 2015, la concentration limite moyenne annuelle pour les particules fines (PM2.5) sera de 25 µg/m3 (cette valeur limite sera de 20µg/m3 en 2020 ; directive 2008/50/CE). Les discussions dans le cadre du Grenelle de l’Environnement envisagent de la baisser ultérieurement à 15µg/m3. Les travaux antérieurs montrent que ces valeurs limites sont atteintes, voir dépassées dans la plupart des sites de mesure en Europe même en zones naturelles (i.e. loin des sources de pollution). La mise en place de politiques de réduction et de contrôle des émissions adaptées aux spécificités locales et régionales ne peut être cependant entreprise que sur la base d’une connaissance approfondie des propriétés des particules atmosphériques, de leurs sources d’émission ainsi que des transformations qu’elles subissent durant leur transport dans l’atmosphère. Le suivi temporel et spatial des propriétés optiques, physiques et chimiques des particules est à la base de cette connaissance. L’absence de données suffisantes et pertinentes, acquises de manière continue et homogène, sur les propriétés des aérosols est reconnue par la communauté scientifique comme un déficit majeur dans notre système d’observation de l’atmosphère. ORAURE a vocation à coordonner les mesures systématiques effectuées par la communauté « recherche » et n’a pas comme objectif d’être opérationnel 24h/24h (c’est le cas des réseaux de surveillance qui pourront se mettre en place et avec lesquels le SOERE assurera une interface active). Ce rôle, ORAURE propose de le tenir en s’interfaçant avec les observations à l’échelle européenne combinées aux observations spatiales en faisant fructifier l’acquis actuel. La communauté française a été en effet extrêmement active ces dernières années pour répondre à ces questions dans le cadre de campagnes dédiées (EUCAARI, MEGAPOLI pour les plus récentes), de réseaux au sol (AERONET, EUSAAR, EARLINET) ou de nouveaux moyens d’observation spatiale (A-Train), permettant ainsi d’assurer le suivi long terme de certaines propriétés des aérosols atmosphériques. Les résultats de ces suivis temporels, dont certains remontent à plus de 30 ans, ont permis des avancées scientifiques significatives tant sur le plan de la compréhension des processus de formation d’aérosols secondaires, que sur l’origine des particules, leur transport ou leur impact radiatif, comme l’attestent les publications relatives à ces mesures. En dehors des organismes de recherches, plusieurs établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) sont des utilisateurs potentiels de la base de données qui sera développée et évoluera dans le cadre de ce SOERE. L’ADEME appuie la composante non-réglementaire des observations aérosols qui répond à l’obligation nationale de mettre en place, en sus du réseau MERA, un certain nombre de sites dits de niveau 3 – Recherche-. Certaines observations du SOERE, via son centre de données, seront transmises à l’ADEME pour intégration dans le contexte EMEP. L’INERIS coordonne les mesures opérationnelles effectuées par les AASQA (Association Agrée de Surveillance de la Qualité de l’Air) sur les particules (PM10 et PM2.5). Les mesures d’ORAURE viennent compléter ces mesures et peuvent permettre pour des épisodes particuliers (ex. feux de biomasse) d’apporter l’information nécessaire aux AASQA pour identifier les sources de pollution. Certaines mesures d’ORAURE ont aussi vocation à entrer, à moyen ou long terme dans les compétences du LCSQA (Laboratoire Centrale pour la Surveillance de la Qualité de l’Air). Au-delà des aspects recherche, les travaux de Météo-France bénéficient d’informations 3D/4D que ne peuvent fournir les réseaux opérationnels localisés principalement au sol en zones urbaines et limités aux PM2.5 et PM10. L’IRD assure la coordination des activités situées en Afrique et en Amérique du Sud (Station Chacaltaya (MCL). L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) s’intéresse aux aérosols sahariens qui atteignent la France et souhaite établir un calendrier de ces événements dans le cadre du projet OPERA (Observatoire PErmanent de la RadioActivité) de l’IRSN. En ce qui concerne les risques de type industriel, l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) a mis en place en 2007 un observatoire pérenne de l'environnement (OPE) sur le site de Meuse et de Haute-Marne labellisé SOERE en 2010. L’observation des propriétés atmosphériques dédiée au suivi climatique et au suivi de la qualité de l’air sur le territoire de l’OPE a été engagée en concertation avec les acteurs de la recherche en France (cadre ICOS et EUSAAR) et en partenariat avec AIRLOR (ASQAA). La station prévoit en outre la mesure de l’épaisseur optique des aérosols et des mesures de dépôt d’aérosol. L’éruption récente du volcan islandais Eyjafyallajökull concrétise bien le rôle que peuvent avoir les aérosols dans la gestion des risques naturels. En effet cette éruption a cloué au sol l'aviation européenne et ce pendant plusieurs jours avec des pertes induites extrêmement élevées, liées au manque d’information quantitative précise. Des informations sur l'évolution des panaches de cendres émis par le volcan (en particulier l’altitude d’injection, la distribution spatiale et l’altitude du 5
transport des particules ainsi que leur composition) sont indispensables pour prendre les bonnes décisions face à ce type de situation. Dans ce cas précis, la communauté scientifique a montré qu’elle disposait de la plupart des informations pertinentes. Nous proposons qu’ORAURE les fournissent de façon systématique. L’assimilation de telles données par des modèles opérationnels de transport atmosphérique comme ceux mis en œuvre par Météo-France est possible pour produire des prévisions réalistes de la turbidité atmosphérique et du transport à grande distance des aérosols. On voit à travers ces quelques illustrations que, en dehors des organismes de recherches, plusieurs établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) sont des utilisateurs potentiels de la base de données qui sera élaborée dans le cadre de ce SOERE. On peut également anticiper de la part des utilisateurs de la société civile des demandes de développement d’outils complémentaires. Par exemple, (i) dans le cas de l’ADEME pour laquelle ORAURE répond à une demande réglementaire, complémentaire à MERA sur les aérosols, dans le cadre d’EMEP, (ii) ou pour les projets d’observation et services type GEOS et GMES-MACC ; il faudra en effet assurer, • le développement des procédures permettant le formatage des données après leur contrôle de qualité (QA/QC) et leur envoi automatique vers les bases de données ACTRIS/EMEP, • le développement de méthodes Quasi-Temps Réel (NRT) et de systèmes de mesure autonomes pour le contrôle qualité et la diffusion des données pour des applications GMES, • la fourniture à l’échelle régionale, européenne et semi-globale (globe restreint aux longitudes européennes) de cartes de paramètres aérosols : épaisseur optique, masse, taille, etc, à terme en quasi temps réel. En résumé, les retombées de cette proposition ORAURE seront potentiellement de : • documenter les changements et les tendances dans la composition des aérosols atmosphériques, • fournir des informations pour valider les modèles numériques pour la qualité de l’air et le climat, et améliorer les prévisions effectuées à l’aide de ces modèles, • aider à la définition de nouveaux outils d’observation, • participer à la validation des données satellitaires, • mieux évaluer les impacts des changements climatiques sur la qualité de l’air, • proposer aux industriels des développements instrumentaux ou méthodologiques permettant de systématiser les observations ou les analyses, • collaborer avec les agences opérationnelles en charge de la gestion des risques, pour leur proposer des informations et des stratégies de mesure complémentaires, • d’assurer la prise en compte des stratégies nationales dans un contexte Européen. 3. Pertinence des paramètres mesurés, Protocoles de mesure, Démarche qualité. ORAURE, comme nous l’avons signalé, se propose de fédérer des réseaux existants, en majorité labellisés en France ou en Europe. La démarche d’homogénéisation des données et des protocoles de mesures, de la mise en place de critères de qualité est donc une réalité pour la plupart des mesures que nous proposons de diffuser avec la création d’ORAURE. Les stations du SOERE telles que proposées sont représentatives des zones rurales, péri-urbaines, de sites en altitude ou présentant une situation géographique unique (cf section 5). Plusieurs de ces stations de mesures sont rattachées à des OSU pouvant mettre du personnel scientifique et technique à disposition. Il est évident que toutes les variables mesurées (in-situ et télédétection depuis le sol) n’ont pas vocation à être mesurées à chaque station du réseau. L’équipement disponible actuellement sur les stations, s’il peut et doit bien sùr être développé plus encore (cf demande ROSEA ou demandes régionales type CPER), est déjà conséquent et justifie le besoin d’une coordination. Il est clair également que le réseau a vocation à s’étendre à tous les sites nationaux ou internationaux voulant bénéficier des protocoles et de l’archivage de données développés dans le SOERE et qui en respecteraient le cahier des charges. 6
3.1. Les mesures in-situ Les mesures in-situ intégrées dans le SOERE doivent fournir des informations systématiques sur la masse, la taille et le nombre de particules, leur propriétés optiques (coefficients d’absorption et de diffusion à une ou plusieurs longueurs d’onde), le nombre de noyaux de condensation nuageuse en fonction de la taille, la composition chimique (ions majeurs, carbone organique et carbone élémentaire ainsi que quelques traceurs d’activité spécifique tel que le lévoglucosan pour la combustion de la biomasse, les métaux lourds, les HAP) (Table 1). L’ensemble de ces variables est fourni en conformité avec les protocoles EUSAAR et maintenant ACTRIS, sur une base horaire à l’exception de la composition chimique. Variable Instrumentation utilisée Nombre de particules Compteur CN (TSI, GRIMM) Spectre dimensionnel Spectromètre de taille type SMPS (10-500 nm) (TSI/GRIMM ou custom-mode) Coefficient d’absorption (1 λ ou plusieurs λ ) Spectromètre d’absorption (Aethalomètre) Coefficient de diffusion Néphélomètre intégrateur (TSI/ECOTECH) (1 λ ou plusieurs λ ) Masse des particules TEOM FDMS Nombre de Noyaux de condensation (CCN) Chambre CCN DMT Composition chimique inorganique Chromatographie Ionique sur filtre- Aerosol Mass Spectrometer (AMS- AERODYNE) Composition Chimique OC/EC Thermo-Optique(SUNSET) sur filtre, AMS (OC uniquement), SP2 (BC uniquement) Traceurs spécifiques GC/MS ou LC/MS Tableau 1 : Liste des variables mesurées par le réseau de mesures in situ suivant le protocole EUSAAR/ACTRIS. Une série de variables peut être déduite de ces mesures directes : le coefficient de simple diffusion (single scattering albedo), le coefficient d’Angström, le coefficient de croissance hygroscopique (Kappa), les fractions primaire et secondaire de l’aérosol, l’origine des sources, etc… 3.2. Les mesures par télédétection à partir du sol Les mesures par photométrie sont intégrées et gérées au sein du réseau AERONET/OHOTONS (l’ensemble des stations sous maintenance de la partie française du réseau sont reportées en annexe). Il permet d’effectuer des observations en Europe, dans les zones de soulèvement des particules désertiques fréquemment transportées vers l’Europe, et sur des sites « clé » situés à différentes latitudes. La plupart des stations européennes (hors France) sont gérées par les responsables de site et ne sont pas directement du ressort du SO PHOTONS ; par contre, plusieurs d’entre elles sont directement impliquées dans le programme européen ACTRIS. La liste des paramètres mesurés ou retrouvés à partir des mesures est reportée dans le Tableau 2. (1) Variables standards Symbole Distribution en taille volumique (22 intervalles, entre dV/dlnR 0.05 et 15µm) Paramètres des modes granulométrique fin et grossier C(t,f,c), Rv(t,f,c), σ(t,f,c), Reff (t,f,c) Indice de refraction complexe à plusieurs longueurs n(λ) et k (λ) à 0.44, 0.67, 0.87, 1.02 µm d’onde 7
Fraction de particules non sphériques Cnon spherical (2) Variables dérivées Symbole Albedode diffusion simple (absorption) ω0 à 0.44, 0.67, 0.8, 1.02 µm Matrice de diffusion P11(Θ,λ), P12(Θ,λ) et P22(Θ,λ) Facteur d’asymétrie Flux radiatif descendant multispectral F↓TOA(λ) et F↓BOA(λ) Flux radiatif montant multispectral F↑TOA(λ) et F↑BOA(λ) (3) Futures variables Symbole Rapport lidar (extinction/rétrodiffusion) S(λ) Facteur de dépolarisation lidar δ (λ ) Flux radiatifs intégrés descendants (visible); F↓TOA et F↓BOA Flux radiatifs intégrés montants (visible); F↑TOA et F↑BOA Forçages radiatifs des aérosols ∆FTOA et ∆ FBOA (sommet et base de l’atmosphère) Tableau 2 : Liste des paramètres des aérosols restitués par le réseau AERONET/PHOTONS (1) : paramètres standards ; (2) : paramètres dérivés des inversions AERONET ; (3) : nouveaux paramètres en cours de validation (forçages : voir Derimian et al. 2008, Garcia et al. 2008). Les mesures lidar sont actuellement effectuées dans le cadre du réseau EARLINET (maintenant fédéré dans le projet FP7 ACTRIS), du réseau NDACC (surveillance des changements atmosphériques) et sur d’autres sites fonctionnant indépendamment. La liste des variables observées et déduites des mesures lidar est donnée dans le Tableau 3. Variable Instrumentation Profil du coefficient de rétrodiffusion atténué Leosphere, 355 nm ; CMEL 532nm Lidar recherche multi longueurs d’onde (316 et 355 nm/ 532 et 1064 nm) Hauteur de couche limite, Lidar CIMEL, 532 nm, Lidar recherche multi longueurs d’onde (316 et 355 nm/ 532 et 1064 nm) Rapport lidar moyen, Lidar recherche multi longueurs d’onde (316 et 355 nm/ 532 et 1064 nm) Profils des coefficients de rétrodiffusion, Lidar recherche mono ou multi longueurs d’onde d’extinction et de dépolarisation. (316 et 355 nm/ 532 et 1064 nm Lidar Stratosphere 532, 607, 1064 nm Tableau 3: Liste des paramètres des aérosols restitués et dérivés des inversions par les mesures Lidar existantes sur les sites nationaux. 3.3. Les mesures spatiales et le centre de données et services ICARE Le CNES et l’INSU avaient mandaté en 1999 un groupe de travail afin de définir un schéma directeur pour les dix ans à venir concernant la gestion des données pour les géosciences. Parmi les conclusions et recommandations de ce groupe figuraient : - « la nécessité d’une coordination entre les institutions nationales de recherche pour les données spatiales. Le besoin d’une forte coopération entre le CNES et les organismes scientifiques utilisateurs, au premier rang desquels figure l’INSU, est souligné. 8
- la nécessité de mettre en place des Pôles de Compétence Thématique à l’échelle internationale prenant en compte en particulier les autres acteurs européens du domaine et, si possible, faisant l’objet de montages en coopération. Le fonctionnement de ces pôles doit reposer sur une organisation en réseau, ou du moins s’appuyer sur des ramifications, mais il nécessite un Centre de Compétence Thématique assurant au bénéfice de l'ensemble de la communauté intéressée des tâches de gestion et de mise à disposition de données et d'outils spécifiques. » Cette réflexion a conduit à la création en 2003 du pôle ICARE ainsi que celle d’une nouvelle unité, le Centre de Gestion et de Traitement des Données (CGTD), ou Centre de Données et Services, devenue Unité Mixte de Services ICARE fin 2005. Le CGTD a pour mission de fournir un ensemble de prestations techniques et de services mutualisés permettant à la communauté utilisatrice d’exploiter au mieux les données et produits des missions spatiales relevant de la thématique «aérosols-nuages- rayonnement-eau». Les mesures et les produits de plusieurs instruments sur de nombreux satellites (par exemple les géostationnaires GOES et MSG, AQUA, CALIPSO, CLOUDSAT, AURA, PARASOL, METOP, etc) sont ingérées quotidiennement dans la base de données du CGTD. Des chaînes de traitement tournent de manière automatique sur les données de cette base. Par ailleurs, le CGTD développe de nombreux outils et services à la carte en fonction des demandes provenant des missions nominales, c’est à dire POLDER/PARASOL, CALIPSO, et Megha-Tropiques et pour lesquelles le CNES est fortement impliqué. Le CGTD fournit plusieurs produits aérosols développés indépendamment à partir des observations de ces missions et des observations géostationnaires de l’imageur SEVIRI sur MeteoSat, offrant la continuité temporelle (cf : http://www.icare.univ-lille1.fr/browse). De nombreux traitements impliquent une utilisation combinée de plusieurs capteurs. Le CGTD fournit également des services de type « aide à l’utilisation des données ». Ce service prend une forme interactive, en répondant à des demandes directes des utilisateurs: questions sur le format des produits, leur datation, sur les outils de lecture, etc. De façon plus proactive, au travers de son site web (http://www.icare.univ-lille1.fr), le CGTD s’efforce également de mettre en place les services nécessaires pour répondre aux difficultés les plus communément rencontrées par les utilisateurs : (i) accès aux données, (ii) développement d’interfaces de visualisation des produits, (iii) outils web permettant une colocalisation rapide des mesures, (iv) outils de lecture, de conversion, de projection, etc. Le CGTD a également développé plusieurs outils permettant d’inter-comparer les observations spatiales entre elles, ou encore de les comparer à des observations au sol (ex : AERONET) ou des sorties de modèles (ex : MACC). 3.4. Démarche qualité Même si les instruments des stations actuelles sont disparates et le nombre et le type de paramètres dérivés différents, ORAURE uniformisera les traitements et fournira des grandeurs comparables. Les produits seront élaborés avec une résolution spatiale et temporelle adaptée aux besoins exprimés par les différents utilisateurs (analyse de données, modélisation, assimilation, etc). L’effort de standardisation sera en effet une première priorité du SOERE. Si le réseau AERONET est standardisé, un travail d’accompagnement spécifique sera engagé pour assurer la qualité des données recommandée par EMEP/GAW/ACTRIS pour les mesures in-situ et lidar. Le SOERE vise aussi à organiser de manière durable les conditions pour maintenir la qualité des observations au sol via des centres d’étalonnage ou des services en appui aux opérateurs de station. Les services à la production de données sont essentiellement liés à l’amélioration de la qualité des données et à leur harmonisation au plan national. L’infrastructure prendra la forme : • d’un centre d’expertise pour les photomètres solaires type CIMEL. Ce centre sera également chargé de l’étalonnage des instruments. Il assurera également le suivi du développement industriel des instruments et leur validation. Il est labellisé dans le cadre d’ACTRIS. • d’un centre d’expertise pour les instruments de télédétection active (lidars et radars). Ce centre sera chargé de la définition des observations lidar (et éventuellement radar pour les 9
interactions aérosols/nuages) au sol et du suivi du développement industriel des instruments et leur validation. • d’un centre d’expertise pour les mesures au sol. Ce centre sera chargé de la définition des observations au sol et du suivi du développement industriel des instruments et leur validation. Il fournira, pour la partie chimie des aérosols, les méthodes et les standards et au besoin effectuera les analyses chimiques pour l’ensemble du SOERE. Il sera chargé de l’organisation de campagnes d’inter-comparaison de techniques d’analyses et d’instrumentation, en étroite coordination avec l’action similaire dans ACTRIS. • de moyens mobiles de mesures pour répondre au besoin de campagnes (type plate-forme mobile- MOBILIS du LMD, cf section 5). • d’audits réguliers des stations de mesure du SOERE suivant les règles de GAW et de sessions de formation scientifique et technique à destination des opérateurs des sites. 4. Durée d’observation La durée d’observation doit être supérieure à 10 ans. Certaines des stations qui vont composer ORAURE ont démontré qu’il était possible d’envisager des mesures à très long terme ; les premières mesures lidar régulières ont été effectuées à l’OHP au début des années 90. Les mesures photométriques sur le site de Lille ont commencé en 1995 avec un suivi régulier à partir de 1999 ; le site du SIRTA à Palaiseau a une archive qui démarre vers 2000 ; les mesures des propriétés des aérosols ont été initiées en 2001 au PDD. La volonté de maintenir ce type de mesures est donc indiscutable et, en ce qui concerne le financement, le SO PHOTONS/AERONET a été renouvelé fin 2010 (de même que la partie du réseau sous la responsabilité de la NASA). Pour les mesures spatiales, le CGTD/ICARE, devenu UMS en Décembre 2005 a été renouvelé en Mars 2010. Plusieurs missions spatiales s’intéressant aux aérosols sont en préparation ; on peut citer les missions ADM-Aeolus/ESA, EARTHCARE/ESA/JAXA, 3MI sur Post-EPS/EUMETSAT ou sur PACE/NASA qui sont du ressort du pôle ICARE. Pour les mesures in-situ ou Lidar, les programmes européens correspondant EUSAAR et EARLINET se terminent mais le projet ACTRIS, accepté dans le cadre du programme FP7-INFRASTRUCTURES, démarre en Mai prochain. De plus, un certain nombre d’OSU soutient activement ces observations. Il est évident que ce soutien ne pourra qu’être renforcé en cas de labellisation SOERE. Grâce au soutien des organismes, il y a une forte dynamique autour des aérosols qui confirme l’intérêt scientifique de la thématique et la motivation des proposants pour assurer le financement des observations sur le long terme. 5. L’existant : les stations du SOERE Un grand nombre de stations assurent des mesures systématiques de paramètres aérosols sous la responsabilité complète ou partielle de chercheurs de la communauté nationale. Compte tenu du regain d’intérêt de l’observation systématique pour la recherche, de nouvelles stations sont en développement. Les stations du SOERE sont représentatives de zones rurales ou urbaines, de sites en altitude ou présentant une situation géographique particulière. Certaines s’appuient sur des Observatoires et ont un historique qui permet d’envisager des études de variabilité saisonnière. D’autres sont plus récentes et trouvent leur justification dans la spécificité de leur localisation. On retrouvera en Annexe (Tableau 5) une description détaillée des mesures réalisées sur les différentes stations. Nous avons dressé sept typologies de sites. 5.1. Sites de base Les sites historiques de base du SOERE correspondant à des stations disposant d’enregistrement quasi-climatiques (>10 ans) de l’un ou l’autre des paramètres aérosols d’intérêt du SOERE. Les sites de base sont dotés des instruments permettant la restitution de beaucoup les produits avec des instruments commercialisés automatisés et des procédures strictement identiques permettant de garantir la qualité des analyses. Ces sites ont, pour la plupart, été identifiés par l’INSU via les SO existants ou sont des sites instrumentés labellisés (concept de site INSU). Au-delà de la fourniture de 10
données scientifiques, ces sites ont vocation à accueillir des chercheurs pour des campagnes ponctuelles ou à être un lieu d’expérimentation au service des utilisateurs. Ces sites se caractérisent par le concept de station régionale multi-instrumentée et parfois multi-sites voir multi-altitude. Cet ensemble est composé au Nord du SIRTA/Qualair en région parisienne, et du site d’observation de référence AERONET de Villeneuve d’Ascq. Il comprend également trois sites au Sud situés sur les massifs montagneux et bénéficiant d’une approche multi-sites (site de plaine pour la télédétection, site d’altitude pour les mesures in-situ). Il s’agit du site Cézeaux-OPME-Puy de Dôme (400m-1475m), du site Lannemezan-Pic du Midi (588m, 2680m) et du site Observatoire de Haute Provence-Plateau de Bure (680m-2540m). Nous ajoutons à ces sites le nouveau site de l’Observatoire Pour l’Environnement (OPE,) de l’ANDRA dans la Meuse compte tenu de sa récente labellisation SOERE et de l’investissement très conséquent sur le site en matière de mesures atmosphériques. Le site est déjà labellisé dans le cadre du réseau ICOS-RAMSES. Ces 6 stations offrent une vision 4D de la composition atmosphérique sur des régions sous l’influence directe de zones de pollution (Bénélux, Ile de France et Rhénanie Allemande pour les sites au Nord), de masses d’air maritime (Méditerranée) ou désertiques (sites du sud). Nous ajoutons à ces sites le site de Saint-Denis-Pic Maïdo (30-2200m) sur l’île de la Réunion, qui dispose d’un historique de mesures 3D (Lidar NDACC) et dont l’investissement pour le développement de la station Maïdo est en cours de labellisation INSU. Le SOERE devra permettre de répondre aux besoins de campagnes d’étude de régions ciblées par la mise en œuvre d’une ou plusieurs stations et des analyses de données spatiales. 5.2. Sites GAW Régional ou Global L’implication de scientifiques de la communauté INSU dans le système d’observation GAW doit être soutenue par cette structuration GAW. Quatre sites labellisés GAW sont identifiés : (1) la station de l’Ile d’Amsterdam (-AMS- GAW Global) disposant d’un historique de mesures aérosol (in-situ et AERONET) et des gaz à effet de serre, (2) le site du Crozet avec un historique de 5 ans dans une zone géographique unique, (3) la station NCO-P au Népal (-PYR-) gérée en collaboration avec les chercheurs du CNR en Italie et avec une forte responsabilité des UMR LGGE et LaMP dans le projet et enfin (4) la nouvelle station La Paz-Chacaltaya (- CHC- GAW Regional et AERONET) qui verra en 2011 la mise en service de la partie CHL à 5300 avec une forte implication nationale à travers l’IRD et les UMR LGGE, LSCE, LAMP et CNRM pour les mesures aérosols et gaz à effet de serre. Ces stations, principalement situées hors territoire national, répondent à un besoin exprimé de développer les observations dans des zones où elles sont manquantes, notamment dans la troposphère libre de l’hémisphère Sud (voir Laj et al., Atmospheric Environment, 2009). 5.3. Réseaux IDAF/SDT Les stations des SO IDAF ou SDT (demande de labellisation en cours) situées en Afrique de l'Ouest sont importantes pour le calage des modèles dans l’estimation de la contribution à grande distance à la pollution particulaire sur le territoire et leurs données doivent être disponibles via ORAURE. L’engagement français en Afrique de l’Ouest continue également via la programme AMMA2. Il est clair que ces sites doivent bénéficier de l’infrastructure SOERE notamment pour les aspects contrôle qualité des variables aérosols mesurées de façon systématique. 5.4. Nouveaux sites ou sites en émergence Il est évident que le SOERE a vocation à accueillir l’ensemble des sites et des données qui respectent les procédures de contrôle qualité et les méthodes préconisées, en particulier dans les zones sensibles identifiées particulièrement importantes par la communauté. Le site ERSA au Cap Corse intégré au projet MISTRALS ou la première composante de l'observatoire arctique financée récemment (cf demande EQUIPEX IAOOS) pouront clairement rejoindre (en partie) ORAURE. 5.5. Sites AERONET Les sites AERONET du SO PHOTON sont listés dans le tableau 6 en annexe. 11
5.6. Sites MERA Le dispositif MERA (MEsure des Retombées Atmosphériques) constitue la contribution française au réseau européen EMEP de suivi des pollutions atmosphériques longue distance et transfrontières. Il permet, dans les zones éloignées de toute source de pollution, d'effectuer une surveillance continue des dépôts humides et des polluants gazeux et particulaires présents dans l'atmosphère. Le dispositif MERA complète par ailleurs le dispositif réglementaire Atmo de surveillance de la pollution atmosphérique en France, déployé principalement dans les agglomérations et zones industrielles. Quelques mesures du réseau MERA, principalement l’échantillonnage de filtres, font partie du périmètre des variables ORAURE. Le rapprochement ORAURE-MERA assurera plus de cohérence entre les deux réseaux et un accès facilité aux données. L’observatoire MERA comprend 9 sites de mesures ruraux et est doté d’un programme d’assurance des mesures. Les sites MERA pourraient contribuer par exemple à ORAURE lors de campagnes spécifiques en y apportant une contribution scientifique en matière de mesures de gaz et particules notamment étant donné les équipements disponibles (Chambres de simulation, compteurs à particules, impacteurs, AMS, PTR-TOFMS, préleveurs et analyseurs divers) et matériels analytiques (GC-MS, IC-MS, GC-IRTF, ICP-MS,…). 5.7. Site Mobile MOBILIS Enfin, le suivi de qualité et la mise en œuvre lors de campagnes de terrain sont les objectifs auxquels devrait répondre la station mobile MOBILIS développée au LMD. Ce rôle lui sera assigné en tant que station de référence mobile. Elle devrait faire partie de l’un des OSU parisiens et sera partie intégrante du SOERE qui assurera la diffusion des données. L’investissement de la communauté nationale en matière d’observations systématiques est conséquent et encore en développement. Il est évident que l’éventuelle labellisation du SOERE n’est pas un engagement des organismes à assurer la pérennisation des mesures. La vocation du SOERE est de fournir les outils pour assurer l’intégration des mesures sur tous les sites dans la base de données ICARE. Les stations, même sans financement d’équipement SOERE, doivent pouvoir bénéficier de la logistique mise en place pour le SOERE et en particulier celle du CGTD/ICARE quant à l’accès et la distribution des données. Une partie des investissements du SOERE sera attribuée en priorité aux sites de base. Ce sera, suite aux recommandations du conseil scientifique, au comité de pilotage dans lequel siègeront les organismes de définir les priorités d’équipement permettant de faire évoluer leur instrumentation pour amener certaines stations que nous venons de lister au niveau des stations de base, en particulier dans les zones sensibles où les observations sont manquantes. 6. Archivage, valorisation et mise à disposition des données : Il n’existe actuellement aucune coordination permettant d’avoir accès à l’ensemble des mesures effectuées par les chercheurs français sur les sites de mesure du SOERE. A l’heure actuelle, un utilisateur peut accéder aux mesures soit via des bases de données internationales (EUSAAR, WDCA, EMEP- dans EBAS au NILU, EARLINET au MPI Hambourg), soit via des bases de données SO (PHOTONS contribuant à AERONET, ETHER pour le NDACC), soit sur des bases de données locales (type Pic du Midi), soit, dans certains cas, en contactant directement les chercheurs concernés. Cette situation est handicapante pour les utilisateurs ; la création ORAURE sera une reconnaissance de l’importance des observations depuis la surface. Le SOERE ORAURE devra aussi être l’outil de prospective pour le système d’observation national aérosol. Un certain nombre de travaux est en cours pour miniaturiser et automatiser des stations afin de faciliter un déploiement futur vers des zones encore privées d’observation et développer/améliorer des techniques existantes pour les rendre utilisables pour l’observation. Ces développements 12
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