NUTRITION - RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L'INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

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NUTRITION - RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L'INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER
RÉPUBLIQUE DU NIGER
                        Fraternité - Travail - Progrès
                        MINISTÈRE DU PLAN
                        INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE
                        PLATEFORME NATIONALE D’INFORMATION POUR LA NUTRITION

      NIGER
    SÉMINAIRE
RAPPORT DE SÉMINIARE
                       NUTRITION

                       RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION
                       NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER
NUTRITION - RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L'INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

NOVEMBRE 2020
NUTRITION - RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L'INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

SIGNALÉTIQUE

OURS
Unité responsable : Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition
Directeur du projet : ALCHINA KOURGUENI Idrissa, Directeur Général de l’INS
Chargée du suivi du projet : OMAR Haoua Ibrahim, Secrétaire Générale de l’INS
Coordonnateur : MAHAMANE Issiak Balarabe, Coordonnateur de la Plateforme Nationale d’Information pour
la Nutrition au Niger
Rédacteur                                               Rapporteurs HC3N
Chef d’Équipe, Statisticien-Analyste, Assistant         Cadre de la Cellule Nutrition/HC3N, Zakari Abdoul
Technique PNIN (AT/PNIN) : POIREL Guillaume             Wahabou
Rapporteurs INS                                         Cadre de la Cellule Nutrition/HC3N, Abdou Adamou
Cadre de la Direction des Statistiques et des Études    Lilwani,
Démographiques et Sociales, Abdoul Karim Bachirou
Seydou
Photos : Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition au Niger
Editeur de la publication : PNIN/INS

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RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

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SOMMAIRE

Sommaire ................................................ 1                 6.1.2 Discussions et points forts ............................14
Contexte et justifications ......................... 3                      3. Recommantions ................................. 15
1. Contexte-Justification .......................... 3                      ANNEXES ................................................ 17
2. Objectifs du séminaire ......................... 4                       1. Annexe 1 : Mots et discours................ 17
3. objectifs spécifiques ............................ 4                     1.1 Discours du représentant du Point Focal
4. Résultats attendus............................... 4                          SUN – DN/MSP ...................................17
2. Déroulement du séminaire .................. 5                            1.2 Dicsours du Conseiller du Directeur
                                                                                Général de l’Institut National de la
1. Discours et mots de bienvenus ............ 5
                                                                                Statistique ..........................................18
2. Présentations ...................................... 5                   1.3 Discours du Secrétaire Général du
2.1 Tendances de la malnutrition au Niger :                                     Ministère du Plan, Président du Comité
    déterminants, perspectives .................. 5                             National de Pilotage de la PNIN...........19
2.1.1 Synhtèse .........................................................5   1.4 Discours de Monsieur Ali Bety, Ministre
2.1.2 Discussions et points forts ..............................7               Haut-Commissaire à l’initiative 3N (« les
3. Bref aperçu sur les résultats de                                             Nigériens Nourrissent les Nigériens » ..21
l’enquête SMART 2020 ............................. 8
                                                                            2. Annexe 2 : Liste de participants .......... 23
3.1.1 Synhtèse .........................................................8
                                                                            3. Annexe 3 : Présentations .................... 25
3.1.2 Discussions et points forts ..............................9
                                                                            3.1 Tendances de la malutrition au Niger :
4. Groupe Technique de Travail
                                                                                déterminants et perspectives ..............25
Plaidoyer ................................................10
                                                                            3.2 Bref aperçu sur les résultats de l’enquête
4.1.1 Synhtèse .......................................................10
                                                                                SMART ...............................................29
4.1.2 Discussions et points forts ............................11
                                                                            3.3 Présentation du groupe Technique de
5. Analyse budgétaire et financement de la                                      Travail Plaidoyer .................................32
nutrition au Niger (2016-2017) et sur les
                                                                            3.4 Présentation ANalyse budgétaire et
réalisations dans le cadre du bilan
                                                                                Bilan PA PNIN .....................................33
PA/PNSN 2017-2020................................11
                                                                            3.5 Valorisation des arbres fruitiers
5.1.1 Synhtèse .......................................................11
                                                                                sauvages alimentaires du Sahel comme
5.1.2 Discussions et points forts ............................12
                                                                                l’une des alternatives pour combler les
6. Valorisation des arbres fruitiers                                            gaps en nutriments au Niger ...............35
sauvages alimentaires du Sahel ...............13
6.1.1 Synhtèse .......................................................13

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CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

1. CONTEXTE-JUSTIFICATION
La Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition est l’un des Outils pour le suivi et
l’orientation de l’opérationnalisation de la PNSN. Au terme de la première phase du Plan d’Action
de la PNSN couvrant la 2017-2020, un bilan a été fait dans l’optique d’un nouveau Plan d’Action
guidé, par les informations et analyses produites par la PNIN et des leçons tirées de la mise en
œuvre de la première phase tout en tenant compte du contexte actuel caractérisé par une
dégradation de la situation nutritionnelle (SMART 2020), sanitaire et sécuritaire. Ainsi, le
séminaire a pour objectif de présenter les résultats des différentes études et analyses effectuées
en collaboration avec la PNIN dans le domaine de la nutrition et en particulier de la
multisectorialité de la nutrition. Ce séminaire permettra de réunir pendant une journée (Cf.
Agenda) l’ensemble des médias mais aussi les Chargés de communication et les représentants de
la société civile. Il s’agit donc de valoriser l’ensemble des rapports et études réalisées, activité
prévue dans le cadre du plan de communication de la PNIN mais également dans le cadre du Plan
de communication pour la mise en œuvre de la stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle
et de développement agricole durable de l’Initiative 3N, les Nigériens nourrissent les Nigériens du
HC3N.
L’organisation de ce séminaire relatif à la nutrition prévue dans le cadre des activités de la PNIN
en 2020 fait suite à la publication et la valorisation des résultats des analyses conduites dans le
cadre de la mise en œuvre du Plan Cadre d’Analyse 2019-2020 . Ces analyses ont porté d’une part
sur les tendances de la malnutrition chronique et de ses déterminants chez les enfants de moins
de cinq (5) ans et d’autre part sur l’analyse budgétaire sur le financement public de la nutrition
au titre des exercices 2016 et 2017 pour lesquels deux ateliers d’interprétations ont été organisés.
L’organisation du Séminaire à l’attention des réseaux SUN, des journalistes et des agents de
communication des secteurs Clés de la nutrition, des membres du Comité Nationale de Pilotage
du Projet PNIN et de la société civile représente l’un des meilleurs canaux pour disséminer les
résultats des analyses et les principaux messages qui en découlent et les orientations pour des
actions qui accélèrent l’atteinte des cibles de l’AMS et de objectifs de la PNSN et des ODD. La
plupart des acteurs conviés (réseaux SUN, journalistes et agents de communication des secteurs
clés de la nutrition, membres du Comité de Pilotage de la PNIN) sont également ceux qui analysent
le bilan de mise en œuvre du Plan d’Action 2017-2020 de la PNSN (PA/PNSN 2027-2020). En effet,
la task force en charge du Bilan du PA/PNSN 2017-2020 est un groupe restreint issue de ces
Réseaux, en charge du Pilotage de l’élaboration d’un nouveau Plan d’Action sur la base de la
situation nutritionnelle actuelle et des recommandations et constats effectués.
Par ailleurs, à travers la presse écrite, audiovisuelle (TV et radios) et les sites web d’information,
les messages diffusés pourront être retransmis au grand public et au niveau des régions. De même,
les communicateurs des secteurs clés de la PNIN pourront disséminer les documents et les
messages sur la nutrition auprès des parties prenantes de leurs secteurs respectifs. Enfin, les
participants sensibilisés pourront continuer à rechercher l’information nutritionnelle pour sa
dissémination auprès de leurs publics respectifs. Le réseau des journalistes de la nutrition sera
suivi après le Séminaire pour sa dynamisation et jouer pleinement son rôle. Ce Séminaire sera
également l’occasion de lancer officiellement le GTT plaidoyer du GTN avec les autres acteurs de
la nutrition au Niger. Le séminaire permettra également d’alimenter le débat autour de
l’information nutritionnelle et de commencer à identifier les questions Clés du prochain Plan
Cadre d’Analyses 2021-2022 de la PNIN et d’établir les premières actions concrètes à mettre en
œuvre dans la préparation du prochain PA 2021-2025 de la PNSN suite aux constats de mise en

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    œuvre du Bilan du PA/PNSN 2017-2020. Enfin, ce séminaire s’inscrit en amont des formations sur
    l’information nutritionnelle qui seront mises en œuvre en 2021 (dont le toolkit est en phase de
    finalisation) qui seront dispensées dans l’ensemble des régions du Niger.

    2. OBJECTIFS DU SÉMINAIRE
    Ce Séminaire a pour but de susciter la prise en compte des décisions et la planification et la
    Communication en faveur de la nutrition sur la base des informations nutritionnelles actuelles,
    valides et de qualité.

    3.     OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

          Renforcer les connaissances des décideurs, planificateurs, représentants des réseaux SUN y
           compris les journalistes et des communicateurs des secteurs clés de la nutrition sur la
           situation nutritionnelle actuelle, les défis et les actions à prendre par les parties prenantes
           pour disséminer l’information auprès du grand public et des institutions au niveau des régions
           afin de guider les actions ;
          Mieux appréhender la situation nutritionnelle dans l’optique de l’élaboration du prochain
           Plan d’Action 2021-2025 de la PNSN ;
          Renforcer la mobilisation des parties prenantes en vue d’endosser un positionnement
           commun pour un meilleur financement de la nutrition multisectorielle en tenant compte de
           la pandémie COVID19
    Les supports de présentation et le contenu du dossier de presse seront élaborés par les acteurs
    de la Nutrition (Réseau SUN Nations Unies, PNIN, Cellule Nutrition de HC3N, GTN et GTNS)

    4. RÉSULTATS ATTENDUS
    À l’issu du séminaire, les résultats attendus sont :
          Les participants ont amélioré leur compréhension de la situation nutritionnelle et ses
           conséquences au Niger ;
          Les participants ont amélioré leur compréhension sur l’importance du financement de la
           nutrition et son lien avec le développement socio-économique ;
          Les échanges alimentent les réflexions sur les axes du Plan d’Action 2021-2025 de la PNSN ;
          Les participants s’engagent à accroître la publication de l’information nutritionnelle à travers
           leurs réseaux respectifs avec une meilleure connaissance et utilisation optimale du système
           d’information sur la nutrition au Niger (PNIN).

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2.      DÉROULEMENT DU SÉMINAIRE

Le jeudi 26 novembre 2020 s’est tenu dans la salle « TAPOA » de l’hôtel Radisson Blu, un séminaire
sur l’information nutritionnelle et de plaidoyer pour la nutrition au Niger. Ce séminaire était placé
sous la présidence du Ministre, Haut-Commissaire à l’initiative 3N en présence de la Présidente
du réseau SUN des parlementaires, du Conseiller du Directeur Général de l’Institut National de la
Statistique (INS) et du Secrétaire Général du Ministère du Plan, Président du Comité National
pilotage de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN).

1. DISCOURS ET MOTS DE BIENVENUS
Après la présentation et la validation de l’agenda du séminaire, un hommage a été rendu à l’ancien
président de la république S.E.M. MAMADOU TANDJA décédé le mardi 24 novembre 2020 à
Niamey et dont les obsèques officielles ont eu lieu ce jour au Palais de la Présidence. L’ancien
président Tandja Mamadou a été inhumé en début d’après-midi à Mainé-Soroa, sa ville natale.
Au cours de la session d’ouverture du séminaire, plusieurs discours ont été prononcés dont celui
du représentant du Point Focal SUN à la Direction de la Nutrition du Ministère de la Santé Publique
(Annexe 1.1), de la Présidente du réseau SUN des parlementaires, du Conseiller du Directeur
Général de l’Institut National de la Statistique (Annexe 1.2), du Secrétaire Général du Ministère
du Plan (Annexe 1.3). Enfin, le discours d’ouverture a été prononcé par Monsieur Ali Bety, Ministre
Haut-Commissaire à l’initiative 3N (« les Nigériens Nourrissent les Nigériens ») (Annexe 1.4).

2. PRÉSENTATIONS
Durant le séminaire, cinq (5) présentations se sont succédées. Les tendances de la malnutrition
chronique des enfants de moins de 5 ans, ses déterminants sous-jacents et l’importance d’investir
dans le domaine de la nutrition ont fait l’objet d’une première présentation effectuée par la PNIN.
La seconde présentation, effectuée par la Direction de la Nutrition du Ministère de la Santé
Publique a portée sur les résultats de l’enquête SMART 2020. La troisième présentation, a été
effectuée par la coordinatrice du Groupe Technique Nutrition, sur la mise en place du Groupe
Technique de Travail Plaidoyer. L’analyse des allocations budgétaires destinées à la nutrition au
Niger (2016-2017) et les premiers constats tirés de l’exercice de bilan de la mise en œuvre du Plan
d’Action 2016-2020 de la PNSN ont été présentés par le Coordinateur de la Cellule Nutrition du
HC3N. Enfin la dernière présentation a portée sur la valorisation des arbres fruitiers sauvages
alimentaires du Sahel comme l’une des alternatives pour combler les gaps en nutriments au Niger.

2.1      TENDANCES DE LA MALNUTRITION AU NIGER : DÉTERMINANTS, PERSPECTIVES
Présenté par : Guillaume Poirel et Mahaman Issiak Balarabé

2.1.1      SYNHTÈSE
La présentation de la PNIN a débuté par un message optimiste : la malnutrition n’est pas une
fatalité et le Niger dispose des instances pour y remédier. Les fondamentaux de la nutrition ont
été exposés ainsi que les liens en besoins nutritionnels et apports alimentaires et nutritionnels.
Les déterminants alimentaires de différentes formes de la malnutrition (sous-nutrition et
surpoids/obésité) ont été illustré par un schéma illustrant les voies de l’insécurité alimentaire à la
malnutrition. Les différentes formes de malnutrition ont été présentées en mettant l’accent
d’une part la malnutrition aigüe (forme la plus connu au Niger du fait de l’intervention humanitaire
depuis 2005) et la malnutrition chronique (la plus répondu et la moins connu car invisible) et ses

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    conséquences dramatiques.
    La PNIN a ensuite présenté une synthèse de l’analyse des tendances de la malnutrition chronique
    des enfants de moins de 5 ans et de certains déterminants sous-jacents afin de faire ressortir les
    goulots d’étranglements qui expliquent le cycle stagnant de la malnutrition depuis une dizaine
    d’années au Niger. Ainsi, les tendances de la prévalence de la sous-alimentation, puis de la
    prévalence du retard de croissance et du nombre d’enfants atteints de malnutrition ont permis de
    rappeler que la situation dramatique éloigne le Niger de l’atteinte des cibles de l’Assemblée
    Mondiale de la Santé (AMS) et des Objectifs du Développement Durable (ODD2). Les disparités
    régionales de la prévalence montre 3 groupes de régions. Le groupe des régions les plus
    sévèrement affectées se recentre sur Zinder et Maradi, suivis du groupe présentant des
    prévalences très élevées supérieures à 30% (Diffa, Tahoua, Tillabéry, Dosso et Agadez) et enfin
    Niamey avec une prévalence moyenne qui a été toujours autour de 20%. Le défi majeur est de
    maintenir la tendance observée à Niamey et renverser les tendances observées dans toutes les
    autres régions.
    Différents facteurs contextuels ont été mis en exergue (densité de la population, évolution de
    l’allaitement maternel exclusif identifié comme la meilleure option pour l'alimentation du
    nourrisson et prévenir toutes les formes de malnutrition infantile, fréquence minimale des repas,
    diversité alimentaire minimale et régime minimum acceptable). La part des différents groupes
    d’aliments dans l’apport énergétique total a été présentée : forte consommation des céréales
    malgré une baisse depuis une dizaine d’année, faible et presque stagnante contribution à l’apport
    énergétique des produits animaux (œufs, lait, viandes et poissons) et des fruits et légumes
    traduisant ainsi la consommation faible de ces produits.
    Il existe plusieurs déterminants sous-jacents de la malnutrition chronique chez les enfants de
    moins de cinq ans. Plusieurs d’entre eux représentent des vulnérabilités majeures lorsque les
    indicateurs qui les reflètent présentent des faibles couvertures. Il s’agit plus spécifiquement de :
    1/ La protection Sociale ; 2/ L’éducation, 3/ La responsabilisation des femmes ; 4/ L’agriculture et
    les systèmes alimentaires ; 5/ La santé ; 6/ L’Eau, Hydraulique et l’assainissement. Derrière ces
    facteurs sous-jacents se cachent des processus sous-jacents tels que l’agriculture et le
    développement des systèmes alimentaires, les soins de santé, y compris les soins d’alimentation,
    l’éducation, la protection sociale, l’eau, l’hygiène et l’assainissement. La PNIN a ensuite présenté
    les projections inquiétantes si les tendances de ces indicateurs restent inchangé. Si les tendances
    actuelles se poursuivent il faudrait attendre 132 ans pour atteindre un seuil correspondant à une
    prédiction de prévalence du retard de croissance de moins de 15% pour le taux d’accès à des
    installations sanitaires améliorées. Ainsi, si les tendances actuelles pour les indicateurs des
    interventions de nutrition se maintenaient dans le temps, le Niger atteindrait les seuils retenus
    pour inverser les tendances au plus tôt en 2025 pour l’apport en énergie alimentaire par personne
    et par jour. Si les efforts actuels se maintenaient pour l’allaitement maternel exclusif, l’objectif de
    l’ODD2 de 70 % de prévalence, serait atteint en 2033.
    Le coordinateur de la PNIN a ensuite présenté les progrès/succès sur l’engagement du Niger en
    faveur de la nutrition reconnus pour la première fois au niveau mondial à travers le classement
    HANCI (Hunger and Nutrition Commîtes Index ou Index sur l’engagement dans la lutte contre la
    faim et la malnutrition) (www.hancindex.org). Ceci a permis de montrer les progrés réalisés entre
    entre 2014 et 2017 mais également les défis à relever dans l’avenir : (i) les dépenses et les
    allocations budgétaires des secteurs de la santé et de l’agriculture/ élevage inferieures aux
    engagements pris par le Niger à Maputo pour le secteur agricole et à Abuja pour le secteur de la
    santé; (ii) les dispositifs de protection sociale qui couvrent peu de risques pour un nombre limité
    de bénéficiaires; (iii) ou encore le faible accès aux services d’eau potables et d’assainissement est
    un défis à relever.

6    NOVEMBRE 2020
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

Les principaux résultats de l’étude sur le coût de la faim au Niger ont été rappelés afin d’illustrer
l’énorme fardeau de la malnutrition en termes de souffrances humaines : 43% de la mortalité des
enfants de moins de cinq ans est associée à la sous-nutrition, des dépenses de santé additionnelles
et de pertes économiques énormes représentant 7% du PIB.
Les solutions possibles ont été présentées. Ainsi quatre grands champs d’action ont été les leviers
de changement de la situation nutritionnelle dans plusieurs pays : (i) Une forte capacité de mise
en œuvre des interventions de nutrition particulièrement au niveau communautaire comme c’est
le cas du Burkina Faso; (ii) Des actions de nutrition orientée vers le développement et l’élimination
de la Faim et la redistribution des richesses sous-forme de programmes de protection sociale
comme c’est le cas au Ghana et en Tanzanie; (iii) Des Décisions basées des données et des
Systèmes d’information performants comme c’est le cas en Asie (Indonésie) et en Amérique
Latine (Pérou).
Toute l’importance de l’investissement en nutrition a été présentée en rappelant que le retour
sur l’investissement justifie la nutrition parmi les priorités nationales d’investissement. Le coût
de l’inaction est tout simplement désastreux à travers tout le cycle de la vie et intergénérationnel.
Selon la présentation du financement de la nutrition pour 2016 et 2017, quatre secteurs
thématiques étaient prédominants pour les ressources propres de l’Etat : l’agriculture et systèmes
alimentaires, la santé et action sociale, l’éducation et la protection sociale. Les niveaux des
allocations budgétaires totales sur ressources propres par rapport au budget total représentent
3,72% en 2016 contre 3,13% en 2017. Il importe donc d’investir d’avantage (doubler les
allocations actuelles). Malgré l’absence de consensus au niveau de la région africaine des cibles
sur la part des dépenses par rapport au PIB dans le secteur de la nutrition. La PNIN recommande
que la part des dépenses en nutrition par rapport au PIB dans le domaine de la nutrition s’aligne
sur la cible des dépenses pour l’eau et l’assainissement estimée à 1,5 %. Dans cette perspective,
il faut doubler les allocations et tripler les dépenses pour la nutrition entre 2020 et 2025.
Les rôles des spécialistes des médias et de la communication ont été rappelés. Les médias se
positionnent comme étant le principal éducateur dans la société et ont le potentiel de stimuler les
efforts des parties prenantes dans la lutte contre toutes les formes de malnutrition. Les
spécialistes des médias et de la communication peuvent influencer fortement l’accès à
l’information en jouant un rôle essentiel en matière de sensibilisation et d’influence sur l’opinion
publique sur l’alimentation et la nutrition et en donnant des messages justes et utiles, dans la
communication d’informations fiables sur l’importance de l’alimentation saine (sûre et nutritive),
abordable et durable.
Face à la gravité de la situation nutritionnelle au Niger, la présentation a présenté des
recommandations : mise en place d’une stratégie de mobilisation de ressources basée d’abord
sur les allocations budgétaires nationales complétée par les aides extérieures. A propos des
allocations budgétaires nationales, le suivi des arbitrages budgétaires au niveau des différents
secteurs est également important car gérant des priorités multiples dont la conséquence pourrait
être une faible prise en compte de la nutrition. La mobilisation des financements extérieurs doit
être optimisée en saisissant les opportunités et en répondant à temps à des appels d’offres et
des intentions de financements extérieurs (EU, BAD, BID, BM et coopérations bilatérales). La
dynamisation et la responsabilisation des secteurs pour la mobilisation des ressources est cruciale.
Les parlementaires tout comme les journalistes ont un rôle crucial à y jouer à travers le plaidoyer
et le lobbying.

2.1.2      DISCUSSIONS ET POINTS FORTS
Au cours des échanges, les participants ont rappelé les autres formes de malnutrition et en
particulier la malnutrition maternelle sur laquelle il existe peu de stratégies, voire moins de

                                                                                       NOVEMBRE 2020    7
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

    recherche. Lorsque les femmes sont anémiées, leurs enfants ont un faible poids à la naissance
    (généralement inférieur à 2,5kg). Aussi, il importe d’identifier les actions pour combattre la
    malnutrition des adolescentes et des mères et les travaux d’analyses sur la transmission
    mère/enfant de la malnutrition.
    Au cours des discussions beaucoup d’échanges ont porté sur la question de la diversité
    alimentaire. La sensibilisation à la diversité alimentaire ne reste pas suffisante et un passage à
    l’action est important. Aussi la plupart des intervenants ont reconnu qu’il fallait mettre la question
    de la diversité alimentaire au premier plan. D’ailleurs dans la SMART 2020, l’intégration d’un
    indicateur sur la diversité alimentaire chez les femmes (50% au niveau national) montre qu’il existe
    des disparités régionales et départementales importantes. La diversité alimentaire doit également
    être appréhendée à travers la promotion des produits locaux en renforçant la production
    d’informations dans ce domaine (consommation alimentaire) pour comprendre comment
    s’effectue ou non la consommation des produits locaux au Niger et identifier les possibles leviers
    dans la lutte contre la malnutrition. L’enquête FRAT/R24H permettra de répondre en partie à cette
    préoccupation et permettra de mesurer la consommation ou non des produits locaux tels que le
    Hanza. L’idée de travailler sur l’élaboration d’une Table de Composition Alimentaire (TCA) prenant
    en compte les apports nutritifs des produits locaux et ce dans la poursuite des travaux engagés
    par la PNIN a été souligné à plusieurs reprises par les participants.
    Enfin les discussions ont porté sur les autres facteurs sous-jacents de la malnutrition et plus
    particulièrement les facteurs liés de près à la santé. La PNIN a rappelé que l’approche utilisée est
    complétée par l’ambition de disposer d’indicateurs plus larges dans les secteurs spécifiques et
    sensibles à la nutrition. La collecte de ces indicateurs sectoriels et leur suivi permettra de voir les
    tendances et les liens possibles de ces tendances avec les différentes formes de malnutrition au
    Niger.

    3. BREF APERÇU SUR LES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE SMART 2020
    Présenté par Dioffo, Consultant MSP

    3.1.1      SYNHTÈSE
    Les résultats de l’enquête nationale de nutrition SMART 2020 du Niger ont été présentés suite à
    la collecte des données effectuée du 3 septembre au 12 octobre 2020. La présentation a été
    effectué en trois grandes parties : 1/ les objectifs et la méthodologie de l’enquête; 2/ les résultats
    et ; 3/ les conclusions et recommandations.
    L’enquête SMART a pour objectif d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 0 à
    59 mois et d’estimer la mortalité rétrospective dans la population générale et chez les enfants de
    moins de 5 ans. L’enquête transversale est représentative aux niveaux national et régional mais
    également au niveau des départements (Zinder, Tahoua).
    L’état nutritionnel des enfants de 0-59 mois a été présenté à travers la prévalence de la
    Malnutrition Aigüe Globale (MAG). Cette dernière a augmenté de 2 points (de 10,7 % en 2019 à
    12,7 % en 2020). La MAG affecte plus les garçons (14,9 %) que les filles (11,6 %) et plus les enfants
    de 6-23 mois (18,9 %) que les enfants de 24-59 mois (9,5 %). La région de Diffa a la prévalence la
    plus élevée (19,3 %) suivi de Zinder (14,9 %). Agadez qui n’avait pas la situation la plus inquiétante
    en 2019 enregistre une prévalence de 14,8 %.
    La présentation a porté ensuite sur les résultats de la Malnutrition Chronique. A l’exception de
    Niamey en situation moyenne (19,7 %), toutes les autres régions du Niger sont dans une situation
    dite très élevée (> 30 %). Maradi et Zinder sont les régions les plus touchées (respectivement 58 %
    et 55,8 %). La malnutrition chronique affecte plus les 24-59 mois (47,6 %) que les 0-23 mois

8    NOVEMBRE 2020
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

(41,6 %).
Les résultats sur la mortalité ont ensuite été présentés. La mortalité brute a diminué passant de
0,34 décès pour 10 000 personnes par jour en 2019 à 0,30 décès pour 10 000 personnes par jour
en 2020.
L’anémie globale chez le enfants de 6-59 mois est de 63,3 % au niveau national (supérieure au
seuil grave de 40 % de l’OMS). Au niveau régional, elle varie de 42,1 % à Maradi à 71,7 % à Zinder.
L’anémie chez les femmes de15-49 ans a augmenté et passe de 49,3 % en 2019 à 58,4 %. L’anémie
chez les femmes enceintes de 15-49 ans augmente et passe à 56,5 % (contre 45,1 % en 2019).
Cette augmentation se constate également chez les femmes non enceintes du même groupe
d’âges (49,9 % en 2019 à 60,3 % en 2020). Toutes ces prévalences sont supérieures au seuil grave
et également dans toutes les régions.
Les principaux indicateurs de l’alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) ne
semblent pas vraiment évoluer entre 2019 et 2020. Les indicateurs relatifs à la Nutrition et
l’alimentation des femmes de 15 à 49 ans ont été ensuite présentées. La malnutrition chez les
femmes de 15 à 49 ans est estimée à 3 % en 2020 contre 2,6 % en 2019. Enfin, la diversité
alimentaire est de 53,3 % variant de 27,5 % à Maradi à 82,5 % à Diffa.
Certaines conclusions et recommandations ont été éffectuées dont la nécessité de mener une
investigation complémentaire dans les régions de Diffa et d’Agadez, mais également d’assurer la
prise en charge des MAM dans les zones non couvertes (Agadez) et de renforcer la mobilisation
communautaire afin d’améliorer le dépistage et le référencement des enfants malnutris vers les
centres de santé.

3.1.2       DISCUSSIONS ET POINTS FORTS
De nombreuses questions ont porté sur les résultats de l’enquête SMART 2020. Pour la seconde
année l’enquête SMART a été réalisée de façon représentative selon les départements pour la
région de Zinder en plus de sa représentativité habituelle au niveau des Régions. Le choix de Zinder
s’explique par la volonté de vouloir comparer les évolutions depuis 2019 et par le fait qu’il s’agirait
de l’une des régions les plus touchées par la COVID-19 (sûrement après Niamey). Il a été demandé
de prendre en compte les niveaux de malnutrition Aigues élevés à Agadez, Diffa et Zinder dans les
recommandations du rapport. Tous les résultats de la SMART montrent des prévalences de la
malnutrition aigües encore élevées et la nécessité d’avoir une approche multisectorielle en plus
du renforcement de la prise en charge.
Dans le cadre de la recherche, il a été demandé d’approfondir les liens entre les évolutions de la
Malnutrition Aigüe et de la Malnutrition Chronique. Il semble en effet, comme le montre les
résultats au niveau des départements de Zinder, que les départements enregistrant des
prévalences élevées de la malnutrition chroniques sont ceux qui enregistrent des prévalences
moindre de la malnutrition aigüe et inversement.
Les résultats des analyses présentées par la PNIN et par la DN/MSP sur l’enquête SMART 2020 ont
permis de rappeler toute l’importance d’un rééquilibrage dans le Plan de réponses humanitaires
de 2021 entre la prévention et la prise en charge de la malnutrition. Aussi, cette préoccupation a
été soulevée dans les premières analyses de la PNIN en 2019 et également évoquée par le GTN au
MSP.
Dans le cadre de la redevebilité, les participants ont mis en avant la nécessité de faire la relation
entre les moyens investis et les résultats. En effet, plusieurs participants ont estimés que la
situation ne pourrait changer sans avoir d’informations pertinentes sur l’impact des mesures
prises dans les plans, programmes, stratégies et politiques d’intervention (PNSN).

                                                                                        NOVEMBRE 2020     9
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

     4. GROUPE TECHNIQUE DE TRAVAIL PLAIDOYER
     Présenté par Ann Defraye, Coordonnatrice GTN

     4.1.1      SYNHTÈSE
     La présentation du Groupe Technique de Travail (GTT) Plaidoyer a été effectué en 7 parties :
     1/ Cadrage ; 2/ Contexte ; 3/ Composition ; 4/ Fonctionnement, 5/ Objectifs et actions ;
     6/ Résultats attendus (2023) ; 7/Prochaines étapes. Le GTT s’inscrit dans l’engagement 8 du PA
     PNSN: « Le Niger s’engage à développer et mettre à échelle des stratégies de communication
     cohérentes et multisectorielles assurant un soutien politique accru, des changements sociaux et
     de comportements favorisant une meilleure sécurité nutritionnelle ». Ce plaidoyer est soutenu
     globalement par le SNU et les ONGs ainsi que la société civile (TUN), mais doit s’aligner sur les
     perspectives et de compréhension commune des problèmes prédominants de nutrition et de leurs
     solutions. Ainsi, le GTT Plaidoyer est un sous-groupe du Groupe Technique Nutrition, organe
     national de coordination qui est fonctionnel et qui est ouvert à toutes les parties prenantes dans
     le domaine de la nutrition. La relance du GTT s’est réalisé grâce aux efforts de la DN/MSP, du
     HC3N, la coordination GTN et le département plaidoyer d’Action Contre la Faim (ACF).
     La composition du GTT a été rappelé. Cet organe ouvert à tous les membres du GTN et du GTN-S
     (Groupe Technique Nutrition Sensible) est présidée par le Chef de Division de Communication de
     la Direction de la Nutrition et co-présidé sera assurée par le coordinateur plaidoyer d’ACF. Le HC3N
     (cellule nutrition et comité de communication et de plaidoyer), la PNIN, et ONGs (16 membres)
     seront également représentés.
     Du point du vue du fonctionnement, le GTT Plaidoyer consultera les conclusions des autres GTT
     du GTN (PCIMAS, prévention, urgence/surveillance), du comité technique de l’HC3N et utilisera
     les informations fournies par la PNIN pour l’élaboration des messages et outils de plaidoyer. Ainsi
     les messages de plaidoyer reflèteront l’approche multisectorielle, en alignement avec le PA de la
     PNSN.
     Parmis ses objectifs principaux, le GTT plaidoyer devra assurer la mise en œuvre effective du
     nexus (Développement-Urgence) pour la nutrition en orientant le plaidoyer vers les bailleurs de
     développement pour renforcer les approches de prévention et pour combler le gap de
     financement de la sous-nutrition. Afin d’assurer un financement adéquat et suffisant pour la
     nutrition de la part du Gouvernement et des bailleurs, le GTT effetuera le plaidoyer pour la mise
     en œuvre pour la prise en charge intégré de la malnutrition aiguë sévère et soutiendra le HC3N et
     le collectif TUN dans le suivi budgétaire et le partage des résultats à travers des outils simples de
     communication. Enfin, pour soutenir la mise en œuvre effective des législations qui favorise
     l’amélioration de la nutrition, le GTT plaidoyer soutiendra le plaidoyer pour l’adoption et
     l’application du décret règlementant la commercialisation des substituts du lait maternel et
     renforcera le suivi de la mise en œuvre de la fortification des aliments de complément et de la
     fortification des aliments de base, et identifier les gaps en termes des législations et des normes
     (en collaboration avec l’Alliance pour la fortification).
     Trois grands résultats sont attendus d’ici 2023 : 1/ La nutrition devient un secteur-clé du concept
     de nexus, et est analysée comme tel par toutes les parties prenantes ; 2/ Les ressources dédiées à
     la nutrition sont accrues et le suivi budgétaire est amélioré ; 3/ La mise en œuvre des législations
     qui favorisent l’amélioration de la nutrition est effective.
     Les prochaines étapes sont : 1/ la tenue de la première réunion du GTT plaidoyer en décembre
     2020 ; 2/ la tenue d’un atelier pour l’élaboration de la feuille de route du GTT plaidoyer; 3/ le
     soutien à l’élaboration du nouveau PA PNSN pour la période 2021-2025 et du dossier
     d’investissement du Niger dans le cadre du GFF ; 4/ le soutien au Gouvernement dans la

10    NOVEMBRE 2020
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

formulation des priorités et des engagements pour les Sommets sous régionaux et internationaux
sur la nutrition en collaboration avec les réseaux SUN.

4.1.2      DISCUSSIONS ET POINTS FORTS
Cette présentation a permis aux participants de comprendre le contexte de la mise en place, le
fonctionnement, les objectifs et les résultats attendus d’ici 2023. Le GTT Plaidoyer s’inscrit dans la
mise en œuvre des Engagements 1 et 8 de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle qui
couvre les questions de coordination/gouvernance et de communication/plaidoyer. Il travaillera
en étroite collaboration avec les autres groupes techniques du GTN (PCIMAS, prévention,
urgence/surveillance), le Comité Technique de la PNSN ou encore le Comité technique sur le Nexus
Urgence-Développement. Il utilisera les informations fournies par la PNIN pour l’élaborer des
messages et outils de plaidoyer.
Au cours des échanges, les participants ont discutés sur les prochaines étapes du GTT dont La
première réunion est programmée en décembre 2020 suivi d’un atelier pour l’élaboration de la
feuille de route ensuite soutenir l’élaboration du nouveau PA PNSN pour la période 2021-2025 et
du dossier d’investissement du Niger dans le cadre du GFF enfin soutenir le Gouvernement dans
la formulation des priorités et des engagements pour les Sommets sous régionaux et
internationaux sur la nutrition en collaboration avec les réseaux SUN.

5. ANALYSE BUDGÉTAIRE ET FINANCEMENT DE LA NUTRITION AU NIGER (2016-2017) ET SUR
    LES RÉALISATIONS DANS LE CADRE DU BILAN PA/PNSN 2017-2020

5.1.1      SYNHTÈSE
Présenté par Dr Mahamadou Aboubacar, Coordinateur Cellule Nutrition/HC3N

Lors du lancement de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN) du Niger, le
gouvernement a pris l’engagement de porter à au moins 15 % le financement domestique du coût
des Plans d’Action Multisectoriels de la (PNSN). C’est ainsi que le HC3N et ses partenaires se sont
engagés dans la conduite de l’analyse budgétaire du financement public de la nutrition pour les
exercices 2016 et 2017. Cette étude est destinée à alimenter le plaidoyer pour la mise en œuvre
de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle au Niger à travers un dialogue avec les
autorités publiques sur les manières d’augmenter l’efficacité, l’équité et l’efficience des dépenses
publiques en matière de nutrition. L’objectif général assigné à cet exercice est d’analyser les
allocations budgétaires et les dépenses annuelles de l’Etat, dédiées à la nutrition (interventions
spécifiques et sensibles) au cours de la période 2016 à 2017.
La revue des analyses budgétaires et des dépenses publiques au Niger s’est basée sur la
méthodologie consensuelle proposée par le Secrétariat du mouvement SUN « Scaling Up
Nutrition » au niveau mondial. Le processus se fait en cinq (5) étapes : (1) Planification ; (2) Collecte
des données ; (3) Validation des données ; (4) Analyse et interprétation des données ;
(5) Finalisation et dissémination des résultats. Le processus de l’exercice a été participatif et a été
accompagné par la Direction des Informations Financières du Ministère des Finances. Les deux
bases de données de 2016 et 2017 ont été constituées grâce à l’outil « BOOST ». Elles ont été
utilisées pour faire les différentes analyses sur les allocations budgétaires et les dépenses au titre
des exercices 2016 et 2017.
Au total 12 Ministères ont été concernés par cette étude. L’étude a abouti à des résultats dont les
plus saillants sont les suivants :
   Le volume des allocations budgétaires totales de nutrition au Niger s’élève à 265,5 milliards

                                                                                         NOVEMBRE 2020      11
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

            de francs CFA pour la période 2016-2017 dont 83,6 milliards en ressources propres et les
            dépenses totales de nutrition à environ 159,7 milliards de francs CFA dont 59 milliards pour
            les ressources propres de l’Etat. Ce volume a diminué de 19 % de 2016 à 2017 ;
           Les financements externes ont occupé une place importante dans le budget de l’Etat, 115,6 %
            et 68,9 % respectivement pour 2016 et 2017 ;
           Selon l’analyse budgétaire sur les ressources propres, il existe des écarts importants entre les
            allocations budgétaires et les dépenses réelles de nutrition ;
           Les taux d’exécution ont été estimés à 64,3 % en 2016 et 77,5 %, en 2017 avec des disparités
            entre les différents Ministères et des variations d’une année à l’autre ;
           Les allocations budgétaires sur ressources propres de l’Etat, dédiées à la nutrition, représente
            3,4 % du budget total de l’Etat pour la période 2016-2017;
           Le financement des investissements spécifiques a été faible pour les deux années. Il y a
            également une diminution du financement des investissements spécifiques à la nutrition par
            rapport au budget total de nutrition passant de 11,4 % en 2016 à 0,03 % en 2017 peut-être à
            cause du changement de priorités suite à la recrudescence de l’insécurité ;
           La proportion des allocations et dépenses budgétaires totales de nutrition au Niger par
            rapport au Produit Intérieur Brut (PIB) est très faible et pratiquement stagnante pour les deux
            années.
     Pour atteindre les cibles de nutrition et augmenter l’efficacité et l’efficience des dépenses
     publiques en faveur de la nutrition, il est suggéré de :
           Effectuer régulièrement le suivi budgétaire de l’Etat et des financements externes qui ne
            passent pas par les budgets nationaux ;
           Concevoir et orienter les investissements sensibles à la nutrition de manière à viser des
            objectifs nutritionnels afin d’améliorer les résultats en matière de nutrition ;
           Mettre en place une stratégie décisive pour augmenter le budget national alloué à la nutrition
            à la fois pour les investissements spécifiques et « sensibles » de nutrition ;
           Concevoir un programme nutrition à faire figurer dans la liste des programmes budgétaires,
            soit d’un sous compte dédié à l’enregistrement des crédits en faveur de la nutrition dans la
            nouvelle programmation budgétaire qui a démarré en 2018 ;
           Renforcer le plaidoyer auprès des décideurs politiques et des Partenaires Techniques et
            Financiers (PTFs) afin qu’ils augmentent davantage leurs décaissements en faveur des
            interventions spécifiques ;
           Amener les allocations budgétaires de l’Etat à 15 % du financement du second Plan d’Action
            de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle tel que recommandé par la Coordinatrice
            du Mouvement SUN lors de sa mission au Niger en Décembre 2019.

     5.1.2        DISCUSSIONS ET POINTS FORTS
     Les échanges ont porté essentiellement sur la volonté politique de l’Etat et le soutiens des PTFs
     dans l’exécution du plan de la PNSN. Au cours des discussions beaucoup d’échanges ont porté sur
     la question des écarts entre le financement interne et externe de la nutrition, l’inexistence d’un
     système de suivi et évaluation redevabilité et apprentissage, la communication institutionnelle à
     l’endroit des intervenants centraux et décentralisés et certaines ministères qui ne comprennent
     pas encore suffisamment les enjeux et leur rôle dans la mise en œuvre de la PNSN mais aussi la
     stratégie permettant de renforcer les interventions nutritionnelles (notamment préventives,
     promotionnelles, la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant) et les interventions de
     protection sociale (transferts sociaux) dans le plan de la PNSN.

12       NOVEMBRE 2020
RAPPORT - SÉMINAIRE SUR L’INFORMATION NUTRITIONNELLE ET LE PLAIDOYER

Enfin les discussions ont permis de mettre les médias et les décideurs devant l’évidence de la
situation de la malnutrition au Niger et sur la nécessité de mobiliser des ressources, mais aussi
d’identifier les leviers les plus efficaces pour renverser les tendances actuelles.

6. VALORISATION DES ARBRES FRUITIERS SAUVAGES ALIMENTAIRES DU SAHEL
Présenté par Josef Garvi, Sahara Sahel Foods

6.1.1      SYNHTÈSE
La présentation a rappelé comment la conscience collective considérait la flore sahélienne
(ratatiné, flétrie et sans grande utilité). Perçue comme étant seulement utile au fourrage pour le
bétail ou pire comme un obstacle à l’agriculture, la flore sahélienne regorge pourtant d’atouts
importants. À cause de cette perception, les anciennes savanes sont devenues des champs
dégradés ne produisant pas suffisamment et ayant comme conséquences, non seulement la
malnutrition, la famine, mais aussi l’exode des populations, voir le terrorisme. Or ce paysage
sahélien est composé d’arbres sont souvent alimentaires. Ainsi, il existe des douzaines de fruits,
graines, feuilles et gommes comestibles (Hanza, Aduwa, Magaria…), aliments le plus souvent
délicieux et exploités depuis la nuit des temps avec des transformations et spécialités
traditionnelles. Aujourd’hui méconnus, la consommation des produits a décliné au fil du temps,
influencé par l’arabisation et la colonisation. Aujourd’hui stigmatisé, cette flore est souvent
synonyme de « misère ». Sahara Sahel Food a donc voulu donner un nouveau souffle à ces produits
locaux et dispose aujourd’hui de 60 produits provenant de 18 arbres. La prise de conscience sur
l’intérêt de cette flore s’est accentuée avec les prix remportés dans les salons dont le prix du
Premier Ministre SAHEL 2019 pour le Hommos de Hanza. Aujourd’hui la distribution dans les
petites alimentations urbaines des grandes villes et l’utilisation de ces produits par de grands
restaurants changent l’image de ces produits qui commencent à être considérés comme des
produits de luxe.
De point de vue fonctionnel, la ceuillette des produits est assurée par des communautés ayant
très peu d’opportunités économiques, souvent dans des endroits ou n’importe quel expert en
développement dirait qu’aucune activité économique n’y est possible (pas d’eau, pas d’électricité,
pas de compétences humaines…). Aujourd’hui SSF a développé un réseau de 1 500 personnes (en
majorité des femmes) qui travaillent dans la ceuillette. Sahara Sahel Food participe également à
la mise en place de techniques de reboisement. Selon une étude effectuée par une doctorante de
l’Université de Zinder auprès des petits producteurs et villageois, 95 % déclarent prendre des
mesures envionnementales prouvant que la promotion de cette activité économique a également
eu un impact sur l’envrionnement. Facilité d’exploitation dans un contexte aride, création d’une
économie local mais aussi apport aliementaire nutritif font parties des atouts de ces aliments.
Ainsi, certains arbustes du sahel sont plus productifs (100g par m²) que les cultures de mil (40g par
m²) et permettent de faire face à la résilience.
A travers la présentation de certains produits et leurs teneurs en vitamines, sucre, protéines et
autres micro nutriments, la composition d’un ensemble de produits locaux permet sans problème
de répondre au besoins nutritifs du corps humain. Mieux encore, la saisonnalité disparait derrière
les saisons de récoltes qui se suivent d’un produit à un autre. Outre tous ces apsects avantageux
(adaptation au climat, faible besoin d’eau), la conservation de ces produits est aisée et varie de
3 ans à 5 ans.
Sahara Sahel Food a permis l’émergence d’un esprit entreprenarial dans le contexte particulier de
villages très reculés. La présentation a mis en avant le parcours de Jamila, un ceuilleuse que tout
le monde prenait pour une folle alors qu’elle commençait à ramener les produits de la ceuillette

                                                                                       NOVEMBRE 2020    13
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