Parrainages de projets 2021 - Unicef
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Parrainages de projets 2021 Ne pas oublier les tout petits et les plus vulnérables – surtout en temps de crise: tel est le moteur de notre travail. Nous agissons sans relâche dans l’intérêt des enfants et veillons à ce qu’ils grandissent en bonne santé. Bettina Junker, Directrice générale d’UNICEF Suisse et Liechtenstein
Chers amis de l’UNICEF, L es derniers mois nous ont tous marqués. enfants vulnérables, comme vous pourrez le lire Nous vivons une époque d’incertitude liée à dans les pages suivantes. un virus qui affecte le monde entier. Les conséquences pour les plus jeunes sont les plus Un travail de longue haleine est nécessaire graves. Ce sont des mois sans école et l’absence pour y parvenir. Des personnes comme vous du seul repas quotidien qu’elle leur assure. Ce permettent à l’UNICEF de ne rien lâcher, de sont aussi des bébés malades dont les mères s’appuyer sur des méthodes éprouvées et n’osent plus se rendre au centre de santé. Votre d’innover constamment. Nous remercions tous aide est nécessaire de toute urgence. les parrains de nos projets du fond du cœur pour leur fidélité. Elle est plus importante que jamais En s’adaptant avec flexibilité à la situation liée en des temps incertains comme actuellement. à la COVID-19, les programmes de l’UNICEF n’ont jamais marqué de pause. De nouvelles voies ont été trouvées pour atteindre les enfants particulièrement vulnérables: les filles menacées d’excision; les tout jeunes enfants souffrant de malnutrition chronique; les enfants victimes de maltraitance domestique ou astreints à des Bettina Junker, travaux pénibles au lieu d’apprendre à lire et directrice générale à écrire. Nous n’abandonnons aucun de ces UNICEF Suisse et Liechtenstein Table des 09 Des chances de développement 15 matières égales pour tous les enfants de Bolivie 16 pour cent des moins de 4 ans souffrent de retards de développement dus à la malnutrition chronique PHOTOS: © UNICEF/UN0280936; © UNICEF/UN0299026/KANOBANA; © UNICEF/UN0225945/LIBORIO; © UNICEF/Vyhnalkova 03 Une instruction scolaire pour 18 Programmes en faveur de les enfants vulnérables au Rwanda l’abandon de l’excision Les fermetures d’écoles menacent En Guinée, on n’a pas enregistré la continuité de l’instruction scolaire de nouveaux cas d’excision malgré de 3 millions d’enfants au Rwanda l’épidémie de COVID-19 12 06 Amélioration de la qualité de l’enseignement au Bhoutan Plus de 2500 jeunes moines et nonnes bénéficient de meilleures conditions d’hygiène 21 Instruction scolaire et protection Pour un monde sans polio Instruction des filles en Inde pour les enfants brésiliens Immédiatement après la suspension 1,5 million d’enfants supplémentaires Plus de 52 millions de garçons et de quatre mois de la campagne, ont eu accès au Bihar à des pro- de filles n’ont pas pu aller à l’école plus de 1,1 million d’enfants ont pu grammes éducatifs diffusés à la radio pendant le confinement être vaccinés 2 — Parrainages de projets 2021
Programmes en vue de l’abandon de l’excision Pour préserver l’intégrité du corps et de l’âme En s’adaptant avec flexibilité à la situa- tion liée à la pandémie de COVID-19, le programme de l’UNICEF contre l’exci- sion des filles n’a jamais marqué de E pause. De nouvelles voies ont été trou- lle a pris une décision et a mis ses couteaux vées pour protéger les filles contre les tranchants de côté. Makema Traoré a excisé blessures aux parties les plus sensibles des centaines de filles. Elle a regardé dans de leur corps, ces excisions qu’elles les yeux remplis d’effroi des enfants sur le point garderont toute une vie. En Guinée, par de subir cette pratique douloureuse. Pendant qu’elle faisait son travail, elle avait ignoré les exemple, pays particulièrement touché, larmes et les cris. Mais cela fait maintenant on n’a pas enregistré de nouveaux PHOTO: © UNICEF/UNI211412/Brembati partie de son passé. Cette femme dans son long cas d’excision malgré l’épidémie de boubou rouge met un bras autour de sa fille de COVID-19. 8 ans et dit: «Grâce au travail de sensibilisation de l’UNICEF, j’ai pris conscience des consé- quences terribles de la pratique de l’excision pour les jeunes filles». UNICEF Suisse et Liechtenstein — 3
Violation grave des droits humains et de l’enfant L’ancienne exciseuse Makema Traoré est origi- naire de la ville de Nionsomoridou dans le sud-est de la Guinée. En Guinée, 97 pour cent des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées. Des normes sociales profondément ancrées sont à l’origine de cette pratique dange- reuse encore très répandue, qui entraîne des blessures physiques et psychiques souvent tout au long de la vie des filles concernées. L’UNICEF se mobilise sans relâche dans des pays comme la Guinée avec des mesures de sensibilisation contre ces violations profondes des droits humains et de l’enfant: des personnels de santé cherchent à dialoguer avec les exciseuses et les principaux responsables dans les communes. Les enseignants ainsi que les enfants sont informés dans les écoles. Des programmes de radio et de télévision fournissent des explica- tions sur ce sujet. Le succès mondial parle de lui-même: dans les 30 pays comptant le plus grand nombre de filles excisées, une fille sur trois entre 15 et 19 ans est encore excisée aujourd’hui, contre une fille sur deux en 1980. lorsque des communautés villageoises entières se détournent avec conviction de cette pratique délétère. L’année dernière, par exemple, plus Les déclarations contre de 8000 communautés se sont publiquement l’excision faites actuellement prononcées contre l’excision à Djibouti, en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Mali, à la radio portent leurs fruits. en Mauritanie, au Sénégal et en Somalie. Signes de force durables Des mesures de sensibilisation Mais 68 millions de filles dans le monde risquent adaptées et efficaces toujours de devoir subir cette pratique doulou- Au cours des derniers mois, l’UNICEF s’est reuse. Afin de protéger efficacement ces filles, engagé pour que ces signaux importants l’UNICEF a encore intensifié ses efforts. Le se traduisent dans les faits même en période de Fonds pour l’enfance fait tout ce qui est en son COVID-19. En Guinée, par exemple, 116 com- pouvoir pour que les Objectifs de développe- munautés ont fait des déclarations contre ment durable deviennent réalité. Le cinquième l’excision l’année dernière et annoncé 31 autres objectif est axé sur l’égalité des sexes et donc manifestations conjointes – tout cela à la radio. l’autonomisation de chaque fille et de chaque Des annonces ont été passées dans les journaux femme. Bien entendu, l’intégrité physique et avec l’aide de l’UNICEF sur la révision d’une loi, PHOTO: © UNICEF/UNI212928/Mazboudi psychique des adolescentes en fait aussi partie. l’excision et les mariages précoces. La première pierre de la coopération avec l’Ordre des avocats Les déclarations publiques des communautés guinéens a également été posée visant la créa- se sont avérées particulièrement efficaces pour tion d’un service de conseil sur les violations se libérer des normes sociales qui font le terrain des droits de l’enfant. En outre, 280 filles de de l’excision. C’est un signe durable de force 13 communes du pays ont été formées pour 4 — Programmes en vue de l’abandon de l’excision
Les déclarations publiques des communautés se sont avérées parti- culièrement efficaces pour se libérer des normes sociales. En Guinée, 97 pour cent sensibiliser leurs camarades quant à la pratique des filles et des femmes âgées préjudiciable de l’excision et à ses séquelles. Les de 15 à 49 ans sont excisées. jeunes partagent leurs inquiétudes et leurs expé- riences dans de nombreux groupes WhatsApp et Facebook. Au total, cette initiative implique plus de 3000 filles de 10 à 19 ans. En outre, l’UNICEF a contribué à faire en sorte que le ministère des Droits et de l’autonomisation de la femme récemment constitué puisse commencer ses travaux en juin de l’année dernière: un signe PHOTO: © UNICEF/DSC01963/Guinea* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. clair de la reconnaissance par le gouvernement guinéen de l’importance de respecter les droits des enfants et des femmes, ce qui inclut l’aban- don de la pratique préjudiciable de l’excision. Un avenir autonome et épanoui Burkina Faso Makema Traoré rapproche sa fille et sourit. Elle Guinée dit fièrement qu’elle et d’autres anciennes exciseuses travaillent ensemble pour s’assurer que les filles de son village et des environs ne soient pas excisées. «L’UNICEF m’a donné le courage de défendre nos filles», dit-elle, et ajoute avec conviction: «Je veux que ma fille puisse devenir une femme émancipée et avoir un avenir épanoui». UNICEF Suisse et Liechtenstein — 5
Formation des filles en Inde Ne pas laisser tomber les filles les plus vulnérables L’UNICEF s’engage à aider les filles du Bihar, l’État le plus pauvre de l’Inde. Pour elles, les conséquences de la crise de la COVID-19 sont particulièrement dévastatrices. Beaucoup ont interrompu leur scolarité pendant le confinement. 13 millions de filles sont plus que jamais menacées de mariage précoce. Avec des techniques d’apprentissage flexibles et un travail d’information intense, l’UNICEF a œuvré sans relâche pour soutenir les filles marginalisées des castes inférieures, aussi pendant le confinement.
P ratibha, 15 ans, avait déjà pris son parti de a éveillé sa curiosité et son intérêt, et lorsque le devoir aider à la maison, de ne pas avoir le bus-école n’a pas pu aller jusqu’à Maksudpur droit d’aller à l’école, d’être mariée tôt. Elle pendant le confinement, le terrain avait été pré- allait partager ainsi le sort de millions d’autres paré: Pratibha a rencontré d’autres filles de son filles: 27 pour cent des jeunes femmes en Inde âge et a rapidement appris comment fonctionnent sont mariées avant l’âge légal de 18 ans. Les les programmes d’apprentissage en ligne. décrochages scolaires et les grossesses très précoces sont deux des conséquences les plus Travail efficace même pendant le confinement graves; continuer de s’enfoncer dans la spirale La démarche de l’UNICEF largement soutenue de la pauvreté en est le prolongement probable. et mise en œuvre en étroite coopération avec le ministère national de l’Éducation et les autorités Pratibha est originaire du petit village de locales s’est avérée extrêmement utile, en Maksudpur dans l’État le plus pauvre de l’Inde, particulier durant les mois difficiles imposés par le Bihar. Les répercussions de la COVID-19 la COVID-19. Ensemble, nous sommes parvenus sont particulièrement dures ici – surtout pour les à trouver des solutions innovantes pour des filles enfants des castes inférieures. Le père de très marginalisées. Pendant les fermetures Pratibha est mort quand elle était bébé. La jeune d’écoles à l’échelle nationale, des centaines de fille a grandi dans des conditions précaires. Dès milliers de garçons et de filles ont continué à son plus jeune âge, Pratibha a dû aider à la mai- recevoir un enseignement, et pas seulement au son. Au cours des derniers mois, sa mère s’était Bihar. Au total, les nouveaux programmes mise à espérer se libérer de ses plus grosses scolaires lancés à la télévision et dans les mé- difficultés financières en mariant Pratibha. dias numériques ont atteint 40 millions d’enfants de 16 États. Plus de la moitié d’entre eux sont Les filles des castes inférieures sont souvent des filles. en danger Le vaste programme de l’UNICEF répond aux difficultés de ces filles très défavorisées. Il repo- se sur plusieurs piliers complémentaires: les parents des filles particulièrement en danger sont informés et sensibilisés; les filles ont accès à une éducation axée sur leurs besoins et un cadre sûr est créé pour leur permettre de devenir des femmes ayant de l’assurance. Des mesures éducatives flexibles pour les filles marginalisées sont Bihar Inde essentielles. Les collaborateurs de l’UNICEF sont aussi allés voir la mère de Pratibha et ont expliqué à quel point l’absence d’éducation et un mariage pré- PHOTO: © UNICEF/UNI355820/Panjwani coce entraîneraient un tournant profond pour le futur de sa fille ainsi que les conséquences possi- bles d’un mariage précoce illégal. Grâce au bus-école itinérant de l’UNICEF qui est allé dans 100 villages du district de Patna, Pratibha a eu son premier accès à l’instruction scolaire. Cela Formation des filles en Inde — 7
Nouvelles approches flexibles L’UNICEF doit réfléchir en permanence à des mesures éducatives efficaces pour les filles, particulièrement marginalisées, et à leur adapta- tion. Car les différences entre les sexes en matière d’accès à l’éducation sont fortes – comme on le constate aussi sur les plateformes d’apprentissage numériques. Au Bihar, par exemple, un peu moins d’une femme sur trois a accès à Internet, ce qui se traduit par une exclu- sion trop importante des filles. Mais la plupart des familles ont une radio qui permet d’atteindre les filles et les garçons. L’UNICEF s’est investi avec le concours du ministère de l’Éducation du Bihar pour que la plus grande station de radio diffuse des programmes éducatifs. Cela a permis de toucher 1,5 million de nouveaux garçons et filles. Dans le même temps, une nouvelle application mobile qui est largement utilisée a vu le jour. Elle a permis de former en ligne 10 000 enseignants à un programme adapté. Enfin, dans la perspective de réouver- L’UNICEF ne lâche rien: avec des méthodes ture des écoles après le confinement, les condi- innovantes pour ne pas perdre le fil avec les tions d’hygiène dans plus de 10 000 écoles enfants et leurs parents. ont été sensiblement améliorées et les terrains soigneusement désinfectés. Ne rien lâcher L’UNICEF reste sur le terrain – pendant et après PHOTOS: © UNICEF/UNI346440/Panjwani; © UNICEF/Photo2India2020* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. le confinement. L’objectif principal est d’utiliser des méthodes innovantes pour ne pas perdre le fil avec les enfants et leurs parents, pour faire aller l’école aux enfants et surtout pour intégrer les filles. Au cours de l’année écoulée du pro- gramme, près de 700 enseignants ont été aidés à créer des centres d’éducation spéciaux pour Grâce au bus-école itinérant de l’UNICEF, des les filles qui n’allaient pas à l’école auparavant. filles des castes inférieures ont un premier accès Elles apprennent ainsi les connaissances et les à l’instruction scolaire. compétences qui leur permettront de s’intégrer dans les écoles publiques. Cette partie du programme s’adresse spécifiquement aux filles menacées d’être mariées précocement. Cette mesure a permis de toucher 1700 filles, dont Pratibha et ses amies. 13 millions de filles sont plus que jamais menacées de mariage précoce. 8 — UNICEF Suisse et Liechtenstein
Une formation scolaire pour les enfants défavorisés au Rwanda Pour que les écoles ne s’arrêtent pas longtemps Amener l’école aux enfants – par exemple, avec des programmes d’apprentissage diffusés à la radio. P C’est l’un des pays les plus pauvres du eindre, décorer, donner forme. Dix petites monde qui a fait d’énormes efforts avec mains et deux grandes trempent le papier des résultats significatifs: avant le début dans de la colle, décorent des corbeilles à papier, peignent des pots de fleurs et forment de la crise de COVID-19, le taux de sco- des lettres avec des bandes de papier mouillées. larisation au Rwanda était proche de Jean Claude Rukundo et ses cinq fils sont 98 pour cent. Mais aujourd’hui, 3 millions occupés. «Pendant la fermeture de l’école, je d’enfants risquent de décrocher. Les veux que mes garçons ne restent pas sans rien PHOTO: © UNICEF/UNI319826/Kanobana programmes de l’UNICEF touchent les faire à la maison», explique Rukundo, un colla- borateur d’UNICEF Rwanda. Le matin, ses fils enfants particulièrement vulnérables en en âge d’aller à l’école suivent à la télévision les mettant en place des moyens efficaces cours que l’UNICEF a lancés avec le concours pendant le confinement et des mesures de la Commission nationale de l’éducation. pour anticiper l’ouverture des écoles. Et, l’après-midi, ils font des travaux manuels UNICEF Suisse et Liechtenstein — 9
dans l’arrière-cour. «Je suis heureux que nous mère ajoute que, pendant la fermeture des puissions faire quelque chose», déclare Ethan, écoles, ses frères et sœurs, parents, grands- 13 ans, en montrant fièrement son cahier d’exer- parents et voisins se sont transformés en ensei- cices entièrement rempli et la corbeille à papier gnants; «mais nous aurions été perdus sans aux couleurs vives qu’il vient de terminer. Durant les incitations à apprendre de l’UNICEF, par ce temps, l’un de ses jeunes frères est tout exemple, les nouveaux devoirs chaque jour». absorbé à donner forme à un serpent en papier qui correspond à la première lettre de son nom. Les enfants ne doivent Apporter l’école aux enfants pas souffrir d’une scolarité Les fermetures d’écoles dues à la COVID-19 interrompue. menacent la continuité de l’instruction scolaire de 3 millions d’enfants au Rwanda. Les efforts Urgence éducative de l’UNICEF pour amener l’école aux enfants Les nombreux enfants qui ne disposent consistant en programmes d’apprentissage sur pas de l’équipement nécessaire pour apprendre différentes chaînes de télévision et de radio, à distance sont un sujet d’inquiétude pour plateformes d’apprentissage en ligne et services l’UNICEF. Dans le monde entier, plus de de streaming n’en sont que plus importants. Le 460 millions de garçons et de filles sont exclus nombre d’utilisateurs est en constante augmen- de l’apprentissage pendant les périodes de tation sur tous les canaux. Au printemps 2020, confinement faute d’accès numérique. Dans par exemple, il n’y avait que 5000 visiteurs par ce contexte, la directrice générale de l’UNICEF, jour sur les nouvelles plateformes d’apprentis- Henrietta Fore, parle d’«urgence éducative»: sage en ligne; en été, ils dépassaient les 50 000. en l’absence d’une action rapide, les consé- «Voir les professeurs devant moi à l’écran quences économiques et sociales risquent de m’aide beaucoup», dit Yvette, 15 ans. Et sa peser lourdement pendant des décennies. Rwanda Apporter l’école aux enfants Ne pas rester sans rien faire à la maison: Jean Claude Rukundo et deux de ses fils font des travaux manuels dans la cour. PHOTOS: © UNICEF/UNI354462/Kanobana; © UNICEF/UNI354465/Kanobana Les fermetures d’écoles dues à la COVID-19 menacent la continuité de l’instruction scolaire de 3 millions d’enfants au Rwanda. 10 — Une formation scolaire pour les enfants défavorisés au Rwanda
Pour éviter que les garçons et les filles les plus mis en œuvre pour offrir une protection com- marginalisés ne subissent de longues interrup- plète aux enfants et aux enseignants, installer tions de leur éducation, les écoles doivent rouvrir des équipements sanitaires supplémentaires, le plus rapidement possible. Parce que plus une améliorer les normes d’hygiène et sensibiliser interruption dure, plus les enfants particulière- à la manière de se protéger de ce virus conta- ment vulnérables risquent de ne pas retourner à gieux. Pour diviser les classes en petits groupes, l’école. Les garçons et les filles de familles très on a imaginé le symbole des bulles ou des pauvres sont cinq fois plus susceptibles de ne cercles de sécurité qui restent sûrs tant qu’ils pas aller à l’école que ceux qui grandissent dans n’entrent pas en contact. des conditions moins préoccupantes. Toute aide est en effet trop souvent indispensable pour Chez de nombreux enfants, la longue phase leurs parents. Plus les difficultés financières sont de confinement a laissé de sérieuses lacunes. pressantes, plus les enfants sont victimes de Il faut rattraper le temps perdu, rafraîchir les violences diverses; et souvent, ils ne reçoivent connaissances. Les défis pour les enseignants même plus le seul repas quotidien que l’école sont grands. Les mentors scolaires formés leur assure. par l’UNICEF pendant la crise de la COVID-19 sont d’autant plus importants, car c’est à eux Agir contre des lacunes lourdes d’assurer l’introduction du nouveau programme de conséquences remanié au cours de la dernière année. C’est pourquoi l’UNICEF s’est engagé avec force «Nos mesures portent leurs fruits», déclare ces derniers mois pour une ouverture des écoles Sara McGinty, responsable des programmes aussi rapide et aussi sûre que possible à la fin de d’éducation de l’UNICEF au Rwanda. «Nous l’année dernière. Le Fonds pour l’enfance aide le atteignons tous les enfants du Rwanda – ministère rwandais de l’Éducation à décider du en particulier les plus défavorisés et les plus moment opportun d’une réouverture. Tout est vulnérables.» PHOTO: © UNICEF/UN0283110/Rudakubana* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. Un programme de mentorat veille à ce que les enseignants reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour améliorer continuellement leurs compétences pédagogiques. UNICEF Suisse et Liechtenstein — 11
Instruction scolaire et protection pour les enfants brésiliens Des centaines de milliers d’enfants recensés et accompagnés Le programme School Active Search de l’UNICEF, mis en place au Brésil, s’avère particulièrement utile en temps de crise comme pendant la pandémie de COVID-19. La plateforme numérique bien organisée est dédiée aux enfants et aux adolescents qui passent à travers toutes les mailles du filet. Elle continue d’assurer leur accès à l’éducation. Le système évolue en permanence pour que même les enfants les plus vulné- rables soient protégés et aient une chance d’accéder à l’éducation.
S e réveiller le matin sans savoir ce que la journée réservera: peut-être la faim et l’ennui, peut-être des coups ou du travail à la maison. Des millions d’enfants au Brésil Plus de 52 millions sont rongés par ce genre d’incertitudes, et la de garçons et de filles n’ont pas pu aller crise de la COVID-19 n’a fait qu’accroître leur à l’école pendant le confinement. détresse. Plus de 52 millions de garçons et de filles n’ont pas pu aller à l’école pendant le confinement; près de 5 millions d’entre eux n’avaient pas la possibilité de suivre la classe à la maison avec des programmes d’enseigne- ment à distance. Mais ce n’est pas tout: depuis le début de la pandémie, environ 10 pour cent des familles touchées par la pauvreté n’ont plus les moyens d’acheter des aliments de base et Brésil des articles d’hygiène. De nombreux enfants ne reçoivent même plus le seul repas que l’école leur assure habituellement. Au Brésil, à ce jour le troisième pays du monde le plus endeuillé par la COVID-19, les plus jeunes pâtissent le plus des conséquences de la pandé- mie. La stratégie School Active Search mise en place par l’UNICEF concerne ces garçons et ces filles vulnérables. La plateforme numérique lancée avec le concours du ministère brésilien de l’Éducation se concentre sur les enfants en marge de la société qui n’ont jamais été scolari- sés ou qui ont décroché. La flexibilité du sys- tème assisté par ordinateur s’avère particulière- ment précieuse en temps de crise. 3160 municipalités impliquées dans «… encore plein de place dans la tête pour 16 États fédérés apprendre» Durant le confinement national, les processus Rodolfo Ramírez Giménez, 10 ans, dont la PHOTO: © UNICEF/Ramirez1/Brasil* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. ont été optimisés pour atteindre des milliers famille a dû fuir le Venezuela est l’un des nom- d’enfants, d’enseignants et de collaborateurs breux enfants qui bénéficient de la plateforme. municipaux. Dès les premiers mois de ferme- Large sourire et deux grands espaces entre ses ture des écoles, plus de 3160 municipalités de dents, Rodolfo parle de ses expériences scolaires 16 États ont rejoint la stratégie. Cela a permis au cours des derniers mois: «J’ai encore plein de d’accompagner directement plus de 100 000 place dans ma tête pour apprendre de nouvelles enfants et adolescents au cours des difficiles choses». Avec 667 autres enfants de Boa Vista, mois d’été. Plus de 60 000 d’entre eux ont pu la capitale de l’État de Roraima, Rodolfo a parti- être intégrés ou réintégrés dans le système cipé à l’initiative de l’UNICEF de rescolarisation scolaire. Les mesures ont une vaste ampleur. des enfants qui ont des lacunes scolaires. Après Elles ne portent pas seulement sur des projets plusieurs mois sans école, les parents constatent éducatifs, mais aussi sur l’accès aux services clairement le changement positif chez leur fils: d’aide sociale, de santé et de protection – parti- «Rodolfo se sent à nouveau vivant depuis qu’il culièrement précieux en période de COVID-19. peut réapprendre», dit sa mère. Instruction scolaire et protection pour les enfants brésiliens — 13
Nouveau guide efficace La pandémie de COVID-19 a encore accentué les difficultés à repérer les enfants particulière- ment vulnérables et à leur fournir protection et éducation. Il est d’autant plus utile de s’ap- puyer sur la plateforme School Active Search et de pouvoir la rendre plus flexible. Un nouveau guide a été mis en ligne au cours des derniers mois du programme. Il résume en quelques mots, séquences de films explicites et liens supplémentaires comment respecter le droit à l’éducation même en temps de crise. Rien qu’entre fin juin et début octobre de l’année dernière, il a été consulté par plus de 4000 personnes du secteur de l’éducation. Étant donné que le nombre de décrochages a explosé pendant la pandémie de COVID-19, une nouvelle Rodolfo (à droite), 10 ans, dont la famille a dû fonctionnalité de monitoring a été développée fuir le Venezuela, est l’un des nombreux enfants pour recenser les enfants vulnérables. Au pre- qui bénéficient de la plateforme. mier semestre 2020, près de 7000 enfants sont retournés à l’école. Le nouveau matériel vidéo s’adresse aux enseignants, les informe et les soutient pour agir contre les décrochages liés à la COVID-19. Près de 7000 enseignants ont participé aux vidéoconférences. De nouvelles formes de moni- toring repèrent les enfants PHOTOS: © UNICEF/Ramirez2/Brasil*; © UNICEF/UN0225950/Libório* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. particulièrement vulnérables. La plateforme numérique bien organisée Ne laisser aucun enfant sur le bord est dédiée aux enfants et aux adolescents qui de la route passent à travers toutes les mailles du filet. Les réactions nombreuses montrent à quel point la plateforme est précieuse. «J’ai pris conscience qu’il ne suffit pas simplement de recenser les élèves, écrit l’enseignante Monica Carvalho. Nous devons plutôt avoir un plan qui garantisse que les enfants restent vraiment à l’école et que nous ne les perdions pas.» Et sa collègue Mariana Mendes Pedruzzi, coordinatrice pour les enfants Depuis le début de la pandémie, environ qui ne sont plus à l’école, écrit que «les cours proposés par l’UNICEF sont une base impor- tante pour nous. Ils élargissent les perspectives 10 pour cent de protection des enfants du Brésil contre des familles touchées par la pauvreté les défis supplémentaires liés à la pandémie n’ont plus les moyens d’acheter des aliments de COVID-19». de base et des articles d’hygiène. 14 — UNICEF Suisse et Liechtenstein
Des chances de développement égales pour tous les enfants de Bolivie Bon départ dans la vie Les professionnels de santé font un travail remarquable en Bolivie depuis le début de la crise de COVID-19: ils font du porte-à-porte et s’occupent des enfants en bas âge de familles particulièrement vulnérables. Au cours des derniers mois, le travail de programme de l’UNICEF a été adapté et a atteint des milliers de garçons et de filles dont le système immunitaire est affaibli. Leurs mères ont été informées et sensibilisées, et les enfants ont reçu des vitamines essentielles et des oligoéléments. L a Bolivie est un pays jeune dont près de la moitié des 11 millions d’habitants a moins de 18 ans. Mais ce sont précisément les plus petits qui prennent trop souvent un mauvais départ dans la vie: 16 pour cent des moins de 4 ans souffrent de retards de développement dus à la malnutrition chronique – souvent avec des conséquences à vie. De nombreuses mères ne savent pas à quel point il est important d’allaiter leurs enfants autant que possible et de leur donner des vitamines et des oligoéléments. C’est pourquoi le programme en cours de l’UNICEF met l’accent sur une alimentation équilibrée pour les enfants en bas âge, base d’un développement sain. L’apparition de la COVID-19 n’a fait qu’accroître les inquiétudes de l’UNICEF concernant les tout jeunes enfants de Bolivie. Pendant le confinement, beaucoup de mères sont restées chez elles, ont déserté les centres de santé et de nombreux enfants ont couru le risque d’être insuffisamment vaccinés, en plus d’être mal- nourris. Avec le concours du ministère de la Santé, l’UNICEF a décidé d’intensifier ses PHOTO: © UNICEF/UNI335562/Andrade efforts ainsi que la surveillance des plus vulné- rables. Depuis des mois, le personnel des «brigades de santé» fait du porte-à-porte, rend visite aux mères et à leurs enfants, explique Conséquences de la COVID-19: de nombreuses comment effectuer les examens et les vaccina- familles ne reçoivent pas le soutien médical tions nécessaires en période de COVID-19 et nécessaire. UNICEF Suisse et Liechtenstein — 15
Malgré la COVID-19, le pro- gramme alimentaire de l’UNICEF ne s’est jamais arrêté. fournit des vitamines et des micronutriments importants. Aider là où le besoin est le plus grand En dépit des difficultés importantes liées à la COVID-19, le vaste programme alimentaire de l’UNICEF ne s’est jamais arrêté. Au contraire, il est adapté en permanence et ciblé là où le besoin est le plus grand. Les résultats parlent d’eux-mêmes: rien qu’entre avril et septembre de l’année dernière, 36 pour cent de tous les enfants âgés de 6 à 59 mois ont reçu dans tout le pays de la vitamine A et 30 pour cent de tous les enfants de moins de 1 an la dose complète de fer. Dans les départements de Pando, La Paz, Potosi et Oruro, quinze nouveaux centres de santé ont été certifiés «hôpitaux amis des bébés» en dépit de procédures plus compli- quées. En outre, 144 professionnels de santé de La Paz et d’El Alto ont reçu une formation spéciale sur la distribution de micronutriments et de vitamines. Enfin, près de 4000 mères ont été directement sensibilisées. Elles ont été informées de l’importance de l’allaitement et de l’apport régulier d’oligoéléments essentiels et de vitamines à leurs tout-petits. Un travail remarquable: des «brigades de santé» «Mon bébé a commencé à grandir font du porte-à-porte et prennent soin des et à prendre du poids» enfants en bas âge dont le système immunitaire est affaibli. Depuis la naissance de son fils Raúl, Ivania Villca Poma n’a cessé d’être inquiète pour sa santé. «À 3 mois, mon bébé ne pesait que 3 kilos», raconte Ivania, âgée 19 ans. Elle a consulté un centre de santé. On y a détecté des signes de malnutrition et Ivania a été informée de l’importance de l’allaitement et d’une alimenta- Renforcer le système immunitaire tion équilibrée pour son enfant. Peu avant le Depuis, Ivania n’a pratiquement pas quitté la confinement, Raúl a été réexaminé. Il avait maison. Et, comme elle, des milliers d’autres commencé à manger des bananes écrasées mères qui craignent d’attraper la COVID-19 et de la papaye auxquelles Ivania mélangeait en se rendant dans un centre de santé. Il est des «sprinkles», des micronutriments délivrés d’autant plus important que des professionnels par l’UNICEF sous forme de crumble. «Avec formés aillent auprès des enfants. Mayra Zapata ce régime complémentaire, mon bébé a com- Poma fait partie d’une brigade de santé qui PHOTO: © UNICEF/Bolivia_Image2/2020 mencé à grandir et à prendre du poids.» travaille sans relâche depuis des mois et dont Ivania Villca Poma repense avec gratitude aux le travail est soutenu par l’UNICEF. Cette jeune paquets de sprinkles et de vitamine A qui lui médecin se lève à cinq heures. Durant les ont été donnés lors de la dernière visite au heures qui suivent, elle fait du porte-à-porte centre médical: «Ils nous ont sauvés ces auprès d’enfants particulièrement vulnérables. derniers mois». «La COVID-19 a pour conséquences que de 16 — Des chances de développement égales pour tous les enfants de Bolivie
moins de 18 ans La Bolivie est un pays jeune dont près de la moitié des 11 millions d’habitants a moins de 18 ans. PHOTOS: © UNICEF/UNI335563/Andrade; © UNICEF/UNI7807/Pirozzi* / *Cette photo a été prise avant la pandémie de COVID-19. 16 pour cent des moins de 4 ans souffrent de retards de développement dus à la malnutrition chronique – souvent nombreuses familles ne reçoivent pas le soutien avec des conséquences à vie. médical nécessaire», dit-elle. «Le système immunitaire de nombreux enfants est affaibli, le risque de maladie est élevé.» Mayra Zapata Poma a fourni des sprinkles, de l’acide folique et du zinc à des dizaines de familles au cours des Brésil derniers mois. Elle a encouragé les mères à Pérou retourner dans les centres de santé en respec- La Paz tant les mesures d’hygiène et de sécurité et à faire examiner régulièrement leurs enfants. Bolivie «Sinon, il y aura des lacunes dangereuses dans la couverture vaccinale et la malnutrition ne sera pas détectée à temps.» Paraguay Chili UNICEF Suisse et Liechtenstein — 17
Amélioration de la qualité de l’enseignement au Bhoutan Mesures essentielles de protec- tion de l’enfance pour de jeunes moines et nonnes Au Bhoutan, les écoles traditionnelles des monastères sont restées ouvertes pendant la crise de COVID-19. En étroite coopération avec la Commission des affaires monastiques et le ministère de l’Éducation nationale, le programme de l’UNICEF concernant les enfants moines et nonnes ne s’est pas interrompu. Plus de 2500 jeunes moines et nonnes bénéficient de meilleures conditions d’hygiène, de possibilités de faire du sport et de cours d’anglais – depuis peu aussi en ligne. Sport pour le corps et l’esprit: depuis l’introduction des nouvelles matières, la vie quotidienne des jeunes moines et nonnes a considérablement changé.
E nvoyer un enfant par famille dans une école et de la méditation. 50 directeurs d’école de de monastère a longtemps été une tradition 26 monastères ont suivi une formation ad hoc et au Bhoutan. Cela a changé ces dernières les monastères ont été équipés de matériel. Un années. Aujourd’hui, ce sont principalement des autre axe du programme concerne l’amélioration enfants de familles pauvres, des orphelins ou de l’hygiène et l’aménagement d’installations des enfants handicapés qui vivent derrière les sanitaires, mesures qui se sont vu accorder murs des monastères. Ce sont souvent des encore plus d’importance avec l’épidémie de filles et des garçons stigmatisés qui ont peu de COVID-19, concrètement avec de nouvelles chance dans les écoles publiques. toilettes pour 1745 moines de sept districts et un accès à l’eau potable pour 280 moines La dure vie quotidienne de ces quelque 9000 et 120 nonnes de neuf écoles monastiques. jeunes moines et nonnes du Bhoutan est actuel- lement l’un des objectifs des programmes de l’UNICEF. Dans de trop nombreux monastères, Bouger plus aide l’insuffisance des conditions d’hygiène, la sévérité les jeunes moines à mieux des punitions, la rigueur des hivers et la propaga- tion de maladies empêchent en effet les jeunes se concentrer. de grandir en bonne santé et le programme scolaire se limite fréquemment à l’enseignement «Le mouvement nourrit le corps et l’esprit» religieux. Or à l’heure actuelle, la majorité des De temps à autre, les robes rouge vermillon jeunes moines quittent les monastères à la fin de volent dans le vent, un tissu glisse, une écharpe leur scolarité. La plupart d’entre eux n’ont donc est de travers. Lorsque les jeunes moines de pas le bagage nécessaire pour une vie laïque. l’école du monastère de Dorshong Goenpa mettent de côté leurs manuels scolaires pour Un accompagnement respectueux Au cours des dernières années, l’expérience de l’UNICEF s’est progressivement enrichie quant à la manière d’aider durablement et respectueuse- ment les enfants moines. Pour ce faire, le Fonds pour l’enfance travaille en étroite collaboration avec la Commission des affaires monastiques et le ministère de l’Éducation du Bhoutan. Ils ont défini conjointement des mesures pour que les droits de l’enfant ne s’arrêtent pas aux portes du monastère. Bhoutan Une attention toute particulière va à l’élargisse- ment des matières enseignées. 90 enseignants de 75 monastères ont suivi des cours pour se former à l’enseignement de l’anglais et des mathématiques. Pour la première fois de l’his- toire du Bhoutan, plus de 2500 jeunes moines et nonnes apprennent ces matières importantes pour leur avenir. Le programme d’éducation physique a été mis au point avec le concours de PHOTO: © UNICEF/Bhutan1 la Commission des affaires monastiques. L’em- ploi du temps comporte désormais du football, du volley-ball ou encore du badminton aux côtés de la danse traditionnelle des masques, du yoga Amélioration de la qualité de l’enseignement au Bhoutan — 19
La dure vie quotidienne de ces quelque 9000 jeunes moines et nonnes du Bhoutan est actuellement l’un des objectifs des programmes de l’UNICEF. jouer au football en fin d’après-midi, ces petits moines disciplinés se transforment en garçons exubérants. «Ils adorent bouger», dit le moine directeur Sonam Gyaltshen. Il est très important pour lui que les enfants grandissent en bonne santé et qu’on leur enseigne également des matières laïques comme l’anglais. Deux enseignants ont été formés avec le soutien de l’UNICEF pour enseigner la langue anglaise aux 33 jeunes moines. Avec l’épidémie de COVID-19, les enseignants se sont mis à faire cours en ligne. «Nous, les moines, n’avons pas le droit d’utiliser de téléphones portables», explique Sonam Gyaltshen, «mais les enfants doivent apprendre à connaître ces nouveaux modes de communication». Volley-ball, badminton, football, corde à sauter Avec l’introduction des nouvelles matières, la vie quotidienne des jeunes moines et nonnes a considérablement changé. Auparavant, ils passaient des heures assis sur des sols froids en terre battue et apprenaient des prières par cœur. «Nous avons remarqué que les enfants sont passifs lorsqu’ils ne bougent pas assez», ex- plique Sonam Gyaltshen. Depuis l’introduction du sport dans le programme, le moine directeur a constaté que les enfants étaient devenus plus calmes et participaient nettement plus à la classe. PHOTOS: © UNICEF/BhutanMonks/2; © UNICEF/Yeshey/Bhutan Un nouveau jour d’école touche à sa fin. Aujourd’hui aussi, les enfants sautent plein d’entrain après leur ballon et s’amusent. Sonam Gyaltshen regarde cette ribambelle d’enfants aux cheveux courts et aux longues robes rouges. Il explique à quel point il est important que les enfants restent en bonne forme physique. «Le mouvement nourrit notre corps et notre esprit, cela aide à apprendre.» 20 — UNICEF Suisse et Liechtenstein
Pour un monde sans polio Un engagement intensifié pour chaque enfant Les mesures coparrainées par l’UNICEF contre la polio portent leurs fruits: l’Afrique a été déclarée exempte de poliomyélite. Après un arrêt de la vaccination de quatre mois en raison de la COVID-19, les efforts se portent sur le Pakistan et l’Afghanistan où la pandémie aggrave la situation. Des spécialistes comme Bibi Malika se déplacent de nouveau de maison en maison pour apporter à tous les enfants ces gouttes vitales. Pour vaincre la polio, il faut que tous les enfants soient vaccinés. U n moment historique dans la lutte contre la paralysie infantile s’est produit récemment: l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la polio sauvage éradiquée du continent africain à la fin du mois d’août 2020, quatre ans après le dernier signalement d’une infection par le virus dans le pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria. Cela marque une autre étape impor- tante dans l’éradication de la polio – une maladie insidieuse qui peut entraîner des paralysies irréversibles, en particulier chez les petits en- fants. Être parvenu, grâce aux efforts inlassables de l’UNICEF et de ses partenaires, à protéger complètement tous les enfants contre la po- liomyélite dans des pays et des régions autrefois gravement touchés comme l’Inde ou l’Afrique est très encourageant. Les virus ne connaissent pas de frontières À mi-parcours de la «stratégie finale d’éradica- tion de la poliomyélite 2019–2023», l’objectif déclaré de la communauté internationale est de L’UNICEF fait tout ce qui est en son pouvoir pour vacciner absolument tous les enfants. Un seul étendre efficacement le programme de vaccination enfant non protégé suffit en effet à permettre la et poursuivre systématiquement les mesures. résurgence de la polio. La rigueur avec laquelle l’UNICEF a procédé au Nigéria témoigne de la possibilité de rompre, une fois pour toutes, les PHOTO: © UNICEF/UNI356259 chaînes de transmission. En étroite concertation avec les autorités locales, des équipes mobiles de vaccination se sont déplacées dans les zones les plus reculées du pays. Aucun effort n’a été UNICEF Suisse et Liechtenstein — 21
épargné pour aller de maison en maison, ex- but et nous n’abandonnerons pas tant que pliquer systématiquement l’énorme efficacité nous ne l’aurons pas atteint.» de ces gouttes et enregistrer sur des cartes tous les enfants vaccinés. Les équipes loca- Des femmes courageuses sont essentielles lisent les familles sans domicile fixe ou qui ont dans les campagnes de vaccination fui leur village. Quand Bibi Malika marche dans les rues de son village dans le sud de l’Afghanistan, elle doit être Des milliers d’enfants difficilement accessibles parée à toute éventualité. Les talibans sont au vivent également en Afghanistan et au Pakistan. pouvoir dans cette région, la situation politique L’UNICEF s’inquiète d’autant plus de l’ampleur est tendue, les femmes n’ont pas le droit de de la propagation du virus après la pause de travailler hors de chez elles et ne peuvent quitter vaccination due à la COVID-19. 116 cas ont été les murs de leur maison qu’avec l’autorisation signalés entre janvier et mi-septembre 2020, de leur mari. «Parfois, j’ai peur de ne pas rentrer contre 78 au cours de la même période en 2019. vivante le soir à la maison», dit cette femme 50 millions d’enfants de moins de 5 ans ne de 35 ans qui a eu son premier enfant à l’âge de bénéficient pas de la protection vaccinale 16 ans. Néanmoins, cette spécialiste de la polio nécessaire dans ces deux pays. «Les virus ne formée par l’UNICEF travaille sans relâche. connaissent pas de frontières comme nous le constatons actuellement tous les jours», dé- 50 millions d’enfants sont en danger clare Jean Gough, directrice régionale Asie du Des femmes courageuses et compétentes sont Sud-Est de l’UNICEF. «Aucun enfant n’est à essentielles en Afghanistan et au Pakistan, les l’abri de la polio si tous les enfants ne sont pas deux derniers pays où la poliomyélite sauvage protégés. Mais nous sommes tout près du est endémique. «Si je compare les résultats dans 116 cas ont été signalés entre janvier et mi-septembre 2020, contre 78 au cours de la même période en 2019. Afghanistan Pakistan Immédiatement après la suspension de quatre mois de la campagne, PHOTOS: © UNICEF/UN0353278/Shah; © UNICEF/UN0353292/Bukhari près de 8000 spécialistes ont pu vacciner plus de 1,1 million d’enfants de trois provinces d’Afghanistan. 22 — Pour un monde sans polio
Les équipes de vaccination de l’UNICEF interviennent de nouveau depuis juillet et se déplacent de maison en maison en Afghanistan et au Pakistan. mon groupe, les femmes atteignent leur objectif Priorité aux tout jeunes enfants vulnérables beaucoup plus souvent.» Des études attestent Les équipes de vaccination de l’UNICEF inter- aussi que les mères sont plus susceptibles de viennent de nouveau depuis juillet et se dé- faire confiance à d’autres mères de la région et placent de maison en maison en Afghanistan et se montrent sceptiques à l’égard des hommes. au Pakistan. Leur attention se porte tout particu- L’équipe de Bibi Malika a reçu une formation lièrement sur les tout jeunes enfants vulnérables spéciale au cours des derniers mois sur la dont les parents sont mal informés et hésitants. manière de respecter strictement les précau- «Ne pas laisser tomber ces populations est tions à prendre à l’heure de la COVID-19. La essentiel», déclare Bibi Malika. Immédiatement vaccination orale peut être administrée sans après la suspension de quatre mois de la cam- contact et en observant la distance nécessaire. pagne, près de 8000 spécialistes ont pu vacciner plus de 1,1 million d’enfants de trois provinces d’Afghanistan et, au Pakistan, l’accent est mis Les mères ont plus PHOTO: © UNICEF/UN0353292/Bukhari sur les zones qui n’avaient plus enregistré de cas confiance en d’autres mères de polio avant l’épidémie de COVID-19, en plus des régions critiques connues. L’UNICEF fait de la région. tout ce qui est en son pouvoir pour étendre efficacement le programme de vaccination et poursuivre systématiquement les mesures. UNICEF Suisse et Liechtenstein — 23
Merci ! beaucoup Autorité, savoir et Le parrainage de projet en Imprimé sur du papier respectueux de l’environnement. / Couverture photo: © UNICEF/UNI355816/Panjwani / PHOTO: © UNICEF/BhutanMonks/2007 / Composition et édition d’images: Marjeta Morinc / 100121 quelques mots expérience au profit En donnant 30 francs ou plus par mois, vous des enfants. soutenez un projet bien précis qui améliore de façon durable les perspectives de vie des enfants d’une Dans le monde entier. région donnée sans privilégier certains d’entre eux. Vous permettez d’aménager les infrastructures nécessaires à un développement durable. Et vous vous engagez dans un type de projet qui aborde les Les problèmes complexes appellent des solutions sur problèmes dans toute leur complexité. UNICEF mesure. En qualité de Fonds des Nations Unies pour l’en- Suisse et Liechtenstein finance actuellement des projets dans différents pays. Choisissez votre projet fance, l’UNICEF jouit d’une autorité qui lui permet de et soutenez ainsi des prestations pour le bien des chercher, avec les gouvernements, des solutions qui appor- enfants – ceux d’aujourd’hui et ceux de la prochaine teront une réponse durable à la détresse des enfants. Des génération. Nous vous tiendrons au courant de solutions telles que l’État pourra assumer et poursuivre l’évolution de votre projet. lui-même ce que vous avez commencé en étant donateurs. Sans données fiables, aucun progrès n’est possible. Recueillir des données est peu attrayant, mais c’est un travail Vous pouvez soutenir l’UNICEF: indispensable. Étant la seule organisation des N ations Unies qui se consacre à l’enfance, l’UNICEF possède un savoir spécialisé étendu que l’on utilise tous les jours pour venir en aide efficacement, à bas prix et durablement aux enfants du monde entier. L’UNICEF, notons-le, partage ses connai- Faire un Devenir Devenir parent ssances avec d’innombrables organisations humanitaires don unique membre du monde du monde entier. L’argent récolté grâce aux dons est précieux, car chaque don s’accompagne d’un e spoir. L’UNICEF en a pleinement con- science et gère minutieusement ces fonds. L’UNICEF bénéfi- cie d’un excellent atout: plus de 75 ans d’expérience. En Parrainer un Faire un legs Devenir faisant un don à l’UNICEF, vous financez, au profit des enfants projet entreprise démunis, des prestations de s outien éprouvées et fructueuses. marraine Comité pour l’UNICEF Suisse et Liechtenstein Pfingstweidstrasse 10, 8005 Zurich Téléphone +41 (0)44 317 22 66 parentdumonde@unicef.ch, www.unicef.ch/parrainages
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