PLAN D'INVESTISSEMENT - POUR LA NUTRITION À MADAGASCAR 2017 - UNICEF
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Table des matières Liste des tableaux II 6. Composantes du paquet Liste des figures II du PEN pour la croissance Liste des acronymes et abréviations III et la survie de l’enfant 31 Preface V Avant-propos - Plan d’Investissement Pour La Nutrition à 6.1. Supplémentation biannuelle en vitamine A 31 Madagascar VI 6.2. Poudre de micronutriments multiples (PMM) 32 Resumé exécutif VII 6.3. Zinc + SRO pour le traitement de la diarrhée 32 6.4. Promotion de l’allaitement maternel 33 1. Introduction et justification 1 6.5. Promotion et éducation sur l’alimentation de 1.1. Développer une analyse de rentabilité des complément 33 investissements dans la nutrition 2 6.6. Suppléments alimentation de complémenta 1.2. Contexte des nouveaux investissements dans les l’alimentation de complément 34 services de nutrition 3 6.7. Prise en charge de la malnutrition sévère 34 2. Rapport National d’Evaluation 7. Composantes de l’approche des Dommages de la Nutrition (RED) 7 axée sur le marché du PEN : fortification des aliments 35 2.1. Voie n°1: Mortalité infanto-juvénile entraînant une perte de main-d’œuvre future: 9 7.1. Iodation du sel 35 2.2. Voie n°2: Déficit de croissance et de 7.2. Fortification de la farine de blé 36 développement cognitif chez l’enfant 10 2.3. Voie n°3: coût actuel de la faible productivité 8. Eléments de coûts du PEN 37 des travailleurs adultes 11 2.4. Voie n°4: Coût actuel de l’utilisation 8.1. Coûts des intrants pour le Paquet prénatal, supplémentaire et évitable des soins de santé 11 croissance et survie de l’enfant du PEN 38 2.5. Résumé des conclusions du RED 12 8.2. Coûts de la fortification assurée par le marché 39 8.3. Coûts de redynamisation et d’expansion du PNNC 3. Évaluation de l’efficacité des pour interventions visant à réduire atteindre une couverture de 90% 39 le fardeau de la malnutrition 15 8.4. Coûts de démarrage et contribution en nature du Ministère de la santé à la mise en œuvre au niveau des 3.1. Définir une stratégie d’intervention 15 formations sanitaires 41 4. Proposition d’un Paquet essentiel de 9. Scénario de partage des coûts: nutrition (PEN) 19 Proposition d’une transition de 10 ans pour parvenir à un financement 4.1. Preuve de l’impact du PEN et estimation intérieur à hauteur de 50% 43 de ses avantages 20 4.2. Cadre pour la mise en œuvre et la fourniture 10. Avantages en termes de développement des produits et des services du PEN 22 économique national et ratio coûts- avantages 47 5. Composantes du paquet prénatal du PEN 27 METHODOLOGIE 49 5.1. Supplémentation en fer/acide folique pour la lutte contre l’anémie 28 5.2. Alimentation à teneur énergétique et protidique équilibrée pour les femmes enceintes dans les zones à risque élevé 28 5.3. Education nutritionnelle et promotion des soins prénataux 29 Plan d’Investissement I pour la Nutrition à Madagascar
Liste des tableaux Tableau 1 : Résumé des 12 indicateurs de nutrition et nombre estimative de cas par groupes à risque 7 Tableau 2: Nombre de décès annuels attribués à la malnutrition (risques multiples ajustés) 9 Tableau 3: Résumé des conséquences économiques pour tous les indicateurs (ajustés pour les risques multiples) 12 Tableau 4: Part des pertes segmentée par causes et interventions possibles 13 Tableau 5: Ensemble de 10 interventions du Lancet (Bhutta et al, 2013) 17 Tableau 6 : Interventions du PEN : Indicateur du RED correspondant, fardeau & preuve générale d’impact 20 Tableau 7: Pertes du RED compilées, paquet d’intervention du PEN et avantages estimés à 90% de couverture 21 Tableau 8: Budget annuel du PEN (en USD) 37 Tableau 9: Coûts des intrants pour le paquet prénatal du PEN (comprend un supplément de 30% pour l’exécution) 38 Tableau 10: Coûts de l’offre du paquet de croissance et de survie de l’enfant 38 Tableau 11: Coûts unitaires pour la redynamisation et l’expansion du PNNC (15 300 Fokontany) 39 Tableau 12: Coûts récurrents unitaires et totaux 40 Tableau 13: Budget de formation en cascade pour MinSan / CSB 41 Tableau 14: Estimation de la valeur de l’apport en nature du MinSan par le biais des CSB 41 Tableau 15: Scénario de partage de coûts avec les bailleurs sur 10 ans 45 Tableau 16: Contribution intérieure sur 10 ans (en USD) 46 Tableau 17: Coûts et avantages par année (avantages présentant un décalage d’un an sur les coûts) 47 Liste des figures Figure 1: Indicateurs de nutrition par quintile de revenu (ENSOMD 2012 and EDS 2009) 8 II Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
Liste des acronymes et abréviations ACN Agent communautaire de nutrition AM Allaitement maternel ANJE Alimentation du nourrisson et du jeune enfant CPN Consultation prénatale CSB Centre de santé de base FAF Fer acide folique GdM Gouvernement de Madagascar IMC Indice de masse corporelle ISU Iodation du sel universelle MAM Malnutrition aiguë modérée MAS Malnutrition aiguë sévère MinSan Ministère de la Santé OCDE Organisation de coopération et de développement économique OMD Objectifs du millénaire pour le développement OMS Organisation mondiale de la santé ONG Organisation non gouvernementale ONN Office national de la nutrition PEN Portefeuille essentiel de nutrition PIB Produit intérieur brut PMI Initiative du Président américain contre le paludisme PMM Poudre de micronutriments multiples PNNC Programme national de nutrition communautaire PSI Population Services International RAP Risque attribuable dans la population RED Rapport d’évaluation des dommages SNL Suppléments nutritionnels à base de lipides SSME Semaine de la santé de la mère et de l’enfant TDCI Troubles dus à la carence en iode UNICEF Fonds des Nations-Unies pour l’enfance VAN Valeur actualisée nette ZPA Score Z du poids pour l’âge ZPT Score z du poids pour la taille ZTA Score Z pour la taille pour l’âge Plan d’Investissement III pour la Nutrition à Madagascar
Preface La lutte contre la malnutrition, en particulier la perspective d’avenir qui inciterait les uns et les malnutrition chronique est un travail de longue autres à investir dans un programme national haleine qui a été peu entamée à Madagascar. visant à améliorer la nutrition de la population Longtemps négligée, elle constitue pourtant dans son ensemble. un enjeu majeur de développement dans la mesure où la malnutrition chronique a des Cette étude complémentaire à celle sur le coût de impacts négatifs lourds. Ses conséquences la faim à Madagascar, a permis le recensement sont irréversibles sur les capacités physiques et des dommages que l’état nutritionnel national cognitives d’un individu, notamment lorsqu’elle actuel cause au capital humain. Un Portefeuille intervient durant les 1000 premiers jours de vie : Essentiel en Nutrition composé de quatorze entre la conception et l’âge de deux ans. Les cibles interventions distinctes et basées sur des prioritaires pour améliorer l’état nutritionnel évidences scientifiques est établi et devrait d’une population sont alors les femmes enceintes alléger ce fardeau de plus d’un tiers dans les et allaitantes et les enfants de moins de deux ans. cinq années à venir. L’éradication de la faim et de la malnutrition n’est pas une utopie A Madagascar, le constat est triste, accablant hors d’atteinte. Elle est possible, pourvu que et inacceptable car la malnutrition chronique cet objectif soit accompagné d’une volonté contribue d’une part pour 45% des décès chez politique forte exprimée au plus haut niveau, les enfants de moins de cinq ans ; la malnutrition accompagnée d’une synergie d’actions et d’une peut, d’ autre part, entrainer des coûts élevés revue des dépenses du gouvernement en matière pour un pays comme Madagascar où presque la de nutrition. moitié (47,3%) des enfants de moins de cinq ans est atteinte de la malnutrition chronique (Enquête Au nom de SEM le Président de la République Nationale pour le suivi des OMD 2012-2013). de Madagascar Hery RAJAONARIMAMPIANINA , du gouvernement et du peuple malgache et en La lutte contre la malnutrition touche de mon nom personnel , j’ adresse mes sincères nombreux secteurs d’intervention. Cette remerciements à tous ceux qui ont participé multisectorialité représente un grand défi, pour aux travaux d’ enquête, d’ échange de vue et de le gouvernement, les partenaires techniques et partage d’ information ayant permis l’élaboration financiers, les opérateurs de développement de ce document , qui, j’ose l’ espérer, sera ainsi que pour le pays. La malnutrition est aussi un document de référence : les partenaires très liée à la pauvreté et son pendant l’insécurité techniques et financiers en particulier l’UNICEF , le alimentaire dont elle est à la fois cause et consultant international, les membres du Cabinet conséquence. de Primature, les techniciens des différents ministères de la Santé Publique , du Commerce Evaluer précisément les principaux déterminants et de la Consommation, de l’Education Nationale, de la malnutrition en tenant compte des de l’ Office National de Nutrition , de l’ INSTAT et spécificités régionales et socioculturelles ainsi que toutes les personnes issues de la société pour en déduire des projets permettant de civile impliquées dans le secteur nutrition. lutter efficacement contre ce fléau est un exercice complexe. Mais, le Gouvernement malgache a tenu à effectuer une étude de cas Le Premier Ministre Chef du Gouvernement d’investissement en Nutrition. Il a alors sollicité l’UNICEF pour soutenir son initiative. En se référant au Plan National de Développement notamment à son axe quatre, cette analyse de rentabilité offre au Gouvernement de Madagascar et à la communauté des bailleurs de fonds internationaux , une justification et une Olivier MAHAFALY Solonandrasana Plan d’Investissement V pour la Nutrition à Madagascar
Avant-propos - Plan d’Investissement Pour La Nutrition à Madagascar Madagascar détient le cinquième taux de malnutrition Le Dossier d’investissement dans la nutrition à Madagascar, chronique le plus élevé au monde : il est effarant de conjointement élaboré avec le Gouvernement de Madagascar constater que 47% des enfants – soit un enfant sur deux et l’UNICEF, en consultation avec les partenaires du secteur - souffrent de malnutrition chronique. La malnutrition de la nutrition, traite des trois questions majeures qui se chronique - ou retard de croissance - est la conséquence posent dans le contexte de Madagascar : de carences nutritionnelles chroniques au cours des 1 000 premiers jours de vie d’un enfant, allant de sa conception 1) Quelle est le montant de perte économique due à la à ses deux ans, en passant par la grossesse. Ses effets malnutrition qui peut être prévenue ? sur le développement de l’enfant sont irréversibles. Un enfant de cinq ans accusant un retard de croissance aura 2) Quel est le paquet d’interventions le plus réaliste, à une taille bien inférieure à celle qu’il aurait pu avoir. Il impact le plus élevé et à coût le plus faible permettant ne s’agit cependant pas juste d’une question de taille. La de combattre la malnutrition et quel est l’investissement malnutrition chronique accroît la vulnérabilité de l’enfant requis pour cela ? aux maladies. Un enfant accusant un retard de croissance court cinq fois plus de risques de mourir de diarrhée qu’un 3) Quel serait le rendement économique d’un tel enfant à croissance normale. Pire, une enfant accusant un investissement ? retard de croissance n’atteindra jamais sa capacité cognitive maximale et tout au long de sa vie, ne pourra jamais Le paquet proposé dans ce Dossier d’investissement est axé sur apprendre ou gagner autant que s’il avait eu la chance des interventions spécifiques à la nutrition éprouvées, basées de la développer. Les déficits de développement cérébral sur des preuves scientifiques collectées à travers le monde, et associés au retard de croissance se traduisent par une perte se fonde en même temps sur la reconnaissance de l’importance de deux à trois ans d’apprentissage. Plus tard, lorsque les de mener des actions multisectorielles sensibles à la nutrition enfants ayant souffert de retard de croissance entreront dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’eau et de dans la vie active, leur moindre développement physique et l’assainissement, de l’éducation et de la protection sociale pour cognitif sera susceptible de réduire leur capacité à générer amplifier les impacts au maximum. des revenus de 22%. A l’instar de ses coûts humains, les coûts économiques du retard de croissance sont aussi Avec un taux de malnutrition chronique de 47%, Madagascar élevés. Selon les estimations de la Banque mondiale, les détient un des taux de retard de croissance les plus élevés au pays affectés par la malnutrition chronique perdent un monde. Le fait que cette situation a perduré pendant les 25 minimum de deux à trois pourcent de leur produit interne dernières années suggère qu’une crise de développement brut, ainsi que des milliards de dollars en emplois salariés silencieuse n’a guère été priorisée et ne s’est guère vue allouer et en soins de santé qui peuvent être évités. La malnutrition des ressources. S’engager dans la lutte contre le retard de chronique est un problème dévastateur qui peut être tout à croissance est l’un des investissements les plus rentables que fait évité à un coût relativement peu élevé. Madagascar peut faire pour son développement. La science est claire à ce sujet et les rendements sont élevés. Il est temps que Une abondance de preuves relevées à travers le monde l’état nutritionnel cesse d’être un simple indicateur de progrès démontre que la prévention du retard de croissance vers le développement pour devenir une clé du développement est relativement simple et peu onéreuse, comme en durable et un passage obligé vers l’atteinte des Objectifs témoigne la disponibilité de solutions économiques de Développement Durable. A moins d’investir dans des éprouvées : supplémentation en micronutriments tels programmes de prévention du retard de croissance maintenant, que la vitamine A, le zinc, le fer et le sel iodé, ainsi que Madagascar risque de voir l’impact des autres investissements les programmes de nutrition communautaire tels que dans la santé, l’éducation et l’économie réduit. Il est temps de la promotion de l’allaitement maternel et des bonnes prendre des mesures concertées pour combattre la malnutrition pratiques d’alimentation de l’enfant. Il faut juste trouver et offrir un avenir meilleur à Madagascar et à ses enfants. l’investissement nécessaire à la mise en œuvre de ces solutions. Elke Wisch Représentant UNICEF Madagascar VI Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
Resumé exécutif Qu’est-ce que la Malnutrition ? Quel est le cout de la malnutrition pour Un état qui résulte de carences en nutriments. Souvent Madagascar ? associé à l’insécurité alimentaire, le mauvais état de santé, La prévalence élevée de la malnutrition, indiquée dans de mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement et l’Enquête Nationale Sur Le Suivi des Indicateurs des OMD la pauvreté. A Madagascar : 47% (ENSOMD), représente un obstacle important pour la survie, la santé ainsi que pour le développement social et économique. Le rapport de l’UNICEF (2015), sur les conséquences de la malnutrition, estime la charge de la des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition á plus de 740 millions $ ou environ 7% du malnutrition chronique (ou PIB par an, et est principalement associée à la malnutrition retard de croissance) chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants 9% de moins de 5 ans. Quelles sont les conséquences pour Madagascar ? des enfants de moins de 5 ans sur Selon les consensus issues de la littérature scientifique, l’ensemble du pays souffrent de y compris les rapports de The Lancet, World Health malnutrition aigüe (ou maigreur). Organization and Cochrane Database of Systematic Mais la partie sud du pays est plus affectée avec des pics fréquents Reviews, la prévalence actuelle de 12 indicateurs individuels de la malnutrition est associée à: • A plus du tiers (1/3) de la mortalité des enfants. 18 milles décès annuels sont liés à l’état nutritionnel de la mère, le comportement relatif à l’allaitement maternel, l’insuffisance pondérale des enfants et les carences en minéraux ou en vitamines. • Plus de la moitié des enfants en dessous du poids/taille normale ou qui souffrent d’anémie ou de carences en iode, fait l’objet d’un déficit mental et de développement physique, présente des performances faibles à l’école. Ces derniers seront donc moins productifs á l’âge adulte, ce qui se traduira par une dépréciation du PIB de 425 millions $ par année. • 1,6 millions de cas annuels de diarrhée et d’infections respiratoires chez les nourrissons attribués à des pratiques d’allaitement inadéquates et des carences en zinc. Cela entraîne des coûts excessifs pour les familles individuelles et le système de soins de santé en engendrant des dommages de plus de 30 millions $. • Près de 3 millions d’adultes actifs qui présentent une anémie sont confrontés à une fatigue et une faiblesse chronique, ce qui réduit leur production économique d’un montant estimé á 128 millions $ chaque année. Ces deux garçons sont nés le même jour en juin 2011, celui à gauche est atteint de malnutrition chronique . Plan d’Investissement VII pour la Nutrition à Madagascar
Quelles sont les solutions possibles ? Le portfolio proposé prend en compte les capacités du De manière globale, les résultats des études suggèrent programme national de nutrition communautaire (PNNC) que cette charge annuelle de 740 millions $ est en grande celles des centres de santé de bases (CSB) du Ministère de la partie évitable par des interventions efficaces à faible Santé Publique ainsi que celle du secteur privé impliqué dans coût. Le document du plan d’investissement propose un la production et la transformation alimentaire. portfolio essentiel de nutrition, qui inclue 14 interventions intégrées et dont l’impact est fondé sur des preuves Trois canaux sont proposés pour l’offre de service: scientifiques rigoureuses. La stratégie se concentre sur les 1000 jours qui vont du début de la grossesse jusqu’à • Offre de service au niveau des structures de santé de base ce que l’enfant atteigne 24 mois d’âge. Ainsi, à 90% de : les centres de santé de base du Ministère de la Santé Publique couverture, le paquet proposé peut réduire le fardeau serviront de plateforme pour l’offre de produits et de services de la malnutrition de plus du tiers dans les 5 ans à venir. destinés aux femmes enceintes et aux enfants jusqu’à 6 mois. Il s‘agit en l’occurrence des services prénatals et post-natals et Le portfolio inclut trois paquets: des services promotionnels de santé et de nutrition • Paquet 1 - pour la population en générale qui inclut: • Offre de service au niveau à niveau communautaire: l’iodation universelle du sel, la fortification des aliments ce canal s appui sur le réseau des sites communautaires de de grande consommation comme farine et l’huile nutrition du programme national de nutrition communautaire (PNNC) et sur les capacités des travailleurs communautaires • Paquet 2 - pour les femmes enceintes qui comprend le afin d’étendre les couvertures des activités lié au suivi de la Paquet 1 plus les suppléments des vitamines et minéraux, croissance des enfants, les conseils en nutrition et la promotion des compléments alimentaires riches en énergie et de l’allaitement maternel. Il servira de canal pour la création protéines, le déparasitage, et la prévention et traitement demande pour les tous les services offerts au niveau des CSB du paludisme. et pour la fourniture de produits appropriés. • Paquet 3 - pour les enfants qui en plus des paquets 1 et 2 • Offre de service au niveau à travers le marché et le secteur comprend la promotion de bonnes pratiques d’allaitement privée : le secteur privé notamment celui impliqué dans la maternel et de l’alimentation complémentaire, la production et la transformation des aliments de grande fortification à domicile, traitement de la malnutrition aigüe, consommation est assez grand pour couvrir 80-90% de la et le traitement de la diarrhée. population avec du sel iodé, et atteindre 20-40% avec de la farine et blé de l’huile cuisson enrichie en vitamines et minéraux Combien coutent les solutions proposées ? • L’estimation des besoins de financement pour 10 800 ans de ce paquet (PNE) est évaluée à 398 million de 740 Ratio Coût/ Bénéfice dollars, avec une phase de démarrage et d’expansion 700 dans les 4 premières années suivi de 6 ans d’exploitation Retour sur à l’échelle. 600 investissement en 10 ans : Coût annuel en millions USD • Les coûts annuels moyen à l’échelle du programme 500 2 milliards USD est estimés à 48,4 millions de dollars dont environ 400 USD investi 5 millions de dollars qui proviennent des contributions = «en nature» du gouvernement. 300 5 USD gagnés • Cet investissement de 398 millions $ dans la PNE devrait 200 réduire la charge nationale de la malnutrition d’environ un tiers avec un retour sur investissement de 2 milliards 100 de dollars en prestations sur 10 ans – ce qui indique 48.4 un ratio coûts-avantages positif d’environ 0 Coût Investissement d’inaction pour résoudre le problème VIII Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar 1. Introduction et justification La malnutrition est à la fois une cause et une conséquence Selon la Banque mondiale, la productivité dans de la pauvreté. La pauvreté et la malnutrition sont l’agriculture, la transformation ainsi que dans d’autres enfermées dans un cercle vicieux de mortalité accrue, de secteurs « à Madagascar est inférieure à celle par rapport mauvaise santé, de retard du développement cognitif, de de nombreux pays comparable. La faible productivité ralentissement de la croissance physique, de réduction de diminue le cout-avantage pour le pays qui résulte des la capacité d’apprentissage, de baisse de la performance bas salaires.»2 La Banque mondiale signale que le ratio et, enfin, d’une réduction de la performance au travail, de entre le capital humain et la richesse nationale globale la productivité et des revenus à l’âge adulte. Leurs impacts est de 15% inférieure à Madagascar par rapport à des pays négatifs se répercutent sur les économies nationales, typiques d’Afrique sub-saharienne « parce que la majorité érodant le fondement même de la croissance économique, de la main d’œuvre n’est pas qualifiée.»3 Le président à savoir la force et l’énergie des personnes, leur capacité de Rajaonarimampianina a souligné le lien essentiel entre création, d’analyse et d’initiative et leur esprit d’entreprise. la malnutrition pendant l›enfance, le développement Les preuves scientifiques au niveau mondial concordent du capital humain et la croissance économique réussie, pour indiquer que, pour réussir, tout programme visant à précisant que la malnutrition « n’entrave pas seulement améliorer la qualité des ressources humaines et la valeur du le développement physique des enfants. Le problème le capital humain doit inclure une composante de réduction plus alarmant est que ces enfants souffrent de retard du du taux de malnutrition développement cognitif et ne peuvent pas ainsi étudier correctement. Avez-vous une idée de ce que sera la qualité Le Plan national de développement de Madagascar (PND) du capital humain à Madagascar dans quelques années, la inclut les dix-sept (17) Objectifs de développement durables main-d›œuvre qui va produire pour ce pays ?». 4 Il faudrait (ODD) qui impliquent des cibles ambitieuses pour réduire également investir pour améliorer la nutrition, tout en la pauvreté, garantir la sécurité alimentaire, améliorer la investissant directement dans les secteurs économiques: « nutrition, offrir une éducation de qualité, veiller à l’égalité Outre notre préoccupation pour les marchés, nous devons des sexes et réaliser une série d’améliorations importantes également chercher à améliorer l’état nutritionnel de la dans le domaine du capital humain et sur le plan social et population.» 5 environnemental à l’échelle nationale. Le PND établit une feuille de route pour atteindre ces objectifs nationaux grâce à une croissance économique vigoureuse se traduisant par un taux annuel supérieur à 10% de 2017 à 2019. La feuille de route pour renforcer la croissance dans les secteurs de 1 Traduit du français. Paritra Malagasy zary Ohabolana, avril 2015 l’agriculture, de la pêche, de l’exploitation minière, de la construction, du tourisme et d’autres secteurs nécessitant 2 The World Bank Group, Madagascar Systematic Country Diagnostic, août 25, 2015 un travail intensif exige « le développement du capital 3 IBID humain pour répondre aux besoins du processus de développement.» 1 Malheureusement, Madagascar ne 4 Extrait traduit du discours du Président Rajaonarimampianina à la Commission de l’Océan Indien, 2015 dispose que d’un capital humain de faible qualité 5 Extrait du discours du Président Rajaonarimampianina à la Commission de l’Océan Indien, 2015 1
1.1. Développer une analyse de rentabilité des Au début du mois d’octobre 2015, les opinions de toutes les investissements dans la nutrition parties prenantes nationales concernant les éléments de cette analyse de rentabilité ont été recueillies, notamment Cette analyse de rentabilité donne au gouvernement par le biais de: de Madagascar et à la communauté des bailleurs de fonds internationaux une justification et une perspective d’avenir pour les inciter à investir dans un programme national visant à améliorer la nutrition de l’ensemble de la population. L’analyse de rentabilité comprend les éléments suivants: • Le recensement des dommages que l’état nutritionnel • Réunions avec l’Office National de Nutrition, le Service de national actuel cause au capital humain. Dans la Section la nutrition du Ministère de la Santé et des représentants 2 est énoncé un Rapport d’évaluation de dommages du cabinet du Premier ministre. La Banque mondiale et (RED) fondé sur un ensemble consensuel de données l’UNICEF, ainsi que les ONG internationales et nationales, mondiales relatives à l’impact de la malnutrition sur l’activité ont également été consultées. économique qui établit que la prévalence actuelle de la malnutrition provoque plus de 740 millions USD de pertes pour l’économie nationale. • Description d’un paquet d’interventions fondées sur des évidences en réponse à la structure des dommages au niveau national. Un Portefeuille Essentiel en Nutrition (PEN) composé de quatorze (14) interventions distinctes est décrit dans la section 3. Sur la base des éléments de preuve et • Consultations pour présenter la méthodologie et les l’évaluation des programmes actuels, le PEN devrait alléger résultats du RED, en présence de représentants du Ministère ce fardeau de plus d’un tiers dans les cinq années à venir. de la Santé, du Ministère des Finances, du Ministère de l’Education, de l’ONN, des conseillers spéciaux du Premier • Dans la section 4 est présentée une évaluation du coût Ministre pour la nutrition et d’autres participants. conceptuel du PEN et sont exposés les défis de mise en œuvre. Les besoins financiers pour une phase de transposition à grande échelle sur cinq ans pour atteindre une couverture de 90% et pour cinq années supplémentaires de fonctionnement à l’échelle devraient s’élever à 397 millions USD. Une fois le partage des coûts national proposé et mis en œuvre, 277 millions USD supplémentaires seront sollicités de la communauté des bailleurs de fonds. • Consultations d’un certain nombre de partenaires de la • Un ratio coûts-avantages et le retour sur investissement du nutrition nationaux et internationaux pour examiner les projet sont présentés dans la section 5. Ils sont calculés sur grandes lignes des éléments du PEN, les coûts y afférents la base des données du RED, du devis estimatif ainsi que sur et les obstacles à la mise en œuvre. la couverture et l’efficacité du PEN. Les avantages devraient représenter près de 2 milliards USD sur 10 ans. Le ratio du Quelques interventions très spécifiques sont proposées dans coût bénéfice est estimé à 5. la présentation du PEN et des estimations budgétaires y sont détaillées. Toutefois, ce rapport doit être considéré comme une première étape et non pas comme une proposition finale ni un document opérationnel ni un texte officiel. L’objectif est de présenter un cadre concret et spécifique que tous les partenaires doivent prendre en compte, discuter et améliorer. L’auteur de l’analyse de rentabilité espère surtout que la présentation constituera un outil utile pour le Gouvernement de Madagascar étant donné qu’il continue de considérer l’investissement dans les services de nutrition publique comme une composante importante Plan d’Investissement du développement économique et social du pays. 2 pour la Nutrition à Madagascar
1.2. Contexte des nouveaux investissements Il sera difficile de se redresser de la dernière crise politique dans les services de nutrition de 2009-2013. La crise a été longue et prolongée et a eu des impacts économiques et sociaux dévastateurs, Bien que Madagascar soit considéré comme disposant amplifiés par la crise financière mondiale qui a freiné la d’un potentiel prometteur dont il peut tirer parti pour son croissance dans le monde entier. Au fil des années avec une développement économique en raison de l’abondance de croissance économique pratiquement nulle, le soutien de ses ressources naturelles, sa biodiversité unique et sa main- la communauté des bailleurs de fonds a été interrompu de d’œuvre abondante, l’île reste l’un des pays les plus pauvres manière précipitée. L’aide internationale qui, avant la crise, du monde. En 2014, le pays est classé 187ème sur 198 pays représentait habituellement environ 40% du budget du en termes de PIB, PIB qui a connu une détérioration d’à gouvernement, a diminué à environ un tiers de la moyenne peu près la moitié de son niveau de 1971.6 Plus de 80% de africaine (aide publique au développement nette par la population vit dans l’extrême pauvreté, définie comme habitant) et Madagascar est devenu un «orphelin de l’aide» une consommation quotidienne inférieure à 1,25 USD par aux yeux de l’OCDE. 7 Les budgets des services sociaux habitant. Plus de la moitié des ménages ont connu un ont été réduits : si leur part était de 13,4% dans le budget événement catastrophique qui a impacté sur leur bien-être national en 2007, elle n’était plus que de 2,9% en 2010. 8 économique. Le pays détient le quatrième taux le plus élevé Comme les dépenses de santé par habitant ont diminué, de prévalence de malnutrition chronique chez les enfants les indices de santé et de nutrition se sont détériorés: de moins de cinq ans dans le monde (47%). • La couverture vaccinale a diminué d’une moyenne de 90% Madagascar figure parmi les huit pays dont le revenu par en 2006 à 70% en 2011. 9 habitant en 2010 est inférieur à celui de 1960. Dans presque tous les autres pays, la baisse a résulté de conflits internes • Le taux de malnutrition aiguë globale a augmenté, passant violents ou même de guerres prolongées. Par contre, de 4,7% en 2008 à 8,6% en 2012. 10 le déclin économique de Madagascar est lié aux crises politiques périodiques, comme illustré par le fait que tous • Le taux de mortalité infantile a augmenté de 23%.11 les anciens chefs d’État ont soit accédé au pouvoir, soit perdu le pouvoir à la suite d›événements anticonstitutionnels. La • La fréquentation des centres de santé de base et les crise la plus récente, allant de 2009 à 2013, a pris fin avec les consultations prénatales ont diminué de 20% entre 2008 élections présidentielles et législatives de décembre 2013 et 2011. 12 qui ont été reconnues comme justes par la communauté internationale. Le Président Rajaonarimampianina a lancé La crise de 2009-2013 a annihilé les progrès significatifs un processus de réconciliation nationale sous la direction réalisés auparavant. Au cours des cinq années précédant et avec le soutien du Conseil des Eglises chrétiennes. le début de cette crise, le taux de croissance économique moyen était de 7,4%. De 2002 à 2008, Madagascar a réalisé des progrès considérables dans la réalisation des OMD. Le taux de mortalité infanto-juvénile a baissé de 94/1000 en 2002 à 71/1000 en 2008. Le pays commençait à relever certains défis persistants, par exemple, par la promotion de l’accès universel à l’éducation primaire, la promotion de la parité entre les sexes et l’amélioration de la santé maternelle. Une analyse de la Banque mondiale a conclu : «Le bilan du pays au cours de la période de stabilité politique laisse penser que Madagascar est capable de se 7 Country Programme for Madagascar, 200733 (2015-2019) WFP EB. 1/2015/6-A 8 Emergency Project Paper, Emergency Support to Critical Education, Health and Nutrition Services, World Bank, November 13, 2012 9 The World Bank Group, Madagascar Systematic Country Diagnostic, August 25, 2015 10 IBID 11 IBID 6 https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_GDP_(PPP)_per_ 12 IBID capita Plan d’Investissement 3 pour la Nutrition à Madagascar
développer lorsque ses atouts sont utilisés de manière Initiative contre le paludisme du Président (PMI) intervient efficace.» 13 dans les 22 régions et a réduit la morbidité de 21,57% en 2003 à 5% en 2011 pour les enfants de moins de 5 ans et de Alors que la fin de la crise promet des réformes 17,57% à 2,3% en 2011 pour les supérieures à 5 ans. Dans gouvernementales et un renforcement institutionnel, deux districts, un projet soutenu par la Fondation Bill et le système de santé reste faible et se caractérise par : Melinda Gates a permis l’intégration de la lutte contre le l’insuffisance du financement et la mauvaise gouvernance, paludisme dans l’ensemble des prestations de services de le dysfonctionnement des marchés publics et de la chaîne santé. Chaque année, lors des deux sessions de la Semaine d’approvisionnement, la mauvaise répartition et la faible de la Santé de la Mère et de l’Enfant (SSME), des services qualité des ressources humaines ainsi qu’un système de de santé de base et de vaccination sont offerts à plus de 3 contrôle et d’évaluation insuffisant. En conséquence, millions d’enfants de moins de cinq ans. l’accès aux centres de santé est limité, la qualité de service est mauvaise et une grande partie de la population croient Au cours de la décennie qui a précédé la dernière crise, que les services et les produits de santé appropriés ne sont Madagascar a mis en œuvre à grande échelle un Programme pas disponibles dans les centres de santé.14 national de nutrition communautaire (PNNC), reconnu au niveau international et ayant fait l’objet d’une évaluation Là où des appuis ont été apportés par les bailleurs de fonds, approfondie. Le projet est mis en œuvre par des Agents les résultats sont généralement positifs. Le programme de Communautaires de Nutrition (ACN) formés et motivés, lutte contre le paludisme, soutenu par le Fonds Mondial officiellement désignés par les dirigeants locaux. Le PNNC à travers le financement de son plan stratégique national « est considéré comme une pratique d’excellence mondiale (National Strategy Application) et par l’appui de l’USAID / pour la prestation de services essentiels de nutrition pour 13 Emergency Project Paper, Emergency Support to Critical Education, Health and Nutrition Services, World Bank November 13, 2012 14 EDS 4 Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
les femmes enceintes / allaitantes et les enfants de moins n’avaient pas le privilège de porter leur attention sur des de cinq dans tous les quintiles.» 15 Une revue mondiale des solutions complètes mais ont dû passer d’une urgence à programmes de nutrition réussis a constaté que le PNNC «a l’autre. La prestation des services de nutrition a évolué très bien réussi à réduire les taux de malnutrition aiguë» et dans une mosaïque géographique d’acteurs et de sources cela est mis en évidence par les quatre cycles d’évaluation de financement ainsi que d’autres intrants disparates, non menés entre 1998 et 2011 qui ont indiqué que les taux de coordonnés et parfois se chevauchant. Il en résulte que malnutrition chez les enfants scolarisés sont de moitié l’impact des programmes de nutrition a été réduit en raison inférieurs à ceux rencontrés chez leurs pairs non scolarisés. 16 de leur faible couverture, de leur mauvaise qualité et du Une autre évaluation a révélé que le programme «a réduit manque de coordination. 19 l’incidence de l’insuffisance pondérale de 5,2 à 7,5 points de pourcentage.» 17 Les évaluations publiées documentent Aujourd’hui, le Plan national de développement élaboré une série de changements de comportement importants, par le Gouvernement dûment élu de Madagascar donne un notamment l’amélioration des taux d’allaitement maternel nouveau contexte aux programmes de nutrition publique optimal, des pratiques adéquates d’alimentation, des à Madagascar. Le gouvernement a approuvé le Plan-cadre pratiques d’hygiène et de vaccination.18 Cependant, la des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) plupart de ces gains ont été réduits à néant au cours de la pour la période 2015-2019. En publiant le Plan National dernière décennie de crise. Pourtant, bien que le programme d’Action en Nutrition II (2012-2015) et en adhérant au actuel soit nettement sous-financé et largement non mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), le Gouvernement appliqué, la structure du PNNC reste à peu près en place et a officiellement renouvelé son engagement à s’attaquer à la mémoire institutionnelle demeure. la malnutrition. Les discussions en cours entre les diverses parties prenantes qui élaborent le Plan National pour la Les programmes de santé et de nutrition actuels de Nutrition 2016-2020 (PNN) constituent une plate-forme Madagascar ont évolué dans un environnement de crise qui tombe à point nommé pour clarifier et rationaliser politique et économique. Avec peu de financement national cette mosaïque d’intrants disparates – mais également ou international, les services publics de nutrition avaient pour redynamiser et perfectionner les services publics de peu de capacité à répondre aux besoins urgents d’une nutrition ainsi que le PNNC. L’élaboration du PNN offre population en augmentation et en situation d’insécurité l’occasion de se recentrer sur l’harmonisation des stratégies, alimentaire. Préoccupés par la crise humanitaire, mais la coordination de la planification et l’élaboration d’une pas nécessairement en parfaite coordination avec le mise en œuvre conjuguée des interventions. Il est sans Gouvernement de Madagascar, les bailleurs de fonds et les doute tout aussi important de réorienter les interventions ONG internationaux sont intervenus là où ils le pouvaient, du PNNC afin d’avoir des stratégies plus complètes et selon leurs propres protocoles, priorités et capacités. Les préventives en matière de nutrition qui allègent le fardeau ressources nationales et internationales disponibles ont été de la malnutrition sur le développement national au lieu de concentrées sur les besoins les plus urgents, de manière à les concentrer uniquement sur la détection et la référence prévenir la mortalité et gérer la malnutrition aiguë sévère des cas cliniques de malnutrition. (MAS). Dans ce contexte de crise, les services de nutrition 15 The World Bank Group, Madagascar Systematic Country Diagnostic, College London, Department of Economics Development Research August 25, 2015 Group, World Bank September 2007 16 Lessons for a Review of Interventions to Reduce Child Malnutrition in 18 IBID Developing Countries, The International Bank for Reconstruction and 19 Development/The World Bank 2010 Nutrition Strategy, UNICEF Madagascar 2015-2019 17 Emanuela Galasso et Nithin Umapathi, Improving Nutritional Status through Behavioral Change: Lessons from Madagascar, University Plan d’Investissement 5 pour la Nutrition à Madagascar
6 Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar 2. Rapport National d’Evaluation des Dommages de la Nutrition (RED) A Madagascar, les indicateurs renseignés par la dernière situation actuelle, donnant la valeur de 12 indicateurs clés Enquête nationale de suivi des OMD (ENSOMD 2012) et et montrant que la moitié de la population serait affectée d’autres enquêtes nationales indiquent que la malnutrition par la malnutrition.21 Chaque cas constitue un risque accru constitue un obstacle majeur au développement du capital de mortalité ou de morbidité ou d’un déficit en matière de humain de la nation - et en conséquence, à sa croissance développement physique ou intellectuel. économique.20 Les données du tableau 1 décrivent la Tableau 1 : Résumé des 12 indicateurs de nutrition et nombre estimative de cas par groupes à risque Groupe de population Indicateur Prévalence Source Nombre de cas IMC faible 16% CFSVA 201122 134 840 Femmes enceintes Petite taille 35% CFSVA 2011 295 300 Anémie 38% EDS 2008-2009 23 324 069 Enfant 0-6m AM non exclusif 58% ENSOMD 2012-2013 245 802 Enfant 6-24 m AM non continu 14% ENSOMD 2012-2013 177 687 score Poids Age (Insuffisance pondérale) 33% ENSOMD 2012-2013 1 379 196 Enfant < 5 ans. Z score PT (émaciation) 8% ENSOMD 2012-2013 312 223 Z score TA (retard de croissance) 47% ENSOMD 2012-2013 2 119 562 Carence en Vit A 42% OMS 200524 1 781 109 Carence en iode 20% Estimation (51% USI) 1 396 119 Enfant < 5 ans Communication Carence en zinc 35% 4 230 663 personnelle 25 51% EIPM 2013 26 4 230 663 Femmes adultes Anémie 35% EDS 2008-2008 2 366 730 Hommes adultes 34% EDS 2008-2009 2 245 524 20 22 Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis, 2011 Enquête Nationale sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement à 23 Enquête Démographique et de Santé Madagascar 2008-2009, Institut National de la Madagascar, 2012-2013 Statistique, Ministère de l’Économie et de l’Industrie, Antananarivo, Madagascar ICF Macro 21 Les indicateurs ont été choisis en fonction de la Calverton, Maryland, USA, April 2010 disponibilité des preuves substantielles et d’un 24 Global prevalence of vitamin A deficiency in populations at risk 1995–2005. WHO Global consensus d’impact fonctionnel mesurable et Database on Vitamin A Deficiency. 2009. quantifiable dans la littérature mondiale, ainsi que des dernières données nationales sur la 25 Personal Communication by Christopher Golden, Survey analysis in process, Harvard prévalence. University 26 Enquête sur les Indicateurs du Paludisme, 2013 7
Ces deux cas ne reflètent pas seulement le sort des pauvres. le plus riche souffrent de retard de croissance et plus de Le Figure 1 ci-dessous, qui segmente neuf indicateurs de 40% souffrent d’anémie, ce qui est considéré comme un survie et de nutrition sur les cinq quintiles, montre que, problème de santé publique grave par l’OMS. Le taux de même si les groupes à faible revenu sont moins bien mortalité néonatale reste similaire dans tous les quintiles lotis pour tous les indicateurs donnés, l’état nutritionnel de revenu. En d’autres termes, la malnutrition n’affecte pas du quintile le plus riche constitue toujours une «menace exclusivement les moins nantis mais touche la population publique » selon les critères de l’Organisation mondiale de malgache dans son ensemble. la santé (OMS). Près de la moitié des enfants du quintile Figure 1: Indicateurs de nutrition par quintile de revenu (ENSOMD 2012 and EDS 2009) 100 Pourcentage du groupe à rique affecté 80 60 40 20 0 ZPA ZTA ZPT Anémie Néonatale Nourrisson Déficit Anémie Anémie calorique Femme Homme Indicateurs de la Mortalité Adulte nutrition de l’enfant infanto-juvénile Quintile le plus pauvre Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile le plus riche Pour chacun des douze indicateurs figurant au tableau 1, la littérature scientifique donne des evidences substantielles de risques accrus de mortalité, de morbidité et/ou d’une réduction du développement mental, de performance physique et de productivité au travail moindres. Les extraits du Rapport d’évaluation des dommages (RED) présentés dans les sections suivantes appliquent ces conclusions mondiales à chacun des 12 indicateurs de Madagascar et donnent un modèle des impacts sur la base des données nationales relatives à la santé, à la démographie, au travail et à l’économie. 27 Selon les projections du RED, le fardeau économique associé à la malnutrition s’élèvera chaque année à 743 millions USD, soit environ 7% du PIB. Ce chiffre, qui illustre l’ampleur des conséquences économiques de la malnutrition, est mesuré à l’aide de quatre méthodes discrètes (analyse détaillée présentée à l’annexe du présent document): 27 Bagriansky, UNICEF, 2015 8 Plan d’Investissement pour la Nutrition à Madagascar
Tableau 2: Nombre de décès annuels attribués à la malnutrition (risques multiples ajustés) Nombre ajusté % mortalité de de décès la tranche d’âge Néonatal: < 1 mois Etat nutritionnel des mères 3 121 14% Malformations congénitales dues à la carence en acide folique 1 385 6% AM non exclusif 462 2% 4 968 23% Nourrisson 1-5 mois AM non exclusif 2 154 27% Nourrisson 6-59 mois AM non continu 544 2% Insuffisance pondérale (ZPA) 5 242 23% Émaciation (ZTA) 1 995 9% Carence en Vitamine A 2 150 10% Carence en Zinc 701 3% 10 631 48% Total < 5 ans 17 754 34% Mortalité maternelle 256 Total des décès 18 010 que le risque relatif de mortalité associé à la malnutrition aiguë sévère et la malnutrition aiguë modérée est respectivement à 9 et 12 (c.-à-d. que le risque de mortalité est de 9 à 12 fois plus élevé).28 Une méta-analyse portant sur des dizaines d’études et un nombre important de documents a conclu que les bébés non nourris au sein, comparativement à ceux 2.1. Voie n°1: Mortalité infanto-juvénile allaités exclusivement au sein, sont exposés à des risques entraînant une perte de main-d’œuvre plus élevés de mortalité, à un taux de risque relatif (RR) future: allant de 10,53 pour la diarrhée à 15,13 pour la pneumonie. Le risque attribuable dans la population (RAP) a été calculé La malnutrition maternelle, l’insuffisance pondérale / pour chacun des cinq indicateurs de nutrition sur la base émaciation et l’allaitement maternel sous-optimal ainsi de ces RR extraits de la littérature mondiale ainsi que des que les carences en zinc, en vitamine A et en acide folique données sur la prévalence nationale. 29 Le RAP est appliqué exposent les enfants âgés de 0 à 59 mois à des risques aux taux nationaux de mortalité du groupe à risque approprié significativement plus élevés de mortalité. Par exemple, pour projeter le nombre de décès qui peut être attribué à une analyse de données regroupées portant sur plus de 55 l’indicateur de malnutrition correspondant. En utilisant 000 enfants-années de suivi et 1 315 décès d’enfants révèle cette approche statistique standard, les RED estiment que les 28 Olofin I, McDonald CM, Ezzati M, et al, for the Nutrition Impact Model 29 Robert E Black, Lindsay H Allen, Zulfiqar A Bhutta, Laura E Caulfield, Study (anthropometry cohort pooling). Associations of sous-optimal Mercedes de Onis, Majid Ezzati, Maternal and child undernutrition: growth with all-cause and cause-specific mortality in children under global and regional exposures and health consequences Maternal five years: pooled analysis of ten prospective studies. PLoS One (in and Child Undernutrition Study Group, Lancet 17 janvier 2008 press). Plan d’Investissement 9 pour la Nutrition à Madagascar
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