PORTFOLIO - Zoé JOLICLERCQ

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PORTFOLIO - Zoé JOLICLERCQ
Zoé JOLICLERCQ

 PORTFOLIO
    2021
PORTFOLIO - Zoé JOLICLERCQ
« De l’archéologie de l’intime,
    pour une intro-exploration. »

             Artiste et chercheuse de matières, mon travail prend
    source dans la collecte et l’échantillonnage. Les pièces
    prennent forme à partir de protocoles précis et intimes,
    abordant le thème de “l’auto-soin“. Elles questionnent notre
2   relation à soi, au quotidien, à notre environnement et à
    l’invisible.
             Mes matériaux de prédilection sont le verre, la
    céramique, le textile, la photographie ou la lithographie.
    J’invente et perfectionne mes propres techniques de création,
    notamment par les fusions de matériaux dans les fours de
    céramique. Je me sens proche de “l’esprit du travail de la
    terre“. J’expérimente la matière, laisse libre cours à mes
    recherches empiriques. Le travail se fait dans une autre
    temporalité, avec les matériaux, tandis que les éléments
    et le temps deviennent acteurs de leurs transformations.

                                                                    Photographie d‘archive PhA.ATn2.1119, 2019, l’atelier
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Le rêve d’après
2019-2020, installation évolutive composée d’éléments-sculptures, verre et oxydes, dimensions variables
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Après de longues expérimentations empiriques
    des arts du feu, je développe depuis 2016 une technique
    de transformation du verre. Ce dernier est enfoui dans
    les oxydes, puis brûlé à haute température dans les fours
    céramiques. S’ensuit un travail de fouille, de nettoyage et
    d’inventaire des pièces, proche du geste de l’archéologue.

            Pour ce travail, je collecte auprès de familles des objets
    en verre utilitaires abandonnés ou brisés. Le feu nettoie leur
    mémoire en même temps qu’il transforme la matière.
            À la fois étranger et familier, l’objet sorti du four est
    métamorphosé, devient en quelque sorte un fossile du futur.
    Autrefois générique et chargé d’histoire, il prend une nouvelle      UTVERs2n2.BtGsi.19, 2020, objet-sculpture, verre à pied, 16,5x6x6cm
    identité, unique. Le temps est suspendu.
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                                                                         UTTASn1.BtGsi+Aa.19, 2020, objet-sculpture, tasse et argile, 8x8x10cm, détail
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À demi-veille ou Le refuge tiède
2020, sculpture, drap en fibre naturelle, épingles, bois, 260x210x5cm
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J’enfouis mes draps dans la terre au seins de lieux
    de mémoire, à plat, pendant plusieurs mois. À un moment
    choisi, j’en exhume les lambeaux afin de reconstituer la forme
    primaire du textile. Je suspens le temps de décomposition du
    tissu pour en observer les mécanismes. Les gestes ressemblent
    à ceux de l’archéologue sur le terrain, mais aussi à ceux du
    restaurateur textile.
             Au fur et à mesure de la reconstitution, je me sens
    aussi exploratrice des territoires : j’élabore la cartographie
    imaginaire des vestiges et des absences laissées par les micro-
    organismes, les vers, les racines et le temps. Les constellations
    d’épingles, chacune essentielle à la tension du tissu, marquent
    le chemin parcouru.                                                 Le refuge tiède ou À demi-vieille, 2020, sculpture, drap en fibre naturelle, épingles et bois,
                                                                        260x210x5cm (pièce actuellement en cours)
6           Les draps sont un refuge, un pont entre les mondes
    entremêlés du conscient et de l’inconscient. Les sols des
    lieux absorbent les mémoires, nous relient aux cycles de vie.
    En y plaçant mes draps, je laisse jardins et forêts acceuillir
    l’intimité de mon corps comme de mes nuits. La terre brasse,
    nettoie, assainit, pour un recommencement.

                                                                        Photographie d’archive PhA.ADVn1.0120, 2020, enfouissement de mon oreiller
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Terres thébaïdes
2020, série de photographies numériques, 85x56cm
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Je crée des minéraux en assemblant mes rebuts
    d’ateliers au sein des fours de céramique. Leur fusion les
    transforme en fossiles énigmatiques.

            Photographiés en macro et tirés en grand format, les
    pierres deviennent des îlots-paysages où notre regard trouve
    refuge. Des thébaïdes flottantes hors du temps.

           Ces pièces furent réalisées pour l’exposition
    Thébaïdes, au Musée minéralogique de Starsbourg, d’octobre
    2020 à mai 2021.

                                                                   Série Terres thébaïdes, Sans titre, 2020, photographie numérique, 85x56cm

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                                                                   Série Terres thébaïdes, Sans titre, 2020, photographie numérique, 85x56cm
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Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard
      2019-2020, installation murale, argile verte cuite, 346 x 265 cm
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Cette pièce est née d’une nécessité de me réapproprier
     mon corps dans mon quotidien. Son protocole s’étend sur
     une année.

             Suite à des douleurs chroniques, j’applique des
     cataplasmes d’argile verte médicinale sur mon ventre pour
     me soulager. À la fin de chaque soin, mes mains modèlent
     intuitivement une forme anthropomorphe à partir de la
     pâte humide retirée, comme si je cherchais à me dédoubler.
     Chacune est associée à une douleur. La figurine est ensuite
     incinérée lors de la prochaine cuisson à l’atelier, quelque
     soit sa température. Le feu fait disparaitre ce que l’argile a
     absorbé de mon corps, en même temps qu’il transforme la          Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard, 2019-2020, installation murale, argile
     matière en fonction de sa courbe de chaleur. Les formes          verte cuite, 346 x 265 cm, détails
10   évoluent entre l’humanoïde et la tâche informe stellaire.
             Mis au mur en collectivité, chaque élément-sculpture
     est positionné selon la date de réalisation du cataplasme,
     suivant les lignes d’un calendrier invisible.
             L’identité de la maladie disparait, en évanescence.

         Cartel-calendrier accompagnant l’installation murale Le
         calendrier des douleurs, ou L’année du léopard
                                                                      PhA.CDn1.12.19, 2019, photographie d’archive, détail des éléments-sculptures composant
                                                                      l’installation murale Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard
Le temps fil
2020, sculpture évolutive, bois, soie et cheveux, 20x30x130cm
Je tisse mes cheveux blancs, au fur et à mesure de
     leur apparition, sur un métier à tisser miniature et pliable.
     Les cheveux forment la trame, s’entremêlant aux fils de soie
     montés en chaîne.

            C’est un peu le temps que je file à chaque ajout de
     matière. Vie et mort s’hybrident à travers la symbolique des
     matériaux.

            Cette sculpture est évolutive, sans limite de temps.

                                                                     Le temps fil, 2020, sculpture évolutive, cheveux, soie et bois, 20x30x130cm

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                                                                     Le temps fil, 2020, sculpture évolutive, cheveux, soie et bois, 20x30x130cm, détail des 3mm
                                                                     de tissage
Souvenirs en talismans
Le roi d’Ago-Bert, 2019, série d’éléments-sculptures, matériaux divers, maximum 10x10cm par objet
Je collecte spontanément des bouts d’objets liés à des
     expériences vécues. Ils deviennent les fragments palpables de
     ma mémoire. En les assemblant par analogie, je reconstruis
     et réinvente mes souvenirs.

             Ces éléments-sculptures naturo-artificiels sont la
     synthèse d’un voyage mental, combinant l’histoire des
     matériaux ainsi que la mémoire collective et intime que l’on
     projette en eux.

              Le fil rassemble les éléments en même temps qu’il
     tisse le souvenir. Lié, noué, chaque objet-sculpture devient
     talisman. Il protège comme un secret la mémoire qu’il
                                                                                Souvenirs en talismans, série d’éléments-sculptures, matériaux divers, env 10x10cm par objet
     contient.
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     Extrait de l’édition Hervé Yombi and beyond, 2019, éditée par la Haute
     école des arts du Rhin, recherches sur la biographie sociale des objets,
     présentation de la pièce Souvenirs en talismans des pages 102 à 110.
                                                                                Souvenirs en talismans, La tombe en mer, série d’éléments-sculptures, matériaux divers
Cartographie des rencontres
2020, installation-laboratoire évolutive, matériaux divers, dimensions variables
Cet espace est un entre deux, entre l’atelier et
     l’installation, entre le caché et le montré. Le mobilier présent
     sert à la fois de meuble d’atelier, de caisse de stockage et de
     socle. Les objets présentés sont des éléments-recherches, des
     objets-sculptures, ou même des pièces en devenir.

             Dans cet espace se font les choix mais aussi les
     confrontations de matières, formes ou concepts entre mes
     différents projets. Ces derniers s’entrecroisent, parfois
     s’hybrident, dans une carte mentale immersive : des curiosités
     emmergent de certaines juxtapositions. Un laboratoire de
     rencontres.
                                                                             Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers, détail

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     Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers,
     détail
                                                                             Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers, détail d’un objet-
                                                                             sculpture sur son socle-boite
«De l’archéologie de l’intime»
2020, vue du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, art-objet, option céramique

                                                                                              25
Au noeud des mondes
édition-objet d’art et mémoire de fin d’étude, HEAR, 2020,
           307 p, livre fermé 13,8 x 20,5 x 7 cm,
            livre ouvert à dimensions variables

                 Objet en 3 parties reliées et à lire simultanément.

                 « Je perçois les objets comme des nœuds de matières, de mémoire,
                 d’univers. Pli d’un rideau, doudou, amulette, livre... Ils sont
                 une passerelle permettant de s’inscrire et de jouer avec notre
                 environnement, de s’inventer des rituels intimes pour questionner nos
                 rapports aux mondes. »
Expositions

« Remis à l’œuvre », 2021, Musée de l’Œuvre de Notre-Dame, Strasbourg
« Thébaïdes », 2020-2021, Musée Minéralogique, Strasbourg
« Contretemps », 2020, La Chaufferie, Strasbourg
«Remis à l’œuvre»
                                            du 17 mai au 9 juin 2021, Musée de l’Œuvre de Notre-Dame, Strasbourg

Le rêve d’après, V4, installation in-situ dans la salle des verreries du Musée de l’Œuvre de Notre-Dame lors de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg
Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame accueille
     l’exposition «Remis à l’œuvre», présentant une sélection
     d’œuvres de jeunes artistes diplomé.es de la Haute école des
     arts du Rhin. Les pièces ont été pensées en dialogue avec des
     objets de la collection ou avec l’architecture du musée.

     Hybridant différentes temporalités, l’installation Le rêve
     d’après de Zoé JOLICLERCQ prend place dans la salle des
     verreries. Au centre, une composition de sculptures fait
     face à la collection archéologique du musée. D’autres pièces
     s’immiscent in situ dans les vitrines dans un jeu analogique
     et formel.
                                                                                     Le rêve d’après, V4, bouteille, détail de l’installation dans les vitrines du musée lors
     Vitrine de droite : 18 objets (2 bouteilles, 2 flacons, 10 verres à pied, 1     de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg
     tasse, 1 pichet).
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     Vitrine de gauche : 2 objets (1 bouteille et 1 calice).
     Vitrine centrale : 11 objets (1 vase, 1 tasse, 3 flacons et 6 verres à pied).

     Le rêve d’après, V4, détail de l’installation, vitrine centrale, composition
     de sculptures et d’un élément gallo-romain en verre
                                                                                     Le rêve d’après, V4, verres à pied, détail de l’installation dans les vitrines du musée
                                                                                     lors de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg
«Thébaïdes»
                                              du 11 octobre 2020 au 31 mai 2021, Musée Minéralogique, Strasbourg

Cartographie des rencontres V4, 2020, installation au sein d’une vitrine Musée Minéralogique de Strasbourg lors de l’exposition «Thébaïdes»
L’exposition «Thébaïdes» est le fruit d’une
     collaboration entre la conservatrice du Musée
     Minéralogique de Strasbourg Barbara GOLLAIN et les
     artistes Valentine COTTE et Zoé JOLICLERCQ. Ces
     dernières mêlent leurs pièces contemporaines à l’espace du
     musée, au sein même des vitrines, les faisant dialoguer avec
     les pierres millénaires.

              « Une thébaïde c’est un lieu sauvage, isolé et paisible, où
     l’on mène une vie retirée. Chacune à notre façon, nous explorons
     la pratique introspective, calme et spontanée que requièrent la
     terre et la cuisson. Nous façonnons des microcosmes texturés,
     formes-paysages, qui invitent à la narration.                          Sans Titre, 2017, cristal, 42x45x45cm, au sein de l’exposition «Thébaïdes», Musée
              C’est dans l’expérience de l’attention à la pierre que le     Minéralogique de Strasbourg (en haut à droite sur la photographie)
23   regard se perd dans les détails, que les échelles se troublent et
     que naissent les paysages. »

           Du 11 octobre 2020 au 31 mai 2021, Musée
     Minéralogique, Strasbourg.

                                      Affiche nue de l’exposition
                                      «Thébaïdes»
                                                                            Cartographie des rencontres V4, 2020, installation au sein d’une vitrine Musée
                                                                            Minéralogique de Strasbourg, exposition «Thébaïdes»
«Contretemps»
                                                    du 1 octobre au 1 novembre 2020, La Chaufferie, Strasbourg

Vue de l’ensemble de l’exposition «Contretemps», galerie La Chaufferie, Strasbourg
Après avoir soutenu leur DNSEP devant un jury
     composé de professionnel.le.s, 9 étudiant.e.s présentent à
     La Chaufferie une sélection de leur travail. Des pièces qui
     témoignent d’années de recherche et d’expérimentation
     conduites avec le compagnonnage d’artistes, de théoriciens
     ou de professionnels qui ont pu les accompagner le temps de
     leurs études.

               « Contretemps » a été pensée collectivement par ces
     9 artistes dans un contexte favorable à l’adaptation aux écarts
     temporels. Des conditions inédites de création, à distance de
     l’atelier, ont paradoxalement stimulé leurs démarches attachées
     à l’objet.
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            Du 1er au 30 novembre 2020, La chaufferie, Strasbourg.

                                                                       Le rêve d’après et À Demi-veille, présentés lors de l’exposition «Contretemps»,
                                                                       2020, La Chaufferie, Strasbourg
Au plaisir
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