PORTFOLIO - Zoé JOLICLERCQ
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« De l’archéologie de l’intime, pour une intro-exploration. » Artiste et chercheuse de matières, mon travail prend source dans la collecte et l’échantillonnage. Les pièces prennent forme à partir de protocoles précis et intimes, abordant le thème de “l’auto-soin“. Elles questionnent notre 2 relation à soi, au quotidien, à notre environnement et à l’invisible. Mes matériaux de prédilection sont le verre, la céramique, le textile, la photographie ou la lithographie. J’invente et perfectionne mes propres techniques de création, notamment par les fusions de matériaux dans les fours de céramique. Je me sens proche de “l’esprit du travail de la terre“. J’expérimente la matière, laisse libre cours à mes recherches empiriques. Le travail se fait dans une autre temporalité, avec les matériaux, tandis que les éléments et le temps deviennent acteurs de leurs transformations. Photographie d‘archive PhA.ATn2.1119, 2019, l’atelier
Le rêve d’après 2019-2020, installation évolutive composée d’éléments-sculptures, verre et oxydes, dimensions variables
Après de longues expérimentations empiriques des arts du feu, je développe depuis 2016 une technique de transformation du verre. Ce dernier est enfoui dans les oxydes, puis brûlé à haute température dans les fours céramiques. S’ensuit un travail de fouille, de nettoyage et d’inventaire des pièces, proche du geste de l’archéologue. Pour ce travail, je collecte auprès de familles des objets en verre utilitaires abandonnés ou brisés. Le feu nettoie leur mémoire en même temps qu’il transforme la matière. À la fois étranger et familier, l’objet sorti du four est métamorphosé, devient en quelque sorte un fossile du futur. Autrefois générique et chargé d’histoire, il prend une nouvelle UTVERs2n2.BtGsi.19, 2020, objet-sculpture, verre à pied, 16,5x6x6cm identité, unique. Le temps est suspendu. 4 UTTASn1.BtGsi+Aa.19, 2020, objet-sculpture, tasse et argile, 8x8x10cm, détail
À demi-veille ou Le refuge tiède 2020, sculpture, drap en fibre naturelle, épingles, bois, 260x210x5cm
J’enfouis mes draps dans la terre au seins de lieux de mémoire, à plat, pendant plusieurs mois. À un moment choisi, j’en exhume les lambeaux afin de reconstituer la forme primaire du textile. Je suspens le temps de décomposition du tissu pour en observer les mécanismes. Les gestes ressemblent à ceux de l’archéologue sur le terrain, mais aussi à ceux du restaurateur textile. Au fur et à mesure de la reconstitution, je me sens aussi exploratrice des territoires : j’élabore la cartographie imaginaire des vestiges et des absences laissées par les micro- organismes, les vers, les racines et le temps. Les constellations d’épingles, chacune essentielle à la tension du tissu, marquent le chemin parcouru. Le refuge tiède ou À demi-vieille, 2020, sculpture, drap en fibre naturelle, épingles et bois, 260x210x5cm (pièce actuellement en cours) 6 Les draps sont un refuge, un pont entre les mondes entremêlés du conscient et de l’inconscient. Les sols des lieux absorbent les mémoires, nous relient aux cycles de vie. En y plaçant mes draps, je laisse jardins et forêts acceuillir l’intimité de mon corps comme de mes nuits. La terre brasse, nettoie, assainit, pour un recommencement. Photographie d’archive PhA.ADVn1.0120, 2020, enfouissement de mon oreiller
Je crée des minéraux en assemblant mes rebuts d’ateliers au sein des fours de céramique. Leur fusion les transforme en fossiles énigmatiques. Photographiés en macro et tirés en grand format, les pierres deviennent des îlots-paysages où notre regard trouve refuge. Des thébaïdes flottantes hors du temps. Ces pièces furent réalisées pour l’exposition Thébaïdes, au Musée minéralogique de Starsbourg, d’octobre 2020 à mai 2021. Série Terres thébaïdes, Sans titre, 2020, photographie numérique, 85x56cm 8 Série Terres thébaïdes, Sans titre, 2020, photographie numérique, 85x56cm
Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard 2019-2020, installation murale, argile verte cuite, 346 x 265 cm
Cette pièce est née d’une nécessité de me réapproprier mon corps dans mon quotidien. Son protocole s’étend sur une année. Suite à des douleurs chroniques, j’applique des cataplasmes d’argile verte médicinale sur mon ventre pour me soulager. À la fin de chaque soin, mes mains modèlent intuitivement une forme anthropomorphe à partir de la pâte humide retirée, comme si je cherchais à me dédoubler. Chacune est associée à une douleur. La figurine est ensuite incinérée lors de la prochaine cuisson à l’atelier, quelque soit sa température. Le feu fait disparaitre ce que l’argile a absorbé de mon corps, en même temps qu’il transforme la Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard, 2019-2020, installation murale, argile matière en fonction de sa courbe de chaleur. Les formes verte cuite, 346 x 265 cm, détails 10 évoluent entre l’humanoïde et la tâche informe stellaire. Mis au mur en collectivité, chaque élément-sculpture est positionné selon la date de réalisation du cataplasme, suivant les lignes d’un calendrier invisible. L’identité de la maladie disparait, en évanescence. Cartel-calendrier accompagnant l’installation murale Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard PhA.CDn1.12.19, 2019, photographie d’archive, détail des éléments-sculptures composant l’installation murale Le calendrier des douleurs, ou L’année du léopard
Le temps fil 2020, sculpture évolutive, bois, soie et cheveux, 20x30x130cm
Je tisse mes cheveux blancs, au fur et à mesure de leur apparition, sur un métier à tisser miniature et pliable. Les cheveux forment la trame, s’entremêlant aux fils de soie montés en chaîne. C’est un peu le temps que je file à chaque ajout de matière. Vie et mort s’hybrident à travers la symbolique des matériaux. Cette sculpture est évolutive, sans limite de temps. Le temps fil, 2020, sculpture évolutive, cheveux, soie et bois, 20x30x130cm 12 Le temps fil, 2020, sculpture évolutive, cheveux, soie et bois, 20x30x130cm, détail des 3mm de tissage
Souvenirs en talismans Le roi d’Ago-Bert, 2019, série d’éléments-sculptures, matériaux divers, maximum 10x10cm par objet
Je collecte spontanément des bouts d’objets liés à des expériences vécues. Ils deviennent les fragments palpables de ma mémoire. En les assemblant par analogie, je reconstruis et réinvente mes souvenirs. Ces éléments-sculptures naturo-artificiels sont la synthèse d’un voyage mental, combinant l’histoire des matériaux ainsi que la mémoire collective et intime que l’on projette en eux. Le fil rassemble les éléments en même temps qu’il tisse le souvenir. Lié, noué, chaque objet-sculpture devient talisman. Il protège comme un secret la mémoire qu’il Souvenirs en talismans, série d’éléments-sculptures, matériaux divers, env 10x10cm par objet contient. 14 Extrait de l’édition Hervé Yombi and beyond, 2019, éditée par la Haute école des arts du Rhin, recherches sur la biographie sociale des objets, présentation de la pièce Souvenirs en talismans des pages 102 à 110. Souvenirs en talismans, La tombe en mer, série d’éléments-sculptures, matériaux divers
Cartographie des rencontres 2020, installation-laboratoire évolutive, matériaux divers, dimensions variables
Cet espace est un entre deux, entre l’atelier et l’installation, entre le caché et le montré. Le mobilier présent sert à la fois de meuble d’atelier, de caisse de stockage et de socle. Les objets présentés sont des éléments-recherches, des objets-sculptures, ou même des pièces en devenir. Dans cet espace se font les choix mais aussi les confrontations de matières, formes ou concepts entre mes différents projets. Ces derniers s’entrecroisent, parfois s’hybrident, dans une carte mentale immersive : des curiosités emmergent de certaines juxtapositions. Un laboratoire de rencontres. Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers, détail 16 Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers, détail Cartographie des rencontres V3, 2020, installation, matériaux divers, détail d’un objet- sculpture sur son socle-boite
«De l’archéologie de l’intime» 2020, vue du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, art-objet, option céramique 25
Au noeud des mondes édition-objet d’art et mémoire de fin d’étude, HEAR, 2020, 307 p, livre fermé 13,8 x 20,5 x 7 cm, livre ouvert à dimensions variables Objet en 3 parties reliées et à lire simultanément. « Je perçois les objets comme des nœuds de matières, de mémoire, d’univers. Pli d’un rideau, doudou, amulette, livre... Ils sont une passerelle permettant de s’inscrire et de jouer avec notre environnement, de s’inventer des rituels intimes pour questionner nos rapports aux mondes. »
Expositions « Remis à l’œuvre », 2021, Musée de l’Œuvre de Notre-Dame, Strasbourg « Thébaïdes », 2020-2021, Musée Minéralogique, Strasbourg « Contretemps », 2020, La Chaufferie, Strasbourg
«Remis à l’œuvre» du 17 mai au 9 juin 2021, Musée de l’Œuvre de Notre-Dame, Strasbourg Le rêve d’après, V4, installation in-situ dans la salle des verreries du Musée de l’Œuvre de Notre-Dame lors de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg
Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame accueille l’exposition «Remis à l’œuvre», présentant une sélection d’œuvres de jeunes artistes diplomé.es de la Haute école des arts du Rhin. Les pièces ont été pensées en dialogue avec des objets de la collection ou avec l’architecture du musée. Hybridant différentes temporalités, l’installation Le rêve d’après de Zoé JOLICLERCQ prend place dans la salle des verreries. Au centre, une composition de sculptures fait face à la collection archéologique du musée. D’autres pièces s’immiscent in situ dans les vitrines dans un jeu analogique et formel. Le rêve d’après, V4, bouteille, détail de l’installation dans les vitrines du musée lors Vitrine de droite : 18 objets (2 bouteilles, 2 flacons, 10 verres à pied, 1 de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg tasse, 1 pichet). 21 Vitrine de gauche : 2 objets (1 bouteille et 1 calice). Vitrine centrale : 11 objets (1 vase, 1 tasse, 3 flacons et 6 verres à pied). Le rêve d’après, V4, détail de l’installation, vitrine centrale, composition de sculptures et d’un élément gallo-romain en verre Le rêve d’après, V4, verres à pied, détail de l’installation dans les vitrines du musée lors de l’exposition «Remis à l’œuvre», 2021, Strasbourg
«Thébaïdes» du 11 octobre 2020 au 31 mai 2021, Musée Minéralogique, Strasbourg Cartographie des rencontres V4, 2020, installation au sein d’une vitrine Musée Minéralogique de Strasbourg lors de l’exposition «Thébaïdes»
L’exposition «Thébaïdes» est le fruit d’une collaboration entre la conservatrice du Musée Minéralogique de Strasbourg Barbara GOLLAIN et les artistes Valentine COTTE et Zoé JOLICLERCQ. Ces dernières mêlent leurs pièces contemporaines à l’espace du musée, au sein même des vitrines, les faisant dialoguer avec les pierres millénaires. « Une thébaïde c’est un lieu sauvage, isolé et paisible, où l’on mène une vie retirée. Chacune à notre façon, nous explorons la pratique introspective, calme et spontanée que requièrent la terre et la cuisson. Nous façonnons des microcosmes texturés, formes-paysages, qui invitent à la narration. Sans Titre, 2017, cristal, 42x45x45cm, au sein de l’exposition «Thébaïdes», Musée C’est dans l’expérience de l’attention à la pierre que le Minéralogique de Strasbourg (en haut à droite sur la photographie) 23 regard se perd dans les détails, que les échelles se troublent et que naissent les paysages. » Du 11 octobre 2020 au 31 mai 2021, Musée Minéralogique, Strasbourg. Affiche nue de l’exposition «Thébaïdes» Cartographie des rencontres V4, 2020, installation au sein d’une vitrine Musée Minéralogique de Strasbourg, exposition «Thébaïdes»
«Contretemps» du 1 octobre au 1 novembre 2020, La Chaufferie, Strasbourg Vue de l’ensemble de l’exposition «Contretemps», galerie La Chaufferie, Strasbourg
Après avoir soutenu leur DNSEP devant un jury composé de professionnel.le.s, 9 étudiant.e.s présentent à La Chaufferie une sélection de leur travail. Des pièces qui témoignent d’années de recherche et d’expérimentation conduites avec le compagnonnage d’artistes, de théoriciens ou de professionnels qui ont pu les accompagner le temps de leurs études. « Contretemps » a été pensée collectivement par ces 9 artistes dans un contexte favorable à l’adaptation aux écarts temporels. Des conditions inédites de création, à distance de l’atelier, ont paradoxalement stimulé leurs démarches attachées à l’objet. 25 Du 1er au 30 novembre 2020, La chaufferie, Strasbourg. Le rêve d’après et À Demi-veille, présentés lors de l’exposition «Contretemps», 2020, La Chaufferie, Strasbourg
Au plaisir
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