Prévention et dépistage des cancers cutanés : au- delà du convenu, que devrions-nous faire ? - Journées Interactives de ...

La page est créée Matthieu Pelletier
 
CONTINUER À LIRE
Prévention et dépistage des cancers cutanés : au- delà du convenu, que devrions-nous faire ? - Journées Interactives de ...
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

Prévention et                                         Breslow (mm)
dépistage des                                                    Croissance rapide

cancers cutanés : au-
delà du convenu, que
devrions-nous faire ?                                                                                                       Croissance lente

                                                                                                                                                    Durée
S. MONESTIER
Service de Dermatologie et Oncologie                                      Détection 1             Détection 2                 Détection 3
dermatologique, CHU de la Timone, MARSEILLE.

                                               Fig. 1 : Impact du screening sur le Breslow en fonction de la cinétique tumorale.

T
     raiter en 10 minutes le thème
     “prévention et dépistage des              ● Faible épaisseur signifie faible agressi-                       sant (espoir des traitements adjuvants
     cancers cutanés” est une mission          vité. Cela est faux : l’épaisseur tumorale                        innovants ?).
impossible, qui a donc été traitée de          n’est pas représentative du comporte-
façon partielle et partiale, en espérant       ment biologique du mélanome. Une                                  ● Le dépistage précoce ne peut être
stimuler le questionnement de nos pra-         faible épaisseur peut correspondre soit                           délétère. Si vous diagnostiquez un
tiques. Pour des raisons évidentes de          à une tumeur peu agressive, soit à un                             mélanome très précocement, l’épais-
temps, le raisonnement déroulé s’appli-        diagnostic précoce d’une tumeur agres-                            seur tumorale n’est pas représentative
quera essentiellement à la surveillance        sive. Une forte épaisseur peut corres-                            de l’agressivité réelle. D’où le risque
nævique assistée (ou mole mapping des          pondre soit à une tumeur agressive, soit                          de classer à tort des tumeurs agressives
Anglo-Saxons), sous forme de questions         à un diagnostic tardif d’une tumeur peu                           dans un groupe jugé “moins à risque”,
dont les réponses ne sont évidentes            agressive (fig. 2).                                               avec une prise en charge peut-être moins
qu’en apparence.                                                                                                 optimale (pas de recherche de ganglion
                                               ● La chirurgie viendra à bout d’un                                sentinelle, pas de traitement adjuvant,
>>> Le mole mapping permet de détec­           mélanome agressif si elle est réalisée pré-                       d’où une possible perte de chance).
ter précocement les mélanomes et donc          cocement. Nous n’avons en fait aucune
de réduire l’épaisseur tumorale                idée de la proportion de mélanomes                                >>> La plupart des mélanomes détec­
                                               curables par une chirurgie précoce. 50 %                          tés par mole mapping auraient tué les
● Oui, si c’est un processus lent. Dans ce     des décès par mélanomes viendront de                              patients
cas, l’impact sur l’épaisseur tumorale est     tumeurs de stades I et II considérées
très mineur.                                   comme traitées par chirurgie précoce.                             Le monitoring nævique de patients avec
                                               Même avec une chirurgie précoce, un                               nævi multiples détecte principalement
● Cela devient très incertain si la crois-     “tueur” tuera probablement… à moins                               des mélanomes à croissance lente, qui ne
sance tumorale est rapide : entre deux         d’appliquer un traitement médical puis-                           sont pas des “tueurs” et qui auraient été
visites, l’épaisseur sera alors très impor-
tante, à moins de réduire considérable-                                                                                                     Très agressive
                                                                                                       Épaisseur tumorale

ment l’intervalle des visites, ce qui n’est
pas réaliste à l’heure actuelle (fig. 1).
                                                     Faible épaisseur veut dire :                                                            Peu agressive
>>> Le dépistage anticipé a un impact                – soit une tumeur peu agressive
sur la survie                                        – soit un diagnostic précoce
                                                       d’une tumeur agressive
Ce n’est pas si évident car cela repose sur                                                                                  Temps
plusieurs postulats discutables :
                                                                                        Forte épaisseur veut dire :
                                                                                        – soit tumeur agressive
● Un délai diagnostique court veut dire                                                 – soit un diagnostic tardif d’une
faible épaisseur. Plusieurs études épidé-                                                 tumeur peu agressive
miologiques internationales ont montré
l’absence de lien entre le délai diagnos-
tique et l’épaisseur tumorale.                 Fig. 2 : L’épaisseur tumorale n’est pas une représentation de l’agressivité biologique d’un mélanome.

                                                                                                                                                             47
Prévention et dépistage des cancers cutanés : au- delà du convenu, que devrions-nous faire ? - Journées Interactives de ...
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

détectés plus tard, sans vraie incidence sur   Merci à mon Maître, le Professeur Jean-
la mortalité en termes de santé publique.      Jacques Grob, qui m’a autorisée à s’ins-
                                               pirer très largement de sa présentation
>>> Les patients soumis au mole map-           au WCD 2019 de Milan.
ping sont la bonne cible du dépistage
                                               L’auteure a déclaré ne pas avoir de conflits
Les patients cibles du mole mapping et         d’intérêts concernant les données publiées
les cancérophobes ne sont pas les patients     dans cet article.
les plus “à risque”. Il faut distinguer le
“risque de développer un mélanome”
du “risque de mourir d’un mélanome”.
Les personnes avec nævi multiples sont
                                               Mélanome de
à haut risque de mélanome, mais pas            Dubreuilh : y-a-t-il une
forcément à haut risque de mourir d’un
mélanome. Or, les mélanomes à crois-           alternative crédible
sance rapide se développent chez des           à la chirurgie en
individus sans phénotype distinct au
sein de la population générale.                pratique clinique ?
                                               J.-M. AMICI
                                               Service de Dermatologie, CHU de BORDEAUX.
  Conclusion

Faut-il poursuivre une pratique dermato-         Chirurgie ou traitement
logique peu efficace, chronophage et coû-        alternatif ?
teuse ? Avec mobilisation d’experts peu
nombreux, suréquipés, surveillant des          La chirurgie est le traitement recom­
individus déjà sensibilisés et sans doute      mandé en première ligne car c’est le seul
hyperanxieux ? Le bénéfice reste incer-        traitement “contrôlé”, permettant une
tain, même chez les patients à risque :        analyse histologique de la pièce d’exé-
diminution d’épaisseur de mélanomes            rèse. Il remplit l’objectif de radicalité car-
peu agressifs, sans impact sur la survie ?     cinologique et obtient le plus faible taux
                                                                                                Fig. 1 : Plastie en S italique horizontalisée, carcino-
                                               de récidive à 5 ans : 6 à 8 % [1].               logique, fonctionnelle et cosmétique.
Faut-il conserver cette activité pour des
cas finalement assez rares – les patients      Selon les recommandations de bonne               tation pluridisciplinaire, les traitements
impossibles à surveiller du fait de leur       pratique, une marge de sécurité de 1 cm          alternatifs, dominés par la radio­thérapie
phénotype nævique (les “léopards”) –           est nécessaire pour l’exérèse d’un len-          et l’imiquimod [4]. Ces traitements sont
mais qui ont un impact limité sur la mor-      tigo malin intra-épidermique, avec la            envisageables en adjuvant ou néo-­
talité globale car elle représente une part    possibilité de réduire à 0,5 cm pour des         adjuvant si une surveillance attentive
infime des cas de mélanomes ?                  lésions étendues et/ou en cas de préjudice       et un suivi par un praticien expérimenté
                                               fonctionnel induit par la chirurgie et sous      sont effectués. Les données pour le 5-FU,
Ne faudrait-il pas changer de modèle et        réserve de pratiquer un contrôle strict et       les rétinoïdes, le laser et la cryochirurgie
générer de nouvelles techniques permet-        exhaustif des berges [2]. La chirurgie règle     sont peu robustes.
tant une généralisation du mole mapping        un grand nombre de situations avec des
en population générale (systèmes auto-         techniques simples d’exérèse-­suture, non
matisés, intelligence artificielle, etc.)      délabrantes, carcinologiques, fonction-             Radiothérapie
pour ensuite diriger les individus sélec-      nelles et optimisant le suivi [3] (fig. 1).
tionnés vers des experts ?                                                                      10 études rétrospectives montrent que la
                                               Toutefois, chez les patients d’âges très         radiothérapie constitue une excellente
Il faut aussi probablement progresser          avancés, la chirurgie devient inappro-           alternative bien tolérée donnant de bons
dans les biomarqueurs permettant de            priée et déraisonnable pour les lésions          résultats cosmétiques versus chirurgie
détecter les vraies tumeurs agressives         étendues, générant des dégâts anato-             sur lentigo malin étendu. Selon la tech-
afin de traiter précocement et de surveil-     miques. C’est dans cette situation que           nique de radiothérapie, le taux de réci-
ler de façon plus adaptée ces patients.        vont se discuter, en réunion de concer-          dive est de l’ordre de 11 à 13 %. C’est le

  48
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

plus faible taux après la chirurgie [5, 6].   évaluables de 72 ans d’âge moyen ont                ment and therapeutic modalities. Br J
La radiothérapie de basse énergie est         été inclus, ils recevaient l’imiquimod              Dermatol, 2003;48:703-708.
utilisée selon un protocole de 2 fois par     avec une marge de 2 cm autour du len-            2. Tzellos T, Kyrgidis A, Mocellin S et al.
                                                                                                  Interventions for melanoma in situ,
semaine pendant 3 semaines sur une            tigo malin 5 fois par semaine durant                including lentigo maligna. Cochrane
zone cible comportant des marges de           12 semaines, soit 60 applications.                  Database Syst Rev, 2014:CD010308.
1 cm et avec une pénétration de 5 mm. La      Une exérèse chirurgicale était ensuite           3. Amici JM, Beilly JY, Taieb A. Horizontal
tolérance est habituellement bonne, sans      pratiquée pour examen histologique.                 stretching concept in oncologic derma-
séquelle. Elle constitue une alternative à    Les résultats montent 46 % de rémis-                tologic surgery of the face. J Eur Acad
                                                                                                  Dermatol Venereol, 2010;24:308-316.
la chirurgie si celle-ci est “impossible”     sion clinique pour 37 % de rémission
                                                                                               4. Read T, Noonan C, David M et al. A sys-
ou refusée par le patient. Elle peut être     histologique seulement, avec 73 % d’irri-           tematic review of non-surgical treat-
utilisée en traitement complémentaire         tations modérées à sévères sans corréla-            ments for lentigo maligna. J Eur Acad
après excision incomplète.                    tion avec la réponse. Ce taux de réponse            Dermatol Venereol, 2016;30:748-753.
                                              insuffisant ne justifie pas une phase III        5. Hedblad MA, Mallbris L. Grenz ray
                                              chirurgie vs imiquimod.                             treatment of lentigo maligna and early
                                                                                                  lentigo maligna melanoma. J Am Acad
  Imiquimod                                                                                       Dermatol, 2012;67:60-68.
                                              Un PHRC IMIREDUC, conduit par le                 6. Fogarty GB, Hong A, Scolyer RA et al.
L’imiquimod est un puissant immuno-           Pr B. Dreno, a évalué l’intérêt de l’imi-           Radiotherapy for lentigo maligna:
modulateur irritant, hors AMM dans            quimod en néo-adjuvant sur les lentigos             a literature review and recommen-
le traitement du lentigo malin. Il a fait     malins du visage afin de diminuer la taille         dations for treatment. Br J Dermatol,
l’objet de 11 études rétrospectives sur       de l’exérèse et le risque d’exérèse intra-          2014;170:52-58.
                                                                                               7. Tio D, van der Woude J, Prinsen CAC
des lentigos malins histologiquement          lésionnelle. L’imiquimod était appliqué
                                                                                                  et al. A systematic review on the role
prouvés traités par imiquimod 5 % en          5 jours sur 7 durant 2,5 mois avant exé-            of imiquimod in lentigo maligna and
monothérapie ou combiné avec un autre         rèse chirurgicale avec 2 mm de marges.              lentigo maligna melanoma: need for
topique [7]. Les résultats montrent une       Le taux de récurrence du lentigo malin              standardization of treatment schedule
réponse clinique complète dans 78,3 %         était évalué après suivi clinique prolongé          and outcome measures. J Eur Acad
                                                                                                  Dermatol Venereol, 2017;31:616-624.
des cas et une réponse histologique dans      de 5,5 ans. 334 patients ont été inclus.
                                                                                               8. Marsden JR, Fox R, Boota NM et al.
77 % des cas. 9 lentigos malins (1,8 %)       12 récidives locales (3,9 %) sont surve-            Effect of topical imiquimod as pri-
étaient diagnostiqués 3,9 mois après          nues avec un délai moyen de 4,3 ans, soit           mary treatment for lentigo maligna:
traitement. L’analyse multivariée avec        un taux équivalent à la chirurgie de Mohs.          the LIMIT-1 study. Br J Dermatol,
régression logistique montrait :                                                                  2017;176:1148-1154.
– 6 à 7 applications par semaine sont
associées à un OR 6,47 supérieur                Conclusion
(p = 0,017) de réponse clinique complète,                                                     L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
                                                                                              d’intérêts concernant les données publiées
comparativement à 1 à 4 applications par      La stratégie se discute au cas par cas          dans cet article.
semaine ;                                     en réunion de concertation pluri­
– 6 à 7 applications par semaine sont         disciplinaire, prenant en compte les
associées à un OR 8,85 supérieur              critères TOP : tumeur (taille, atteinte
(p = 0,003) de réponse histologique com-      organes nobles…), opérabilité (raison-
plète, comparativement à 1 à 4 applica-       nable ou inappropriée) et patient (ses
                                                                                              Kératoses actiniques :
tions par semaine ;                           attentes, son adhésion au traitement…).         y a-t-il des stratégies
– appliquer de l’imiquimod plus de            En fait, il n’y a pas d’opposition entre
60 fois durant une période de traitement      chirurgie et traitement alternatif mais         thérapeutiques
de 12 semaines montre un OR 7,75 supé-        une complémentarité immédiate ou                meilleures que
rieur (p = 0,001) de réponse histologique     différée, faite de combinaisons et rota-
complète, comparativement à moins de          tions thérapeutiques, avec un retour            d’autres ?
60 applications.                              possible à la chirurgie si elle a été récusée
                                              en première ligne.                              J.-M. AMICI
                                                                                              Service de Dermatologie, CHU de BORDEAUX.
Par contre, un essai de phase II a mesuré
la performance de l’imiquimod en pre-

                                                                                              L’
                                              BIBLIOGRAPHIE
mière ligne de traitement, avec pour                                                                 incidence des kératoses acti-
critère principal le taux de rémission         1. Zalaudek I, Horn M, Richtig E et al.
                                                                                                     niques (KA) double tous les
histo­logique complète après 60 appli-            Local recurrence in melanoma in situ:              10 ans de façon proportionnelle
cations d’imiquimod [8]. 27 patients              influence of sex, age, site of involve-     au vieillissement de la population [1].

  50
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

Son génie évolutif est variable avec            La dermoscopie permet de distinguer les       28,9 %. Ce dernier vient de faire l’objet
3 possibilités : la stabilité, la régression    KA stade 2 avec leur “aspect en fraise”       d’une recommandation de prudence de
partielle ou complète ou la transforma-         des KA suspectes de Bowen avec “aspect        l’ANSM en raison de l’émergence de car-
tion en carcinome épidermoïde avec              en starburst vasculaire” [5].                 cinomes épidermoïdes contemporaine
un risque estimé à 10 % à 10 ans. La                                                          de son application.
KA est un précurseur de 60 % des car-           Il faut ici s’interdire une cryothérapie
cinomes épidermoïdes [2]. En pratique           et pratiquer une biopsie. Celle-ci doit       L’imiquimod obtient 70 à 80 % de RC
de vraie vie, on distingue 3 situations         être guidée par la clinique et être parfois   après 1 à 2 cycles et 17 à 39 % de réci-
cliniques :                                     multiple en cas de lésion étendue. Enfin,     dives à 12 mois [8]. La PDT obtient
– les kératoses actiniques isolées débu-        il faut garder à l’esprit que la biopsie ne   83,3 % de RC et 17 % de récidives à
tantes ;                                        vaut que pour l’endroit biopsié.              12 mois [9]. La photothérapie dynamique
– les kératoses actiniques menaçantes                                                         en lumière du jour, moins douloureuse
(récidivantes, à croissance rapide, en                                                        que la PDT conventionnelle et autogé-
zone à haut risque ou sur terrain à risque) ;      Traitement du champ                        rée par le patient, a fait la preuve de sa
– les kératoses actiniques multiples en            de cancérisation                           non-­infériorité face à la PDT convention-
champ de cancérisation.                                                                       nelle pour les KA légères à modérées per
                                                Il nécessite une prise en charge étalée       protocole à S12 [10].
                                                dans le temps du fait de son évolution
  Kératoses actiniques isolées                  chronique. Il est l’objet de combinai-
                                                sons thérapeutiques et de rotation thé-         Prévention
Elles relèvent en première ligne d’une          rapeutique. Le traitement du champ de
cryothérapie, simple, rapide, peu coû-          cancérisation repose sur les traitements      La photoprotection par l’application
teuse (recommandation SFD 2009). La             topiques, la PDT et la Daylight PDT           régulière d’écran solaire a fait la preuve
cryothérapie obtient 32 % de rémission          (fig. 1) [6].                                 de son efficacité chez des greffés d’or-
histologique à 6 semaines avec un taux                                                        gane sur KA et K cutanés [11].
de récidive de 72 % à 12 mois [3].              Un essai randomisé comparatif a inclus
                                                624 patients présentant plus de 5 KA sur      La chémoprévention a démontré son
                                                une zone de 25-100 cm2 du visage et du        efficacité dans une étude ayant inclus
  KA menaçantes, récidivantes                   cuir chevelu. Le critère principal était      386 patients atteints de cancer cutané
  ou à croissance rapide                        la réduction de 75 % des KA à 12 mois/        dans les 5 ans précédents. Un groupe a
                                                baseline et le maintien de la réponse com-    reçu 500 mg de nicotinamide matin et
Elles sont suspectes de dégénérescence          plète (RC) à 12 mois [7]. Le 5-FU obtient     soir 12 mois versus un placebo dans le
et des critères cliniques permettent de         74,7 % de RC, l’imiquimod 53,9 %, la          groupe contrôle. Les résultats montrent
les identifier [4]. La localisation en zone     MAL-PDT 37,7 % et l’ingénol mébutate          20 % de cancers cutanés en moins à
à risque est déterminante à prendre en                                                        12 mois dans le groupe nicotinamide et
compte, en particulier oreille, lèvre et                                                      11 % de KA en moins [12].
extrémités.

Les critères majeurs (IDRBEU) sont les                                                          Prise en charge des kératoses
suivants :                                                                                      actiniques
– induration/inflammation ;
– diamètre > 1 cm ;                                                                           La figure 2 présente l’algorithme de prise
– rapide augmentation de taille ;                                                             en charge des KA [13].
– bleeding (saignement) ;
– érythème ;
– ulcération.                                                                                   Conclusion

Les critères mineurs sont les suivants :                                                      Les traitements des KA présentent des
– pigmentation ;                                                                              performances thérapeutiques différentes
– palpables ;                                                                                 selon les études d’AMM et de vraie vie.
– douleur ;                                                                                   Chaque traitement a des avantages et des
– prurit ;                                                                                    inconvénients avec des protocoles très
– hyperkératose.                                Fig. 1 : Champ de cancérisation du scalp.     différents à adapter à chaque patient, en

                                                                                                                                  51
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

          Questions flash – Pathologies tumorales

                                                                                                                         cer in organ transplant patients by reg-
                                                                                                                         ular use of a sunscreen: a 24 months,
                                   ÉVALUATION DES LÉSIONS : NOMBRE ET ASPECT                                             prospective, case-control study. Br J
                                                                                                                         Dermatol, 2009;161 Suppl 3:78-84.
                                                                                                                     12. Chen AC, Martin AJ, Choy B et al. A
                               KA isolées                                     KA multiples                               phase 3 randomized trial of nicotina-
                                                                                                                         mide for skin-cancer chemoprevention.
 1re intention

                      KA non                 KA              KA              KA non                     KA
                 hyperkératosiques    hyperkératosiques   suspectes     hyperkératosiques        hyperkératosiques       N Engl J Med, 2015;373:1618-1626.
                  – Cryothérapie       – Cryothérapie     – Exérèse   Traitements topiques          Décapage         13. Dréno B, Amici JM, Basset-Seguin N
                                       – Curetage         – Biopsie   – 5-FU 5 %                    – manuel             et al. Management of actinic keratosis:
                                                                      – imiquimod 5 %               – chimique
                                                                      – diclofénac sodique 3 %
                                                                                                                         a practical report and treatment algo-
                                                                      – mébutate d’ingénol                               rithm from AKTeamTM expert clini-
                                                                      Traitements physiques                              cians. J Eur Acad Dermatol Venereol,
                                                                      – laser                                            2014;28:1141-1149.
 2e intention

                                                                      – PDT

                                                                  Association de traitements physiques,
                   Chirurgie si récidive/résistance               topiques ou chirurgie
                                                                                                                     L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
                                                                                                                     d’intérêts concernant les données publiées
                                                                                                                     dans cet article.
                                      PHOTOPROTECTION – PHOTORÉPARATION

Fig. 2 : Algorithme de prise en charge des KA (d’après [13]).
                                                                                                                     Comment je prends
gérant la douleur et les réactions cuta-                        4. Quaedvlieg PJ, Tirsi E, Thissen MR et al.
                                                                   Actinic keratosis: how to differenti-
                                                                                                                     en charge une
nées locales. Il faut donc recommander
une prise en charge personnalisée qui                              ate the good from the bad ones? Eur J             papulose bowénoïde
                                                                   Dermatol, 2006;16:335-339.
dépendra de l’opérateur, de son exper-                                                                               J.-N. DAUENDORFFER
                                                                5. Röwert-Huber J, Patel MJ, Forschner T
tise et de l’attente, de la compliance et                          et al. Actinic keratosis is an early in           Hôpital Saint-Louis, PARIS.
de l’observance des patients. Les KA                               situ squamous cel carcinoma: a pro-
constituent une pathologie évolutive,                              posal for reclassification. Br J Dermatol,

                                                                                                                     L
une maladie chronique selon l’OMS qui                              2007;156;S3:8-12.                                       a papulose bowénoïde (PB) cor-
bénéficiera de combinaisons et rotations                        6. S tockfleth E. The importance of                        respond à une néoplasie intra­
                                                                   treating the field in actinic keratosis.
thérapeutiques. Il faut toujours associer                                                                                  épithéliale (NIE) HPV-induite du
                                                                   J Eur Acad Dermatol Venereol, 2017;31
une photoprotection et une répara-                                 Suppl 2:8-11.                                     pénis, de la vulve ou de l’anus. Il est
tion, voire une chémoprévention, mais                           7. Jansen MHE, Kessels JPHM, Nelemans PJ             en effet d’usage de distinguer histo-
surtout garder le bon sens clinique !                              et al. Randomized trial of four                   logiquement les NIE HPV-induites et
                                                                   approaches for actinic keratosis. N Engl          les NIE différenciées, les premières étant
BIBLIOGRAPHIE                                                      J Med, 2019;380:935-946.                          liées à une infection à papillomavirus
                                                                8. Lebwohl M, Swanson N, Anderson LL                 (HPV 16 essentiellement), les secondes
 1. D e V ries E, van de P oll -F ranse LV,                        et al. Ingenol mebutate gel for actinic
                                                                   keratosis. N Engl J Med, 2012;366:
                                                                                                                     survenant le plus souvent sur une der-
    Louwman WJ et al. Predictions of skin                                                                            matose génitale chronique (lichen
    cancer incidence in Netherlands up to                          1010-1019.
    2015. Br J Dermatol, 2005;152:481-488.                      9. Szeimies RM, Matheson RT, Davis SA                scléreux).
 2. Smit P, Plomp E, Neumann HA et al. The                         et al. Topical methyl aminolevuli-
    influence of the location of the lesion                        nate photodynamic therapy using red               La PB survient chez les sujets jeunes et réa-
    on the absolute risk of the develop-                           light-emitting diode light for multiple           lise des maculo-papules volontiers poly-
    ment of skin cancer in a patient with                          actinic keratoses: a randomized study.
                                                                   Dermatol Surg, 2009;35:586-592.
                                                                                                                     morphes et multifocales, pigmentées ou
    actinic keratosis. J Eur Acad Dermatol
                                                               10. Lacour JP, Ulrich C, Gilaberte Y et al.           blanches (leucoplasiques), voire érythé-
    Venereol, 2013;27:667-671.
 3. K rawtchenko N, R oewert -H uber J,                            Daylight photodynamic therapy with                mateuses, parfois regroupées en plaques.
    Ulrich M et al. A randomised study                             methyl aminolevulinate cream is effec-
    of topical 5% imiquimod vs. topical                            tive and nearly painless in treating              Les lésions multiples de PB ne doivent
    5-fluorouracil vs. cryosurgery in immu-                        actinic keratoses: a randomised, inves-           pas être confondues avec de simples
    nocompetent patients with actinic ker-                         tigator-blinded, controlled, phase III
                                                                   study throughout Europe. J Eur Acad
                                                                                                                     condylomes plans ou papuleux, d’autant
    atoses: a comparison of clinical and
    histological outcomes including 1-year                         Dermatol Venereol, 2015;29:2342-2348.             plus que PB et condylomes, tous deux
    follow-up. Br J Dermatol, 2007;157                         11. Ulrich C, Jürgensen JS, Degen A et al.            HPV-induits, peuvent être présents chez
    Suppl 2:34-40.                                                 Prevention of non-melanoma skin can-              un même patient.

      52
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

Le diagnostic de PB nécessite une biop-
sie. L’examen histologique montre une
                                              Les toxicités                                  limbique imputable à l’immunothéra-
                                                                                             pie. Malgré la suspension du pembro-
NIE HPV-induite (présence d’atypies           définitives des                                lizumab, la corticothérapie orale et les
cytonucléaires étagées sur toute la hau-
teur de l’épithélium avec présence de
                                              immunothérapies :                              immunoglobulines IV, le tableau neuro­
                                                                                             logique s’aggrave et le patient décède
koïlocytes) qui peut correspondre à deux      comment éclairer                               quelques semaines plus tard.
entités cliniques, la PB et la maladie de
Bowen, d’évolution et de prise en charge
                                              le choix des patients ?                        >>> Le cas n° 2 est celui d’un homme de
spécifiques, nécessitant de la part du                                                       67 ans mis sous pembrolizumab en traite-
derma­tologue de réaliser une confronta-      C. DUTRIAUX                                    ment d’un mélanome métastatique. Dès
                                              Service de Dermatologie, CHU de BORDEAUX.
tion anatomoclinique.                                                                        la 2e cure, une élévation importante de
                                                                                             la T4 et un effondrement de la TSH sont

                                              L
Malgré une image histologique inquié-               es inhibiteurs de checkpoints            notés, accompagnant un tableau clinique
tante (atypies présentes sur toute la               ont transformé le pronostic des          d’hyperthyroïdie : palpitations, sueurs,
hauteur de l’épithélium) et la présence             patients atteints de mélanome.           oppression thoracique. Une hypothy-
d’HPV oncogènes, la PB évolue rarement        L’amplification des phénomènes effec-          roïdie périphérique biologique s’installe
en carcinome épidermoïde invasif sauf         teurs de la réponse immune, par la             quelques jours après, facilement substi-
chez les sujets immunodéprimés. Un            levée des freins physio­logiques à l’ac-       tuée par L-thyroxine. L’immunothérapie
bilan d’extension de l’infection à HPV        tivation des lymphocytes T, explique à         est poursuivie et le bilan thyroïdien reste
est indispensable, comportant un exa-         la fois leur efficacité antitumorale et la     vérifié à chaque perfusion.
men clinique génital, anal et buccal, une     survenue possible d’effets secondaires
anuscopie en cas d’antécédents de rap-        immuno-induits. L’oncodermatologue             >>> Le cas n° 3 permet d’illustrer une
ports sexuels anaux réceptifs, un frottis     doit désormais savoir les identifier, les      toxicité cutanée perdurant à l’arrêt du
cervical, un bilan à la recherche d’une       évaluer et les traiter. Bien que la majorité   nivolumab chez un patient de 72 ans
infection sexuellement transmissible et       des toxicités engendrées aient une évo-        traité pour mélanome stade IV et ayant
un examen du ou de la partenaire.             lution favorable, avec ou sans traitement      développé au cours de son traite-
                                              glucocorticoïde, certaines sont plus tar-      ment plusieurs effets immuno-induits
Le caractère volontiers multifocal des        dives et/ou chroniques, et leur évolution      résolutifs : hépatite grade 2, poly­arthrite
lésions de PB rend l’exérèse chirurgicale     est plus incertaine. Un impact fonction-       grade 2 et vitiligo. L’apparition de
le plus souvent inadaptée. La stratégie de    nel, un handicap, une détérioration            lésions papulo-­vésiculeuses et papulo-­
traitement est proche de celle des condy-     cognitive, une altération de la qualité        kératosiques prédominant au tronc, très
lomes (cryothérapie en cas de lésions         de vie peuvent aussi se manifester alors       prurigineuses, fait soulever l’hypothèse
peu nombreuses, imiquimod topique si          que la maladie oncologique est parfois         d’une maladie de Grover (dermatose
lésions nombreuses), quoique les résis-       parfaitement contrôlée [1].                    acantholytique transitoire), confirmée à
tances aux traitements locaux habituels et                                                   la biopsie cutanée.
les récidives soient plus fréquentes en cas   Nous donnons dans cet article quelques
de PB, expliquant la fréquente nécessité      exemples de toxicité “chroniques” sous         Ces 3 cas issus de la pratique d’un ser-
de recourir à la vaporisation au laser CO2.   immunothérapie par anti-PD1.                   vice hospitalier d’oncodermatologie
                                                                                             montrent que la toxicité des inhibiteurs
La persistance d’un HPV oncogène sur          >>> Le cas n° 1 concerne un homme de           de checkpoints, même en mono­thérapie,
la muqueuse génitale au décours de            81 ans, traité pour un mélanome avancé         peut être d’évolution chronique, sans
l’éradication des lésions impose une          par pembrolizumab et développant               tendance à la restitution de l’organe
surveillance clinique annuelle, voire         3 mois après l’initiation de l’anti-PD1,       atteint. Les effets secondaires neuro­
pluriannuelle chez les patients immuno-       de façon insidieuse, un syndrome               logiques centraux sont très rares, mais
déprimés (VIH+, greffés d’organes) chez       apraxo-aphaso-agnosique et des troubles        ils peuvent mettre en péril les fonc-
qui, d’une part, la disparition complète      mnésiques. L’IRM cérébrale montre une          tions psycho-cognitives, sensorielles
des lésions cliniques n’est pas toujours      atrophie des unci et des hippocampes,          et motrices, et entraîner un handicap
obtenue et, d’autre part, les récidives       en hypersignal flair, sans aspect de           définitif [2].
sont plus fréquentes.                         progression tumorale, et la ponction
                                              lombaire une réaction lymphocytaire,           Les hypothyroïdies, fréquentes sous
                                              sans cellules anormales. Le diagnostic         anti-PD1, sont accessibles à une substi-
L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
d’intérêts concernant les données publiées    retenu après élimination des autres étio-      tution hormonale et n’entravent pas la
dans cet article.                             logies potentielles est une encéphalite        poursuite du traitement anti­cancéreux.

                                                                                                                                  53
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

Cependant, elles sont le plus souvent            4. A mini -A dle M, B alme B, D alle S.       sporine) [3-5]. Les anti-TNFα paraissent
chroniques, de la même façon que                    Grover’s-like drug eruption under          avoir surtout un rôle révélateur ou promo-
                                                    anti-PD-1 therapy for metastatic
les déficits corticotropes, obligeant le            mela­noma. Ann Dermatol Venereol,
                                                                                               teur à partir de lésions pré-cancéreuses
patient à une hormonothérapie à vie et              2018;145:802-803.                          en début de traitement, dans les pre-
nécessitant une “éducation” par l’endo­                                                        miers mois [3]. Ce risque ne paraît pas
crinologue ainsi qu’un monitoring                                                              augmenter avec le temps d’exposition,
biologique au long cours [3].                   L’auteure a déclaré ne pas avoir de conflits   contrairement à ce que l’on observe avec
                                                d’intérêts concernant les données publiées
                                                dans cet article.
                                                                                               des immunosuppresseurs comme les
Les effets cutanés immuno-induits de                                                           anticalcineurines ou l’azathioprine chez
type Grover sont assez rares, décrits                                                          les patients transplantés. À ce jour, il n’y
dans la littérature avec les anti-PD1 et                                                       a pas de surrisque démontré avec l’usteki-
les anti-CTLA4, mais impactent la qua-                                                         numab (USK) [6] et les anti-IL17 (brodalu-
lité de vie des patients par le prurit et
                                                Cancers cutanés et                             mab, ixekizumab et secukinumab) [7-9].
l’altération de l’image corporelle qu’ils       biothérapies : quelles
entraînent. Ils peuvent parfois s’auto-                                                        2. Mélanomes
nomiser alors même que l’immunothé-             décisions prendre ?
rapie est stoppée, malgré un traitement                                                        Des cas de reprises évolutives chez des
symptomatique bien conduit [4].                 L. DEQUIDT                                     patients aux antécédents de mélanome
                                                Service de Dermatologie,
                                                Hôpital Saint-André, CHU de BORDEAUX.          ont été décrits lors de l’initiation d’un
L’expertise médicale, l’accompagne-                                                            anti-TNFα, néanmoins il n’y a pas de
ment paramédical, les soins de support,                                                        surrisque démontré de mélanome chez
la préservation de la fertilité, le recours       Existe-t-il un surrisque de                  les patients traités par anti-TNFα [8]. Là
aux patients partenaires sont autant              cancer au cours d’un                         encore, il n’y a pas de surrisque démon-
d’axes complémentaires de prise en                traitement par biothérapie ?                 tré chez les patients traités par USK ou
charge permettant d’aider les patients à                                                       anti-IL17 (brodalumab, ixekizumab et
tolérer ces effets adverses, à “vivre avec”.    Les traitements biologiques, principa-         secukinumab) [6-9].
L’utilisation récente de ces molécules en       lement les anti-TNFα, font l’objet de
phase adjuvante fait émerger les mêmes          controverses concernant le risque de can-      3. Lymphomes cutanés
problématiques mais chez des patients           cer. Les données actuelles dans les mala-
free of disease, ce qui pourrait fragiliser     dies inflammatoires chroniques sont en         La principale problématique est celle
la balance bénéfices/risques d’un tel           faveur de l’absence d’un surrisque de          des mycosis fongoïdes pris à tort pour
traitement. Une meilleure compréhen-            cancer, en dehors des cancers cutanés          un psoriasis et s’aggravant sous anti-
sion des mécanismes d’apparition de ces         épithéliaux [1]. Les facteurs de risque        TNFα, comme le suggère l’étude multi-
toxicités et l’identification de facteurs       individuels sont néanmoins à prendre           centrique récemment menée associant le
prédictifs sont indispensables.                 en compte (maladie inflammatoire chro-         Groupe français d’étude des lymphomes
                                                nique, traitements immunosuppresseurs          cutanés et les données de pharmacovigi-
                                                antérieurs/en cours, tabac, alcool…).          lance [10]. En revanche, il ne semble pas
                                                                                               exister de surrisque chez les patients trai-
BIBLIOGRAPHIE
                                                                                               tés par biothérapie pour une pathologie
 1. Champiat S, Lambotte O, Barreau E             Biothérapies                                 autre que le psoriasis.
    et al. Management of immune check-            et cancers cutanés
    point blockade dysimmune toxicities:
    a collaborative position paper. Ann         1. Carcinomes cutanés                            Quelle attitude thérapeutique
    Oncol, 2016;27:559-574.
                                                                                                 chez un patient candidat
 2. Touat M, Talmasov D, Ricard D et al.
    Neurological toxicities associated with
                                                Dans une méta-analyse de 76 articles,            à une biothérapie avec
    immune-checkpoint inhibitors. Curr          Askling et al. [2] ont montré un sur-            un antécédent de cancer
    Opin Neurol, 2017;30:659-668.               risque lié à l’utilisation des anti-TNFα.        ou cancer actif ?
 3. D e l i va n i s DA, G u s ta f s o n MP,   Il s’agit principalement de carcinomes,
    Bornschlegl S et al. Pembrolizumab-         notamment de type épidermoïde [1].             Le Groupe de recherche sur le psoriasis
    induced thyroiditis: comprehen-             L’évaluation du risque de carcinome            de la Société Française de Dermatologie
    sive clinical review and insights into
    underlying involved mechanisms.             cutané doit là aussi tenir compte de           a récemment publié des recommanda-
    Clin Endocrinol Metab, 2017;102:            l’impact des traitements antérieurs/en         tions pour le choix d’un traitement bio-
    2770-2780.                                  cours (photothérapie, thiopurine, ciclo­       logique dans ce contexte [11, 12].

  54
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

1. Pour tous les patients                      l’aprémilast ne permettent pas de le            3. Van Lümig PPM, Menting SP, van den
                                               recommander dans cette situation.                  Reek JMPA et al. An increased risk
                                                                                                  of non-melanoma skin cancer during
Il convient de s’assurer que les pro-                                                             TNF-inhibitor treatment in psoria-
grammes de dépistage organisé des              En l’absence d’alternative, un traitement          sis patients compared to rheumatoid
cancers soient bien respectés (sein, col       par biothérapie peut se discuter, en pré-          arthritis patients probably relates to
de l’utérus, colorectal). Cliniquement,        férant l’USK ou un anti-TNFα (adalimu-             disease-related factors. J Eur Acad
il faut s’assurer de l’absence de cancer       mab ou étanercept) en fonction du stade            Dermatol Venereol, 2015;29:752-760.
et en particulier de carcinomes cutanés.       et du pronostic de la tumeur.                   4. Paul CF, Ho VC, McGeown C et al. Risk of
                                                                                                  malignancies in psoriasis patients treated
                                                                                                  with cyclosporine: a 5 y cohort study.
2. Que faire en cas d’antécédent de            4. Que faire si un cancer apparaît sous            J Invest Dermatol, 2003;120:211-216.
cancer ?                                       traitement ?                                    5. P eyrin -B iroulet L, K hosrotehrani K,
                                                                                                  Carrat F et al. Increased risk for non-
L’attitude va dépendre du type de can-         Il n’y a pas de recommandation spéci-              melanoma skin cancers in patients
cer, de son ancienneté, de son statut          fique à ce sujet. Dans un premier temps,           who receive thiopurines for inflamma-
                                                                                                  tory bowel disease. Gastroenterology,
actuel, de son risque de récidive et de        la biothérapie peut être suspendue. Le             2011;141:1621-1628.e1-5.
son potentiel évolutif en cas de récidive.     raisonnement est par la suite adapté au         6. Papp KA, Griffiths CEM, Gordon K et al.
Dans tous les cas, la décision doit être       cas par cas en fonction du patient, du             Long-term safety of ustekinumab in
discutée avec le patient et avec l’onco-       type de cancer (pronostic, stade), de la           patients with moderate-to-severe psoria-
logue qui le suit.                             biothérapie, de la pathologie justifiant le        sis: final results from 5 years of follow-up.
                                                                                                  Br J Dermatol, 2013;168:844-854.
                                               traitement par biothérapie et de l’exis-
                                                                                               7. Bissonnette R, Luger T, Thaçi D et al.
En cas de cancer “invasif” en rémission,       tence d’alternative thérapeutique. La
                                                                                                  Secukinumab demonstrates high sus-
un traitement par biothérapie peut être        décision sera pluridisciplinaire (onco-            tained efficacy and a favourable safety
envisagé après une période de 2 ans.           logue, dermatologue, patient).                     profile in patients with moderate-to-se-
En cas de cancer “agressif” (mélanome,                                                            vere psoriasis through 5 years of treat-
poumon, sarcome, carcinome des voies           En cas de carcinome épidermoïde, il n’y            ment (SCULPTURE Extension Study).
                                                                                                  J Eur Acad Dermatol Venereol, 2018;
urinaires, myélome), une période de            a pas de contre-indication à poursuivre
                                                                                                  32:1507-1514.
5 ans après la rémission est recomman-         la biothérapie si l’exérèse est complète,
                                                                                               8. Lebwohl MG, Blauvelt A, Menter A
dée. Pour les carcinomes cutanés, une          sans arguments histopronostiques défa-             et al. Efficacy, safety, and patient-re-
fois l’exérèse réalisée, pas de contre-        vorables. Concernant le mélanome, à                ported outcomes in patients with mod-
indication à débuter une biothérapie           l’heure actuelle incurable, la poursuite           erate-to-severe plaque psoriasis treated
(hors carcinomes épidermoïdes avec             de la biothérapie est à éviter mais peut           with brodalumab for 5 years in a long-
                                                                                                  term, open-label, phase II study. Am J
critères histologiques agressifs).             se discuter pour un mélanome de faible
                                                                                                  Clin Dermatol, 2019;20:863-871.
                                               épaisseur, non ulcéré (Breslow < 1 mm).         9. Langley RG, Kimball AB, Nak H et al.
3. Que faire en cas de cancer datant de                                                           Long-term safety profile of ixekizumab
moins de 2 ans ?                               Remerciements à Marie Beylot-Barry et              in patients with moderate-to-severe
                                               Julien Seneschal.                                  plaque psoriasis: an integrated analy-
La prise en charge se fera là encore en col-                                                      sis from 11 clinical trials. J Eur Acad
                                                                                                  Dermatol Venereol, 2019;33:333-339.
laboration étroite avec l’oncologue et/ou
                                                                                              10. Dequidt L, Franck N, Sanchez-Pena P
l’équipe multidisciplinaire de soins. On                                                          et al. Cutaneous lymphomas appear-
                                               BIBLIOGRAPHIE
pourra prioriser une alternative à la bio-                                                        ing during treatment with biologics:
thérapie : traitement topique, acitrétrine,     1. Mariette X, Matucci-Cerinic M, Pavelka K       44 cases from the French Study Group
photothérapie (sauf s’il s’agit d’un anté-         et al. Malignancies associated with            on Cutaneous Lymphomas and French
cédent de mélanome). En cas d’échec                tumour necrosis factor inhibitors in           Pharmacovigilance Database. Br J
                                                   registries and prospective observa-            Dermatol, 2019;181:616-618.
ou de contre-indication des alternatives
                                                   tional studies: a systematic review        11. Amatore F, Villani AP, Tauber M et al.;
de première ligne, le méthotrexate sera                                                           Psoriasis Research Group of the French
                                                   and meta-analysis. Ann Rheum Dis,
privilégié, en s’assurant de l’absence             2011;70:1895-1904.                             Society of Dermatology (Groupe de
d’interaction médicamenteuse avec le            2. Askling J, Fahrbach K, Nordstrom B             recherche sur le psoriasis de la Société
traitement oncologique (toxicité héma-             et al. Cancer risk with tumor necro-           française de dermatologie). French
tologique, rénale et hépatique).                   sis factor alpha (TNF) inhibitors:             guidelines on the use of systemic
                                                   meta-analysis of randomized con-               treatments for moderate-to-severe pso-
                                                   trolled trials of adalimumab, etaner-          riasis in adults. J Eur Acad Dermatol
Pour mémoire, la ciclosporine est formel-          cept, and infliximab using patient level       Venereol, 2019;33:464-483.
lement contre-indiquée en cas d’antécé-            data. Pharmacoepidemiol Drug Saf,          12. Amatore F, Villani AP, Tauber M et al.;
dent de cancer et les données concernant           2011;20:119-130.                               Groupe de recherche sur le psoriasis

                                                                                                                                        55
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

    de la Société française de dermatolo-              Les principaux critères cliniques à            BIBLIOGRAPHIE
    gie. [French guidelines on the use of              prendre en considération pour les
    systemic treatments for moderate-to-se-                                                            1. Ro w e DE, C a r r o l l RJ, D ay CL et al.
    vere psoriasis in adults]. Ann Dermatol
                                                       risques de récidive et de métastase sont :
                                                                                                          Prognostic factors for local recurrence,
    Venereol, 2019;146:429-439.                        – la localisation de la tumeur, avec ris­          metastasis, and survival rates in squa-
                                                       que plus élevé de 10 à 20 % en zone péri-­         mous cell carcinoma of the skin, ear,
                                                       orificielle (notamment sur les oreilles et         and lip. Implications for treatment mod­
L’auteure a déclaré les liens d’intérêts               la lèvre rouge) [1] ;                              ality selection. J Am Acad Dermatol,
suivants : financement à des congrès par                                                                  1992;26:976-990.
AbbVie, Celgene, Léo Pharma et Sanofi.
                                                       – son plus grand diamètre (une taille
                                                                                                       2. Wi n k e l h o r s t J T, B r o k e l m a n W J ,
                                                       ≥ 2 cm double le risque de récidive) [1] ;
                                                                                                          Tiggler RG et al. Incidence and clinical
                                                       – sa survenue sur une zone cicatri-                course of de-novo malignancies in
                                                       cielle, y compris brûlure, ou de plaie             renal allograft recipients. Eur J Surg
                                                       chronique, avec un risque métastatique             Oncol, 2001;27:409-413.
Carcinomes                                             d’environ 26 %.                                 3. Martinez JC, O tley CC, S tasko T et al.
épidermoïdes cutanés et                                                                                   Defining the clinical course of meta-
                                                                                                          static skin cancer in organ transplant
                                                       À l’anamnèse, il faut impérativement
nouvelles classifications :                            rechercher une immunodépression
                                                                                                          recipients: a multicenter collaborative
                                                                                                          study. Arch Dermatol, 2003;139:301-306.
quels facteurs                                         sous-­jacente [2, 3], qu’elle soit iatro-       4. Karia PS, J ambusaria -P ahlajani A,
                                                       gène (patient greffé sous immunosup-               Harrington DP et al. Evaluation of
pronostiques le clinicien                              presseurs) ou liée à une pathologie                American Joint Committee on Cancer,
                                                                                                          International Union Against Cancer, and
doit-il avoir en tête ?                                (infection par le VIH, leucémie lym-
                                                       phoïde chronique), et le caractère réci-
                                                                                                          Brigham and Women’s Hospital tumor
                                                                                                          staging for cutaneous squamous cell car-
F. HERMS                                               divant du CEC. Après examen                        cinoma. J Clin Oncol, 2014; 32:327-334.
Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, PARIS.   histologique, une attention parti­culière       5. Goepfert H, Dichtel WJ, Medina JE et al.
                                                       doit être portée à l’épaisseur tumorale            Perineural invasion in squamous cell

P
       lusieurs classifications cliniques,             (au-delà de 2 mm d’épaisseur, le risque            skin carcinoma of the head and neck.
                                                                                                          Am J Surg, 1984;148:542-547.
       radiologiques et/ou histologiques               métastatique est de 4 %, puis 16 % au-
       sont à la disposition du clinicien              delà de 6 mm) [4]. Une extension au-
pour lui permettre d’évaluer le degré                  delà de la graisse sous-cutanée est de         L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
                                                                                                      d’intérêts concernant les données publiées
de gravité d’un carcinome épidermoïde                  mauvais pronostic, avec 28 % de risque         dans cet article.
cutané (CEC). Cette recherche de facteurs              de récidive et 27 % de risque métasta-
pronostiques va permettre de guider la                 tique ganglionnaire. L’infiltration péri-
prise en charge diagnostique (réalisation              nerveuse est à haut risque de récidive
d’un bilan paraclinique), thérapeutique                et métastatique [5], et sa présence peut
(évaluation des marges d’exérèse chirurgi-             amener à proposer une radiothérapie
                                                                                                      Prolifération
cale, réalisation d’un traitement adjuvant)            adjuvante afin de limiter ces risques.         mélanocytaire
et également le suivi ultérieur du patient.            Enfin, le type histologique (desmoplas-
                                                       tique et adénosquameux sont de plus            indéterminée : doit-
La nouvelle classification AJCC 8                      mauvais pronostic que le carcinome             on cacher son
(American Joint Committee on Cancer)                   invasif commun ou le verruqueux) et le
de 2017 intègre les CEC de la tête et                  degré de différenciation tumorale doi­         incertitude derrière
du cou, tandis que d’autres telles que
la Brigham and Women’s Hospital
                                                       vent également être pris en compte.            des mots sans intérêt
Tumor Staging System ou la classifica-                 La présence d’un critère clinique (loca­       opérationnel ?
tion élaborée sous l’égide de la Société               lisation, taille, CEC sur cicatrice), anam­
                                                                                                      B. VERGIER
Française de Dermatologie labelli-                     nestique (immunodépression, récidive)          Service de Pathologie, CHU de BORDEAUX ;
sée INCa-HAS de 2009 regroupent                        ou histologique (épaisseur, présence           Inserm U 1053 UMR BaRITOn.
les CEC sur l’ensemble du tégument.                    d’engainement périnerveux, type histo­
Plusieurs critères cliniques, histolo-                 logique et degré de différenciation) de

                                                                                                      P
giques et anamnestiques sont indispen-                 mauvais pronostic doit toujours être                 our introduire ce sujet, il me
sables à prendre en compte pour classer                impérativement recherchée, et peut                   semble important de rappeler aux
un CEC dans une catégorie de haut grade,               conduire à des examens complémen-                    cliniciens dermatologues qu’il
donc à plus haut risque de récidive ou                 taires et à un avis spécialisé pour la suite   faut se méfier d’un médecin anatomo-
métastatique.                                          de la prise en charge.                         pathologiste plein de certitudes (qui ne

  56
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 287_Décembre 2019 - Cahier 1

   Questions flash – Pathologies tumorales

doute jamais) car, comme vous, nous                      rationnel) ou épaisse ? quel est l’âge du         par tous. Pour dépasser cette difficulté, il
interprétons un ta­bleau clinique à partir               patient ? quel est le site lésionnel (che-        suffit de bien communiquer avec “son”
d’une image microscopique qui ne ré-                     ville plus difficile à reprendre que bras,        clinicien.
vèle pas toujours clairement qui elle est.               par exemple) ? le contexte clinique (anté-
Mais, à l’inverse, il me paraît important                cédent récent de mélanome ?)                      ● Dire clairement de quel côté bascule
d’apprendre aux pathologistes à ne pas                                                                     l’incertitude. En effet, la notion de lésion
émettre de doutes systématiquement sur                   ● Si l’intérêt opérationnel est minime (par       atypique (par exemple, tumeur de Spitz
leurs conclusions. En matière de tumeur                  exemple, une lésion atypique in situ ou           atypique) ne dit pas au clinicien si le
mélanique, l’utilisation de cette termi-                 invasive à faible Breslow ou une lésion           doute est du côté “bénin” (nævus de
nologie floride cachant notre incerti-                   présentant des atypies légères/modérées           Spitz versus tumeur de Spitz atypique)
tude (prolifération mélanocytaire avec                   sans critère pour un mélanome de type             ce qui, finalement, n’a pas d’intérêt opé-
atypies légères/modérées, de pronostic                   SSM même in situ), il convient de tou-            rationnel réel une fois que la lésion est
incertain, MIN, SELTUMP, MELTUMP,                        jours se demander si ces atypies peuvent          enlevée en totalité ou du côté “malin”
lésion mélanique ambiguë difficile à                     être expliquées (sur la lame et/ou par les        (tumeur de Spitz atypique versus méla­
classer, tumeur mélanique de malignité                   renseignements cliniques). Par exemple,           nome spitzoïde), ce qui a un réel intérêt
incertaine, nævus composé atypique…)                     on peut très bien voir sur la lame des            opérationnel.
doit être choisie à bon escient et toujours              signes de traumatisme ou d’irritation
associée à une explication claire.                       expliquant des atypies intra­épidermiques         ● Ne pas utiliser des conclusions
                                                         parfois évocatrices de SSM. Le patho­             “abruptes” type “nævus atypique
                                                         logiste doit toujours se poser la question        (point)” sans expliquer rapidement
   Doit-on cacher son incertitude                        de l’utilité réelle de signaler son incerti-      pourquoi cette lésion est atypique et
   en tant que pathologiste ?                            tude dans la conclusion si l’impact opé-          s’il existe des conséquences opération-
                                                         rationnel est minime : n’est-ce pas une           nelles à ces atypies.
Bien sûr que non. Mais avant de faire                    façon “d’ouvrir le parapluie” ou de gérer
part de son incertitude, le médecin patho­               sa propre angoisse (pathologiste, comme           La difficulté reste de savoir si le patho-
logiste doit appliquer certaines règles                  dermatologue, plus ou moins optimiste) ?          logiste, dans un souci de clarté, doit
d’or :                                                                                                     proposer une conduite thérapeutique
                                                         ● Utiliser un vocabulaire compréhen-              (type reprise d’exérèse par exemple).
● Analyser les conséquences opération-                   sible par tout clinicien et c’est bien là le      Personnellement, j’ai rencontré plus de
nelles de son diagnostic (fig. 1) : la lésion            problème car il n’existe pas un glossaire         dermatologues opposés à cette option
est-elle fine (pas ou peu d’impact opé-                  international compris de façon identique          que de dermatologues souhaitant que
                                                                                                           le pathologiste propose une conduite
                                                                                                           théra­peutique. Il est probablement déli-
                                                                                                           cat d’affirmer une conduite thérapeu-
                                                                                        8 ans, joue        tique dans la mesure où le pathologiste
                    Quel intérêt opérationnel ?                                     Doute Spitz atypique
                                                                                     Mélanome (épais)      n’a qu’une partie du dossier du patient.
                                                                          20-30 ans, bras                  Par contre, tous les éléments d’une prise
                                                                  Doute entre mélanome simulant            en charge optimale doivent être retrou-
                                                                    un nævus (épais) et nævus
                                                                                                           vés dans la conclusion.
                                                         40 ans, jambe (cheville)
                                                       Doute entre SSM sur nævus
                                                          et SSM invasif (épais)                           Par ailleurs, rapidement, en cas de lésion
                                             40 ans, jambe (cheville)                                      mélanique incertaine, la question d’en-
                                             Doute entre SSM in situ                                       voyer ou non les lames pour deuxième
                                     et Spitz pagétoïde (ou atypies sévères)
                                                                                                           avis à un médecin pathologiste “expert”
                            50-70 ans, dos
                       Atypies intraépidermiques                                                           va se poser. Là encore, il est important de
                                Marges +                                                                   réfléchir si réellement le deuxième avis
           50-70 ans, dos                                                                                  aura un intérêt opérationnel sachant
      Atypies intraépidermiques                                                                            que, pour une lésion intraépidermique
          Exérèse complète
                                                                                                           ou de faible Breslow, chez un sujet d’un
                                                                                                           certain âge, l’impact opérationnel sera
   Peu d’intérêt opérationnel                                  Beaucoup d’intérêt opérationnel             minime. En parallèle, ce deuxième dia-
                                                                                                           gnostic, sans impact opérationnel réel,
Fig. 1 : Frise de l’intérêt opérationnel plus ou moins important à partir de quelques exemples.            n’est pas pris en charge par la Sécurité

  58
Vous pouvez aussi lire