Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose

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Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
Prise en charge non
médicamenteuse de la douleur dans
la Mucoviscidose

Dr P. ASSOUNE *; B.BOREL**; N.CHRISTOFLOUR***
*Médecin responsable CFETD Versailles             LILLE 2016
** Kinésithérapeute CRCM Ped , CFETD Versailles
***Kinésithérapeute formatrice sénior AMK
Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
LA DOULEUR

Définition :
 Expérience sensorielle et émotionnelle
 désagréable associée à un dommage
 tissulaire réel ou potentiel ou décrit
 comme tel.
Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
 La douleur est pluridimensionnelle.

 Différencier douleur aigüe (symptôme) et douleur
  chronique (syndrome)

 La douleur est toujours une urgence à traiter !
Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
D
O                 Comportementale                         4
U                  Retentissement
L                   sur l’activité                        C
E                                                         O
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R                                                         P
                                      Émotionnelle        O
    Sensorielle
                                     Pleurs, tristesse    S
       Aïe
                                                          A
                                                          N
                                                          T
                                                          E
                      Cognitive                           S
                    Interprétation

                                                         DATE
Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
Caractéristiques douleur aigüe versus douleur chronique

                    dépression
                        anxiété
                     insomnie

                       fatigue

                       inactivité

                     Contracture
                     musculaire
                        lésion

    Douleur aigüe                   Douleur chronique
     Utile                          Ne sert à rien

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Prise en charge non médicamenteuse de la douleur dans la Mucoviscidose
Les voies de transmission de l’information sensitive et douloureuse

Neurone A Beta myélinisé de gros
calibre à transmission rapide
( sensation tactile et proprioceptive )

Neurone A Delta myélinisé de petit
calibre, transmission plus lente
 ( sensation mécanique et thermique,
sensibilité douloureuse épicritique
type piqure )

Fibre C amyélinique transmission très
lente
( sensation douloureuse diffuse à type
de brûlure)
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EVALUATION

 L’évaluation par le patient, les soignants, les
    aidants
   Recueil multidisciplinaire par tous les acteurs de
    soins: Médecin, Kinésithérapeute, Infirmière, aide
    soignante…
   Traçabilité essentielle

OBSERVATION ET ECOUTE PUIS OUTILS D’EVALUATION

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Echelles d’évaluation

 Auto-évaluation (EN, EVA)
 Hétéro-évaluation ( Doloplus …)

 L’adaptation d’un traitement ne peut se faire sans une
  évaluation régulière de la douleur !
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Echelle numérique – Auto évaluation

 Le soignant demande au patient de quantifier sa
  douleur sur une échelle virtuelle allant de 0
  ("Douleur absente"), à 10 ("Douleur maximale
  imaginable").
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Echelle visuelle analogique
               Auto évaluation

Adulte
Echelle visuelle analogique
           Auto évaluation
Pédiatrique
Doloplus – Hétéro évaluation

Echelle
comportementale,
prenant en compte les
répercussions sur les
activités de la vie
quotidienne.
Types de douleur

 Douleurs nociceptives (lésion inflammatoire,
    ischémique ou mécanique)
   Douleurs neuropathiques (lésion nerveuse)
   Douleurs mixtes (nociceptives et neuropathiques)
   Syndrome disfonctionnel(résultant de l’intrication de
    facteurs somatiques et psychosociaux)
LA MUCOVISCIDOSE

 Douleurs somatiques
  - Musculo tendineuses ( tendinopathies, contractures…)
  - Articulaires ( inflammation, impaction …)
  - Digestives ( syndrome sub-occlusif …)
  -…

 Douleur/ Anxiété comportementale
  - Trouble postural
  - Kinésiophobie
  -…

 Douleur/Anxiété liée aux soins
  - Prélèvement veineux
  - pose de sonde nasogastrique
  - Rééducation respiratoire ou fonctionnelle
  -…
Douleur Procédurale

Démarche en 3 étapes :

 Le soin est-il douloureux ou anxiogène ?
 Quelle est la finalité du soin ?
 Quelles sont les mesures non
 médicamenteuses ?
Etape 1 : Le soin est-il douloureux ou
anxiogène ?

  Recueil de données en équipe
  Est-ce de la douleur? De l’anxiété? Ou les 2 ?
  Identifier les facteurs induisant la douleur /
   l’anxiété
  Identifier ce qui modifie le seuil de la
   douleur / l’anxiété
Etape 2 : Quelle est la finalité du soin ?

 Pour qui/ pourquoi le fait-on ?
 Quels sont les bénéfices et les risques pour le
  patient ?
Etape 3 : Quelles sont les mesures
non médicamenteuses ?
 Organisationnelles
     - Informer le patient en s’adressant à lui
     - Instaurer un climat de confiance
     - Rechercher sa participation
   Relationnelles
     - Synchroniser les soins
     - Avoir le matériel approprié
     - Travailler en binôme
     - Installer le patient de façon adaptée
   Interdisciplinaire
APPROCHE THÉRAPEUTIQUE NON MEDICAMENTEUSE

   La rééducation
   Application chaud/froid
   Massages, balnéothérapie
   Neurostimulation
   Etirements, levées de tension
   Ostéopathie
   Hypnose
   Sophrologie, Relaxation
   Relation d’aide
 Le massage, la cryothérapie, la neurostimulation :
   - Utilisent les voies myélinisées à conduction rapide et peuvent
bloquer au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière
une sensation douloureuse portée par des voies lentes
 Le chaud:
   - effet antalgique sur les contractures musculaires
 La balnéothérapie:
   - Couple l’effet antalgique de la chaleur et la facilitation du
mouvement par l’état d’ apesanteur qu’elle induit
 Les étirements et les levées de tension:
   - Limitent les tensions musculaires, les contraintes articulaires et
permettent de lutter contre une attitude vicieuse ou posturale de défense
 L’ostéopathie:
   - Est une méthode de soins qui s’emploie à déterminer et à traiter les
restrictions de mobilité qui peuvent affecter l’ensemble des structures
composant le corps humain (musculo squelettique, viscérale, crânienne
…)
 La rééducation:
   - un mode ventilatoire de confort, le respect de la CRF du patient, une
progressivité rigoureusement dosée, renforcer positivement les bénéfices
obtenus après chaque soin ainsi que la variété des exercices proposés
participent à l’acceptation d’un soin jugé contraignant sur le long terme
DÉMARCHE THÉRAPEUTIQUE

              ÉVALUER
 INTERROGER               EXAMINER

               TRAITER

              RÉÉVALUER

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APPROCHE THÉRAPEUTIQUE
 INFORMATION : EFFICACITÉ/EFFETS INDÉSIRABLES
   Explication de la cause et prise en compte du vécu patient
   – Qu’est ce qu’il attend d’un traitement ?
   – Qu’est ce qu’il est prêt à supporter ?

 BUT DU TRAITEMENT :
   – Douleur faible
   – Activités quotidiennes et sommeil non perturbés
   – Effets indésirables acceptables

 PRISE EN CHARGE GLOBALE
   – Anxiété, dépression

 Retentissement psychosocial et familial
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OBSTACLES À LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR

 On doit supporter la douleur, on n’ose pas en
    parler
   Pour certains, la douleur peut même paraître utile
    parce qu’elle renseigne sur le diagnostic et sur
    l’action du traitement en cours…
   Dérives comportementales:
    - « les bonnes choses arrivent quand j’ai mal!!! »
   Méconnaissance des possibilités de traitement
    « On ne peut rien faire »
   Demande du temps (Ecoute, Patience, Explications,
    Réajustement du traitement…)
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VÉCU DU PATIENT
 La demande du patient (pas toujours douleur=0) ?
 Aborder avec le patient les raisons pour lesquelles il masque sa
  douleur ou n’en parle pas
 Comment interprète-t-il sa douleur?
  1.aggravation
  2. « j’accepte la douleur pour guérir », lutter contre la douleur c’est lutter
   contre la maladie

                                  QUOI FAIRE ?
 ECOUTER
 EXPLIQUER
 ÉVALUER ET RÉÉVALUER LA DOULEUR
 SOUTIEN, ACCOMPAGNEMENT MULTIDISCIPLINAIRE

                                                                                   25
VÉCU DU SOIGNANT
 Attention, écouter n’est pas se mettre à la place de …
 Souffrance lors de la non prise en compte et/ou de la persistance
  de la douleur
 Culpabilité, Impuissance, Angoisse, Colère, Fuite/famille,
  Epuisement, Agressivité/Patient/ Aux autres soignants , Conflits
  internes à l’équipe

                        QUOI FAIRE ?
 TRAVAIL EN ÉQUIPE MULTIDISCIPLINAIRE
 ÉVALUER ET RÉÉVALUER LA DOULEUR
 SOUTIEN ÉQUIPE DOULEUR

                                                                      26
VÉCU DES AIDANTS

 Angoisse, Agressivité envers son proche, Colère vis-à-vis des
    soignants
   Parfois fuite ou espacement des visites

                            QUOI FAIRE ?
 ECOUTER
 EXPLIQUER
 SOUTIEN ACCOMPAGNEMENT MULTIDISCIPLINAIRE

                                                                  27
L’hypnose et les soins difficiles
Définition

 C’est un mode de fonctionnement psychologique par lequel un
    sujet en relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ
    de conscience élargi.
   Deux dimensions
    – État modifié de conscience (transe, dissociation)
    – Relationnelle (communication inter subjectivité, activation d’un circuit de
      détente en même temps qu’une hyper attention)

    Pierre Rainville 2004

    Etat d’hypnose : être à la fois ici et ailleurs, dans deux réalités en même
    temps.
Présentation de la démarche

Du Meopa à l’hypnose
Réflexion personnelle
Les freins

 L’âge
 Les résistances
 Les Parasites
Sensibilité hypnotique          Morgan et hilgard 1973

   0-6 ans distraction
   7-9 ans réceptivité plus importante
   9-12 ans très grande réceptivité
   Ados hypnotisabilité constante doit être actif
   Adultes difficultés vers 40 ans demande plus de travail
   P agés demandent des ajustements, proximité physique,
    Capacités d’attention

    Les personnes les plus faciles sont « les enfants rêveurs, les
    grands voyageurs »
Les situations

Tous les soins anxiogènes pour le patient :

   aspiration
   Prise de sang
   Écouvillonage de gorge
   Pose de Picc line
   Etc…………….
Les Pré-requis

Information parents, patient, en parler à l’équipe avant.

Enquêter :

        Les passions

        Les intérêts

        Les rêves
Les modalités

 Avant tout vérifier que l’objectif est réalisable

 Le vocabulaire utiliser des formules positives
   – Ex : rassure toi à la place de ne t’inquiète pas
   – Laisser des blancs dans le discours en prévenant le patient

 La voix, le rythme

 L’enfant perçoit l’intention et le cadre

 Remercier l’enfant à la fin de la séance
Séance type

   Prise de contact
   Induction
   Travail de l’hypnose
   Retour à l’état ordinaire de conscience
   debriefing
L’induction

   Écoute des bruits
   Images métaphorique ex prise de sang = plombier
   Éloignement dans l’imaginaire
   Bulles de savon
   Le conte métaphorique : ne pas donner la solution, laisser les
    interrogations (ne nécessite pas d’induction)
Les 5 étapes de l’état hypnotique (Bioy 2015)

1 Modification de l’orientation temporo-spatiale
    Légèreté /lourdeur, temps
2 Sentiment de détente mentale
    sensation de relâchement
3 Hyper absorption de l’attention
    attention facilement concentrée et focalisée
4 diminution du jugement et de la censure
    le patient entre dans une logique proche des rêves
5 Expérience de réponse quasi automatique
    le patient n’a pas l’impression d’agir (main)
Hypnose et imagerie
L’hypnose ce n’est pas

   – DORMIR: tu peux même garder les yeux ouverts, bouger, parler pendant
     la séance…

   – DE LA MAGIE: c’est un moyen de soigner et les personnes qui l’utilisent
     travaillent dans la médecine et ont une formation spécialisée en hypnose.

   – UN POUVOIR: il existe un code « éthique » pour pratiquer l’hypnose
     médicale (c’est-à-dire des règles) ainsi le thérapeute ne peut pas te faire
     faire ce que tu ne veux pas faire…

   – UN SERUM DE VERITE: …ni te faire dire ce que tu ne veux pas dire.

   – UN REMEDE MIRACLE: c’est un moyen supplémentaire de soulager la
     douleur, associé à d’autres moyens. Cela peut permettre de prendre
     moins de médicaments.
MERCI DE VOTRE
  ATTENTION
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