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Restauration patrimoniale et valorisation culturelle et touristique du vieux phare et de ses bâtiments annexes sur l’Ile Vierge Compléments à la demande d’examen au cas par cas Octobre 2017 Communauté de communes du Pays de Abers
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Sommaire 1. Nature des travaux sur le môle et la cale d’accès en béton ............................. 3 2. Incidences sur le site Natura 2000 ...................................................................... 6 3. Estimation de la fréquentation annuelle du site attendue après aménagement ................................................................................................................................. 17 4. Insertion paysagère des aménagements.......................................................... 19 2 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 1. Nature des travaux sur le môle et la cale d’accès en béton Restauration du môle en pierre et de sa cale Indispensable pour l’avenir du site et faisant partie intégrante du port, le môle en pierre, dont l’extrémité menace ruine, et sa cale d’accès adossée, doivent faire l’objet d’une restauration afin de redonner à ses maçonneries la cohésion nécessaire à sa résistance contre les tempêtes. Les travaux sur le môle et cette cale consisteront : A une restauration des parements, A un renforcement structurel, A la restauration du dallage du môle. Le renforcement structurel comprendra les opérations suivantes : Recalage de l’emmarchement à l’about de la cale, au mortier de ciment marin, Remaillage en profondeur de la brèche située en tête du môle, au mortier de ciment marin, Reprise et renforcement des parements sapés par le ressac, au mortier de ciment marin, Injection par gravité de coulis de mortier de ciment marin, pour remplissage des vides internes et consolidation des maçonneries de blocage. L’enrochement situé en pied de môle, qui a été déplacé au cours du temps, sera également remonté pour améliorer son rôle de barrière protectrice. Les travaux sur le môle ne seront réalisés qu’à marée basse ou par petits coefficients de marée. Les échafaudages seront installés et fortement arrimés aux maçonneries. Selon la méthodologie et les suggestions de l’entreprise retenue, des compléments d’installation (batardeaux, pompes, etc.,…) pourront être mis en œuvre. SCE │ octobre 2017 3 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Renforcement et rehaussement de la cale d’accès en béton S’agissant de la cale d’accès en béton, il s’agit principalement de modifier son profil en long. Le palier supérieur sera rehaussé d’environ 80 cm et le palier inférieur sera transformé en plan incliné. L’emmarchement du milieu, ainsi que les premières marches de l’escalier supérieur seront ainsi « gommées ». La chape de surface sera faite avec des rainures assurant un effet antidérapant et drainant. Ce reprofilage de la cale permettra d’élargir les périodes d’accostage et d’améliorer l’accès. Préalablement à cette rehausse, l’ouvrage aura été conforté par les opérations successives suivantes : Découpe et déconstruction de la dalle béton existante ; Terrassement, nivellement du corps de cale ; Mise en œuvre de crosses aciers (connecteurs) scellées aux murs latéraux ; Remplissage béton ; Reprise de l’ensemble des fissures existantes au mortier de réparation. La figure page suivante présente l’état existant et l’état futur du môle et de la cale en béton. 4 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 2. Incidences sur le site Natura 2000 2.1. Introduction Le prédiagnostic écologique du site s’est appuyé sur : Une consultation de la bibliographie disponible, Une visite réalisée par un écologue expérimenté le 18 juillet 2017. 2.2. Site Natura 2000 L’Île Vierge se trouve au sein de la ZSC FR5300017 « ABERS – CÔTES DES LEGENDES ». Ce vaste site de plus de 22 700 ha est composé à 94% d’habitats marins (aquatiques). Le site des Abers prend appui au niveau de sa partie Ouest sur la limite du parc marin, commune de Porspoder et s'étend à l'est jusqu'au niveau de la commune de Guissény. Englobant des îles, îlots et écueils, il inclut également l'Aber Benoît et l'Aber Wrac'h (domaine marin). Ce secteur marque le début de la partie française de la Manche offrant un paysage emblématique - reconnu par un nombre important de sites classés au titre de la Loi de 1930 (relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque )- découpé, ciselé et marqué par la prédominance des écueils granitiques alternant avec des plages de sable et des abers qui donnent à cette mosaïque complexe et riche le nom de " Côte des Légendes ". Ce site présente des recouvrements d'habitats notamment pour l'habitat 1160 "grandes criques et baies peu profondes". 6 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Vulnérabilité La vulnérabilité des massifs dunaires est liée au développement du mitage par le "caravaning", à la multiplication des cheminements piétons pour l'accès au rivage, au séchage de goémon sur les hauts de dunes, ainsi qu'aux plantations de résineux. L'extraction de sable (aber Benoît) et les infrastructures attenantes (appontements) ont pu modifier la sédimentologie en sortie d'aber. Le maintien des boisements sur les coteaux d'estuaires est une condition nécessaire à la préservation de la qualité biologique et paysagère du site. Les habitats marins très touchés par la marée noire de l'Amoco Cadiz ont retrouvé aujourd'hui l'essentiel de leur diversité. Le champ algal peut être comparé à celui d'Ouessant/Molène, tant en terme d'importance qu'en terme de qualité. L'état de conservation de ces forêts de laminaires est jugé comme favorable. Qualité et importance Ce secteur du Léon peut être rattaché à la grande zone Iroise en terme de fonctionnement écologique (mammifères marins, courantologie, présence du front thermique de Ouessant en période estivale, importance de la superficie de roches photiques et des champs d'algues...). Cette côte, extrêmement découpée, est organisée autour de deux abers comportant des prés salés disséminés en petites unités et débouchant sur un littoral frangé de deux massifs dunaires (Lampaul/St Pabu, Landéda). Les prés salés atlantiques, habitat d'intérêt communautaire et s'inscrivant dans un contexte estuarien encaissé et à coteaux boisés, sont à nouveau représentés dans ce périmètre élargi. Il en est de même pour les dunes fixées. L'embouchure des abers présente une dynamique d'interface intéressante en tant que petits estuaires à grande zone intertidale fortement salés et peu turbides : les fonds, constitués de sables grossiers, sont à prendre en considération dans une dynamique de reconquête suite au naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978 (Gentil F., comm. pers.). En superposition avec l'habitat 1110, la superficie de l'habitat 1160 (grandes criques et baies peu profondes) est estimée à 10% de la surface du site soit environ 2270 ha. Les habitats d'estrans sableux et rocheux ainsi que les îlots sont d'un grand intérêt biologique de par la présence de peuplements algaux importants et d'herbiers de Zostères. En effet, les herbiers de Zostères, phanérogames marines ou plantes supérieures, jouent un rôle d'habitat très original pour de nombreuses algues et des invertébrés qui n'occupent généralement pas les substrats meubles. Ils abritent ainsi une forte diversité biologique, et jouent un rôle fonctionnel essentiel en tant que zones de reproduction, de nurseries et de nourrissage pour de nombreuses espèces. L'état de conservation de ces zones à Zostères est jugé comme étant très favorable. La houle, les courants de marée, la topographie en mosaïque de basses et d'écueils très nombreux formant un continuum parallèle à la côte (entre les roches d'Argenton et le plateau de Lizenn Wenn) favorisent un hydrodynamisme qui structure de façon importante la répartition des biocénoses marines remarquables et les espèces indicatrices que sont les herbiers à Zostères marines les ceintures à Verrucaria maura, à Fucus spiralis, Ascophyllum nodosum et Fucus serratus les moulières et les Laminaires. De par sa richesse spécifique et hébergeant une flore et une faune variées, le champ de Laminaires constitue, dans son fonctionnement, une véritable forêt sous-marine, la clarté de l'eau étant un facteur essentiel pour son développement avec, localement, le facteur température (front froid) qui contribue à cet environnement. Il s'agit en outre d'un des champs d'algues majeurs à l'échelle de la façade Manche-Atlantique. Le suivi des limites d'extension des ceintures algales subtidales s'inscrit dans le cadre du programme REseau BENThique (REBENT) et le point de surveillance de Portsall montre de toute évidence que ce secteur est représentatif de la zone intertidale à l'échelle de la Bretagne. Les nombreux champs de blocs contribuent enfin à accroître la biodiversité marine avec une faune fixée et encroûtante importante. Leur état de conservation reste à préciser. Si cette zone est particulièrement riche et diversifiée, elle présente néanmoins une mosaïque de grands ensembles unitaires caractéristiques. Elle se poursuit vers le large à la limite Manche/Atlantique par des platiers rocheux sous-marins laissant enfin apparaître les étendues de cailloutis et graviers propres à la zone du centre de la Manche. SCE │ octobre 2017 7 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Cette zone, cohérente en termes de fonctionnement écosystémique, est également fréquentée par des mammifères marins de l'annexe 2 de la Directive Habitats tels que le Phoque gris (en zone d'alimentation saisonnière régulière), le Phoque Veau-marin, le Grand dauphin et le Marsouin. Pour le Phoque gris, ce secteur constitue une étape indispensable lors de ses déplacements vers le Royaume-Uni et vers l'Ouest. Les prés salés atlantiques, habitat d'intérêt communautaire, sont représentés notamment par le Cochleario anglicae-Plantaginetum maritimae, association synendémique ouest bretonne. Ces prés salés s'inscrivent dans un contexte estuarien encaissé, à côteaux boisés localement d'une vieille chênaie claire, constituant un complexe paysager d'une grande valeur patrimoniale. Les estrans sableux et rocheux, les îlots sont d'un grand intérêt biologique. Les îlots abritent des peuplements algaux et des herbiers de zostères ainsi qu'une faune adaptée. Les dunes forment un complexe d'habitats d'intérêt communautaire dont certains habitats prioritaires tels que les dunes fixées à chaméphytes bas, en limite nord de leur zone de distribution. (Source : INPN, 2017) 2.3. Prédiagnostic écologique 2.3.1. Flore La Morelle marine (Solanum dulcamara var. maritima), est une espèce retenue comme sensible dans le cadre de la liste rouge des végétaux du massif armoricain de 1993, annexe 1 : « taxons considérés comme rares dans tout le Massif Armoricain ou subissant une menace générale très forte ». Mais on ne retrouve pas le taxon dans le cadre de la liste rouge de 2016. Elle est présente sur le haut des plages de galets, à distance des secteurs concernés par les travaux, vers l’ouest. 2.3.2. Habitats naturels 2.3.2.1. Les pelouses aérohalines Les pelouses aérohalines (habitat Natura 2000, code 1230-3) sont dominantes sur l’île. 8 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Composées essentiellement de tapis denses de Festca rubra subsp. pruinosa parsemés de Houlque laineuse (Holcus lanatus) avec une présence plus ou moins importante selon les secteurs de Armérie maritime (Armeria maritima) et de Silene vulgaris. Elles sont globalement dégradées, notamment aux abords des bâtiments. Cette dégradation est notamment due à l’importante présence de goélands dont les déjections nitriphient les sols. Ainsi l’habitat est parsemé, voire parfois remplacé, par des végétations de fourrés halo-nitrophiles (habitat Natura 2000 code 1430) évoqué dans le cadre du document d’objectifs comme d’une patrimonialité limitée et dont le rattachement à l’habitat Natura 2000 resterait douteux. L’habitat est notamment fort présent au pied des murs mais également dans les zones les plus dégradés par les goélands. Il est composé de Bette maritime (Beta vulgaris subsp. marina) d’Arroche prostrée (Atriplex prostata), de Matricaire maritime (Matricaria maritima subsp. maritima) et plus ponctuellement de la Mauve royale (Lavatea arborea). 2.3.2.2. L’enclos de la bergerie L’enclos de la bergerie présente une végétation de prairie perturbée (forte présence de Dactyle et de Plantain lancéolé) sur laquelle on ne retrouve quasiment plus la trace de la pelouse aérohaline qui n’est sensible que par la présence de la fétuque à hauteur de moins de 30%. Une tendance à l’enfrichement est observée (ronces). SCE │ octobre 2017 9 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 2.3.2.3. Les pieds de mur Comme évoqué précédemment ceux-ci sont surtout composés de fourrés halo-nitrophiles. La présence de la pelouse aérohaline est variable : plus ou moins immédiate et plus ou moins dégradée selon les secteurs. 10 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 2.3.2.4. Les murs Les murs présentent une végétalisation faible. On trouve surtout la Spergulaire des rochers, (Spergularia rupicola), Plantain corne de cerf, Matricaire maritime, divers Atriplex, Asplenium maritimum, des laiterons et quelques pieds de Catapodium rigidum. 2.3.3. Le môle et la cale béton Le môle et la cale béton sont situés en totalité en zone intertidale. Aucune espèce végétale autre que des algues n’est donc présente. Cependant la base du môle et de la cale béton correspondent à l’habitat d’intérêt communautaire des récifs (code 1170). L’habitat est présent en très grandes surfaces sur le site (80% de site Natura 2000) et n’est pas menacé. Les populations d’algues étant dynamiques et montrant des taux et vitesses de colonisations importantes, l’impact sur une petite surface (quelques m2) est clairement jugé négligeable. SCE │ octobre 2017 11 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Les parois du môle ne sont quasiment pas végétalisées. Quelques pieds d’espèces non patrimoniales sont juste présents sur le dessus de celui-ci. Il s’agit de la Spergulaire des rochers (Spergularia rupicola) et du Plantain corne de cerf (Plantago coronopus). 2.3.4. Végétation des hauts de plages de galets L’habitat est peu présent sur le site et essentiellement à bonne distance des travaux, à l’ouest de ceux-ci. Il est surtout caractérisé ici par une présence peu recouvrante de la Morelle marine (Solanum dulcamara var. marinum), de la Bette maritime (Beta vulgaris subsp. marinitima) et de l’Arroche prostrée (Atriplex prostrata). Il s’agit d’un habitat d’intérêt communautaire (code 1220) dont les surfaces restent très faibles en France. 12 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 2.3.5. La lagune La lagune était quasiment à sec lors de la visite. Elle présente une importante surface vaseuse chargée de fientes de goélands. Elle est entourée d’une frange de salicornes annuelles puis de Cochleraia sp. (espèce non patrimoniale). L’ensemble forme de petites surfaces d’habitats d’intérêts communautaires de lagune (habitat prioritaire mais ici de petite surface, dégradée et présentant de faibles fonctionnalités) et de végétations du haut slikke (code 1310). Cette lagune est à distance des travaux. A noter un bassin excentré (à sec) recouvert de salicorne. 2.4. La faune Sans recherche spécifique, deux espèces de papillons ont été observées : Polyommatus icarus et Parage aegeria, deux espèces très communes. Une espèce de mammifères semble bien présente sur les pelouses aérohalines. Des terriers sont creusés à proximité de la lagune et de nombreuses crottes sont visibles un peu partout sur les pelouses. Les crottes orienteraient l’identification vers le Rat musqué. SCE │ octobre 2017 13 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS La présence des Goélands bruns et argenté nicheurs est un enjeu fort. A noter la présence de poussins à proximité directe du mur des enclos (au nord-est de celui-ci). Leur présence représente également un facteur de modification de la flore et des habitats en raison de l’accumulation des fientes et du sur-piétinement à certains endroits. Le Pipit maritime est également très présent et nicheur sur l’Ile et lors de cette visite, une dizaine d’Huitriers pie a été observée sur les rochers et en vol à proximité du bâti. En outre, un membre de l’association Bretagne vivante a communiqué récemment une information précisant que depuis 3 ans, un couple de Faucons pèlerin était observé sur et aux abords de l’île et y suspecte la nidification, malgré des conditions peu favorables sur l’île (absence de falaises notamment, terrain très dégagé). Lors de la visite du 18 juillet, le couple n’a pas été observé. Responsabi annexe Liste Liste Responsabilité Protégée lité Det. Det. Liste rouge Det. Nom Nom 1 Rouge rouge biologique en biologique Nicheurs Hivernants migrateurs migrateurs français scientifique Directive nicheurs nicheurs migrateurs France nicheurs Bretagne Bretagne Bretagne Bretagne Oiseaux France Bretagne Bretagne Bretagne Goéland Larus X NT VU très élevée X argenté argentatus Goéland Larus X très élevée X brun fuscus Huîtrier Haematopus VU très élevée X X très élevée Pie ostralegus Pipit Anthus X NT très élevée maritime petrosus Faucon Falco X X EN élevée X pèlerin peregrinus Comme le présente ce tableau ci-dessus, ces espèces présentent de fortes patrimonialités et plus particulièrement le Faucon pèlerin potentiellement nicheur sur l’île. 2.5. Impacts potentiels 2.5.1. Espèces protégées et patrimoniales Aucune espèce végétale protégée n’est connue suite à cette visite de prédiagnostic. Les oiseaux (Pipit maritime, goélands, Faucon pèlerin et Huîtrier pie) peuvent subir un dérangement lié aux travaux et ensuite à l'augmentation du nombre de visiteurs en journée (cf. estimation ci-après). Néanmoins les surfaces de substitution sur l'île sont importantes et cet impact peut donc être jugé faible à négligeable. Pour mémoire, le site est actuellement visité par environ 13 000 personnes (estimation 2017). Les 4 petites éoliennes présentent par ailleurs un risque de mortalité pour l’avifaune, du fait de la forte fréquentation du site par des oiseaux nicheurs, hivernants et migrateurs. Cet impact non quantifiable 14 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS en l'état actuel des connaissances est à relativiser (nombre, hauteur des éoliennes et modèles identiques aux éoliennes actuelles). Des précisions sur les éoliennes qui sont implantées actuellement sur le toit du bâtiment du phare, et qui seront déplacées sur des mâts dans l’enclos de la bergerie, sont apportées au paragraphe 4. Concernant le Faucon pèlerin, compte tenu de son niveau de patrimonialité très élevé, le maître d’ouvrage s’engage à : Missionner un bureau d’études ou un organisme pour réaliser un suivi de la nidification potentielle de l’espèce durant les années 2018, 2019 et 2020 (année théorique d’achèvement des travaux). N’effectuer aucun travaux extérieur durant la période de nidification de l’espèce et d’élevage des jeunes ; c’est-à-dire entre début février à fin juin. Cette interdiction pourra toutefois être levée si le suivi permet de constater lors d’une année que l’espèce ne niche pas, ce qui pourrait permettre d’accélérer les travaux. L’objectif de cette mesure est d’éviter tout dérangement qui pourrait être occasionné par la phase travaux du projet. 2.5.2. Natura 2000 En phase travaux, deux habitats terrestres d’intérêt communautaire sont concernés par l'emprise des travaux (1 100 m2 environ). Il s’agit des pelouses aérohalines (présentant un enjeu très fort de conservation à l’échelle du site Natura 2000) et des friches halo-nitrophiles (présentant un enjeu faible de conservation à l’échelle du site Natura 2000), qui sur la zone des travaux sont en mauvais état de conservation. L’habitat 1230 (Falaises avec végétation des côtes atlantiques et baltiques) dont les pelouses aérohalines (1230-3) et l’habitat 1430 (Fourrés halo-nitrophiles) représentent une surface de 40,8 ha sur l’ensemble du site Natura 2000. L’emprise des travaux constitue moins de 0,3 % de cette surface. Les espèces faunistiques ayant conduits à la désignation de cette ZSC sont des poissons marins ou des invertébrés et mammifères terrestres qui ne sont pas présents sur l’île et donc non concernés par le projet. Un habitat marin est concerné mais par des impacts jugés négligeables. Il s’agit des récifs avec algues situés à la base du môle. Ainsi, l’impact du projet d’aménagement en phase travaux sur les habitats d’intérêt communautaire reste très faible à négligeable. En phase exploitation, les visiteurs seront incités à utiliser les cheminements existants les plus marqués afin de ne pas dégrader davantage les habitats. Ainsi l’information et la sensibilisation des visiteurs lors du trajet en bateau ainsi que lors des visites du grand phare seront renforcés (bande sonore dans la vedette de transport des passagers, formation des guides sur les espaces naturels de l’île, la sensibilité de ceux-ci et les recommandations à transmettre aux visiteurs). Des espaces muséographiques seront aménagés au sein de la longère et de l’ancienne bergerie et accueilleront des panneaux d’information relatifs aux espaces naturels de l’île (dont les populations d’oiseaux nicheurs). Il convient de préciser qu’en grande majorité les visiteurs restent aux abords des phares, les espaces naturels ne constituent pas le premier objectif de visite. Ainsi, malgré l’augmentation de la fréquentation observée cet été 2017, il a été constaté que les usagers utilisent principalement quelques cheminements déjà légèrement marqués et ne semblent pas dégrader d’autres secteurs naturels de l’île Un bilan sera réalisé après chaque saison avec le Conservatoire du littoral, affectataire du site. En outre une étude de l’ensemble des ENS du Conservatoire dans le pays des Abers sera menée en 2018 par un cabinet d’études missionné par le Conservatoire du littoral. Cette étude débouchera sur un plan de gestion de ces espaces qui sera mis en œuvre par le gestionnaire (Communauté de Communes du Pays des Abers). SCE │ octobre 2017 15 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Nous pouvons donc conclure que l’impact du projet sur les habitats et espèces ayant conduits à la désignation de la ZSC « ABERS – CÔTES DES LEGENDES » est négligeable et n’est pas de nature à remettre en cause leur conservation. 2.6. Bibliographie QUÉRÉ E., MAGNANON S., BRINDEJONC O., DISSEZ C., 2016 - Liste rouge de la flore vasculaire de Bretagne. Evaluation des menaces selon la méthodologie et la démarche de l’UICN. Brochure. Brest : Conservatoire botanique national de Brest, 20 p. Document d’objectifs Natura 2000 « Abers – Côte des légendes » - FR5300017 & « Ilot du Trévors » FR5310054 Tome 1 – Rapport de présentation, enjeux et objectifs de gestion durable – Version validée par les Copil le 30 septembre 2014 BENSETTITI F., GAUDILLAT V., 2004.Cahiers d’habitats ” Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome3 à 7 - Espèces animales. MED/MAP/MNHN. Éditions « La Documentation Française », Paris. Consultation d’E-calluna, base de données en ligne. Jerôme Sawtschuk. Restauration écologique des pelouses et des landes des falaises littorales atlantiques : Analyse des trajectoires successionelles en environnement contraint. Ecosystemes. Université de Bretagne occidentale - Brest, 2010. 16 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 3. Estimation de la fréquentation annuelle du site attendue après aménagement Il convient de préciser que la fréquentation des visiteurs sera toujours contrainte par les deux facteurs suivants : les marées, la configuration du phare et les règles de sécurité qui limitent la possibilité de visite à deux groupes de 20 personnes par heure (montée de 10 minutes, galerie sommitale 10 minutes et descente de 10 minutes) Le projet augmentera la fréquentation du site sur l’année en raison : de l’amélioration de l’accueil du public en termes de confort (aménagement de la longère en centre d’accueil du public et d’interprétation), et en termes de prestations et de services (mise en œuvre d’un programme d’animations en journée et en soirée) ; de l’aménagement d’un gîte et donc d’une nouvelle offre touristique ; du rehaussement de la cale qui permettra des rotations supplémentaires de bateaux. Le tableau suivant présente la fréquentation du site en 2016 et 2017 ainsi que l’estimation de la fréquentation à 3 ans. L’année de la première exploitation du gîte et de la longère est estimée à 2020. Année 2016 2017 2018 2019 2020 Nombre de visiteurs 7 250 13 000 15 000 16 000 17 400 L’évolution marquée de la fréquentation entre 2016 et 2017 s’explique par différents facteurs : L’organisation des visites est désormais prise en charge par l’office du tourisme. Auparavant elle était assurée par les bénévoles de l’Ecomusée. Le phare a été fermé pour travaux sur la lanterne pendant toutes les vacances de Pâques 2016, Le bateau principal des Vedettes des Abers (départ de l’Abbé Wrac’h) a subi une panne de moteur vers le 10 août 2016 et n’a repris du service que pour les vacances de la Toussaint 2016. Des actions de promotion et de communication plus systématiques ont été mises en œuvre. Une commercialisation à destination des groupes et des agences réceptives a également été réalisée. L’augmentation du nombre de visiteurs entre 2018 et 2020 est estimée à + 4 700 personnes soit +36%. Les évolutions en 2018 et 2019 avant l’achèvement théorique des aménagements, seront principalement liées à l’amélioration de la lisibilité de l’offre touristique déjà opérée depuis 2016. Le tableau pages suivants donne l’estimation détaillée de la fréquentation prévue en 2020 (année de fonctionnement du gîte). SCE │ octobre 2017 17 / 29
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS Départ Aber Visiteurs Période Départ Castel Ac'h Hébergement TOTAL Wrac'h * autonomes 15 % Janvier - - 24 - 24 Février - Mars - - 32 Avril 450 Mai 600 320 Juin 600 8 000 Juillet 1 300 216 Août 2 000 Septembre 600 - Octobre 500 400 24 Novembre - 0 16 Décembre - 0 24 TOTAL 8 500 5950 680 2270 17 400 * Source : Moyenne chiffres Vedettes des Abers 2013/2014/2015 Les visiteurs autonomes sont les individuels plaisanciers/sports nautiques (kayak, paddle etc.) ainsi que les professionnels du tourisme locaux (Cœur Océan, Piokan, Surfing des Abes, Clubs nautiques, UCPA). Sur le nombre de visiteurs en 2020, il est estimé que 680 d’entre eux (soit +5% par rapport au nombre de visiteurs actuels) viendront pour la nouvelle offre touristique d’hébergement. Les aménagements induiront donc une hausse du nombre de visiteurs mais qui sera essentiellement due à la politique de valorisation l’île déjà engagée. 18 / 29 octobre 2017 │ SCE
CC DU PAYS DES ABERS ILE VIERGE – COMPLEMENTS CAS PAR CAS 4. Insertion paysagère des aménagements Les planches sur les pages suivantes permettent d’apprécier l’insertion paysagère du projet. Chacune d’entre elles présente l’état actuel et l’état projeté. La planche MH112 J présente l’état projeté depuis la côte. S’agissant plus spécifiquement des éoliennes, il convient de préciser qu’il s’agit de déplacer les 3 éoliennes actuellement implantées sur le toit du Vieux Phare et d’en ajouter une quatrième. Il s’agit d’éoliennes de petites dimensions qui ne sont plus visibles dès que l’on s’éloigne de quelques centaines de mètres (cf photos ci-après). L’impact visuel sera augmenté des mâts supportant les appareils mais leur hauteur restera faible (environ 6 mètres). SCE │ octobre 2017 19 / 29
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